Oswald de Nuit - Samuel Gallet - Theatre

Transcription

Oswald de Nuit - Samuel Gallet - Theatre
Oswald de Nuit
OSWALD DE NUIT
Un triptyque
de
SAMUEL GALLET
Une créa t i o n d u C o m i t é 8 . 1
Deux musiciens, trois interprètes, trois figures errantes du monde contemporain.
MELISSA ACCHIARDI : Composition musicale, vibraphone et percussions
BAPTISTE TANNé : Composition musicale et guitare
JEAN-PHILIPPE ALBIZZATI : Interprétation
SAMUEL GALLET : Interprétation
RocíO BERENGUER : Interprétation
MARC PIEUSSERGUES : Régie son
ADèLE GRéPINET : Création lumière
ARNAUD PRéchac : Administration
www.myspace.com/oswalddenuit
« ô villes jamais attaquées,
n’avez-vous jamais eu
la nostalgie de l’ennemi? »
Rainer Maria Rilke
« Tout se passe comme si désormais les mots ne servaient qu’à témoigner de l’inévitabilité des choses. Et que l’être parlant se
trouvait ainsi condamné à parler sans pouvoir exprimer autre chose que ce qui est ou a été. C’est pourquoi nous avançons
l’hypothèse d’une perte de pensée. Car penser n’est pas synonyme de n’importe quelle activité réflexive: cela signifie avant
tout, se coltiner avec le dépassement de la situation. Penser, c’est pouvoir affronter les points de défi, les points tangents de
chaque situation dont nous faisons partie. »
Miguel Benasayag
Oswald de Nuit
PREMIER VOLET : OSWALD DE NUIT
Oswald, de la figure du déserteur…
Les champs de bataille ( occidentaux ) ayant été en très grande
part transposés dans le for intérieur de l’Homme – combien
de nouveaux déserteurs hantent aujourd’hui les villes, les
intervalles, les imaginaires et les friches de nos mondes
contemporains, traîtres à la très sainte guerre financière, à sa
course effrénée, à ses imprécations guerrières, à son langage
opératoire et pragmatique ?
Présence secrète dans les murs de la ville, figure cassée en
voie de destruction, Oswald - dont le nom est repris à la fois
au personnage de la pièce de théâtre Les Revenants d’Henrik
Ibsen ( où le fils sombre dans la folie héritée du Père ) et à celui
de l’assassin de Kennedy ( simple pion, alibi médiatique d’une
bien plus grande machination ) - s’enferme dans la chambre
64 d’un hôtel quelconque, sniffe de l’essence, s’entoure de
spectres qu’il convoque ( sa mère, un pharmacien de garde,
la voix d’une jeune fille sur un répondeur téléphonique ),
souvenirs lointains de l’enfance, fantasmes.
... A la scène, un poème rock.
La rencontre du texte avec un univers musical électrique crée
un chant rageur de quarante cinq minutes, une dérive sonore
et mélodique faite de ruptures, de reprises, d’accélérations et
d’arrêts. A la croisée du théâtre et du concert, ce Dit Poétique
chanté et parlé, soutenu par une guitare et des percussions
( vibraphone et batterie ), varie entre la déclamation rock,
l’adresse théâtrale et les moments de concert instrumentaux.
Au cours du poème, la figure d’Oswald, déserteur en
puissance, glisse successivement d’une forme d’existence
à une autre, tour à tour évocation narrative ou personnage
incarné. Notre démarche se pose ainsi à la frontière entre
convention théâtrale et situation de concert, incarnation
fictionnelle et distanciation narrative.
Extrait
Le voilà de nouveau devant la pharmacie de garde, composant
un visage d’enfant mal-aimé, attardé, voire battu – difficulté
niveau 2 – Oswald pousse la porte et s’apprête à geindre pour
qu’on lui fournisse du Subutex sans ordonnance. Sacré Oswald.
Pharmacien !
Banquier de toutes les substances, de tous les plaisirs, des repos
excessifs, du luxe des clampins!
Salopard qui deale derrière tes lunettes légales toutes les plus
belles défonces, les derniers royaumes exotiques.
