esprit d`aventure - Der Outdoor Guide

Transcription

esprit d`aventure - Der Outdoor Guide
ÉDITORIAL
ESPRIT D’AVENTURE
Redécouvrir le monde. Qui n’aime pas ça ? Soyons
honnête : dans chacun de nous il y a un petit Colomb,
Amundsen ou Hillary qui sommeille. Il y a onze ans, la
création d’OUTDOOR GUIDE se basait aussi sur l’idée
d’explorer les montagnes et la nature, de partager les
découvertes et les moments vécus ou d’inciter à faire
pareil. Dommage que les grands explorateurs aient vécu
bien avant nous et que les objectifs viennent à manquer.
Mais est-ce vraiment le cas ? Il semblerait que oui. En
effet, de nombreux projets d’alpinisme font la une des
journaux, mais, après réflexion, on se dit qu’ils ont un
air de déjà vu.
Cela fait longtemps que les grands sommets ont été
vaincus. Que faire alors ? Enchaîner tous les huit mille sans utiliser les mains ? Gravir pieds nus tous les
sommets les deuxièmes et troisièmes plus hauts ? Faire l’ascension de tous les quatre mille des Alpes chronomètre dans la main ? Non, on connaît déjà tout ça !
Dans l’interview de cette édition, Wolf Schneider, journaliste et ancien alpiniste passionné, critique cette
course aux records. Cela fait trois quarts de siècle qu’il
observe ce qui se passe en montagne. Il juge certaines
actions avec des mots durs. En même temps, il est compréhensif. « L’envie de battre ou d’établir des records est
un chapitre de plus en plus triste », dit-il. « Il n’y a plus
de pôle sud à conquérir, il n’y a plus rien à découvrir. »
- L’alpinisme en pleine crise existentielle ?
Si l’on regarde les montagnes par les lunettes du macho ou avec une vision impérialiste on pourrait croire
que oui. Mais le machisme et l’impérialisme semblent
être des modèles en voie de disparition dans le monde d’aujourd’hui. En montagne aussi. Il vaut la peine
de choisir un autre angle de vue que celui des héros
d’hier lorsqu’on souhaite développer de nouveaux projets ambitieux et une nouvelle approche du monde des
sports de plein air. L’auteur et vététiste Harald Philipp
a vécu un tel processus d’apprentissage lors de son voy­
age à travers l’Islande (page 38). En atterrissant sur
cette île volcanique il voulait réaliser quelque chose
d’extraordinaire. De retour chez lui, il était simplement
heureux d’avoir réussi à se laisser porter par ces paysages fabuleux et d’avoir été si intensément absorbé par
son aventure – d’une manière spontanée, pas planifiée
dans ses moindres détails. Comme en 1933 Horace Dall
lorsqu’il traversa le haut plateau venteux et désertique
de Sprengisandur – sur un vélo sans vitesses.
Dans ce sens, sur les traces des anciens et nouveaux
explorateurs : bien du plaisir à découvrir cette édition
d’OUTDOOR GUIDE ! Et aussi lors de vos propres explorations durant l’été, qui pointe déjà son nez.
La rédaction OUTDOOR GUIDE
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