JU NO MICHI Magazine

Transcription

JU NO MICHI Magazine
Fédération
Internationale
Autonome
Ju No Michi
JU NO MICHI
∼
Magazine
JU NO MICHI
Magazine
Magazine trimestriel de diffusion interne à la Fédération Internationale Autonome de Ju No Michi, fondé par S. Bourgeon.
TRIMESTRIEL
2005
N° 27
Sommaire ∼
Editorial
3
Interview Monsieur CORREA
(n°5 et fin)
4
Impressions de spectateur
7
BIOGRAPHIE du DTN (suite et fin)
8
LA CEREMONIE DES VŒUX 2005
10
LE MOUVEMENT JUSTE,
SOURCE D’EVOLUTION…
12
REGARD sur les ARTS
MARTIAUX (n°2)
14
Souvenir (et continuité) d’un
entraînement au « Club du
Marais »
16
Ju no michi no kotoba
18
Essai sur Jigoro Kano fondateur
du Judo
20
Agenda
23
1 – Ju No Michi Magazine
KOKOROZASHI
Le but de la vie dans l’intelligence
du cœur et de la volonté
Seiryoku Saizen Katsuyo
Le meilleur emploi de l’énergie
(lire de droite à gauche)
Les 5 signes verticaux à gauche sont :
Shinkosai
Nom de Plume de J. Kano
(les 3 premiers signes)
Kano Jigoro Hitsu
Ecrit par J. K.
(les 4 et 5e signes)
2 – Ju No Michi Magazine
numéro
27
Editorial ~
L
‘équipe du Ju No Michi magazine vous souhaite une
bonne fin de saison et un bon stage d’été.
Pour que la revue puisse continuer à paraître il est indispensable de nous
envoyer des articles, nul besoin d’être littéraire, la passion du Ju No Michi
suffit.
Bonne lecture.
La rédaction.
Contacts – Abonnements
JU NO MICHI Magazine
2 Hent Krech Nevez - Servel
22 300 Lannion
e-mail : [email protected]
3 – Ju No Michi Magazine
Interview ~
Mai 1989 – Etrépagny
Interview Monsieur CORREA (n°5 et fin)
Monsieur WRONA. : Je crois que c'était important de vous poser cette
question car très souvent on peut constater chez les pratiquants une
importance exagérée à la dernière phase, c'est à dire à la projection ellemême au détriment de toute la préparation qui est escamotée.
Monsieur CORREA. : C'est vrai mais il existe aussi l'accélération de l'action
dans la projection. Parce que lorsque vous commencer à penser, si vous
prenez ça comme trois phases ou comme trois temps, si vous commencez à
penser, vous partez de l'état d'immobilité. Par exemple lorsque dans le
déplacement du Nage no kata dans le premier temps lorsque uké vient
attaquer et que tori esquive, c'est le premier temps, uké vient pour saisir tori,
mais l'idée de saisir c'est l'idée de l'attaque. Il tient le kimono pour attaquer
et dans le même temps, qui constitue le premier pas et le premier temps, tori
absorbe cette attaque. C'est à dire qu'il a senti l'attaque de uké, il a pensé
aussi à la contre attaque qu'il allait faire et il absorbe l'action de uké dans le
même temps. Cela correspond à une esquive et au début d'un contrôle, et
au début de la mobilité. Dans son deuxième pas il a assuré donc il a pris
l'action de uké et il commence à l'utiliser dans le deuxième pas, il accentue
le déséquilibre qu'il a provoqué, ou la mobilité qu'il a provoqué par son
esquive et par son contrôle, il l'accentue pour l'accélérer comme quelque
chose qui se met en mouvement à partir d'une immobilité, va tout
doucement en se mobilisant pour arriver à une certaine énergie, à la fin doit
s'accélérer. Donc l'accélération commence déjà à la deuxième phase, à la
première phase il y a une esquive, une absorption de l'action d'uké, dans un
deuxième temps il y a l'utilisation de cette action et en même temps le
commencement de la projection et dans le dernier temps il y a toute l'action
du corps dans la projection et c'est forcément une accélération, c'est pour ça
que le rythme n'est pas le même mais ce n'est pas toujours visible parce que
les gens coupent les trois phases en trois actions différentes alors que ça
n'en est qu'une qui se prolonge. Lorsque vous faites une projection à partir
de rien, et ça dure une fraction de seconde, il y a quand même ces trois
phases que vous devez retrouver.
4 – Ju No Michi Magazine
M. W. : Je vous poserais une dernière question en ce qui concerne le Nage
no kata il semblerait que Maître Kano ait accordé une grande importance au
Sutemi en ayant mis deux séries sur cinq pour ces techniques, qu'en
pensez-vous ?
M. C. : Ca n'est pas de mon fait de critiquer Maître Kano et ça ne me
viendrait pas à l'idée de la faire, mais j'ai quand même été surpris que dans
le Nage no kata il y ait des mouvements de bras ou épaules, des
mouvements de hanche, des mouvements de jambe, tous avant et aucune
projection arrière, par exemple j'aurai très bien vu en plus des cinq séries,
une série de projection arrière comme 0 soto gari comme Ko soto gaké, ce
n'est pas une critique mais cela m'a surpris. Par ailleurs qu'il ait mis deux
séries de sutémi car il y a le sutémi de face et le sutémi de côté, c'est ça qui
fait la différence, et je crois que ce n'est pas superflu parce que dans les
autres techniques c'est de face et de côté. Mais dans les sutémis c'est
quand même très net, c’est que sur place le corps est de côté par rapport à
uké pour le projeter, donc ce n'est pas surprenant qu'il y ait deux séries de
sutémis, par contre c'est surprenant qu'il n'y ait pas une série de projections
sur l'arrière.
