traductologie, linguistique, culture : recherches sur des perspectives
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traductologie, linguistique, culture : recherches sur des perspectives
UNIVERSITÉ DE LIMOGES ÉCOLE DOCTORALE THÉMATIQUE : Lettres, Pensée, Arts et Histoire [ED 525] FACULTÉ DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES Équipe de recherche [EHIC] EA 1087 Thèse N° [--------] Thèse en cotutelle pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE LIMOGES ET DE L’UNIVERSITÉ DES ÉTUDES INTERNATIONALES DE XI’AN Discipline : Lettres/Sciences de l’Antiquité présentée et soutenue par Jing YANG TRADUCTOLOGIE, LINGUISTIQUE, CULTURE : RECHERCHES SUR DES PERSPECTIVES INTERCULTURELLES RELATIVES À L’HÉRITAGE DE L’EUROPE ET DE LA CHINE Thèse dirigée par Monsieur le professeur Jean-Pierre LEVET et Monsieur le professeur Sishe HU JURY: Président du jury Mme Micheline DECORPS, professeur émérite, Université de Clermont-Ferrand II, PHIER et SPHERE Rapporteurs Mme Lucienne DESCHAMPS, professeur émérite, Université de Bordeaux Montaigne, Ausonius Mme Françoise SKODA, professeur émérite, Université de Paris IV Sorbonne, UMR8173 M.Chengfu LIU, professeur, doyen de la Faculté des lettres et langues, Université de Nankin Examinateurs M. Sishe HU, professeur des Universités, ancien président de l’Université de XISU, vice-ministre de l’Association du Peuple Chinois pour l’Amitié avec les Pays Étrangers, co-tuteur M. Jean-Pierre LEVET, professeur émérite, Université de Limoges, EHIC Invités M. Yves LIÉBERT, professeur, Université de Limoges, EHIC Mme Bernadette MORIN, professeur, Université de Limoges, EHIC 2015 TRADUCTOLOGIE, LINGUISTIQUE, CULTURE : RECHERCHES SUR DES PERSPECTIVES INTERCULTURELLES RELATIVES À L’HÉRITAGE DE L’EUROPE ET DE LA CHINE REMERCIEMENTS Je tiens à remercier en tout premier lieu mes directeurs de thèse M. Jean-Pierre LEVET et M. Sishe HU. Ils ont toujours été disponibles pour des discussions productives et rationnelles. pouvoir Je travailler constructive et suis sous favorisée leur scrupuleuse. par la direction Leur chance de chaleureuse, patience est une véritable leçon éducative. J’ai eu également le plaisir de travailler sous l’équipe EHIC, dirigée par M. Bertrand WESTPHAL. Le laboratoire recherche à fournir aux candidats du doctorat les formations professionnelles et les colloques sur divers thèmes. Une aide financière de trois ans de la part du Conseil Chinois des Bourses m’a permis de me concentrer sur les études. Je dois mes remerciements à cette organisation et à M. Sishe Hu pour son soutien dans l’application dans l’obtention de la bourse. Mes remerciements s’acheminent aussi à tous les professeurs de français de XISU, grâce à leur initiation, j’ai commencé l’apprentissage de cette belle langue et de sa civilisation. Ils m’ont fourni des connaissances nécessaires et solides. Dernier point, mais pas le moindre, je voudrais remercier mes parents et mon mari qui ont la gentillesse de me soutenir financièrement. Ils sont mes inspirations en ce qui concerne la réalisation de la thèse et mon avenir professionnel. RÉSUMÉ En partant d’une synthèse sur les relations entre l’évolution de langue, la culture et la traduction, la thèse vise à établir une recherche à propos des effets d’influence stratégies de de la culture traduction. d’arrivée sur Sélectionnés le en choix vue des d’une fonction contrastive, trois sujets d’échanges culturels sont discutés culturelles d’intérêt de dans la style acheminent thèse. Les comparatif études sur ultérieurement les la nominales trois thèse et sujets vers les analyses sur les méthodes de la traduction sous influences d’idéologie culturelle. MOTS CLÉS: Traduction interculturelle, linguistique, stratégies de traduction, analyse nominale idéologie, SUMMARY Begin with a synthesis on the relations between the evolution of language, the culture and the translation, this thesis aims to establish a recherche regarding the effects of the target culture in influencing the choice of translation strategies. Selected for a contrastive purpose, three topics of cultural exchanges are discussed in the thesis. The nominal and cultural studies of the three topics from a comparative view then paved the path of the thesis towards the analysis with reference to the methods of translation under the influence of cultural ideology. KEY WORDS: Intercultural translation, linguistic, strategies of translation, nominal analysis ideology, Sommaire INTRODUCTION GÉNÉRALE CHAPITRE 1 RAPPORTS DE LANGUE ET DE CULTURE 1.1 Évolution de la langue chinoise 1.2 Culture 1.3 Échanges culturels 1.4 Langue et culture 1.5 Rapport des mots de langues différentes CHAPITRE 2 TRADUCTION ET SES ASPECTS TECHNIQUES 2.1 Traduction de la culturelle 2.2 Traduction spécifique de termes culturels 2.3 Malentendus interculturels 2.4 Idéologie CHAPITRE 3 MORALE POUR LES ENFANTS: LE PETIT CHAPERON ROUGE 3.1 Contexte 3.2 Comparaison 3.3 Traductions de la version des frères Grimm CHAPITRE 4 MORALE POUR LES ADULTES : JUSTE MILIEU ET DOCTRINE DE MILIEU 4.1 Intérêt politique 4.2 Apparition de la notion du milieu 4.3 État suprême de la morale 4.4 Méthodologie 4.5 Cadre politique 4.6 Cadre bonheur 4.7 De la morale 4.8 Traduction de l’éthique d’Aristote CHAPITRE 5 NOUVEAU SYSTÈME DE LA MORALE : BIBLE ET CONFUCIANISME 5.1 La Bible en Chine 5.2 Littératures Inspirées 5.3 Grands classiques 6 5.4 Les mots bienveillants pour conseiller le monde CONCLUSION GÉNÉRALE BIBLIOGRAPHIE ANNEXE 1. Trois versions du Petit chaperon rouge 2. Livre des Actes des apôtres – chapitre XXII 3. Partie de la mémoire de master sur la traduction parfaite: analyse d’un extrait du petit prince TABLES DES MATIÈRES 7 INTRODUCTION GÉNÉRALE De nos jours, les recherches littéraires se révèlent diversifiées. Nous pouvons partir des analyses purement littéraires, aussi bien que des observations linguistiques et des recherches fondées sur la traduction. Un nouveau phénomène saute à nos yeux ses derniers temps, ce sont les recherches interculturelles. Dire comment entamer les recherches interculturelles à travers la traduction, la linguistique et la culture, voire la philosophie ? Voilà l’ambition de notre thèse. Elle est composée de cinq chapitres. Pour mener à bien notre travail académique et en permettre une compréhension linéaire et approfondie, dans les deux premiers chapitres, nous avons commencé par des considérations générales sur la langue, la culture, la traduction et leurs interactions en proposant des exemples et des analyses. Nous avons commencé par la langue, la culture et leur histoire pour pouvoir ensuite mettre l’accent sur des analyses comparatives et critiques. À partir de là l’on a examiné des marques interculturelles et à la fois idéologiques. Des observations langue et la et culture des se analyses tisse un prouvent lien qu’entre fort et la digne d’intérêt. La Nature des caractères chinois témoigne de l’origine de l’écriture, de la structure flexible et du style esthétique. En observant les valeurs de la langue chinoise, nous remarquons des traditions fortes qui se traduisent par l’esprit humaniste, et des modes de pensée traditionnels qui reflètent les traditions culturelles. Quand nous parlons de la culture, nous ne pouvons pas négliger ses qualités ni sa nationalité. Le besoin des échanges culturels suscite la curiosité des gens des deux continents de se déplacer les uns vers les autres. Chaque 8 culture possède son origine propre et son évolution. Grâce aux déplacements, les échanges se sont faits et ont semé des grains de culture. Premièrement, notre thèse débute par une présentation sur l’évolution, la structure et la portée significative des caractères chinois. Nous n’avons pas parlé directement de la traduction en recourant aux théories et aux analyses de ces théories. Il faut connaître les caractères de la langue d’arrivée pour bien comprendre la valeur des textes traduits approuvée par les lecteurs, ce qui représente notre intérêt pour le rapport entre l’idéologie et la réception. Donc, nous avons pris l’exemple du chinois avec des observations et des analyses. Deuxièmement, nous avons examiné la mise en relief des rapports entre la langue et la culture. Ce sont deux aspects inséparables concernant la traduction. La langue et la culture sont comme des jumelles. Dans le but de servir d’introduction aux chapitres suivants, les analyses portant sur la traduction, nous avons fourni des exemples des différences de perception, des contextes culturels et ensuite des mots, de leurs caractères et de leurs rapports. Troisièmement, les analyses concernant la traduction aboutissent à comparaisons littéraires, linguistiques et interculturelles. Quand nous voulons satisfaire les lecteurs, une traduction littérale est loin de l’attente du public, qui désire une version traduite riche en effets linguistiques et en contenu culturel. C’est en lisant que l’on prend connaissance du charme d’une autre langue et de la richesse d’une autre culture. 9 Inspirée du travail d’Umberto Eco, en plus des analyses théoriques, la thèse fournit de nombreux exemples pour observer l’application des théories et des techniques de la traduction. Dans son livre intitulé Dire presque la même chose, Umberto Eco offre des expériences de la traduction qu’il a vécues en tant qu’auteur, traducteur et éditeur. Son approche est d’une qualité plus accessible que celles qui se réfèrent à d’autres écoles théoriques du domaine. Dans les trois autres chapitres, nous attirons l’attention sur la pratique de la traduction et sur ses perspectives interculturelles relatives à l’héritage de l’Europe et de la Chine. Nous avons présenté une synthèse comparative accompagnée d’exemples aux sujets différents dans le but d’établir les ressemblances et les différences; ensuite l’étude prend comme objectif une analyse du choix stratégique en appuyant sur des versions de traductions concrètes. La évoquer notion des expressions principalement de intraduisibles facteur de la conduit culture. à Les recherches de la thèse portent sur les relations entre la langue, la d’analyser culture le choix et la des traduction, dans mots influence sous le but de l’idéologie. Par exemple : l’aliénation, mise en valeur dans les recherches, est une stratégie qui favorise la conservation des éléments de la culture de départ. Le recours à cette méthode nécessite de distinguer les fauxamis culturels et d’offrir des termes compréhensibles avec des éléments existants dans la culture d’arrivée. Sinon, la mission d’introduction des nouveaux éléments culturels peut être considérée comme un échec avec des confusions irritantes ou des erreurs de compréhension. 10 Le choix des intéressante textes qui à étudier témoigne révèle des diversité perspectives interculturelles relatives à l’héritage de l’Europe et de la Chine. Dans tous les exemples des trois sujets, la culture chinoise joue le rôle de la culture d’arrivée. Le petit chaperon rouge, les écrits sur le juste milieu d’Aristote et la Bible ont été choisis. Cela représente respectivement cultures, une une histoire doctrine populaire de dans pensée toutes les rapprochée du Confucianisme, et une grande œuvre littéraire de nature religieuse qui est également comparable avec la pensée traditionnelle chinoise. Le choix des trois sujets vise à établir deux systèmes de groupes comparatifs d’un seul élément variable. La comparaison commun des s’appuie sujets : sur ils les caractères rapport stratégique sur la nature tous qu’ont une en réflexion de la traduction; la pensée d’Aristote et la Bible attirent l’attention sur leur style de langue plus sérieux que le petit chaperon rouge ; Le petit chaperon rouge et la Bible sont tous les deux beaucoup plus répandus que la pensée d’Aristote. Des éléments chaperon rouge de et comparaison la pensée apparaissent: d’Aristote le petit proposent des histoires qui s’adressent à des lecteurs de différents niveaux; la pensée d’Aristote et la Bible mettent en valeur le respect de la forme; Le petit chaperon rouge et la Bible offrent une comparaison de la liberté des traducteur concernant des textes de nature différente. 