Organisation Franco-Egyptienne pour les Droits de l

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Organisation Franco-Egyptienne pour les Droits de l
Organisation Franco-Egyptienne
pour les Droits de l'Homme
Franco-Egyptian Organization for Human Rights
‫منظمة فرنكو ايجبسيان لحقوق االنسان – اوفيد‬
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Objet : Egypte – Constitution contestée
Paris le 5 décembre 2012
A l’attention de Monsieur François Hollande
Président de la République Française
Monsieur le Président,
Les Egyptiens qui résident en France, dont en majeure partie des
binationaux, découvrent le lundi 3 décembre qu’ils sont invités à voter entre le 8 et 11 décembre, sur le projet
de la Constitution. Un referendum est annoncé en Egypte au 15 décembre malgré les manifestations de
millions d’Egyptiens comprenant révolutionnaires, partis politiques de gauche et droite, et des figures
connues comme Amr Moussa, Mohamed El Baradei et Hamdin Sabbahi. Les Franco-égyptiens, et surtout la
2ème génération qui ne pratique pas la langue arabe, se trouvent en France face à cette parodie. Le
gouvernement français ne devrait-il pas interdire ce simulacre de referendum organisé sur son sol ?
L’origine de cette difficulté réside dans la Commission, illégale,
composée de 100 personnes dont 70% du courant islamiste. Le dimanche 2 décembre la Haute Cour
Constitutionnelle s’apprêtait à prononcer un jugement, probablement de dissoudre la Commission et le
Sénat. Des manifestations violentes ont empêché les juges d’accéder au tribunal encerclé par des islamistes.
Le résultat d’un tel referendum est acquis d’avance, vu les méthodes d’achat de voix, l’incitation de vote
pour Allah contre les infidèles et les fraudes autour des urnes : le tout enveloppé du mot « démocratie » et
« volonté du peuple », qu’ils entendent enfoncer dans les oreilles du monde libre et occidental. Ce projet de
Constitution mène le pays vers un système dictatorial religieux à l’iranienne et pourrait le transformer en
« Egyptstan » du type Talibaniste.
Il bafoue l’Etat de droit et démolie ses institutions, supprime
l’indépendance actuelle de la Justice, crée un nouveau système juridique militaire pour jugement des civils,
officialise le contrôle du budget de la défense par les militaires sans droit de regard du gouvernement,
instaure un pouvoir qui échappe au regard de la loi, viole la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
dont l’Egypte est un des pays fondateurs en 1948 ainsi que la Convention Internationale des Droits de
l’Enfant, néglige le droit de la femme et des populations non-musulmanes, met sous contrôle la presse et
les médias, se venge de la Haute Cour Constitutionnelle en diminuant le nombre de juges, et enfin divise le
peuple égyptien en deux, les Islamistes et les Libéraux.
Il mène le pays vers un Etat religieux, parce qu’il soumet la société à
l’application de la Sharia islamique sans définition précise. L’article 219 a été ajouté à l’article 2 pour baser
la Sharia sur la jurisprudence de diverses écoles sunnites qui laisse la marge d’interprétation à des individus
religieux et des imams. Il instaure la loi anti-blasphème en interdisant toute expression verbale contre les
Messagers et les Prophètes d’Allah. Enfin il laisse porte grande-ouverte pour les créations de groupes de
bénévoles religieux radicaux, des talibans égyptiens qui indiqueront aux autres la manière de s’habiller, de
manger et de se comporter.
Monsieur le Président, nous vous demandons d’agir auprès du
gouvernement égyptien pour que soient respectés les conventions et pactes internationaux déjà ratifiés par
l’Egypte, et prendre toutes les mesures qui garantissent la démocratie et le respect des Droits de l’Homme.
Nous vous prions de recevoir, Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération.
Jean MAHER
Président de l’Organisation Franco-Egyptienne pour les Droits de l’Homme