M. W. : Si vous aviez à choisir un autre kata pour son importance lequel
serait pour vous celui qui viendrait en second ?
M. C. : C'est difficile de répondre à cela car tous ont un but, une raison d'être
différente. Si vous me demandez mon opinion personnelle, je pense que le
kata qui m'a le plus apporté, en dehors du Nagé no kata, pour la pratique du
judo, c'est le Koshiki no kata. Il est assez peu connu et commence à être
pratiquer maintenant, mais il a énormément de défense dans la forme
d'utilisation de l'attaque de uké pour tori et vice-versa. II me vient à l'esprit
qu’en fin de compte tous les katas ont quelque chose de commun, qui ne
saute pas forcément à l'esprit parce qu'on s'attache trop aux détails et pas
assez au fond. Mais ils ont tous quelque chose de commun qui est l'essence
même du judo, c'est à dire accepter l'action de l'autre pour la transformer,
mais ne pas s'opposer, c'est très subtil, mais dans le Nage no kata dans le
koshiki no kata, dans le juno kata dans tous les katas on retrouve cette
même forme, l'utilisation de l'action de l'autre, à tel point que c'est plus
visible dans certains katas que dans d'autres. Par exemple dans le Juno
kata, si on prend la peine de bien l'analyser, de bien l'exécuter, de bien le
sentir, il y a une action de uké qui est une action d'attaque, qui est
transformée par tori qui est ensuite retransformée par uké puis par tori et
l'action de l'un est épousée par l'action de l'autre quand une action arrive à
temps de la part d'un des participants l'autre le prends à son compte et c'est
beaucoup plus visible dans le juno kata. C'est aussi visible dans un kata qui
n'est pas le fait de Kano, je ne sais pas de qui il est, c'est le go no sen kata,
il a été enseigne en France par Monsieur Kawashi, il n'a pas été crée par
5 – Ju No Michi Magazine
Monsieur Kano, par contre Monsieur Kano a sûrement crée un exercice de
contre prise, mais qui n'a pas le nom du go no sen et dans celui-ci il y a une
forme go no sen, qui reflète bien ces actions de tori eu de uké qui se
confondent, il y a une attaque de uké qui est immédiatement transformée
par tori pour projeter uké, pas en opposition mais en allant dans le même
sens que lui et ça c'est quelque chose que vous retrouvez même dans le
Nage no kata.
Tout à l’heure je vous parlais des trois phases qui correspondent aux trois
pas, et bien c'est un peu cela dans un premier temps. Il y a uké qui a
l'intention d'attaquer et déjà Tori à l'intention on de prendre l'action de uké
pour s'en servir contre lui il la prend et la transforme et uké est pris dans son
propre piège et ne peut faire autrement que de suivre, cela c'est l'essence
même du judo c'est à dire la non-opposition.
M. W. : On en revient, en fait, au point de départ et donc vous avez
parfaitement illustre la loi de cause à effet, d’action et de réaction, ça a été
l’objet de notre précédent entretien.
Sigismond WRONA
6 – Ju No Michi Magazine
Stage ~
Impressions de spectateur
Le samedi 8 janvier 2005 la Fédération Internationale Autonome de JU NO
MICHI m’a inivité avec de nombreux et prestigieux anciens de la FNJT
(Fédération Nationale de Judo Traditionel crée en 1957) et du CNCN
(Collège National des Ceintures Noires crée le 06/11/1947) à l’annuelle
cérémonie des vœux à Andresy. Le gala IGOR CORREA devait clore cette
cérémonie avec un test Randori groupant de nombreuses ceintures noires.
Jusqu’à son décès monsieur Corréa a toujours présidé cette réunion de JU
NO MICHI. Après la présentation au public des membres des différents
comités de la FIAJ (chose indispensable pour connaître les taches de
chacun au sein de la fédération). KOSHIKI NO KATA a ensuite été un
exemple de la qualité des connaissances de nos hauts gradés. Puis NAGE
NO KATA a été présenté par 4 jeunes ceintures noires. Le rythme de ces
katas simultanés fut parfait. Le public s’est rendu compte de l’importance
des katas en JU NO MICHI et le silence imposant pendant ces prestations a
montré l’intérêt de tous : combattants et spectateurs .Puis sont venus les
randoris par poules de 5, avec comme critères : 1 minute de combat conclu
par un point. Elimination directe sans décisions… ces conditions m’ont
replongé 50 ans en arrière. C’était les conditions de passage de grade pour
la ceinture noire que j’ai obtenu en 1959 au Judo Club de France, boulevard
Auguste Blanque à Paris sous la direction de Maître KAWASHI alors 6 dan :
fondateur du judo en France. La qualité du judo pratiqué par ces jeunes
ceintures noires a enthousiasmé les spectateurs.
Des points nombreux obtenus avec les techniques de jambe, de hanche,
d’épaule, de bras avec aussi un excellent suivi au sol ou immobilisations,
clés de bras et étranglements nous ont changé du judo figé et statique trop
souvent vu à la télévision : un vrai régal. Le vieux judoka que je suis a été
heureux de voir OKURI ASHI BARAI conclu par IPPON et 2 tentatives
d’HIDORI KO SOTO GAKE au quelles il ne manque qu’un peu d’amplitude
pour se concrétiser en IPPON. Le gagnant de ces rencontres a été invité au
prochain stage national à titre d’encouragement. Cette façon de travailler
m’a reporté au entraînements du Judo Club Saint Louis ou nous pratiquions
cette forme de travail sous la direction de notre maître à tous : M. CORREA
Ce stage réussi s’est terminé par le traditionnel « pot de l’amitié ». Une très
belle journée dédiée au judo originel du Maître KANO.
