texte de Marion Aubert | édité chez Actes Sud
Transcription
texte de Marion Aubert | édité chez Actes Sud
texte de Marion Aubert | édité chez Actes Sud-Papiers mise en scène Johanny Bert | avec Aurélie Edeline, Anthony Poupard (artistes associés au Préau) et Thomas Gornet | scénographie Jean-Pierre Gallet création 2009 le Préau Centre Dramatique Régional de Basse-Normandie - Vire direction Pauline Sales & Vincent Garanger Tournée en 2012|13 marionnettes Judith Dubois assistée de Kristelle Paré | peintures & costumes Kristelle Paré | lumières Laurent Poussier | son Bertrand Deshayes | régisseurs tournées Franck Bourget, Xavier Libois, Laurent Poussier |construction décor les ateliers du Préau sous la direction de Jean-Pierre Gallet | visuel Jeanne roualet | production le Préau – Centre Dramatique Régional de Basse-Normandie, Vire | coproduction Théâtre de Romette, compagnie associée en résidence au Polaris de Corbas, Théâtre/La Grande Ourse/scène conventionnée Jeunes Publics - Villeneuve-lès-Maguelone |avec le soutien de la Communauté d’Agglomération de St-Quentin en Yvelines et la Communauté d’Elancourt et de la Ferme du Mousseau, le Fonds de Développement de la Création Théâtrale Contemporaine. Cette œuvre a bénéficié de l’aide à la production et à la diffusion du fonds SACD Théâtre. Les Orphelines En tournée depuis 2009 ALES Le Cratère (30) ARRAS Théâtre d'Arras (62) AUBERVILLIERS Théâtre de la Commune (93) AUBUSSON Théâtre Jean Lurçat (23) BRECEY CDC de Brécey (50) CLERMONT-FERRAND Graines de spectacles (63) CORBAS Le Polaris (69) DIJON A.B.C. Dijon (21) DIVES-SUR-MER Festival de la marionnette (14) DOUAI L'Hippodrome (59) ELANCOURT Théâtre de la Ferme du Mousseau (78) GRANVILLE L'Archipel (50) GUERET La Fabrique (23) PARIS Théâtre Dunois SC (75) LA HAYE-PESNEL CDC du Pays Hayland (50) LE PETIT-QUEVILLY Scène Nationale de Petit Quévilly (76) MESSEI Commune de Messei (61) NANTERRE Centre Culturel Nanterre (92) PASSAIS CDC du Bocage de Passais (61) ROUEN Théâtre des Deux Rives CDR (76) SAINT-SEVER-CALVADOS CDC Intercom Séverine (14) SARTROUVILLE Théâtre de Sartrouville (78) VILLENEUVE-LES-MAGUELONE La Grande Ourse SC (34) ©Stéphane Janou RESUME Il y a des pays, lorsqu’une petite fille vient au monde, on la tue. C’est vraiment affreux. Monsieur est chargé de mener une enquête sur ces petites filles disparues de l’histoire. Il prend une valise, un journal et part en voyage. Il est bientôt fait prisonnier par une bande de petites filles dirigée par la petite Violaine. Violaine est une petite fille disparue, elle aussi. Elle vit dans un pays imaginaire. Elle y recueille toutes les petites filles qui n’ont pas eu droit à la vie. Pendant trente jours et trente nuits, Monsieur va connaître la dure vie de Violaine et de ses petites amies (imaginaires, elles aussi). Car, bien sûr, tout est imaginaire dans ce pays. Les petites filles sont de chiffon, les voitures, téléguidées, et les rois, me croirez-vous ? ont des zizis d’or et des couronnes de carton ! Malvenue donc, malvenue, chers enfants, dans cet étrange pays ! Marion Aubert PROBLEME À Nai Majara, chez les bébés de moins de un an, le sex-ratio est de 437 filles pour 1 000 garçons. Si l’on considère qu’un garçon doit tomber en moyenne passionnément amoureux de trois filles dans sa vie avant de choisir une épouse adéquate qui lui fera des garçons de préférence et tuera toutes ses filles dans l’approbation générale de sa belle-mère, combien de fois tombera-t-il amoureux de la bonne fille ? Les filles, elles, ont beaucoup plus de chance à Nai Majara. Elles ont le choix parmi tout un panel d’hommes prêts à devenir des pères attentifs. Elles pourraient presque épouser plusieurs hommes à la fois avec tous ces hommes qui dépassent du sex-ratio, mais c’est interdit par le nouveau système. Le nouveau système interdit tant de choses. La semaine passée, Pauline Sales et Vincent Garanger nous ont invités, Johanny Bert et moi, à déjeuner