Novocaïne, Tersian, Kétamine, Subutex, Morphine, Lexomil,
Méthadone, Paracétamol MERX !
Pharmacien !
Dans tes grandes étagères, dans tous tes emballages !
Pharmacien !
Oublie un instant les lois hypocrites du commerce et donne cet
emballage bourré de petites bouteilles.
Allez !
Pitié pour Oswald qui persévère.
Oswald de Nuit
DEUXIEME VOLET : L’ENNEMI
Extrait
Sous la forme d’un monologue théâtral épaulé par un univers
musical enrichi de sonorités électroniques, le pharmacien de
garde qu’Oswald harcèle nuit après nuit sur la place apparaît
alors pour livrer le point de vue de celui qui doit chaque
soir composer avec la désespérance sociale et qui, pris dans
la violence quotidienne, dérive vers une forme de pensée
extrême. Les deux musiciens adoptent alors une position
visuellement en retrait pour créer l’environnement sonore.
C’est à l’assemblée théâtrale que le comédien s’adresse,
venant questionner peut-être le plaisir - tant le nôtre que celui
du spectateur - de donner à entendre ou d’assister dans le
premier volet à l’errance d’un être en marge.
Je sors à vingt heures. Quelque chose se crispe dans mon
ventre. Je descends la rue. J’ai l’image d’un marais dans lequel
je m’enfonce avec les bulles chimiques là-bas près des entrepôts.
Après dix minutes de marche, j’arrive sur la place. L’ennemi
est là. Jamais il ne me voit entrer. Je passe par la porte de
derrière. J’allume. Tout est en ordre. Armoires, bocaux, flacons,
emballages, pilules, étiquettes, étagères. D’abord il se tient
tranquille contre le mur d’en face et les clients vont et viennent.
Vers minuit les attroupements devant le camion à merguez
commencent. Ce quartier n’est plus ce qu’il était, vous devriez
aller voir pour comprendre. Ils attendent devant un camion à
merguez et près des poubelles jaunes, dans le cul des bouteilles
de bière, des hépatites C fleurissent comme de minuscules
bombes H. La nuit avance, la place se vide et voilà que l’ennemi
s’approche et m’appelle dans l’hygiaphone pour que je lui refile
du Subutex ou n’importe quel autre substitut sans ordonnance.
Vous finiriez comme moi par penser à une arme. Vous en auriez
comme moi la nostalgie.
Oswald de Nuit
TROISIEME VOLET : L’ENFANT ATOMIQUE
En réponse à l’impasse humaine et politique manifeste dans
les deux premiers volets, le poème exprimera sous les traits
d’une jeune européenne circulant un soir d’hiver sur la place,
le désarroi contemporain et le sentiment d’impuissance
face à la dérive du monde politique et économique. Cette
jeune femme cherchera dans le babel européen ( espagnol français - anglais - italien notamment ) une langue adéquate
pour dire le monde actuel, une langue imaginaire sans
doute. Nous cherchons à rendre visible les voies possibles
d’un dépassement à ce climat résigné et de rendre hommage
peut-être à ceux qui, incertains et fragiles, cherchent d’autres
alphabets et d’autres alternatives pour dire le réel. Le troisième
volet reprend la forme du récital et combine tous les éléments
musicaux employés jusqu’ici ( instruments et électroniques ).
Extrait
Ses parents l’ont laissée vivre
Comme on oublie un soir
De fermer une porte
Et elle est entrée
Sans comprendre
La gravité
Le silence
L’odeur âcre des fauteuils
Toute cette fatigue
Cette joie
Mêlées
Dans la poussière
Et les grands éclats de rire de sa mère
A n’importe quelle heure
Pour repousser la nuit
Qui l’assaillait
Puis le temps fit son travail sans broncher
Une vie d’erreur
Ou une vie sans erreur
Ou une vie sans possibilité
D’erreur
Ou de justesse
N’empêche elle est là
Constatant ce que chacun refuse
De constater
Quand il est six heure du soir
En Europe
Oswald de Nuit
SAMUEL GALLET
Né en 1981, après
des études de lettres et
de théâtre à Paris, Samuel Gallet intègre le
département d’écriture
dramatique de l’Ensatt
( Ecole nationale supérieure des arts et des
techniques du théâtre )
sous la direction d’Enzo
Cormann en 2003,
faisant partie de la première promotion sortie
en 2006.