Bravo à tous et meilleurs voeux.
Jean CODOGNOLA
7 – Ju No Michi Magazine
Témoignage ~
BIOGRAPHIE du DTN et Professeur du Dojo
club d’Evreux (suite et fin)
A partir des années 1960-61 Christian fût également professeur au Ministère
ème
de l'air Place Ballard à Paris dans le 15
jusqu'à la fin de 1961 pour cause
de départ au service en Algérie, à la fin de ses études en chimie ou de
nouveau Raymond LELAIT va le remplacer.
Arrivé à Alger comme fusillier de l'air, Christian tient en même temps la salle
de Judo de maison blanche. En 1962 il est finaliste des championnats
militaires en catégorie moins de 61 Kilos (catégories de poids obligent) et en
1963 il est classé premier à REGGAN au mois de Juin par une chaleur pas
possible.
Libéré de ses obligations militaires Christian retrouve son club au ministère
de l'air ou il a la joie de recevoir l'équipe Nationale de Corée.
Il est alors intégré à l'équipe Espoir du collège National des Ceintures Noires
mais hélas, une rupture des ligaments croisés du genou droit mettra fin à sa
carrière de compétiteur dès sa première rencontre au gymnase du Boulay
Montreuil.
Son plus grand souvenir de Judo restera d'avoir marqué un ippon sur un
champion du monde Japonais Mr MATSUDA sur Ashi guruma et ceci se
déroulait à Besançon. Mr Matsuda remontait une ligne d'une vingtaine de
ceintures noires et plus ils étaient gros et plus cela allait vite et Christian fut
le seul à le mettre en difficulté. Le Ippon de Christian sur Matsuda ayant été
marqué sur la ligne ne fut pas compté et là il fut embarqué sur Uchi-mata
avec l'impression d'être aspiré et projeté par un courant d'air.
Par la suite Christian enseigne au club de CSMAE d'Aubergenville et à
l'école des sports à coté de Flins.
C'est dans les années 79-80 que Christian arrive dans l'Eure ou il enseigne
à l'AOI d'Ivry la Bataille et à la Jeanne d'Arc d' Evreux, avant de créer le
DOJO National ou nous le connaissons maintenant retraité et professeur
bénévole.
8 – Ju No Michi Magazine
Au DOJO CLUB d' Evreux les élèves sont de très bons amis et Christian y
maintient une excellente ambiance comme il a connu dans les clubs ou il a
commencé et en particulier dans l'Ile St Louis à Paris.
Cette évocation du parcours de Christian DEMARRE ne serait pas complète
si l'on ne parlait pas de son engagement dans le JUNOMICHI et les valeurs
que celui-ci véhicule.
D'abord secrétaire Général de la FFAJ pendant de longues années, puis
Président de la Fédération il démissionnera de cette fonction pour prendre
en main la direction technique de la FIAJ après le décès de Maître Igor
CORREA. Assisté par Werner KNOLL Christian incarne aujourd'hui la FIAJ,
le JU NO MICHI et il est le garant du maintient et du développement de
notre art avec l'appui du conseil Supérieur d'éthique et de surveillance du JU
NO MICHI anciennement appelé Commission Technique. Il travaille
actuellement avec l'aide des membres du bureau directeur de la fédération,
au développement de la FIAJ , on lui doit notamment la création de la
plaquette de la FIAJ, la refonte totale du mémento et en ce moment un
important travail de transformation et d'adaptation de nos statuts pour les
rendre conformes à la nouvelle vocation Internationale de notre fédération.
Pour terminer j'ajouterais que Christian DEMARRE, par ses relations dans le
monde du JUDO, notamment avec l'OPJ et le syndicat des professeurs,
cherche à réunir les énergies de toutes celles et ceux qui refusent le JUDO
officiel actuel.
Christian Demarre est Professeur diplômé d'état N° 1691 en 1969
Professeur diplômé Fédéral N° 1
Médaillé de la Jeunesse et sports
Médaillé de la ville d' Evreux par l'OMS
Et il a également pratiqué assidûment le
KENDO pendant 5 ans.
Voilà rapidement brossée la carrière d'un homme que nous aimons tous
pour ses qualités, ses compétences et elles sont nombreuses et enfin pour
sa gentillesse et je regrette d'oublier toutes les anecdotes que je ne connais
pas le concernant et qui auraient méritées d'être citées.
Sigismond WRONA
Rapporteur du comité de rédaction
9 – Ju No Michi Magazine
Stage ~
LA CEREMONIE DES VŒUX 2005
HOMMAGE A MONSIEUR CORREA
Comme tous les ans, nous nous sommes retrouvés les samedi 8 et
dimanche 9 janvier, au Club de Sylvain LEROY à Andrésy, pour le stage de
la cérémonie des vœux (merci à Sylvain et à toute son équipe pour
l’organisation de ce stage).
Depuis l’année dernière, ce stage est particulièrement important car il
regroupe désormais la cérémonie des Vœux, l’Assemblée Générale et un
hommage à Mr CORREA, sous la forme d’une rencontre ceintures noires et
la présentation de Katas.
