Le Journal des PES - SUD Education Créteil

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Le Journal des PES - SUD Education Créteil
Le Journal des
n 6
o
PES
Professeurs des écoles stagiaires en galère
Editorial
La période qui s’annonce sera
déterminante pour les PES.
10 % d’inaptes (après 1 an en
fonction !) est la norme admise édictée
par l’IA. Certains verront leur période de
stage renouvellée, d’autres seront
purement et simplement licenciés.
SUD soutient qu’il n’est pas
acceptable, étant donné
l’insoutenable légéreté de leur
formation, de reprocher à des PES
ciblés par la hiérarchie de ne pas être
aptes à enseigner. SUD estime que
les PES les plus en difficulté
sont ceux le plus en souffrance,
ils ont besoin d’aide en terme de
formation, non de pression hiérarchique.
Et pour ceux qui se verront renouvellés,
ce sera une année de stress en plus,
en responsabilité et non en formation !
SUD défend donc tous les PES
qui se feront connaître :
en amont, et après les prises de
position des IEN sur la titularisation.
SUD revendique la mise en
place d’une vraie formation
pour les professeurs des écoles,
accompagnée d’une entrée progressive
dans le métier, et payée pour permettre
l’accès de tous à l’école de la
République.
Calendrier de la
titularisation
D mercredis 23 ou 30 mai
IUFM de Livry-Gargan
La dernière commission d’évaluation donne son avis.
D vendredi 22 juin
inspection académique de Bobigny
L’ensemble des dossiers des PES passe devant le jury.
D 25 au 30 juin
rectorat de Créteil
Les PES qui n’ont pas été titularisés peuvent venir
consulter leur dossier.
D mercredi 4 juillet
rectorat de Créteil
Le jury académique se réunit pour examiner les cas de
PES “en difficulté”. En cas de “doute positif, le PES
sera amené à aeffectuer une seconde année de stage
et non à être licencié.
Le syndicat pour
vous défendre !
La suppression de la formation des enseignants a eu entre autres effets
négatifs de limiter drastiquement le contact des PES avec leurs organisations syndicales. L’année de stage permettait en effet de rencontrer
des collègues syndiqués, de connaître ses droits, de comprendre l’importance de l’action collective pour les défendre, de se familiariser avec
l’histoire des luttes dans le monde de l’Education.
Les syndicats d’enseignants, quelles que soient leurs différences par ail leurs, sont animés par des enseignants : ils existent par et pour les
enseignants et les autres salariés des établissements scolaires.
01 43 77 33 59
[email protected]
http://www.sudeduccreteil.fr
Dès aujourd’hui, ils sont un outil qui peut vous aider à
vous défendre en vue de la titularisation ! N’hésitez pas à
les contacter (SUD ci-ccontre) ! C’est parce qu’ils sont un outil encore
puissant qu’ils sont attaqués violemment par un pouvoir qui rêve de salariés inorganisés, incapables de se défendre et de défendre l’Education.
Plus tard, il sera important de les renforcer en se syndiquant, et peutêtre vous engagerez-vous davantage pour les faire vivre !
Les motifs de
licenciement
Les motifs de licenciements énumérés par le DSDEN
(directeur des services départementaux de l’Education
nationale, ex-IA - inspecteur d’académie) :
„ mise en danger de la classe ;
„ absence d’éthique professionnelle ;
„ non maîtrise de la langue française ;
„ violence vis-à-vis des élèves.
Tout cela paraît frappé du
sceau de l’évidence. Et s’il y
avait une vraie formation avant la mise en
responsabilité devant une classe, et un
vrai suivi des nouveaux enseignants (qui
ait pour objectif de former et non d’évaluer), le non-respect d’un de ces critères
serait effectivement problématique. En
réalité, en l’absence de toute formation
sérieuse, les enseignants stagiaires se
trouvent dans des situations intenables,
où on leur demande sans leur avoir enseigné à se comporter comme des professionnels dans des situations extrêmement
complexes qui peuvent déstabiliser des
enseignants chevronnés.
Ces critères a priori évidents ne le sont
donc pas du tout en l’absence de formation, et peuvent être interprétés arbitrairement au bon vouloir des formateurs-évaluateurs.
Pour la mise en place d’une vraie formation
une formation payée, à bac + 3, débouchant sur l’obtention du master
SUD défendra la titularisation de tous les PES
Les chiffres rassurants
vs la réalité
Selon l’inspection :
z 2 PES ont démissionné sur le 93 ;
z 32 PES en difficulté ont bénéficié d'une semaine de stage de soutien ;
z Il y a eu différentes situations de « sortie de classe » de PES mais le
terme « sortie de classe » n'est pas explicite en tant que tel tant, car il s'agit
de situations très diversifiées.
Comme l’année dernière, des chiffres rassurants cherchent à neutraliser la
réalité d’une réforme catastrophique dénoncée unanimement même par les
enquêtes les plus institutionnelles (rapport Jolion, Cour des comptes...).
Et la réalité, c’est :
z de jeunes enseignants isolés, soumis au bon vouloir des IEN et des formateurs ;
z des stagiaires en souffrance professionnelle, desquels on exige plus que ce qu’ils
peuvent fournir afin de les maintenir en état de culpabilisation et de soumission ;
z des élèves en souffrance sociale qui auraient besoin des enseignants les plus
expérimentés et qui se trouvent face à des enseignants débutant sans formation.
Dépressions, prise d’anxiolytiques, perte du sommeil, sensation d’échec... la réalité de
cette réforme scélérate n’apparaît pas dans les chiffres de l’inspection, elle est vécue
au quotidien par les collègues et les syndicats en contact avec les PES.
La mastérisation
La mastérisation est un remaniement
en forme de liquidation de la formation
professionnelle des enseignants, mise
en place depuis 2010-2011, qui touche
tout le parcours depuis les études. Si la
formation antérieure était insatisfaisante sur bien des points, le remède a
consisté à tuer le malade. Pour « vendre » sa réforme, le gouvernement a
parlé de revalorisation du métier grâce
au recrutement au niveau master plutôt
que licence. En réalité, il s’agit surtout
d’une éviction masquée des catégories
populaires de la profession, alors qu’il
est de plus en plus difficile de financer
des études longues. 2 ans de mobilisation contre la mastérisation n’a hélas
pas permis d’empêcher finalement la
parution des décrets.