guide sur le rôle d`auxiliaire des sociétés nationales de la croix
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GUIDE SUR LE RÔLE D’AUXILIAIRE DES SOCIÉTÉS NATIONALES DE LA CROIX-ROUGE ET DU CROISSANT-ROUGE – EUROPE www.ifrc.org Sauver des vies, changer les mentalités. La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Fédération internationale) est le plus vaste réseau humanitaire de volontaires au monde. Chaque année, avec ses 189 Sociétés nationales membres dans le monde, elle agit en faveur de 97 millions de personnes par le biais de services et de programmes de développement à long terme, ainsi que de 85 millions de personnes, à travers des opérations d’urgence en cas de catastrophe et de relèvement précoce. Elle œuvre avant, pendant et après les catastrophes et les urgences sanitaires pour répondre aux besoins et améliorer les conditions d’existence des personnes vulnérables. Elle le fait de façon impartiale, sans distinction fondée sur la nationalité, la race, le genre, les croyances religieuses, la classe sociale ou les opinions politiques. La Fédération internationale et les Sociétés nationales tiennent leur force de leur réseau de volontaires, du savoir-faire acquis dans les communautés, de leur indépendance et de leur neutralité. Elles s’emploient à améliorer les normes humanitaires, en tant que partenaires du développement et en intervenant en cas de catastrophe. Elles persuadent les décideurs d’agir en toutes circonstances dans l’intérêt des personnes vulnérables. Ce faisant, elles rendent les communautés saines et sûres, réduisent les vulnérabilités, renforcent la résilience et encouragent une culture de paix dans le monde entier. Guidées par la Stratégie 2020 – le plan d’action collectif pour faire face aux défis humanitaires majeurs et du développement de la décennie – la Fédération internationale et les Sociétés nationales sont déterminées à « sauver des vies et changer les mentalités ». © Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Genève, 2015 Toutes les parties de cette publication peuvent être citées, copiées, traduites dans d’autres langues ou adaptées aux besoins locaux sans un accord préalable de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, à condition de citer clairement la source. Toute demande de reproduction commerciale doit être adressée directement au Secrétariat de la Fédération internationale ([email protected]). Sauf indication contraire, toutes les photos utilisées sont la propriété de la Fédération internationale. Guide sur le rôle d’auxiliaire des Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge – Europe 1294600 11/2015 F 300 GUIDE SUR LE RÔLE D’AUXILIAIRE DES SOCIÉTÉS NATIONALES DE LA CROIX-ROUGE ET DU CROISSANT-ROUGE – EUROPE Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Avant-propos Le rôle d’auxiliaire que les Sociétés nationales jouent auprès des pouvoirs publics dans le domaine humanitaire fournit un cadre essentiel pour établir un dialogue et développer des relations mutuellement bénéfiques. Le présent Guide sur le rôle d’auxiliaire a été conçu pour aider les acteurs humanitaires extérieurs au Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Mouvement), en particulier les pouvoirs publics, à mieux comprendre le rôle d’auxiliaire et les stratégies connexes en vue de renforcer leur partenariat avec les Sociétés nationales. Une relation forte entre une Société nationale de la CroixRouge ou du Croissant-Rouge, en sa qualité d’auxiliaire, et les différentes entités du gouvernement (les pouvoirs publics) peut accroître l’efficacité de l’action humanitaire et des activités de développement. Ce document présente de façon à la fois claire et simple le rôle d’auxiliaire comme un moyen de préciser les rôles et les responsabilités dans le domaine humanitaire dans le respect des Principes fondamentaux du Mouvement. Des exemples pratiques de notre région illustrent la manière dont le rôle d’auxiliaire crée un cadre favorable à un dialogue et des possibilités de partenariat. Il n’existe pas de formule toute faite pour instaurer une collaboration fructueuse, mais le rôle d’auxiliaire 3 offre aux États et à leurs Sociétés nationales respectives d’innombrables possibilités de s’apporter un soutien dans la réalisation de leurs objectifs et de leurs activités dans le domaine humanitaire. Le guide met en évidence des expériences réussies et les enseignements tirés par ceux qui s’attachent à bâtir des Sociétés nationales de la CroixRouge et du Croissant-Rouge