boulevard Montparnasse. La table était parfaitement équilibrée. Nous nous rencontrions, Johanny et moi, pour la toute première fois. Il ne m’a pas déplu. En décembre, j’irai voir son spectacle. En novembre, il viendra voir le mien. Et puis, nous nous mettrons à travailler. Je suis complètement terrorisée, ravie puis confiante. Heureuse d’être accueillie à Vire dès la première année. Je n’ai jamais osé écrire pour les enfants mais j’en ai toujours rêvé. Il fallait une Pauline Sales pour me pousser à franchir le cap des enfants. (En 2006, elle m’avait expédiée chez les fantômes avec Saga des habitants du Val de Moldavie. De là-bas, je ne suis jamais totalement revenue.) Que dire de plus ? La collaboration va être studieuse et sans aucun doute fructueuse de toute façon. Nous partirons de la triste réalité pour la rendre plus effrayante encore sans doute. Nous tenterons d’effrayer les enfants puis de les ravir en même temps (à leurs parents). Mais voilà Johanny qui s’avance avec des photos de marionnettes. Marion Aubert, octobre 2008 NOTES DE MISE EN SCENE Mettre en scène un spectacle jeune public, c’est se poser la question d’un propos qui puisse parler à un public qui ne connaît pas encore les codes du théâtre (avec toutes les fragilités et les nombreuses possibilités que cela offre), un public qui doit pouvoir se retrouver dans l’imaginaire, dans la forme et le fond de ce que nous lui proposons. C’est trouver aussi le lien entre l’enfant spectateur et l’adulte qui l’accompagne. Se confronter à l’attention des jeunes spectateurs qui varie selon leur âge et leur proposer un thème qui doit aussi prendre en compte leur apprentissage dans la vie. Ce projet arrive dans un moment de mon parcours où l’interrogation de l’écriture pour le jeune public est présente. En effet, mes différentes expériences m’ont entraîné vers un théâtre gestuel avec peu de mots où le langage est avant tout, visuel (pour un très jeune public : Les Pieds dans les nuages, Le petit bonhomme à modeler). Puis, suite à des commandes d’écriture à des auteurs pour des formes marionnettiques particulières, nous avons créé Histoires Post-it et Parle-moi d’amour pour un public adulte. Lorsque Pauline Sales et Vincent Garanger m’ont proposé de travailler sur ce sujet si délicat des orphelines en Inde et en Chine, je me suis documenté et j’ai cherché les liens possibles d’un propos comme celui-là avec le jeune public. C’est un sujet délicat, un fait réel qui, je pense, peut questionner le jeune spectateur sur le rapport entre homme et femme, garçon et fille et le rapport de l’enfant à l’adulte. C’est un sujet passionnant à imaginer pour un public que l’on voudrait tant éloigner des atrocités de notre monde et qui, pourtant, les découvre à travers les jeux vidéos, les films, la télévision souvent de façon violente parce que dénuées de sens. Marion Aubert, octobre 2008 Je suis certain que le théâtre peut amener à une réflexion plus intéressante et que la violence n’en sera que plus saine, si violence, il doit y avoir. Il ne me semble pas judicieux de faire un documentaire théâtral mais de partir de ce thème, de la réalité sociale et d’en faire une histoire décalée dans laquelle l’enfant peut se poser des questions. Les contes traditionnels sont si horribles et abordent des sujets très sensibles (Barbe Bleue, Peau d’âne etc…) mais ils ont dans leurs bagages, dès le début de l’histoire, la frontière de l’imaginaire et du «Il était une fois… dans ce monde-là, ça se passe comme cela…» L’écriture de Marion Aubert est riche, ludique, endiablée et me semble appropriée pour embarquer notre propos dans un univers singulier, dans une histoire surprenante qui s’inspire de la réalité ou plutôt des questions de notre monde actuel sur le rapport homme-femme. Monsieur fait une enquête sur ces petites filles disparues. Il rencontre Violaine, petite orpheline qui transporte dans ses bagages son histoire, son passé, ses silences et quelques