Nouvelles exigences de l`AMF concernant le contenu des mandats
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Nouvelles exigences de l`AMF concernant le contenu des mandats
Nouvelles exigences de l’AMF concernant le contenu des mandats de gestion de portefeuille pour le compte de tiers Position-recommandation AMF 2007-21 Octobre 2015 L’AMF est venue compléter sa doctrine déjà établie concernant les mandats de gestion de portefeuille pour le compte de tiers par de nouvelles recommandations en date du 16 juillet 2015, qui tendent à rapprocher la gestion individuelle sous mandat à la gestion d’OPCVM. Constatant par ailleurs un nombre croissant de mandats investis en titres non cotés en contrepartie d’avantages fiscaux (réduction ISF/IR), l’AMF a également renforcé l’encadrement de ce type de mandat. Ces nouvelles recommandations devront être mises en œuvre par les sociétés de gestion de portefeuille pour le compte de tiers soit (i) immédiatement à la date de signature de nouveaux mandats, soit (ii) à la plus prochaine occasion de modification du mandat ou de ses conditions particulières pour les mandats en cours. Aucune date de mise en œuvre n’a été précisée concernant les nouvelles recommandations en matière de relevé périodique. Nous recommandons de les appliquer dès l’envoi du prochain relevé. u Encadrement des conditions de mise en place de la commission de performance u Assimilation des frais prélevés sur les sociétés cibles à des frais indirects à la charge du mandant Nombre de sociétés de gestion agissant dans le cadre de mandats de gestion pour compte de tiers, facturent les sociétés sous-jacentes au sein desquelles elles investissent pour le compte de leurs mandants – au moyen notamment de contrats de prestations de services entre la société de gestion et lesdites sociétés sous-jacentes. Désormais, les frais prélevés par le mandataire sur les sociétés sous-jacentes sont considérés comme des frais indirects à la charge du mandant. Un taux de 0% ne pourra donc être affiché à cet effet. L’AMF recommande par ailleurs de préciser dans le mandat que le mandataire pourra être amené à prélever sur les sociétés cibles un montant de frais maximal cumulé égal à X% sur la durée de placement recommandée, en indiquant que ceci est susceptible de faire peser un risque sur la santé financière des sociétés cibles. L’AMF précise que ces frais devront correspondre à des prestations effectives. L’AMF renforce son dispositif concernant la part variable de la commission de gestion. Cette commission, plus communément appelée « commission de performance », ne doit pas inciter le mandataire à prendre des risques excessifs dans l’espoir d’augmenter les performances du mandat de gestion. A ce titre, l’AMF précise que la quotepart de surperformance attribuée au mandataire est susceptible de conduire ce dernier à prendre des risques excessifs dès lors qu’elle excède le seuil de 30%. La fixation de ce seuil demeure néanmoins imprécise quant à son assiette. Repose-t-elle sur la plus-value réalisée par le mandant ? Cette notion devra être précisée. Par ailleurs, l’existence de la commission de performance devra désormais faire l’objet d’une information du mandant et son calcul devra être vérifiable avec une fréquence de prélèvement raisonnable (tous les ans au plus). u Présentation d’un tableau relatif aux frais dans le mandat de gestion A l’instar des OPCVM, un tableau de présentation des frais devra désormais être intégré dans le mandat de gestion sous la forme d’un taux de frais annuel moyen (TFAM), détaillant les différentes catégories de frais (commission de souscription, commission de gestion, frais de gestion indirects). Le TFAM comprend la totalité des frais facturés par le mandataire aux participations détenues (celui-ci devra être présenté dans le mandat de gestion et dans les supports à caractère promotionnel), et indique la durée maximale de prélèvement de frais et commissions de distribution. u Objectif de gestion – Renforcement de la lisibilité du profil L’AMF recommande, préalablement à la signature du mandat, de présenter le profil rendement/risque en fonction de l’allocation cible sous la forme d’un indicateur synthétique (indicateur d’échelle de risque présentant des nombres allant de 1 à 7 - du Alerte Corporate Octobre 2015 plus faible au plus élevé) se basant sur les résultats passés du mandat en terme de volatilité. Par ailleurs, l’AMF précise qu’aucune couleur ne devra être utilisée. Cette exigence pose des difficultés pratiques notamment pour les nouveaux mandats, dans la mesure où celui-ci ne peut se référer à aucun historique. Il est précisé en outre que l’utilisation de la dénomination « profil prudent » n’est pas adaptée dans le cas d’un portefeuille exposant plus de 30% de son actif net à des actifs risqués de type actions, obligations spéculatives (à haut rendement), ou en tous types d’actifs qui constitueraient une source de performance potentielle élevée pour le mandat. Enfin, le mandat de gestion devra comprendre une comparaison systématique de la performance du mandat avec l’indicateur de référence lorsque celui-ci est prévu dans le mandat. A quel type d’indicateur de référence l’AMF fait-elle allusion ? Cette notion devra également être précisée. u Précision des méthodes de valorisation des instruments financiers dans le mandat Le mandat de gestion devra décrire les méthodes de valorisation des instruments financiers dans lesquels le mandataire a investi et le relevé périodique des activités de gestion devra mentionner la valorisation de chaque instrument financier en juste valeur. Se pose ainsi la question de la méthode de valorisation choisie par les sociétés de gestion : la société peut-elle n’appliquer qu’une méthode de valorisation pour l’ensemble de ses investissements réalisés sous mandat ? Les méthodes de valorisation des sociétés cibles peuvent être très diverses en fonction notamment de l’activité de la cible. En outre, il peut survenir des difficultés à établir une méthode de valorisation lisible pour le mandant non professionnel. u Investissement en actions de préférence L’AMF précise que le mandat de gestion et les documents commerciaux devront présenter l’impact des actions de préférence dans lesquelles le mandataire a l’intention d’investir sur la performance du mandat de gestion. Lorsque le mandataire aura l’intention d’investir dans des actions de préférences avec option de rachat à l’initiative des actionnaires historiques de la société cible, ce mécanisme ne pourra pas être présenté comme un mécanisme de liquidité. u Renforcement du contenu du relevé périodique L’AMF recommande d’étoffer le contenu du relevé périodique des activités de gestion en incluant notamment : > le contexte macro-économique ayant un impact significatif sur les actifs sous-jacents, > les décisions de gestion prises durant le période sous revue, > la méthode d’évaluation des instruments financiers en portefeuille, en cas de changement par rapport au relevé périodique précédent, et, > le cas échéant, l’effet de levier sur le portefeuille. L’AMF précise que la performance du portefeuille n’inclut pas l’avantage fiscal. En outre, l’AMF recommande d’inclure dans le relevé périodique la liste des prestations facturées par le mandataire aux sociétés cibles ainsi que les frais correspondants. u Recommandations diverses Outre les éléments évoqués ci-avant, les communications à caractère promotionnel devront désormais être communiquées à l’AMF sans indication du nom des sociétés cibles dans lesquelles le mandant a l’intention d’investir. Enfin, l’AMF indique qu’un certain nombre de mentions supplémentaires devront être intégrées dans les mandats de gestion, telles que l’insertion d’une mention expresse indiquant que le mandant assurera lui-même la gestion de son portefeuille dans le cas où le mandant ne désigne pas un autre mandataire à la date d’effet de la résiliation du mandat, l’indication des coordonnées de la personne en charge du traitement de réclamations et du médiateur compétent, et les conséquences que peuvent entraîner les retraits d’espèces ou d’instruments financiers sur le mandat. Contacts u Nicolas de Witt Avocat Associé T: +33 (0)1 72 74 03 42 [email protected] u Dalila Mabrouki Avocat T: +33 (0)1 72 74 03 33 [email protected] En pratique, nombre de mandats de gestion de portefeuille pour compte de tiers présentent d’ores et déjà les risques liés à l’investissement en actions de préférence dans le mandat de gestion. Cette nouvelle exigence devient désormais indispensable et devra être, selon le cas, étoffée. u Maud Sorel Avocat T: +33 (0)1 72 74 03 33 [email protected] Europe > Middle East > Asia taylorwessing.com © Taylor Wessing LLP 2015 This publication is intended for general public guidance and to highlight issues. It is not intended to apply to specific circumstances or to constitute legal advice. Taylor Wessing’s international offices offer clients integrated international solutions. Though our offices are established as distinct legal entities and registered as separate law practices, we are able to help our clients succeed by providing clear and precise solutions with high-level legal and commercial insights. For further information about our offices and the regulatory regimes that apply to them, please refer to taylorwessing.com/regulatory.html and rhtlawtaylorwessing.com. TWF_00001_10.15