La guérison du sida, nouvel horizon des laboratoires

La guérison du sida, nouvel horizon des laboratoires, Sciences & Prospectives
01/12/2015 10:32
La guérison du sida, nouvel horizon
des laboratoires
CATHERINE DUCRUET / JOURNALISTE | LE 01/12 À 07:00, MIS À JOUR À 09:58
Des vaccins thérapeutiques sont développés dans le but de stimuler le système immunitaire. - Photo Amélie Benoist BSIP/AFP
En ce mardi 1 er décembre, Journée mondiale du sida, espérance et
qualité de vie ont progressé pour les porteurs du VIH-sida. Et de
nouveaux ​traitements pourraient rebattre les cartes sur ce marché.
Alors que se tient, mardi, la Journée mondiale du sida, de nombreuses personnes infectées par le VIHsida ont désormais, grâce aux traitements antirétroviraux, une espérance de vie et une qualité de vie
comparables à celles des personnes qui ne sont pas porteuses du virus. Et ce, en associant plusieurs
molécules (les fameuses trithérapies). En tout cas pour ceux qui ont accès aux traitements, soit
15,8 millions de personnes sur les 36,9 millions qui en auraient besoin, selon les chiffres d’Onusida.
Cependant, même pour les patients correctement pris en charge, les traitements antirétroviraux ont
leurs limites. « Ils ne permettent pas toujours une véritable restauration du système immunitaire,
explique Jean-Daniel Lelièvre, immunologiste, responsable des essais cliniques au VRI (Institut de
Recherche Vaccinale) et ils s’accompagnent d’effets secondaires non négligeables tels qu’une
augmentation du risque cardio-vasculaire et du risque de cancer ou des problèmes rénaux. »
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Nouveaux outils
La concurrence entre les laboratoires qui dominent ce marché, comme Gilead, GSK à travers sa filiale
ViiV, Janssen (filiale pharmaceutique de J&J) ou AbbVie, est donc actuellement focalisée sur le
lancement de nouvelles combinaisons de molécules mieux tolérées. C’est le cas du Genvoya, la
dernière quadruple association de Gilead, autorisée début novembre par les autorités de santé
américaines dont le profil de sécurité est « significativement meilleur » que celui de son prédécesseur, le
Stribild. La biotech américaine est talonnée par ViiV et Janssen, qui travaillent aussi sur des
combinaisons mieux tolérées voire sur des formulations avec une injection par semaine pour une
meilleure observance.
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« Surfer sur la vague » de la guérison
Mais pour se démarquer de leurs concurrents, les industriels cherchent actuellement « à surfer sur la
prochaine vague », celle de la guérison. Des progrès considérables ont en effet été accomplis dans la
compréhension des mécanismes qui permettent à certains patients de contrôler leur maladie sans
traitement. Et de nouveaux outils – anticorps monoclonaux, thérapie génique, ingénierie des génomes,
etc. – sont également disponibles pour intervenir. « De façon schématique, pour espérer parvenir à une
guérison, explique Joël Crouzet, président de la biotech spécialiste du sida, InnaVirVax, il faut combiner
un produit qui oblige les cellules réservoirs à exprimer le virus et un traitement redonnant au système
immunitaire la capacité de les détruire. »
Vaccins thérapeutiques
Les nouveaux traitements d’immunothérapie cancéreuse, comme l’Opdivo de BMS, qui vient d’achever
un essai de phase III encourageant (dans le sida), pourraient figurer parmi les nouveaux traitements.
Des vaccins thérapeutiques sont aussi développés dans le même but de stimuler le système
immunitaire. C’est le cas de celui de la biotech InnaVirVax (VAC-3S) ou du norvégien Bionor (Vacc-4X).
Ce dernier est actuellement testé en combinaison avec l’Istodax de Celgene, un traitement contre le
lymphome (cancer du sang) qui a démontré une capacité à stimuler les cellules réservoirs du VIH.
De son côté, Gilead teste une molécule – le GS -9620 – initialement développée contre l’hépatite B, qui
semble réveiller les cellules réservoirs. Cet aperçu non-exhaustif des différentes approches et
combinaisons témoigne d’un horizon où les cartes de la concurrence pourraient être sérieusement
rebattues.
Catherine Ducruet, Les Echos
@CDucruet
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