Voyage - Epoch Times | Print Archive
Transcription
Voyage - Epoch Times | Print Archive
Voyage 12 | 1 7 AU 3 0 A O Û T 2 0 1 5 www.EpoqueTimes.com Acapulco, une destination toujours incontournable 1re partie Dans la zona Diamante, la baie de Puerto Marqués abrite des eaux tranquilles idéales pour les familles. CHARLES MAHAUX Christiane Goor Époque Times Il est des destinations dont la simple évocation est une invitation au rêve. Acapulco en fait certainement partie au même titre que Malibu, Copacabana, Saint-Tropez… Pourtant, ces dernières années, tout et son contraire a été dit et écrit sur Acapulco : la plus belle baie du monde, des plages glamour, la deuxième ville la plus dangereuse du monde, un paradis perdu. Qu’en est-il aujourd’hui, en 2015? Voici le récit d’une escapade de trois jours. Pour mieux cerner le mythe d’Acapulco, il faut commencer par grimper jusqu’à la Capilla de la Paz, une chapelle œcuménique érigée au sommet de la colline verdoyante du complexe résidentiel de Las Brisas. De là-haut, la vue sur la baie avec ses flots argentés n’a rien perdu de sa superbe splendeur. Le croissant de plages de sable fin, léchées par des vagues qui s’assoupissent au pied des paillotes, étincelle de mille feux dès le crépuscule. C’est l’heure douce qui amène les familles mexicaines et les vacanciers à se promener sur la croisette. Sans doute n’y croise-t-on plus les starlettes d’Hollywood, mais les nuits y sont toujours aussi festives. Défier la falaise et les flots Acapulco est d’abord connue pour ses plongeurs, les clavadistas. Perchés à plus de 30 mètres de hauteur, ils conjuguent leur quotidien à la verticale pour le plaisir des yeux des touristes, jouant avec les lois de l’attraction terrestre et leur vie. Impressionnant! Il est à peine midi et demi, mais le bras de mer de tous les dangers qui mène à la Quebrada est déjà envahi par les embarcations de spectateurs venus admirer le spectacle. Aux abords de la falaise, une foule compacte se presse, le spectacle se prépare. Pour que les plongeurs ne se blessent pas sur un déchet flottant à la surface des vagues, il faut d’abord nettoyer la crique. De jeunes enfants se chargent de cette importante mission. Armés d’une épuisette, certains sautent dans l’eau et nettoient les débris, pendant que d’autres nagent jusqu’aux embarcations pour ramasser l’argent des spectateurs. Finalement, le signal est donné, pas moins de cinq plongeurs à des hauteurs différentes honoreront leur art. Pieds nus, ils escaladent d’abord la falaise jusqu’à la plate-forme supérieure où ils se recueillent devant une petite chapelle. Le moment est venu, le premier membre de l’équipe redescend jusqu’à un second perchoir à 30 mètres de haut; un rapide signe de croix et c’est le départ. Tous retiennent leur souffle, c’est le grand voyage vers la mer, un saut exécuté de manière parfaite avant de percuter une eau dure comme du béton. Le premier plongeur n’est pas encore remonté, mais les applaudissements des badauds saluent déjà son exploit. Les autres cascadeurs enchaînent les prestations. Le dernier réserve aux spectateurs un numéro d’une audace inouïe. Perché sur la plate-forme supérieure à 35 mètres de haut, toujours sous les applaudissements nourris des spectateurs, il s’élance dans le gouffre en exécutant un double salto avant de pénétrer dans les flots à près de 100 kilomètres à l’heure. Dans les années 1930, cette dangereuse activité était entreprise par des pêcheurs qui n’avaient trouvé que ce moyen pour récupérer leurs filets ou leurs embarcations qui dérivaient sur les flots. Un esprit de compétition les a poussés à sauter de plus en plus haut. Lorsqu’un hôtel a été construit sur la falaise, les vacanciers de passage impressionnés par ce spectacle payaient les plongeurs pour répéter leur saut. Il est vrai que celui-ci demande de la part de ces fous de la falaise un grand sang-froid et la connaissance des mouvements de l’eau dans la crique, car le plus difficile est de calculer le bon moment pour plonger. Il faut s’élancer de manière à pénétrer la surface au moment où la vague arrive, à la fois pour avoir une hauteur d’eau suffisante afin de ne pas heurter les fonds, mais aussi pour pouvoir profiter du ressac et être emporté loin des rochers. Très vite, ce sport est devenu un métier plus rémunérateur que beaucoup d’autres. Aujourd’hui, la petite corporation compte près de 70 membres qui se relaient chaque jour pour offrir des frissons aux spectateurs qui, en plus, jouissent de la beauté du coucher de soleil sur la falaise. Fabuleux spectacle des plongeurs d’Acapulco qui sautent les uns derrière les autres dans la crique de tous les dangers. CHARLES MAHAUX L’Acapulco traditionnel C’est ici que bat le cœur mexicain de la ville et qu’est née la légende de la station balnéaire. Pourtant, déjà au XVIe siècle, Acapulco s’animait chaque année, en janvier et février, à l’occasion de sa célèbre Feria. À l’époque, le galion de la Nao de China effectuait la traversée entre Manille et Acapulco une fois l’an, l’occasion pour le port d’accueillir des négociants et de riches entrepreneurs de la Nouvelle-Espagne qui échangeaient ici des cassettes d’or contre des mannes de soieries, de porcelaine, d’ivoire, de pièces laquées du galion, d’épices et de perles fines. Les précieuses marchandises partaient ensuite à dos de mulets vers le port de Veracruz sur l’océan Atlantique, pour être acheminées par la mer jusqu’en Espagne. La liaison commerciale prit fin en 1815 avec la guerre d’indépendance, car il n’était plus envisageable de commercer avec l’Espagne. Cependant, deux siècles plus tard, Acapulco commence à accueillir la jet set américaine. Durant les années 1940-1970, les stars d’Hollywood y tourneront plusieurs films; John Wayne et Johnny Weissmuller s’y feront construire un hôtel rose et blanc sur le sommet d’une falaise. Los Flamingos devient le lieu de rendez-vous des amours secrètes de toute la bande d’Hollywood : Elisabeth Taylor, Elvis Presley, Frank Sinatra, Ursula Andress, Gary Cooper, Orson Wells et d’autres encore. Cette notoriété va drainer une foule de curieux et c’est ainsi que naîtra le tourisme au Mexique, sur les plages dorées d’Acapulco. À suivre dans la prochaine édition La paillotte, l’abri idéal pour se protéger des ardeurs du soleil. CHARLES MAHAUX ET_20150817_yp_v1.indd 12 2015-08-16 11:29 PM