Calcul d`une provision technique en assurance
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Calcul d`une provision technique en assurance
Calcul d’une provision technique en assurance vie dans le cadre de Solvabilité 2 Le cas des contrats d’épargne : les approches « marked to model » Luca De Dominicis – formation Sepia 10 juin 2008 Sommaire 1. Pourquoi utiliser un modèle pour le calcul des Provisions Techniques 2. Comment construire et maintenir un modèle 3. Comment calculer les Provisions Techniques d’un contrat d’épargne via un modèle Formation Sepia – 10 juin 2008 2 Calcul actuel des Provisions Techniques • Épargne – Capitalisation des flux passés • Retraite – Différence entre engagements de l’assureur et engagements des assurés • Prévoyance – Engagements de l’assureur, estimation des IBNR Formation Sepia – 10 juin 2008 3 Calcul actuel des Provisions Techniques Critiques : • Émergence des profits non économique ⇒ Utilisation d’autres indicateurs que les PT pour échanger des profits d’assurance • Prise en compte non explicite des options et garanties financières ⇒ Émergence de provisions complémentaires (pour risque de taux, pour garantie plancher, …) • Prise en compte perfectible des coûts de gestion des contrats ⇒ Provision Globale de Gestion Formation Sepia – 10 juin 2008 4 Principe des IFRS • Actifs en coût historique amorti • Passifs à la valeur capitalisée ou actuarielle Bilan comptable Capital Actifs Provisions techniques Bilan Economique Actifs en valeur de marché Formation Sepia – 10 juin 2008 Valeur éco du capital Valeur économique des provisions • Actifs et Passifs en valeur économique 5 Principes Solvabilité II 100 Exigence de Solvabilité actuelle : Provisions Techniques x [1% ou 4%] Bilan comptable Capital 43 20 Actifs 29 25 16 10 7 Provisions techniques Actions Immo Hausse de taux Crédit Technique Opérationnel Autres Capital Economique Risques Bilan Economique Actifs en valeur de marché Valeur éco du capital Actions Immobilier Taux d’intérêt Crédit Concentration / liquidité Valeur économique des provisions Devise Souscription Provisionnement Formation Sepia – 10 juin 2008 Opérationnels 6 Calcul des PT via un modèle interne • Reconnaissance du modèle conditionnée au fait qu’il : – améliore la gestion des risques – reflète mieux le profil des risques que la formule standard • Le modèle doit avoir les caractéristiques d’un modèle de projections Actif / Passif stochastique • Choix du modèle Ö Retour à la formule standard impossible • Les principaux tests de validation à réaliser sont : – – – – – tests statistiques back testing stabilité paramétrage (auditabilité + comparaison avec le marché) utilisation : justification et documentation du rôle du modèle dans les prises de décisions managériales Formation Sepia – 10 juin 2008 7 Cadrage du besoin • Besoin d’un calcul économique des PT (fair value) ⇒ Besoin de projeter tous les flux futurs de manière cohérente entre eux et avec les caractéristiques du portefeuille de passifs et d’actifs • Besoin de prendre en compte les options ⇒ Projections stochastiques (ou approches par formules fermées, souvent peu opérationnelles) • Besoin de prendre en compte le comportement futur des assurés • Besoin de prendre en compte le comportement futur (normatif) de l’assureur • Nécessité d’avoir la possibilité de communiquer les résultats du modèle au management Formation Sepia – 10 juin 2008 8 Déclinaison opérationnelle du besoin • Projection de tous les flux futurs – Actionnaire – État – Assurés • Choix du maillage ⇒ Choix entre précision et vitesse (voire même faisabilité du calcul) • Choix du paramétrage • Formations du management • Transparisation de la cinématique du modèle pour le management Formation Sepia – 10 juin 2008 9 Sommaire 1. Pourquoi utiliser un modèle pour le calcul des Provisions Techniques 2. Comment construire et maintenir un modèle 3. Comment calculer les Provisions Techniques d’un contrat d’épargne via un modèle Formation Sepia – 10 juin 2008 10 Étapes en amont de la construction • Œuvre pédagogique et de sensibilisation du management • Inventaire des services et missions impactés par la projection de flux futurs ⇒ Inventaire ⇒ Calcul Valeur ⇒ Calcul Capital Économique ⇒ Actuariat produits • Inventaire des modèles éventuellement déjà existant • Enfin, rédaction du cahier des charges Formation Sepia – 10 juin 2008 11 Cahier des charges • Les finalités du modèle • La taille (et le maillage) des bases sous-jacentes • Les types de produits • Les types d’utilisations / utilisateurs • La structure du modèle Formation Sepia – 10 juin 2008 12 La structure du modèle (un exemple) Base Basede dedonn données ées ACTIFS Générateur Générateur Scénarios économiques aléatoires (risque neutre) Base de données PASSIFS Caractéristiques économiques et comptables : Caractéristiques économiques et comptables : - Bases de gestion - Comptabilité des titres - Reporting financier - Bases de gestion - Plan stratégique - Comptabilité, États réglementaires Modèle Actif / Passif Mod Modèle èle Portefeuille Portefeuille dActifs ’Actifs Interaction dynamique Modèle Portefeuillede Mod èle Portefeuille Passifs Projections stochastiques et indicateurs Formation Sepia – 10 juin 2008 13 Structure opérationnelle Modèle déterministe - Projections détaillées des passifs, rendements financiers synthétiques - Pas d’interactions actif / passif - Pas de projections du bilan Calibrage - Pas de projections des modèles