fortes, modernes et fiables. Ce guide n’a donc aucune portée prescriptive et vise plutôt à montrer l’étendue des possibilités qu’offre le rôle d’auxiliaire aux fins de la réalisation des objectifs humanitaires et de développement des États et des Sociétés nationales. Nous espérons que ce document servira à renforcer les relations entre les Sociétés nationales et les pouvoirs publics, et qu’il suscitera de nombreux échanges constructifs. La Fédération internationale des Sociétés de la CroixRouge et du Croissant-Rouge, y compris le bureau de la région Europe et les délégations nationales, se tient prête à contribuer à ce dialogue. Anitta UNDERLIN Directrice de la région Europe Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Qu’est-ce qu’une Société nationale de la Croix-Rouge/du Croissant-Rouge ? • Chaque Société nationale est une organisation humanitaire indépendante, impartiale et neutre, dotée d’un statut et d’un rôle uniques qui la distinguent des autres organismes humanitaires. Les Sociétés nationales sont formées de volontaires et d’employés, qui fournissent une large gamme de services, allant des secours en cas de catastrophe aux activités de développement et à l’assistance aux victimes de conflits armés en passant par la formation aux premiers secours et le rétablissement des liens familiaux. Elles apportent une contribution importante aux interventions menées au niveau national en réponse à des défis humanitaires et peuvent compter sur la solidarité du plus grand réseau humanitaire au monde en cas de besoins exceptionnels. • Les Sociétés nationales font partie du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Mouvement), qui regroupe trois composantes : – 189 Sociétés nationales ; –la Fédération internationale des Sociétés de la CroixRouge et du Croissant-Rouge (Fédération internationale) ; et 5 – le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). • Les Sociétés nationales ne sont pas des organisations non gouvernementales, car elles entretiennent un partenariat spécifique et unique avec les pouvoirs publics. Néanmoins, elles ne relèvent pas du gouvernement et doivent en tout temps être à même de fournir leurs services humanitaires aux personnes vulnérables conformément aux Principes fondamentaux. Le rôle d’auxiliaire est l’expression de ce statut particulier et donne à chaque Société nationale la possibilité de travailler en étroite collaboration avec les pouvoirs publics sur les questions humanitaires tout en conservant son indépendance. • Les activités des Sociétés nationales reposent sur les sept Principes fondamentaux du Mouvement. Ces principes et leurs définitions ont été acceptés par les États à la XXe Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et en vertu des Conventions de Genève. Les Sociétés nationales sont tenues de les respecter en tout temps. • Conformément aux Statuts du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, pour être reconnue au sein du Mouvement, une Société nationale 6 > GUIDE SUR LE RÔLE D’AUXILIAIRE – EUROPE doit […] être dûment reconnue par le gouvernement légal de son pays sur la base des Conventions de Genève et de la législation nationale comme société de secours volontaire, auxiliaire des pouvoirs publics dans le domaine humanitaire. Qu’est-ce que le rôle d’auxiliaire et le statut d’auxiliaire ? • Le statut d’auxiliaire a un caractère permanent et constitue l’un des fondements juridiques de toute Société nationale. Il est généralement inclus dans le droit national et il est conféré à toute Société nationale que le gouvernement légal de son pays reconnaît, sur la base des Conventions de Genève de 1949 et de la législation nationale, en tant que société de secours volontaire, auxiliaire des pouvoirs publics dans le domaine humanitaire. Le rôle d’auxiliaire est l’incarnation du statut d’auxiliaire d’une Société nationale, aide à définir les relations entre le gouvernement et la Société nationale, et fournit des occasions d’établir des contacts réguliers à tous les niveaux. En outre, il fait référence à un ensemble d’activités et de responsabilités définies d’un commun accord par le gouvernement et la Société nationale. • La XXXe Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (2007), décrit le rôle d’auxiliaire comme une relation dans laquelle : « […] les pouvoirs publics et les Sociétés nationales en leur qualité d’auxiliaires constituent un partenariat spécifique, entraînant des responsabilités et des avantages réciproques, fondé sur le droit