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Rwandaise, née en 1956, Scholastique Mukasonga connaît dès l’enfance la violence et les humiliations des
conflits ethniques qui agitent le Rwanda. En 1960, sa famille est déplacée dans une région insalubre du
Rwanda, Nyamata au Bugesera. En 1973, elle est chassée de l’école d’assistante sociale de Butare et doit
s’exiler au Burundi. Elle s’établit en France en 1992.
En 1994, année du génocide des Tutsi, un million de morts en cent jours, elle apprend que 27 membres de sa
famille ont été massacrés, dont sa mère Stefania …
Douze ans plus tard, Inyenzi ou les Cafards, récit autobiographique, est publié par Gallimard et marque
l’entrée de Scholastique Mukasonga dans la littérature qui, pour elle, s’apparente au territoire de la mémoire.
En 2008, elle publie, toujours chez Gallimard, un second ouvrage, La Femme aux pieds nus, hommage
rendu à sa mère et à toutes les mères courage. Le livre a reçu le prix Seligman contre le racisme.
Dans son troisième livre, L’Iguifou, sortie en 2010, une véritable poésie s’affirme : chacune des pages ouvre
un horizon de couleurs, de fleurs, d’arbres, d’oiseaux, de sensations tactiles ; en somme, un florilège de
beauté qui contrebalancerait la cruauté humaine. Le livre a reçu le prix Renaissance de la Nouvelles et le
Prix de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer.
Témoin d’une souffrance, certes, mais écrivain et poète à part entière : la nécessité de témoigner, de parler a
révélé à Mukasonga son propre talent et une prosodie intérieure dans laquelle, peut-être, elle n’avait osé
s’engager jusqu’alors.
Pour son dernier ouvrage et premier roman, Notre-Dame du Nil, paru en mars 2012 aux éditions Gallimard,
Scholastique Mukasonga nous plonge dans un lycée de jeunes filles qui s’appelle « Notre-Dame du Nil »,
perché sur la crête Congo-Nil près des sources du grand fleuve égyptien. Elles y ont été envoyées pour
former l’élite féminine du pays et les éloigner des dangers du monde extérieur.
C’est un prélude au génocide rwandais qui se déroule dans le huis-clos du lycée, durant l’interminable
saison des pluies. Amitiés, désirs, haines, luttes politiques, incitations aux meurtres raciaux, persécutions…
Le lycée devient un microcosme existentiel fascinant de vérité du Rwanda des années 70.
Le livre a reçu le prix Ahamadou Kourouma 2012 à Genève.Le livre a reçu le prix Renaudot 2012.
Ses quatre livres sont publiés chez Gallimard/Continents Noirs :
- Inyenzi ou les Cafards , 2006
- La femme aux pieds nus , 2008 (prix Seligmann 2008 « contre le racisme, l’injustice et l’intolérance » )
- L’Iguifou, Nouvelles rwandaises , 2010 (prix Renaissance de la nouvelle 2011 et le Prix de l’Académie des
Sciences d’Outre-Mer.)
- Notre-Dame du Nil, 2012 (prix Ahmadou Kourouma 2012 et prix Renaudot 2012).
BIBLIOGRAPHIE
Notre-Dame du Nil
Continents Noirs – Gallimard 2012 - Au Rwanda, un lycée de jeunes filles perché sur la crête Congo-Nil, à 2
500 mètres d’altitude, près des sources du grand fleuve égyptien. Les familles espèrent que dans ce havre
religieusement baptisé Notre-Dame du Nil, isolé, d’accès difficile, loin des tentations de la capitale, leurs
filles parviendront vierges...
Inyenzi ou les Cafards
Continents Noirs – Gallimard 2006 - Quiconque visite le Rwanda est saisi par la beauté de son paysage,
mais il est aussi effaré par la violence de son histoire postcoloniale. Tout se passe comme si le bien et le mal
irrémédiablement inséparables avaient scellé sous ses mille et une collines un pacte d’amitié. Il y...
La femme aux pieds nus
Continents Noirs – Gallimard 2008 - Cette femme aux pieds nus qui donne le titre à mon livre, c’est ma
mère, Stefania. Lorsque nous étions enfants, au Rwanda, mes sœurs et moi, maman nous répétait souvent :
Quand je mourrai, surtout recouvrez mon corps avec mon pagne, personne ne doit voir le corps d’une...
