Toiture vegetale
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Toiture vegetale
Toiture végétale Les toitures végétales existent depuis des millénaires. Bien qu’elles aient été remplacées au fil du temps par le béton, les tuiles ou les ardoises, elles se profilent de nos jours comme une solution pour lutter contre l’imperméabilisation des surfaces ; phénomène qui ne cesse d’augmenter. En dehors de ses capacités de rétention d’eau, une toiture végétale permet également de réaliser d’importants gains d’énergie tant en chauffage qu’en climatisation. Dans un contexte de réchauffement climatique inquiétant, les toits verts, ou toits végétalisés, connaissent un intérêt grandissant. En plus d’offrir de multiples avantages, écologiques comme techniques, ils permettent également d’embellir les espaces urbains en intégrant les bâtiments dans leur environnement. Un grand pouvoir isolant Les toitures vertes permettent de réguler naturellement la température et l’humidité d’un bâtiment. Une toiture végétalisée, en améliorant l'isolation du toit, permet de réaliser des économies d'énergie. Si la toiture n’est pas isolée, il est impératif de l’isoler avant d’installer les différentes couches qui composent la toiture végétale. Il est recommandé de choisir l’option "toiture chaude", c’est à dire que l’isolant se trouve sur le support et sous l’étanchéité (structure portante + pare‐vapeur + isolation + étanchéité). L’isolant, (dont pour une performance niveau Umax 0,24 l’épaisseur minimale recommandée est de 18 cm pour la laine minérale ou de 12 cm pour la mousse phénolique) doit posséder une résistance à la compression adaptée à la charge permanente de la toiture. Sur les toits verts, le substrat et la végétation servent aussi d'isolant thermique. Les températures y fluctuent modérément, réduisant jusqu'à 20 % les coûts de chauffage ou de refroidissement des immeubles situés en dessous. Elles augmentent aussi l’inertie thermique des bâtiments. Une toiture classique monte facilement, en été, à des températures avoisinant les 65 °C et descend bien en-dessous de 0 °C en hiver. Un toit vert demeure à une température oscillant entre 10 et 25 °C, limitant les déperditions de chaleur comme les hausses de température. Les toitures végétalisées permettent une réduction des variations de température jusqu’à 40 %. 1 Protection de la membrane d’étanchéité du toit La toiture verte permet aussi d’accroitre la durabilité de la membrane d’étanchéité car elle n’est plus sollicitée par les UV et les différences de température. De plus, la toiture végétalisée constitue une barrière contre les intempéries. Ces actions combinées permettent d'espérer une durée de vie de 30 à 50 ans pour la membrane d'étanchéité. Cependant, le plus grand soin doit être apporté lors de sa réalisation car, en cas de fuite, la membrane ne sera plus aisément accessible. A ce propos, il faut savoir que les étanchéités bitumineuses n’offrent pas de résistance aux racines bien que l’utilisation d’adjuvants chimiques peut la leur conférer. La résistance aux racines peut aussi être augmentée soit par le dédoublement la couche soit par l’ajout d’une protection spécifique comme par exemple, une feuille de polyéthylène de minimum 0,4 mm d’épaisseur. Les étanchéités synthétiques ont une meilleure résistance à condition que les recouvrements soient homogènes, il est donc recommandé d’utiliser l’EPDM (caoutchouc synthétique) qui y résiste bien, présente une élasticité importante et reste souple à des températures très basses. Rétention des eaux pluviales La toiture végétalisée absorbe l’eau dont une partie est utilisée par les plantes, une autre est évaporée (atmosphère moins sèche, plus saine) et une autre évacuée par les canalisations avec un retard favorisant le bon écoulement. Ce retard permet d’éviter ainsi des inondations en sous-sol en cas de trop fortes pluies. Annuellement, un toit végétal pourrait absorber jusqu'à 50 % de la quantité d'eau tombant sur les toits. En outre la qualité des eaux de ruissellement est améliorée car elles se chargent de matières organiques. www.ucm.be/4eco 08 juin 2016 Isolation acoustique D’autres avantages doivent également être soulignés comme l’isolation acoustique : la terre végétalisée est un des meilleurs isolants acoustiques. L’absorption phonique y est environ 50% plus efficace qu’une toiture classique. Le toit végétalisé permet d’atténuer les bruits jusqu’à 50 décibels, garantissant un réel confort vis-à-vis des sources de bruits extérieurs. La purification de l’air Les toitures vertes filtrent les fines particules en suspension dans l’air (poussières, pollens), les plantes absorbent les polluants atmosphériques comme le dioxyde de soufre ou l’oxyde d’azote et contribuent ainsi à l’amélioration de la qualité de l’air en ville. Il y a toit végétal et toit végétal La principale contrainte du toit végétal sera d’intégrer une structure portante capable de supporter le poids total. Il est nécessaire de prendre en compte le poids de l’ensemble gorgé d’eau afin d’éviter tout incident. Une membrane étanche est ensuite placée