international et le droit interne, dans lequel les pouvoirs publics du pays et la Société nationale conviennent des domaines dans lesquels la Société nationale complète les services humanitaires publics ou s’y substitue […] ». • Les Sociétés nationales ont donc un statut juridique unique : ce sont des organisations privées assumant certaines fonctions publiques reconnues. Le rôle d’auxiliaire peut aider les Sociétés nationales à améliorer la situation des personnes les plus vulnérables et les pouvoirs publics à atteindre leurs objectifs humanitaires et à remplir leur mission d’assistance. • En tant qu’auxiliaires, les Sociétés nationales sont tenues d’étudier sérieusement toute demande que leur font les pouvoirs publics de mener des activités humanitaires dans le cadre de leur mandat. Les entités du gouvernement devraient tirer le meilleur parti des services et des activités qu’offrent les Sociétés natio- Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge nales pour compléter les services sociaux publics et les mécanismes d’intervention en cas de catastrophe. Reconnaissant l’indépendance de la Société nationale, elles doivent s’abstenir de lui demander de mener des activités qui sont en conflit avec les Principes fondamentaux ou avec les Statuts du Mouvement. Les États, eux-mêmes, ont affirmé l’obligation qu’ont les Sociétés nationales de respecter ces principes. • L’indépendance, telle qu’elle est définie dans les Principes fondamentaux, signifie que les Sociétés nationales, tout en étant les auxiliaires des pouvoirs publics dans le domaine humanitaire et soumises aux lois nationales, doivent toujours préserver leur autonomie de façon à pouvoir agir en tout temps conformément aux principes du Mouvement. L’indépendance est un atout précieux, qui permet aux Sociétés nationales d’atteindre les communautés vulnérables et de gagner leur confiance. Le fait de favoriser l’autonomie de la Société nationale aide les pouvoirs publics à veiller à ce qu’une assistance humanitaire plus efficace puisse être assurée aux personnes les plus vulnérables. • Le statut d’auxiliaire est des plus utiles quand il est défini clairement. La Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a donc appelé les 7 Sociétés nationales et les pouvoirs publics à tous les niveaux de leurs pays respectifs à rechercher et à promouvoir des partenariats équilibrés, dans lesquels les responsabilités sont claires et réciproques. D’où vient le rôle d’auxiliaire ? Ce rôle remonte à la fondation du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge au XIXe siècle. Les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont été créées pour apporter une assistance médicale aux blessés au combat, à l’appui des services sanitaires militaires de leur pays. Aujourd’hui, les Sociétés nationales sont reconnues comme auxiliaires des pouvoirs publics dans le domaine humanitaire en temps de guerre et de paix. Des résolutions adoptées ultérieurement par la Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, à l’élaboration desquelles les États ont participé, ont décrit plus en détail le statut d’auxiliaire, défini ses caractéristiques et affirmé le rôle des pouvoirs publics de soutenir leur Société nationale. 8 > GUIDE SUR LE RÔLE D’AUXILIAIRE – EUROPE Comment le rôle d’auxiliaire peut-il aider à atteindre des objectifs et à respecter les obligations dans le domaine humanitaire ? • Conformément à la résolution 46/182 de l’Assemblée générale des Nations Unies, c’est à chaque État qu’il incombe au premier chef de prendre soin des victimes de catastrophes naturelles et autres situations d’urgence se produisant sur son territoire, en assumant l’initiative, l’organisation, la coordination et la mise en œuvre de l’aide humanitaire. • En tant qu’auxiliaires des pouvoirs publics dans le domaine humanitaire, les Sociétés nationales peuvent être des partenaires précieux des pouvoirs publics, en les aidant à remplir leurs obligations humanitaires et à atteindre leurs objectifs humanitaires et de développement. Étant donné que les Sociétés nationales, par le biais de leur effectif de personnel et de leur base de volontaires, répondent aux besoins des populations vulnérables sur le territoire national et contribuent au renforcement de la résilience des communautés, elles ont des objectifs similaires à ceux définis dans les plans nationaux de gestion des catastrophes ou de développement. Les Sociétés nationales peuvent donc apporter une contribution précieuse à l’élaboration de tels