RACINES190 - dec08 XP7
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Magazine Racines, le temps de vivre près de chez vous Par Yvelise Richard Les lymphomes, des cancers à part Maladie mal connue du grand public, le lymphome touche 12 000 nouveaux patients par an. Ce qui en fait le sixième cancer en France et provoque 5 000 décès par an. Explications de Guy Bouguet, président-fondateur de l'association France Lymphome Espoir. l'instar de la leucémie (cancer du sang), le lymphome est le cancer de tout un système : le système lymphatique, qui parcourt le corps,” explique Guy Bouguet, président de l'association France Lymphome Espoir. Cette maladie touche indifféremment les hommes et les femmes. Les symptômes peuvent être très variés et concerner différents organes: moelle osseuse, rate, tube digestif, poumons, peau, foie… Ils peuvent ressembler à ceux d'autres pathologies : fièvre, sueurs nocturnes, douleurs, grande fatigue… “Ce qui rend le diagnostic compliqué ou plus long à poser.” Le lymphome est un véritable cancer, car il survient lorsque certaines cellules du système lymphatique, les lymphocytes, commencent à être produites de façon anormale. Ces cellules se multiplient de “À RACINES manière incontrôlée (prolifération maligne) et, comme elles vivent plus longtemps que les cellules saines, elles s’accumulent. Elles finissent ainsi par former des tumeurs dans divers éléments du système lymphatique, en particulier les ganglions lymphatiques qui filtrent la lymphe, provoquant leur gonflement. Ce sont ces ganglions enflés, palpables à fleur de peau au niveau du cou, des aisselles, de l’aine notamment, qui doivent mener à consulter rapidement pour établir le diagnostic (dans les deux semaines). Tout lymphome non traité entraîne le décès du patient (5 000 par an en France). “Le seul examen qui confirme la présence d'un lymphome, c'est la biopsie ganglionnaire, provenant d'organes affectés, poursuit Guy Bouguet. On la réalise chez un spécialiste ou à l'hôpital (service héma- 28 décembre 2008 tologie), grâce à un prélèvement d'échantillon de ganglions sous scanner (chirurgie non intrusive).” Indolents ou agressifs Une fois le diagnostic posé, on peut déterminer le type de lymphomes dont il existe deux grandes familles : ■ Les lymphomes hodgkiniens (ou maladie de Hodgkin) représentent environ 20 % des cas (soit 2 000 cas par an en France). Ils se caractérisent par la présence de certaines cellules lymphoïdes anormales dans les organes atteints (les cellules de Reed Sternberg). Découverts à la fin du XIXe siècle par le docteur Hodgkin, ils sont bien connus (150 ans d'expérience dans leur traitement) et leur taux La reproduction ou l'utilisation sous quelques forme que ce soit de nos articles informations et photos est interdite sans l'accord du magazine Magazine Racines, le temps de vivre près de chez vous de guérison tourne autour de 90 % (une majorité de patients est guérie à long terme). ■ La seconde famille regroupe environ une quarantaine de lymphomes non hodgkiniens et représente près de 80 % des malades en France (12 000 nouveaux cas pas an). Il en existe plusieurs dizaines de formes différentes qui surviennent surtout après 50 ans. Certains sont de type indolent, dit à évolution plutôt lente, car les cellules cancéreuses se développent et se propagent lentement, rendant le diagnostic difficile. La survie du malade est longue mais la guérison peu fréquente. Les personnes doivent apprendre à vivre avec la maladie et une proportion non négligeable de ces malades souvent âgés, décèdent d’une autre cause. Dans les formes étendues ou avancées de la maladie, les traitements actuels ne permettent malheureusement pas d’obtenir une guérison définitive mais visent à allonger le temps de vie sans manifestations de la maladie, ou l’espérance de vie. D'autres lymphomes non hodgkiniens sont de type agressif, dit à évolution rapide, car les cellules cancéreuses se développent et se propagent rapidement dans l’organisme. Si la maladie n'est pas prise en charge à temps, le patient peut mourir dans F rance Lymphome Espoir En 2006, Guy Bourget a fondé une association d'aide aux personnes atteintes de lymphomes car il n'existait pas, en