Nous étions évidemment nombreux comme tous les ans, mais il est
indispensable que chaque ceinture noire comprenne que ce moment est
particulièrement important dans notre année de pratique et, qu’en
conséquence, tout le monde s’efforce d’être présent.
Le moment de pratique s’est déroulé sous la direction de Werner KNOLL,
notre directeur technique national adjoint, qui s’est efforcé de nous inculquer
les secrets de ASHI GURUMA mais surtout les principes du JU NO MICHI.
L’Assemblée Générale a vu une modification importante de l’organisation de
notre fédération, en donnant plus d’importance dans ses statuts à la
Commission Technique qui prend le nom de Comité Supérieur d’Ethique.
Le samedi après-midi, la rencontre ceintures noires a été l’occasion de
présenter les pratiquants qui oeuvrent pour le développement du JU NO
MICHI. N’oublions pas cependant que chaque ceinture noire est
responsable de ce développement. La rencontre ceintures noires a été
ponctuée par la présentation du NAGE NO KATA et du KOSHIKI NO KATA.
Ce dernier a été démontré par Christian DEMARRE notre directeur
technique national et Sigismond WRONA notre président. Mathias LEROUX
du Judo-Club du Marais a remporté la rencontre en réalisant de splendides
projections qui devraient inspirer notre pratique.
10 – Ju No Michi Magazine
Cette rencontre est un moment particulier pour rendre hommage à Monsieur
CORREA qui continue à animer notre étude par l’intermédiaire de tous ceux
qui ont reçu son enseignement, mais aussi de tous ceux qui pratiquent pour
s’améliorer dans le respect des principes du JU NO MICHI.
Des « anciens » nous ont fait l’honneur d’assister à cette rencontre. Au
risque d’oublier quelques noms, je cite Marie-Charles, la fille de Monsieur
CORREA, Alain BOUYEURE, son mari, Monsieur MENOU, ancien président
de l’OPJ, Monsieur CODOGNOLA , Monsieur GIRON, secrétaire de l’OPJ,
Monsieur Louis RONELLEAU, directeur du cercle pédagogique des Arts
Martiaux. Merci à tous pour leur présence.
En fin d’après-midi, une flûte (des flûtes) de champagne (merci à Jacques
ELLNER notre grand JU NO MICHI KA viticulteur, toujours aussi discret) et
la galette ont réuni tout le monde pour rappeler que le JU NO MICHI a pour
objectif de créer de l’amitié.
Dimanche, le « rideau » est retombé sur ce stage bien rempli (j’ai oublié
sans doute beaucoup de choses, tant pis, il fallait être présent) et chacun est
reparti vers son club, chargé, j’espère, d’énergie pour une année d’étude du
JU NO MICHI.
Donc, à très bientôt, sur le tatami.
Amicalement,
Michel LUGUERN
11 – Ju No Michi Magazine
Article ~
LE MOUVEMENT JUSTE, SOURCE
D’EVOLUTION…
« L’Art Martial » :
Martial venant de Mars, l’action.
Pratiquants de Judo, nous avons choisi la voie de la communication et de
l’initiation par le corps, nous avons besoin de sentir pour comprendre, de
toucher pour apprendre .
La source de notre questionnement et de notre recherche est la réalisation
du Mouvement Juste, intrinsèquement fluide et léger, ininterrompu et porteur
d’une sensation d’infini.
Nous avons besoin d’annihiler nos tensions corporelles gravées au fil du
temps dans nos corps par notre inconscient pour nous protéger
temporairement des agressions de la vie. Cette armure doit tomber un jour
de nos épaules pour nous ouvrir des horizons plus sages et plus emprunts
d’équilibre.
Le chemin du corps pour toucher l’esprit n’est pas chose évidente dans nos
sociétés occidentales, pourtant d’autres pratiques l’empreintent, entre autre
« la Danse » :
« Le mouvement est comme un ruban que l’on déroule et que l’on fait voler
dans l’espace ; il laisse derrière lui de jolies arabesques visibles. Le corps
donne l’impression de sculpter l’air, d’y laisser sa forme, son mouvement. »
Janine Solane Prof. de Danse.
12 – Ju No Michi Magazine
Nous sommes également dans l’initiation du mouvement efficace et pure
qui, lorsque nous le touchons nous laisse dans un état parallèle qui nous
donne l’ envie de le toucher à nouveau, frôler ces vibrations irréelles du
geste parfait.
Sans oublier l’autre, avoir conscience du mouvement de notre corps va nous
permettre de moins se polariser sur l’envie de manipuler notre partenaire:
Tracer des directions qui englobe l’autre au lieu de le contraindre.
En toute humilité ce mot « Mouvement » interpelle aujourd’hui ma pratique.
Amitiés
Christian ARNAUD
13 – Ju No Michi Magazine
Article ~
REGARD sur les ARTS MARTIAUX (n°2)
Bénéficiant de la caution de Mr KANO, qui se trouvait, de par sa position
sociale, au rang de chef d'orchestre, les artistes martiaux allaient, en
souplesse se mettre à son diapason ; celui du DO. Toutes ces disciplines se
trouvèrent détournées de leur finalité guerrière initiale pour devenir des
méthodes d'éducation physique à finalité éducative. Dés lors, pour bien
mettre en évidence cette transformation, toutes ces disciplines s'adjoignirent
l'idéogramme « DO » et, c'est pourquoi ces mots : Judo, Aiki-do, laï-do,
kendo, Kyudo, etc..., réunis sous le terme plus générique de « BUDO » qui
désigne l'ensemble de ces pratiques, vous sont devenus plus ou moins
familiers.
