appendicite aiguë et appendicectomie

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appendicite aiguë et appendicectomie
NOTICE D'INFORMATIONS MÉDICALES
APPENDICITE AIGUË ET APPENDICECTOMIE
Mis à jour le vendredi 25 mars 2016 par le Dr Rémi Houdart
Auteurs : Dr José Hobeika, Dr Rémi Houdart
L'appendice est un organe lymphoïde, équivalent d'un ganglion, appendu à la base de la partie droite du gros intestin (ou colon). Il
peut s'infecter, généralement du fait d'une obstruction, donnant lieu à une appendicite aiguë.
Elle se traduit souvent par l'association d'une fièvre et de douleurs de la partie droite et basse du ventre. Assez fréquemment, les
signes sont peu nets, rendant le diagnostic difficile. Actuellement, l’échographie et le scanner apportent dans ces cas difficiles des
informations diagnostiques déterminantes. Malgré ces avancées, il arrive, lorsque ces examens ne permettent pas de conclure,
que le diagnostic reste hésitant, et l’on a alors recours soit à une surveillance, soit à une cœlioscopie diagnostique. En revanche,
lorsque le diagnostic est d’emblée clair, la réalisation de ces examens n’est pas systématique, et ils ne sont demandés par le
médecin qu’au cas par cas.
Toutes les appendicites doivent être opérées : I’opération est le seul traitement qui s'oppose, avec certitude, à la diffusion de
l'infection. Toutefois, quelques études récentes ont montré qu’une poussée d’appendicite pouvait être traitée par antibiotiques,
sans intervention, au moins immédiate. Avec un taux de récidive et de complication non négligeable. Si bien que cette attitude ne
saurait concerner que des cas particuliers, et sous couvert d’une surveillance médicale et chirurgicale étroite et prolongée.
En quoi consiste l'opération ?
Il s'agit d'enlever l'appendice (cela s'appelle une appendicectomie), et de "nettoyer" la région si du pus s'y est déjà développé.
Cette opération est en règle conduite par cœlioscopie*. Cette technique nécessite une insufflation de gaz dans le ventre, et
permet, par trois incisions de 5 et 10 mm d'introduire des instruments fins, contrôlés par une caméra vidéo. Elle est
particulièrement indiquée, par la bonne vision qu'elle fournit sur les organes situés à distance de l'appendice, lorsque le
diagnostic n’est pas certain, mais aussi en cas de surcharge pondérale. Par rapport à une incision classique, dite de laparotomie,
elle élimine pratiquement le risque d’infection de la paroi abdominale Par cœlioscopie ou laparotomie, il s'agit d'une opération
très au point, bien connue et codifiée, mais parfois délicate du fait d’importants remaniements des tissus créés par
l’inflammation.
Il peut être nécessaire de mettre en place en fin d’intervention un drainage, soit drain tubulaire, soit lame, pour évacuer dans les
suites la suffusion de liquide produite par l’inflammation des tissus. Ce drainage sera retiré entre le 2ème et le 8ème jour.
Les suites opératoires
Elles sont peu douloureuses, habituellement, la première nuit passée. Des calmants vous seront administrés. Vous pourrez vous
alimenter quelques heures après l’opération. Vous avez reçu des antibiotiques pendant l'opération. Leur prescription est
prolongée, en fonction de chaque cas, de I à 6 jours. Des anticoagulants, pour prévenir la survenue d'une phlébite, sont délivrés,
non pas systématiquement, mais en fonction de chaque cas également.
Le transit intestinal se rétablit au 2e ou 3e jour (émission de selles). Vous quitterez l'hôpital entre le 1er et 4e jour postopératoire, en fonction surtout de la gravité de l’infection constatée lors de l’opération. Une chirurgie ambulatoire peut être
possible dans ces cas bien sélectionnés. Un rendez-vous, pour revoir votre chirurgien dans un délai de 3 à 4 semaines, vous sera
fixé avant votre sortie.
Des complications sont-elles possibles ?
Oui, bien sûr, comme après toute opération. Mais elles sont peu fréquentes et rarement graves. Le risque principal tient à
la nature de l'appendicite, qui est une atteinte infectieuse. Une contamination de la paroi abdominale (muscles et surtout
graisse sous-cutanée) est inévitable. Elle est habituellement sans conséquence grâce à des soins particuliers prodigués
pendant l'opération et aux antibiotiques que vous avez reçus.
Mais dans 10% des cas environ, et surtout si l'appendice était abcédé, surtout chez des opérés en surcharge pondérale, une
infection se développe sous la peau ("abcès de paroi"). Elle se traduit par des douleurs et une inflammation locale et se traite
assez simplement. On a vu plus haut que la cœlioscopie rend ce risque pratiquement nul.
Groupe Hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon – Paris
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Rarement (chez 5% des opérés d’appendicite sévère) se développe une infection dans le ventre:. Elle peut justifier une
nouvelle opération, ou l’installation d’un drainage par ponction guidée par scanner. Les signes en sont l'apparition, quelques
jours après l'opération initiale, de douleurs, vomissements, ballonnements, fièvre, parfois difficultés urinaires. Tous ces signes
justifient une consultation médicale rapide, si vous avez quitté l’hôpital avant leur apparition.
Quant aux autres complications possibles, elles sont rares également et dépendent non pas de la maladie, I'appendicite,
mais du patient (maladie de cœur, respiratoire ... préexistante).
Et après l'hôpital ?
Les douches sont autorisées dès le 2ème jour post-opératoire, il faut attendre une quinzaine pour un bain.
Vous pouvez reprendre des sports "doux", footing, vélo, natation, dès le 15ème jour. Pour des efforts plus violents ou brusques,
attendez un mois.
Il vous a été remis un arrêt de travail de 15 à 30 jours, fonction du degré d'infection de l'appendice, de vos activités
professionnelles, de votre âge... Pour les écoliers et lycéens, le retour à l'école est généralement possible 3 à 7 jours après la
sortie de l'hôpital. Une dispense de sport est fournie pour un mois.
* Voir la fiche d’information spécifique
Fumer augmente le risque de complications chirurgicales de toute chirurgie.
Arrêter de fumer 6-8 semaines avant l'intervention élimine ce risque supplémentaire.
Si vous fumez, parlez-en à votre médecin, votre chirurgien et votre anesthésiste ou appelez la ligne Tabac-Info-Service au 3989
pour vous aider à réduire les risques et mettre toutes les chances de votre côté.
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