Étienne Pariset - Departamento de Patologia da Faculdade de

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Étienne Pariset - Departamento de Patologia da Faculdade de
Étienne Pariset
Portrait du Dr Etienne Pariset en 1810.
Pour les articles homonymes, voir Pariset.
Étienne Pariset, né le 5 août 1770 à Grand et mort le
3 juillet 1847 à Paris (12e arrondissement ancien), est Tombe au cimetière du Père-Lachaise.
un médecin français, connu pour être le fondateur de la
Société protectrice des animaux. Médecin à l’hôpital de
la Salpêtrière, il était secrétaire perpétuel de l’Académie il fut placé dans une école privée où il apprit à lire et à
de médecine.
compter. À onze ans, son oncle le retira de l’école pour le
prendre dans son magasin comme « apprenti parfumeur »
et lui enseigna peu à peu les rudiments du métier ; un jour,
le jeune Étienne dénicha quelques feuilles d’un livre, qui
1 Biographie
n’était autre qu’une comédie de Molière qu’il dévora avec
avidité : pris de passion pour la littérature, il s’entendit
Il est né dans le département des Vosges, à Grand, pe- avec l’un de ses camarades, clerc dans une paroisse, qui
tite ville de l’arrondissement de Neufchâteau ; ses parents put lui fournir un certain nombre d’ouvrages de Bossuet,
étaient des artisans ; son père exerçait la profession de Fénelon ou Pascal. François Pariset comprit qu’il ne ferait
cloutier et sa mère faisait du porte-à-porte pour livrer pas de son neveu un perruquier et que ce dernier souhailes commandes ; Étienne Pariset parcourt ses premières tait poursuivre son instruction : il envoya l’enfant dans une
années sans recevoir aucune instruction dans une famille institution dirigée par les Oratoriens où il fit des progrès
rapides et continus en particulier en grec et en latin. Il fit
miséreuse.
Son oncle paternel, François Pariset, établi perruquier- sa rhétorique avec Joseph Fouché qui était, en 1789, préparfumeur à Nantes proposa d’accueillir le petit, tant pour fet des études de cette institution avant de devenir député
soulager les charges de la famille, qui comptait trois en- et de siéger à la Convention nationale.
fants, que de lui donner une instruction convenable ; de En 1792, il fut réquisitionné et envoyé à l’Armée du Nord
plus, il souhaitait en faire son successeur. C’est à l’âge de en qualité de lieutenant, mais il obtint sa démobilisation
six ans qu’il fit le déplacement et peu après son arrivée, l’année suivante et revint à Nantes ; Frédéric Dubois[1]
1
2
rapporte que Pariset, plus tard, écrivit : « Si jamais je
fais le voyage à Nantes, j’irai revoir tous les recoins de
la maison de mon pauvre oncle, l’arrière-boutique où j’ai
tant souffert, la petite cour où je découvris Molière, les
corridors où je déclamais et la chambre à coucher du second où j’ai tant ri avec Voltaire et La Fontaine ».
1 BIOGRAPHIE
mai 1814, Pariset fut désigné pour donner des soins aux
pauvres de l’hospice de l’hôpital de Bicêtre et par un arrêté du 22 juillet 1819, le Conseil des Hospices décida
qu’il serait chargé du service des aliénés du même établissement, à la suite du décès de François Hébréard[3] :
il s’agissait d’un important service et c’est là qu’il put recueillir un nombre important d’observations qui lui permit d’écrire plusieurs pages sur l’aliénation mentale, sur
ses causes et ses différentes formes, mais l’ouvrage projeté ne parut jamais en librairie. Il fut également nommé, en 1819, membre de la « Commission pour l’amélioration du sort des aliénés » où il siégea en compagnie
de Jean-Étienne Esquirol, de Philippe Pinel et d’AntoineAthanase Royer-Collard.
Après son retour à Nantes, éclata l’insurrection de Vendée (guerre de Vendée) et selon certains historiographes,
Pariset aurait embrassé la cause des « blancs » : pendant
dix-huit mois, il aurait combattu comme simple soldat
dans les rangs des Vendéens et aurait fait de son mieux
pour soigner ses camarades blessés ; on raconte que c’est
lui qui rédigea la pétition qu’écrivit la veuve du général
vendéen Charles Artus de Bonchamps et qui motiva la
clémence du représentant du peuple et sauva la vie de la En octobre 1819, le duc Decazes, alors ministre de l’Inténoble dame.
rieur, proposa à Pariset une mission à Cadix pour obserÀ la création, par la Convention, des Écoles de Santé ver la fièvre jaune : il s’agissait d’aller étudier sur place le
de Paris, Montpellier et Strasbourg, chaque département mode d’invasion et de propagation du fléau et de propodevait diriger, sur l’École centrale de Paris, un étudiant ser des mesures sanitaires pour lutter contre l’épidémie. Il
qui prenait le titre d’« Élève de la Patrie » et c’est Pari- partit en compagnie de l’un de ses élèves, début novembre
set qui fut envoyé par la ville de Nantes avec une pen- 1819 et la mission dura quatre mois : Pariset conclut à la
la mise en
sion d’État qui n’était, en fait, que d’illusoires promesses. transmission d’homme à homme et imagina [4]
place
de
cordons
sanitaires
et
de
quarantaines
.