En janvier 2008, il bénéficie d’une résidence
d’écriture à Montréal au CEAD ( Centre des auteurs dramatiques ).
Collaborateur régulier de la Comédie de Valence, il anime
des ateliers d’écriture et de dramaturgie.
Membre de la coopérative d’écriture fondée par treize
auteurs sous l’impulsion de Fabrice Melquiot.
Membre du collectif artistique Troisième Bureau de Grenoble.
Auteur en compagnonnage avec Lardenois et Cie au Theâtre
de Privas ( Ardèche ) pour la saison 2008-2009.
samuelgallet.theatre-contemporain.net
Quelques textes :
COMMUNIQUE NUMERO 10 (2010)
Editions Espaces 34 (2011)
Pièce lauréate aux journées de Lyon des auteurs de théâtre
(2010)
ENCORE UN JOUR SANS (2007)
Editions Espaces 34 (2008)
Pièce finaliste Grand prix littérature dramatique (2009)
AUTOPSIE DU GIBIER (2007)
Editions Espaces 34 (2007)
Mise en scène Guillaume Delaveau (Ensatt - 2007)
L’EPERDU (2006)
Mise en onde Christine Bernard-Sugy
Avec Jacques Bonnaffé
France Culture (Septembre 2006)
LES BIENS IMMOBILES (2005)
Mise en onde Christine Bernard-Sugy
France Culture (Septembre 2006)
LE GRAND BATIMENT JAUNE (2005)
Mise en scène Philippe Delaigue
Comédie de Valence - Festival Temps de Parole (Mai 2006)
Oswald de Nuit
BAPTISTE TANNé
Baptiste Tanné ( création sonore ) ingénieur du son diplômé
de l’ENSATT en 2005, musicien et guitariste. Réalise de
nombreuses bande-sons pour le théâtre, notamment celles
du théâtre de l’heure ( Laure, Nothing Hurts, Tout le monde
se fout de la demoiselle d’Escalot, Next Door...) pour lequel
il joue et compose également. Travaille enfin régulièrement
comme ingénieur du son indépendant ( concerts du Groupe
de recherches musicales, documentaires radio...)
MéLISSA ACCHIARDI
à effectué ses études musicales aux conservatoires de Dijon,
Valence et Lyon et a obtenu son Diplôme d’Etudes Musicales
en percussions classiques en 2009, dans la classe de Laurent
Vieuble, à l’école Nationale de Musique de Villeurbanne.
En parallèle de ses études de musicologie à l’université, elle
a participé à différents projets en tant que percussionniste :
orchestres symphoniques, musique de chambre, musique de
films. Attirée par diverses esthétiques musicales, comme la
musique contemporaine, le tango, ou encore les percussions
Balinaises, elle se tourne maintenant vers l’improvisation et la
composition. Elle joue actuellement dans diverses formations
lyonnaises en tant que vibraphoniste, comme dans le Very
Big Experimental Toubifri Orchestra. également professeur de
percussions à l’école de musique de Roanne.
Oswald de Nuit
ROCíO BERENGUER
Comédienne. Formée à l’interprétation par Silvia Servan et
Txiki Berraondo ( Barcelone: 1998-2003/2007-2008 ), elle
suit en France les cours de l’école de cirque de Chatellerault
(2008), travaille la mise en scène au Centre d’Etudes
Scéniques de Grenade ( Escénica – 2009 ). Avec sa
compagnie Creaciones InPulso, elle écrit et monte ses propres
spectacles alliant danse, poésie et théâtre. Délirios Poéticos
( La Riereta Teatre, Barcelone, Septembre 2010 ), Atraco
Poético ( Grenade 2009 - Barcelone 2010 ), Enfermad social
( Auditori de Sant Cugat del Vallès, Barcelone, 2006 ). Elle
réalise également des courts métrages ( Plumas de Asfalto
– 2009 ), joue au cinéma notamment sous la direction de
Francecs Paez ( Ultima Session, 2007 ), Eduard Cortès
( Carta Moral 2005 ), et à la télévision dans la série de TV3
El cor de la Ciutat de 2005 à 2007.