stochastiques Formation Sepia – 10 juin 2008 Modèle stochastique - Projections agrégées de compte de résultats et bilan - Calculs stochastiques 14 Exemples d’écueils à éviter • Dans la modélisation – Précision vs. simplicité (contrainte pour le stochastique) • Dans le paramétrage – Doubles comptages : PVL, primes, frais • Dans les données de base – Nombre d’inputs potentiellement énorme • Dans les scénarios financiers – Maîtrise de la probabilité risque neutre Formation Sepia – 10 juin 2008 15 Sommaire 1. Pourquoi utiliser un modèle pour le calcul des Provisions Techniques 2. Comment construire et maintenir un modèle 3. Comment calculer les Provisions Techniques d’un contrat d’épargne via un modèle Formation Sepia – 10 juin 2008 16 Principe du Bilan Économique Fair value des passifs = moyenne des valeurs actualisées des cash flows de prestations futures de 1000 scénarios financiers. Les cash flows de prestations en assurance vie sont composés : • des rachats • des décès • des termes • des arrérages • des frais Formation Sepia – 10 juin 2008 17 Principe du Bilan Économique Scenarios PARAMETRAGE Portefeuilles Macro Bilan comptable Passifs d’actifs Capital Economiques Actifs PROJECTIONS DE CASH FLOWS Provisions techniques Modèle Interne MODELISATION SORTIES : cash flows futurs Actifs VALORISATION Valeur de marché des Actifs Formation Sepia – 10 juin 2008 Passifs “Fair Values” des Passifs Validation Résultats Embedded value Bilan Economique Actifs en valeur de marché Capital disponible Valeur économique des provisions 18 4 Exemple sur l’épargne UC • Contrat d’épargne en UC, durée totale 8 ans, durée restante 4 ans au 31/12/2007 • Primes de 10M€, encours restant après 4 ans 20M€ • Chargements sur prime de 1% • Chargements sur encours de 0.5% par an • Frais d’acquisition de 1.2% de la prime • Frais de gestion de 10000€ par an • Rachats de 1% par an • Courbe de taux sans risque plate à 4% • Quelle est la provision technique du contrat au 31/12/2007 ? Formation Sepia – 10 juin 2008 19 Exemple sur l’épargne UC : solution en K€ Primes Produits financiers Variation PM Prestations Frais (charge) Résultat PM (31/12/n-1) Chargements (produit) 2008 0 800 -500 -200 -10 90 20000 100 2009 0 820 -513 -205 -10 93 20500 103 Résultat actionnaire (31/12/n-1) PT (31/12/n-1) 340 € dont état : 19 660 € TOTAL 20 000 € Formation Sepia – 10 juin 2008 2010 0 841 -525 -210 -10 95 21013 105 2011 0 862 21538 -22292 -10 98 21538 108 0 117.09 € 20 Exemple sur l’épargne UC : remarques • Provisions Techniques < Valeur de Marché des actifs – En effet, les contrats en UC ont une MCEV > 0 (et normalement, leur rentabilité est même plus élevée que les contrats en €) • D’où un besoin d’une réglementation cohérente (qui admette que les provisions techniques en UC soient inférieures à la VM des actifs) si l’on veut que les compagnies utilisent le modèle interne pour leurs choix de gestion Formation Sepia – 10 juin 2008 21 Les ‘management rules’ • Management Rules = politique de gestion du management en matière de : – allocation stratégique d’actifs – dégagement de marge financière – PB commerciale – utilisation des richesses latentes – prise en compte du comportement des assurés Formation Sepia – 10 juin 2008 22 Allocation stratégique d’actifs • Allocation cible : – Allocation constatée – Allocation venant d’études spécifiques • Suivi de l’allocation : – Pas de suivi – Suivi en Valeur Comptable – Suivi en Valeur de Marché • Réalisation des Plus-Values Latentes – Pendant la réallocation – Automatique – Soumise à autres conditions Formation Sepia – 10 juin 2008 23 Dégagement de marge financière • Une alternative structurante : – L’assureur dégage toujours sa marge sur encours, quitte à ne pas satisfaire la contrainte commerciale – L’assureur essaye d’abord de satisfaire la contrainte commerciale avant de dégager sa marge Formation Sepia – 10 juin 2008 24 PB commerciale • L’assureur est confronté : – A ses concurrents, ayant des caractéristiques similaires (quelques obligations lui permettant de servir un peu plus que les taux d’état) – A d’éventuels nouveaux entrants, pouvant servir un taux supérieur si les taux montaient abruptement • Il est donc contraint à servir des taux cibles en ligne avec le marché s’il veut garder les clients • Comment peut-il construire son taux afin de satisfaire cette contrainte ? Formation Sepia – 10 juin 2008 25 Utilisation des richesses latentes • Si les revenus financiers courants ne sont pas suffisants, l’assureur peut recourir aux richesses latentes : – Plus-values latentes – PPE • Il reste à définir l’ordre d’utilisation : – Entre PPE et PVL – Entre PVL des différentes classes d’actifs • De plus, la PPE doit être limitée dans le temps afin d’éviter l’émergence de bilans anormaux Formation Sepia – 10 juin 2008 26 Comportement des assurés • Fonction de réaction des assurés : – Peu d’observations pour la calibrer, même au niveau du marché français – Tentative de définition de l’IA, reprise par l’ACAM dans les guidelines nationales pour le QIS 4 Formation Sepia – 10 juin 2008 27 Interactions entre les ‘management rules’ • L’interaction entre les management rules et leur ordre d’intervention est tout aussi structurant et important que chacune des management rules • Par exemple : – Réalisation des PVL avant ou après réallocation des actifs – Dégagement de la marge de l’assureur avant ou après prise en compte de la distribution de PB Formation Sepia – 10 juin 2008 28