11 CHAPITRE 1 RAPPORTS DE LANGUE ET DE CULTURE 12 Introduction Par rapport à la langue source, la maîtrise de la langue ciblée est probablement plus importante pour la communication à l’égard des lecteurs. La langue du pays importateur de culture, ici la langue chinoise, mérite ainsi une analyse systématique. Les recherches se déroulent sur le sens de l’évolution de la langue : de la langue chinoise antique au mandarin. Cette section d’études englobe les aspects distinctifs des caractères chinois, leurs valeurs humaines l’existence des et la formation du mandarin. Grâce culturels à peuvent être plus langues, actifs et les échanges approfondis. La démonstration des échanges culturels porte d’abord sur les sujets suivants: les qualités particulières de la notion de culture, la divergences entre les cultures et leurs échanges. Ensuite, afin de fournir le fond historique des échanges culturels, seulement vers la les recherches diffusion culturelle s’orientent de non l’Europe en Chine, incluant l’arrivée des occidentaux en Chine et les activités circulation des de missionnaires, la culture mais chinoise aussi dans vers le la monde occidental. 13 1.1 ÉVOLUTION DE LA LANGUE CHINOISE Il est certain que les conditions de vie ne sont pas pareilles dans notions, humains les toutes les jugements, tendent à avoir régions. Mais en les raisonnements des natures gros, des les êtres coordonnées. Les pensées de diverses nations ne s’éloignent pas de beaucoup. Malgré les différences culturelles et les habitudes possibles des nations sur la catégorisation des faits et leurs portées, nous sommes toujours en mesure de localiser les mêmes sources. On se permet de dire que la pensée est mondiale alors que les langues sont nationales. Cela est le fond de changement base des activités linguistique de traduction. franco-chinois et Dans vise le versa comment les traducteurs peuvent-ils réaliser les analyses et les communications? Cette question assez fréquemment entendue demande avant tout des connaissances sur les différences des langues au niveau des mots. Le mandarin est une langue de parataxe qui se présente sous forme des caractères. Cette nature se démontre le plus évidente dans la langue ancienne dont la composition du texte était souvent très compacte. Quant à la langue chinoise moderne, les mots les plus courants sont les dissyllabes (deux caractères). La langue française et bien d’autres langues sont des langues indo-européennes de la famille des langues romanes. Les mots du français sont réputés pour une richesse de sens et pour avoir des synonymes. Nous allons aborder ensuite les recherches sur les caractères des langues française et chinoise au niveau des mots. Commençons par une introduction sur les caractères distinctifs de la langue chinoise d’autrefois et de celle d’aujourd’hui. 14 1.1.1 NATURES DES CARACTÈRES CHINOIS ANTIQUES L’histoire de la langue chinoise est presque aussi ancienne que celle de la nation Han 1 . En tant que symbole de la d’une civilisation longévité chinoise, sans les rupture. caractères L’écriture jouissent figurative chinoise est certainement dotée d’une force de vie parmi les écritures les plus anciennes. Les caractères et la langue sont hautement conformés. Ainsi on considère les caractères non seulement comme l’héritage culturel, mais aussi comme un charme artistique fort unique. 1.1.1.1 Écriture hiéroglyphique Lorsque nous parlons des caractères hiéroglyphiques, nous suggérons un contexte de comparaison avec l’écriture phonétique. Toutes les écritures possèdent trois facteurs: l’élément hiéroglyphique, l’élément phonétique et l’élément indicatif. L’écriture représente en général une prononciation et une signification. L’étymologie des caractères chinois montre une indication de sens d’une façon directe. présumable Le sens d’après de ses la plupart éléments de des mots est composition. L’étymologie chinoise porte le nom de 六书 2 (liu’shu – les six manières d’écrire) depuis l’origine, englobant les pictogrammes 象形 3 (xiang’xing – l’imitation de forme), les idéogrammes 指 事 4 (zhi’shi – l’indication des choses), les 1 Elle constitue environ 92 % de la population chinoise d’aujourd’hui. 2 Les caractères en chinois sont présentés, entre parenthèses, avec les informations de la prononciation et du sens litteral 3 en petit nombre 4 en plus grand nombre 15 caractères généralement compréhension du 會 意 composés sens), les (hui’yi idéophonogrammes – la 形 声 5 (xing’sheng - la forme et la phonétique), les emprunts phonétiques 假借 (jia’jie - l’emprunt) et les dérivations 轉 注 6 (zhuan’zhu – la déviation). Les six moyens retenus par les intellectuels se divisent en deux parts: les moyens de la création des caractères et ceux de l’emploi. Ainsi on compte quatre manières de représentation étymologique qui manifestent la nature hiéroglyphique des caractères chinois: les pictogrammes, les idéogrammes, les généralement composés et les idéophonogrammes. Les pictogrammes représentent le moyen le plus ancien et le plus direct. Les caractères sous forme de symboles figuratifs se sont inspirés des dessins décrivant les objets concrets. Toutes les substances physiques peuvent avoir respectivement un symbole qui leur correspond. Les mots de la langue chinoise antique ne possèdent qu’une seule syllabe. Nous avons donc remarqué un sens unifilaire dans la création des mots de pictogramme: une syllabe – un caractère – un nom – un substance. Autrement dit, chaque mot représente la totalité d’un certain objet. Avec de simples lignes dessinant la forme des existences physiques, les pictogrammes offraient une connexion visuelle des mots et de leurs sens. Les pictogrammes imitaient à différents degrés les formes signalétiques des objets. Voyons les exemples de la page suivante: 5 la majorité 6 presque disparu 16 ⼈人7 (ren - l’être humain) le côté profil ⽜牛8 (niu - le bœuf) le front/ le portrait ⼭山9 (shan - les montagnes) Lorsque les pictogrammes l’image complète ont connu des difficultés dans la représentation des qualités propres d’un objet, les gens d’autrefois ont utilisé des signes pour marquer le point essentiel. Les caractères créés par le moyen utilisant des marques sont nommés les idéogrammes. Les signes sont généralement ajoutés soit en une certaine position d’un pictogramme, soit en une position spécifique. Les caractères de ce genre possèdent en fait deux parties: le mot d’origine relativement moins et le signe. directs que Les idéogrammes les pictogrammes. sont La compréhension du sens demande l’observation et l’analyse. Prenons les mots suivants comme exemples. ⼑刀 (dao - le couteau/la faucille) 刃 (ren - le tranchant) 7 On compte plus de cent soixant-‐neuf deviations du mot « homme » dans l’écriture ossécaille et le style bronze 8 environs cent quatre déviations du mot « bœuf » dans l’écriture ossécaille et le style bronze 9 environs trente-‐cinq déviations du mot « montagne » dans l’écriture ossécaille et le style bronze 17 Le caractère du couteau est un pictogramme représentant la forme, dont dépend le mot du tranchant d’un couteau avec un point marquant son indication. ⽊木 (mu - l’arbre) 本 (ben - la racine) 末 (mo - le bout) La définition de la racine nécessite sans doute le mot arbre. L’ajout d’un court trait en bas du caractère suggère donc la racine. De même, un trait en haut du mot “arbre” indique donc la touffe et le bout. La position spécifique du signe a changé complètement le sens fondé sur le même caractère. S’appuyant sur les pictogrammes et les idéogrammes, les gens ont créé les composés dont les significations sont obtenues par la combinaison de deux ou de plusieurs caractères existants. La logique des caractères composés concerne d’une part les états stables des substances décrites par les pictogrammes, et les états actifs définis par les idéogrammes, d’autre part, des humains, des objets, et du rapport interactif des deux facteurs. Par exemple le mot 从 (cong - suivre) qui englobe deux caractères de ⼈人 (ren - l’homme): un homme se place derrière un autre, donc le verbe “suivre”. Le caractère composé de trois hommes existe également. Il faut savoir d’abord que le chiffre trois dans la culture traditionnelle n’est jamais une indication concrète du nombre, mais plutôt un substitut du 18 sens “nombreux”. De la sorte, la combinaison de trois hommes indique en réalité de nombreux hommes, autrement dit “tout le monde” 众 (zhong – le public). On compte bien autres mots composés avec cette méthode. Le tableau suivant peut nous servir d’exemples. Mot Sens du mot Mot d’origine d’origine composé L’arbre ⽊木 mu Sens du mot composé Les arbres d’un endroit; 林 lin L’ensemble des gens ou des choses de même genre La forêt; 森 sen Un nombre important de; Une apparence profonde et effrayante le feu ⽕火 huo La haute température; 炎 yan Les puissants; L’inflammation; Le nom de l’empereur créateur Les étincelles; 焱 yan Les flammes La discussion ci-dessus aborde principalement les caractères composés par une répétition des éléments, alors que dans la plupart des cas, les mots portant les nouveaux sens sont différentes. constitués Par par exemple le des caractères mot “cueillir” d’origines 采 (cai - cueillir), l’élément en haut représente la main ⽖爪 (zhua – la patte); celui d’en bas l’arbre ⽊木 (mu – l’arbre). La 19 combinaison indiquant “prendre depuis des arbres” suggère donc “cueillir”. La suppression 删 (shan – l’élimination) origine d’enlèvement par un gratteur des mots écrits sur les lamelles de bambou. Le caractère est composé donc du mot 册 (ce - un livre) et le radical représentant le mot ⼑刀 (dao - le couteau). Ce genre de combinaison libre (de deux caractères indiquant les substances) est nommé association. On compte d’ailleurs la position et la description. La première a comme exemple 杲 (gao – la brillance du soleil) et 杳 (yao - disparu), deux compositions verticales de ⽇日 (ri - le soleil) ⽊木 (mu - le bois/l’arbre). Lorsque le soleil se trouve au-dessus de l’arbre, le monde est baigné dans “la clarté”; à l’inverse, le mot signifie la disparition sans traces. La description, d’ailleurs, donne naissance à plusieurs caractères. On va présenter des exemples dans le tableau ci-joint. Mot composé 孬 nao Sens du mot Compositions Sens des composé du mot compositions Lâche 不 bu Non 好 hao Bon; Amical 尘 chen 歪 wai La poussière Penché; ⼩小 xiao Petit ⼟土 tu Le sol 不 bu Non 正 zheng Situé au Malhonnête milieu; 20 Honnête; Régulier Grande; 耷 da ⼤大 da Grand ⽿耳 er L’oreille Oreille; Retomber L’étymologie la plus importante est fondée sur les idéophonogrammes. La majorité absolue des caractères de la langue chinoise moderne doit son remerciement à la fonction idéographique incomparable des idéophonogrammes. À la vue du nom, on comprend la signification de la combinaison de deux caractères. L’un est chargé d’indiquer le champ de sens; l’autre marque la phonétique. Par exemple, tous les ideophonogrammes possédant le radical de ⽔水 (shui - l’eau) “ 氵 ” sont rapportés d’une façon ou une autre à l’eau, tels que 海 rivière), 深 (shen - (hai - la mer), 河 (he - la profond), radical “ 讠 ” signifiant ⾔言 活 (huo - vivre). Le (yan - la parole) se trouve aussi fréquent dans les mots, tels que 讨 (tao - demander), 诊 (zhen - interviewer/ charger), la consultation rendre 读 (du visite - de à), lire). Il docteur), 诉 (su est - à 访 se noter (fang - plaindre/ que les indications phonétiques des caractères, dans la plupart des cas, sont identiques à leurs prononciations initiales en tant qu’un caractère isolé. Mais avec le changement de ton durant l’histoire, il existe une grande partie des radicaux phonétiques d’aujourd’hui. Ainsi éloignés sans de leur conscience prononciation des locuteurs 21 modernes, des radicaux phonétiques sont à la fois chinois, nous idéographiques. D’après l’étymologie des caractères avons remarqué le rapport intime et direct entre la forme et le sens. Comme les caractères attachent plus d’importance à l’écriture au lieu de la prononciation, on arrive à trouver le soutien du fait que les mots ne sont pas emprisonnés par les dialectes. Sans connaissance de la prononciation, des gens sont toujours en mesure de présumer la signification du mot. Ce phénomène aide la compréhension des poésies antiques. Par exemple, le deuxième vers dans une poésie de Du Fu10 (712 - 770): 䴔䴖鸂鶒满晴沙11 (jiao jing xi chi man qing sha) Les quatre caractères soulignés ont presque disparu dans la langue moderne, de sorte qu’il est assez difficile de les taper. Sans la moindre connaissance de leurs prononciations et de leurs sens concrets, la compréhension de la phrase ne pose pas de problème pour les Chinois. Comme les quatre mots se composent du radical 鸟 (niao l’oiseau) à droite indiquant la nature, les lecteurs créent immédiatement une image dans la tête de nombreux oiseaux aquatiques gracieux sur les bancs. La langue a connu des changements bouleversants durant l’histoire. D’ailleurs, bien des mots sont étrangers aux locuteurs de nos jours, mais la portée de signe reste pareille qu’au début. La recherche sur l’étymologie est d’une certaine recherche sur la culture. 