Regards sur la musique congolaise et l`involution

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Regards sur la musique congolaise et l`involution
Regards sur la musique congolaise et l’involution des mœurs à Kinshasa
Écrit par Ignace Ndongala Maduku
Dimanche, 08 Octobre 2006 23:32
Le contexte d’anomie caractéristique de la ville de Kinshasa est marqué de nos jours par de
nombreux fléchissements de mœurs. Les nocivités de ces derniers sont la résultante de la crise
des valeurs qui affecte les diverses sphères de la vie à Kinshasa. La musique n’échappe pas à
ladite crise. Pour d’aucuns, cette pratique culturelle la plus répandue à Kinshasa donne de plus
en plus lieu à un divertissement
au rabais, saupoudré des propos libertaires qu’accompagnent des danses lascives, pour ne pas
dire obscènes. La critique est sans doute à nuancer au regard
de la production - d’une frange infime certes-, des musiciens congolais qui se distinguent par
leur moralité et la qualité de leurs œuvres. Ci-après, je m’intéresse à la musique produite après
la déconfiture de la dictature mobutienne par les musiciens de la « troisième génération ».
Au-delà des œuvres remarquables, cette génération excelle dans des œuvres aux thèmes et
contenus peu recommandables.
L’évolution de la musique congolaise et l’involution des mœurs à Kinshasa
La déliquescence des mœurs observable aujourd’hui à Kinshasa s’inscrit dans un contexte
politique particulier dominé par des balbutiements d’instauration de la démocratie et d’un Etat
de droit. Le vent de liberté qui accompagne cette humanisation inespérée de la dictature est
malheureusement porteur d’un affaissement des repères éthiques. La démission des
institutions censées réguler les mœurs dans ce contexte engendre aujourd’hui le libertinage.
Une des conséquences et non des moindres de cette crise des valeurs est la profusion des
fausses valeurs véhiculées incidemment par
certains musiciens kinois.
En effet, sous le discours apparent qui chante l’amour et exalte la femme, certains musiciens
cachent le discours effectif qui nomme avec légèreté ce qu’un peu de respect, de civilité et
d’humanité se contenterait simplement d’évoquer en privé, jamais sur la place publique. Ces
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musiciens manient la dérision sur les valeurs et se permettent quelques excès qui brocardent et
glissent vers l’irrespect. En dépit de la sonorité agréable et appréciable que véhiculent leurs
œuvres, il faut reconnaître que leur inventivité frise la vulgarité. Cette inventivité fait preuve
d’une insupportable outrecuidance.
Je ne vous conseille pas d’en
regarder les clips tant la bêtise est à couper au couteau : une exhibition narcissique marquée
au coin par une grossièreté mesquine qui ne peut qu’assouvir le voyeurisme d’adolescents
attardés. L’image alliée aux paroles des chansons illustre l’implicite non verbal et suggère
autant de phantasmes que des représentations irrévérencieuses sur la femme. L’identité de
cette dernière telle que les clips la donnent à voir est non seulement étriquée mais aussi
tronquée.
Il fallait s’y attendre après les « ndombolo », « nkila mogrosso », « yaya mfuengi », « nzoto ya
mama elengi », « kotazo », « banani bamema kilo », « ngekewa mukosa », « salle de mort », «
lopele », « linda », « kisanola » … Sans multiplier les exemples, il suffit d’ajouter que ces
danses sont l’expression collective de certaines valeurs et de l’identité des musiciens kinois .
Les danses ici évoquées sont ponctuées des cris tonitruants qui suggèrent les pas à exécuter :
« Ba mama bapesa sima, batata babeta tonga », « kamata ngondo, ezokota, ezo bima », «
lidusu, towuta na lidusu, tokotaka na lidusu », « sepelisa nzoto, biloko ya nzoto eningana », «
zitutala zitutala mama yeba kentu balumuna zitutale ye », « bord na bord »… Je m’abstiens de
traduire les insanités proférées par des slogans et des cris propres à exciter l’indignation que
l’admiration. Et ce sont ces slogans et cris que raffolent des fans univores (qui n’écoutent qu’un
genre de musique). Pour eux la vie étant un « ngwasuma » (ambiance), les signes de réussite
sociale sont « nkento ya ngolo » (belle femme), « caminion ya ngolo » (voiture de luxe), kuvuata
ya ngolo » (vêtements chics). Quelque soit l’angle sous lequel je prends la valeur culturelle,
éducative et sociale des œuvres musicales qui exaltent le « ngwasuma » et cette triple « ngolo
» et les logiques socioculturelles qui les légitiment, je ne vois pas en quoi elles responsabilisent
la jeunesse kinoise et l’aident à combattre l’immoralité et la violence, ni à endiguer la crise du
sida et la banalisation des relations sexuelles précoces. J’y vois plutôt les carences d’une
société en dérive et les signes non trompeurs de la faillite de l’ordre étatique au Congo
Kinshasa.
