DON JUAN - Orchestre National de Lille
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DON JUAN - Orchestre National de Lille
onlille.com +33 (0)3 20 12 82 40 ———————————— ZOOM DON JUAN CYCLE L’AMOUR ET LA DANSE ÉPISODE 3 JEU 2 MARS et VEN 3 MARS 20h / Lille, Auditorium du Nouveau Siècle & à Loon-Plage le 4 MARS 20h ———————————— MOZART Don Giovanni, ouverture R. STRAUSS Quatre derniers Lieder SCHUBERT Symphonie n°8 "Inachevée" R. STRAUSS Don Juan, opus 20 Direction Jean-Claude Casadesus Soprano Annette Dasch ————————— AUTOUR DES CONCERTS EN BORD DE SCÈNE avec Jean-Claude Casadesus et Annette Dasch Jeu. 2 Mars et Ven. 3 Mars à l’issue des concerts RETROUVEZ LE CYCLE L’AMOUR ET LA DANSE TOUT AU LONG DE LA SAISON er ROMÉO ET JULIETTE Jeu. 1 Déc. 20h POÈME DE L’EXTASE Jeu. 19 Janv. et Ven. 20 Janv. 20h ———————————————————————————————————————————————————————— Rédaction © Alice Pech intervenante pédagogique Orchestre National de Lille Crédit photo Don Juan et la statue du Commandeur, par Fragonard, 1830 © DR Francisco d'Andrade (1856-1921) en Don Giovanni, par Max Slevogt, 1902 © DR ———————————————————————————————————————————————————————— Orchestre National de Lille – Place Mendès France, Lille (licence n°2-1083849) Association subventionnée par le Conseil régional des Hauts-de-France, le Ministère de la Culture et de la Communication, la Métropole Européenne de Lille et la Ville de Lille ❶ Don Juan Origine du mythe Le personnage mythique de Don Juan est né d’un fait divers. Il aurait vécu au XIVème siècle. Don Juan Tenerio aurait tué le commandeur Ulloa après avoir séduit sa fille. Les moines du couvent où fut enterré le commandeur auraient assassiné Juan Tenerio et fait disparaître le corps. Ils racontèrent que l’homme avait été foudroyé par le Ciel et entraîné en enfer en châtiment de ses fautes et son refus de se repentir. Si cette histoire reste très incertaine, il est plus vraisemblable de croire que la pièce de l’espagnol Tirso de Molina, El Burlador de Sevilla y convidado de piedra (Le Trompeur de Séville et le convié de pierre), qui met en scène un personnage de jeune débauché avide de jouissance, soit à l’origine de la légende. Ce sont les éléments surnaturels de ce récit qui ont principalement contribué à son succès à travers les siècles. Il sera repris et recréé par de nombreux écrivains dont Molière, Lorenzo Da Ponte (auteur du livret de Don Giovanni pour Mozart), Byron, Hoffmann, Musset, Mérimée et Dumas. Don Giovanni chez Mozart Cet opéra en deux actes et en langue italienne composé par Wolfgang Amadeus Mozart, sur un livret de Lorenzo da Ponte inspiré du mythe de « Don Juan », fut créé à Prague le 29 octobre 1787. Don Giovanni est un aristocrate libertin, contestataire et anticonformiste. Il met en scène une liberté de penser et d’agir qui se caractérise par une dépravation morale, une soif égoïste de plaisir. Derrière ses hardiesses et sa quête effrénée des femmes, ce sont Dieu, les hommes et l’ordre du monde que Don Giovanni raille et défie. C’est en cela que sa chute sera inéluctable et son châtiment foudroyant. Mozart lui destine trois airs à un seul mouvement, signe de sa position inférieure. Don Giovanni est le protagoniste de l’œuvre, mais pas un héros. Ce dramma giocoso (drame joyeux) est considéré comme une des œuvres majeures de Mozart. Cette synthèse d’éléments comiques (opera buffa) et tragiques (opera seria) en font une œuvre à part qui aura une grande influence sur les compositeurs romantiques. Richard Wagner, qui n’était pourtant pas tendre avec ses confrères, disait de Don Giovanni : « C’est l’opéra des opéras ! » UN EXTRAIT VIDÉO SUR YOUTUBE https://www.youtube.com/watch?v=k5eC9Aa9T5c