personnages imaginaires. Cette rencontre étonnante va nous transporter avec une poésie mordante dans un tourbillon où l’imaginaire et la réalité se frottent, le monde des vivants se confronte à celui des morts, le monde de l’enfance croise celui des adultes. Les personnages qui naissent de l’écriture de Marion Aubert sont, pour moi, des «caprices bavards» qui ont gardé à coup sûr un lien avec l’enfance. Ils se permettent tout et son contraire et leurs mots dérapent pour raconter de façon ludique et endiablée une histoire surprenante inspirée de la réalité. Mettre en scène un spectacle adapté pour le jeune public sur ce sujet délicat, c’est porter une attention particulière au rapport aux mots et à l’image pour que ce conte puisse toucher les jeunes spectateurs dans leur parcours de vie. Johanny Bert Marion Aubert, octobre 2008 EXTRAIT : DE LÉOPOLD ET MADELEINE LEOPOLD. Salut, toi ! MONSIEUR. Lui, c’est Léopold. Il a escaladé les murs de la colo en cachette. Il se faufile dans le dortoir des filles. Il rampe jusqu’à la couche de Madeleine. Il dit : LEOPOLD. T’as quel âge ? T’étais où en vacances ? Comment tu t’appelles ? Est-ce que je serais susceptible de t’intéresser pour une noce ? Qu’est-ce qu’ils font tes parents ? Est-ce que tu es l’héroïne de l’histoire ou bien est-ce que tu es la femme de ma vie ? Est-ce que tu crois que nous aurons un jour un deuxième enfant ensemble ? Madeleine. Parce que nous avons déjà un enfant ensemble ? LEOPOLD. T’es quel genre de fille ? Est-ce que tu es plutôt du genre à ne pas avoir de genre ? Tu m’as l’air plutôt nature. Ça te va ta vie ici ? Elle n’est pas trop chiante, Violaine ? Il paraît qu’elle est chiante. Ce n’est pas trop chiant de vivre ici ? Tiens. Si tu veux, je t’enlève. Moi, je suis un chevalier. Si tu veux, je t’enlève, et hop, on va vivre une vie sans problème. Est-ce que tu veux vivre une vie sans problème ? Si tu viens vivre avec moi, tu verras, on aura une vie sans problème. On n’aura pas de crise ni rien. Allez. T’es d’accord ? Au fait. Comment tu t’appelles ? Il est chouette ton camping. Madeleine. Ce n’est pas du tout un camping. C’est mon histoire de l’ancien temps avec des petits bijoux et des petites boites. LEOPOLD. Oh, t’énerve pas. Je disais ça comme ça. Dis donc. T’as l’air vraiment d’avoir un fichu caractère. Elles sont toutes comme toi, tes copines ? Au ralenti là ? Silencieuses ? Elles sont toutes orphelines, aussi, tes copines ? Madeleine. Elles sont perdues. Elles ont eu un destin tragique. Il ne faut pas les toucher. Tu vois. Elles ont eu une vie très grave. Il ne faut pas les casser. Elles ont des vrais cheveux. LEOPOLD. Est-ce que tu es une vraie petite fille ou est-ce que tu es une poupée de plastoc ? Pour qui est-ce que tu veux te faire passer, avec tes grands airs ? Tiens, je reviendrais demain, si tu veux. Madeleine. Léopold, il est drôlement farfelu ! (…) l’équipe artistique MARION AUBERT - Auteure 1977 Naît à Aurillac. 1983 Reçoit la petite imprimerie à Noël. Ecrit une enfant et un chien. 1984 Détruit une enfant et un chien. 1992 Monte sur les planches du Théâtre municipal de Cholet. 1995 Entre au Conservatoire National de Région de Montpellier (dirigé par Ariel Garcia-Valdès). 1996 Ecrit Petite pièce Médicament au cours de l’été. 1997 Crée la Compagnie Tire pas la Nappe avec Capucine Ducastelle et Marion Guerrero. 1999-2001. Ecrit Epopée Lubrique, La très Sainte famille Crozat, Les Pousse-Pions (éd. actes-sud Papiers), Saga des habitants du Val de Moldavie (commande de la Comédie de Valence, éd. actes-sud Papiers). 2002-2006. Entre en résidence au Centre Dramatique National de Montpellier avec la Compagnie. Joue Lagarce et puis Copi. Ecrit Les Trublions, Les Histrions, Les aventures de Nathalie Nicole Nicole (commande du Théâtre du Rond-Point) et Voyage en pays herblinois (éd. actes-sud Papiers). Joue au Théâtre de la Colline (dans le cadre du festival d’automne), au Théâtre du Rond Point, au Teatro Eliseo, aux ATP d’Uzès, par exemple. 