La force d`une conviction

Transcription

La force d`une conviction
Une volonté de communiquer, un journal pour le faire…
La force
d’une conviction
Histoire de
l’Arefo
et de
l’Arpad
N°20
juin 2012
AREFO (Association Résidences et Foyers)
ARPAD (Association des Résidences pour Personnes Agées Dépendantes)
103, Bd Haussmann • 75 008 Paris • Tél. 01 42 68 40 40
Éditorial
p. 2
Pourquoi j’ai souhaité écrire un livre
sur l’histoire des associations
p. 3
Vieillir en Arefo
p. 4
Vieillir en Arpad
p. 5
Un domicile familial pour la vie p. 6-7
Entre dedans et dehors,
pas de frontière
p. 8
Faire valoir sa spécificité,
face à une dépendance
réglementée
p. 9
Les résidents Alzheimer
au sein de l’Arpad
p. 10-11
La démarche de l’Arpad
p. 12
Le risque zéro, une entrave
à la liberté du résident ?
p. 13
Faire vivre et partager
les valeurs associatives
p. 14
Jusqu’au bout du prendre soin
p. 15
Les risques pour
le secteur associatif
p. 16
Les perspectives pour demain
p. 17
Les instruments de la gouvernance
et du management
p. 18
Des projets dans la
continuité de la vie
p. 19
Les choix politiques
de la gouvernance
p. 20-21
La force d’une conviction,
une aventure personnelle !
p. 22
Naissance d’un livre
p. 23
AREFO (Association Résidences et Foyers)
ARPAD (Association des Résidences pour
Personnes Agées Dépendantes)
103, bd Haussmann 75 008 Paris
Tél. : 01 42 68 40 40 - Fax : 01 42 68 07 24
[email protected] - [email protected]
Internet : www.arefo-arpad.com
Responsable de la publication
Jean-Louis Stevens
Directeur de la publication
Alain Lecerf
Responsable de communication
Elzbieta Przybylska
Chargée de communication
Charlotte Cabo
Maquette, compogravure, impression :
Ecoprint 01 64 66 30 00
Dépôt légal : 2e trimestre 2012
« J’ai réinventé le passé, pour
voir la beauté de l’avenir »,
Louis Aragon.
Éditorial
humaniste de l’Arefo et de l’Arpad.
Ceux qui auront demain la charge de
le poursuivre ont entre leurs mains le
passeport qu’il fallait, un passeport qui
ouvre les portes d’une vision solidaire de
la société au sein de laquelle le vecteur
social prend toute sa place. Militant de
la première heure de l’économie sociale,
je suis fier de présider ces structures avec
tous ceux qui sont autour de moi.
Merci à Alain Lecerf, à ses équipes et
ses collaborateurs qui, sur le terrain,
confortent jour après jour ce projet de vie
qui fait l’originalité de nos établissements.
Merci aux fondateurs et à ceux qui m’ont
précédé d’avoir donné du sens à nos
entreprises associatives, et en particulier
à Jean-Pierre Leroy qui m’a accueilli au
sein des conseils d’administration qu’il
présidait. Merci aux responsables du
logement social, à ceux des régimes et
institutions de retraite de leur soutien
durant toutes ces années. Cette histoire
est aussi la leur, elle se poursuivra demain
avec leur concours, je l’espère.
Mais cette histoire-là ne s’invente pas…
45 ans d’une histoire authentique, pas
banale, dont je fus successivement le
témoin et l’acteur. Que de volontés
exprimées tout au long de ces années !
Au cœur de l’économie sociale et
solidaire, l’Arefo et l’Arpad contribuent
à l’accompagnement de nos aînés
dans le cadre d’un engagement sans
concession pour que la dignité de
chacun soit préservée jusqu’au bout.
Les combats menés au service d’une
plus grande justice sociale, afin que
les plus démunis puissent avoir accès
à un accompagnement social, médical
et résidentiel, ont porté leurs fruits.
Le chemin restant à parcourir est
encore long et devra faire l’objet d’un
engagement sans relâche.
Ce livre dont l’initiative revient à Alain
Lecerf, directeur général de l’Arefo et de
l’Arpad, est un outil exemplaire. Témoin
du passé, il est porteur du futur ; on y
raconte une épopée conduite par des
femmes et des hommes, galvanisés par
leur idéal.
Longue vie à l’Arefo et à l’Arpad et
bienvenue à toutes celles et à tous ceux
qui les rejoindront demain.
Comment ne pas remercier toutes celles
et tous ceux qui ont participé à l’élan
Jean-Louis Stevens
Président de l’Arefo et de l’Arpad
Merci à Geneviève Charbonneau
pour son travail d’historienne : que de
rapports, de documents et de procèsverbaux elle a dû lire, que de témoignages
elle a dû recueillir, pour nous conter cette
belle aventure !
Le passé nous engage
tous pour l’avenir.
Alors, continuons
l’aventure…
Pourquoi
j'ai souhaité écrire
un livre sur l'histoire
des associations
Les deux premiers avaient donné la parole
à celles et à ceux que nous accueillons
au quotidien dans nos 56 établissements
en gestion : La Traversée d’un siècle et
La Passion des métiers ont ainsi exprimé
des joies, des émotions, des couleurs
du temps, de belles pages d’histoire des
hommes et des femmes de notre pays.
Ce nouveau livre est
une découverte bien
différente
Lorsqu’en 1966, les statuts de l’Arefo ont
été déposés en préfecture de la Seine,
qui aurait parié sur la destinée de cette
association ? Qui aurait cru que 45 ans
plus tard, cette « graine », déposée dans
la plus grande discrétion, boulevard
Malesherbes, à l’ombre de l’Ocil et de
l’église Saint-Augustin, allait pousser
avec « une générosité exemplaire »,
sans chercher les honneurs, en traçant au
plus profond son identité, ses fondations
humanistes, sa volonté et sa ténacité sans
cesse renouvelées, et en conservant le cap
fixé à ses origines ?
Quelle pugnacité au cours de ces cinq
dernières décennies ! Quels chemins
tortueux empruntés, quelles tempêtes
affrontées, dans lesquelles il aura fallu
maintenir la barre, donner le la quotidien,
réaffirmer le sens de l’accompagnement
de l’autre, remettre sans cesse le métier sur
l’ouvrage !
C’est ainsi que les racines associatives ont
trouvé leur force, irriguées par la sève
du projet de vie proposé aux personnes
accueillies. Et l’arbre a grandi en taille et
en sagesse. Il a donné d’autres fruits dont
le dernier, l’Arpad, fut forgé pour aider les
plus abîmés d’entre nous.
Ces 45 années constituent un long trajet
au cours duquel les passages de témoins
se sont succédés. La transmission s’est
accomplie et s’accomplit sans rupture,
tel le rythme des saisons qui voit sans
cesse le renouveau des bourgeons, des
feuilles et des fruits de l’arbre.
Et celui-ci croît, prospère, protège et
s’épanouit.
Ce livre de mémoire et de perspectives
se veut être la clé qui ouvre à la
compréhension des choix opérés et un
témoignage sur celles et ceux qui les ont
décidés et mis en œuvre. Il s’adresse à
tous ceux qui sont impliqués, de près ou
de plus loin, dans cette belle entreprise
associative. Il est là pour convaincre :
il a vocation d’entretenir les consciences,
d’aiguiser les appétits, de fédérer celles
et ceux qui veulent adhérer au projet de
l’Arefo et de l’Arpad.
Mais il s’adresse également à tous,
hommes et femmes engagés, et toutes les
personnes qui trouveront dans ce livre
de la matière pour découvrir ou réfléchir
à l'action sociale et à la solidarité en
direction des populations vieillissantes.
L’histoire de l’Arefo et de l’Arpad n’avait
jamais été contée. Elle a représenté
un chantier de plus de trois années au
cours desquelles documents, rapports,
procès-verbaux, échanges, réflexions
et contributions auront permis, avec
une certaine justesse, à Geneviève
Charbonneau, à laquelle j’ai confié
l’écriture de cet ouvrage, de nous
décrire l’investissement des femmes et
des hommes de l’Arefo et de l’Arpad,
dirigeants ou collaborateurs de tous
temps, et de celles et ceux qui leur ont
fait confiance et les ont accompagnés,
convaincus que ce qui était élaboré avait
du sens, notamment tous les partenaires
d’origine parmi lesquels les acteurs
de l’immobilier social et des institutions
de retraite.
3
C’est ainsi que cet
ouvrage a pu voir
le jour
Je veux remercier toutes celles et tous
ceux qui ont apporté leur contribution
et manifesté leur attachement à ce que
nos associations portent de valeurs, en
se rapprochant du champ de l’économie
sociale et solidaire.
Bonne lecture et puissiez-vous
découvrir, au fil de ces pages, la nature
de l’engagement qui a guidé celles et ceux
qui ont consacré tout ou partie de leur vie
professionnelle.
Je souhaite à l’Arefo et à l’Arpad de
poursuivre leur chemin, éclairé par
« l’abricot d’argent », l’arbre aux mille
écus.
Alain Lecerf,
Directeur Général
de l'Arefo et de l'Arpad.
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 20 - JUIN 2012
L’ouvrage qui vous est présenté est le
troisième initié par l’Arefo et l’Arpad,
ces organismes dont Jean-Pierre Leroy
m’a confié la direction en 1988.
Vieillir en Arefo :
une alternative à la solitude
L’Arefo offre une alternative à la dépossession de soi, notamment lors de la cessation de l’activité professionnelle, en proposant
un environnement et un projet social qui soutiennent la volonté de vivre et d’agir. Elle démontre en même temps que
demeurer dans le domicile dans lequel on a mené sa vie active peut être un obstacle au redéploiement personnel, alors que ses
établissements constituent une opportunité pour se réinvestir dans une deuxième vie.
4
Dans les jardins de la résidence le Bocage à Neuilly-sur-Marne, 1999
Un rempart
au laisser-aller
L’Arefo n’oblige à rien. Elle définit
seulement un cadre dans lequel le résident
peut trouver une assise et un rythme.