L’appétence à choquer, doublée d’une propension à défrayer la chronique sur fond d’une
complaisance narcissique, prend les contours d’une quête exagérée de singularité et
d’originalité. Elle n’est qu’un épiphénomène de la violence urbaine caractéristique de la société
kinoise. Je laisse aux sociologues le soin d’étudier les mécanismes structurels qui mènent à
ces dérives. Il y a intérêt ici à analyser le rapport de force au sein des champs musicaux à
Kinshasa ainsi que les variables qui expliquent la focalisation des musiciens sur les thèmes de
l’amour, de la femme et du sexe. On comprendra ainsi peut-être le mécanisme de consécration
des musiciens dans le hit parade, leur plébiscite par les médias, la prolifération de cette
dégradation des valeurs, la culture de la facilité et de la médiocrité qui s’ensuit
ainsi
que les attentes inavouées des fans. Une recherche comparative avec
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la musique et les danses qui nous viennent d’autres villes africaines comme Yaoundé et
Abidjan rendrait certainement compte de la responsabilité des autorités politiques dans la
déchéance de la musique congolaise.
A regarder les choses aussi largement, l’on se rend compte combien le voyeurisme et
l’immoralité sont indifférents à toute déontologie. Ils répondent à la logique commerciale au
détriment des valeurs collectives. Musiciens, médias, fans, société civile, autorité politique et
tous les champs de production culturelle à Kinshasa se retrouvent captifs de l’impératif
économique. On produit ce qui se vend mieux au mépris de toute éthique, et l’on achète même
de la musiquette parce qu’elle a reçu le verdict du marché et de la publicité. On se tait sur les
dérives même si elles recourent à la vulgarité et concourent à la corruption de la jeunesse. Qui
plus est, on s’interdit toute critique et désapprobation de peur d’être repris par les sbires des
musiciens . Cette logique contractuelle éclaire la violence structurelle au sein des rapports
sociaux à Kinshasa. Or cette violence se repaît des codes, valeurs, cris, danses, expressions
symboliques et rationalités ayant libre cours dans la rue. Rien d’étonnant que la violence de la
rue colle comme une ombre aux emprunts auxquels les consciences anesthésiées et
indifférentes s’adonnent à cœur joie. Le laxisme larvé touche vocabulaire et expressions
verbales, danses, rythmes et gestes, collants et serre corps affriolants, strings trop voyant,
pantalons « fashion » et « baggy jeans » laissant voir le caleçon. La rue s’invite
ainsi dans nos maisons, fêtes, deuils et cultes.
Il ne me semble pas excessif d’établir une analogie entre le déferlement de la rue et le
phénomène « kuluna ».
La musique congolaise, une « kuluna » de l’équité ?
Le « kuluna » est un coup de force exercé par des bandes de jeunes. A l’origine, cette violence
opposait les bandes adverses de certains quartiers populaires de Kinshasa. Sans tomber dans
un phénomène de stigmatisation, tenant compte de l’hétérogénéité des situations, il est bon de
souligner que cette violence prend de plus en plus les contours d’une manifestation « identitaire
» qui, non seulement relativise bon nombres d’espaces de représentation du pouvoir public,
mais s’attaque aussi
au bonheur de la population et surtout en rajoute à
son
malheur. Aussi fêtes, deuils,
rassemblements de prière sont investis par des jeunes qui cassent tout et repartent allégrement
avec leur butin, au grand dam des victimes. Les garants de l’ordre public arrivent souvent après
le forfait
pour constater les dégâts et se
morfondre sur la précarité de leurs moyens d’intervention. Et les victimes ? Dépitées, elles
racontent la fable dont elles deviennent malgré elles les actrices désignées et les vedettes
résignées, tout en déplorant la gratuité, la rapidité et l’impunité de leurs assaillants.
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Dans la musique congolaise, l’émergence similaire de cette forme de violence débridée est
perceptible. La « polémique » entre fans, qu’ils fussent universitaires ou chégués, élèves ou
jeunes désœuvrés
s’achève souvent en
affrontement. Les musiciens ne sont pas en reste. Leur confrontation n’est pas génératrice
d’excellence mais plutôt d’une piteuse et hideuse invective grosse de sarcasmes et d’injures qui
sollicitent les plus bas instincts.