2007-2009. Ecrit Phaéton, Orgueil, poursuite et décapitation (éd. actes-sud Papiers), Scènes d’horreur familiale (commande de la Comédie française) puis Les Orphelines (commande du Théâtre du Préau à Vire, éd. Heyoka jeunesse). 2010. Fonde la Coopérative d’écriture, à l’initiative de Fabrice Melquiot et en compagnie de onze auteurs dramatiques. Ecrit Conseils pour une jeune épouse, Advice to a young bride (Préparation collective à la vie conjugale, bilingue) et Le brame des biches (commande du Théâtre du Peuple de Bussang, éd. actes-sud Papiers). 2011. Entre en résidence à la Comédie de Saint-Etienne avec la Compagnie. Ecrit Les Vives (commande de l’école Charles Dullin) et Dans le ventre du loup (éd. Heyoka jeunesse). Est associée au théâtre Jacques cœur de Lattes. Ses textes ont été mis en scène par Marion Guerrero, Philippe Goudard, Philippe Delaigue, Babette Masson, Pierre Guillois, Marion Lévy, Johanny Bert… Marion Aubert a reçu les aides à la création et à l’écriture du CNT pour Les Pousse-Pions, Saga des habitants du val de Moldavie, Les Histrions et Phaéton. Certains de ses textes sont traduits en allemand, anglais, tchèque, italien et catalan. JOHANNY BERT - Metteur en scène Johanny Bert a pu élaborer au fur et à mesure des rencontres et des créations, un langage théâtral personnel. Ce langage théâtral part de l'acteur en le confrontant à d'autres disciplines artistiques comme le théâtre d'objet, la forme marionnettique. En 2000, il crée au Puy-en-Velay la Compagnie Théâtre de Romette, espace d'expérimentation et de création. La Cie a été en résidence au Théâtre Municipal du Puy-en-Velay (alors scène conventionnée) de 2007 à 2009 puis au Polaris à Corbas (69). En 2010, 2011, Johanny Bert était artiste associé à la scène nationale de Clermont-Ferrand. Dans cette Cie, il mène une recherche qui s'est élargie au fur et à mesure des créations autour de la question de l'écriture. Des créations dans lesquelles le langage est une partition visuelle qui s'écrit au plateau dont le point de départ est une matière textuelle ou l'univers d'un plasticien (Le petit bonhomme à modeler, Les pieds dans les nuages, Ceux d'ailleurs). La question de l'écriture s'est concrétisée par des commandes à des auteurs (Histoires Post-it, on est bien peu de chose quand même !, Parle moi d'amour) ou à partir de textes écrits pour le théâtre (L'Opéra de Quat'sous de Bertolt Brecht et Kurt Weill, L'Opéra du Dragon de Heiner Müller). Johanny Bert collabore régulièrement avec d'autres équipes artistiques lors de commandes de mise en scène : La Cie lyrique Les Brigands pour Phi Phi (prix national de la critique 2011), Le Préau CDR de Basse-Normadie (Les orphelines de Marion Aubert). Nommé directeur du Centre Dramatique de Montluçon (Les Fédérés puis le Festin) depuis janvier 2012, Johanny Bert y poursuit son travail de création et de diffusion accompagné d'une équipe d'acteurs permanents. 2011. Hänsel & Gretel Opéra de Engelbert Humperdinck - Production du Centre Lyrique Clermont-Auvergne, soutenue par le Conseil Régional d’Auvergne, en coproduction avec le Théâtre de Romette, le Théâtre Musical de Besançon et La Rampe, scène régionale Rhône Alpes à Echirolles. 2010. L’Opéra du Dragon de Heiner Müller - Production : Théâtre de Romette, en coproduction - avec La Comédie-scène nationale de ClermontFerrand, Le Polaris-centre culturel de Corbas, L’Arc-scène nationale du Creusot. 2009. Les Orphelines de Marion Aubert - Commande du Préau, Centre Dramatique Régional de Basse-Normandie à Vire, en coproduction avec le Théâtre de Romette, Le Polaris-centre culturel de Corbas, La Grande Ourse - Scène Conventionnée Jeune Public de Villeneuve les Maguelone. Cette oeuvre a bénéficié de l’aide à la production et à la diffusion du fonds SACD Théâtre. 