Les pépins de l`impudeur

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Les pépins de l`impudeur
Les pépins de l’impudeur
Écrit par Juliette Levivier pour Famille Chrétienne
Samedi, 27 Juillet 2013 16:50
En mangeant le fruit, « ils connurent qu’ils étaient nus » (Gn 3,7). Si nos corps ont
heureusement gagné en liberté, une saine pudeur préserve l’intimité et le mystère de la
personne.
L’homme est une création hautement écologique : entièrement biodégradable, il fonctionne
avec des énergies renouvelables (eau pure, pommes et énergie solaire). C’est pourquoi, l’été, il
aime s’exposer aux chauds rayons de l’astre du jour, transformant les plages en curieux
champs de panneaux photovoltaïques humains. Idem en ville, au travail ou en famille : jupes
minimalistes, shorts très short, tee-shirts transparents ou moulants, monokinis et bikinis
assemblés avec de la ficelle à rôti, offrent au grand public un spectacle qui devrait rester plus
confidentiel… La pudeur serait-elle aussi dépassée que les corsets de nos grands-mères ?
Les yeux, en revanche, sont cachés derrière de grandes lunettes de soleil. Le paradoxe est
intéressant : ce qui devrait être voilà ne l’est pas, et ce l’on devrait pouvoir admirer est
soigneusement dissimulé. On offre sa nudité à de parfaits inconnus mais on leur refuse un
regard. Il y a là quelque chose d’un peu tordu…
Il ne s’agit pas de sombrer dans une pudibonderie hors d’âge, mais de revenir à une saine
pudeur. Si la pudibonderie est liée à la honte, la pudeur est liée, elle, à la chasteté originelle,
avec tout ce que cela a de beau et de grand.
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Les pépins de l’impudeur
Écrit par Juliette Levivier pour Famille Chrétienne
Samedi, 27 Juillet 2013 16:50
Dans l’état d’innocence originelle, la limpidité du cœur de l’homme lui permettait une simplicité
absolue. Mais ayant mangé leur satanée pomme, Adam et Eve découvrirent qu’ils étaient nus
et cette découverte les remplit de confusion. Ils se fabriquèrent en hâte un maillot de bain en
feuilles de figuier. Ce n’est pas leur corps qui avait changé, c’est le regard qu’ils portaient sur
lui : un regard désormais blessé par le péché. Exhibitionnisme et voyeurisme, concupiscence,
instinct de domination, de possession, de séduction, pulsion en vrac, que de pépins pour une
pauvre pomme !
La pudeur s’exerce vis-à-vis de soi et des autres. Elle préserve l’intimité et le mystère de la
personne, et est la gardienne d’un espace qui lui appartient en propre. Elle est aussi une
réserve, une manière de se garder pour mieux se donner. Le corps est voué au don, dans une
offrande réservée à l’être aimé et à lui seul : le mystère de la personne ne peut être entièrement
livré que dans l’amour.
La pudeur met également une juste distance avec les autres, inconnus ou proches ; elle est une
politesse, une prudence, un réalisme face aux désirs que suscite le corps.
Les vacances favorisent une proximité qui ne permet cependant pas toutes les libertés : en
famille ou avec des amis, la pudeur est une forme de délicatesse. Nos ados, en particulier, qui
ont besoin de tester leur pouvoir de séduction et qui aiment se sentir « livres », ne semblent pas
toujours réaliser qu’elles ont une responsabilité vis-à-vis de ceux qu’elles croisent.
La garde du regard, pour certains, est une réelle difficulté : Internet, la télévision, les publicités
et les affiches mettent quotidiennement en péril une chasteté compliquée à exercer. Cette façon
de le jeter en pâture sur la plage, dans les rues ou sur Facebook en dit long sur la manière dont
on considère le corps : un objet de séduction et de plaisir qui appartient à celui qui le regarde.
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Écrit par Juliette Levivier pour Famille Chrétienne
Samedi, 27 Juillet 2013 16:50
Faut-il redire que le corps est sacré, qu’il est un haut lieu de l’amour et du don de soi, une
demeure de l’Esprit ? C’est pour cela, d’ailleurs, qu’il est aussi le lieu d’un vrai combat spirituel.
La pudeur protège la sainteté du corps, son mystère, sa beauté ; elle est l’alliée de la prudence
et de la sagesse. Elle protège aussi la pureté du regard, elle est l’amie de la vertu de force.
Jean XXIII, lorsqu’il était nonce à Paris, se trouva un jour assis à table près d’une dame au
décolleté extravagant. Au moment du dessert, il lui tendit aimablement une pomme : « Mangez
ce fruit,
lui
dit-il.
C’est lorsqu’elle eut mangé la pomme qu’Eve découvrit qu’elle était nue ! »
Vous avez un doute sur la taille de votre maillot de bain ? Mangez une pomme. Vous passez
des vacances avec des ados dénudés ? Vous êtes assis à la messe ou dans le bus près d’une
personne trop peu vêtue ? Vos amies se promènent en monikini sur la plage ? Offrez-leur des
pommes.
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