« En tant que conseiller en actuariat, je peux constater, à chaque

Transcription

« En tant que conseiller en actuariat, je peux constater, à chaque
profession
Profil d’une profession
INVENTAIRE DES MÉTIERS ET PROFESSIONS EN ÉCONOMIE SOCIALE ET EN ACTION COMMUNAUTAIRE
WWW.CSMOESAC.QC.CA
CNP 2161
Actuaire
RENE KILRANE,
ACTUAIRE
_Par Léonie Gauthier, agente de développement au CSMO-ÉSAC
« En tant que conseiller en
actuariat, je peux constater, à
chaque année, si mes calculs et
mes prévisions étaient justes. »
Passionné de mathématiques
depuis le cégep, Rene Kilrane est un
jeune actuaire qui évolue dans un
milieu coopératif pour la première fois
de sa carrière. Il est conseiller en
actuariat et tarification agricole chez
Co-operators, une entreprise d’économie sociale canadienne existant depuis
70 ans. Sa profession est souvent
méconnue et encore plus lorsqu’il est
question du travail en coopérative.
Être actuaire, c’est quoi exactement?
Selon moi, l’actuariat est une pratique méconnue de la majorité des gens.
L’actuariat utilise des principes
mathématiques, comme les statistiques
et les probabilités, dans un contexte de
prévisions financières. On retrouve des
actuaires dans ces grands domaines
d’activité: l'assurance-vie, l'assurance
générale IARD (incendie, accident et
risques divers), les régimes de retraite et
d'avantages sociaux, ainsi que le
domaine de la finance et de
l'investissement. Nous utilisons des
données existantes, des statistiques et
des modèles mathématiques pour estimer, en quelque sorte, le mieux
possible le futur.
Pour ma part, je travaille pour une
compagnie d’assurance canadienne,
Co-operators. Le but d’une telle entreprise est de protéger son client des
évènements malchanceux qui pourraient lui arriver. Il faut donc offrir une
protection adéquate au client, tout en
lui tarifiant sa juste part, car la
compagnie doit être en mesure de
pouvoir payer les réclamations. Selon
différentes variables, je développe des
modèles qui permettent d’estimer le
coût que chaque individu réclamera à
la compagnie. Les primes de l’ensemble des clients permettent d’absorber les coûts pour les accidents qui
surgissent chez certains, et heureusement pas chez tous les clients-es!
Ce qu’il faut pour devenir actuaire
Pour être actuaire, il faut d’abord et
avant tout aimer les mathématiques
ainsi que bien les maîtriser. On peut
faire des études en mathématiques ou
encore directement en actuariat. Pour
ma part, j’ai complété un baccalauréat
en actuariat à l’UQÀM, ce qui m’a
bien préparé pour le marché du travail
tout en me permettant d’accomplir
trois examens professionnels. C’est là
aussi que j’ai pu découvrir les
différentes branches de l’actuariat et
constater mon intérêt pour l’IARD. La
profession d’actuaire est légiférée par
l’Institut canadien des actuaires. Il faut
réussir une série d’une dizaine
d’examens portant sur les différentes
lois financières, les mathématiques et
le marché de l’assurance. Pour faire
mon travail, il n’est pas nécessaire de
les avoir tous faits. En effet, j’ai un
titre «d’associé», un titre intermédiaire, obtenu après la réussite de 7
examens. La série complète mène au
titre de « fellow », un titre permettant
d’effectuer des tâches réservées, exigé
pour certains postes seulement. Ces
examens sont difficiles et exigeants, il
faut donc beaucoup de discipline et de
détermination pour passer à travers ce
processus.
Mon travail de conseiller en actuariat
et tarification agricole chez Cooperators
Je travaille pour le département
d’assurance agricole. Je développe les
modèles de calculs pour la tarification
des assurances accordées aux fermiers.
Étant donné que leur situation est bien
particulière, il y a des tarifs adaptés à
leurs besoins. Par exemple, il faut
souvent assurer des animaux, de la
machinerie, plusieurs bâtiments, dont
leur maison personnelle. Ce sont des
variables qui vont influencer le calcul
de leur prime.
