Jazz, les films
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Jazz, les films
La Presse Cinéma, vendredi, 30 juin 2000 Jazz, les films Cassivi, Marc C'est pour ceux qui n'auront pas l'occasion de voir Brad Mehldau ou le grand duo Hancock-Shorter en chair et en os, mais qui tiennent malgré tout mordicus à "vivre l'expérience". Pendant la durée du Festival de jazz, tous les soirs (sauf mardi) jusqu'au 8 juillet, la Cinémathèque québécoise présente Jazz à l'écran, une série de films très portés sur le jazz. De longs métrages aux effluves jazz (ou aux saveurs blues) et des documentaires sur les grands du jazz, Ellington, Parker, Shorter et... Guy Nadon, alias Buddy Poor, notre propre "Roi du drum". Beaucoup de captations de spectacles, des biographies légèrement romancées et des longs métrages comme New Orleans, d'Arthur Lubin, seul rôle offert au cinéma, en 1947, à la grande Billie Holiday, et Paris Blues, de Martin Ritt (1961), avec Louis Armstrong et le trompettiste Paul Newman (le trompettiste, pas le commerçant de sauces à spaghetti). Au coeur de la programmation, le spécialiste français du cinéma jazz, Frank Cassenti - qui sera sur place pendant le FIJM -, propose entre autres dix films tournés l'an dernier au Festival de jazz de Marciac, en compagnie des Roy Hargrove, Wynton Marsalis, Charlie Haden, David Murray, Scott Hamilton, Buddy Guy, Herbie Hancock, Wayne Shorter et Brad Mehldau de ce monde. "Il joue la musique des anges, celle qui ne sort pas des instruments, comme on serait porté à le croire, mais de l'âme, directement", dit Frank Cassenti de sa voix grave et posée à propos de Wayne Shorter, filmé sur le vif en France lors de son spectacle avec Herbie Hancock, dans le documentaire Marciac Sweet. Frank Cassenti, lauréat du Django d'Or de l'Académie française du jazz pour cette série de concerts-portraits, propose de formidables moments en coulisses, pimentés par un Wynton Marsalis qui joue au basket, un Buddy Guy déchaîné de paroles et un Scott Hamilton qui tonne: "Il n'y a que deux sortes de musique, la bonne et la mauvaise". Une programmation qui fera du bien pendant les inévitables heures de pluie du Festival.