Après quelques mois de galère et de nombreuses journées sans pain, Pariset obtint, grâce à l’appui d’un ami,
Honoré Jean Riouffe, la place de précepteur de deux enfants d’une grande famille parisienne en laquelle, il trouva
une seconde famille et chez qui il resta huit années, jusqu’au décès des deux adolescents. Il reprit alors ses études
médicales tout en continuant à se passionner pour la littérature et en cette période, il composa une tragédie, inspirée par le théâtre de Sophocle : Électre, qu’il considérait
comme une œuvre magistrale et qu’il tenta vainement de
faire représenter dans un théâtre parisien.
Il participa à une autre mission, en septembre 1821,
à Barcelone, avec Victor-François Bally[5],[6] au cours
de laquelle, son élève, le Dr André Mazet (1793-1821),
contracta la maladie et en mourut[7] . Convaincu que la
fièvre jaune se transmettait par contagion, Pariset demanda l’établissement de quarantaines avec implantation de
lazaret et il fit promulguer la loi du 3 mars 1822 relative à la police sanitaire, premier texte qui légiférait sur
cette question[8] . Bien que justes, les idées de Pariset sur
la contagiosité lui valurent bien des inimitiés et sa déC’est également à cette époque qu’il fut reçu dans le salon claration « Nier la contagion, c’est nier Dieu » fut vivede Mme Helvétius, (Anne-Catherine de Ligniville Hel- ment combattue dans les publications médicales et même
vétius) à la Société d’Auteuil, où il rencontra nombre de à l’Académie.
littérateurs et de savants, tel Pierre Jean Georges Caba- Le gouvernement récompensa le dévouement de Parinis, Anthelme Richerand, Jean-Louis Alibert : Pariset s’y set : il fut décoré du collier de l’ordre de Saint-Michel,
fit remarquer par son éloquence et l’originalité de ses opi- de l’ordre de Charles III d'Espagne[9] , et fait chevalier de
nions ; c’est grâce à ses relations et plus particulièrement la Légion d’honneur. (Il sera promu au rang d’officier à
à la protection de Cabanis qu’il put entrer, plus tard, dans son retour d’Égypte). Il fut nommé membre du Conseil
les hôpitaux parisiens. Il fut nommé au Conseil d'Hygiène supérieur de la Santé, secrétaire perpétuel de l’Académie
publique et de Salubrité en 1810.
royale de Médecine ; enfin, il devint médecin-chef de la
S’étant marié, Pariset éprouva le besoin d’achever ses Salpêtrière en juin 1826. Le gouvernement lui alloua une
pension viagère de 2 000 francs.
études médicales et il soutint sa thèse de doctorat, le 13
thermidor de l’an XIII (1er août 1805) avec pour sujet Ses travaux sur les maladies infectieuses le firent retenir
« Dissertation sur les hémorragies utérines. ». Malgré la pour une mission en Égypte qui dura deux ans (5 août
naissance d’une fille et l’obligation d’assurer les subsides 1828 – 10 mai 1830) : il fit des recherches sur la peste,
du ménage, il ne se résolut jamais à développer une clien- affirma la transmission de cette maladie par contagion et
tèle ; par contre, il se fit apprécier du corps médical par proclama la nécessité de désinfecter effets et marchandes articles dans diverses publications de médecine ainsi dises contaminés. Pariset visita la plus grande partie des
que par la teneur des cours et des conférences sur l’anato- villes du delta du Nil et il rencontra à plusieurs reprises
mie et la physiologie. En 1813, il produisit une traduction Jean-François Champollion, en mission archéologique.
Plusieurs biographes de Pariset rapportent que l’obélisque
latin-français des « aphorismes » d’Hippocrate[2] .