France, d'organismes pouvant renseigner les malades. Il s'est inspiré des structures ayant fait leurs preuves aux États-Unis. Aujourd'hui, l’association France Lymphome Espoir développe, au-delà de sa mission d’information, de soutien et d’accompagnement des patients, diverses actions de sensibilisation. “Elle participe notamment à la Journée Mondiale du Lymphome (en septembre).” Renseignements auprès de France Lymphome Espoir, 1 avenue Claude-Vellefaux, 75475 Paris. Permanence téléphonique au 01.42.38.54.66 les mardis et jeudis de 11 h à 13 h. Ou sur le site www.francelymphomeespoir.fr. les six mois à deux ans. “Contrairement aux lymphomes indolents, les traitements contre les lymphomes agressifs peuvent aboutir à une guérison complète du patient mais les premiers mois du traitement sont un cap délicat à passer.” Il ne semble pas qu'il y ait véritablement de prédispositions familiales, bien que l'on constate des cas qui apparaissent à la descendance ou dans des familles, mais il est aujourd'hui trop tôt pour établir des statistiques. On essaie cependant de faire une étude génétique sur différents types de lymphomes pour voir s'il n'y aurait pas justement des communautés héréditaires, ce qui per- mettrait d'isoler un gène ou un chromosome spécifique. Sur les vingt dernières années, la progression des cas de lymphomes a été multipliée par deux, et ce n'est pas lié qu'à la France. Cela touche tous les pays occidentaux, dans les mêmes proportions. Des facteurs de l’environnement (exposition à des toxiques chimiques : dioxines, pesticides…) ont été mis en cause pour expliquer l’augmentation de leur fréquence, ainsi que l'affaiblissement du système immunitaire (après un traitement ou après une pathologie). Les progrès de la recherche ont mis à jour de nouvelles molécules qui permettent de se lancer sur des pistes assez prometteuses pour le futur. Déjà depuis près de dix ans, le lymphome de l'estomac, engendré par l'Helicobacter pylori, est guérissable à 100 %, car il est traité à l'aide d'antibiotiques. Le traitement des lymphomes passe par la panoplie commune à tous les cancers : la radiothérapie, la chimiothérapie (parfois lourdes) et, ce qui est plus spécifique, l'immunothérapie. Celle-ci s'est développée avec l’arrivée des anticorps monoclonaux, obtenus par génie génétique, et qui sont spécialement développés pour s'attaquer aux cellules malades. La radiothérapie peut également être menée de façon ciblée grâce aux anticorps monoclonaux qui servent de véhicules à des radio-isotopes capables de tuer les cellules cancéreuses alentour (on parle alors d’immunoradiothérapie). Depuis dix ans, une nouvelle molécule, le Retux imhab permet de réduire les effets secondaires liés au traitement. Enfin la greffe de cellules souches ou de moelle osseuse est parfois réalisée. Elle est alors accompagnée d’une chimiothérapie et d’une radiothérapie à fortes doses. RACINES 29 décembre 2008 La reproduction ou l'utilisation sous quelques forme que ce soit de nos articles informations et photos est interdite sans l'accord du magazine (France Lymphome espoir) L es nouvelles molécules Magazine Racines, le temps de vivre près de chez vous Actu santé Par Christine Jestin, docteur à l'INPES (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé). Dites-moi Maladies orphelines Samedi 20 et dimanche 21 décembre, à Montaigu, la troupe de théâtre Amis parcours, en collaboration avec de nombreuses associations de Montaigu organise Tous ensemble, deux jours festifs, au profit de la Fédération des maladies orphelines. Des spectacles et des stands pour les enfants sont prévus le samedi de 14 h à 18 h ; une soirée cabaret sur le thème du Disco commencera dès 20 h 30. Le dimanche, spectacle de café-théâtre Réservation à partir du 2 décembre à l'Office de Tourisme de Montaigu au 02.51.06.39.17 ou (du 19 au 21 décembre à la Salle des Fêtes de Montaigu. En Pays yonnais Des rendez-vous Santé seniors sont organisés tous les mois par Entour’âge, le Clic du Pays yonnais. Le prochain aura lieu mardi 9 décembre à La Roche-sur-Yon, à la maison de quartier de la Vallée Verte. Il portera sur le thème : “Prévenir et dépister le cancer de la personne âgée: l'intérêt pour ma santé” et