Piste de lecture

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Piste de lecture
P i s t e Pédagogique
Chevalier B
Martine Pouchain
Mise en réseau littéraire et culturelle
L’ÉVOCATION DE LA VIE RURALE
Films
Les Enfants du marais de Jean Becker
Le Bonheur est dans le pré d’Étienne Chatiliez
Le Papillon de Philippe Muyl
Je vous trouve très beau d’Isabelle Mergault et
Une hirondelle a fait le printemps de Christian
Carion. Deux films qui abordent les difficultés à
s’aimer quand on est différents.
L ivr es
On peut aborder la nature sous de nombreux
aspects mais le documentaire paraît convenir aux
images qui naissent dans ce livre
L’Agriculture racontée aux enfants, Philippe-J
Dubois, de la Martinière Jeunesse
Rivières et étangs, Bois et forêts, Environnement et écologie, Actes Sud Junior
De magnifiques documentaires sur la nature.
UNE RÉFLEXION SUR L’AGRO-ALIMENTAIRE ET
L’ENVIRONNEMENT
Livres ou films difficiles mais pouvant, en extraits,
susciter le débat sur une vision mondiale de l’agriculture, de la faim et de l’environnement.
L ivr es
Une vérité qui dérange : le réchauffement climatique expliqué aux enfants, Al Gore et Philippe
Godard, La Martinière Jeunesse
Le Monde selon Monsanto : de la dioxine aux
OGM, une multinationale qui vous veut du
bien, Marie-Monique Robin, La Découverte
Les Nouveaux Maîtres du monde, Jean Ziegler,
Fayard
L’Empire de la honte, Jean Ziegler, Fayard
Pour la désobéissance civique, José Bové,
10/18
LA RELATION AMOUREUSE
Les Cla ssique s
Le Grand Meaulnes, Alain Fournier, Le Livre de
poche
À aborder sous forme d’extraits selon le niveau des
lecteurs, en film (réalisé en 2007 par J.-D. Verhaeghe) ou en livre. On retrouve la quête d’amour
absolu d’un jeune homme idéaliste et sans concession.
Le Temps des secrets et Le Temps des
amours, Marcel Pagnol, Le Livre de poche
Films
Roma ns p ou r l a je une s se
Une vérité qui dérange d’Al Gore
We Feed The World d’Erwin Wagenhofer
L’Étoile de Sagarmatha, J.-M. Defossez,
Nathan Poche
Le parcours d’un adolescent, qui, par amour, escalade le toit du monde.
Sa Seigneurie, Shaïne Cassim, coll. « Tribal
Adolescents », Flammarion
Fashion Victime, Irène Cohen-Janca, coll.
« Tribal Adolescents », Flammarion
Un jeune garçon prend de l’assurance.
Un amour sucré-salé, Christine Frasseto, coll.
« Tribal », Père Castor Flammarion
Chicoutimi, Jean-Jacques Busino, coll. « Tribal
Adolescents », Flammarion
Kaïra, Gudule, coll. « Tribal Adolescents »,
Flammarion
Sorbet soleil, Claire Mazard, Gulf Stream Éditeur
Macaron citron, Claire Mazard, Syros
Un amour impossible entre deux filles.
Caroline ou l’amour en vert, coll. « Cascade
Pluriel », Rageot
Où il est question d’amour et d’écologie.
Au Cinéma lux, Janine Teisson, Syros
L’amour quand on est aveugle.
L’Agenda, Hélène Montardre, Rageot
On y trouve le journal intime comme expression de
l’amour.
Billet secret, Yves Hughes, Folio
L’amour pour une fille et la nature.
Interprétation et compréhension
Ce roman traite de plusieurs sujets à la fois. S’il peut paraître suranné dans l’évocation du sentiment amoureux chevaleresque
que développe Barnabé à l’égard de Rosa, l’histoire est totalement inscrite dans la modernité de notre temps lorsqu’elle
aborde les thèmes de l’agriculture et de la nature ou la difficulté de vivre et réussir à Paris pour la jeune Rosa. Le roman présente en définitive l’image d’une France encore double, partagée entre tradition de la vie à la campagne et modernité. Avec
beaucoup de tendresse, Martine Pouchain dresse le portrait d’un personnage très attachant qui ne laissera personne
insensible dans sa quête d’absolu et ses relations aux autres.