10 plus célèbre poète des Tang 11 poésie intitulée Accompagnement de mon ami Zheng Zhang pour boire à Qujiang 22 1.1.1.2 Combinaison libre Les morphèmes lexicaux sont dans les cas les plus courants les monosyllabes nommés les mots. En plus, les morphèmes combinés font partie d’une autre possibilité de la création du mot. Bien que l’emploi de cette dernière méthode soit beaucoup moins fréquent par rapport au mandarin (Abordons les analyses sur la nature du mandarin aux discussions suivantes.), rien n’empêche de penser que les ancêtres chinois profitaient de la combinaison libre des mots dans la création des nouveaux termes de leur temps. Les unités des termes sont les caractères, une notion bien unique à la nation Han. En général, les termes possèdent soit un seul caractère, soit un nombre supérieur à deux (incluant deux). Dans les temps les plus anciens, un caractère égalait un mot. Avec l’apparition des mots dissyllabiques, les indications des mots monosyllabiques ont en fait évolué. Autrement dit, les mots d’auparavant se sont transformés en des morphèmes lexicaux. Grâce à plusieurs possibilités de combinaison, les caractères ont une haute utilité, permettant d’exprimer beaucoup plus d’autres choses et notions sans appui réel à la création d’une série de nouveaux éléments d’écriture. Ainsi chaque caractère est doué par une capacité de multi-indications s’adaptant aux besoins contextuels différents. La liberté de combinaison se traduit non seulement par son aspect multifonctionnel, mais aussi par les possibilités du groupement. À propos du groupement, on compte en général quatre possibilités de la place de caractère: seul, au début, au milieu et à la fin. À la 23 première vue, les possibilités de combinaisons ne sont pas étonnantes. Mais en pratique, le résultat se multiple de beaucoup. Comme il y a la position au milieu, on doit conclure l’existence de trois compartiments et ainsi trois caractères pour les remplir: A, B, C. -seul: trois possibilités A, B, C -au début et à la fin: neuf possibilités AA, BB, CC AB, AC, BA, BC, CA, CB, -au milieu: vingt-sept possibilités AAA, BBB, CCC ABC, ACB, BAC, BCA, CAB, CBA ABA, ACA, BAB, BCB, CAC, CBC ABB, ACC, BAA, BCC, CAA, CBB AAB, AAC, BBA, BBC, CCA, CCB Du point de vue théorique, on compte un total maximum de trente-neuf combinaisons. Certes, la réalité n’est pas identique au statistiques calcul du du contexte dictionnaire de la idéal. D’après fréquence des les mots chinois modernes 12 , un total de quatre mille cinq cent soixante-quatorze caractères peut constituer plus de trente-et-un mille termes. La moitié de ces caractères est qualifiée pour être utilisée en un seul mot et à la fois dans une combinaison. Les premiers mille caractères de haute utilisation occupent presque 90% des termes, dont les termes incluant le caractère ⼦子 (zi - fils) arrivent à 12 Institut des langues de Pékin, Dictionnaire de la fréquence des mots chinois modernes, Presse de l’Institut des langues de Pékin, Pékin, 1986, ISBN non fourni 24 un total de six cent soixante-huit, ceux de 不 (bu - non) cinq cents, ⼤大 (da - grand) deux cent quatre-vingt-dix- neuf, etc. Le dictionnaire donne la preuve de la longévité du sens des caractères soit en tant qu’un mot, soit en tant qu’un morphème. Bénéficiant du pouvoir majestueux de combinaison, le mandarin d’aujourd’hui jouit d’un vocabulaire très riche avec les mots expressifs, vivants et précis. De la sorte, nous avons situations des et expressions à la fois adaptées à la à de diverses rhétorique exquise représentant le fond culturel. Par exemple, les Chinois font grand cas de la notion de mort. De nombreux termes sont créés comme remplacement du mot 死 (si - la mort) afin d’éviter les termes impolis. Donnons la liste des exemples (d’un total de cent vingt-quatre mots) dans le tableau suivant. Contexte Liste des mots d’emploi La mort des 驾崩 jia’beng ⼤大⾏行 da’xing ⼤大薨 da’hong empereurs ⼭山陵崩 shan’ling’beng 崩 beng 登遐 deng’xia 晏驾 yan’jia 薨 hong 薨逝 hong’shi 登假 deng’xia 升遐 sheng’xia La mort des 长逝 chang’shi 死亡 si’wang 永逝 yong’shi gens ordinaires 咽⽓气 yan’qi 死了 si’le 安眠 an’mian 25 安息永眠 an’xi’yong’mian 归西 gui’xi 千古 qian’gu 照⼭山 zhao’shan 光荣 guang’rong 合上眼 he’shang’yan ⼊入地宫 ru’di’gong 亡故 wang’gu 长眠 chang’mian 归地府 gui’di’fu 陨灭 yun’mie 陨殁 yun’mo 殒⾝身 yun’shen ⽼老逝 lao’shi 善终 shan’zhong 寿终 shou’zhong 寿终正寝 shou’zhong’zheng’qin La fin de la 逝世 shi’shi 故世 gu’shi 弃世 qi’shi 厌世 yan’shi 去世 qu’shi 过世 guo’shi 谢世 xie’shi 辞世 ci’shi 死去 si’qu vie en terre 离世 li’shi 违世 wei’shi 就世 jiu’shi 就命 jiu’ming Les adieux 永别 yong’bie 长别 chang’ bie 永诀 yong’jue éternels 长辞 chang’ci La mort des 兰摧⽟玉折 lan’cui’yu’zhe 解驾 jie’jia respectés 巨星陨落 ju’xing’yun’luo 仙去 xian’qu 与世长辞 yu’shi’chang’ci 仙逝 xian’shi 仙游 xian’you La mort des ⼤大故 da’gu 登仙 deng’xian 如丧考妣 ru’sang’kao’bi parents 弃养 qi’yang 弃背 bei’qi 见背 jian’bei 26 失怙 shi’gu La mort pour de 捐躯 juan’qu bonnes causes 殉难 xun’nan 牺牲 xi’sheng 就义 jiu’yi 殉职 xin’zhi 殉 xun 殉国 xun’guo 国殇 guo’shang 壮烈 zhuang’lie 舍⾝身 she’shen La mort de 病故 bing’gu 病卒 bing’cu 病逝 bing’shi maladie 暴卒 bao’cu La mort des 病死 bing’si 夭折 yao’zhe 病亡 bing’wang 短命 duan’ming 夭亡 yao’wang enfants 短阳寿 duan’yang’shou 夭逝 yao’shi 夭殇 yao’shang La mort 遇难 yu’nan ⾮非命 fei’ming 横死 heng’si d’accident 死于⾮非命 si’yu’fei’ming 遇害 yu’hai 被难 bei’nan 毕命 bi’ming 死难 si’nan ⼭山⾼高⽔水低 gao’shan’di’shui 罹难 li’nan 丧⾝身 sang’shen La mort des 毙 bi 呜呼 wu’hu 乌呼 wu’hu ennemis 丧命 sang’ming 完蛋 wan’dan 毙命 bi’ming 归天 gui’tian 断⽓气 duan’qi 见阎王 jian’yan’wang 归西天 gui’xi’tian 回⽼老家 hui’lao’jia 玩⼉儿完 wan’er’wan ⼀一命呜呼 yi’ming’wu’hu 27 命归西天 ming’gui’xi’tian ⼀一命归西 yi’ming’gui’xi ⼀一命归天 yi’ming’gui’tian La suicide ⾃自杀 zi’sha 蹈海 dao’hai ⾃自裁 zi’cai ⾃自焚 zi’fen ⾃自尽 zi’jin ⾃自戕 zi’qiang ⾃自刎 zi’wen ⾃自缢 zi’yi ⾃自绝 zi’jue ⾃自经 zi’jing 短见 duan’jian 轻⽣生 qing’sheng 1.1.1.3 Structure flexible de la langue Par rapport aux langues occidentales, la construction de la langue simplicité chinoise de sa est structure. plus Ce flexible, phénomène grâce se à la manifeste avant tout dans l’indéfinition de la nature des mots et des expressions, le contraire de celle des langues occidentales. La combinaison des groupes de mots n’a qu’à satisfaire la logique du sens. Autrement dit, les noms, les verbes, les adjectifs sont multifonctionnels. Par exemple la fameuse phrase de Mencius “ ⽼老 吾 ⽼老 以 及 ⼈人 之 ⽼老 ” (lao’wu’lao’yi’ji’ren’zhi’lao), dont le mot ⽼老 (lao - âgé) est généralement employé comme adjective. Dans la phrase le premier ⽼老 (lao) est en fait un verbe parlant des gens âgés de la bonne manière; les deux derniers sont utilisés comme noms, indiquant les personnes âgées. Le sens de la phrase est ainsi “Honorer les âgés des autres familles comme s’ils étaient nos propres parents”. La polyvalence des mots est assez courante dans la langue chinoise. En 28 plus, les adverbes et les adjectifs ne nécessitent pas la conjugaison ni l’accord, peu importe leur fonction comme le prédicat, le sujet et le complément d'objet. Les noms peuvent d’ailleurs servir de sujet, de complément d’objet, de complément déterminatif, de complément circonstanciel et de prédicat. La signification des mots se transforme librement entre le sens défini et celui qui est indéfini, tout en dépendant de la volonté de locuteur. Faute de changements en formes et en modes, l’ordre des mots est devenu la règle de grammaire principale de la langue. Les mêmes morphèmes de différentes combinaisons ont créé des mots divers; de même, les expressions et les phrases. Eloignée de l’organisation formelle et logique des langues occidentales, la langue chinoise a mis l’accent sur l’intégralité de l’expression, assurée par une organisation conformée au développement logique de plusieurs blocs linguistiques. Le structure libre offre un immense espace aux arts linguistiques, surtout le l’organisation concerne la expressions, et la mise cadre de la séparation des à l’inverse. poésie mots Deux et dont des méthodes s’appuient sur le manque de formes grammaticales et la nature des caractères. Chaque caractère, comme on vient de le dire, est une totalité pourvue du radical phonétique et du radical indiquant le sens, permettant de séparer aisément les mots composés et d’altérer les ordres. Ainsi est né un jeu linguistique nommé 回⽂文 (hui’wen - le texte à retournage) qui vise à représenter les rapports entre les éléments. Par exemple: - 做⼈人难 (zuo’ren’nan) Être homme, (c’est) difficile. 29 → 难 做 ⼈人 (nan’zuo’ren) (Il est) difficile (d’) être homme. → ⼈人 难 做 (ren’nan’zuo) (L’) homme (est un) difficile être. - ⼼心也可清 (xin’ye’ke’qing) (Il est possible que) le cœur (est) aussi soit calmé. →清⼼心也可 (qing’xin’ye’ke) Calmer le cœur (est) aussi possible. →可清⼼心也 (ke’qing’xin’ye) Possible (de) calmer le cœur aussi*. * 也 (ye) à la fin est généralement considéré comme une particule. →也可清⼼心(ye’ke’qing’xin) (Il est) aussi possible (de) calmer le cœur. (Les quatre caractères se trouvent souvent au fond d’une tasse à thé) Le sommet de 回 ⽂文 (hui’wen - le texte à retournage) est sans aucun doute 璇 玑 图 (xuan’ji’tu - le tableau de l'étoile du Nord) (se trouve à la page suivante), une collection des poésies écrites et arrangée avec intelligence par la femme lettrée Su Hui durant Les Qin antérieurs (351 - 394). La dame a pris le temps de broder toutes ses poésies exprimant le manque de son mari sur un tissu d’environ vingt-six centimètres carrés avec les fils de soie en cinq couleurs. Le mot de 心 (xin - le cœur) au centre été rajouté par d’autres comme hommage à 30 l’excellence de ce projet d’art dont les couleurs d’origines ne sont plus vérifiables. La lecture est tellement compliquée que l’auteur Su indiquait que c’était le secret de la famille. Mais il est dit que ce tableau de huit cent quarante-et-un mots cache un total de trois mille sept cent cinquante-deux des poésies. La langue s’appuie sur les unités de morphème syllabique pour donner un rythme linguistique. Les poèmes antiques sont sans exception les œuvres lyriques de chanson. Les vers symétriques en longueur sont ainsi doués d’une harmonie phonétique et d’une forme régulière. Nous appelons ce genre de règles imposées sur la longueur des 31 vers les règles et formules de la versification. Avec le motif d’être plus conformées aux musiques (une série des chansons), les règles de la versification et de la forme de rime sont deux facteurs principaux du point de vue du rythme; quant à l’intonation, on exige des formes fixes sur une alternance des tons plats et des tons obliques, qui renforce l’effet cadencé. Une autre manifestation des unités de morphème syllabique est représentée par la rhétorique tel que le parallélisme antithétique. L’antithèse demande en fait une construction identique, linguistique et grammaticale, des deux phrases. Dès la naissance des caractères, ceux-ci furent parfaitement commodes à la réalisation du parallélisme antithétique. Les tons de chaque caractère rendent d’ailleurs le respect de la rime encore plus facile. Ainsi durant l’histoire de la langue chinoise, l’emploi de l’antithèse s’est largement répandu. En somme, on compte trois facteurs correspondance syllabique. syllabes deux des correspondants. respecter la demandés: La même totalité phrases; Deuxièmement, premièrement comme les construction deux identique pour les phrases grammaticale, la des mots doivent les mots relatifs à la nature des mots. Troisièmement les deux phrases doivent envisager une même règle des tons plats et des tons obliques. Le parallélisme principalement appliqué à la antithétique est poésie classique. Prenons en exemple quatre vers de la poésie de Du Fu (712 - 770) intitulée Le neuvième jour du neuvième mois, en montant aux lieux élevés. 32 ⽆无边 落⽊木 萧萧 下,(wu’bian luo’mu xiao’xiao xia) 不尽 长江 滚滚 来。(bu’jin chang’jiang gun’gun lai) 万⾥里 悲秋 常 作客,(wan’li bei’qiu chang zuo’ke) 百年 多病 独 登台。