Leur marche pédante sur les mœurs et le bon sens est un culte de transgression et une
dénégation des valeurs. C’est une violence injustifiée exercée contre les consommateurs de
leurs œuvres. Comme dans le phénomène « kuluna », les soubresauts de la commission de
censure et de la brigade des mœurs après la vente des CD et DVD n’est qu’un tapage qui ne
dit pas son nom. Paradoxalement, cette publicité profite aux musiciens. C’est aussi l’aveu d’une
inquiétante impuissance de la commission de censure ou mieux, une reconnaissance inavouée
de la puissance des zélateurs des contrevaleurs. Ces derniers se posent comme des «
champions » de la transgression.
Le sentiment de toute puissance qu’ils éprouvent est décliné à travers divers noms de scène et
sobriquets qui masquent une quête inassouvie d’identité et de reconnaissance.
La reconnaissance ? Les musiciens l’ont toujours, mais comme ils sont insatiables ! Leur quête
effrénée de succès et d’honorabilité bénéficie de la caution partisane de certains médias de
masse (télévision, radio, journaux) et des décideurs. Entre les musiciens, les décideurs et les
médias se conclut un contrat tacite. Les musiciens se muent en « atalaku » des médias et des
décideurs. Dans leurs chansons, ils déclinent les unes après les autres les figures tutélaires et
des célébrités (gouverneurs, députés, colonels, généraux, présidents africains et leurs épouses,
chroniqueurs musicaux, hommes
d’affaire, footballeurs, pasteurs, Instituts supérieurs, universités…) comme des portraits qui
pendent au-dessus de leur bureau. Ce sont les « mabanga », les dédicaces. Pour les simples
fans, c’est un promontoire qui
est
monnayé en espèces ou en nature. Pour les figures tutélaires, les « mabanga » sonnent
comme une forme d’allégeance. Ils participent ainsi à des relations de proximité, de connivence
et de complicité entre des gens qui se connaissent, partagent le même capital spécifique, «
jouent » ensemble un jeu d’influences. L’enjeu de ce jeu est l’échange des avantages
symboliques et matériels ainsi que la notoriété publique des uns et des autres. Il rend obvie la
superficialité de personnes revêtues de mandats publics. Ce marché
troque le besoin de se faire voir des uns contre le désir de se faire valoir des autres. C’est un
copinage qui germe sur le terreau fertile de la corruption. Il est régi par la logique des renvois
d’ascenseurs. Les « mabanga » sont donc comme un rempart du surcroît d’arrogance des
musiciens. C’est à coup sûr un des gages de leur impunité. Ceci
m’amène à m’interroger sur l’inflexion de la vigilance de la commission nationale de censure
des chansons et des spectacles face à la perversion des valeurs et la profusion de l’obscénité.
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Une commission de censure autocensurée ?
L’audacieuse désinvolture des musiciens est une inversion insolente qui leur fait endosser la
toge des censeurs partiaux et intéressés. A ce titre, ils imposent à la société kinoise leur
vulgarité en lui proposant des fausses valeurs. Il y a transfert du pouvoir de censurer de la
commission nationale de censure des chansons et des spectacles vers les musiciens et la rue.
Il s’ensuit de la part des censeurs une forme d’autocensure qui
fait d’eux des
prévaricateurs. Sur le plan symbolique, la compétence de définir ce qui peut être dit, chanté,
dansé et
vu
échappe à la commission de censure et à la brigade des mœurs.
La manière éhontée, stigmatisée et banalisée de flatter les pulsions les plus élémentaires de la
jeunesse qui a libre cours aujourd’hui à Kinshasa ne peut qu’inquiéter tout comme l’étroite
relation entre l’irresponsabilité (l’incompétence ?) des censeurs et l’arrogance (l’immaturité ?) d
e certains musiciens congolais.
Il faut le dire tout net, les musiciens congolais sont plus à plaindre qu’à blâmer. Sont-ils de par
leur éducation, leur culture et leur expérience de la vie assez équipés pour évaluer leur action,
rationaliser leur passion de chanter l’amour, la femme et le sexe, objectiver leur obsession à
exécuter des danses obscènes ? Leurs méprises appellent la condamnation indignée certes,
mais elles devraient susciter aussi l’indulgence compréhensive. Le déficit de régulation de la
libre parole, des gestes et danses des musiciens, de la vente et distribution des clips ou images
obscènes ne leur incombe pas. La démission de la commission de censure, sa perméabilité aux
pressions sociales et politiques,
son manque de compétence objective quant à l’exégèse des codes, valeurs, cris, gestes,
danses, expressions symboliques et rationalités qui émaillent les chansons,
le clientélisme
de certains chroniqueurs musicaux, l’incurie et l’opportunisme des musiciens devraient
interpeller les intellectuels et l’autorité de tutelle. Ils devraient mettre l’Etat devant ses
responsabilités et l’amener à s’interroger sur ses politiques publiques et le fonctionnement de
l’administration et de la justice.
Ce n’est un secret pour personne, la faible responsabilisation des censeurs et les contraintes
économiques confinent la commission de censure
dans une manipulation des normes et des règlements.