2008. L’Opéra de Quat’sous de B. Brecht et K. Weill - Création en collaboration avec La Fédération Philippe Delaigue, production : Théâtre de Romette, en coproduction avec le Théâtre des Célestins à Lyon,le Théâtre du Puy en Velay, le Théâtre de Cusset, Le Centre culturel Le Polaris à Corbas, la Ville De Riom, l’ABC à Dijon - Nouveaux projets saison 2012/2013 Centre Dramatique National de Montluçon, Le Garçon Boucher. 2007. Et recréation 2011 Krafff de Yan Raballand (Compagnie Contrepoint) et Johanny Bert - Production : Théâtre de Romette, en coproduction avec La Comédie, scène nationale de Clermont-Ferrand, la compagnie Contrepoint. Avec le soutien du Centre National de la Danse en Rhône Alpes et du Centre Chorégraphique National de Rilleux-La-Pape. 2007. Ceux d’ailleurs de Johanny Bert et Didier Klein - Production : Théâtre de Romette, Théâtre du Puy en Velay. 2005. Histoires Post-it. On est bien peu de choses quand même - Commande d’écriture à Emmanuel Darley, Perrine Griselin, Sophie Lannefranque et Fabienne Mounier - Production : Théâtre de Romette, La Comédie, Scène Nationale de Clermont-Ferrand/Festival A suivre. 2004. Les Pieds dans les nuages - Inspiré de l’univers du plasticien américain Robert Parkeharisson - Production : La Comédie, Scène Nationale de Clermont-Ferrand, Le Centre Culturel Le Bief Ambert. ANTHONY POUPARD Anthony Poupard a suivi les cours du Conservatoire National de Région de Rouen et de l’ENSATT. Au théâtre, il a travaillé sous la direction de Christine Lacombe dans Courteline ou les années folles d’après Courteline, d’Elsa Rooke dans Comédie sur le pont de Martinù et de Juliette Delfau dans La Fleur à la bouche de Pirandello. Au cinéma, il a participé au long-métrage de Christian Zarifian, Le Misanthrope d’après Molière. Anthony Poupard a rejoint la troupe permanente de la Comédie de Valence lors de sa création en 2002 et a joué sous la direction de : Christophe Perton dans Monsieur Kolpert de David Gieselmann, Woyzeck de Georg Büchner, Douleur au membre fantôme d’Annie Zadek et L’Enfant froid de Marius von Mayenburg ; Philippe Delaigue dans Andromaque et Bérénice de Jean Racine, Saga des habitants du val de Moldavie de Marion Aubert Cartel 2 (courtes pièces de jeunes auteurs de la première promotion « écriture » de l’ENSATT), Michel Raskine dans Tant que le ciel est vide (création collective), Laurent Hatat dans Monsieur M de Sibylle Berg, Richard Brunel dans L’Infusion de Pauline Sales ; Jean-Louis Hourdin dans La Comédie des passions sur des textes de Dario Fo, Shakespeare et Garcia Lorca ; Vincent Garanger dans Quelque chose dans l’air de Richard Dresser ; Michel Raskine dans Me zo gwin ha te zo dour ou Quoi être maintenant ? de Marie Dilasser, Yann-Joël Collin dans Dom Juan de Molière, Marc Lainé dans La Nuit électrique de Mike Kenny. Il est artiste associé et joue dans les productions du Préau, Centre Dramatique Régional de BasseNormandie - Vire depuis janvier 2009 : Les orphelines Marion Aubert | Johanny Bert, J’ai la femme dans le sang d’après des Farces Conjugales Georges Feydeau | Richard Brunel, Le sous-locataire Marie Dilasser| Michel Raskine, Occupe-toi du bébé Dennis Kelly | Olivier Werner, Bluff Enzo Cormann | Caroline Gonce, Guy-Pierre Couleau, Vincent Garanger, La Campagne Martin Crimp | Vincent Garanger, En travaux Pauline Sales. Il a été l’assistant de Fabrice Melquiot pour la mise en scène de Hart-Emily. AURELIE EDELINE Aurélie Édeline est issue du Conservatoire National de Région de Rouen et de l’Académie Théâtrale de l’Union à Limoges. Au théâtre, elle a assisté Christophe Perton dans les mises en scènes de L’Enfant froid de Marius von Mayenburg et dans Hop là, nous vivons ! d’Ernst Toller et également les metteurs en scènes Michel Raskine et Bertrand Bossard. Elle a joué dans Le Baiseur fou et The Shagaround de Maggie Nevill, mise en scène Caroline Lavoine ; dans Alta Villa de Lancelot Hamelin, mise en espace Anthony Poupard ; dans Les Serviteurs de Jean-Luc Lagarce, mise en scène Fabrice Lebert ; dans Des paillettes sur ma robe d’après Jean-Luc Lagarce, mise