Publication dans la revue CANCER RESEARCH - iBV

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Publication dans la revue CANCER RESEARCH - iBV
iBV, Communiqué, Jeudi 26 novembre 2015
Publication dans la revue CANCER RESEARCH - iBV - Olivier Soriani
SigmaR1, une protéine chaperon qui stimule le dialogue entre la cellule tumorale et son
écosystème : une nouvelle cible pour réduire les métastases ?
La capacité des cellules cancéreuses à disséminer dans l’organisme et à résister aux traitements trouve
son origine dans l’extraordinaire pouvoir d’adaptation à l’écosystème tumoral qu’elles manifestent.
Dans un article publié dans la revue Cancer Research, l’équipe du Dr Olivier Soriani (Institut de Biologie
Valrose), en collaboration avec des équipes Niçoises, Espagnoles et Italiennes, a mis en évidence le rôle
fondamental d’une protéine de réponse au stress, le récepteur Sigma1 (S1R) dans le dialogue qui
s’établit entre la cellule cancéreuse et le microenvironnement tissulaire qu’elle façonne et détourne à
son profit. En supprimant cette protéine, les chercheurs sont parvenus à rompre ce dialogue et à réduire
le potentiel invasif des cellules issues de leucémies et de cancers colorectaux. Ces travaux permettent
d’envisager des traitements ciblant S1R pour inhiber les étapes précoces de la formation des métastases.
Lien Publication (non disponible au 25/11/2015)
Résumé Scientifique
Il est désormais admis que le caractère invasif d’un cancer primitif est déterminé non seulement par le
génotype des cellules tumorales, mais aussi par leurs interactions avec l’environnement extracellulaire qui
modulent les capacités de développement de la tumeur et sa capacité à résister aux traitements. Ainsi, la
compréhension des mécanismes qui régissent le dialogue au sein de ce véritable « écosystème tumoral »
est un enjeu majeur pour la mise au point de traitements efficaces. En étudiant les protéines exprimées
par certaines leucémies et les cancers colorectaux, les chercheurs ont remarqué une forte expression de
S1R chez les patients présentant un pronostique défavorable.
S1R est une protéine qui fait actuellement l’objet de recherches intenses dans le cadre de pathologies du
système nerveux telles que les maladies neurodégénératives (Alzheimer, maladie de Charcot,
dégénérescence maculaire liée à l’âge), l’addiction à la cocaïne et les accidents vasculaires cérébraux.
Protéine discrète dans les tissus en bonne santé, l’activité de S1R ne se révèle que dans les tissus touchés
par la maladie. Cette protéine « chaperon » s’associe alors à des protéines de signalisation (récepteurs
membranaires, canaux ioniques) pour adapter le comportement des neurones aux perturbations imposées
par l’évolution de la maladie, et promouvoir la survie des cellules.
Institut de Biologie Valrose, CNRS UMR7277 - Inserm U1091 - UNS
Université Nice Sophia Antipolis, Parc Valrose, 06108 NICE cedex 2 – France
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Intrigués par le lien entre S1R et la survie des patients atteints de cancers, les chercheurs ont étudié les
conséquences de l’extinction de la protéine sur le comportement des cellules tumorales lorsque qu’elles
entrent en contact avec la matrice extra cellulaire (MEC), une composante du microenvironnement
tumoral qu’ils sont parvenus à reproduire « in vitro ». Aux points de contact avec la MEC, les cellules
cancéreuses réagissent en formant des complexes protéiques qui réunissent des récepteurs et des canaux
ioniques. Ces complexes sont capables de reconnaitre la nature physique et chimique de l’environnement
cellulaire, et de la traduire en signaux intracellulaires. Ces derniers sont à l’origine de la formation des
métastases en stimulant la capacité des cellules à migrer dans l’organisme, et à initier la création de
nouveaux vaisseaux sanguins (angiogenèse) pour assurer leur alimentation en oxygène et en nutriments.
En l’absence de S1R, la cellule tumorale se révèle incapable de former ces complexes de signalisation en
réponse à la MEC. In vivo, l’invasion tumorale et l’angiogenèse sont réduites de 50 à 80%.
Ces résultats suggèrent que le rôle protecteur de S1R dans le cerveau est détourné par les cellules
cancéreuses pour favoriser la formation des métastases. Ils laissent entrevoir la possibilité de cibler S1R
avec des « ligands sigma » pour réduire les capacités adaptatives des cellules tumorales, à l’origine de la
formation des métastases, stratégie thérapeutique pour laquelle l’équipe a récemment obtenu un brevet.
Titre et Auteurs de la publication
“SigmaR1 regulates membrane electrical activity in response to extracellular matrix stimulation to drive
cancer cell invasiveness”
David Crottès1,2,3,4§, Raphael Rapetti-Mauss1,2,3§, Francisca Alcaraz-Perez5,6, Mélanie Tichet7, Giuseppina
Gariano8, Sonia Martial1,2,3, Hélène Guizouarn1,2,3, Bernard Pellissier1,2,3, Agnès Loubat1,2,3, Alexandra
Popa9, Agnès Paquet9, Marco Presta8, Sophie Tartare-Deckert7, Maria Luisa Cayuela5,6, Patrick Martin1,2,3,
Franck Borgese1,2,3 and Olivier Soriani1,2,3*.
1 UNS, iBV, 06108 Nice cedex, France; 2 CNRS, UMR7277, 3 Inserm, U1091, 06108 Nice cedex, France
4 Department of Physiology, University of California, San Francisco, San Francisco, CA, USA
5 Telomerase, Aging and Cancer Group, Research Unit, Department of Surgery, CIBERehd, University Hospital “Virgen de la Arrixaca”, Murcia, Spain
6 Instituto Murciano de Investigación Biosanitaria (IMIB), Murcia, Spain
7 UNS, C3M Inserm, U1065, Microenvironnement, Signalisation et Cancer, Université de Nice Sophia Antipolis, Nice, France
8 Unit of Oncology and Experimental Immunology, Department of Molecular and Translational Medicine, University of Brescia, Brescia, Italy
9 UNS, IPMC, Lucioles Sophia Antipolis, Valbonne, France
§ Authors that contributed equally to this worqual contribution
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Olivier Soriani
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04 92 07 68 16
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