arbre artificiel - Anglade structures bois

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arbre artificiel - Anglade structures bois
Journal Electronique
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17 juin 2011
Le recyclage des couches usagées...
L'arbre artificiel piège le CO2 mais à un prix exorbitant
O
n les avait vus fleurir un peu partout. Y compris à la " une " du Monde, le 26 décembre 2009. Ces "
arbres artificiels ", capables de piéger le dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère, venaient
d'être présentés par le physicien Klaus Lackner (université Columbia, New York) au congrès de l'American
Geophysical Union, à San Francisco. Et ils avaient, bien sûr, séduit et la presse et de nombreux
scientifiques.
Devant l'enthousiasme suscité depuis 2008 par de tels travaux, l'American Physical Society (APS), l'une des
grandes sociétés savantes américaines, a commis un panel d'experts chargés d'examiner la faisabilité de tels
dispositifs. Cette expertise, tout juste publiée, ramène les espoirs générés par ces " arbres artificiels " à une
plus modeste mesure.
Les principes physiques ne sont pourtant pas remis en cause. Il s'agit généralement d'utiliser une résine
capable de fixer sélectivement les molécules de gaz carbonique présentes en faible nombre dans l'air
ambiant. Lorsque les conditions de températures ou d'humidité changent, la résine relâche le CO2
préalablement fixé : celui-ci peut alors être, par exemple, séquestré dans des formations géologiques. En
déployant suffisamment de ces " arbres ", plus efficaces que les végétaux photosynthétiques, il serait
possible de débarrasser l'atmosphère terrestre de l'excès de CO2 dû aux activités humaines.
C'est sur le plan économique que le bât blesse. Selon le rapport de l'APS, la capture directe de CO2 dans l'air
" n'est actuellement pas une option économiquement viable pour atténuer le changement climatique ". Les
rapporteurs ont calculé - en insistant sur les grandes incertitudes entourant une telle estimation - que la
tonne de gaz carbonique ainsi ôtée à l'atmosphère reviendrait, en l'état de nos technologies, à environ 600
dollars (425 euros).
S'abstenir de tout pari
En 2010, quelque 30 milliards de tonnes de CO2 ont été émises au niveau mondial, générant 60 000
milliards de dollars de produit intérieur brut. A en croire les experts de l'APS, éponger les émissions de
l'activité économique mondiale coûterait donc environ un tiers de la richesse mondiale produite...
M. Lackner rappelle que " l'étude de l'APS ne trouve pas une seule raison de principe pour laquelle la
capture directe ne devrait pas fonctionner ". En outre, le physicien assure travailler sur des pistes qui n'ont
pas été explorées par les rapporteurs de l'APS. La logique du rapport, ajoute-t-il, conduirait " à faire cesser
les recherches sur l'énergie solaire, éolienne, ou sur les batteries "...
Le panel de l'APS n'engage pas à faire cesser les recherches, bien au contraire. Mais il appelle à s'abstenir de
tout pari : il ne faut pas miser sur une maîtrise future de la capture directe de CO2 dans l'air, concluent les
auteurs, pour " remettre à plus tard la gestion du changement climatique ".
Stéphane Foucart
© Le Monde
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