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L’émigration suisse
Quand le ciel est gris, que les habits sont trempés et que
les passagers du bus font grise mine, il t’arrive sans
doute parfois de songer à émigrer sous d’autres cieux.
Quelle serait ta destination favorite ?
Ni les Caraïbes ni les mers du Sud n’ont la cote auprès des Suisses qui désirent émigrer.
Parmi les pays les plus prisés figurent au contraire la France, l’Allemagne et la GrandeBretagne. De même, les Etats-Unis, le Canada et l’Australie attirent encore de nombreux
Suisses. La plupart des migrants quittent notre pays pour des motifs professionnels, car le
marché du travail exige aujourd’hui une grande mobilité de la part des travailleurs. Pour des
stars du football comme Alex Frei (Dortmund/Allemagne) ou Philippe Senderos
(Arsenal/Angleterre), ou des cadres supérieurs du secteur privé cela va de soi. En revanche,
le départ des paysans est souvent forcé. Comme ils n’ont plus de perspective d'avenir en
Suisse, ils préfèrent se rendre au Canada par exemple pour y bâtir une nouvelle existence.
Le fait que les Suisses quittent le pays n’est pas un phénomène nouveau. Tant s’en faut,
puisque la Suisse connaît une longue tradition d’émigration. Les régions alpines – le Tessin,
les Grisons, Glaris, l’Oberland bernois et le Haut Valais – ont été particulièrement touchées.
Autrefois, les migrations étaient en partie saisonnières. Les Tessinois, par exemple,
présentaient en été leurs objets de paille tressée sur les marchés de l’Italie du Nord, ou
travaillaient comme ramoneurs ou constructeurs de fourneaux dans la Péninsule. Environ la
moitié des partants s’établissait alors dans l’un des pays voisins. L’émigration d’outre-mer,
qui a davantage marqué les esprits, s’est développée surtout au milieu du XIXe siècle. Les
destinations favorites étaient les Etats-Unis – en particulier le Middle West et la Californie –,
l’Argentine, le Brésil ou encore le Chili. À partir de 1850, les premières agences d’émigration,
qui sont devenues une branche économique florissante, ont été fondées en Suisse.
Certaines communes encourageaient même les départs pour se débarrasser des cas
sociaux.
De 1847 à 1857, par exemple, un habitant sur douze du canton de Glaris a émigré, à telle
enseigne que certaines localités ont été presque entièrement abandonnées. Même les
avertissements parus dans la „Glarner Zeitung“, du style „L’émigration requiert de la
prudence, ce n’est pas une bagatelle ni une partie de plaisir“, ne parvenaient pas à retenir
les Glaronnais. Car l’existence des candidats au départ, qui souffraient de la pauvreté, de la
faim et de conditions de travail indignes dans les fabriques, était catastrophique. Mais pour
beaucoup d’entre eux, le réveil a été brutal lorsqu’ils sont arrivés au Nouveau Monde.
Entre 1840 et 1900, deux courants migratoires se sont croisés en Suisse. Tandis que
quelque 330 000 Confédérés ont émigré pendant ces soixante années, le nombre des
étrangers en Suisse a augmenté de 335 000 personnes environ. D’un côté le pays
connaissait une pénurie de main-d’œuvre, de l’autre ses habitants lui tournaient le dos. La
Suisse connaissait donc une situation que l'on peut qualifier d'absurde.
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Peux-tu t'expliquer pourquoi des gens émigraient alors
qu’il y avait apparemment assez de travail ?
De nombreuses familles paysannes connaissaient des problèmes existentiels – la „maladie
des pommes de terre“ (mildiou) ravageait le pays alors que les prix de vente s’étaient
effondrés. Pourtant, à aucun moment, les petits paysans n’ont envisagé d’aller vivre dans
une ville, car s’engager en tant que salarié auprès d’une fabrique ou dans le secteur tertiaire
représentait à leurs yeux une déchéance sociale.
Revenons au présent et regardons d’un peu plus près les conditions d’émigration
actuelles :
Si tu souhaites vivre dans un autre pays ou y travailler, il faut pour commencer t’informer
auprès d’une représentation officielle de ce pays en Suisse – une ambassade ou un consulat
– des dispositions qui y régissent l’entrée et le séjour. On te demandera la raison et la durée
de ton séjour dans le pays d’accueil, si tu désires y travailler, y étudier ou t’y établir
définitivement. En général, l’accès au marché du travail est soumis à des règles
particulières. Cela signifie que les travailleurs indigènes ont la priorité et qu’ils sont protégés
vis-à-vis de la „concurrence“ étrangère. Souvent, le changement de domicile et d’emploi est,
lui aussi, soumis à autorisation. Cependant, suite aux accords bilatéraux entre la Suisse et
l’UE, les ressortissants suisses peuvent prendre un emploi dans les Etats de l’UE et de
l’AELE sans en demander l’autorisation. Il leur suffit d'annoncer leur séjour dans le pays
même ; toutefois, quelques pays dérogent encore à ce principe général. Swissemigration, le
service d’information et de conseil pour les séjours à l’étranger et l’émigration, qui est
rattaché à l’Office fédéral des migrations (ODM), se tient à ta disposition pour répondre à tes
questions touchant à l’émigration.
Pour les jeunes, il peut être particulièrement intéressant de faire des expériences
professionnelles à l’étranger en tant que stagiaires, pourquoi pas en Nouvelle-Zélande, en
Russie ou en Afrique du Sud. A cet effet, la Suisse a conclu ce que l’on appelle des accords
de stagiaires avec une trentaine d’Etats, afin de permettre à des jeunes de moins de 35 ans,
qui ont un diplôme en poche, de parfaire leurs connaissances professionnelles et
linguistiques à l’étranger. Ces programmes sont destinés aux citoyens suisses ayant achevé
une formation professionnelle de deux ans au moins. Au titre des accords de stagiaires, il est
possible d’obtenir des autorisations de séjour et de travail d’une durée de 18 mois au
maximum.
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