EN BREF Titre : Don Giovanni, ouverture Compositeur : Mozart (1756 –1791), autrichien Date de création : 29 octobre 1787, Prague Genre : opéra Durée : 6' Don Juan, opus 20 de R. Strauss Richard Strauss s’inspire du Don Juan vu par le poète autrichien Nicolaus Lenau (18021850), poète tragique, souvent comparé à Byron. Il est précisé dans la préface de la partition: "Cette œuvre ne doit rappeler ni le Don Juan de Mozart, ni celui de Lenau ou de Byron, et doit produire par l'expression de la musique érotique une impression profonde de tous ceux capables de la ressentir". Quelques extraits de la traduction du poème : « Ce cercle enchanté, immensément grand, de beautés féminines aux charmes multiples, je voudrais le parcourir dans le tumulte de la jouissance, et sur les lèvres de la dernière mourir d’un baiser. Ami, je voudrais traverser au vol tous les espaces où s’épanouit une belle femme, ployer le genou devant chacune et vaincre, ne fût-ce que quelques instants» (...) « Je fuis la satiété et l’épuisement du plaisir, je me maintiens alerte au service du beau. Si je chagrine quelqu’une, je m’exalte pour le sexe tout entier. L’haleine d’une femme, aujourd’hui senteur printanière, demain peut-être m’oppressera comme un souffle de cachot. Quand, avec mon amour, j’erre inconstant dans le large cercle des belles femmes, mon amour pour chacune est un amour différent. Ce n’est pas avec des ruines que je veux bâtir des temples. Oui, la passion, ce n’est jamais que la dernière. Elle ne se laisse pas transporter de celle-ci à celle-là ; elle ne peut que mourir ici, là renaître, et si elle se connaît elle-même, elle ignore entièrement le remords. Comme chaque beauté est unique en ce monde, tel est aussi l’amour qui s’y complaît. En route et partons pour des victoires toujours nouvelles, tant que palpiteront les ardentes pulsations de ma jeunesse !» (...) « C’est une belle tempête qui m’emportait, sa fureur s’est apaisée et le calme demeure. Tout désir, tout espoir est tombé en léthargie. Peut-être un éclair, venu de hauteurs que j’ai dédaignées, a-t-il mortellement atteint ma puissance d’amour, et pour moi subitement le monde devenu désert s’est couvert de ténèbres. Peut-être aussi que non... la matière inflammable est consumée, et le foyer devient froid et sombre ». Composée en 1888-1889, l’œuvre est un poème symphonique*, et l'une des premières pièces symphoniques du musicien, inaugurant une série de pièces à programme, qu'il compose bien avant ses opéras majeurs. La première partie, joyeuse, décrit le caractère du héros. Le thème de la partie médiane, joué au hautbois, décrit une scène amoureuse. La troisième partie se termine par un long crescendo* interrompu par un silence, symbolisant la mort de Don Juan. ÉLÈMENTS D’ANALYSE COMPLÉMENTAIRES http://www.francemusique.fr/classique/richard-strauss-don-juan-op-20-poeme-symphonique3975 EN BREF Titre : Don Juan, opus 20 Compositeur : Richard Strauss (1864-1949), allemand Date de création : 1889 Genre : Poème symphonique Durée : 15’ ❷ Quatre derniers Lieder Cycle de Lieder* pour soprano et orchestre composé par Richard Strauss entre mai et septembre 1948. Il représenterait le testament musical du compositeur qui décèdera un an plus tard. Le titre Quatre derniers Lieder a été donné au cycle par l'éditeur de Strauss. La création eut lieu au Royal Albert Hall de Londres le 22 mai 1950 par la soprano Kirsten Flagstad et l'orchestre Philharmonia dirigé par Wilhelm Furtwängler. Il est constitué de : Frühling (Printemps), allegretto* September (Septembre), andante* Beim Schlafengehen (L'heure du sommeil), andante Im Abendrot (Au crépuscule), andante Les textes des trois