plans, ce qui crée des possibilités de coordination et de soutien mutuel. • Les Sociétés nationales sont en mesure de compléter les activités humanitaires des États. Elles jouent un rôle important au niveau communautaire en mettant en place des fonctions dans des domaines clés tels que la santé et la gestion des catastrophes, qui peuvent apporter un soutien précieux aux autorités publiques dans les situations d’urgence où les mécanismes d’adaptation normaux sont dépassés, ainsi que dans la réalisation des objectifs de développement durable. Elles peuvent œuvrer dans des zones plus difficiles d’accès pour d’autres. En outre, elles bénéficient des compétences de leurs Sociétés nationales sœurs dans le monde ainsi que du soutien de la Fédération internationale et du CICR. La mesure dans laquelle une Société nationale peut soutenir la réalisation des objectifs humanitaires et de développement des pouvoirs publics dépend largement de ses capacités en tant qu’organisation. C’est pourquoi, dans le cadre du partenariat qu’ils ont noué avec leur Société nationale, les pouvoirs publics assument un rôle important en s’attachant à promouvoir et à appuyer le renforcement des capacités de la Société nationale d’agir en tant qu’organisation humanitaire forte et efficace. Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge La collaboration des Sociétés nationales avec les pouvoirs publics • Les Sociétés nationales participent à un large éventail de programmes et d’activités humanitaires et de développement qui sont adaptés aux besoins et aux contextes spécifiques du pays où elles opèrent. En tant qu’auxiliaires des pouvoirs publics dans le domaine humanitaire, elles peuvent mener ces activités en accord et en coordination avec les pouvoirs publics tout en préservant leur indépendance. • Les Sociétés nationales peuvent couvrir une gamme étendue de domaines tels que la prévention et l’intervention en cas de catastrophe, la réduction des risques de catastrophe, la santé (notamment les services de sang et d’ambulances), la sécurité alimentaire, le logement, la promotion et la diffusion du droit international humanitaire (DIH), le soutien à l’élaboration d’un cadre juridique efficace applicable aux situations de catastrophe, les services de recherches et la protection de l’emblème, entre autres. • Étant issus des communautés qu’ils servent et fermement ancrés au niveau local, les Sociétés nationales et leurs volontaires aident les populations à se préparer à 9 des situations d’urgence imprévues, quoique prévisibles, qui menacent la vie et la sécurité, et constituent souvent le dernier recours pour les personnes qui vivent en marge de la société ou qui sont marginalisées et isolées. • Quelques exemples sont donnés ci-après de la façon dont des Sociétés nationales et les pouvoirs publics concernés sont convenus de collaborer, de se coordonner et de se soutenir mutuellement. Une fois encore, les formes de coopération les plus pertinentes entre une Société nationale et les pouvoirs publics dépendent en grande partie du contexte national. Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Croix-Rouge autrichienne : éducation humanitaire Une loi révisée relative à la Croix-Rouge autrichienne est entrée en vigueur en 2008. Entre autres fonctions, elle reconnaît et définit spécifiquement le rôle d’auxiliaire que joue la Société nationale dans le domaine de l’éducation humanitaire, lequel consiste à diffuser et à promouvoir les idées du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ainsi que l’esprit et le contenu des Conventions de Genève auprès des enfants et des jeunes dans les contextes pédagogiques de type scolaire et extra-scolaire. Les programmes et les services liés à l’éducation humanitaire s’inscrivent dans le cadre de la coopération entre la Croix-Rouge Jeunesse autrichienne et le ministère fédéral de l’Éducation et des Femmes, et appuient les objectifs pédagogiques nationaux en Autriche. Le texte de loi fait également référence à la mobilisation du personnel enseignant dans les écoles et les universités ainsi que des membres des commissions scolaires fédérales au sein du réseau organisationnel et humanitaire de volontaires et d’employés. 