(bai’nian duo’bing du deng’tai) De tous côtés le bruissement des feuilles qui tombent, Et devant soi les vagues enflées du grand fleuve, qui viennent, qui viennent, sans jamais s’épuiser. Ne voir au loin que l’aspect désolé de l’automne, et se sentir étranger partout où l’on va ; Être usé par les années et les maladies, et monter seul aux lieux élevés.13 Mots Nature des mots Sens des mots correspondants ⽆无边 wu’bian Adjectifs Immense (adjectif + nom) Inexhaustible Noms Les feuilles mortes; (adjectif + nom) Le Fleuve Jeune Adverbes En murmurant; (adjectifs) En déferlant Verbes Tomber; (verbe) Venir 不尽 bu’jin 落⽊木 luo’mu 长江 chang’jiang 萧萧 xiao’xiao 滚滚 gun’gun 下 xia 来 lai 13 Poésies de Du Fu n。43, Poésies de l’époque des Thang,traduites du chinois et présentées par le Marquis d'Hervey-‐Saint-‐Denys source: http://wengu.tartarie.com/Tang/Du_Fu.php 33 Structure des Adjectif + nom +adverbe + verbe deux premiers vers 万⾥里 wan’li Adjectifs Étendu; (nombre + nom) Longtemps Noms L’automne triste; (adjectif + nom) La santé débile Adverbes Souvent; (adjectifs) Seul Verbes Rendre visite; (verbe + nom) Monter à la terrasse 百年 bai’nian 悲秋 bei’qiu 多病 duo’bing 常 chang 独 du 作客 zuo’ke 登台 deng’tai rehaussée Structure des Adjectif + nom + adverbe + verbe deux derniers vers Comme complément de la rhétorique, on observe aussi fréquemment la répétition des mots, par exemple 萧 萧 (xiao’xiao murmurer) 滚 滚 (gun’gun - déferler) de la poésie mentionnée. La répétition renforce le sens et à la fois l’intonation sentimentale. Dans la langue moderne, l’utilisation de la répétition dans la vie quotidienne a changé des expressions toutes faites et des poésies aux mots visant à dorloter l’interlocuteur, tels que 糖 糖 (tang’tang - le bonbon) 睡觉觉 (shi’jiao’jiao - faire dodo). Il y a nationales bien d’autres concernant la figures nature de de rhétorique caractères assez chinois, 34 comme l'anadiplose 14 et le démontage des caractères. Il est évident que le caractère distinctif des figures de rhétoriques est justement la traduction esthétique des qualités des caractères chinois. 1.1.1.4 Style esthétique, expression de l’esprit Les caractères chinois sont probablement une des rares écritures permettant d’enregistrer la langue et à la fois de servir d’une forme artistique. La calligraphie partage le nom réputé des lavis à l’encre de Chine grâce à la nature des caractères. Différent de la structure linéaire des lettres, la structure des caractères chinois manifeste une nature à deux dimensions. Les éléments se distribuent dans le champ désigné selon les règles appliquées. D’ailleurs, comme une peinture, peu importe le nombre des éléments, principe on ne dépasse esthétique de pas la les bordures. structure des Ainsi le caractères représente une organisation harmonieuse des traits dans un petit carré. On souligne l’équilibre interne qui définit, malgré les modifications relatives à la proportion des éléments, une distribution raisonnable avec l’espace blanc. Voici le principe universel dans le milieu de la calligraphie. Regardons des exemples présentés à la page suivante pour une perception directe. 14 la reprise du dernier mot d'une proposition à l'initiale de la proposition qui suit 35 La photo du haut est un morceau d’une cahier d’exercice de calligraphie pour les débutants à qui on enseigne de remplir trait par trait les parties du contour. Les carrés avec les lignes croisées au centre aident à définir le centre du mot et la distribution des radicaux. 36 Le carré marque d’ailleurs les bornes à ne pas toucher. La photo du bas représente une démonstration sur diverses polices incluant les caractères (du droite à gauche, de haut en bas) ⼈人 (ren – l’homme), ⼆二 (er – deux), 享 (xiang – réjouir), 京 (jing– le capital), 亭 (ting – le pavillon). L’art de la calligraphie concerne en fait le jugement esthétique de la composition. Malgré penchant l’orientation vers le des symbolisme, caractères l’esprit modernes esthétique 15 se présente sans interruption dans les traits, les structures et les règles d’écriture. Ainsi un poème présenté dans la bonne calligraphie donne au public une impression directe du sujet comme une pièce de peinture. Ce qui explique d’ailleurs que les grands poètes classiques étaient sans exception de maîtres en écriture à encre de Chine. Les caractères débutent par des signes imitant les figures des objets physiques, grâce auxquelles les éléments radicaux et leurs organisations gardent toujours un charme pictural. Prenons comme exemples les mots de ⿅鹿 (lu - le cerf), 马 (ma - le cheval), 象 (ma - l’éléphant). Le cerf est présenté par le côté profil soulignant les cornes comme des branches d’arbre. 15 ce que les Chinois appellent les caractères simplifiés 37 Le mot symbolise cheval très avec bien les les longs crins points et une queue caractéristiques de l’animal. Par rapport au mot du cheval, on note en caractère d’éléphant le proboscis (leur trompe) et les oreilles. Le processus de la symbolisation des caractères manifeste à la fois la poursuite de la spécificité et la ressemblance en esprit. l’écriture par 书 Mais dans le compréhension (shu’zhe, exemple : On appelait (shu - le livre) – la prise en note. milieu plus ru’ye) Par de intellectuel, approfondie. Liu Xizai les Citons 16 gens ont une “ 书 者 , 如 也 ” ( 1813 – 1881 ) pour expliquer cela. La phrase indique que les mots écrits doivent être conformes à la compréhension personnelle des faits. À travers les traits et les points de la calligraphie, on est en mesure d’avoir une perception, avec un peu d’imagination, sur les formes initiales et la vie des existences. De la sorte, les caractères nés par les émotions sont devenus une forme vivante qui traduit la vie avec charme. 1.1.2 VALEURS HUMAINES DES CARACTÈRES La langue et la civilisation partagent un lien proche et conditionnel. La culture décide la structure linguistique et les significations des expressions. Elle 16 savant chinois, consideré comme Hegel de l’Orient 38 est également responsable pour les différences parmi les langues. De leur côté, les langues exercent une influence sur l’évolution culturelle. Dans ce cas, les fonctions culturelles de la langue, ou autrement dit l’humanité de la langue, se manifestent par l’importance des caractères en tant que majeur vecteur de la culture dans le cadre de son héritage, sa transformation et son développement. En bref, considérée comme une partie de la civilisation, la langue est le lien entre les humains et le Monde. La maîtrise de la langue maternelle suggère l’acceptation de la totalité des valeurs culturelles, permettant aux gens de comprendre leur environnement. De la sorte, on conclut que l’apprentissage des traditions de la langue est une manière d’importance de connaître la culture nationale. 1.1.2.1 Culture traditionnelle du point de vue des caractères On observe une base commune favorisant l’union en une totalité de tous les champs culturels: la langue. L’effet pénétrant de la langue garde les êtres humains dans leur propre espace, sans la moindre possibilité de réfléchir ou d’agir en négligeant les champs désignés par la langue. Ce genre de champs désigné est non seulement la grammaire et les règles de la logique, mais aussi les principes de la culture et des traditions. De ce sens, on peut dire que la langue donne une forme à la psychologie culturelle des locuteurs et que les différences sociales et culturelles se traduisent par des langues divisibles en genres et en espèces. On dit que la langue est la forme d’expression la plus classique des traditions nationales. D’après nos analyses précédentes, on arrive à la conclusion que les caractères chinois excellent à l’expression idéographique 39 d’une manière unique et directe sur la portée de la culture chinoise. Fusionnés avec les modes de pensée et l’esprit national, les caractères chinois offrent une vision complète sur les valeurs humaines. Du point de vue de l’évolution de vocabulaire, on constate une dépendance des deux facteurs. Dans les époques anciennes où l’élevage était un domaine important dans la vie quotidienne, la nation Han avait établi une catégorisation soigneuse des 六 畜 (liu’chu - les six animaux domestiques): les chevaux, les bœufs, les caprins, les poules, les chiens et les cochons 17 . En plus de leurs régions d’origine, les gens ont créé les noms des chevaux selon le genre, l’âge, la qualité, la couleur etc. On compte 骘 (zhi -les mâles chevaux), 骒 (luo - les femelles chevaux), 驹 (ju - les petits des chevaux), 骟 (shan - les chevaux châtrés), 骠 (biao - les chevaux jaunes), 骝 (liu - les chevaux rouges à queue noir et aux crins noirs), 骃 (yin - les chevaux noirs pales et blancs), 骅 (hua - les chevaux bordeaux), 骊 (li - les chevaux noirs) 骓 (zhui les chevaux noirs à pates blancs), 骢 (cong - les chevaux noirs bleutes), 龙 (long - le dragon ; les chevaux tout blancs), 驽 (nu - les mauvais chevaux qui ne courent pas vite), 骥 (ji - les excellents chevaux) etc. 17 les animaux domestiques les plus ordinaires dans toutes les régions 40 On observe également le mot 贝 (bei - les coquillages) et sa vaste utilisation comme radical indicatif. coquillages étaient pour une longue durée de Les temps utilisés comme les monnaies dans les échanges commerciaux. Ainsi bien des caractères ont été créés avec ce radical, permettant aux gens économique et les de nos jours traditions de de connaître la vie la présentation des cadeaux. Voyons des exemples dans le tableau suivant: Usages Les achats Caractères 购 gou - Acheter 贸 mao - L’échange des biens 贩 fan Les taxes Sens 贡 gong - Vendre; les marchands - Le tribut; la recommandation des élites à la cour impériale Les choses 赋 fu - Le taxe des champs 赐 ci - La grâce accordée aux échelons octoyées inferieurs; la faveur 赏 shang - La prime 赉 lai - comme 赐 : la grâce accordée aux échelons inferieurs 赣 qian - comme 赐: la grâce accordée aux échelons inferieurs Les gages 质 zhi - Les garanties 赘 zhui - Hypothéquer Les 贷 dai - Prêter; emprunter emprunts 41 赊 she - L’achat à crédit 责 ze - La dette 贳 shi Les cadeaux - Prêter; emprunter 赞 zan - Offrir avec respect 赠 zeng - Offrir sans demande de retour 贺 he - 赂 luo La félicitation avec des fermement des cadeaux - Les biens offerts Les rachats 赎 shu - Retirer un gage 赀 zi - L’amende L’évolution du vocabulaire dépend changements sociaux. La connaissance de cette évolution favorise, comme un miroir, les connaissances concernant l’évolution de la société. Lorsqu’on tend à se consacrer à des recherches sur les modes de pensée, les religions, la philosophie ou les traditions, on peut facilement retrouver leurs images dans les caractères. Par exemple : les significations, les règles d’étymologie, les emprunts des caractères, les noms des endroits, les autres noms des noms de familles, les appellations dans la famille etc., sont sans exception le reflet de la vie sociale de la nation de Han. Pareillement, la distribution des dialectes donne soutien aux recherches sur l’histoire d’immigration des nations 18 . Les chercheurs sont en disposition des éléments utiles à propos de l’héritage culturel. On compte 18 On compte en Chine moderne cinquante-‐six nations en total 42 divers sujets caractères possibles, et de la établis culture. sur la relation Par exemples : des “les caractères anciens – les points distinctifs de l’idéologie des ancêtres”, “la psychologie de l’étymologie – le niveau de la civilisation”, “les mots empruntés – les contacts culturels”, nations”, “les “les noms noms de d’endroit familles – la et les migration autres des noms – l’origine des nations et les religions”, “les appellations de famille – le système de mariage”, “les grammaires – la psychologie de la nation”, “l’histoire linguistique de la nation Han – la fusion des cultures” etc. On aborde ici des morceaux de plusieurs thèmes dans la recherche sans mentionner les dialectes. Comme complément et comme exemple des sujets ci-dessus, le rapport entre la formation géographique des dialectes et la nature interne de la culture chinoise mérite quelques mots. Depuis la dynastie Qin (221 - 206 av. J.