Cet idéogramme que l'on traduit habituellement par DO , en occident, mérite
une petite précision. Au Japon, il se traduit, indifféremment, par DO ou
MICHI. Dans le 1 er cas il désigne la voie ou le principe, et, dans le 2°d le
chemin. Mais, le sens qui nous intéresse, à connotation philosophique est,
rigoureusement, le même. Il s'agit de la voie ou du chemin que nous
empruntons pour réaliser notre élévation physique, mentale et spirituelle.
C'est celui qui doit nous conduire au sommet de la montagne, d'où
l'importance du Fuji-Yama dans la symbolique japonaise.
Lorsque, parfois, on retrouve l'ancien terme « jitsu » au lieu de « Do », ce
n'est pas innocent ! Ce faisant, on veut faire remarquer que la finalité
change et qu'elle redevient guerrière. Ainsi « Bujitsu » était-il le terme
générique qui désignait toutes les activités guerrières.
Foncièrement humaniste, Jigoro KANO fut l'ami de tous les grands
pédagogues européens de sa génération tels que Baden-Powel ou Pierre de
Coubertin. Tout naturellement, il souhaitait faire partager au plus grand
nombre les bienfaits de sa discipline.
Pour lui, le Budo, d'une manière générale, et, le Judo, plus particulièrement,
pouvaient être des moyens de communication, non verbaux, susceptibles de
permettre aux individus d'entrer en relation, sans qu'il soit nécessaire de
faire usage de la parole ; un moyen qui transcenderait la barrière des
langues. Il estimait donc utile et nécessaire de rendre ces pratiques
universelles et s'y employa activement au cours de ses nombreux voyages.
C'est ainsi que l'Europe fit connaissance, fin 19e- début du 20e siècle, avec
les Arts Martiaux japonais.
14 – Ju No Michi Magazine
Tout d'abord, ce fut le Jujitsu car on ne faisait pas encore trop la différence
avec le Judo. Puis le Judo, lui-même, dans les années 30 ; le Karaté et
l'Aiki-do, dans les années 50. Ensuite, le terrain s'avérant favorable, d'autres
disciplines suivirent, comme le Kendo, le Kyudo, le Kobudo, etc..., à telle
enseigne que l'on peut dire que, dans les années 70-80, les Arts Martiaux
japonais avaient, définitivement, conquis l'occident.
Face à un tel succès et un tel engouement, subitement, tous les pays
asiatiques se découvrirent des Arts Martiaux. Un marché s'était ouvert et
tout le monde voulait sa part du gâteau. Mondialisation aidant, la gangrène
se généralisa! A l'heure actuelle, c'est tout un business qui s'est développé,
à tel point qu'il est très difficile de recenser toutes les disciplines existantes.
Il y en aurait plus d'une centaine, sans compter celles qui se créent de
toutes pièces, régulièrement. Que voulez-vous, nous sommes dans le
domaine de l'art et rien ne peut empêcher quiconque de créer son propre
style, comme en peinture ou en musique !
Dans ce contexte, il est bien évident que n'importe quel quidam, en glanant
des connaissances, à droite et à gauche, et pour peu qu'il soit suffisamment
astucieux, peut faire sa propre cuisine. C'est, dans la rançon de la gloire,
sans doute, l'aspect le plus négatif !
Quant à l'aspect positif, il réside, selon moi, dans le fait que toute cette
ébullition nous a permis de nous rendre compte qu'en définitive des Arts
Martiaux il en existait quasiment partout, dans tous les pays du monde, voire
les régions, et qu'ils se sont souvent développés en inter-action avec les
autres.
Parmi les chercheurs les plus sérieux en la matière, Mario Battaglia,
universitaire, archéologue, et le professeur Antonio de l'Université de
Bologne, qui travaillent en étroite collaboration, ont avancé la thèse que le
berceau des Arts Martiaux serait la Grèce antique où le Pancrace était
l'épreuve reine des Jeux Olympiques. Les guerriers Grecs, (Spartiates,
hoplites athéniens, etc..), particulièrement entraînés aux arts de combat
dans lesquels on utilisait la lance ou l'épée, rompus au corps à corps,
enrôlés dans l'armée d'Alexandre le Grand, auraient fait remonter leurs
techniques en Inde, puis, partiellement, en Chine, lors de leurs multiples
conquêtes et implantations, pourquoi pas ??
…. (suite dans le prochain numéro)
Michel GIRON
Professeur d'E.P.S.
Professeur de Judo/Jujitsu
Secrétaire national de l’O.P.J.
15 – Ju No Michi Magazine
Article ~
Souvenir (et continuité) d’un entraînement au
« Club du Marais »
Déjà presque 19H30 ! Difficile de trouver une place de stationnement …on
pousse la porte du 15 rue beautreillis …on traverse la cour avec un coup
d’œil au petit jardin avec son camelia si beau en flreurs (fin mars…).
DOJO : Ne pas oublier de pousser la poignée de la porte vers le haut, c’est
comme ça qu’on reconnaît les « nouveaux » où les « touristes » ! On passe
dans le faisceau lumineux du carillon de sécurité : « DING-DONG » .. Ah !
La porte d’en face est ouverte : Monsieur Corréa est dans son bureau.
