Presse-Portanum-OEil.. - APEDV des Alpes Maritimes

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Presse-Portanum-OEil.. - APEDV des Alpes Maritimes
Nord Eclair - 03/10/2007
Œil numérique pour écoliers malvoyants
Lire au tableau n’est plus une épreuve pour les élèves malvoyants de l’école primaire du Château à Nice, où un système de webcam reliée aux ordinateurs portables des enfants leur perm
suivre les cours plus facilement. Et ça, ça leur change vraiment la vie !
Pour l’espiègle Mathias ou la blonde Lea, finis les fastidieux allers-retours jusqu’au tableau pour déchiffrer un texte ou l’usage fatiguant du monoculaire, cette petite longue-vue qui ne les q
jamais.
« Avec le monoculaire, j’avais mal au bras ! Il fallait sans arrêt le poser pour noter le texte puis le reprendre pour lire la suite, c’était pénible », raconte Chloé, l’une des cinq élèves «
déficients visuels » accueillis aux côtés d’élèves présentant des troubles de santé dans cette classe spécialisée de CM1/CM2. Pour la deuxième rentrée consécutive, ces enfants handicapés par
une
vision
inférieure
à
3/10e
après correction peuvent visualiser sur un écran d’ordinateur individuel, à quelques centimètres de leurs yeux, le travail en train de s’effectuer à plusieurs mètres sur le tableau.
L’école niçoise du Château est l’un des seuls établissements scolaires en France à recourir à cette technologie mise au point par Thalès et IBM dans le cadre d’un projet d’insertio
professionnelle des salariés handicapés. « Quand nous avons eu connaissance de cette invention, nous nous sommes portés volontaires pour l’expérimenter», explique Brigitte
Clémente, présidente de l’association des parents de déficients visuels (ADPEDV) des Alpes-Maritimes. Les dix ordinateurs et l’installation du système ont été fournis gratuitement par Thalè
IBM.
Faciliter l’intégration des enfants
Au-delà
de
l’association
d’une
Webcam
et
d’un
ordinateur
portable,
le
logiciel
«
Portanum
» retravaille l’image pour la restituer corrigée et dans un format lisible pour un élève malvoyant. Ce dernier peut lui-même appliquer à l’image le traitement qu’il souhaite : zoom, contraste,
luminosité, rehaussement des contours, modification des couleurs. « Moi, j’ai besoin que le texte soit très noir sur fond blanc », explique Chloé. « Pour moi, c’est l’inverse, je lis mieux le
blanc sur fond noir !
», décrit Léa. L’image au tableau peut également être sauvegardée et conservée sur l’ordinateur.
Chantal Lerrant, la « maîtresse» de la classe, a définitivement adopté ce système dont elle loue le « confort d’apprentissage. Il est moins nécessaire de répéter. Les enfants n’ont plus
besoin de se déplacer. On travaille plus vite et mieux » , assure-elle.
«
Notre but est aussi de faciliter l’intégration des enfants au collège, puis au lycée, lorsqu’ils seront dans des classes plus nombreuses où le professeur aura moins de temp
accorder. Portanum s’inscrit dans cette logique », explique Lionel Edouard, directeur de l’école.
Quelle place dans les établissements « normaux » ?
L’ADPEDV
tente
d’ailleurs
de
monter
à
Nice
une
«
filière
Portanum
», du collège à l’université, en équipant quelques établissements. Bien que le logiciel soit en accès gratuit sur internet et que la plupart des enfants malvoyants possèdent un ordinateur portable,
ce nouvel équipement cherche encore sa place dans les établissements « normaux », constate Brigitte Clémente.
L’Education
nationale,
affirme-t-elle,
suit
«
attentivement
»
le
projet
Portanum.
Nicolas
Sarkozy
a
affirmé
il
y
a
peu
que l’intégration des enfants handicapés en milieu scolaire ordinaire était pour lui «une priorité absolue...
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