-C.), les empereurs ont exercé dans leur royaume la politique de la gestion administrative régionale, réputée pour sa longue histoire, le contrôle efficace et la partition raffinée. À l’époque de l’économie agricole, les habitants étaient en mesure de compter sur eux pour subvenir aux besoins. De la sorte, ils n’étaient pas obligés de quitter leurs régions natales pour gagner leur vie. Cela donne aux Chinois une idée persistante sur le pays natal et sur la famille de même nom. On constate ainsi dans les régions administratives relativement plus stables au long de l’histoire une homogénéité forte et évidente au niveau des dialectes. De ce fait, on peut établir une étude portant sur les dialectes et leurs influences sur la région, incluant les aspects politiques, économiques, culturels etc. 43 1.1.2.2 Esprit humaniste Le point distinctif des caractères est que la naissance et le développement des caractères respiraient l’esprit humaniste. On le constate dans la légende sur l’invention des caractères de Cang Jie 19 . Le Huai’nan’zi 20 indique dans son chapitre Internes qu’au moment où Cang Jie s’est concentré sur la création des caractères, les cornes tombaient du ciel; les fantômes ne s’empêchaient pas de pleurer. Il est intéressant de noter les métaphores des deux phénomènes. La chute des cornes indique, avec les caractères, que les gens seront beaucoup plus intelligents de sorte que récompenser la terre généreusement. qu’ils Les travaillent fantômes se va sont les mis à pleurer parce que l’espèce humaine ne sera plus à leur disposition. En tout, la création des caractères est un évènement mémorable et sacré. Les ancêtres des Chinois adoraient les caractères comme un objet divin, auquel ils demandaient la grâce et proféraient des imprécations. Jusqu’à notre époque, les gens sont sous la croyance que les prénoms sont liés au destin et qu’il vaudrait mieux donner aux enfants un prénom de bon augure. Par rapport aux demandes personnes leurs des qui enfants gens vivent par relativement dans des les choses plus endroits moins éduqués, ruraux heureuses les nomment et peu ressemblantes à un prénom d’humain, en espérant que les diables comme le Faucheur ne pourront pas trouver les enfants. Depuis la dynastie Song (960 - 1279), une tradition circulait au milieu des lettrés: les feuilles de papier écrites doivent être collectées dans un conteneur spécifique pour les brûler plus tard selon les rituels. Les conteneurs portaient souvent le slogan de cette 19 ministre de l’Empereur jaune (souverain civilisateur de la plus haute antiquité) 20 ouvrage encyclopédique de cinquante-‐quatre chapitres traitant de sujets divers 44 “ 敬 惜 字 纸 ” tradition épargner gestes les de (jing’xi’zi’zhi caractères respect et envers les les - respecter papiers). De caractères, tous on lit et les le sentiment heureux des Chinois avec la confirmation sur leur créativité et à la fois la confiance des humains de conquérir le Monde mystérieux et inconnu. Il est évident que les caractères ne sont pas la création d’un esprit divin, mais plutôt d’un fonctionnaire humain. L’évolution des caractères soutient également l’importance des êtres humains, de leurs observations et de leurs besoins. Les sujets d’inspiration se trouvent près des corps humains jusqu’aux existences physiques des alentours, tels que les formes de la nature, les animaux, les plantes, les outils de la vie quotidienne et ceux destinés à la bataille etc. On trouve d’assez nombreux de caractères possédant un radical dont le sens concerne l’homme, le corps humain et les organes. Dans la référence classique Shuo’Wen’Jie’Zi 21 , les mots portant l’élément du pied arrivent à une somme d’environ quatre cents. Par exemple : le mot ⼈人 l’humain), formes et d’écriture antiques bien (ren - sont courantes qui deux attirent l’attention sur les pieds par des dessins du côté profil. Les mots antiques de 人 s’écrivent d’une façon très simple. Mais on peut noter une observation précise et affinée des ancêtres chinois sur les êtres humains. La différence principale séparant les humains aux animaux se trouve dans les quatre membres: la proportion plus courte des bras que celle des jambes, les jambes flexibles et les pieds 21 premier dictionnaire de caractères chinois par Xu Shen 45 permettant de marcher. Ce qui est précieux, concernant la construction du mot, est l’idéologie humaniste des gens tellement anciens. Le dictionnaire Shuo’Wen’Jie’Zi offre sa définition de l’être humain: la nature la plus distinguée parmi toutes existences entre le Ciel et la Terre. Et on trouve cette citation de William Shakespeare22 (1564 - 1616) prononçant la même opinion: Quel chef d’œuvre que l’homme ! Qu’il est noble dans sa raison ! Qu’il est infini dans ses facultés ! Dans sa force et dans ses mouvements, comme il est expressif et admirable Par l’action, semblable à un ange ! Par la pensée, semblable à un Dieu ! C’est la merveille du monde ! l’animal idéal !23 En plus du mot homme et de son estimation sur le statut supérieur des humains, le caractère ⼤大 (da - grand) décrit la totalité de l’homme avec son approche directe et frontale: les quatre membres bien étendus ressemblant à l’homme de Vitruve 24 de Léonard de Vinci 25 (1452 – 1519). Le dictionnaire Shuo’Wen’Jie’Zi définit le mot comme: le Ciel et la Terre relèvent de la supériorité, l’homme pareil. La forme de l’homme représente cette supériorité. Le l’écrivain Duan Yuzai (?) explique dans son livre Sur 22 l'un des plus grands poètes, dramaturges et écrivains de la culture anglaise 23 Shakespeare HAMLET Extraits bilingues, Hamlet's Humanism, L'humanisme de Hamlet, Acte II, scène 2, 303-‐307 source : http://agalmata.tripod.com/shakespeare.html 24 Étude des proportions du corps humain selon Vitruve et réalisé par Léonard de Vinci 25 peintre florentin et maître polyvalant dans de nombreux domaines 46 Shuo’Wen’Jie’Zi26 que le caractère ⼤大 (da - grand) souligne la possession de la tète, des mains et des pieds; ainsi l’homme peut toucher à la fois le Ciel et la Terre. L’idée que l’humain est aussi grand que les autres supériorités classique. du Les Monde gens se lit partout confirmaient les dans liens la pensée entre les humains et la nature par la création des systèmes entre les organes vitaux du corps humain et les quatre membres avec les choses et les phénomènes naturels. Voilà ce que les Chinois appelle l’unité de la nature et de l’humain, un principe philosophique qui existe dans toutes les pensées classiques chinoises. Dans un sens plus large, l’unité indique que la physiologie, la moralité et les autres phénomènes sociaux sont les réflexions directes de la nature. Les médecins chinois par exemple, mettent l’accent sur les liens des deux facteurs sur lesquels sont fondés les conseils nutrimentaires et les ordonnances. La bienveillance est le symbole des savoirs des ancêtres sur la nature humaine, qui parle en fait de la relation sociale. Dans les classiques tels que Mencius, le classique des Shi’Ming, la rites, les bienveillance dictionnaires et l’humain Guang’Ya sont et souvent employés pour s’expliquer l’un par l’autre. Ce phénomène s’explique parfaitement le fait que la bienveillance 仁 (ren – la bienveillance) suggère une combinaison de ⼈人 (ren – l’humain) sous forme de 亻 , et de ⼆二 (er - deux) indiquant diverses groupes. La relation la plus intime entre toutes sortes de groupes est donc celle des humains. 26 trente volumes portant sur les correction, les explications et les critiques textuels concernant Shuowen Jiezi, publication en 1815 47 De sorte que par la définition mutuelle des deux mots, ils partagent la même prononciation et la même origine. Ainsi le radical 亻 signifiant l’image d’un homme modeste (qui se courbe), côté profil, est estimée être le symbole des humains. On note des déviations tells que 从 (cong - suivre) soulignant un homme qui se place derrière un autre, ⽐比 (bi - comparer) imitant deux hommes qui se mettent épaule contre épaule. Il est observable que la structure morale de la bienveillance s’appuie sur les liens entre la nature interne des hommes et les règles des comportements, et que le caractère d’établissement d’une chinois relation représente sociale l’intention harmonieuse et pleine de tendresse. La comparaison est une manière assez fréquemment employée dans la langue. On s’intéresse à savoir comment exprimer dans la culture chinoise la valeur morale de la bonté. La réponse se cache dans le mot 善 (shan - la bonté), composé de ⽺羊 (yang - les caprins) et ⾔言 (yan - la parole). Différent de la perception occidentale des sons ressemblant à la lamentation, le bêlement aimable est considéré comme beaucoup moins effrayant que le cri des autres animaux. En plus, comme une espèce sociale, les caprins traduisent les vertus de la bienveillance, de la droiture et de la politesse. Le bêlement aimable est ainsi la métaphore des paroles de gentillesse. De même catégorie, on a un autre caractère 群 (qun - le groupe) qui possède le radical de ⽺羊 (yang - les caprins) et 君 (jun - l’homme vertueux). Ce mot indique donc que les hommes vertueux, en tant qu’un groupe d’élites, doivent s’entendre 48 harmonieusement groupe des comme caprins bienveillance, les à on caprins. l’humain peut Du et bêlement à la certainement et le société de retirer des significations de l’anthropologie culturelle. Il est intéressant de noter que le mot “beau” vient de l’expérience du goût des moutons: 美 (yang - les caprins) ⼤大 + (da (mei - beau) = ⽺羊 - grand). Ce genre d’esthétique signifie la confirmation des jouissances des sens et le complément pragmatisme de l’esprit fréquente du radical ⼥女 particulier esthétique, aux on Chinois. constate Comme l’usage (nv - la femme). Le charme des femmes inspire un nombre considérable de mots concernant les sens visuels et la sensation tactile. On compte des exemples décrivant le visage, les gestes et la mine, listées dans le tableau suivant. Mot Sens Compositions Sens des compositions 娓 wei L’obéissance des ⼥女 nv - La femme 尾 wei - La queue ⼥女 nv - La femme gracieux 珊 (册) - Le corail (les femmes belles shan (ce) (册 femmes qui paraissent tendres (les femmes qui suivent) 姗 shan Les femmes à peau claire et ses gestes comme le corail) est la forme elliptique 49 de 珊) Les gestes élégantes 妩 ⼥女 nv - La femme (danser avec les 舞 (⽆无) - Danser fleurs à la main) wu (wu) ( ⽆无 et tendres wu est la forme elliptique de 舞) Affectueux et 媚 ⼥女 nv - La femme 眉 mei - Le sourcil ⼥女 nv - La femme 乔 qiao - La taille adorable mei (la hausse des sourcils qui plait les amoureux) À chérir 娇 jiao (les femmes grandes et joviales) svelte et grande Discret 婉 ⼥女 nv - La femme 宛 wan - Sinueux ⼥女 nv - La femme 朱 zhu - le rouge (les femmes pleines wan de tendresse et réservées) Jeune vive et belle 姝 (les jeunes filles à zhu lèvres rouges) D’une certaine façon, l’esprit humaniste est bien partagé à la fois par la pensée chinoise (sous forme du système des caractères) et la pensée de la Renaissance. On note la ressemblance des idées dans les cadres de la valeur des humains, de la mise au centre de l’homme, de l’appréciation de la pratique et des bonheurs humains etc. 50 L’esprit humaniste l’origine des se mots et manifeste dans non leurs seulement dans significations, mais aussi dans la flexibilité des unités de morphème lexical, celle de la structure des phrases, et l’accentuation de la signification (au lieu de la formalisation). née la différence nations du conquérir monde entre l’Occident occidental l’extérieur de et cherchent leurs pays Ainsi est l’Orient. à Les exploiter dans le but et de réaliser des changements dans le Monde entier. En même temps, les Chinois préfèrent se connaître et s’améliorer eux-mêmes, espérant trouver la bonne voie de la libération. 