Exploitation
Les premières pages du livre (jusqu’à la page 14) constituent une très belle scène d’exposition pour le théâtre : tout est planté,
décors (la nature et le village), personnages, intrigue (l’amour et les billets secrets). Pourquoi ne pas faire résumer par de
jeunes lecteurs les différents éléments qui constituent cette exposition ?
Ce livre contient aussi, dès ses premières pages, de magnifiques évocations de la nature (champs, rivières, animaux..) : on
peut proposer à des lecteurs sensibles à ces évocations jamais ennuyeuses d’en relever un certain nombre et de les recopier sur des affiches ou des dépliants afin de donner envie à d’autres de se plonger dans l’histoire.
Dans le même ordre d’idée, mais pour aborder un travail plastique, les décors et les personnages tels qu’ils nous sont livrés
par l’auteur peuvent donner lieu à une recherche d’images (photos, pubs, tableaux, dessins…) sur Internet, dans des livres,
ou dans des magazines. Ces images peuvent être associées sous forme de collages dans le but de réaliser une exposition.
On peut faire écrire plusieurs lettres rédigées secrètement par Barnabé à Rosa en s’appuyant sur des éléments donnés à
plusieurs reprises dans le livre ou sur les extraits proposés des messages de Barnabé. Il est évident que l’auteur n’a pas souhaité les écrire pour nous, cela peut devenir amusant si plusieurs plumes rédigent à leur façon, filles ou garçons, dans le rôle
de Barnabé. Commencer par exemple aux pages 30.
Ce livre peut également être le point de départ d’une recherche documentaire afin de constituer un état des lieux objectif,
sur l’état de l’agriculture en France et même dans le monde (types de cultures, enquête sur l’agro-alimentaire, sur l’élevage
des animaux). Les actions de Barnabé et son emprisonnement rappellent étrangement les actions militantes d’un certain José
Bové, avec la gravité qu’on leur connaît.
Dans le but d’aborder l’argumentation, on peut faire développer à l’oral comme à l’écrit des passages de discours de Barnabé se défendant à son procès ou se justifiant à ses proches en expliquant les raisons de ses actes (toutes celles
avouées ou non que l’on peut repérer selon le destinataire des discours, juge ou grand-père par exemple).
Barnabé est amateur de grande musique, d’un concerto qu’il écoute sans cesse et connaît très bien : pourquoi ne pas
demander aux lecteurs de rapporter un air, une chanson qu’ils aiment par-dessus tout et dont ils pensent qu’il ou elle peut
les accompagner dans tous les moments de leur vie ? Cet exercice donnera lieu à un échange vivant et chaleureux entre les
participants, chacun invitant l’autre dans son intimité.
On peut aussi faire parler les jeunes sur ce qu’ils seraient prêts à faire par amour et jusqu’où. Certains voudront peut-être
parler avec pudeur et partager une expérience plus personnelle.
Dans ce registre, l’aveu à Rosa de l’identité du Chevalier B (p. 86 et suivantes) suscite l’envie de théâtraliser le moment par
une lecture à voix haute ou une scène jouée, en développant par exemple cette scène par des improvisations ou du texte
rajouté.
La fin restant ouverte, on peut demander aux lecteurs d’imaginer une suite au roman, heureuse, romantique ou non, et de
comparer ces suites, voire de faire voter pour celle qu’on préfère.
Le roman comporte également des ellipses temporelles qui permettent de retrouver les personnages à différentes étapes de
leur vie, y compris tragiques : il peut être utile de demander aux lecteurs de les repérer dans le roman et de commenter en
particulier la scène des retrouvailles à Paris et l’adoption pour le moins originale du fils de Rosa par Barnabé : réaliste, crédible, utile. Il est intéressant de s’attacher au destin de Rosa prise par un désir de reconnaissance et happée par « le monde
des paillettes » parisien dans ce qu’elle a de plus dangereux sur le plan humain, de plus éloigné d’elle et de sa vie d’avant.
La starisation et la médiatisation peuvent être évoquées dans le cadre d’un débat
Alexandra Pulliat, professeur-référent de lettres,
Collège Paul Langevin d’Avion (62)