Le monde_p24-25

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Le monde_p24-25
vie des entreprises
AVOCATS
Pourquoi s’enfermer dans une spécialité ?
spécialisation double
L’hyperspécialisation n’est pas
une fatalité pour les avocats d’affaires.
Lionel Lesur (H.05) le vit au quotidien,
en conciliant droit de la concurrence
et droit des fusions et acquisitions,
au sein du cabinet Herbert Smith.
Comment peut-on, en tant qu’avocat d’affaires, concilier deux
spécialités, comme vous le faites ?
Pour être un bon avocat, il faut suivre en permanence l’actualité, la jurisprudence et les évolutions de la doctrine d’un secteur. Pour concilier
mes deux spécialités, je dois donc multiplier ce travail de lecture par
deux. L’avantage est que, aujourd’hui, les questions de concurrence
prennent de plus en plus d’importance dans les dossiers de fusions et
acquisitions, au point parfois même de les faire échouer. Il y a donc une
interactivité qui permet d’intervenir en amont des projets, c’est-à-dire
d’avoir une forte incidence sur la suite du dossier. Le reste n’est qu’une
question d’organisation. En général, il faut alterner les deux aspects plutôt que de les mener de front, sauf au niveau des études de faisabilité – où
les deux aspects peuvent se confondre – et dans les dossiers de fusions
et acquisitions qui ont, d’emblée, une forte connotation “concurrence”.
En résumé, vous avez choisi de ne pas choisir...
Pendant mon année de césure et outre un stage en finance, j’ai fait des
stages dans les deux domaines : un en fusions et acquisitions, et un
autre à Bruxelles, pour l’aspect droit de la concurrence. J’ai donc recherché
un poste qui me permette de concilier les deux, et Herbert Smith m’a
offert cette opportunité. Ce fut d’ailleurs à mes yeux l’un des attraits de
ce cabinet, la plupart des autres cabinets parisiens n’ouvrant pas une
telle possibilité. Je ne l’ai pas regretté, notamment car Herbert Smith est
un cabinet qui attache une extrême importance au développement
personnel de ses collaborateurs. Quand on connaît le métier d’avocat
d’affaires, ce n’est pas négligeable.
LIONEL LESUR (H.05)
est avocat d’affaires au
sein du cabinet Herbert
Smith. Il a commencé
par le droit, à la faculté
d’Assas, avant d’intégrer
HEC en 2e année après
un DESS en droit
européen et un DEA
en droit international.
Il a ensuite mené de front
la fin de ses études
de droit (EFB, Capa) et
ses études sur le campus.
Diplômé de HEC et
de la CEMS en 2005, il
a alors rejoint le bureau
d’Herbert Smith à Paris.
Comment envisagez-vous la suite de ce parcours ?
À court terme, je pars pour un détachement d’un an dans l’un des meilleurs
cabinets d’avocats italiens, Gianni, Origoni, Grippo & Partners, à Rome.
Cela aussi, c’est assez exceptionnel. La dimension internationale est très
présente chez Herbert Smith : je reviens, par exemple, du Vietnam où
j’assistais un expert du cabinet pour dispenser une formation au droit
de la concurrence ; un de mes confrères vient de partir pour 18 mois dans
notre bureau de Shanghai ; et, régulièrement, plusieurs avocats du bureau de Paris sont détachés à Londres. Cela fait partie des dimensions
intéressantes d’Herbert Smith, qui favorise particulièrement les détachements auprès d’autres bureaux, ou même chez des clients. Comme
le cabinet est très bien implanté en Asie, un détachement à Toyota City
a également été évoqué. Mais j’ai opté pour l’Italie, notamment pour
des raisons linguistiques et culturelles.
Le profil HEC est-il particulièrement recherché ?
Bien sûr, mais il faut avoir en outre une formation juridique complète et,
bien sûr, le Capa. Actuellement, je représente HEC au sein du bureau de
Paris, mais la présence au cabinet d’autres avocats ayant une formation
droit/école de commerce atteste de l’importance de ce double profil.
HERBERT SMITH EN BREF
Fondé en 1882, Herbert Smith est l’un des plus prestigieux cabinets d’avocats d’affaires (le magazine “Legal Business”
l’a inclus dans le club très fermé du “Magic Circle”, qui regroupe les 5 ou 6 meilleurs).
Il compte environ 800 avocats à Londres, et son bureau parisien, créé dans les années 1960, est aujourd’hui en pleine
croissance : il est passé, en deux ans, de 70 à une centaine d’avocats.
Herbert Smith est présent directement en Europe (Londres, Paris, Bruxelles et Moscou), ainsi qu’en Asie (Hong Kong,
Singapour, Bangkok, Pékin, Shanghai, Djakarta et Tokyo). Des alliances lui permettent également d’être présent aux
États-Unis et dans le reste de l’Europe.
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août-septembre 2007 • hommes et commerce
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