Discrètement on regarde s’il n’est pas au téléphone, ou déjà avec quelqu’un,
alors on peut entrer lui serrer la main et discuter un peu judo ou bien sur un
problème particulier. Puis : « Allez ! Au vestiaire ! » ou bien : « Vous savez
ou c’est ?! » On va alors dans le couloir (« DING-DONG, DING-DONG »)
ème
vers le « 2
bureau » à l’entrée du tatami où l’on doit retirer ses
chaussures car il faut passer sur le tapis pour accéder au vestiaire. Là : il
faut laisser la place à gauche pour M. Corréa et si la place n’est pas assez
grande, vroum ! les vêtements vont être repoussés ! (quelques cintres en
bois sont marqués « Saint-Louis » ou « Marais »).
Le salut se fait individuellement au premier pas sur le tapis. Un petit
dérouillement musculaire pour certain et tout de suite échauffement au sol
en pratiquant les sorties d’immobilisation, ou bien, pour d’autres, uchi-komi
de son mouvement favori, ou bien encore étude d’un kata. M. Corréa corrige
par la parole ou en montrant lui-même la sortie d’immobilisation. M. Corréa
prend le temps de noter les noms de tous les présents sur son agenda.
Parfois (oh ! quel plaisir) il salue quelqu’un pour « essayer » de lui inculquer
quelque chose : souvent le « départ » des mouvements, « Ce corps dur,
raide, lourd » doit devenir souple, agile et léger. On attend les derniers
« touristes » souvent ou toujours en retard – « Allez dépêchez-vous ! » Puis
vers 20 heures, 20H15, un claquement de mains, on change de partenaire
et « Travaillez ce que vous voulez » ou bien « Travaillez les balayages », ou
bien encore « Travaillez un mouvement de hanche » ou « Travaillez un
mouvement d’épaule » ou « Travaillez Nage-No-Kata ». De temps en temps
un mouvement bien précis : O-SOTO-GARi, TAI-OTOSHI ou HARAI-GOSHI
etc …
16 – Ju No Michi Magazine
Pas de démonstration (ou rarement), chacun doit exécuter son UCHI-KOMI
sous l’œil critique de M. Corréa avec quelques remarques habituelles :
« Non, pas comme ça », on essaye alors de rectifier ! « Non, ves le bas !
Vous ne tombez pas en l’air ! », « Ne tirez pas », « Un seul temps », « Oui !
c’est ça (plutôt rare) » et le temps passe vite. Vers 21 heures : »Allez
changez, travaillez en déplacement » et ¼ heure après : « Changez,
RANDORI ». Chacun va appliquer ses techniques avec quelques réussites,
toujours amicalement mais avec efficacité, c’est le moment intensif. (trop
court pour certains !) Puis, claquement de mains : « Au vestiaire ». On quitte
le tapis après avoir salué individuellement avant de sortir.
Quelques-uns (souvent les mêmes) continuent un dernier randori
(entrainement libre) ou un UCHI-KOMI de son « spécial » (la roue de
secours !) en travaillant « l’instant de décision ». « C’est tout de suite »
corrige M. Corréa qui ne quitte le tapis que lorsque tout le monde (ou
presque) est au vestiaire. Un brouhaha joyeux termine la séance sous la
douche. On remet ses chaussure près du bureau sous la photo de M.
Corréa et M. Hirano et on se dirige vers la sortie : Ding-Dong, Ding-Dong…
On se serre la main dans la cour ou sur le trottoir : « A mardi » ou « A
jeudi ». Certains rentrent chez eux et d’autres font un petit détour avec M.
Corréa en passant par le « Mousquetaire » qui a des bières fort appréciées !
Ou bien encore M. Corréa demande à l’un d’entre nous de le « jeter chez
lui » 33 Quai d ‘Anjou : un dernier plaisir !
POST-ENTRAINEMENT :
Les occasions ne manquaient pas de faire un tour dans le bureau de M.
Corréa où une table sur deux tréteaux recevait des victuailles, de la bonne
brioche, et le fameux champagne champenois du « Samouraï président »
actuel : Jacques ELLNER ! Une occasion de saluer les « les présents, les
absents et les invisibles ». Un post-entraînement qui finissait généralement
fort tard, voire jusqu’au lendemain matin avec « couchage » sur le tapis !
Une « nécessité » qui se perpétue dans d’autres DOJO !
REMARQUE :
« L’entrainement du Marais » est une tentative de laisser à chacun le plaisir
de découvrir par lui-même le mouvement juste. Il faut être sincère et
courageux pour se débarasser de l’égo et trouver dans sa matière physique
ce qui est VRAI et JUSTE, c’est le but pour chacun d’établir cette vérité
d’être de façon permanente : la mémoire physique. C’est aussi un moyen de
s’entendre « physiquement » pour créer cette « force de vérité » commune
à tous les participants du Ju No Michi : un idéal collectif.
Daniel Yves BIERI
17 – Ju No Michi Magazine
Ju no michi no kotoba ~
Loïc LE HANNEUR
Quatrième partie : Les ATEMI WAZA
131. Atemi waza
Les ATEMI WAZA sont les "Techniques pour donner un coup à une partie
vitale". Les ATEMI WAZA seront réalisés avec le HARA qui seul permettra le
contrôle de l'action. Les diverses parties du corps utilisées pour les ATEMI
WAZA ne seront que le prolongement de l'action faite par le HARA.
II y a trois types de technique pour porter un ATEMI :
A. Les UCHI WAZA : Les UCHI WAZA sont les techniques de frappe
car le verbe UTSU veut dire frapper en japonais.
B. Les TSUKI WAZA : Le but des TSUKI WAZA est de percer le
partenaire de part en part.