Ainsi, les services, inclus ou non dans
la redevance, sont organisés selon des
modalités ou des horaires : s’inscrire aux
repas et aux activités, fixer un rendezvous chez le coiffeur qui vient dans
l’établissement et honorer les engagements
pris… Par ailleurs, un règlement de
fonctionnement décrit l’ensemble des
relations auxquelles chacun est tenu entre
l’établissement et les autres retraités, mais
aussi avec les intervenants extérieurs,
l’entourage et les familles.
La vie au sein d’un groupe social incite
tout un chacun à s’occuper de son
apparence et à entretenir sa forme, car
il est exposé au regard des autres. Par
exemple, prendre soin de se maquiller
ou assortir sa cravate à la couleur de sa
chemise sont de petits gestes de la vie
quotidienne bien futiles mais essentiels,
car ils expriment toute la mesure de
l’espoir que l’on place encore dans l’avenir.
Au contraire, dans son domicile privé,
à l’abri du jugement extérieur, on peut
être tenté de se lever plus tard, de traîner
en robe de chambre ou de faire moins
attention à la propreté de sa personne
et de son logement. Cette négligence
traduit souvent le découragement devant
la nécessité d’une reconversion dans un
environnement peu stimulant.
territoire et se faire reconnaître, se
confronter, parfois négocier avec son
entourage et s’exposer à des désaccords
ou des conflits. Ainsi, en continuant de se
positionner parmi les autres, on s’oblige à
maintenir des comportements sociaux.
En Arefo, chacun aménage sa manière
de vivre, choisit ses fréquentations, ses
occupations, son mode de participation à
la vie communautaire, selon ses goûts et
ses affinités avec des personnes réunies
par le destin sous un même toit. Être au
milieu des résidents, c’est être sollicité de
façon spontanée et échanger des points de
vue. C’est, forcément, se trouver un jour
en concurrence avec les autres, quand des
initiatives sont à prendre, des animations
et des projets à conduire, comme autrefois
dans le travail. On doit marquer son
Les visages de la vieillesse sont multiples :
on peut devenir vieux comme on a
vécu jeune car l’âge affirme et révèle
les caractères, mais on peut aussi
être façonné et « instruit » par la vie.
En établissement, la question de la
cohabitation entre personnes vieillissantes
est particulièrement présente. D’autant
qu’il n’est pas toujours simple de vivre
avec des personnes beaucoup plus âgées
que soi, car le spectacle du vieillissement
de l’autre contraint à une projection de
son futur, parfois insoutenable.
Vieillir avec les
autres et se regarder
vieillir
Vieillir en Arpad :
l’unité de vie, un nouveau foyer
L’entrée en EHPAD ne notifie-t-elle pas un voyage sans retour ? Ce passage est la dernière étape du renoncement à ce qu’on
a été et demande un travail de deuil sur la restriction de l’agir et l’acceptation de la perte d’autonomie. Il coïncide souvent
avec une période de désinvestissement, indispensable pour réévaluer et reconstruire le domaine de son possible dans cette
existence dans laquelle l’aidant est prépondérant. En Arpad, les conditions de l’accueil sont réunies pour donner au retraité
les moyens de se réinvestir dans la vie, de se penser comme une personne agissante, pour éviter l’enfermement.
En 1984, l’Arpad a bâti son projet de vie en privilégiant l’esprit du domicile familial avec une médicalisation légère de ses
établissements. Cette orientation intègre le champ du possible de la personne en perte d’autonomie, non réduite au statut
d’un corps qui réclame soins et manipulations. Reconnue dans son identité, la personne âgée conserve le lien avec son passé
et demeure dans sa trajectoire de vie, avec un avenir proposé et le choix d’organiser son présent pour être et agir ou, au
contraire, de s’en remettre totalement aux autres. Dans son nouveau foyer, l’unité de vie, elle est entourée des auxiliaires
de vie et d’une équipe soignante qui lui prodiguent attention et vigilance et prennent soin d’elle. Son existence est partagée
entre les actes de la vie courante, se lever, faire sa toilette, s’habiller, prendre ses repas et se coucher, les soins et le temps qui
reste, dédié à la vie avec les autres dans la communauté ou à l’extérieur.
Une auxiliaire de vie aidant un résident à prendre son repas Résidence Arpage Les Clairières à Pavillons-sous-Bois
Un rythme
de vie choisi
Au sein d’une Arpage, dans le
déroulement de la journée, le temps de
l’accompagnement, de l’assistance et des
soins est distribué entre tous les résidents
et chacun doit respecter l’organisation du
travail des auxiliaires de vie et de l’équipe
soignante. Les repas et le goûter, moments
communautaires, sont prévus dans des
tranches horaires qui peuvent convenir ou
non à la personne âgée. En revanche, elle
peut se faire réveiller et prendre son petit
déjeuner à l’heure qu’elle souhaite.
Elle choisit les activités qui l’intéressent.
Et puis, elle a son mot à dire sur son
régime alimentaire ou de convenance
et elle peut infléchir le programme des
loisirs et des animations. Elle reçoit sa
famille et ses amis et elle part en vacances,
quand cela est encore possible. Elle se
trouve donc dans une position où elle
peut exprimer ses désirs.
5
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 20 - JUIN 2012
Soulagée par un accompagnement
individualisé, la personne en perte
d’autonomie peut se consacrer à maintenir
ou élargir le champ de son possible.
Elle peut répondre au projet de vie de
l’Arpad qui ne consiste pas simplement à
développer des distractions, mais à offrir
des activités intégrées au monde,
dans lesquelles elle met en œuvre un
savoir-faire, une expérience et des
compétences. Ce projet la fait exister
en tant que personne capable d’agir dans
ce nouvel univers.
Un domicile familial pour la vie
Les établissements recréent les conditions d’habitat et de vie de la sphère familiale. Ils procurent l’intimité du domicile
personnel, avec une sécurité supplémentaire, puisque le logement est intégré dans un espace agencé pour inciter les résidents à
se redéployer dans une existence harmonieuse.
Comme à la maison
6
Les résidents, « occupants » de leur
studio ou de leur deux-pièces, s’ils sont
en couple, disposent de leur espace
privatif, avec leur mobilier et leurs objets,
ainsi que d’une installation sanitaire et
d’une cuisine individuelles. Ils sortent
de chez eux pour faire leurs achats, voir
leurs amis, se distraire… Ils reçoivent
l’aide-ménagère, la femme de ménage le
cas échéant, le médecin, l’infirmière et
les aides-soignantes qui leur dispensent
les services identiques à ceux auxquels
recourt toute personne qui habite en
domicile diffus. Comme à la maison, leurs
amis et leur famille viennent partager,
avec eux, le repas de midi au restaurant de
l’établissement, bavarder dans les salons
ou dans leur logement et passer la nuit
dans des chambres réservées aux hôtes de
passage.
A partir de 1974-1975, les projets
architecturaux, conçus avec des jardins
privatifs et des terrasses, encouragent
l’accueil des animaux de compagnie,
innovation propre à l’Arefo.
Mieux qu’à la maison
Ces retraités sont en majorité très actifs
et autonomes. Néanmoins, dans la
perspective de leur vieillissement, l’Arefo
met à leur disposition, sous forme d’appel
à des associations et des bénévoles, ou
d’aides négociées avec les organismes
sociaux, des services facultatifs dont
beaucoup sont organisés sous l’impulsion
du responsable d’établissement qui
démarche les prestataires, mais aussi avec
le soutien des familles et la solidarité
entre résidents. Beaucoup de ces services
vont pouvoir être regroupés ou assurés
par des bénévoles et leur coût est souvent
inférieur à une prestation délivrée pour
une seule personne en domicile diffus.
Cette assistance est assortie d’une
vigilance 24h/24 avec la présence du
responsable d’établissement et/ou
d’un employé de collectivité chargé
Comme à la maison, l'animal domestique partage la vie de ses maîtres Résidence L'Avenue aux Moines, 2002
Le confort et l'intimité sont ceux du domicile
personnel - Résidence la Sablonnière, 1985
du gardiennage, d’un système de
sécurité qui profite de l’évolution des
technologies, leur garantissant confort
de vie et bien-être et d’installations
qui précèdent, le plus souvent, les
réglementations normatives sur l’habitat,
la sécurité des personnes et l’hygiène.
Les quelques personnes handicapées
accueillies sont « prises en charge » par
cet environnement. En cas de grande
difficulté, les résidents sont hospitalisés :
parmi eux, de 85 % à 90 % reviennent
poursuivre leur séjour en établissement,
les autres rejoignant une structure
spécialisée.
Des animations et des loisirs sont
proposés sur place et à l’extérieur. Dans
ce domaine, les résidents peuvent, et
beaucoup ne s’en privent pas, créer des
activités, des clubs, au sein ou à l’extérieur
de l’établissement.
Enfin, les aides personnelles, consenties
par les organismes sociaux, ouvrent à tout
retraité l’accès à ces conditions de vie, plus
attractives sous certains aspects que le
domicile traditionnel.
Une initiative en
avance sur son temps
L’Arefo se différencie alors des maisons
de retraite, en donnant ce caractère de
domicile familial à ses établissements dans
lesquels les retraités actifs et autonomes
peuvent profiter d’une intervention rapide
et appropriée, en cas de besoin. Car,
malgré les recommandations du rapport
Laroque en 1962 et une législation
incitative, rares sont, dans les années 70,
les créations de logements-foyers lancées
par le secteur privé associatif, proposant
ce mode de vie qui fait encore aujourd’hui
la modernité de l’Arefo.