premiers poèmes sont d’Hermann Hesse, écrivain plus connu pour ses romans que pour sa poésie. Le dernier poème est de Joseph von Eichendorff. L'ensemble présente un raccourci saisissant sur le cycle de la vie, du « Printemps » au « Soleil couchant », dont le dernier vers est « Ist dies etwa der Tod ? » (« Serait-ce déjà la mort ? »). Toutefois, l'ordre des Lieder a été fixé de manière posthume et il semble que le compositeur avait décidé de mettre Frühling (Printemps) en avant-dernière position (comme lors de la création), afin de finir sur une vision plus optimiste. Printemps - Hermann Hesse Dans de sombres caveaux, / J'ai longtemps rêvé / De tes arbres en fleurs et de tes brises azurées, / De ta senteur et de tes chants d'oiseaux. / Te voilà à présent / Dans ton éclatante parure, / Inondé de lumière, / Comme un prodige devant moi. / Tu me reconnais, / Tu m'attires avec douceur. / Ta délicieuse présence / Fait frémir tous mes membres ! Septembre - Hermann Hesse Le jardin est en deuil, / La pluie tombe en froides gouttes sur les fleurs. / Approchant de sa fin, / L'été frissonne en silence. / Du haut acacia l'or / S'égoutte feuille à feuille. / Étonné et languissant, l'été sourit / Dans le rêve mourant du jardin. / Longtemps encore, aspirant au repos, / Il s'attarde auprès des roses. / Il ferme lentement / Ses (grands) yeux las. L'heure du sommeil - Hermann Hesse La journée m'a rendu las. / J'ai le fervent désir D'accueillir en amie la nuit étoilée, / Comme un enfant fatigué. / Mains, abandonnez toute activité ! / Front, oublie toute pensée! / Tous mes sens veulent à présent / Plonger dans le sommeil. / Et mon âme veut prendre son vol / Sans contrainte, les ailes libres, / Pour vivre dans l'univers magique de la nuit / D'une vie profonde et multiple. Au soleil couchant - Joseph von Eichendorff Dans la peine et la joie / Nous avons marché main dans la main ; / De cette errance nous nous reposons / Maintenant dans la campagne silencieuse. / Autour de nous les vallées descendent en pente, / Le ciel déjà s'assombrit ; / Seules deux alouettes s'élèvent, / Rêvant dans la brise parfumée. / Approche, laisse-les battre des ailes ; / Il va être l'heure de dormir ; Viens, que nous ne nous égarions pas / Dans cette solitude. / Ô paix immense et sereine, / Si profonde à l'heure du soleil couchant! / Comme nous sommes las d'errer ! / Serait-ce déjà la mort ? DEUX ENREGISTREMENTS DE RÉFÈRENCE : o o EMI – 1966 ; George Szell / Radio-Symphonie Orchester Leipzig - E. Schwarzkopf Philips – 1982 ; Kurt Mazur / Gewandhaus Leipzig - Jessye Norman. UN EXTRAIT AUDIO SUR YOUTUBE https://youtu.be/SDoqnjB7Um4 EN BREF Titre : Quatre derniers Lieder Compositeur : Richard Strauss (1864-1949), allemand Date de création : 1950 Genre : Lieder Durée : 25’ ———————————————————————————— PETIT DICTIONNAIRE MUSICAL (retrouvez ici tous les mots signalés*) Allegretto : terme de musique indiquant qu'il faut jouer selon un tempo moins rapide qu'allegro. Andante : terme de musique indiquant qu'il faut jouer selon un tempo modéré. Crescendo : augmentation progressive des sons de la voix et des instruments. Lieder : un Lied (littéralement chant en allemand, pluriel : Lieder) est un poème germanique chanté par une voix, accompagné par un piano ou un ensemble instrumental. Poème symphonique : pièce orchestrale généralement courte et en un seul mouvement basée sur un texte littéraire. Il peut s’agir d’un poème, d’un récit, d’un événement historique. La musique va évoquer ou décrire un lieu, une action ou un personnage. C’est Franz Liszt qui établit les standards de ce nouveau genre musical (il en compose une quinzaine) très en vogue chez les Romantiques.