1.1.2.3 Rapport aux modes de pensée traditionnelles La pensée présentation d’une nation linguistique. mesurer les caractères pensée. La nature est Il d’une strictement liée à la faisable de est ainsi langue par les de concrétisation d’intégralité et modes de attachée à la pensée chinoise est soutenue par les règles d’organisation des caractères. Par rapport à la mise en valeur de la logique rationnelle et de la pensée abstraite des Occidentaux, les Chinois ont une longue histoire de la préférence d’observer le Monde d’une façon holistique. Aux yeux des philosophes anciens, au lieu des analyses théoriques et les expressions par la langue, la maîtrise d’un ensemble naturellement demande devenue l’intuition. un point Cette distinctif dernière du mode est de pensée chinoise traditionnelle. L’influence de l’intuition touche au rapport entre la forme et le sens des caractères. Par exemple, les gens se sont appuyés sur l’image du soleil tombant et sa position 51 par rapport à la forêt ou aux touffes d'herbe pour créer le mot 暮 (mu - le soleil couchant) avec le radical du soleil caché en bas. Le processus de la connaissance des caractères permet aux gens de se référer aux formes symboliques des mots pour avoir une perception laconique des existences concernées qui les emmène finalement à saisir le sens. Les caractères cherchent à présenter les sens abstraits par des images concrètes. Autrement dit, les caractères chinois peuvent être directement compris. Ce processus diffère lorsqu’il concerne des mots composés par les lettres. L’enseignement de ces derniers prend généralement la voie les lettres – la phonétique – les significations. Les Chinois attachent une grande importance au mode de pensée intuitive et globale qui excelle à l’établissement des deux côtés opposés. Ce mode dialectique rehausse le taux d’usage expressions du parallélisme linguistiques, antithétique surtout au dans milieu de les la rhétorique. Le parallélisme antithétique est fort courant dans toutes les sortes de poésie (shi 27 , ci 28 , qu 29 , fu 30 ), de prose et de roman. Ce phénomène a probablement pour cause que les paires sont considérés comme les meilleures réalités, comme le ciel et la terre, le mari et la femme, yin et yang etc. Les paires se trouvent également dans la composition des caractères. Les idéophonogrammes, la grande majorité des caractères, disposent sans exception, selon la définition, du radical phonétique et du radical indiquant le sens. Les expressions toutes faites, en tant 27 unité la plus haute de la formalité et le contenue, place centrale dans la culture chinoise 28 poésie chinoise chantée et principalement pratiquée sous la dynastie Song 29 poésie chantée et pratiquée sous la dynastie Yuan 30 poésie en prose de la dynastie Han 52 qu’un nombre considérable des expressions typiquement chinoises, comptent dans la plupart des cas quatre mots qui répondent aux besoins de la rhétorique du parallélisme antithétique. Aux yeux des Chinois, cet équilibre symétrique crée sans doute la beauté. Pour la même raison, toutes les polices de la calligraphie exigent le critère d’une esthétique possible de équilibrée conclure que dans la la structure. poursuite de Il la est beauté symétrique résulte de la pensée dialectique. Les Chinois respectent de beaucoup les ancêtres et les saints. Ils ont tendance à établir des liens entre les deux derniers et l’origine de la culture. L’histoire des caractères, les caractères et leur créateur vivent ainsi d’une façon nationale. éternelle Ce transcendance genre dans de impose la prosternation pensée toutefois aux sincère traditionnelle gens de sans donner les caractères le même respect de celui qu’ils devaient offrir aux esprits divins. Sans le moindre doute ou idée négative, durant leur histoire de mille ans, les caractères n’ont pas connu de protéger la orientés que transformation nature vers des révolutionnaire. mots, l’usage les Afin changements pratique. La ne longévité de sont des caractères, grâce à l’adaptabilité très haute de la langue, bénéficie clairement, d’ailleurs, au mode de pensée traditionnelle. Sans surprise, les caractères exercent un effet en retour au mode de pensée. Avec à la fois l’indication phonétique parfaitement et à celle la du sens, pensée les mots symbolique. s’adaptent Imprégnés par influence de cette dernière, les gens tombaient souvent dans l’habitude de prendre les mots au pied de la lettre. Il faut également noter qu’au contraire des écritures 53 alphabétiques, les caractères ne sont pas assez sensibles à l’évolution de la langue. La langue écrite a adopté depuis longtemps le processus d’intégration de nouvelles expressions orales. La situation ne s’améliore pas pour les dialectes et l’introduction des langues étrangères 31 . Les caractères ont construit un système de la langue qui la préserve contre l’extérieur, avec un grand conservatisme. À l’exception de la période des Cent écoles de pensée 32 (770 - 221 av. J.-C), le Confucianisme a occupé le rôle dominant dans le cadre des pensées pour deux mille ans. La négligence et le rejet des nouvelles idées et notions se manifestent avec une haute répétition durant l’histoire. Conformément à la doctrine confucéenne selon laquelle le Ciel est la seule force d’autorisation suprême et que toutes les règles humaines doivent répondre à la voie céleste éternelle, les philosophes ont créé en fait une théorie qui ne varie jamais. La valeur de la conception pensée orthodoxe était traditionnelle interdiction. Un que tel tellement la dernière contexte ne pénétrée est dans devenue favorise la une point l’adaptation à des nouveautés. 1.1.2.4 Traditions culturelles Les évènements et les histoires pris en compte relèvent de l’histoire et de la sorcellerie. Les récits historiques incluaient assez souvent des contenus sur la vie folklorique. Ce fait indique que parmi les caractères 31 Dans la recherche suivante, on abordera les mots umpruntés du Japonais dans le mandarin. Ce phénomène ne change pas notre estimation du présente, parce que non seulement le Japonais a comme origine la langue chinoise, mais aussi les mots umpruntés sont tous les caracteres déjà existés dans la langue chinoise dont les sens sont conformes à la tradition. 32 fleurisson des philosophes et écoles de pensée 54 de premières périodes, les scientifiques ont trouvé un nombre considérable des caractères concernant la vie folklorique d’autrefois. Les inscriptions antiques gravées sur des os d'animal ou des carapaces de tortue abordaient souvent comme sujet la pratique de la divination, l’offrande des sacrifices, l’agriculture et la chasse. Il est raisonnable de les considérer comme les références au rétablissement des traditions. Dans les années suivantes, le vocabulaire s’enrichissait suivant le développement des coutumes. Plus complexes étaient les traditions, plus il y avait caractères pour la description. Prenons comme exemples des mots listés dans le tableau ci-dessous. Fonction Caractères Nom des 幡 fan choses Indications - la bannière longue et verticale, utilisée dans les folkloriques rituels religieux 符 fu - les talismans et les incantations - les feuilles de papier 黄表 huang’biao Les divins et 神 shen jaunes utilisées dans le sacrifice aux êtres divins et aux décèdes - les divins les mauvais esprits 祖 zu ⿁鬼 gui - les ancêtres - les fantômes 灵 ling - les esprits Les souhaits 吉 ji - la sécurité 福 fu - le bonheur 55 旺 wang - la prospérité Les rituels - l’offrande 祭 ji 祷 dao - la prière 拜 bai Les tabous - le respect cérémonieux 凶 xiong - la violence 厄 e - le désastre 翻 fan - l’énorme changement (généralement à la mauvaise orientation) On constate que dans le cadre des expressions sur la vie folklorique, d’utilisation. le Grâce vocabulaire à ce système a un des grand champ significations complet, il est possible de raisonner sur les contenus folkloriques multi-échelonnés, tels que la psychologie, les comportements et la culture. En plus, à l’aide de la nature figurative des caractères, on arrive à établir des images concrètes des évènements. Les caractères offrent de soutiens en références à la connaissance des traditions culturelles. Comme ce dont on a discuté, les caractères sont généralement composés d’un élément indiquant soit le sens, soit l’image. Par exemple le mot 葬 (zang - l’enterrement) avec au centre le mot 死 (si - la mort); 魂 (hun - l’âme) indique l’âme par le radical à droite de ⿁鬼 (gui - l’esprit); le mot de la grossesse 孕 (yun – la grossesse), suggère son indication 56 par le mot ⼦子 (zi - l’enfant) en bas. Un autre exemple explique encore mieux la psychologie des gens d’autrefois, le mot 喜 sécurité/ (xi sans - la joie) obstacle”, avec qui l’indication se trouve en de haut “la du caractère, le mot 吉 (ji – sans obstacle). Au moment du mariage, les familles aiment afficher partout dans leurs maison le mot 囍 (xi - le duoble bonheur). La répétition du 喜 radical (xi – la joie), indique l’esthétique symétrique et raisonnant par paires des Chinois. Le mot de doubles joies, strictement utilisé au mariage contient en fait deux souhaits. D’abord, il représente le vœux que les mariés puissent tous les deux vivre conjugalement jusqu'à un bel âge. Ensuite il veut dire qu’en plus du mariage, les familles leur souhaitent un bel avenir professionnel. Sans explication officielle manifeste ce la mot force spécifique arrive des à ni la répandre traditions. reconnaissance en Chine, Dans une ce qui culture agricole, la terre ou le champ importe beaucoup aux yeux des Chinois. Ils ont créé les mots 福 (fu - le bonheur) et 富 (fu -la richesse) avec l’élément de la terre en bas du mot - ⽥田 (tian – la terre). Telle est la perception des gens: plus vaste la terre - plus de nourriture – plus de bonheur et de richesse. Lorsque les gens font des vœux de bonheur, ils demandent en réalité la possession de plus d’endroits. De nos jours, le fait que les Chinois ont la superstition des chiffres n’est plus une nouveauté. Certes, l’usage principal des chiffres relève du compte. Alors que 57 les Chinois les prennent comme une série de symboles mystérieux. La révélation des êtres divins ou du Ciel était en fait présumée par le calcul. La totalité des traits dans le prénom et le nom d’une personne était considérée d’ailleurs comme la révélation de son destin. Des chiffres sont jugés favorables, et les autres négatifs. Comme la prononciation du chiffre quatre est identique à la mort, les gens n’aiment donc pas sa ressemblance aux mots tabous. Le mot 七 (qi - sept) donne impression d’être coupé au milieu. Ainsi le mois de juillet en calendrier lunaire est le mois d’exécution 33 de la pénalité de mort par ( la décapitation. qiu’hou’wen’zhan l’automne) -l’exécution soutient 秋 L’expression l’existence après de cette 后 问 斩 l’arrivée de tradition. Le chiffre “huit” mérite des explications. Dans l’avis des gens de nos jours, huit est un chiffre bien aimé parce qu’il représente phonétique). régions où la Mais les en gens richesse fait ce parlent (par mythe le la est ressemblance venu cantonais. dans Dans d’autres régions, le chiffre huit écrit comme ⼋八 les bien (ba - huit) ressemble à la séparation d’une chose commençant par le centre. Ainsi les gens évitent le retour à la maison à une date avec huit; des personnes âgées refusent de fêter les anniversaires, ayant peur de quitter le monde. Au contraire des avis différents sur le chiffre huit, les chiffres dix et trois rencontrent rarement de détestation dans les traditions. ⼗〸十 (shi – dix), un mot qui connecte les quatre orientations et le centre, est adoré par les 33 33 Le chiffre sept n’est pas la seule raison de choisir l’automne pour la décapition. Tous les systèmes doivent également repondre aux rites du Ciel. L’hiver est le temps de repos, alors que le printemps et l’été sont considérés comme le temps de la reprise de vie, ainsi le temps de pardonner. 58 gens pour son état complet. Le chiffre dix est souvent associé aux belles choses, per ⼗〸十 拿 九 稳 exemple (shi’na’jiu’wen - dix , prendre, neuf stable) - en avoir la quasi-certitude; ⼗〸十 全 ⼗〸十 美 (shi’quan’shi’mei - dix, complet, dix, beau) – parfait; 闻 ⼀一 知 ⼗〸十 (wen’yi’zhi’shi entendre, un, savoir, dix) – un mot est suffisant pour les savants/ exceller par l’analogie. Le chiffre trois, représentant le Ciel, l’humain et la Terre, est autant apprécié par les Chinois. Mais au lieu du sens propre de “trois”, il “nombreux” influence est et généralement “complet”. dans la utilisé dans D’ailleurs, construction des on le sens constate caractères de son par la répétition du radical. On observe par exemple 鑫 (xin – la prospérité) trois fois d’or; 淼 (miao - l’eau bien répandue) trois fois d’eau ; 磊 (lei - être droit et loyal) trois fois de pierre; 品 (pin - la moralité et la conduite) trois fois de bouche; 森 (sen – la forêt) trois fois d’arbre; 晶 (jing - la brillance) trois fois de soleil; 众 (zhong – le public) trois fois d’homme. Les mots locuteurs du homophoniques mandarin. ne Ils sont pas offrent étrangers un aux environnement favorable aux diverses traditions. En appuyant sur les homophonies, les d’utilisation. Par gens ont exemple établi au de nouvel nombreux an, les moyens Chinois affichent sur la porte d’entrée le caractère du bonheur à l’inverse. Comme la prononciation de “inversé” est identique à celle de “arriver”, les gens expriment en fait leur souhait que le bonheur puisse arriver. Les chauves59 souris partageant la prononciation du bonheur sont également intégrés dans la vie quotidienne. En plus, les gens aiment les gâteaux de riz glutineux (la longévité), les poissons (avoir beaucoup plus que le nécessaire), les lotus (des années successives) 34 , les vases (la sécurité), les accessoires en bronze 35 (ensemble). Il y a également des traditions de tabou concernant les mots homophoniques, tels que la poire (la séparation), le satin (l’interruption). En somme, il est clair que la formation des caractères suivait l’évolution des modes de pensée des Chinois d’autrefois. En même temps, elle était synchronisée à la culture de la nation. caractères jouait un L’influence de la normalisation des rôle important dans le milieu culturel. Le rapport intime des deux éléments décide de la nécessité d’analyser les caractères des langues anciennes chinoises afin de connaître la culture traditionnelle. 