La circulaire du 5 décembre 1974 donnera
une définition des logements-foyers,
largement devancée par les premières
résidences Arefo accueillant des retraités,
ouvertes en 1972 :
« Les logements-foyers sont destinés aux
personnes âgées capables de vivre de
manière habituelle dans un logement
indépendant mais ayant besoin
occasionnellement d’être aidées ; cette
formule convient tout particulièrement
aux personnes isolées, aux couples dont
les forces déclinent, aux personnes sortant
de centres de rééducation fonctionnelle ne
pouvant vivre en logement autonome. Ils
devront pouvoir être facilement adaptés
aux besoins des personnes handicapées.
Les logements-foyers comportent comme
tout foyer : des logements (80 maximum),
des locaux communs, des services collectifs
(locaux nécessaires aux activités, à
l’animation et à la gestion). Les logementsfoyers doivent être implantés à proximité de
moyens de transport et de centres d’activités
(commerces, lieux de culte et de réunion) »
La vie quotidienne
dans le maintien à
domicile
Les services composent la trame du
maintien à domicile, et stimulent la
capacité d’initiative de la personne âgée
et ses contacts avec la vie sociale. Très
rapidement, les prestations, en s’appuyant
les unes sur les autres, donnent corps au
domicile personnel, avec la possibilité
de vivre davantage : elles dégagent les
retraités des contingences matérielles
parfois très pesantes au profit des loisirs et
des échanges, que ce soit dans leur cercle
privé habituel, dans les ressources offertes
par le quartier où est implanté leur
nouveau domicile, ou encore au sein de
la résidence. Elles constituent le premier
rempart contre le déclin des forces et la
perte d’autonomie.
Des services à la carte
7
Certains services, obligatoires, sont inclus
dans la redevance mensuelle forfaitaire ;
les autres, facultatifs, sont proposés « à la
carte », afin de rendre les établissements
accessibles financièrement et de respecter
l’indépendance des retraités accueillis.
Depuis l’ouverture de ses établissements,
l’Arefo assure une permanence de sécurité
24h/24 et fournit les prestations locatives
traditionnelles comprises dans le montant
mensuel forfaitaire de la redevance qui se
divise en trois parties, l’équivalent loyer,
l’équivalent charges locatives, l’équivalent
charges de services.
La redevance couvre les frais
d’hébergement, l’assurance du mobilier
et celle de la responsabilité civile du
résident, l’eau, les consommations
électriques individuelles, le nettoyage
des vitres et les petits dépannages
ménagers, mais aussi des locaux
communs polyvalents, des logements,
les frais de gestion du personnel et
l’entretien du bâtiment.
L’Arefo développe son offre dans une
totale mutualisation des coûts,
c’est la force et l’originalité de ses
logements-foyers.
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 20 - JUIN 2012
À cette sécurité s’ajoute le bénéfice de
l’ambiance communautaire. Dans les
lieux de vie collective, restaurant, salons
et salles d’activités diverses, on rencontre
les autres résidents avec lesquels on refait
le monde et on sollicite le personnel
chargé des fonctions administratives,
de la maintenance et de l’entretien des
lieux. L’écoute figure dans la charte
morale, à laquelle adhèrent tous ceux qui
participent à la gestion des établissements.
Entre dedans et dehors,
pas de frontière
Année après année, voici égrenée une succession de moments de vie. Ajoutés les uns aux autres et enchâssés dans le rituel
de l’organisation quotidienne, ils composent la trame d’une vie en Arefo et en reflètent toutes les réalités, tous les possibles,
et surtout, toutes les volontés. Comme les images tournoyantes d’un kaléidoscope, ils renvoient une représentation très colorée
de l’existence de nos aînés et un désir de vivre très puissant.
Des communautés
qui sont le reflet
de la vie
8
Nous sommes étonnés par ces retraités,
entrepreneurs, créatifs, capables de
développer des talents très variés et qui
manifestent une attention aux autres
que beaucoup d’actifs n’ont pas le temps
d’accorder. Bien que leur temps de vie se
raccourcisse, le temps d’agir leur semble
octroyé. Les résidents de l’Arefo donnent
l’impression, non pas de subir le temps,
mais de le saisir pour se faire plaisir, pour
satisfaire leur curiosité, pour créer des
amitiés et même pour accomplir de vieux
rêves. Propulsés par la volonté d’être dans
la réalité, ils s’ouvrent aux autres retraités
de leur quartier, de leur ville et de leur
résidence, ils vont vers les jeunes dont ils
font volontiers bénéficier leur expérience.
Bien sûr, il faut nuancer cette vision :
les communautés de résidents sont
stimulées par une poignée d’organisateurs,
provocateurs d’événements, agitateurs
de vie. Mais il reste tous les autres, ceux
qui, sans être des moteurs, adhèrent et
sont heureux de faire fructifier leurs
projets, et aussi les inactifs qui se mettent
en retrait de toute animation, parce que
leur caractère ne les y prédispose pas ou
parce qu’ils se sentent fatigués. Enfin,
pour tous, certaines périodes appellent
des questionnements et réveillent des
peurs, quand on se voit vieillir, quand la
mémoire joue trop souvent des tours…
Alors, s’amuser, se divertir, à quoi bon ?
Mais, après tout, tout cela est tellement
normal…, comme la vie !
Le logement-foyer,
un espace de liberté
Malgré les incertitudes sur l’avenir, le
logement-foyer de l’Arefo, espace à la fois
sécurisant et libérateur, semble donner
Les vacanciers de l’Arefo reviennent d’une promenade aux îles de Lérins, 2009
des ailes à ces retraités. Nous sommes
bien loin de l’image d’isolement conférée
à la maison de retraite. C’est que, dès
l’origine, le projet de l’Arefo, en aidant les
personnes âgées à trouver du sens à la
vie, évite tout risque d’enfermement dans
la résidence et rejette le cloisonnement
générationnel.
Accompagnant l’évolution de la société
depuis 1970, les résidents ont changé
avec elle ! Ils s’étaient réalisés à l’âge
adulte dans un monde consumériste
et ils ont commencé leur carrière de
retraités dans ce même univers dominé
par le matérialisme. Consommateurs
de loisirs, de sorties et de spectacles,
ils en sont devenus, progressivement,
les producteurs, les acteurs. Ils se sont
découvert des dons et des capacités
d’expression qu’ils ont su mettre au
service de leur résidence et de leur cité
et pour le bénéfice des autres.
À leur fierté de se valoriser aux yeux
de l’extérieur, de leur famille et des plus
jeunes, ils ont ajouté la joie de faire
profiter leur environnement de leur
expérience, de leur sagesse et du temps
qui leur est octroyé, autant de raisons
d’être et de vivre.
Mais que deviennent ces retraités quand
leur perte d’autonomie s’accentue, au
point d’avoir besoin d’assistance ?
Pour répondre à leur angoisse, l’Arpad
leur propose aussi un espace de liberté
jusqu’au bout de la vie. C’est un immense
défi qu’elle lance à la dépendance.
Faire valoir sa spécificité,
face à une dépendance réglementée
Depuis l’époque où, à Épinay, elle avait pris à bras-le-corps la question de l’incontinence en travaillant sur la rééducation des
résidents, plutôt que de les équiper de protections, l’Arpad explore toutes les voies de l’accompagnement. La désorientation
croissante et les polyhandicaps de ses résidents lui enjoignent d’aller encore plus loin dans la professionnalisation de ses
équipes. Comme en Arefo, ont émergé les questionnements sur le très grand âge et sur tout ce qui peut relier la personne à
la vie dans cette dernière partie de l’existence, jusqu’au moment ultime. Sans relâche, l’Arpad va guider ses collaborateurs, à
travers la gérontologie, vers les contrées de l’extrême abandon et de l’extrême détresse et, ce faisant, se prépare à affronter la
réglementation de la dépendance.
La relance au sein de
l’Arpad du débat sur sa
légitimité
Le soin vise
l’indépendance de la
personne âgée
Au regard de la banalisation et de
la normalisation des niveaux d’une
dépendance grandissante, l’Arpad
réaffirme, comme elle le fera souvent
au cours de son histoire, les fondements
de son projet qui doit s’épanouir dans
la cohérence et la stabilité, devant les
situations imprévisibles provoquées par la
détérioration mentale et la fin de vie. Plus
que jamais, tous les acteurs de l’association
doivent s’interroger sur les comportements
à adopter face à l’augmentation des
pathologies liées au grand âge et entretenir
9
Au cours d’une fête, le clown animateur réussit à libérer la parole des résidents les plus
dépendants (Résidence Arpage Les Astéries, 2006)
la notion de domicile, quelle que soit la
démarche sociale ou médicale. La fidélité
aux engagements d’origine exige, en effet,
une vigilance de tous les instants à une
période où les tentations de se réfugier
dans une logique institutionnelle réduisant
le résident à sa pathologie sont fortes.
Un cycle de formation
sur trois ans
Ces réflexions, que la montée de la
dépendance aiguillonne, vont aboutir,
une fois encore, à la mise en place d’une
stratégie de formation, cette fois prévue
sur 3 ans, de 1998 à 2000 et qui se
prolongera au-delà. Pour l’Arpad, cette
formation cautionne son projet de vie et
améliore le niveau de ses prestations, dans
l’esprit de la réforme de la tarification.
Elle sera orientée sur la prise de
conscience personnelle : « Prendre
conscience de ce que j’induis en ayant telle
attitude ou tel comportement auprès d’un
résident. Savoir regarder, savoir écouter,
savoir toucher. »
Son contenu va également approfondir
les compétences antérieures : la formation
gérontologique des maîtresses de maison,
des infirmières et des aides-soignantes,
notamment l’accompagnement en fin
de vie et aux troubles psychiques, ainsi
que la formation à l’ergonomie et à la
manutention des résidents.