11 Géorgie : intervention d’urgence Compte tenu de son expérience en matière d’intervention d’urgence et de sa contribution active récente dans ce domaine, la Société de la Croix-Rouge de Géorgie assume des tâches spécifiques dans le cadre du plan national d’intervention d’urgence. En vertu du décret présidentiel n° 415, adopté le 26 août 2008, la Société nationale est chargée d’apporter un soutien aux institutions de l’État en assurant des services de sauvetage, en menant des activités de premiers secours et en fournissant de l’eau et de la nourriture aux sinistrés ; elle coordonne les activités des organisations non gouvernementales dans les situations d’urgence survenant dans le pays. En outre, elle a signé un protocole d’accord avec le département de gestion des situations d’urgence du ministère de l’Intérieur. 12 > GUIDE SUR LE RÔLE D’AUXILIAIRE – EUROPE Russie : accord de coopération La Croix-Rouge de la Fédération de Russie a engagé un processus de révision de ses statuts et d’évaluation de son partenariat avec le gouvernement en vue de renforcer ses capacités opérationnelles. Dans ce contexte, la Société nationale et l’organisme public chargé de la préparation aux situations d’urgence et des opérations de secours (EMERCOM) ont signé en 2011, au terme de négociations approfondies, un nouvel accord de coopération. L’une des dispositions les plus importantes de cet accord porte sur la mise en place de mécanismes de coopération au niveau des régions et des sections locales. Depuis la signature de l’accord, plus de 25 sections régionales de la Croix-Rouge de la Fédération de Russie ont conclu des conventions similaires qui couvrent les efforts conjoints de préparation aux situations d’urgence et d’intervention en cas de catastrophe. Ces partenariats s’appuient sur la coopération étroite qui existe déjà au niveau régional entre les sections de la Croix-Rouge et EMERCOM. L’organisme public fournit également un soutien indispensable, notam- ment en mettant à la disposition de la Croix-Rouge des entrepôts pour stocker des articles de secours dans les zones exposées aux catastrophes, ce qui facilite une intervention rapide de la Société nationale en cas d’urgence. La publication régulière des appels aux dons lancés par la Société nationale sur le site Internet d’EMERCOM et ceux d’autorités locales a permis de collecter 40 millions de francs suisses ces deux dernières années et plus de 500 tonnes de dons en nature que les autorités ont affectés aux interventions en cas de catastrophe. Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Italie : migration La fourniture d’une aide sociale et médicale aux réfugiés ainsi qu’aux migrants et aux personnes déplacées figure parmi les tâches institutionnelles définies par les statuts de la Croix-Rouge italienne. En 2006, le département des Libertés civiles et de l’Immigration, rattaché au ministère de l’Intérieur italien, a lancé le projet Praesidium en signant des accords de partenariats individuels, notamment avec la Croix-Rouge italienne. Le projet vise à améliorer l’assistance apportée aux migrants en situation irrégulière qui n’ont pas de moyens de subsistance, en favorisant la collaboration dans le cadre des procédures juridiques et de la fourniture des soins sanitaires d’urgence. En outre, la Croix-Rouge italienne a participé à des activités centrées sur l’information, l’éducation, la prévention des risques sanitaires et le soutien psychologique des populations migrantes. Les agents et ceux qui s’occupent de l’accueil des migrants reçoivent également un soutien psychologique et des informations sanitaires en vue d’améliorer la prise en charge des migrants et l’assistance qui leur est fournie. 13 Irlande : programme communautaire de soins et de premiers secours en milieu carcéral Un partenariat entre le service pénitentiaire d’Irlande et la Croix-Rouge irlandaise vise à améliorer l’accès aux services de santé et la qualité des soins fournis à la prison de Wheatfield, afin d’encourager l’activité et l’autonomisation de la communauté carcérale. Les détenus qui se sont portés volontaires pour devenir membres de la CroixRouge irlandaise ont suivi un cours intensif et une fois dûment qualifiés, ont pu mener des actions de sensibilisation à la santé auprès des autres prisonniers. Le programme donnant de bons résultats, il a été instauré dans dix prisons en 2013. Fin 2014, il avait été adopté dans les quatorze prisons que compte l’Irlande (tant les prisons pour hommes que les prisons pour femmes). Ce programme a transformé la culture carcérale, réduit la violence et amélioré le bien-être physique et psychologique des détenus. Le résultat a été une réduction du nombre de blessures et des coûts sanitaires des prisons. 