Être actuaire en tarification agricole
est réellement différent que de
travailler en assurance automobile ou
maison. En effet, il y a beaucoup moins
de données existantes, étant donné que
les fermiers sont en plus petit nombre
que les gens possédant une voiture, par
exemple. Il est donc important de bien
comprendre la situation de nos clients
fermiers: quelles sont les pertes possibles, quelles pourraient être leurs
causes, quelles sont les conséquences
directes sur sa production, qu’est-ce
qui peut aider à prévenir les accidents,
quels sont les éléments de risques,etc.
Les courtiers en assurances sont en
contact direct avec les fermiers et se
déplacent souvent pour visiter les
établissements, pour mieux comprendre le contexte et les risques encourus.
Mon travail, ma passion
Ce que j’aime le plus de mon travail,
c’est que chaque journée est différente!
En effet, le domaine de l’assurance
IARD est très vivant et des changements peuvent se produire rapidement. En IARD, les accidents se
produisent régulièrement. En tant que
conseiller en actuariat, je peux donc
constater, à chaque année, si mes
calculs et mes prévisions étaient justes.
Je trouve cela valorisant et motivant de
pouvoir éprouver mon travail de cette
façon. Il y a aussi un défi constant, qui
peut aussi être un stress, soit celui de
réaliser les modèles de calculs les plus
justes possible. Si les tarifs ne sont pas
adéquats, la compagnie court le risque
de ne pas avoir assez d’argent pour
payer d’éventuelles réclamations. Il y a
un côté un peu « devin », mais en même
temps cela reste un travail bien concret
et technique. Cependant, contrairement
à ce que plusieurs peuvent penser, les
actuaires ne sont pas que des « bollés »
effectuant des calculs solitairement
toute la journée. Il faut bien
comprendre les situations réelles des
clients et aussi savoir bien
communiquer. Une bonne partie de
mon travail consiste à expliquer ce que
je fais aux autres départements et aussi
aux représentants qui vendent les
produits d’assurance aux clients. Il faut
donc que je sois un bon vulgarisateur et
que je sois créatif pour bien illustrer des
modèles qui peuvent paraître abstraits
ou arides. De plus, il y a beaucoup de
travail en équipe et de rencontres avec
différents départements.
L’avantage Co-operators
Avant de travailler pour Cooperators, j’ai travaillé pour d’autres
compagnies d’assurances générales, ici
et en Irlande. Il y a beaucoup de
différences entre les marchés irlandais
et canadiens car ce dernier est beaucoup plus réglementé. J’aime beaucoup
travailler pour Co-operators. Ils se sont
réunis sous la forme d’une coopérative
pour que le bien-être et la protection des
membres reste la priorité, et non pas le
profit. Les valeurs coopératives guident
les décisions de l’entreprise et son
fonctionnement. Je sens qu’ici on
cherche avant tout à servir le client plus
que de faire le plus grand profit
possible. La compagnie est axée vers la
communauté: elle a une fondation, une
politique de développement durable,
elle octroie des jours de congé à ses
employés pour le bénévolat, etc.
Également, elle offre des protections
que d’autres compagnies n’oseront pas
offrir. Pour moi, cela correspond
vraiment à ce que devrait être
l’assurance et c’est un plaisir de travailler dans une compagnie qui
s’intéresse vraiment à ses clients et leur
communauté. Notre clientèle le ressent
et l’apprécie.
CO-OPERATORS
Co-operators est une société de propriétés
dont les membres-propriétaires sont des
coopératives canadiennes, œuvrant dans
divers champs d’activités, principalement
l’agriculture, les services et la finance.
Contrairement à une société par actions,
chaque membre-propriétaire a un droit de vote
égal à l’assemblée générale annuelle, peu
importe sa taille. Ce sont des représentants-es
qui éliront le conseil d’administration de Cooperators, ce qui assure une représentativité
des membres lors de la prise de décision. La
compagnie offre différents services financiers
à travers le Canada.
www.cooperators.ca
EN SAVOIR PLUS
L'Institut canadien des actuaires (ICA) est
l'organisme national de la profession actuarielle au
Canada. Dirigé par ses membres, l'Institut est voué
au service de la population en veillant à ce que les
services et les conseils actuariels fournis par la
profession soient de la plus haute qualité. En fait,
l'Institut fait passer l'intérêt du public avant les
besoins de la profession et de ses membres.
www.cia-ica.ca