Côte d`Ivoire: l`opération Licorne "ne prépare aucun coup d`Etat"
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Côte d`Ivoire: l`opération Licorne "ne prépare aucun coup d`Etat"
Côte d'Ivoire: l'opération Licorne "ne prépare aucun coup d'Etat" YAMOUSSOUKRO (AFP) - lundi 29 août 2005 - 18h30 L'opération militaire française Licorne "ne prépare aucun coup d'Etat" en Côte d'Ivoire, a déclaré lundi à Yamoussoukro (capitale politique du pays) le commandant de cette opération, le général Elrick Irastorza. Le général Elrick Irastorza, commandant de l'opération Licorne, le 11 juillet 2005 à Abidjan © AFP/Archives Kampbel "Laissons les bruits courir. La Licorne ne prépare aucun coup d'Etat", a déclaré le général Irastorza, à l'issue d'une rencontre à Yamoussoukro (centre) des "forces impartiales" (Licorne et casques bleus de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire -ONUCI-), avec le chef d'état-major des forces loyalistes, le général Philippe Mangou. "Licorne n'a pas de sombre projet. Je n'ai pas (...) le général Doué caché sous mon lit et le colonel Yao Yao sous le lit de mon adjoint", a ironisé le patron de Licorne. L'ancien chef d'état-major des forces loyalistes, le général Mathias Doué, limogé en novembre 2004, avait promis le 19 août son prochain retour en Côte d'Ivoire et a menacé de "faire partir" le président Laurent Gbagbo "par tous les moyens". Ses déclarations faisaient suite à celles d'un ancien porte-parole de l'armée, le lieutenant-colonel Jules Yao Yao, entré dans la clandestinité. Elles ont aggravé un climat politique déjà tendu à Abidjan et dans toute la partie sud du pays sous contrôle gouvernemental, alimentant une psychose de coup d'Etat. La presse pro-régime et la mouvance "patriotique" (partisans du président Gbagbo) accusent nommément l'armée française de soutenir le général Doué, laissant entendre que celui-ci serait caché au 43ème Bima (base militaire française d'Abidjan). Coutumiers de ce genre d'accusations -parfois totalement fantaisistes-, et comme c'est le cas à chaque regain de tension en Côte d'Ivoire, certains quotidiens décrivent à longueur de colonnes et avec forces détails ces supposés "complots de la Françafrique", "coups d'Etat fomentés par Jacques Chirac", et mystérieuses "tentatives de déstabilisation" baptisées "opération Tulipe rouge" ou encore "Trois jours noirs à Abidjan"... Les barons du régime et proches de Gbagbo ont dénoncé de leur côté les "maîtres" et "commanditaires" des officiers dissidents, dans une allusion à peine voilée à la France. "Il y a 600 Ivoiriens qui rentrent chez nous au camp tous les jours pour travailler, donc 1.200 yeux", a expliqué le général Irastorza. "Certains connaissent le camp depuis 30 ans, tout le monde sait ce qui s'y passe, et nous n'avons rien à cacher", a-t-il conclu. "Je me réjouis que le général Irastorza ici devant vous (...) ai dit qu'il n'est pas ici pour faire un coup d'Etat", a commenté le général Mangou. "C'est rassurant, et c'est la communication que nous devons faire", a-t-il simplement ajouté. Dans un entretien publié lundi par l'hebdomadaire L'intelligent, le général Doué a déclaré ne pas avoir annoncé "un coup d'Etat militaire" et affirmé ne pas vouloir "déstabiliser l'armée ivoirienne". L'ancien chef d'état-major loyaliste, dont le lieu de séjour actuel n'est pas publiquement connu, a assuré être "sur le continent (africain), en partance pour la sous-région", sans autre précision.