14 > GUIDE SUR LE RÔLE D’AUXILIAIRE – EUROPE Soutenir les Sociétés nationales • Comme indiqué précédemment, le rôle d’auxiliaire ne signifie pas nécessairement qu’une Société nationale sera en mesure de soutenir les objectifs humanitaires et de développement des pouvoirs publics à tous les niveaux. Pour être efficace et performante, une Société nationale doit disposer de capacités suffisantes pour mener des programmes et des activités. Les pouvoirs publics peuvent jouer un rôle important pour assurer le développement et la pérennité d’une Société nationale forte et indépendante, qui peut à son tour leur apporter de nombreux avantages. • Les pouvoirs publics peuvent soutenir la Société nationale de multiples façons. Par exemple, il peut être mutuellement bénéfique d’investir dans l’échange de compétences et de connaissances. Il en va de même pour les efforts conjoints de coordination, tant dans le cadre des activités que de la planification. Les pouvoirs publics et la Société nationale pourront tous deux acquérir une plus grande expérience et renforcer leurs compétences au bénéfice des plus vulnérables. • Si l’objectif principal de la relation d’auxiliaire n’est pas la collecte de fonds, les ressources ont une incidence considérable sur la capacité de la Société nationale de mener des activités humanitaires et d’aider les pouvoirs publics à atteindre leurs objectifs humanitaires et à respecter leurs obligations en la matière. Par le biais de plusieurs résolutions adoptées par la Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, les États ont confirmé le rôle de soutien qu’ils jouent auprès des Sociétés nationales de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge, notamment à l’égard de la fourniture de ressources. • Les pouvoirs publics peuvent contribuer de multiples façons aux réalisations de la Société nationale de leur pays. Pour ne citer que quelques exemples, ils peuvent : • apporter des contributions directes – Contributions directes annuelles (couvrant les coûts liés à la mise en œuvre de programmes ou aux activités essentielles) – Rémunération de services fournis • apporter des contributions indirectes –Exemptions de taxes et déductions fiscales (notamment dédouanement, cadeaux et legs) – Incitations fiscales pour les donateurs Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge – Contributions en nature (locaux, terres, etc.) – Régimes spéciaux (à savoir taux préférentiels sur les télécommunications, impôts ou droits perçus pour le compte de la Société nationale, etc.) – Autorisations d’exercer des activités lucratives (magasins caritatifs, cours de premiers secours payants, services d’approvisionnement en sang, etc.) • créer un environnement propice – Création ou adaptation de politiques et de lois visant à faciliter l’action humanitaire des Sociétés nationales, par exemple dans le domaine du volontariat. –Facilitation de l’accès aux personnes démunies et protection de l’espace humanitaire. Élaborer des plans, des politiques et des lois dans le domaine humanitaire • Les Sociétés nationales peuvent être une ressource précieuse non seulement dans les situations de catastrophe, mais aussi bien avant leur survenue. Un certain nombre de Sociétés nationales participent aux travaux de groupes ou de comités nationaux de planification dans les domaines de la préparation aux catastrophes, 15 de la réduction et de la gestion des risques, ainsi que du développement. Leur participation peut aider à garantir que les mécanismes nationaux de planification se concentrent sur les besoins humanitaires pertinents et tiennent compte des besoins des populations vulnérables au niveau des communautés. • Le fait d’intégrer une Société nationale dans les comités et les groupes de planification peut être aussi un moyen de garantir des contacts réguliers et étroits entre la Société nationale et les pouvoirs publics concernés au niveau national ou local. • Comme les États l’ont accepté à la Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, les Sociétés nationales peuvent également soutenir les États en les conseillant dans le cadre de l’évaluation et du renforcement de leurs lois, politiques et réglementations relatives aux catastrophes. Garantir la pertinence et l’efficacité du rôle d’auxiliaire • Outre qu’il constitue une caractéristique des Sociétés nationales, le rôle d’auxiliaire impose d’instaurer un dialogue sur les responsabilités et les rôles. Dans ce contexte, 16 > GUIDE SUR LE RÔLE D’AUXILIAIRE – EUROPE les pouvoirs publics et la Société nationale veilleront à ce que les