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 20 - JUIN 2012
Dans le rapport d’activité de 1997, les sons
de cloche, avec bien sûr quelques nuances
selon les situations, sont unanimes :
le manque d’effectifs, de budgets et
la hiérarchisation de la dépendance
assortie à une tarification mettent en
péril la réalisation du projet de vie,
inscrit dans les statuts de l’association, et
sa seule légitimité au regard des autres
structures existantes. Car qu’est-ce qui
fonde l’Arpad ? L’engagement de ses
collaborateurs auprès des résidents revêt
une signification humaine considérable ;
mais comment se traduit-il, si ténu, si
insaisissable au regard des autres ? L’Arpad
porte très loin son exigence : « Des métiers
de l’humain vieillissant qui demandent en
permanence d’être disponible, à l’écoute ;
ils ne souffrent pas l’à-peu-près car, en
face, la souffrance est souvent présente et
profonde. »
Les résidents Alzheimer
au sein de l’Arpad
La volonté de l’Arpad de ne pas cantonner les désorientés dans un univers clos est celle de l’origine, mais les années 2000,
avec la terrifiante montée en puissance de la pathologie d’Alzheimer et des maladies apparentées lui commandent d’explorer
toutes les solutions qui puissent alléger le surcroît des besoins générés par la dépendance. Cherchant une voie qui lui évite
toute sélection discriminante, elle s’engage dans la création d’unités spécifiques, tout en y incorporant l’esprit de l’Arpad,
pour lesquelles elle espère obtenir davantage de financement et de personnel, grâce au plan Alzheimer 2004.
Elle s’aventure dans cette direction également pour répondre à l’attente de la pensée politique, caractérisée par son
monolithisme, car les projets présentés en CROSMS n’intégrant pas ces spécificités recueillent un avis défavorable.
La cohabitation
maîtrisée
10
Dès 2009, l’Arpad émet de fortes réserves
sur cet accueil. Car fondamentalement,
l’unité de vie, et non l’unité spécifique, lui
semble la meilleure réponse, la seule, car
elle offre un espace sécurisé au résident
désorienté, sans pour autant le confiner
dans un espace dédié. Faut-il, écritelle, « privilégier pour elles [personnes
âgées désorientées] une (ou des) unité(s)
spécifique(s) au sein des établissements
ou au contraire, comme l’Arpad l’avait
posé à l’origine, considérer qu’elles
doivent être accueillies comme les autres
résidents, sans distinction de lieu avec un
accompagnement individuel adapté » ?
Relier à la vie, jusqu’au bout de la vie,
c’est ce qui a conduit l’Arpad à ériger
ses unités de vie, pour accompagner
toutes les pertes d’autonomie, physiques
et psychiques. L’Arpad avait soupesé
alors les risques de la promiscuité entre
les désorientés et les non-désorientés,
évalué le seuil de tolérance acceptable et
analysé l’impact de la cohabitation des
différents handicaps. Sa conclusion l’avait
dirigée vers la cohabitation maîtrisée,
par l’alternance d’espaces dédiés et
d’espaces communs, d’activités dédiées et
d’activités communes, de moments de vie
spécifiques et de temps partagés.
C’est ce choix qu’elle applique dans
bon nombre de ses établissements où
l’accompagnement est individualisé. Les
résidents présentant des troubles sont
accompagnés pour la toilette, l’habillage
et l’alimentation, et escortés dans leurs
déplacements par les auxiliaires de vie et
L’Arpad propose une approche non médicamenteuse de la maladie d’Alzheimer en associant les résidents
aux gestes de la vie quotidienne, afin qu’ils les mémorisent (Résidence Arpage Mornay, 2011)
Pour pouvoir partager la vie sociale de la communauté des résidents, le retraité désorienté a besoin de moments privilégiés avec les membres
de l’équipe (ici, une résidente avec Céline Vilocy, directeur de la Résidence Arpage à Enghien-les-Bains, 2007)
« La (les) maladie(s) fait (font) partie
des différences qui isolent ou rendent la
relation aux autres difficile et douloureuse.
Le projet de l’Arpad repose sur un
principe de tolérance et de respect de
l’autre quels que soient ses handicaps et
difficultés. Par définition, l’EHPAD est
un lieu de vie de personnes vieillissantes,
aujourd’hui très âgées et vulnérables. Si
la vieillesse n’est pas une maladie, elle est
pour certaines d’entre elles l’époque de
la vie durant laquelle les affections sont
multiples et pour certaines invalidantes.
La maladie d’Alzheimer en fait partie et
les établissements doivent s’organiser et
former les équipes d’accompagnement et de
soins pour accueillir et aider les personnes
handicapées par leur pathologie, et leurs
proches, à vivre dans un lieu collectif, sans
être exclues ni identifiées par leur seule
affection.
Être ni exclu,
ni identifié par leur
seule maladie
L’un des directeurs d’EHPAD écrit dans son
rapport d’activité 2009 que l’établissement
constitue une unité spécifique à lui tout
seul.
Le questionnement de l’Arpad sur un
accueil spécifique ou diffus, réactivé par
les orientations politiques actuelles, est
loin d’être achevé. En témoigne le rapport
d’activité de 2009, proclamant une fois
encore les principes qui la guident depuis
sa création :
Cette définition représente la seule voie
possible pour sortir concrètement de
la difficulté créée par la notion d’unité
spécifique qui, si elle est appliquée à la
lettre, suppose de concevoir l’hébergement
comme un passage organisé d’une unité
de vie vers une autre puis encore une,
au fur et à mesure que la maladie ou le
handicap évolue. Vaste programme de
déménagements successifs et réguliers
dont il n’est d’ailleurs pas certain, même
s’ils étaient réalisables, qu’ils suffisent
à créer un équilibre possible au sein de
l’établissement !
11
C’est donc bien de la capacité à faire vivre
les principes associatifs de tolérance et de
respect des personnes, quels que soient leur
état de santé et leur niveau d’handicap,
que va dépendre la qualité de l’accueil en
EHPAD et, en l’occurrence, en Arpage, des
personnes atteintes de maladie d’Alzheimer
et des affections apparentées. »
Le « prendre soin »
personnalisé
L’Arpad sait conjuguer avec bonheur
la cohabitation des handicaps, la vie
communautaire au sein des Arpage et
l’accompagnement individualisé. En
même temps que l’attention portée aux
désorientés, c’est l’ensemble des résidents
qui jouissent de l’extension de la notion
de soins au « prendre soin », qui dit bien
sa globalité. La rédaction des projets
d’établissements et du projet individualisé,
réclamée par la loi de 2002, rejoint les
préoccupations de l’Arpad, complètement
préparée par ses pratiques à ces exigences.
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 20 - JUIN 2012
les aides-soignantes. Leur déambulation
est respectée. Ceux qui participent à
des activités sont accompagnés par les
animateurs. Ils sont encadrés par les aides
médico-psychologiques, qui ont suivi la
formation « Humanitude », formation
qui ressemble étrangement à ce que
l’Arpad avait voulu mettre en œuvre à son
origine, évaluant le potentiel de chaque
personne âgée et intégrant, notamment,
les animations dans l’accompagnement
aux besoins fondamentaux. À l’Arpage
Louis Grassi, certaines activités de groupe
sont proposées à l’ensemble des résidents,
y compris aux personnes désorientées,
même si par ailleurs un EVA (espace
de vie adapté), destiné aux personnes
atteintes de la maladie d’Alzheimer, leur
fournit un accompagnement au plus près
de leur rythme individuel.
La démarche de l’Arpad : être et agir
La situation en Arpad n’est pas la même qu’en logements-foyers où les résidents sont devenus les initiateurs et parfois les
financeurs de leurs activités, en créant des clubs et des associations loi 1901, en se tournant vers l’ensemble des ressources
et des retraités de leur environnement. En Arpage, certes les conseils des résidents qui ont leur mot à dire font des suggestions
et certains retraités font preuve d’une vitalité remarquable, mais les projets d’activités et de loisirs sont soutenus essentiellement
par la structure de l’établissement, les personnels, le bénévolat, les familles et par des animateurs professionnels.
Quel regard peut-on porter sur la personne âgée en Arpad ? Un regard réaliste sur ses difficultés à être et à agir, surtout quand
la désorientation commence puis s’accentue et quand la dépendance s’accroît. Un regard attentif sur ses désirs, qui n’oublie
pas que les accomplir lui demande beaucoup d’efforts et de courage. .
Des sollicitations
auxquelles on est
libre d’adhérer
12
L’Arpad, dans son projet de vie, refuse
d’imposer à la personne âgée un
mode de vie dont elle ne voudrait pas
et réfute tout volontarisme. L’Arpage
Lannelongue à Vanves résume ainsi sa
position en 1992 : « Trois idées essentielles
ont dominé cette démarche : ne pas
développer d’activisme, s’orienter vers
une dynamisation de la vie quotidienne,
s’ouvrir sur l’extérieur. » L’Arpad va donc
proposer un environnement dans lequel,
à travers une relation personnelle et
d’écoute, la personne âgée dépendante
va trouver la place qui lui convient et
renouer avec l’envie de profiter d’une
sortie, de participer à une animation ou à
un événement de la vie collective.
La famille,
partie prenante
du projet de vie
Les familles contribuent à la réussite de
l’intégration du résident. Leur présence
ne se limite pas uniquement au droit
de visite. Elles font partie des conseils
d’établissement de jadis, puis des conseils
de la vie sociale, aujourd’hui instances
représentatives du fonctionnement de
l’établissement. Elles sont invitées aux
repas de fête, aux anniversaires et à
toutes les manifestations organisées dans
les établissements. La grande souplesse
des heures de visite et la possibilité de
participer aux repas de leurs parents et
de les assister quand cela est nécessaire et
fait plaisir encouragent la poursuite d’une
relation pleine. Les familles ne se sentent
pas « dessaisies » de leur rôle.
Il est bon de faire les badauds sur la place ombragée de Latour-Bas-Elne
et de renouer avec la vraie vie (2004) !
D’ailleurs, il n’est pas rare de voir des
enfants, petits-enfants et même arrièrepetits-enfants, exposer leurs travaux de
peinture dans les salons des résidences,
proposer un concert de musique,
présenter un spectacle ou animer
un atelier.
saine et régulière, sont les premières
conditions pour conserver sa dignité.