C. Les KERI WAZA : Le but des KERI WAZA est de donner un coup de
pied.
18 – Ju No Michi Magazine
19 – Ju No Michi Magazine
CARACTERES JAPONAIS
PRONONCIATION JAPONAISE
TRADUCTION FRANCAISE
ATEMI / WAZA
Technique pour donner un coup à une partie
UCHI / WAZA
vitale
AGETE (KOZORI) / ATE
Technique de frappe
TE / GATANA / ATE
Donner un coup avec tout le corps
YOKO / UCHI
Donner un coup avec la main comme un sabre
TSUKI / WAZA
AGETE 5KOZORI) / ATE
Frapper sur le côté
Technique pour percer
SHI TOO / ATE (YUBI ATAMA / ATE)
Donner un coup avec tout le corps
HIJI / ATE
Donner un coup avec le bout des doigts
KERI / WAZA
Donner un coup avec le coude
SEIK TOO / ATE (ASHIURA ATAMA / ATE) Technique pour donner un coup de pied
HIZA / ATE
KAKATO / ATE
Donner un coup avec la balle du pied
Article ~
Traduction d’un article en anglais de M. Minoru Mochizuki paru dans la
revue « Aiki News » :
Essai sur Jigoro Kano fondateur du Judo :
1.
Les sports au vrai sens du terme ont cessé d’exister :
Bien que la plupart des gens aient semblé quelque peu surpris par l’affaire
Ben Johnson (cas de dopage d’un champion olympique), personne n’a été
surpris dans le monde du sport. Il y a quatre ans, j’ai participé à un article
parlant du dopage dans le sport. Cet article fut envoyé à une revue de Judo
et à quelques journaux mais il n’a jamais paru.
J’écrivais dans cet article que des expériences avaient été réalisées sur les
humains avec des stéroïdes anabolisants en U.R.S.S.. Ce fait avait été
révélé lorsque de nombreux médaillés d’or, d’argent et de bronze de ce pays
moururent presque en même temps. J’écrivais également que 80% des
athlètes répondant à une enquête disaient qu’ils prendraient des produits
dopant pour assurer leur médaille d’or même s’ils savaient que la prise de
ces produits pourrait causer leur décès dans les trois ans à venir.
L’article n’avait pas paru car ce sujet soulève effectivement un grave
problème dans le monde du sport. En d’autres termes, depuis des milliers
d’années, le comportement qui consiste à préférer perdre sa vie que
l’honneur a été admiré par tous les hommes dans tous les pays. En ce sens,
les êtres humains sont uniques parmi les animaux. Je me rappelle encore
que j’étais prêt à mourir pour l’honneur à une certaine période de ma vie.
Le journal rapporta qu’un agent chimique neutralisant avait été développé en
U.R.S.S. pour éviter que certaines substances chimiques n’apparaissent pas
dans l’urine des athlètes. Cependant, malgré ce développement, plus de dix
autres athlètes en dehors de B. Johnson ont été pris car ils utilisaient des
produits dopant et avaient oublié de prendre un agent chimique neutralisant.
Un entraîneur soviétique confia à un journal paru en octobre que 90% des
athlètes participant aux jeux olympiques utilisaient des produits dopant. Si
cela est vrai, cela veut dire que des robots cachés à l’intérieur de corps
courent autour des gymnases et des stades et que les véritables
compétiteurs sont les chercheurs des compagnies pharmaceutiques qui
essayent de produire des anabolisants plus efficaces dans leurs
laboratoires. Nous devrions reconnaître que les véritables sports ont cessé
20 – Ju No Michi Magazine
d’exister et que l’arène de compétition est pour les chercheurs des
compagnies pharmaceutiques.
2. Le Judo au vrai sens du terme a cessé d’exister :
Lorsque j’ai commencé à écrire cet article, Hitoshi Saito avait débuté les
phases finales de Judo des jeux olympiques de Séoul. J’ai alors entendu le
commentateur tout excité hurler : » Saito pousse son adversaire!» On aurait
dit un programme de Sumo. A l’origine, une forte poussée et un démarrage
rapide étaient extrêmement apprécié dans le monde du Sumo, mais en
aucun cas dans le Judo. La façon dont Saito poussait son adversaire est
une sorte de stratégie pour temporiser qui lui permet de marquer des points
en poussant son adversaire à coté des limites du tapis puis en le forçant à
mettre le pied à l’extérieur des limites du tapis lorsque l’adversaire cherche à
bouger. Cela me donna l’impression qu’un nouveau « Shittenmachiwaza »
(mot inventé voulant dire : « Technique dans laquelle on temporise en
attendant que l’adversaire fasse une faute et sorte des limites du tapis ») a
été développé pour être rajouté aux habituels « Tewaza », « Ashiwaza »,
« Koshiwaza », et « Sutemiwaza » du Judo. Yamashita quant à lui, tout en
pesant le même poids que Saito avait l’habitude d’amener son partenaire au
centre du tapis et de le projeter en utilisant sa technique favorite.
