[ IX ]. « Euphonie Nocturne
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[ IX ]. « Euphonie Nocturne
Tout d’abord, présente-toi en quelques mots ? [ IX ]. « Euphonie Nocturne » : Je n’ai jamais su faire le choix entre les titres taillés pour le dancefloor et les compositions expérimentales. Mon premier émoi musical, je crois a été d’entendre le titre « Pop Corn » (le premier titre dansant de l’histoire de la musique électronique !), puis je me suis tourné vers les musiques synthétiques (Jean-Michel Jarre, Vangelis, Tangerine Dream….) A l’adolescence, je faisais plutôt partie de la scène Synthpop et l’Electronic Boby Music (Kraftwerk, Depeche Mode, Front 242…). C’est à l’âge de 16 ans, que j’ai été laminé par la musique industrielle (Throbbing Gristle, Einstürzende Neubauten, Merzbow…). Plus tard, j’ai commencé par être titillé par l’Electronica ou le Drone (Aphex Twin, Autechre, Ryoji Ikeda). Enfin, depuis quelques années, je m’intéresse à la genèse des sons électroniques avec les musiques électroacoustiques et répétitives (Pierre Henry, Pierre Schaeffer, Philip Glass…). Tout ce cheminement musical m’a amené à fonder différentes associations poitevines : Le Cyan de l’Absinthe (création), L’ApériClub (diffusion) et Trans Europa Asia (culture asiatique). Ainsi, j’ai animé une émission de radio (Le Cyan de l’Absinthe), créé un collectif de Djs poitevins (Pulsar Superstars), organisé des expositions (Romain Slocombe), produit des spectacles (Japon Ultime ), des concerts (Console / The Notwist, Genesis P-Orridge / Throbbing Gristle, Michael Gira / Swans…) Deux leitmotivs ont traversé mon parcours, le premier est la diffusion des musiques sombres et difficiles, le second est de dépasser toutes les chapelles de la culture underground. C’est ainsi qu’est né mon dernier projet « Euphonie Nocturne » autour des musiques d’avant-garde. Qu’est ce qui t’as donné envie de devenir programmateur ? [ IX ]. « Euphonie Nocturne » :J’ai découvert la plupart de ces mouvances musicales grâce à la radio. C’est pourquoi, j’ai voulu, moi aussi, partager ma passion pour les sons essentiels. J’ai, toujours, eu le dessein que des auditeurs, à travers mes sélections, cheminent vers d’autres horizons acoustiques. Aujourd’hui, la musique est perçue comme un bien de consommation comme les autres, mais, avant tout, c’est un élément intrinsèque de notre identité à travers la culture, la politique, la philosophie, la science, le spirituel… D’une façon plus terre-à-terre, c’était le moyen le plus efficace de faire la promotion de mes différents projets. Ainsi j’ai animé pendant 10 ans une émission sur radio Pulsar. Puis, j’ai été très intéressé par le projet des Oreilles Noires qui me permettait de programmer principalement des titres de longue durée (de 10 à 70 minutes). En effet, le format de la webradio permet d’offrir aux auditeurs une écoute différente du format hertzien. Généralement, on y trouve des émissions exclusivement musicales, sans commentaire. Cela favorise la diffusion d’un univers sonore dans la conscience de celui qui l’écoute, d’autant plus que le morceau est long. De plus, j’anime, parallèlement, un blog permettant d’aller plus loin dans l’exploration : http://euphonienocturne.blogspot.fr Comment sélectionnes-tu tes titres ? [ IX ]. « Euphonie Nocturne » : Chaque émission est construite autour d’une formation, d’un interprète avec 5 à 6 titres puis la programmation est complétée par quelques mouvances musicales différentes. Pendant la période estivale, on peut retrouver le meilleur de la saison. Euphonie Nocturne est la seule émission qui permet de découvrir une cinquantaine de styles musicaux et des groupes issus d’une quarantaine de pays. Personne n’est parfait, quel est l’artiste, le groupe que tu n’es pas vraiment fier d’écouter mais que tu apprécie quand même ? [ IX ]. « Euphonie Nocturne » : Désolé, mais le mythe doit être préservé à tout prix ! Un mot de la fin (sérieux ou drôle, sincère ou pas, classe ou pas !) [ IX ]. « Euphonie Nocturne » : La musique, c’est du bruit qui pense. (Victor Hugo)