Jean-Philippe Albizzati
Né en 1982, il se forme au métier de comédien à l’Ecole
du Studio-Asnières, puis au sein du Centre de Formation
d’Apprentissage des Comédiens avant d’intégrer le
département Mise en scène de l’ ENSATT.
Comme comédien il a joué notamment dans des mises en scène
de Jean -Louis Martin Barbaz ( Britannicus de Racine ), Christophe
Honoré ( Angélo, Tyran de Padoue de Hugo ), Katarina
Stegeman ( Mc Beth de Shakespeare ) et d’Yveline Hamon (
Brocéliande ). Il assiste différents metteurs en scène comme Alain
Françon ( Les trois soeurs de Tchekhov à la Comédie Française
), Christian Schiaretti ( Le Siècle d’or au T.N.P ) ou bien Simon
Deletang ( L’angoisse cosmique de Lolike à l’ENSATT ).
Enfin, il signe lui même des mises en scène: La Griffe de Howard
Barker au Studio Théâtre d’Asnières, une création collective
Glissement(s) à Berlin ( Tempelhof ) et Le Retour de Harold Pinter
à l’ENSATT. Pour le cinéma, le moyen métrage Hier, j’ai eu 20
ans ( 2007 ) dont il est le co-réalisateur et l’acteur principal est
sélectionné dans divers festivals internationaux : Paris Tout Court
( Paris ), Nouvelle Génération ( Lyon ), Festival des Nouveaux
Cinémas ( Paris ), Semaine de la francophonie ( Bruxelles ).
Fiche technique
Son
Pour l’installation des musiciens, les réglages lumière et la balance, prévoir un service de 4 heures
Système de diffusion stéréo en façade : Têtes + Caissons de grave + crossover si nécessaire
Console de mixage (si possible numérique type DM1000 ou O1V96) : au minimum 8 entrées micro ; 6 entrées ligne ; 3 départs
AUX pour retours
1 Egaliseur graphique stéréo pour la façade
1 réverb + 1 Compresseur pour la voix principale si console analogique
3 circuits de retour indépendants
Micros : 2 Shure SM58 ou beta58 + Pieds avec perchette
2 Shure SM57 + pieds pour ampli guitare et caisse claire
1 micro dynamique pour Tom Basse (RE20 par ex.)
2 Micros statiques (Neumann KM184, Oktava MK-012…) pour Grave/aigu vibraphone
1 tablette à accessoires pour percussionniste
Alimentation électrique au plateau pour ampli et machines.
Lumière
Plan de feux en cours d’élaboration.
Contact
Contact
Samuel Gallet
06 82 93 01 40
[email protected]
www.myspace.com/oswalddenuit
samuelgallet.theatre-contemporain.net
Comité 8.1
27, Rue des Chartreux
69001 LYON
[email protected]
Quelques dates
Comédie de Valence, Festival Temps de Parole (Mai 2007)
Acte 2 Théâtre, Lyon 9ème (Octobre 2007)
Le Périscope, Lyon, 2ème (Octobre 2009)
Salles Latreille Haut, Tulles (Décembre 2009)
Théâtre de Privas, Ardèche (Janvier 2010)
La Clef de Voûte, Lyon 4ème (Janvier 2010)
Dates à venir
Le Préau, CDR de Vire, Basse-Normandie (Mai 2011)
Théâtre de Privas (Octobre-novembre 2011)
Conditions financières
Oswald de Nuit
Un triptyque
7 personnes en tournée.
2 musiciens (guitariste, percussionniste).
3 interprètes.
1 régisseur son.
1 régisseur lumière (montage et passation de régie; 1 jour).
Prix du spectacle : 2500 Euros HT +++