Le soulagement des handicaps par la
relaxation, les massages, la gymnastique
douce et les soins esthétiques sont pour le
résident autant de moments de plaisir qui
le libèrent de son état de malade
ou de déficient.
Maintenir une
apparence pour
soi-même et pour
les autres
Les actes et les échanges suscités
par ces services enracinent la personne
âgée dans un univers qui ne se réduit
pas au soin médical et à la survie et
l’empêchent de se désincarner.
Cet ancrage est un rempart au risque
d’enfermement, il est aussi un instrument
de mesure du temps par lequel la
personne âgée dépendante peut se
projeter dans la perspective de moments
de plaisir à vivre avec les autres.
Les services et les activités de bien-être
encadrent concrètement la volonté
de maintenir le champ du possible.
L’entretien du logement, du corps et des
vêtements, ainsi qu’une alimentation
Le risque zéro,
une entrave à la liberté du résident ?
Le risque zéro imprègne aujourd’hui très fortement la politique de vieillesse. Faire cohabiter liberté, vie citoyenne et risque zéro
soulève l’interrogation délicate sur l’interdit : interdit d’aller se promener seul parce que c’est dangereux quand on possède une
faible autonomie, interdit de boire de l’alcool ou de manger trop riche ou trop sucré parce que c’est dangereux quand on a du
diabète, interdit de fumer, et bientôt, interdit d’avoir telle ou telle relation…
Plus sa dépendance s’accroît, plus la personne âgée voit se restreindre son champ du possible. Quelle est la bonne pratique en
établissement : lui interdire d’aller au-delà de son champ du possible et la cantonner dans un univers de plus en plus clos où la
vie perd de son sel ou lui laisser transgresser parfois la frontière de son possible, l’exposant à l’accident ? Quelle légitimité, autre
que la réglementation, possède l’établissement pour lui interdire quelque chose qu’elle ferait peut-être à son domicile privé ?
L’observance de la règle dans un établissement permet de vivre ensemble de manière citoyenne, mais fixer des règles de conduite
et de vie d’ordre privé à une personne âgée, au prétexte qu’elle est trop vieille pour savoir ce qui est bon pour elle, ne la prive-t-il
pas d’une partie de sa liberté ? Poser des limites à un enfant qui fait son apprentissage de l’autonomie et expérimente le monde
pour le protéger est un comportement responsable et respectueux de son identité, mais comment concilier responsabilité,
respect et surveillance de la personne âgée dont on tente de prolonger les capacités résiduelles et l’étincelle du regard ?
Accueillir, pour
préserver de toute
dépossession
La réponse à cette controverse ne réside-telle pas tout simplement dans une attitude
d’accueil qui reconnaisse au grand âge
toute sa plénitude et balaye la hantise de
se tromper sur ce qu’il convient de faire
pour lui ? Laissons l’Arpad conclure :
« Nous ne voulons pas, au sein de nos
établissements, des résidents figés et
amputés de leurs droits et exclus du jeu.
Il est manifeste qu’il faut œuvrer non
seulement pour maintenir l’autonomie,
ce qui est une évidence, mais encore
conserver le plus longtemps possible et au
mieux l’intégrité identitaire des personnes
accueillies.
Nous le savons parce que nous sommes
au cœur des problématiques sociales et
humaines et pas des moindres. L’âge est
une force qu’il nous appartient d’entretenir
pour que le tissage social soit toujours plus
cohérent.
Pourquoi attacher une importance toute
particulière à notre rôle ? Parce que le
risque pour la personne âgée est de sombrer
dans une non-présence donc une nonexistence au sens social du terme. Nous
sommes à ses côtés pour revendiquer qu’elle
soit visible comme sujet reconnu dans
l’ordre social, nous l’accompagnons pour
Résidence Arpage de la Tour, à la Tour-Bas-Elne
qu’elle ne soit pas dépossédée de sa valeur
sociale. Notre mission est d’accueillir, ce
qui veut dire que nous accomplissons un
acte en souriant, en adressant un geste de
bienvenue, en prenant place dans un regard
et invitant à la parole. Notre ambition est
de créer les conditions d’une parole vive et
appliquée avec le souci du concret. C’est une
vraie tâche qui nous confirme dans notre
mission d’être au plus près de la vie. »
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 20 - JUIN 2012
13
Faire vivre et partager
les valeurs associatives
Au-delà de l’impact de la conjoncture économique et sociale sur les résultats financiers, qui sont la préoccupation de toute
entreprise, l’objet essentiel des activités associatives de l’Arefo et de l’Arpad, l’accompagnement de la personne vieillissante,
en perte d’autonomie puis dépendante, engage tous les salariés ; il implique un énorme investissement professionnel et un usage
sans faille des compétences requises pour exercer les métiers qui se rapportent à l’accueil de la personne âgée en établissement.
Les valeurs d’origine vont soutenir les premiers responsables et directeurs d’établissement ainsi que la première génération
des équipes, qui portent avec les fondateurs la lourde responsabilité de donner corps à des projets innovants, souvent jugés
irréalistes. L’enthousiasme du départ va façonner un état d’esprit et une culture d’entreprise qui marqueront l’évolution
des deux associations ainsi que le comportement des collaborateurs qui rejoindront leurs rangs.
Les contraintes
de la gouvernance
14
À chaque fois qu’elles accèdent à des
paliers critiques, l’Arefo et l’Arpad
remettent en question leur structure,
leur mode de gouvernance, les relations
entre leur siège et les établissements et le
niveau de qualification de leurs salariés.
À chaque fois aussi, les changements
réglementaires les incitent à redéfinir leur
place dans le secteur social et médicosocial et à renforcer l’esprit associatif au
sein de leurs équipes, géographiquement
dispersées. L’Arefo et l’Arpad vont asseoir
leur cohésion interne sur une organisation
qui propose des règles et un cadre de
plus en plus précis aux attributions de la
présidence, de la direction générale, du
siège et des établissements, amenant les
dirigeants à étoffer progressivement le
siège et à le doter de services spécifiques
et d’outils technologiques performants.
Équilibre financier
et perte d’autonomie
Les deux associations ont pour vocation
d’accueillir des retraités aux revenus
modestes, leur offrant un projet de vie
sociale et une vie digne jusqu’au bout.
Elles recourent aux mêmes filières de
financement et, en avance sur leur époque,
elles doivent s’imposer auprès des autorités
de tarification. Dans le cadre d’une
politique de redevance accessible aux plus
modestes, elles se trouvent, sur le plan
financier, longtemps en mode de survie.
Faire en sorte que les recettes compensent
les dépenses, au siège comme dans les
établissements, est un exercice obligé
et peu commode, et les orientations
associatives, avec des montants de
redevance parfois trop bas par rapport à
la réalité des coûts des prestations, vont
le rendre acrobatique et installer une
situation perpétuellement tendue qui, en
termes de management, va renforcer tôt
ou tard l’ingérence de la direction dans
les affaires de chaque établissement, au
début très autonome. L’Arefo ne trouvera
l’équilibre qu’en regroupant les recettes
et la gestion administrative au siège,
dont le pouvoir va s’accroître au fur et à
mesure de cette centralisation. Mais sa
volonté de centraliser, bien que longue
à se concrétiser, existait dès le départ, et
c’est pourquoi elle profile des responsables
pour diriger les établissements qu’elle
gère et non des directeurs. Pour l’Arpad,
en revanche, les tarifs de section de cure
médicale puis la tarification ternaire
imposée par le conventionnement
tripartite négociés avec les autorités
de tarification départementales font
de chaque établissement une entité
spécifique. Les limites de la centralisation
se heurtent donc à leur statut, même si
la trésorerie de l’Arpad est centralisée au
siège depuis 2000.
C’est, entre autre la raison pour laquelle
chaque Arpage comporte à sa tête un
directeur, gestionnaire de l’établissement
qui lui est confié. L’Arefo consacrera,
en 1994, son entité juridique à travers
la solidarité financière entre les
établissements, tandis que l’Arpad, bien
que constituant la seule entité juridique
gérant les établissements, doit faire face à
une gestion individualisée des Arpage.
Cette distinction principalement
réglementaire prend ses racines dans
ce qui différencie essentiellement les
deux associations, le degré d’autonomie
des retraités qu’elles accueillent et les
réglementations qui s’y rattachent.
Elle va provoquer pour chacune des
problématiques d’équilibre de gestion
et d’organisation spécifiques. Les
conséquences seront importantes puisque
l’Arpad, pour ne pas disparaître, devra
se faire assister par l’Arefo, d’abord
techniquement, puis financièrement.
La cohabitation entre l’Arefo et l’Arpad
va être un dur apprentissage Jusqu’au bout du prendre soin
L’Arpad pousse toujours plus avant
sa détermination à faire se rejoindre
le prendre soin et l’animation, dans
l’esprit de son combat pour sa légitimité,
conduit depuis sa création en 1984.
L’approche non médicamenteuse du
traitement des atteintes cognitives
qu’elle a érigée au fil du temps
représente pour elle la manifestation
la plus aboutie de cet accompagnement
qui vise à procurer jusqu’au bout de
la vie des moments de bien-être et de
tendresse à toute personne âgée,
quels que soient la nature et le degré
de sa dépendance.
Adepte de la
zoothérapie
Bien sûr, la plupart du temps,
il s’agit d’animations réalisées avec un
zoothérapeute le plus souvent bénévole,
accompagné en majorité de chiens dressés
comme à l’Arpage Louis Pasteur, l’Arpage
l’Espérance, l’Arpage Stenhuis, l’Arpage
La Poésie ou l’Arpage Les Astéries.
À L’Espérance, un premier travail,
l’« animo’gym » a produit un impact
bénéfique sur les résidents, significatif
pour l’équipe. La présence d’animaux
motive les résidents et, grâce au chien,
la marche sur de petits parcours n’est plus
une obligation, mais un moment où l’on
se sent utile et où l’on oublie l’effort.
Mais l’établissement n’hésite pas non plus
à faire évoluer deux chouettes, une fois
par mois, autour de ses résidents, pour
leur plus grand émerveillement !