en scène Thomas Gornet ; dans L’Homme en faillite de David Lescot, mise en espace Scali Delpeyrat ; dans Porte pas peine de Philippe Ponty, mise en scène Marie-Pierre Bésanger ; dans Hop là, nous vivons ! mise en scène Christophe Perton ; dans Himmelweg de Juan Mayorca, mise en espace Cécile Marmouget. Elle a participé au festival Temps de Parole(s) à Valence pour la mise en lecture de Terre sainte de Mohamed Kacimi et en tant que comédienne dans L’Indicible de et par Jean-Marie Piemme et dans Les Arrangements de Pauline Sales, mise en lecture Christophe Perton. Au cinéma, elle a joué dans Tempus Fugit d’Yves Piat, dans Selon Matthieu de Xavier Beauvois et dans Le Fil des coups de Benoît Tetelin. Elle est artiste associée et joue dans les productions du CDR Régional de Basse-Normandie - Vire depuis janvier 2009 : Les Orphelines Marion Aubert | Johanny Bert, J’ai la femme dans le sang d’après Les farces conjugales Georges Feydeau | Richard Brunel, Occupe-toi du bébé Dennis Kelly | Olivier Werner, Trahisons Harold Pinter | Vincent Garanger, Les enfants atomiques Samuel Gallet. THOMAS GORNET - comédien, metteur en scène, auteur Après un BTS audiovisuel, dix ans de théâtre avec le Théâtre Espiègle d’Asnières (Daniel Lacroix) et quelques années avec La Cie Mack et les gars (Stéphanie Chévara), il entre à l’Académie Théâtrale de l’Union, séquence 2 (1999-2001). Thomas Gornet a trois chapeaux. Un chapeau de metteur en scène : il a notamment travaillé sur des textes de Jean-Luc Lagarce, Patrick Lerch et Georges Feydeau avec sa compagnie, la Cie du Dagor. Un chapeau de comédien et/ou assistant metteur en scène : il a joué entre autres pour Paul Golub (Noces de Sang de Garcia Lorca), Stéphanie Chévara, Christophe Martin, Philippe Labonne-Théâtre en diagonale (Le système Ribadier de Feydeau, L’impromptu de Bellac d’après Giraudoux), Silviu Purcarete (Songe d’une nuit d’été d’après Shakespeare), Emilie Valantin-Théâtre du Fust (Un Cid d’après Corneille / L’homme mauvais), Bertrand Bossard (Toute gueule raisonnable d’après Daniil Harms / Gagarin Way de Gregory Burke / Quand les poules auront deux dents de Bertand Bossard), la compagnie Les Brigands (Arsène Lupin, banquier opérette de Willemetz/Lattès / Mirande mise en scène Philippe Labonne / Au temps des croisades opérette de Claude Terrasse et Fanc-Nohain, mise en scène Philippe Nicolle / Phi-Phi, opérette de Christiné et Willemetz, mise en scène Johanny Bert) , Alban Coulaud-O’navio-La Marmaille (Flon Flon et Musette d’après Elzbiéta), Jorge Lavelli (Merlin ou la terre dévastée de Tankred Dorst), François Gérard-La Manivelle (L’ogrelet de Suzanne Lebeau, Emile et Angèle, correspondance de José da Silva et Françoise Pillet), Johanny Bert-Théâtre de Romette (Les Orphelines de Marion Aubert) et Didier Bezace (May de Hanif Kureishi). Depuis 2005, il crée également des spectacles jeune public, en collaboration avec Marie Blondel : il joue ainsi dans deux monologues : L’œil de l’ornithorynque qu’il a écrit et Tout contre Léo de Christophe Honoré. Et un chapeau d’auteur : il écrit des romans jeunesse à l’Ecole des Loisirs (qui suis-je ? 2006, Je n’ai plus dix ans 2008, l’amour me fuit 2010) et au Rouergue (mercredi c’est sport ! 2011). JUDITH DUBOIS Formations professionnelles en PAO au CTI-Gerland, en Peinture décorative à l’école d’Avignon et en masques et prothèses pour la scène au CFPTS. Scénographe, elle conçoit et réalise des décors pour la Cie Janvier, la Cie Traverse, la Cie 1er Acte, la Cie Macocco-Lardenois, le Théâtre du Peuple à Bussang (pour Christophe Rauck), la Cie Itchy Feet. Elle confectionne marionnettes et accessoires pour le Théâtre Mu à Lyon, la Cie Lilananda, la Cie Lardenois à Privas, le Théâtre Nouvelle Génération (pour Nino D’Introna) à Lyon, le Théâtre de la Passerelle et le Théâtre du Fust (E. Valantin). Elle travaille aux Ateliers du TNP pour des spectacles de Roger Planchon, Christian Schiaretti, André Wilms et Yves