Extrait de La voie de la paix intérieure (BKS IYENGAR) Et si le repos

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Extrait de La voie de la paix intérieure (BKS IYENGAR) Et si le repos
Et si le repos habitait chaque posture ?
Il y a toujours détente dans la position correcte, même si vous vous étirez
complètement. L’ego est un tyran implacable. Il ignore que l’on doit équilibrer
activité et passivité, effort et détente dans l’asana. Lorsqu’on s’étend et qu’on
se relaxe, il n’y a pas d’oscillation de l’esprit et du corps. L’équilibre de
l’activité et de la passivité transforme le cerveau actif en témoin. Cela implique
de maintenir le cerveau passif et les cellules du corps actives sans contracter
les muscles. Lorsqu’on est seulement dans l’effort, on maintient une charge
constante sur les muscles qui se fatiguent à cause de l’étirement excessif, et
des lésions se produisent. L’esprit ne s’équilibre pas quand vous forcez.
La détente implique le relâchement de la tension musculaire superflue dans
votre corps, ce qui permet aussi la fermeté du corps intérieur et la sérénité de
l’esprit. Mais comment fait-on l’expérience de cette paix lorsqu’on se bat avec
le corps ? Comment fait-on l’expérience de cette sérénité dans les douleurs
que l’on éprouve en apprenant la posture ?… Voici une première indication sur
la façon de se détendre dans un asana, d’alléger le corps et d’éviter toute
rigidité et dureté.
Commencez votre asana en libérant le souffle jusqu’à ce que vous ressentiez
un état tranquille de silence dans les cellules et en vous-même. L’inspiration
est tension, l’expiration est liberté. Tous les mouvements devraient être faits
sur l’expiration. L’expiration purge le stress et les tensions du corps.
Après avoir fait l’asana, si vous voulez vous étirer plus en profondeur, expirez
et étirez-vous à nouveau. En réajustant la posture après l’expiration, vous
travaillez sur les organes internes du corps, alors qu’en le faisant sur
l’inspiration, vous agissez sur le corps physique externe.
Bien que dans sa forme finale, l’asana ne puisse être évalué objectivement
que depuis l’extérieur, il est soutenu de l’intérieur. Après avoir atteint la
posture finale, il faut apprendre à laisser aller l’effort et la tension des muscles
et passer la charge aux ligaments et aux articulations, de manière à ce qu’ils
maintiennent l’asana fermement, sans même que la respiration ne fasse
vaciller le corps.
Tandis que vous maintenez l’extension, veillez à vous détendre et non pas à
vous tendre : relaxez-vous et ouvrez-vous. Cela détend le cerveau aussi bien
que le corps.
C’est le silence en action, la relaxation en action, le repos en action.
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