Atelier zoothérapie à l’Arpage
Saint-Genest à Nevers
15
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 20 - JUIN 2012
En 2010, elle développe, dans bon nombre
de ses Arpage, la zoothérapie, initiée en
2007. L’Arpage Saint-Genest n’a pas craint
d’introduire des perroquets et des chèvres,
associés aux anniversaires de deux
centenaires, ou encore un coq, une poule
et des lapins !
Les risques pour le secteur associatif
16
La croissance du nombre de personnes
âgées fait aujourd’hui de la dépendance
un problème social et financier aussi
majeur que celui du chômage et de la
retraite. Les « valeurs » du jeunisme et
de l’hédonisme, propulsées comme le
mode d’épanouissement personnel par
excellence, déprécient le grand âge, pour
bon nombre de Français, en le relayant
à l’état de maladie et de perte.
Conjuguée à la médiatisation des actes
de maltraitance dans les maisons de
retraite et à une vision insupportable
des vieux grabataires, cette perception
positionne l’aide à la dépendance sur le
terrain du bien-être physique et de la
prévention sanitaire. Le prolongement
au domicile privé, conforté par les soins
et les aides à domicile, apparaît comme
la meilleure solution avant l’entrée en
établissement, repoussant à plus tard
le moment d’abandonner l’extrême
dépendance à un environnement
médicalisé qui n’a pas suffisamment
de moyens et de temps à consacrer à
la personne âgée. Tout est fait pour
huiler le parcours de soins : la filière
gérontologique est repensée pour
que les liens entre le soin à domicile,
l’hospitalisation et les maisons de
convalescence se multiplient. Le statut
de « patient » ou de « malade » reprend
l’avantage sur la notion de personne. Que
peut-on opposer à cette logique ? Car il
faut bien l’avouer, nous sommes dans une
problématique de masse qui expose la
question du traitement des conditions de
vie de la personne âgée dépendante à une
réponse de masse : même si les mesures
en faveur de la professionnalisation des
métiers de la dépendance expriment le
désir de prodiguer aux retraités le soin
et l’accompagnement les plus pertinents,
l’expérience prouve, au regard de
l’histoire de l’Arefo et de l’Arpad, que le
risque encouru, lorsqu’on manque de
financements, c’est la prévalence du soin
sur l’accompagnement et le « prendre
soin ». Par ailleurs, la préférence pour le
domicile privé, structure plus maniable
qu’un établissement, n’atteste-t-elle pas
qu’on sous-estime le caractère préventif du
lien social, tel qu’il est entretenu en Arefo
et en Arpad ? Et quand le gouvernement
préconise la revalorisation des métiers
Pour l’Arpad, c’est la notion de personne qui prévaut, et pour la logique gouvernementale,
c’est celle de patient (Résidence Arpage Lannelongue, 2007)
de la dépendance, c’est surtout dans le
contexte de l’aide à domicile, porteuse
d’emplois. Quelles pourraient être, pour
l’Arefo et l’Arpad, les conséquences de la
conjonction de la réforme territoriale et
de cet état d’esprit qui guide la nouvelle
politique de vieillesse, dans un contexte
où les financements publics sont
pratiquement inexistants ?
Un changement
d’échelle avec un
préfet sanitaire
Le changement d’échelle au niveau
territorial s’accompagne de conditions
de financement d’établissements, de
procédures nouvelles de créations et de
contrôle qualité, dont l’appel à projet et
le CPOM, qui risquent d’étrangler bon
nombre d’établissements du secteur
associatif, dans le cadre d’enveloppes
financières nationales bloquées.
Les ARS constituent une étape dans la
redistribution des pouvoirs et des charges
entre l’État et les régions et dans la
suppression progressive des départements.
Y aura-t-il un transfert suffisant de recettes
pour faire face à ces attributions élargies ?
Y aura-t-il encore des financements
publics pour le secteur associatif, seule
source d’argent lui permettant de gérer
ses établissements et de garantir des prix
accessibles à ses résidents ?
Que deviennent les plurifinancements par
l’État, les communes, le département
et les institutions de retraite ?
Ces questions sont pour le moment en
suspens, mais de leur résolution vont
dépendre les plans du financement de
tout l’immobilier social et en particulier
les montants des loyers dus par le
gestionnaire au bailleur social, la fixation
du prix de journée (intégrant ou non la
dépendance et les soins) par la nouvelle
autorité de tarification, le montant de a
redevance demandée au résident et enfin,
les garanties de la qualité des prestations
offertes en établissement
Les perspectives pour demain
Sous le signe
de la diversité
Sous le signe de la
proximité solidaire
Dans le même temps, la stratégie
des partenaires se décante. François
d’Huart, représentant d’Astria, aborde
la composante géographique favorisant
les synergies de proximité. Ainsi, le
Nord avec Arras et Valenciennes, l’Est
avec l’acquisition prochaine d’une filiale
immobilière à Strasbourg et l’Ouest avec
des participations importantes dans
des constructions immobilières sont
trois zones à privilégier. De son côté,
Louis Couasnon, représentant du RSI,
informe qu’à l’instar du regroupement
des communes de proximité solidaires il
peut être profitable de s’orienter sur l’idée
d’institutions solidaires au bénéfice de
17
Un accueil de jour fait partie du projet de restructuration de la Résidence Arpage d’Epinay,
qui sera rebaptisée pour l’occasion Résidence Arpage Laure Eteneau
l’Arefo et de l’Arpad. Une autre piste est
évoquée, également par François d’Huart :
un projet architectural innovant, mixant
des logements sociaux, à la fois pour
résidents et salariés, sachant qu’Astria
peut financer des réservations dans des
logements destinés à des salariés.
Arefo Services, dont le Cyclopousse
constitue la première pierre, trouve toute
sa place dans ce concept de proximité
émergeant. Il paraît inéluctable d’y
associer dans l’avenir d’autres services
en collaborant avec les bailleurs
sociaux, car la population vieillit dans
le locatif traditionnel, et en s’affirmant
davantage dans les plans gérontologiques
départementaux qui sont proposés,
comme ce qui se fait à Epinay-sur-Seine
(couplage EHPA/EHPAD).
Sous le signe
de la nécessité
Deux grandes problématiques,
redynamiser l’offre de l’Arefo et
sauvegarder l’accessibilité des Arpage
aux retraités aux revenus modestes, sont
d’une actualité brûlante : le renforcement
de la menace qui pèse sur les logementsfoyers dans la réorganisation du secteur
social et médico-social et les alignements
financiers des EHPAD. Elles infligent
de nouvelles contraintes aux deux
associations qui sont autant de raisons
supplémentaires pour souder leurs
destins.
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 20 - JUIN 2012
L’augmentation du nombre de personnes
âgées en situation de précarité matérielle
et morale provoque l’expression
de besoins nouveaux, interpelle
particulièrement le secteur associatif et
mobilise la volonté d’y répondre. Cette
tendance s’est amorcée avec une hausse
de la demande sur l’accueil temporaire
et de jour, le couplage EHPA/EHPAD
qui intéresse les communes, les concepts
de résidences seniors, une mode ou
un nouveau type d’hébergement, et
d’établissements « mixtes » au cœur
d’équipements multiples. Au-delà d’une
évolution cantonnée jusqu’à aujourd’hui
à deux types de structures, l’EHPA et la
résidence avec services pour l’Arefo, et à
une seule, l’EHPAD pour l’Arpad, cette
diversification de solutions de relogement,
sollicite la complémentarité. Elle s’accorde
en cela au désir intemporel et légitime
des personnes âgées d’éviter les ruptures
du parcours de fin de vie. Elle renvoie
à la résolution des politiques de rendre
fluides les étapes du vieillissement, en
privilégiant le traitement de la maladie
et en l’incorporant dans une filière
gérontologique resserrée, mais aussi à
la détermination de l’Arefo et de l’Arpad
d’être présentes dans le secteur social et
médico-social en pleine évolution.
Les instruments de la gouvernance
et du management
La communication au service de l’esprit d’entreprise : premier comité de rédaction de l’Arefo magazine, 1994
18
Une politique
salariale, appuyée
sur la formation
La qualification et
la polyvalence, pour
souder les équipes
Le vieillissement des retraités en EHPA
comme en EHPAD, qui perdent tout
doucement leur autonomie pour les uns
et dont la dépendance augmente
fortement pour les autres, inspire les
quatre grandes orientations de la politique
envers les salariés des deux associations,
même si les postes recouvrent pour
chacune des réalités et des domaines de
compétences différents : un recrutement
spécifique, une majorité de contrats
de travail à temps partiel, la formation
continue ainsi que la qualification et la
requalification.
Qualifier les collaborateurs sur le projet
associatif, intégrant la vie, le soin,
l’animation, signifie leur proposer une
compétence élargie et une polyvalence
qui soudent les équipes, rendent leurs
métiers attractifs et excluent toute
forme d’isolement dans leur exercice.
L’Arefo aura à cœur d’associer la fonction
d’hébergement à la dimension de travail
social, et l’Arpad, d’abolir les barrières
entre les équipes de soins et les équipes
d’hébergement, avec comme leitmotiv
« il n’y a pas de métiers plus ou moins
nobles que d’autres. » Pour cette raison,
la formation gérontologique, destinée
à faire connaître la personne âgée, sera
régulièrement prodiguée et approfondie.
Au fil du temps, la formation va porter
les effectifs et la cohérence des pratiques.
Élément fédérateur des salariés, elle
deviendra un outil du siège pour le
conforter dans son rôle unificateur.
Après quelques tentatives de recrutement
de collaborateurs issus du secteur
sanitaire, l’Arefo se tourne définitivement
vers des personnes provenant du secteur
associatif ou de l’éducation populaire,
pour ses responsables comme pour le
personnel non soignant, tandis que
l’Arpad exclut d’emblée le champ du
secteur hospitalier, préférant, pour le
personnel d’accompagnement, recruter
parmi les chômeurs et leur apporter une
formation spécifique.