Beaunesne. Elle réalise les masques et les marionnettes pour Johanny Bert au Théâtre de la Romette dans plusieurs spectacles (Parle-moi d’amour, Ceux d‘en Face, Ceux d’ailleurs, Krafff, Alphonsine et L’Opéra de quat’sous). KRISTELLE PARE Kristelle Paré est scénographe, costumière, accessoiriste et artiste visuelle. Elle travaille avec de nombreuses compagnies de danse, de théâtre, de marionnettes et notamment avec le Théâtre de Romette depuis quelques années. Elle a œuvré auprès de Daniel Danis, Christophe Rauck, Lorenzo Malaguerra, Pierre Guillois, Alain Françon … Formation : En scénographie et conception de costumes à l’Ecole de Théâtre de Saint-Hyacinthe (Québec), aux Beaux arts de l’Université Concordia (Montréal) en arts visuels, théâtre, performance, danse, à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture (Paris la Villette). PRESSE Les Orphelines trouvent refuge au Préau L'insensé, Charles-Marie Rénion www.insense-scenes.net un Le Centre Dramatique de Vire est devenu un préau, c’est-à-dire un lieu où l’on s’abrite, là où les enfants jouent quand il pleut. Ça tombe bien, il pleut souvent en Basse-Normandie. Le préau est aussi un petit pré, mais celui dirigé par Pauline Sales et Vincent Garanger n’a rien d’un pré carré, il a plutôt à voir avec un champ ouvert où se croisent l’amateur de rave-party et le paysan du coin, le promeneur champêtre et le virois curieux. En plein bocage, on doit l’émergence de cet openfield et cette levée de barrières au duo, disons-le, au couple audacieux qui n’a pas usurpé sa nomination à la tête d’un établissement qui redevient un centre de foisonnement artistique. Acte 1 : Les orphelines de Marion Aubert. Arrivé en avance, je m’installe dans le hall d’accueil. L’austérité d’antan a laissé place à un aménagement soigné et chaleureux, des pupitres d’écoliers côtoient des chaises de bar à l’effigie des auteurs accueillis cette année. On rivaliserait presque avec les cabines de plage de Deauville, mais les Eastwood, Newman et consorts sont ici des Melquiot, Aubert et autres auteurs contemporains qui traversent cette saison. La comparaison s’arrête là. Le préau n’a rien à envier à Deauville, les planches sont celles foulées par le public et les artistes invités par Sales et Garanger faisant écho à une ligne esthétique aussi fine qu’exigeante. Les premières personnes arrivent, le directeur posté à l’entrée salue un à un les spectateurs. L’élan de convivialité se prolonge par l’invitation à un goûter après le spectacle. Il s’agit effectivement d’un spectacle dit « jeune » public. Les enfants ont entre 7 et 12 ans, les parents un peu plus… Petite jauge, la chose devrait être intime, la scène a des allures de théâtre antique dans un ingénieux dispositif radio-hémiconcentrique, autrement dit, vous êtes encerclé à 180 degrés. Noir, le silence s’installe en une écoute attentionnée et il ne quittera pas la jeune assistance, sauf à laisser s’échapper des rires et des frissons que l’on devine. Soyons méthodiques et faisons ce qu’il ne faut surtout pas faire, soit une analyse pseudodidactique qui viserait à extraire et isoler des éléments qui prennent tout leur sens dans l’interaction des matériaux vivants qui l’environnent. Le texte : ciselé, puissant, profondément drôle et creusé dans une langue qui emprunte au conte traditionnel ses poncifs pour mieux les tordre. Marion Aubert développe une ironie lucide grinçante et attachante. Une écriture qui ausculte la question de la mort en déjouant les attendus cul-cul du genre dit « jeune public ». De la verve donc et les enfants ne s’y trompent pas, au royaume du zizi, la zezette est reine ! Du plan drague sur le scooter aux envolées lyriques de Violaine, celle qui recueille les petites filles dont personne ne veut, cette écriture nous entraîne sans perdre de souffle de l’adresse directe, à la fable poétique et politique. Jouant des « dit-il », « dit-elle », « m’a dit », l’auteur multiplie les