L’Iguifou : Nouvelles rwandaises
Continents Noirs – Gallimard 2010 - L’Iguifou («igifu» selon la graphie rwandaise), c’est le ventre
insatiable, la faim, qui tenaille les déplacés tutsi de Nyamata en proie à la famine et conduit Colomba aux
portes lumineuses de la mort… Mais à Nyamata, il y a aussi la peur qui accompagne les enfants jusque sur
les...
Il n’y a pas de meilleur lycée que le lycée Notre-Dame-du-Nil. Il n’y en a pas de plus haut non plus. 2500 mètres annoncent
fièrement les professeurs blancs. 2493 corrige soeur Lydwine, la professeur de géographie… p.9
Un lycée de jeunes filles perché dans la montagne…
mais celui-ci n’est pas au Rwanda, il s’agit du lycée d’Ijenda au Burundi.
La statue de Notre-Dame du Nil est placée entre les gros rochers qui surplombent la source… Sur le socle, on a gravé: «
NOTRE-DAME DU NIL 1953»… L’évêque a voulu consacrer le Nil à la Vierge… p.10
Apothéose des fêtes commémorant le cinquantenaire de l’arrivée des premiers missionnaires au Rwanda (Kabgayi, 14-15 août
1950).
QUARANTE STATUE DE LA VIERGE ONT ETE BENITES,
DESTINEES AUX QUARANTE MISSIONS DU RWANDA
(photo Revue Grands Lacs, novembre 1950). Notre-Dame du Nil bien sûr n’en fait pas partie, elle n’existe que dans mon roman.
Maintenant, lui, Fontenaille, il allait accomplir sa mission… Il avait rebâti le temple de la déesse,les pyramides des
pharaons noirs. Il avait peint la déesse et la reine Candace. « Et vous, dit-il, grâce à moi, parce que vous êtes belles, parce
que vous leur ressemblez,vous allez retrouver la Mémoire.» p.75
De grandes dames parées pour la fête: les Européens n’ont pas manqué d’y reconnaître ce qu’ils cherchaient: des Egyptiennes du
temps des pharaons!I
Ils sortirent du temple et gravirent le versant jusqu’à la crête. Quelques vaches aux hautes cornes paissaient sur la pente
gardées par de jeunes bergers… « Voyez, dit M. de Fontenaille, si les Tutsi viennent à disparaître, je sauverai au moins
leurs vaches, les inyambo… » p. 77
(photo: Mme Arlette Bentahar-Félix)
Virginia prit le chemin qui menait à la colline où habitait sa tante.
L’étroit sentier suivait la crête dominant les terrasses de culture qui descendaient jusqu’à un marais planté de
maïs.(p.129)
(photo: Mme Arlette Bentahar-Félix)
Quand Virginia s’approcha de la hutte, elle vit un petit vieillard à demi allongé sur un lambeau de natte. Il était enveloppé
d’une couverture brunâtre et coiffé d’un bonnet de laine surmonté d’un gros pompon rouge. Une pince de bois serrait ses
narines.( p.135 ).
On peut imaginer Rubanga, l’umwiru, le gardien des secrets, à partir de la photo de ce sympathique vieillard.
et puis soudain, le chef des Batwa s’est accroupi et nous a fait signe de l’imiter… Alors entre les arbres, on a vu: ils
étaient là, les gorilles, une dizaine, je n’ai pas bien compté, le plus grand, le chef de famille regardait dans notre
direction… ( p. 101-102 )
Gorilles
Et maintenant, écoute-moi. Je suis allé pour toi et pour l’umuzimu de la reine, dans le marais, dans le grand marais sans
fin de la Nyabarogo. Il n’y a pas de sentier, si tu t’y enfonce, tu marcheras, tu marcheras sans pouvoir en sortir. Mais moi,
je sais comment aller jusqu’à une petite hutte… C’est la demeure du Tambour. Quand tu entres dans la hutte, tu ne peux
pas le voir, il est dans la terre, bien profond dans la terre au-dessous de toi. C’est Karinga, le Tambour des rois, la racine
du Rwanda, dans ses entrailles, il contient tout le Rwanda… ( p.143-144 )
Les marais de la Nyabarongo où j’ai imaginé qu’était enfoui Karinga. De nombreux Tutsi se sont cachés dans ces marais pour
tenter d’échapper au génocide.

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