Ceci n’est que l’envers de la corruption systémique et patrimoniale qui gangrène les rapports
sociaux à Kinshasa. Combattre cette corruption
suppose l’amélioration des conditions de vie et des capacités de travail, la rémunération
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adéquate des censeurs, l’application exemplaire des sanctions et la réforme de la commission
de censure. On ne peut que constater non sans le regretter l’impunité dont jouissent les
musiciens colporteurs des insanités.
Il est à craindre
que si rien n’arrête la fuite en avant à laquelle on assiste aujourd’hui à Kinshasa, le « kuluna »,
dont
la vulgarité exacerbée affecte le champ musical, s’étende à d’autres espaces de représentation
du pouvoir public ainsi qu’à
d’autres sphères de la vie. Il faudrait pouvoir ici approfondir l’analyse car il s’agit d’un problème
de société.
En effet, s’il est vrai comme l’établissent J. Gabszewicz et N. Sonnac que « la culture populaire
d’aujourd’hui prend en partie racine dans l’offre médiatique et se façonne au contact des
émissions radio, de télévision ou encore des articles de presse », il serait souhaitable de
garantir le respect des valeurs sociales et le maintien des valeurs culturelles. Il y aurait lieu de
s’interroger aussi profondément sur les dispositifs à mettre en place aujourd’hui par le pouvoir
public pour mettre un terme aux dysfonctionnements de la commission de censure. Dans
cette ligne, il convient de revoir la composition de la commission nationale de censure, la
politique de censure de la musique et le cahier de charge des médias de masse au Congo
Kinshasa. Une action concertée en ce sens est à promouvoir entre l’Etat représenté par les
ministères de la Justice, de la Culture, de l’Education, de la Jeunesse, de Communication et
Médias, et les musiciens ainsi que la société civile (gardiens de la tradition, représentants
d’Eglises, fans, ONG). Elle aurait pour finalité de réactiver l’imaginaire social et de
clarifier la relation entre musique et médias, musique et éthique.
L’idéal serait qu’au terme d’une telle concertation un protocole soit signé contre la dépravation
des mœurs
par les musiciens kinois. Il importe d’aider les musiciens congolais
à savoir conjoindre savoir vivre et savoir-faire musical.
Il y a une éthique et une déontologie individuelles du musicien à promouvoir ainsi qu’une
éducation à la critique interne à inculquer aux musiciens. Leur liberté d’expression et
d’entreprendre
ne devrait pas contourner ni détourner la régulation exercée par la commission de censure et la
brigade des mœurs. L’instrumentalisation de ces dernières par les musiciens congolais ne doit
pas conduire la société civile à être muette sur les œuvres musicales qui dévoient la jeunesse.
Plutôt que de se contenter d’une indignation vertueuse et de verser dans le moralisme excessif,
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il convient que la société civile dénonce les effets nocifs à long terme de la dépravation des
mœurs
véhiculée par une certaine musique et informe les familles sur les conséquences de la
séduction de la violence symbolique quant à l’éducation et la responsabilisation de la jeunesse.
Peut-on conclure ?
La conclusion ne peut être qu’une invitation à la responsabilité citoyenne tant des censeurs, des
fans que des musiciens. Paraphrasant librement P. Valadier, je pense pouvoir appliquer au
musicien
ce qu’il dit du journaliste : « Dans sa manière de chanter, de danser, le
musicien révèle sa qualité professionnelle certes, mais tout autant sa qualité d’homme, qui
s’apprécie à sa capacité d’honorer et de susciter la qualité humaine de ses fans » . Je ne peux
souhaiter, mais sans me faire beaucoup d’illusions, que demain la commission de censure, la
brigade des mœurs
et les médias de masse aident les musiciens kinois à être
porteurs et semeurs de qualités humaines. J’ose espérer que l’immoralisme de certains
musiciens ne les démoralise pas trop. Time Will tell comme dirait Bob Marley.
Ignace Ndongala Maduku
A quelques exceptions près, elles charrient les conflits de la société kinoise. Ainsi le «
ndombolo » a été une dramatisation de la nouvelle donne politique cristallisée autour du leader
de l’AFDL avant d’échouer comme une vulgaire danse érotique au point d’être interdite au
Cameroun.
Certains chroniqueurs musicaux ont payé chèrement leur témérité. Pour avoir bien compris la
leçon, beaucoup parmi eux se sont convertis depuis en laudateurs des musiciens qu’ils
critiquaient jadis.
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Jean GABSZEWICZ, Nathalie SONNAC, L’industrie des médias, Paris, La Découverte, 2006,
p. 3.
Paul VALADIER, Inévitable morale, Paris, Seuil, 1990, p. 131.
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