1.1.3 POINTS DISTINCTIFS DU MANDARIN 1.1.3.1 Définition de la langue chinoise moderne La langue chinoise moderne peut indiquer deux choses. D’abord, s’appuyant sur la prononciation du dialecte de Pékin, le mandarin, la langue commune de tous les ethnies, regroupe les langues du Nord et les grammaires des classiques écrites en langue parlée ⽩白 话 ⽂文 (bai’hua’wen – 34 Les lotus sont accossiés avec les poissons dans les dessins, signifiant la prosperité dans tous les ans. 35 Les cadeaux de marriage, souhaitant aux nouveaux marriés de vivre toujours dans l’amour. 60 la langue parlée). La deuxième signification porte sur un sens plus étroit, la langue utilisée par la nation des Han. Les dialectes des régions se distinguent généralement par la prononciation, le vocabulaire (mots différents décrivant la même chose) et la grammaire (très rarement). Malgré l’impossibilité de savoir parler les autres dialectes, les Chinois communiquent parfaitement entre eux par la langue écrite. Venu des langues régionales, le mandarin est une forme de langue considérée comme supérieure aux dialectes pour ses avantages dans les cadres économique, éducatif et politique. Le rapport entre le mandarin et les dialectes ressemble de étrangères. beaucoup On emprunte aux les interactions nouvelles des langues expressions des langues régionales; et ces dernières penchent de plus en plus vers le mandarin. 1.1.3.2 Règles du vocabulaire Dans le système d’une langue, les facteurs les plus stables sont la grammaire et la phonétique. Le vocabulaire, au contraire, s’accumule par l’introduction des nouvelles expressions. Les règles du vocabulaire se divisent généralement en deux parties, l’une stable, concernant les règles de la formation des mots, et l’autre dynamique, portant sur le changement des mots. -- Règles stables L’unité la plus fondamentale d’une langue est les morphèmes lexicaux. Dès le début de la documentation des 61 langues, les morphèmes sont dans la plupart des cas les mots monosyllabiques. Chaque mot monosyllabique correspond à un seul caractère. Le mandarin s’est composé d’une façon plus précise par les morphèmes lexicaux. Les mots monosyllabiques rendent possible une formation unique des mots. Avec une total de trois mille mots monosyllabiques ou caractères les plus courants et un autre ensemble de trois mille mots relativement courants, on arrive facilement à établir de nombreux mots les plus utilisés. C’est-à-dire, au moment du besoin d’une expression pour décrire une nouveauté, des milliers de morphèmes sont à la disposition des locuteurs. Par exemple : la télévision 电 视 (dian’shi - la télévision), une composition de deux morphèmes qui existaient déjà dans la langue. On compte l’évaluation deux de la conditions formation des à satisfaire mots par un pour certain caractère monosyllabique. Premièrement, il faut que ce mot porte du sens comme un seul caractère. Deuxièmement, la combinaison logique et libre avec un autre mot. Les morphèmes lexicaux dissyllabiques et polysyllabiques sont rares dans la langue ancienne. Les morphèmes dissyllabiques concernent plutôt les mots empruntés. Étant donné le fait que les mots les plus courants d’aujourd’hui sont des dissyllabes, on comprend maintenant l’influence du japonais dans le mandarin. On compte en fait cinq principes grammaticaux dans la combinaison des mots dissyllabiques et polysyllabiques. Ces principes sont pareils à ceux qui régissent la formation des expressions avec un peu plus de liberté. Regardons le tableau de la page suivante. 62 Règle Juxtaposition de mots Exemple Explication 紧缺 jin’que 紧 jin - être à court défaut de 缺 que - manquer de 祥和 xiang’he harmonieux 回归 hui’gui 祥 xiang - serein 和 he - amical retour 回 hui - rentrer 归 gui - redonner à Modifiant et modifié 科幻 ke’huan science-fiction 美⾷食 mei’shi gourmand 电脑 dian’nao ordinateur Verbe-objet 科 ke - Scientifique 幻 huan - Illusion 美 mei - Satisfaisant ⾷食 shi - Nourriture 电 dian - Électrique 脑 nao - Cerveau 解冻 jie’dong 解 jie - Défaire dégeler 冻 dong - Congélation 减肥 jian’fei maigrir 减 jian - Diminuer 肥 fei - Corpulence 63 Verbe résultante 签名 qian’ming 签 qian - Signer signature 名 ming - Nom 爆满 bao’man 爆 bao - Éclater peuplé 满 man - Rempli 看 kan - Regarder 看透 kan’tou pénétrer 透 tou - Percé 吃 chi - Manger 吃饱 chi’bao Sujet—verbe repu 饱 bao - Rebondi 家教 jia’jiao 家 jia - Famille tuteur 教 jiao - Eduquer 邮购 you’gou 邮 you - Postal achat par correspondance 购 gou - acheter 资深 zi’shen 资 zi - qualification séniorité L’évolution tendance à de la employer 深 shen - approfondir langue des chinoise mots moderne dissyllabiques. a une Cette particularité s’accorde avec les changements de la vie. Les mots disposant de deux syllabes deviennent un groupe qui facilite la compréhension. 64 Par exemple: 电表 dian’biao - ampèremètre = électrique + compteur 电池 dian’chi - batterie = électrique + piste 电话 dian’hua - téléphone = électrique + langue 电灯 dian’deng - lumière = électrique + lampe 电路 dian’lu - circuit = électrique + trajet 电扇 dian’shan - ventilateur = électrique + vantail Les mots dissyllabiques évitent en réalité la confusion phonétique des mots monosyllabiques. Sinon les homophones linguistique. empêcheront On prend la simplicité également du intérêt système de noter l’augmentation des mots triples syllabiques, surtout les groupes portant le même syllabe final. Par exemples la groupe de 性 (xing – la nature ; le sexe). 逻辑性 luo’ji’xing - logique = inspecter + accommoder + nature 决定性 jue’ding’xing - déterminative = déterminaé + inchangeable + nature 代表性 dai’biao’xing - représentativité = intérimaire + modelé + nature 可⾏行性 ke’xing’xing - faisabilité = pouvoir + pratiquer + nature Les mots polysyllabiques font une catégorie unique mais moins fréquente. Les Chinois préfèrent en fait la 65 simplicité. Par exemple le mot d’ordinateur 电脑 (dian’nao – l’ordinateur) était une (da’xing’dian’zi’ji’suan’qi électrique (fei’die de - grand la - volume); soucoupe ⼤大 型 电 ⼦子 计 算 器 fois machine la soucoupe volante) (kong’zhong’bu’ming’fei’xing’wu arithmétique était - volante 飞 碟 空 中 不 明 飞 ⾏行 物 objet volant non- identifié). En somme, les mots monosyllabiques sont les mots de base. Les phonétique dissyllabes évitent le manque du groupe. Les mots dernier de simplicité polysyllabiques sont beaucoup moins nombreux. Lorsque les mots dépassent la disposition de quatre syllabes, comme des termes scientifiques et propres, ils sont moins utilisés dans la vie quotidienne. -- Règles dynamiques Dans le cadre de vocabulaire, l’état des mots n’est jamais fixe. Certains mots ne sont plus employés alors que la naissance des nouveaux mots se produit. Il y a aussi ceux qui sont réemployés après une longue rupture et d’autres d’une longue vie. Comme les dialectes du Nord de la Chine, qui sont riches en l’appellation des choses, la standardisation des mots pose souvent des problèmes. Avec cette compréhension, on prend intérêt à discuter les notions des termes sociaux régionaux, qui incluent les expressions de Hongkong, de Marceaux, de Taiwan et celles des communautés des sinophobes dans les quatre coins du monde. On observe l’introduction des termes sociaux 66 régionaux dans le système du mandarin. Par exemple les expressions venant de Hongkong, telles que : 公务员 gong’wu’yuan - fonctionnaire = publique + affaire + personne 上班族 shang’ban’zu - salarié = aller + travail + groupe 度假村 du’jia’cun - station = passer + vacance + village ⾮非礼 fei’li - harcèlement = sexuel + négatif + courtois 义⼯工 yi’gong - assistant = social + volontaire + travailleur Les sinophones en France expressions, par exemple : 纸 张 papier) qui indique “les ont également leurs (zhi’zhang - feuille de papiers” dans le sens des documents. Ce genre de termes n’est pas encore accepté dans le mandarin. Parce que les termes nécessitent la cohérence avec les règles de combinaison et l’indication du sens d’une façon directe. Les dialectes, utilisées dans indiquant certaines généralement régions, ont les pour langues place dans notre discussion les expressions hors du dialecte de Pékin intégrées dans le mandarin. Comparons ensuite des mots introduits et des mots refusés par le mandarin. 落⼒力 (luo’li) - 努⼒力 (nu’li) s’efforcer 乖顺 (guai’shun) - 顺从 (shun’cong) obéissant 67 巴⼠士 (ba’shi) - 公共汽车 (gong’gong’qi’che) le bus ⽇日塌 (ri’ta – le soleil tombant) - 垮 (kua - s'écrouler) ⽼老 爷 ⼉儿 (lao’ye’er – le seigneur) - 太 阳 (tai’yang – le soleil) ⼯工 钿 (gong’din – le payement du travail aux coins anciens) - ⼯工钱 (gong’qian – le salarie) On constate que les expressions acceptées possèdent les morphèmes compréhension lexicaux facile. En plus même courants temps, les avec une expressions refusées par le système du mandarin se trouvent en général dans les œuvres littéraires et les presses de région, assurant l’authenticité des caractères. Les emprunts aux langues étrangères attirent sans aucun doute des recherches approfondies. En plus de toutes les manières de combinaison du mot qui introduisent les emprunts en utilisant les caractères chinois, les lettres des langues occidentales sont parfois intégrées dans la traduction. Par exemple B 超 (B chao – l’ultrasonographie de type B), T 恤 ( T xu – le teeshirt) 维他命 C (wei’ta’ming C – la vitamine C). 1.1.3.3 Juxtaposition La valeur de la Juxtaposition distingue le mandarin des autres langues. Faute d’une forte morphologie, la combinaison des unités de sens n’a pas d’autres moyens 68 symboliques. La Juxtaposition se traduit dans plusieurs domaines: la expressions, combinaison le système des mots, structural la structures des phrases, les des caractères d’emploi du mot, la rhétorique, la ponctuation etc. Aux yeux des sinophones, ce type de structure n’est pas tellement difficile de comprendre. Prenons quelques exemples. - combinaison du mot: (Morphèmes lexicaux du sens identiques et proches) 朋友 peng’you - ami = intime + compagnon 离别 li’bie - séparation = quitter + se séparer 道路 dao’lu - route = voie + trajet (Morphèmes lexicaux des sens opposants) 长短 chang’duan - longueur = long + court 呼吸 hu’xi - respiration = exhaler + aspirer 开关 kai’guan - bouton = ouverture + fermeture (Morphèmes lexicaux des sens relatifs) ⼿手⾜足 shou’zu - frère = main + pied ⼜⼝口⾆舌 kou’she - querelle = bouche + langue ⼿手脚 shou’jiao - ruse = main + pied (Dispersion du sens d’un des deux morphèmes) 忘记 wang’ji - oublier = oublier + se rappeler de ⼈人物 ren’xiang - personnage = humain + objet 69 国家 guo’jia - état = pays + famille - expressions 吃饱了 chi’bao’le - rassasié = manger + repu + marque d’action archivée 吃好了 chi’hao’le - rassasié (le repas était délicieux) = manger + bien + marque d’action archivée 吃完了 chi’wan’le - terminé = manger + fini + marque d’action archivée - étymologie des caractères 信 xin - confiance = ⼈人 ren - humain + ⾔言 yan - parole 尖 jian - pointu = ⼩小 xiap - petit + ⼤大 da - grand 歪 wai - penché mauvais - 不 bu - non + 正 zheng droit 70 1.2 CULTURE La traduction est en général l’échange interculturel dans le cadre du changement de langue. Le lien entre les activités de la traduction et la langue est tellement coexistant que l’on tombe souvent dans l’illusion que pour ce travail il suffit d’avoir des connaissances dans deux langues. La langue a pour nature un système des signes. La traduction a besoin de transporter non seulement les signes linguistiques, mais aussi la portée du message. La combinaison des deux facteurs varie parmi les nations. Ce phénomène ressemble de beaucoup à un texte sauvegardé dans un certain format, qu’il est toujours préférable d’ouvrir tel quel pour éviter la distorsion des informations. Le contenu du texte d’origine est formulé dans la langue de départ. Ainsi la compréhension effective demande le soutien de la culture de la langue de départ. Avec les informations langue acquises, ciblée et sur le traducteur sa culture s’appuie pour sur la finaliser le changement de langue. Sinon, le texte traduit risque de ne pas pouvoir offrir une bonne lecture. 