La qualification et la requalification vont
de pair avec l’obligation permanente
de convaincre les partenaires et les
autorités de tarification du bien-fondé des
engagements associatifs : les politiques de
vieillesse, les évolutions technologiques,
une réglementation des normes de
l’accueil, la contrainte de l’ajustement
des prix de journée aux taux officiels de
l’augmentation, et un espace de plus en
plus concurrentiel, conduisent sans cesse
à relever le niveau de compétence et de
formations diplômantes recherché.
Susciter l’esprit
d’entreprise
Afin de ne pas se laisser déborder par les
établissements, la direction va travailler
sans relâche à mettre en cohérence les
pratiques d’accueil en les associant à des
outils de gestion dont l’homogénéisation
s’accomplit par étapes. L’effort va
exiger beaucoup d’ajustements : mises
aux normes sécuritaires et démarche
qualité, formalisation des pratiques
d’accompagnement, harmonisation
des outils de travail et de gestion.
Ces adaptations vont se réaliser au fil du
temps avec l’embauche de collaborateurs
aux compétences accrues, au sein d’un
siège qui spécialise ses services, introduit
les technologies dans les outils de travail et
les moyens de communication et élabore
des procédures de travail homogènes.
Des projets
dans la continuité de la vie
Dans la réalité, le maintien au domicile
diffus est compliqué et cher et il constitue
une forme de ghetto, car il confine la
personne âgée en situation de dépendance
à l’horizon de son appartement ou de sa
maison.
Comme les projets annoncés le laissent
entrevoir, l’Arefo et l’Arpad affichent
d’autres ambitions, qui reposent sur la
complémentarité orchestrée par un pôle
développement structuré, et c’est aussi
une nouvelle approche de la croissance.
En se présentant unies et fortes de
leurs savoir-faire respectifs, les deux
associations confortent au-dehors leur
crédibilité et au-dedans la cohésion ; elles
La plantation du ginkgo à La Résidence Arpage Les Clairières en 2006, symbole à la fois
du grand âge et de la pérennité associative.
acquièrent toute légitimité, au sein la
concurrence, à proposer une « panoplie »
riche de réponses aux étapes de la perte
de l’autonomie, qui font que l’on quitte
son domicile diffus pour entrer dans
un établissement. Par leur vocation,
elles se veulent porteuses également
de mixité sociale. Cela ne signifie pas
qu’elles vont créer des structures fourretout, accolant des problématiques de vie
peu compatibles, mais elles s’attellent à
imaginer des structures complémentaires
qui, par leur proximité et une équipe
commune, peuvent offrir, de l’autonomie
vers la dépendance, une évolution sans
rupture violente du mode de vie et de
l’hébergement.
Ainsi, le couplage EHPA/EHPAD
commande une vision des besoins de
la personne âgée dans la continuité,
depuis l’âge de la retraite jusqu’à la
mort, dans l’extrême variation des
capacités résiduelles individuelles. Et en
même temps, si l’on juxtapose les deux
établissements, en considérant qu’il n’y
en a qu’un, on efface quelques différences
notables au niveau du personnel. Un
seul directeur, cela change la donne et
aura pour effet de ne pas accroître les
difficultés d’aujourd’hui.
Toute réflexion sur la croissance conduit
naturellement vers ce type de structure qui
s’apparente à un mariage entre les deux
spécificités associatives. Considéré comme
tel, le jumelage EHPA/EHPAD, qui fait
intervenir sans discontinuité toute la filière
gérontologique et gériatrique, ne semble-t-il
pas proposer une conclusion heureuse à
une cohabitation vieille de 20 ans ?
L’axe de la mixité sociale et de l’intégration
dans la cité peut déboucher sur l’insertion
d’EHPA ou d’EHPAD au cœur de
logements familiaux, dotés d’équipements
commerciaux et de services animés par
un réseau gérontologique et gériatrique.
Il présente une forte cohérence avec le
développement de l’Arefo Services, que
l’entité, à l’instar du Cyclopousse, entend
poursuivre par la création de services qui
diversifient les liens entre l’établissement,
qu’il soit EHPA ou EHPAD, et son
environnement.
19
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 20 - JUIN 2012
Au regard du poids démographique, qui
est une raison d’espérer de la croissance
pour l’Arefo et pour l’Arpad, il va falloir
concevoir d’autres formules pour aider
les personnes âgées à vivre dignement
et inventer des solutions économiques
conjuguées à la démarche sociale, en
faisant très attention à ce qu’elles aient
du sens, contrairement à celles prônées
aujourd’hui. Par exemple, la législation
nouvelle est une manière de remédier au
déficit structurel de l’accueil des personnes
âgées, mais sans relais approprié : si elle
décide de maintenir les gens chez eux,
elle doit multiplier son offre de services
d’aide à la vie quotidienne mais aussi
d’accompagnement de la vie sociale.
Les choix politiques
de la gouvernance
Au fur et à mesure que le siège et la direction générale assoient leur pouvoir, ils se font le porte-parole de l’ensemble des
instances dirigeantes, à travers un discours qui exprime la philosophie mais aussi la sensibilité politique de l’Arefo et de l’Arpad.
Les orientations politiques associatives s’affirment aujourd’hui sans ambiguïté. Elles soutiennent l’identité culturelle des deux
associations qui ne cessent de proclamer leur fidélité aux choix d’origine en dénonçant avec vigueur les positions économiques
et sociales d’un pouvoir qui les fragilise. Elles rappellent de manière officielle auprès du secteur associatif et des partenaires
institutionnels les spécificités aréfiennes et arpadiennes. Et, avec ce livre, qui est en quelque sorte le couronnement de cette
démarche, elles marquent la volonté de démontrer la continuité entre les exigences du passé et celles du futur, quels que soient
les gouvernements qui se succèdent. La radicalisation, ou plutôt la clarification, du message politique ne s’est pas faite en
un jour. Plus que politique, c’est une vision humaniste qui anime les choix d’origine et les statuts. Bien sûr, l’Arefo et l’Arpad
affichent leurs convictions tout au long de leur développement, face aux politiques de vieillesse que souvent elles doivent subir.
Mais, pendant de longues années, le discours demeure philosophique.
Les vagues
réformatrices
contraignent
l’Arefo et l’Arpad
à se positionner
20
Les réformes de 1997 puis de 2002
commandent aux deux associations de
se positionner dans le secteur social et
médico-social. L’Arefo va s’opposer à la
nouvelle tarification et se lancer dans le
rapport Grunspan pour se battre pour
toutes ses spécificités : défense du forfait
de soins courants, non classification
des logements-foyers en type J, GMP
en dessous de 300, et aujourd’hui,
forfait d’autonomie. L’Arpad, quant à
elle, mène la lutte, lorsqu’elle passe au
conventionnement tripartite, pour ne rien
céder de son ambitieux projet de vie.
Le message politique, clairement
installé depuis 2003, éclaire l’action
de l’Arefo et de l’Arpad au sein des
vagues réformatrices qui bouleversent
le paysage social et médico¬social et le
contexte économique qui ébranle l’accès
des plus démunis au logement-foyer
comme aux EHPAD. Cette coloration
fait écho aux procès-verbaux qui, dans
la tourmente, réfutent des voies qui
pourraient contredire les choix originaux.
En s’accentuant, elle est à la mesure des
déceptions qui s’accumulent au regard de
promesses non tenues et aux incertitudes
grandissantes : incertitude économique,
incertitude face à la concurrence du
secteur commercial, incertitude face à la
voie de la sanitarisation qui se précise,
Alain Lecerf, directeur général, Marilys Collet-Berling, directeur général délégué et Jean-Louis
Stevens, président (accompagné d’Anne-Marie Réali, son assistante à l’Isica), un trio de l’Arefo
et de l’Arpad uni par une même détermination.
incertitude face à la réorganisation
territoriale et aux nouvelles procédures de
création d’établissements, incertitude face
à la création d’un 5e risque…
C’est que, en dépit des obstacles
provoqués par des décisions
gouvernementales ou des oublis, comme
l’absence des logements-foyers de la
réforme de 1997, l’Arefo et l’Arpad
s’obstinent dans la voie pour laquelle
elles se sont créées. Pour exemple, elles
évoquent, dans le combat qu’elles mènent
pour leurs projets de vie, en 2005,
le silence radio du gouvernement
sur le rapport Grunspan, tombé aux
oubliettes, elles dénoncent, déjà en 2005,
les risques du financement mixte
du 5e risque, en 2006, la pénurie des
places en EHPAD tandis que les tarifs
grimpent, et en 2007, la concurrence
du secteur commercial qui bénéficie
de financements privés.
Alain Lecerf résume ainsi tout
l’engagement associatif : « Nous devons
réaffirmer notre appartenance au
mouvement associatif inscrit dans une
économie sociale et solidaire. »
« Notre secteur se veut être porteur de
valeurs de solidarité, de partage, d’équité.
Cette démarche originale est, certes,
difficile à mettre en œuvre, mais elle
conduit à n’avoir comme centre d’intérêt
et comme priorité que la seule personne
accueillie.
Résidentes de l’Arpage Stenhuis à Saint-Omer
Elle s’inscrit naturellement et trouve
alors tout son sens dans la loi sociale du
2 janvier 2002.
Notre activité n’a pas pour objectif une
rentabilité financière à servir, mais de
servir la personne que nous accueillons. En
fin d’exercice, les résultats économiques, s’ils
sont excédentaires, seront naturellement
réinvestis dans l’activité même, au profit de
celles et ceux que nous accueillons.
Il faut, à tout prix, éviter de laisser la
place aux seules opérations financières,
où les seuls qui offriraient aujourd’hui de
nouvelles places seraient les opérateurs
cotés sur le marché boursier !