dialogues, vrais ou faux comme autant de prétexte à éreinter les clichés misogynes, le travail forcé sans avoir l’air d’y toucher, vu que de toute façon, dans le monde de Violaine tu peux faire ce que tu veux, battre ta fille, lui arracher la tête, lui crever les yeux, j’en passe et des pires. À la liberté du texte répond une mise en scène alternative épurée où les manipulateurs manipulent à vue avec une double maîtrise technique, celle de l’objet, en l’occurrence une marionnette conduite par un binôme précis, et celle du jeu dit « d’acteur ». Le sens du rythme et de l’espace ne font pas défaut à l’inventif Johanny Bert qui articule pertinemment les différents tableaux alimentant l’enquête du personnage principal. Le rapport développé entre les mots de Marion Aubert et les images produites fait jaillir un éclairage sensible sans jamais céder à l’illustration facile. L’interprétation ? Et bien ça joue et ça joue plutôt bien, où plutôt juste. C’est réjouissant, Anthony Poupard s’amuse, tout simplement, de façon vive avec ce qu’il faut de modulation. Il gagnerait sans doute à en faire un peu moins, mais ne boudons pas son plaisir. L’économie développée par un tonitruant Thomas Gornet est stimulante et sa relation avec une Aurélie Eudeline vociférante (parfois un peu trop) est parfaitement ajustée. Des réserves ? Parce qu’il en faut ? Pas de quoi remettre en question ce travail profond d’une très grande tenue. Il s’agissait là de la toute première représentation, alors on imagine qu’un plus grand soin sera apporté aux lumières inégales par endroits, que la chute n’est pas encore réglée tant dans la dernière prise de parole vite et mal expédiée ou encore cette main balbutiante qui n’atteint pas la dimension onirique escomptée. Des détails sur lesquels on n’a pas envie de s’attarder car cette création devrait trouver un réel écho sensible chez les (jeunes) spectateurs qui croiseront cette équipe. Quant à l’openfield que l’on évoquait plus haut, cette tentative est emblématique de la nouvelle politique en place au CDR de Vire : deux comédiens du cru assurant une permanence artistique sur le territoire basnormand, une commande faite à un auteur contemporain et l’association d’un jeune metteur en scène auvergnat. Premier pari réussi. La programmation 2009 - 2010 laisse présager de nombreuses autres révélations. Le Préau, Centre Dramatique Régional de Basse-Normandie - Vire : www.lepreaucdr.fr fiche financière & pratique saison 10|11 prix d’une représentation : pour deux représentations : pour cinq représentations : 2 500 € 4 800 € 10 000 € + déplacements et défraiements pour 6 personnes (dont 3 comédiens et 2 techniciens) + transport décor à partir de 7 ans | durée 1h | jauge 120 en scolaire | 100 en tout public (dont 60 adultes) contact Catherine de Gottal - Secrétaire Générale - 02 31 66 16 03 - [email protected] fiche technique saison 10|11 Directeur technique | Bruno Monnez | 06 26 64 65 81 | 02 31 66 16 07 | [email protected] Assisté de | Mickaël Pruneau | 02 31 66 16 08 | [email protected] Régisseur lumière | Laurent Poussier Durée du spectacle | 60 minutes Jauge | limitée à 120 en scolaire à 100 en tout public (dont 60 adultes) Artistes | 3 Techniciens | 1 régisseur lumière + 1 régisseur plateau Temps de montage | 3 services + conduite et raccord Temps de démontage | 1 service Décor | M1 + Espace scénique intégrant le public assis sur coussins et bancs Fourni par le producteur ● La lumière et le son A Fournir par l’organisateur ● Un espace scénique mur à mur : 13 mètres / Profondeur 12 mètres / Hauteur sous plafond 4 mètres ● Une alimentation électrique : coffret forain 32A Tétra P17 ou épanoui 3 escabeaux (hauteur de travail 3 m) | 1’aspirateur | 1 table à accessoires ● Loges : 1 pour deux comédiens + 1 pour un comédien ● Entretien costumes : 1 machine à laver (Si possible, prévoir 1 séchoir / une personne) | 1 fer et une table à repasser | 1 portant à vêtements ● Personnel demandé :