Ils ne savent pas où économiser» | Journal du Jura
Transcription
Ils ne savent pas où économiser» | Journal du Jura
«Ils ne savent pas où économiser» | Journal du Jura 1 von 4 http://www.journaldujura.ch/ils-ne-savent-pas-ou-economiser Services 2° / 5° Menu principal ÉCOLOGIE 19.12.2015, 04:00 «Ils ne savent pas où économiser» Le directeur d’ESB Heinz Binggeli revient sur les effets locaux de l’accord signé dans le cadre de la COP21 Près de 200 pays se sont engagés, il y a une semaine à Paris, à limiter le réchauffement climatique planétaire à maximum 2 degrés d’ici la fin du siècle. Les promesses faites par les états du monde entier vont-elles suffire à limiter l’impact de l’activité humaine sur l’environnement? D’aucuns prédisent les pires catastrophes en cas d’inaction. Le directeur d’Energie Service Bienne (ESB), Heinz Binggeli, se veut plutôt rassurant. Il pense que des solutions seront trouvées avant que les hommes n’aient épuisé toutes leurs ressources énergétiques. Il espère aussi que les pays émergents ne reproduiront pas les mêmes erreurs que nous. Entretien. Heinz Binggeli, l’accord signé à Paris a-t-il une influence pour une entreprise comme ESB? Pas directement. Mais nous sommes contents du résultat car d’une certaine façon, il confirme la politique que mène la Ville de Bienne en matière d’énergie. Le développement de nos produits va dans le même sens avec la réalisation de projets tels que la centrale hydroélectrique de Hagneck ou la centrale solaire sur le toit de la Tissot Arena qui viennent d’entrer en service. Nous poursuivons aussi nos efforts pour conseiller les clients en matière d’efficacité 13.01.2016 14:16 «Ils ne savent pas où économiser» | Journal du Jura 2 von 4 http://www.journaldujura.ch/ils-ne-savent-pas-ou-economiser énergétique. Limiter à 2, voire 1,5 degré le réchauffement d’ici la fin du siècle, est-ce faisable? C’est un objectif ambitieux et il faut travailler sur plusieurs niveaux pour y parvenir. Cela ne concerne pas seulement l’électricité ou le chauffage. Les émissions de CO proviennent en grande partie des transports et de la mobilité. Sur ce point, nous avons aussi l’intention de faire progresser la part des transports fonctionnant à l’électricité. Les sociétés industrialisées sont aujourd’hui dépendantes des énergies fossiles. La demande ne cesse d’augmenter alors que les ressources sont limitées. Doit-on craindre une pénurie? Je ne crois pas. Il y a deux facteurs à prendre en compte: le prix des ressources et l’évolution des techniques permettant d’économiser de l’énergie. Aujourd’hui, les prix du pétrole et du charbon continuent de baisser car l’offre est supérieure à la demande. Pour inciter les gens à changer leurs habitudes, il faudrait que les prix augmentent. Ce sera le cas, soit quand il y a aura moins de ressources, soit si les politiques décident avant cela de faire monter les prix, par le biais de taxes ou de redevances sur les énergies fossiles. Ces dernières étant bon marché, il y a un danger car il faut faire beaucoup plus d’efforts pour convaincre les individus de passer au renouvelable. Quant aux nouvelles technologies, je pense qu’elles vont suffisamment se développer pour permettre une utilisation intelligente de l’énergie et ainsi éviter une pénurie. 100% d’énergies renouvelables à Bienne, c’est possible? Non. Si on prend tout en compte, les transports, le chauffage, l’électricité, l’industrie etc. c’est impossible. Le but de la Ville est d’atteindre 20% de renouvelable au total en 2035 et c’est déjà très ambitieux. Les énergies renouvelables, c’est donc un mythe? Je n’irais pas jusque-là. Si un approvisionnement 100% renouvelable n’est pas envisageable dans l’immédiat, il faut que ça reste un objectif. Si nous ne faisons rien, nous n’allons jamais améliorer la situation. Des habitations entièrement autonomes énergétiquement, c’est l’avenir? Techniquement, c’est déjà une réalité. Le problème à Bienne, en Suisse et dans les autres pays industrialisés, c’est que la plupart des 13.01.2016 14:16 «Ils ne savent pas où économiser» | Journal du Jura 3 von 4 http://www.journaldujura.ch/ils-ne-savent-pas-ou-economiser bâtiments ont été construits à une époque ou on ne prenait pas en compte les critères environnementaux. Pour améliorer leur efficacité énergétique, il faut donc les rénover. Par contre dans les pays émergents, tout est encore à faire. Il faut donc les inciter à ne pas suivre le même chemin que nous pour éviter qu’ils répètent nos erreurs. C’est un autre point positif de la COP21: il s’agit d’un signal fort pour que ces pays puissent investir dans des solutions concrètes rapidement. Pour prendre un exemple très actuel, la centrale de la Tissot Arena suffit-elle à la consommation en électricité de l’infrastructure? Nous n’avons pas encore de chiffres précis car la centrale est en fonction depuis cet été et les stades ont ouvert un peu plus tard. J’estime que la consommation annuelle en électricité des infrastructures devrait être deux à trois fois supérieure à la production des panneaux solaires. Je tiens à préciser que le complexe a été construit selon les standards Minergie. Les pays riches et prospères polluent davantage et utilisent de nombreuses ressources. A un niveau plus local, la tendance est-elle la même entre les hauts et les bas revenus? Oui et non. Pour prendre un exemple, les ménages les plus aisés ont en principe une surface habitable plus grande, donc qui nécessite davantage d’énergie pour être chauffée. Mais en même temps, les plus riches sont aussi ceux qui ont les moyens de passer aux énergies propres qui coûtent plus cher. Les hauts revenus ont la possibilité de s’intéresser aux problèmes écologiques alors que ce n’est pas la priorité des personnes qui sont dans le besoin. Finalement, le problème n’est-il pas lié à notre mode de vie? Doit-on renoncer à nos smartphones, nos ordinateurs, nos voitures pour vivre plus simplement comme le préconisent certains ? Bien sûr que la surconsommation n’aide pas. Mais avec peu d’efforts, on peut contribuer à réduire le CO sans être obligé de renoncer à nos téléphones portables. La façon de se chauffer y est pour beaucoup. Mieux isoler sa maison, prendre des douches moins longues, s’acheter un thermostat et descendre la température de 1 degré chez soi sont des gestes qui ont des effets importants, sans qu’on doive vraiment baisser notre niveau de confort. Souvent les gens ne savent tout simplement pas où ils peuvent économiser de l’énergie. Une de nos 13.01.2016 14:16 «Ils ne savent pas où économiser» | Journal du Jura 4 von 4 http://www.journaldujura.ch/ils-ne-savent-pas-ou-economiser missions est de les informer. AJOUTER UN COMMENTAIRE Nom Maeva von Kaenel Commentaire * Informez-moi lorsqu'un nouveau commentaire a été ajouté. * Champs obligatoires 13.01.2016 14:16