sera co-animé par la Ligue contre le cancer. De 14 h 30 à 17 h. Le mois suivant, ce sera Venansault qui accueillera à la salle Prépoise la conférence sur le thème : “Et si on parlait de notre propre vieillissement ?” De 14 h 30 à 17 h. Renseignements au 02 51 47 49 50. Médecine douce Le docteur Yves Donadieu travaille depuis trente ans sur les plantes et les produits naturels d'usage traditionnel. Le fruit de ses recherches, Ma pharmacie naturelle, est une référence, qui rappelle les traitements méconnus, oubliés ou délaissés. Ainsi la tisane de coquelicot apaise les nerfs et la toux ! Ou le miel de sapin aux vertus antiseptiques et antiinflammatoire pour les voies respiratoires. En bref, une alternative efficace à la médication chimique ! À garder à portée de main. Ma pharmacie naturelle, les meilleures thérapeutiques douces pour votre santé, du docteur Yves Donadieu aux éditions Robert Laffont. 690 pages. 23 €. docteur Comment éviter les maladies respiratoires ? Rhinopharyngites, bronchites et rhumes reviennent avec l'hiver. Comment limiter leurs risques de contagion ? Chaque année, rhinopharyngites, bronchites et rhumes sévissent. Suivant les années, la grippe touche 1 à 7 millions de personnes et provoque plusieurs centaines de décès en France ; la bronchiolite atteint, elle, près de 460 000 nourrissons de moins de 2 ans. Des gestes simples peuvent limiter la contamination. C’est le message que l’Institut national de la prévention et de l'éducation pour la santé (INPES) veut faire passer, rappelant les gestes qui nous protègent. Initiée en 2006, cette campagne informe sur la facilité et la rapidité de propagation des virus et rappelle l’importance des mesures élémentaires d’hygiène. Quels sont justement ces gestes d'hygiène ? La majorité des maladies respiratoires se transmettent par voie aérienne (postillons, éternuements, toux…). Les mains sont contaminées par les sécrétions respiratoires, puis portées à la bouche et au nez. Il en est de même pour les objets souillés par les mains (jouets, poignées de porte, ...). Or, selon l’enquête Nicolle, menée en 2006 par l’Institut national de veille sanitaire et l’Inpes, “se laver les mains” n’est pas suffisamment répandu dans la population. L'Inpes rappelle qu'il est indispensable de se laver les mains avant et après s’être occupé d’un bébé, d'un malade, après s’être mouché, avoir toussé ou éternué, après avoir pris les transports en commun, avoir visité un malade et avant de préparer les repas. Mais cette seule précaution RACINES 30 décembre 2008 ne suffit pas. Le dispositif recommande d’utiliser des mouchoirs à usage unique, à jeter à la poubelle. Lorsqu’on est grippé, le port d’un masque chirurgical peut réduire la dispersion des sécrétions respiratoires et donc des virus, évitant la contamination d’autres personnes. Se couvrir la bouche et le nez lorsque l’on éternue ou tousse, puis de se laver les mains. La combinaison de ces mesures permet de limiter la propagation des virus. Et lorsque l'on n'est pas malade, quels comportements adopter pour ne pas attraper d'infection virale ? La première chose à faire est, encore une fois, de se laver les mains avec de l’eau et du savon ou une solution hydro alcoolique, plusieurs fois par jour et notamment dans les circonstances suivantes : en rentrant au domicile ; après avoir pris les transports en commun ; après chaque contact avec un malade, le matériel qu’il utilise ou ses effets personnels ; avant de préparer les repas ou de manger ; après être allé aux toilettes. De plus, il serait bon d'adopter quelques réflexes de prévention, comme ceux-ci : si possible, éviter de rendre visite à des personnes grippées ou enrhumées ; en cas de contact avec une personne grippée ou enrhumée, éviter certains gestes (serrer les mains, embrasser), se tenir, si possible, à une distance raisonnable (1 m) et aérer la pièce après son départ ; en période d’épidémie, éviter d’emmener un nourrisson dans les endroits très fréquentés, les rassemblements de personnes (transport en commun, centres commerciaux, etc.). La reproduction ou l'utilisation sous quelques forme que ce soit de nos articles informations et photos est interdite sans l'accord du magazine