A une occasion, j’avais composé quelques poèmes satiriques courts basés
sur cette situation. Cela donnait ceci :
« Mifune dit : Toute personne pesant plus de 100 kilos doit être renvoyée du
Judo »
« Les clubs de Judo sont des décharges publiques pour les enfants
obèses »
« De nos jours, on peut confondre Kasugacho (Lieu des compétitions de
Judo) et Ryogoku (Lieu des compétitions de Sumo) »
Je n’ai jamais entendu une critique de ces poèmes. C’est parce que les
situations décrites dans ces poèmes satiriques existent de nos jours. A
l’heure actuelle, le Judo « voie de la légèreté » est devenu le Judo « voie de
la lourdeur » (Jeu de mot basé sur l’utilisation de différents caractères
chinois ayant le même son « Ju »). En Judo, le poids est bien plus apprécié
que la technique exactement comme en Sumo. Il me semble que des
principes comme : « Minimum d’effort pour un maximum d’efficacité » et
« Entraide et prospérité mutuelle » ont disparu et qu’un nouveau principe :
« Ne discute pas de technique, manges plus de nourriture ! » ; a été
découvert. En d’autres termes, c’est la fin du Judo.
3. Les bases essentielles du Judo :
J’ai un ami français (Mr Levannier) qui était rendu enragé par cette tendance
mondiale et qui a activement pratiqué le « Judo originel de Maître Kano » au
21 – Ju No Michi Magazine
cours des dix dernières années. Il a fondé son école basée sur le principe :
« Minimum d’effort pour un maximum d’efficacité » avec 2000 élèves
pensant comme lui. Je le connais depuis trente ans.
Comme j’étais impressionné par sa louable attitude, j’ai essayé de
rassembler les gens pensant de la même façon depuis mon retour au Japon.
Cependant, J’ai beaucoup de mal à rassembler les gens car la « Liberté de
pensée » n’est pas permise dans le monde du Judo japonais. Nous sommes
menacés et opprimés par les officiels du Judo qui disent : « Rendez donc
vos certificats de grade si vous n’aimez pas le Judo sportif actuel. »
Ce que font ces officiels est apparenté à une violation de la constitution
japonaise.
Cependant, nous avons continué à critiquer le monde du Judo en y incluant
le « Kodokan » (Club fondé par J. Kano et supervisé par son petit-fils). Nous
avons adopté les vues de Maître Jigoro Kano (fondateur du Judo) qui rejeta
le conseil du Baron de Coubertin qui voulait que le Judo soit considéré
comme un sport et inclut dans les jeux olympiques. Il n’y pas d’autre façon
de sauver les pratiquants du monde entier que de suivre les principes de
base de Maître J. Kano : « Minimum d’effort pour un maximum d’efficacité »
et « Entraide et prospérité mutuelle ».
Je crois donc que, c’est une tâche obligatoire pour tous les experts du Judo
d’amener les quinze millions de judokas que compte le monde à réfléchir
très sérieusement sur les principes de Maître Kano le fondateur du Judo et
d’amener les gens du monde entier à l’esprit d’ « Entraide et de prospérité
mutuelle »
Vous trouverez ci dessous une explication sur l’essence même du Judo :
Au début, la violence régnait. D’après la théorie de l’évolution de Darwin, la
nature animée est contrôlée par la loi de la jungle (le fort fait sa proie du
faible). Est-ce que la même loi doit être vraie pour la société humaine ?
La possibilité de se défendre vit le jour. Au début, le faible prit la fuite pour
éviter le danger et il ajouta alors des cornes et d’autres moyens similaires
pour assurer sa protection. Les êtres humains construisirent des murs
protecteurs (la grande muraille de Chine en est le plus bel exemple) et
inventèrent des ouvrages
défensifs de manière à augmenter leurs
possibilités de se défendre.
Les arts militaires se développèrent. L’utilisation avancée des ouvrages
défensifs ou des armes défensives se développa dans les techniques
guerrières.
Les méthodes d’entraînement se développèrent. Les soldats avaient
toujours besoin d’être forts et d’un entraînement militaire. En conséquence,
les soldats étaient poussés à se battre en suivant des règles. Pour ce faire,
on les opposait par deux dans la pratique du sabre avec des sabres en bois
ou en bambou, mais aussi dans la pratique du Sumo, du Jujutsu, des coups
de pied, etc...
…. (suite dans le prochain numéro)
Loïc LE HANNEUR
22 – Ju No Michi Magazine
Agenda ~
Stages 2004-2005
Samedi 04 et dimanche 05
Juin 2005
Stage National
Perros Guirec
(région Bretagne)
Pour tous renseignements :
Siège social FIAJ
tél. : 02 32 38 48 92
Site Internet :
Dimanche 24 au vendredi 29
Juillet 2005
Stage
Compains
(région Auvergne)
Dimanche 31 au vendredi 05
Aout 2005
Stage
Compains
(région Auvergne)
http://www.fiaj.fr
Maxime de JIGORO KANO :
« Dans toutes les sortes d’entrainements, le point le plus important
est de se libérer de ses mauvaises habitudes. »
23 – Ju No Michi Magazine
Dans notre prochain numéro,
REGARD sur les ARTS MARTIAUX (fin)
Ju no michi no kotoba
Maxime de JIGORO KANO
Essai sur Jigoro Kano
fondateur du Judo (n°2)
Saint Laurent des Autels
JU NO MICHI
Magazine
2, Hent Krech Nevez - Servel
22300 Lannion
Trimestriel
Rédaction
Philippe Chanclou
Isabelle Chanclou
Didier Tramhel
Ont collaboré à ce numéro
OUI,
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Pays : …………………………………..
E-mail :…………………………………
Date :
Grade : ……………………………………
Club :……………………………………….
Signature :
24 - Ju No Michi Magazine
Sigismond WRONA
Jean CODOGNOLA
Sigismond WRONA
Michel LUGUERN
Christian ARNAUD
Michel GIRON
Daniel Yves BIERI
Loïc LE HANNEUR
Loïc LE HANNEUR
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