modalités du rôle d’auxiliaire reflètent les besoins et les priorités de chaque partie, et s’y adaptent. Un dialogue suivi sur les questions humanitaires est primordial pour faire en sorte que le rôle d’auxiliaire remplisse les objectifs définis et réponde au mieux aux besoins des pouvoirs publics et de la Société nationale. • Un examen périodique de l’état des relations entre les pouvoirs publics et la Société nationale dans le cadre du rôle d’auxiliaire peut être l’occasion de maintenir des contacts réguliers et appropriés, de renforcer les partenariats établis ainsi que de garantir la transparence et la redevabilité. • Les pouvoirs publics peuvent aider à identifier les instances dans lesquelles la Société nationale pourrait apporter une valeur ajoutée. La Société nationale peut, pour sa part, inviter les pouvoirs publics à participer aux réunions de son conseil de direction et à ses réunions stratégiques. • Les pouvoirs publics et la Société nationale peuvent se référer aux résolutions et aux engagements conjoints, que les deux parties ont adoptés à la Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Ces ré- solutions peuvent être une entrée en matière utile pour discuter de la manière dont chaque partie peut contribuer à leur mise en œuvre et de la mesure dans laquelle elles s’appliquent à l’action humanitaire déjà menée par chaque partie, conjointement ou individuellement. • Tout comme la Société nationale peut aider les pouvoirs publics à répondre aux besoins humanitaires, les pouvoirs publics peuvent contribuer à garantir un environnement propice à l’action de la Société nationale et soutenir le renforcement de ses capacités. Ils peuvent également exprimer leur soutien à la Société nationale en tant que partenaire privilégié des organisations nationales, partenaire opérationnel de premier plan pour les partenaires multilatéraux, etc., s’il y a lieu. En conclusion, un rôle d’auxiliaire fort peut profiter à la fois aux pouvoirs publics et aux Sociétés nationales dans les efforts qu’ils déploient pour apporter un soutien aux communautés vulnérables en temps de crise et atteindre les objectifs de développement. Les pouvoirs publics sont encouragés à travailler en étroite collaboration avec les Sociétés nationales par le biais d’un dialogue continu afin que la meilleure assistance humanitaire possible puisse être fournie aux personnes en détresse. LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DU MOUVEMENT INTERNATIONAL DE LA CROIX-ROUGE ET DU CROISSANTROUGE Humanité Né du souci de porter secours sans discrimination aux blessés des champs de bataille, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, sous son aspect international et national, s’efforce de prévenir et d’alléger en toutes circonstances les souffrances des hommes. Il tend à protéger la vie et la santé ainsi qu’à faire respecter la personne humaine. Il favorise la compréhension mutuelle, l’amitié, la coopération et une paix durable entre tous les peuples. Impartialité Il ne fait aucune distinction de nationalité, de race, de religion, de condition sociale et d’appartenance politique. Il s’applique seulement à secourir les individus à la mesure de leur souffrance et à subvenir par priorité aux détresses les plus urgentes. Neutralité Afin de garder la confiance de tous, le Mouvement s’abstient de prendre part aux hostilités et, en tout temps, aux controverses d’ordre politique, racial, religieux et idéologique. Indépendance Le Mouvement est indépendant. Auxiliaires des pouvoirs publics dans leurs activités humanitaires et soumises aux lois qui régissent leur pays respectif, les Sociétés nationales doivent pourtant conserver une autonomie qui leur permette d’agir toujours selon les principes du Mouvement. Volontariat Il est un mouvement de secours volontaire et désintéressé. Unité Il ne peut y avoir qu’une seule Société de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge dans un même pays. Elle doit être ouverte à tous et étendre son action humanitaire au territoire entier. Universalité Le Mouvement international de la CroixRouge et du Croissant-Rouge, au sein duquel toutes les Sociétés ont des droits égaux et le devoir de s’entraider, est universel. édération internationale des Sociétés F de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Bureau de la région Europe 13-15 Berkenye street Budapest 1025 Hongrie Téléphone : +36 1 888 4500 Fax : +36 1 336 1516 Courriel : [email protected] www.ifrc.org Sauver des vies, changer les mentalités.