Ce fut la Restauration qui fixa définitivement le sort ; de Louxor de la place de la Concorde à Paris aurait été
sur proposition du ministre Jacques Claude Beugnot, en offert, à la France, par le pacha Méhémet Ali, pour re-
3
mercier Pariset d’être intervenu, au cours d’un dîner auquel assistait également Champollion, pour secourir son
fils, Ibrahim Pacha, victime d’un malaise. Après une quarantaine au lazaret de Toulon, Pariset regagna Paris et ce
fut pour lui une grande déception, mais la postérité lui
a rendu justice, de voir l’Académie se prononcer contre
la théorie de la contagion qu’il avait établie pour la fièvre
jaune et la peste, à la suite des interventions insistantes de
Nicolas Chervin.
Dès lors, il se consacra exclusivement à la rédaction des
éloges qu’il devait rédiger en tant que secrétaire de l’Académie ; il sut allier l’érudition, l’art de la formule et la
faculté d’exprimer ses idées avec le cœur. Ses dernières
années furent attristées par la disparition de sa fille et une
intense mélancolie marqua désormais tous ses actes. Sa
santé déclina progressivement et il s’éteignit le 3 juillet
1847 ; ses obsèques furent célébrées le 8 juillet au milieu d’une affluence considérable : son ami, Joseph-Henri
Réveillé-Parise lui dit alors un dernier adieu « La mort t'a
frappé comme homme, mais ton esprit, ton intelligence,
tes travaux, la plus belle partie de toi-même, vivront à
jamais dans les fastes de la Science ».
Ému par le sort des chevaux de trait qui sillonnaient la Capitale et qui étaient particulièrement maltraités, Étienne
Pariset avait fondé, le 2 décembre 1845, la Société protectrice des animaux, à l’image de celle qui avait été créée
à Londres en 1824 : il en fut le premier président jusqu’à
sa mort. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (27e
division)[10] .
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Bibliographie et sources
• Dubois (E.F.) Histoire des membres de l'Académie de
médecine, Paris, 1845 Lib. Baillière
• Busquet (P.) Les Biographies médicales n° 15 mars
1928 Paris Lib. Baillière et Fils
• Pariset Étienne sur le site http://www.appl-lachaise.
net/appl/article.php3?id_article=2320
• Étienne Pariset sur le site http://psychiatrie.histoire.
free.fr/pers/bio/pariset.htm
• Étienne Pariset Bibliothèque interuniversitaire de
http://web2.bium.univ-paris5.fr/bio/
Médecine
?cle=2282
• Salzgeber (S.) Biographie d’Étienne Pariset : médecin
des aliénés, thèse de médecine, 2006, Nancy
3
Notes et références
[1] F. Dubois, dit Dubois d’Amiens (1793-1873) fut professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris et secrétaire
perpétuel de l’Académie de Médecine
[2] Aphorismes d'Hippocrate, latin-français, traduction nouvelle par E. Pariset,... 1813, Paris : Méquignon-Marvis
265 p.
[3] F. Hébréard (1775-1818) était chirurgien et chargé, depuis 1807 du service des aliénés à Bicêtre ; il exerçait en
tant que médecin, le poste de chef de service ayant été
supprimé en 1812.
[4] Pariset, Étienne (Dr) Mazet, André (Dr) Observations sur
la fièvre jaune, faites à Cadix, en 1819 par MM. Pariset et
Mazet,... et rédigées par M. Pariset,... Paris : Audot, 1820
[5] Bally Victor-François, (Dr) François André-F. (Dr), Pariset, Étienne (Dr) Histoire médicale de la fièvre jaune, observée en Espagne et particulièrement en Catalogne, dans
l'année 1821 Paris : L. Colas, 1823
[6] V.-F. Bally (1775-1866) était un médecin militaire qui fut
médecin en chef de l’armée française à Saint-Domingue
et président de l’Académie de Médecine
[7] Victor Hugo écrira une ode au « Dévouement » Hoffmann L-F. http://groupugo.div.jussieu.fr/Groupugo/
Textes_et_documents/Hoffmann_L'ode_Le_D%C3%
A9vouement.doc.
[8] Pierre-Louis Laget Les lazarets et l'émergence de nouvelles maladies pestilentielles au XIXe et au début du XXe
siècle http://www.revue.inventaire.culture.gouv.fr/insitu/
insitu/article.xsp?numero=2&id_article=pll002-1085
[9] Le 19 septembre 1771, Charles III fonda, à l'occasion de
la naissance tant attendue de l'Infant Charles-Clément, fils
du prince des Asturies Charles, l'Ordre de Charles III, destiné à récompenser le mérite. La croix est blanche et bleue,
à 8 pointes ; au milieu se trouve l'image de la Vierge, avec
la devise : Virtuti et Merito. Le ruban est bleu liseré de
blanc
[10] Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, 2006 (ISBN 978-2914611480), p.
622
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