par-dessus la structure afin de prévenir les fuites. Enfin, une couche de filtration permettra de drainer l’eau vers les gouttières. Au-dessus de cette base, un substrat confectionné à partir de compost végétal et de pierres légères et absorbantes est déposé. Il n’est pas possible d’utiliser de la simple terre car celle-ci est trop lourde, surtout lorsqu’elle est gorgée d’eau. Enfin, la couche végétale est apposée. Il s’agit de plantes vivaces très résistantes choisies en fonction de la région et du climat. En fonction de l'épaisseur du substrat végétal, on distinguera: La toiture végétalisée intensive, la toiture végétalisée semi-intensive et la toiture végétalisée. Le toit végétal intensifs (ou toitures-jardin). C’est la déclinaison du jardin suspendu la plus aboutie. On y plante presque tout ce qu’on y planterait à même le sol, tout un tas de végétaux y compris des arbres nains et décoratifs. Les caractéristiques sont similaires aux toitures semiintensives si ce n’est que l’épaisseur de substrat de culture doit être au moins de 30 centimètres et peut même aller jusqu’à 1 mètre ! Seuls les toits en béton armé peuvent supporter ce poids (de 200 à 500 kg par m2). Pour ce type de toiture, l’inclinaison du toit ne doit pas dépasser 5%.De plus, l’entretien requis est très important et est nécessaire prévoir un système d’arrosage spécifique. Pour toutes ces raisons, la plantation intensive n’est possible que sur les constructions neuves prévues à cet effet. 2 C’est la version intermédiaire, entre la fine couche verte et le jardin suspendu Une toiture végétalisée semi-intensive reste assez proche de sa petite sœur extensive, mais avec en plus des plantes à feuillage, des plantes grimpantes, des petits arbustes et même des légumes et plantes aromatiques. Plus épais, le toit végétal semiintensif permet de planter des espèces avec un système racinaire plus développé (graminées, gazons, plantes vivaces). Par ailleurs, ce type de toit vert demande un entretien régulier. Il engendre donc plus de contrainte que son cousin, le toit végétal extensif. www.ucm.be/4eco 08 juin 2016 Le toit végétal semi-intensif (ou toiture-jardin légère). Le toit végétal extensif (ou toiture végétalisée) C’est le modèle le plus répandu, le plus passe-partout et qui demande le moins d’entretien. Il a une épaisseur comprise entre 5 et 10 cm et peut abriter de nombreuses variétés de plantes très résistantes. il s’agit du tapis végétal le plus léger, pouvant couvrir aussi bien les toits plats que les plus pentus. A noter quand même que verdir un toit de plus de 35 degrés d’inclinaison demeure une tâche difficile et coûteuse. Etant donnée la légèreté des végétaux, la charpente se contentera d’un faible renforcement, l’isolant lui d’une compressibilité faible et l’épaisseur du substrat se situera entre 10 et 15 cm. Seul inconvénient, ce type de toiture n’est pas praticable (ne peut être ni cultivé ni piétiné). 80% des toitures végétalisées actuelles sont de type extensif et se composent de plantes à faible enracinement. Toitures vertes extensives, plates ou inclinées, et toitures vertes intensives peuvent être combinées entre elles. 3 08 juin 2016 Source CSTC www.ucm.be/4eco Source CSTC Construction ou rénovation Il est plus aisé d’intégrer la végétalisation de la toiture dès la conception du bâtiment. La structure et la pente du toit seront alors adaptées aux besoins d’une toiture végétale. Un surcoût est à prévoir car les professionnels réalisant ce type de travaux sont encore peu nombreux. Heureusement, cet investissement sera rentabilisé grâce aux économies d’énergie que permettra le toit végétal ! Végétaliser un toit existant est possible mais engendre certaines contraintes. Tout d’abord, les études à réaliser demanderont un coût parfois élevé. Ensuite la structure du toit devra peut-être être renforcée afin de supporter le tapis de verdure. Enfin, si la pente du toit est trop raide, l’installation sera délicate. C’est en fonction des besoins et des attentes que l’on pourra déterminera l'installation de toiture verte la plus adaptée : terrasse accessible, jardins potagers, toiture écologique, … 4 08 juin 2016 En conclusion En vue d’une démarche d'éco-construction, la toiture végétalisée offre de nombreuses vertus : Les toitures végétalisées sont un moyen efficace de réintroduire la végétation dans nos villes polluées et de lutter contre le réchauffement climatique. Les toitures végétalisées améliorent la qualité de notre air : les végétaux absorbent du dioxyde de carbone (CO2), rejettent de l'oxygène (O2) et contribuent à l'humidification de l'air. L’eau des toitures végétalisées est filtrée et est plus pure. Elle peut donc être récupérée dans la maison et pour le jardin. Les toits végétaux profitent de la pluie. En effet, l’eau est, en partie, absorbée et utilisée par les plantes. Les toitures végétalisées permettent le maintien de la biodiversité en ville en offrant des espaces d'accueil aux insectes. Les toitures végétalisées permettent des gains en chauffage et en climatisation ainsi qu’un confort thermique accru. www.ucm.be/4eco