Nous continuons à revendiquer auprès
des pouvoirs publics, et de celles et ceux
qui sont récemment arrivés au pouvoir,
des actes forts pour retrouver une vraie
capacité à créer des projets ouverts à tous
et à toutes les bourses, notamment les plus
modestes. Il faut que les différents plans
annoncés au cours des trois dernières
années soient suivis d’effets. »
Tandis que, dans celui de l’Arefo de 2009,
il exprime son extrême réserve devant la
préférence affichée par les gouvernants
actuels pour le domicile diffus, dont les
limites se cognent à celles des personnes
âgées ni assez autonomes pour rester chez
elles et ni assez dépendantes pour entrer
en EHPAD :
« Nous n’avons eu de cesse d’affirmer,
depuis le milieu des années 80, que le
nombre des personnes en perte d’autonomie
devait certes progresser, mais moins
fortement qu’à l’époque la plupart des
acteurs du secteur avaient pu le laisser
croire, mais qu’en revanche, celui des
personnes en bonne santé ou à autonomie
maîtrisée, selon notre formule, devait
croître de façon encore plus élevée.
La réforme de la tarification de 1997
est en train de montrer ses limites ;
elle focalise une fois de plus sur la gestion
comptable du vieillissement et des réponses
apportées.
Cette politique engendre d’un côté
des établissements de type Arefo mais dont
la population accueillie ne peut pas,
ou très peu, relever des GIR autres que
5 et 6 et, de l’autre, des EHPAD dont
le GMP moyen est en train de se
rapprocher de 800. C’est donc, avec le
maintien à domicile diffus et son cortège
de limites, le choix qui va se présenter,
demain, à une personne de GIR 3 ou 4.
C’est le seul choix qui lui sera proposé,
qui nous sera opposé.
C’est donc faire bien peu de cas de la réalité
et de la capacité des personnes à « choisir »
et à être libres ! »
21
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 20 - JUIN 2012
Ces valeurs de solidarité et de partage,
menacées par notre culture consumériste
et du chacun pour soi et par la tentation
de faire de l’argent avec les vieux, Alain
Lecerf les revendique haut et fort dans
Profil et Visions Horizon 2009 du rapport
d’activité 2008 de l’Arpad :
La force d’une conviction,
une aventure personnelle !
Le 4 août 2008 voit le démarrage du travail qui conduira à la publication de La force d’une conviction, au tout début janvier 2012.
Témoignage de Geneviève Charbonneau, rédactrice de l'ouvrage.
Comment avez-vous
procédé pour
répondre à sa
commande ?
Tout d’abord, je m’attaquai aux
archives des associations engrangées
depuis plus de quatre décennies :
rapports d’activité, procès-verbaux des
conseils d’administration, rapports
financiers, dossiers de construction des
établissements, études de projets…
Ces sources écrites ont représenté
des milliers de pages.
22
Quels furent les
objectifs de votre
commanditaire ?
En juillet 2008, Alain Lecerf, directeur
général de l’Arefo et de l’Arpad, me
demanda d’écrire un livre pour raconter
l’histoire des deux associations.
Capitaine du navire depuis 1989,
il voulait léguer à ses collaborateurs
un outil de transmission des valeurs
édifiées par l’Arefo et l’Arpad pendant
presque un demi-siècle, afin d’éclairer
les engagements d’aujourd’hui. Sa seule
recommandation était de ne rien laisser
dans l’ombre. Pour le reste, il me laissa
carte blanche !
Les rapports d’activité en présentant
la vie quotidienne en établissement,
proposaient une représentation des
résidents et de leurs attentes et faisaient
émerger tout le questionnement de l’Arefo
et de l’Arpad sur la perte de l’autonomie,
la réglementation de la dépendance et
la concurrence. Les procès-verbaux,
avec leurs débats inlassablement répétés
au fil du temps, mettaient au clair les
problématiques de développement,
de financement, de pérennisation et les
stratégies de gestion, tout en dessinant la
complexité des relations humaines.
Par ailleurs, pour replacer mon récit dans
son contexte historique, politique, social
et réglementaire, j’ai compulsé beaucoup
de sources institutionnelles, d’ouvrages
sur le secteur social et médico-social, sur
le logement social et les principaux textes
juridiques.
La diversité de ces informations m’a
décidée à organiser ce récit en quatre
parties distinctes : les fondations, le
combat pour les valeurs, les phases et la
stratégie de développement et le rôle de la
gouvernance et du management qui ont
présidé aux destinées et à l’évolution des
deux associations.
Ensuite, j’ai confronté mon interprétation
de ces écrits à la parole des témoins,
notamment, Laure Eteneau, la fondatrice,
dont la disparition brutale m’a frustrée de
nouvelles rencontres. Et bien sûr, au fur
et à mesure que mon texte prenait forme,
j’ai longuement échangé avec Jean-Louis
Stevens et Alain Lecerf.
Quels sont les
moments forts de
votre écriture et
qu’est-ce que livre
vous a apporté sur
le plan personnel ?
Ces trois années et demie d’écriture
demeurent un moment fort de ma vie.
J’ai exploré, parfois avec effroi,
le cheminement vers la vieillesse,
sa richesse et sa fragilité. Et cela me
questionne vigoureusement.
J’ai découvert les pratiques d’accueil
de l’Arefo et de l’Arpad, légitimées par
la fidélité à des valeurs qui peuvent se
prévaloir du beau nom d’humanisme !
Et cela m’a remplie d’admiration. J’ai
compris que l’obstination est la condition
de l’incarnation de l’utopie. Et cela m’a
contrainte à la modestie.
J’ai vécu l’écriture de ce livre comme
une aventure qui m’a entraînée vers
des contrées et des rivages dont je ne
soupçonnais ni l’intense détresse, ni la
formidable lumière. Moi aussi, j’ai été
emportée par la force de cette conviction
qui anime depuis les origines l’Arefo et
l’Arpad dont, à travers ce récit, je suis
également devenue un témoin des plus
fervents, mais aussi des plus humbles.
Naissance d’un livre
La force d’une conviction
• Recherche iconographique.
22 juin 2011
• Remise des textes à l’imprimeur Ecoprint.
Septembre 2011
• Accord de Michel Serres de l’Académie
française, de publier en exergue du
livre, un extrait de la préface d’un de ses
derniers ouvrages Habiter (Editions du
Pommier, 2011).
4 janvier 2012
• Réception du livre.
28 Janvier 2012
Janvier 2008
• Décision d’écrire l’histoire des
associations prise par Alain Lecerf,
directeur général de l’Arefo et de l’Arpad.
Juin 2008
• Rencontre avec Geneviève Charbonneau
pour lui confier le travail d’écriture.
Entre août 2008
et décembre 2010
•L
ecture de l’ensemble des archives
conservées par les associations (comptes
rendus des conseils d’administrations,
rapports d’activité annuels, magazines,
bulletins internes, plaquettes, revue de
presse, notes diverses…) et rédaction du
livre.
Entre mars 2009
et décembre 2010
• Rencontres avec les personnalités
qui ont marqué l’histoire des
associations et les ont accompagnées
(anciens présidents, administrateurs,
collaborateurs…)
• Présentation du livre aux administrateurs,
aux équipes d’encadrement et aux
collaborateurs du siège lors de la
traditionnelle soirée des vœux.
Depuis février 2012
• Présentation du livre au sein des
établissements de l’Arefo et de l’Arpad
et remise du livre aux collaborateurs
et relations.
Depuis mai 2012
• Communication auprès des hommes
et femmes politiques.
28 juin 2012
• Présentation et lancement national du livre
à l’ensemble des partenaires et aux médias
à la Maison des Polytechniciens à Paris.
À partir du 29 juin 2012
• Communication externe en direction
des résidents et de leurs familles,
partenaires institutionnels et historiques,
étudiants, universités et centres de
formation, grand public…
•C
ommunication en ligne sur le site
Internet de l’Arefo et de l’Arpad.
•C
ommunication auprès des partenaires
institutionnels, nationaux, locaux et
territoriaux.
•C
ommunication auprès du milieu
littéraire (bibliothèques, librairies…)
•C
ommunication auprès de divers
supports médias.
Lectorat
• Les salariés et les anciens salariés.
• Les résidents, leurs familles et amis.
• Les institutions de retraite réservataires
et partenaires.
• Les sociétés HLM ou immobilières
propriétaires.
• Les communes dans lesquelles sont
implantés les établissements.
• Les collectivités territoriales.
• Les organismes, groupements, unions
et associations concernés par l'accueil
et l'accompagnement des personnes âgées
et par l'action sociale de manière générale.
• Les professionnels du milieu social
et médico-social.
• Les partenaires locaux.
• Les librairies spécialisées.
23
Les bibliothèques
• Les universités et centres de formation
du secteur sanitaire et social.
• Le grand public.
Quelques chiffres
• Impression en 3 000 exemplaires.
• Format : 24 cm L × 30 cm H.
• 500 pages, soit 2,5 millions de signes.
• Poids du livre : 2,5 kg.
• 450 photos retenues sur
10 000 photos visionnées.
• 3 ans et demi de recherche,
d’écriture et de relecture,
soit plus de 7 000 heures de travail.
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 20 - JUIN 2012
Entre mai
et septembre 2011
La force d’une conviction
Il y a presque 50 ans, une petite graine a été semée, avec
une conviction inébranlable. Fortifiée par les épreuves,
elle s’est enracinée dans la vie et a donné naissance
au grand arbre Arefo-Arpad et aux 56 rameaux qui
étoffent leur tronc commun. Le ginkgo biloba, l’arbre aux
quarante écus, l’arbre qui a vaincu le temps, n’est-il pas, à
juste titre, le symbole de la pérennité de nos associations,
de l’alliance entre l’Arefo et l’Arpad, mais aussi de cette étincelle de lumière
que nous espérons tant voir briller dans le regard de nos aînés ?
Alain Lecerf,
Plus d'informations :
01 42 68 41 35
39
e
AREFO ARPAD MAGAZINE N° 20 - JUIN 2012
Directeur général de l’Arefo et de l’Arpad

Documents pareils