1.2.1 QUALITÉS DE CULTURE Le terme “la culture” a un taux d’emploi assez haut à notre époque, alors qu’en même temps, la définition de la culture manque toujours d’unanimité. On peut disposer de plus de deux cents descriptions sur ce terme. Néanmoins, il est possible de trouver une version bien acceptée universellement, avancée par Edward Burnett Tylor 36 (1832 - 1917) dans son livre titré La civilisation primitive: 36 anthropologue britannique 71 Le mot culture ou civilisation, pris dans son sens ethnographique le plus étendu, désigne ce tout complexe comprenant à la fois les sciences, les croyances, les arts, la morale, les lois, les coutumes et les autres facultés et habitudes acquises par l’homme dans l’état social.37 La culture est avant tout un ensemble organique doté de structure à multi-échelons. Si on divise les facteurs entre les dominants et les récessivités, on aura dans le premier échelon les lois, les institutions, les coutumes, les produits culturels etc., et dans le second échelon les modes cérébrales, les habitudes psychologiques, les systèmes de valeur, les éléments de moralité etc. Par rapport au premier groupe, les facteurs récessifs font obstacle aux traducteurs d’une façon plus difficile à apercevoir. Prenons comme exemple un poème de la dynastie Tang. 前不⾒見古⼈人, qian’bu’jian’gu’ren 後不⾒見來者;38 hou’bu’jian’lai’zhe Je ne vois ni les sages d’autrefois, Ni les héros à venir après moi.39 Where, before me, are the ages that have gone? And where, behind me, are the coming generations?40 37 M.Edward B.Tylor , La Civilisation Primitive, tome 1, traduction en francais par Pauline Brunet, Nabu Press, 2012, ISBN-‐10: 1273563573, ISBN-‐13: 978-‐ 1273563577, page 1 38登幽州台歌 Ascension de la Terrasse de Youzhou, 陳子昂 Chen Zi’ang (661-‐ 702) 39 source: http://poesiechinoise.wordpress.com 40 http://wengu.tartarie.com On a Gate-‐tower at Yuzhou 72 Of ancient men, none are left; of those to come, none are seen.41 On note que la traduction des mots 前 (qian - avant, précédant ) 后 (hou - après) dans la deuxième version sont traduits en respectant le sens de la langue d’origine. La première et la troisième versions ont choisi d’éviter la traduction des deux adverbes du temps. Cette méthode est maligne pour différence que du la point traducteur d’appui connaît du temps clairement dans les la deux cultures. La description du temps dans la culture chinoise fait face au passé dans presque tous les cas; alors que dans la culture occidentale le passé est souvent ce qui est derrière le présent. Sans la traduction mot-à-mot qui pose certainement de confusion aux lecteurs occidentaux, ni l’utilisation des adverbes à la manière de la langue ciblée, la première et la troisième versions arrivent à offrir un texte bien élaboré. Ensuite, la culture ne se sépare pas de ses caractères nationaux. Faute de transport pratique, les échanges entre les nations n’étaient pas aussi actifs qu’aujourd’hui. Jusqu’à notre époque, d’ailleurs, les mots comme 阴 (yin - principe féminin ou négatif en nature) 阳 (yang - aspect ou principe mâle, actif, vivifiant de la nature) n’ont pas d’équivalent “Dépaysement” dans les décrivant langues “Faire occidentales ; rompre ses le mot habitudes à quelqu'un en le mettant dans un pays, une région très différents de ceux où il habite par le décor, le climat, 41 http://poetrychina.net The Juejue Exemplified, On Yuzhou Terrace, Chen Zi’ang, Matthew Flannery, 2013 73 les habitudes; Troubler quelqu'un, le désorienter en le changeant de milieu et en le mettant dans une situation qui lui donne un sentiment d'étrangeté” 42 , a été groupé par Ella répandu Frances Sanders intitulé 11 43 dans son billet Untranslatable Words largement From Other Cultures44. La culture montre également comme point distinctif l’apprentissage par l’acquisition. La compétence de parler une langue est née de façon naturelle. Mais l’acquisition de la culture demande l’environnement de processus synchronisés. sont la l’apprentissage. langue maternelle, Ainsi il est Dans les deux difficile d’apercevoir la culture dans un contexte mono-culturel. Lorsqu’on introduit les langues étrangères, se manifeste plus clairement la déconnexion de la langue et de la culture, parce que l’apprentissage de la langue étrangère est en fait fondé sur la culture maternelle. Ce genre de greffe aboutit, loin de l’avantage de la vigueur hybride, à des malentendus empruntée de inconscients. l’Occident matérialisme) , on Par 唯 物 主 义 pense exemple la notion (wei’wu’zhu’yi naturellement que - ceci le est identique au matérialisme, tout en négligeant qu’en plus de la doctrine philosophique, le mot signifie également “Manière de vivre, état d'esprit orienté vers la recherche des satisfactions matérielles, de plaisirs45”. Dernier compatible point, avec une la culture autre. La est en fin compatibilité de compte est sans discussion la force interne de la progression linguistique. 42 Larousse 43 illustrateur 44 http://blog.maptia.com/posts/untranslatable-‐words-‐from-‐other-‐cultures 45 Larousse 74 La traduction joue un rôle intermédiaire dans l’introduction des termes étrangers dans la langue ciblée. Le mandarin aujourd’hui vernaculaire s’est appuyé que les de Chinois beaucoup utilisent sur les mots introduits du Japon. Dans un temps plus récent, on note plus fréquemment l’origine occidentale des termes généralement traduits par la phonétique, tels que 秀 (xiu - show), 酷 (ku - cool), 蒙太奇 (meng’tai’qi - le montage), ⾹香槟 (xiang’bin - le champagne), 芭蕾 (ba’lei - le ballet), 苏芙蕾 (su’fu’lei - le soufflé). 1.2.2 DISPROPORTION DES CULTURES L’influence culturelle est décidée par plusieurs éléments en plus du caractère propre d’une civilisation : l’économie de politique, la d’influence la nation, puissance peut être la technologie, militaire mesuré etc. le Le approximativement pouvoir quotient par la comparaison du nombre des œuvres littéraires et des films entre deux pays. Dans un sens général, la traduction s’exécute du sens de la culture haute à celle qui est basse. L’histoire d’échanges de plus de mille ans entre la Chine et le Japon est un exemple assez représentatif. Sous la dynastie Tang (618 - 907) où la Chine était au sommet de la culture du féodalisme, la totalité des fonctionnaires envoyés en Chine par le Japon était innombrable. Ils ont ramenés dans leur pays le régime, les sciences et les technologies, ainsi que les caractères chinois. Les syllabaires japonais (Les hiraganas et Les katakanas) sont créés en s’inspirant 75 des radicaux sémantiques chinois. Plus de trois mille caractères chinois sont gardés dans le système japonais. Mais après l’essor du Japon au début de la restauration de Meiji 46 (vers la fin du XIXe siècle), la tendance a été changé. Dans les premières années XXe du siècle, les étudiants chinois ont introduit des mots tels que 物 理 (wu’li - la physique), ⾰革命 (ge’ming - la révolution), ⼲干 部 (gan’bu - le cadre), 逻辑 (luo’ji - la logique) etc. On compte plus de neuf cents mots venant du Japon dans le dictionnaire des termes chinois d’origine étrangère 47 . Il faut mentionner que la guerre est également importante dans la transmission culturelle. Ce phénomène a toutefois une histoire différente dans le temps ancien. Faute de moyens efficaces de communication et du transport, l’influence de la culture haute subissait souvent de la temporisation. Cela veut dire que la valeur d’une certaine culture haute n’était pas répandue lors de son temps. Jusqu’à la phase de chute, les autres nations se sont finalement rendues compte de sa beauté. Prenons comme exemple la société esclavagiste de la Grèce. Au début du renfort de la civilisation romaine au IVe siècle, la culture grecque était en fait toujours la culture haute. Le premier sommet des activités de la traduction occidentale était né à cette période de temps. En tant que le vainqueur militaire, les Romains ont traité la littérature traduction, l’habitude grecque les du comme traducteurs remaniement : leur romains le dieu trophée. sont Dans tombés suprême la dans dans la 46 conséquence directe de l'ouverture du Japon isolé 47 Cen Linxiang, le dictionnaire des termes chinois d’origine étrangère, Presse de la commerce, 1990, ISBN 710000683X/9787100006835 76 mythologie grecque Zeus a été remplacé par Jupiter; la divinité de l'Olympe nommée Hermès par Mercure etc. 1.2.3 CONVERSATION INÉGALE Avec l’établissement de statuts haut et bas entre les cultures, les échanges culturels peuvent également être considérées différence stratégie comme du de inégaux. nombre Ce des traduction fait textes des se traduit introduits traducteurs et de par la par la cultures différentes. Lorsqu’on parle de la quantité des textes traduits, presque tous les classiques français ont une ou plusieurs versions chinoises. En plus des littératures connues, bien des films français sont importés en Chine. Mais le nombre des documents histoire. chinois L’autre entrés facteur à en France mesurer est concerne une autre le choix sélectif de la tactique de traduction. Superficiellement dit, ce facteur n’est que la décision personnelle du traducteur. La prise de décision souligne en fait l’écart de position entre la culture maternelle du traducteur et celle du texte d’origine. Regardons la traduction du classique chinois 红 楼 梦 (hong’lou’meng - Le Rêve dans le pavillon rouge). On compte deux versions françaises de 红楼梦 (hong’lou’meng Le Rêve dans le pavillon rouge) terminées toutes les deux avant le XXIe siècle, ainsi que deux versions anglaises. Jacqueline Alézaïs, André d'Hormon, Li Tche-houa ont réalisé Le Rêve dans le pavillon rouge; Armel Guerne a retraduit Le Rêve dans le pavillon rouge à partir de la 77 version allemande de Franz Kuhn; la traduction du sinologue anglais David Hawkes s’est nommée The Story of the Stone; le lettré chinois Yang Xianyi 48 (1915 - 2009) est le traducteur de la deuxième version anglaise titrée A Dream of Red Mansions. On constate d’abord que le titre de la version de David Hawkes n’a pas l’équivalent du mot 红 (hong - le rouge). Cette tendance se produit souvent chez les traducteurs de la culture haute lorsqu’ils travaillent un texte d’origine d’une culture basse. d’omission du “rouge” donne un phénomène. La couleur rouge représente prospérité, bonheur, l’enthousiasme, la exemple Le parfait choix de ce le soleil, le la chance, la chambre des jeunes femmes, ainsi que la signification de la révolution dans les jours plus récents. En revanche, dans la civilisation anglaise, le mot rouge est souvent lié à la violence et au saignement. Il est donc compréhensible que le mot rouge ait certainement posé des problèmes pour Hawkes. Il a choisi de ne pas traduire le mot rouge afin d’éviter la rupture de significations. Pourtant ce mot est de haute fréquence dans le roman, il demande donc une traduction concrète. Pour le nom de la résidence de Jia Baoyu 怡 红 院 “Enclos Green égayé Delight” de rouge” (version (yi’hong’yuan), on compte (version de d’Alézaïs) Hawkes) “Happy “Court Red of Court” (version de Yang). On observe clairement que la stratégie de Hawkes est d’ajuster les différences culturelles en adoptant les habitudes de sa culture maternelle. On trouve d’autres exemples soutenant cette observation, tel que le soupir de la femme de Zhou Rui 阿 弥 陀 佛 (e’mi’tuo’fo) la version française d’ Alézaïs a employé “Amitabha”; Yang l’a traduit par “Gracious Buddha”; et Hawkes a changé la 48 traducteur chinois 78 religion de la femme en utilisant le terme “ God bless my soul”. Le caractère influence en du réalité fond les culturel décisions du traducteur prises dans leur travail. 1.2.4 CARACTÈRES NATIONAUX DES CHINOIS Les coutumes nationales méritent d’être discutées séparément pour la raison que ce facteur est souvent lié aux fautes ou ambiguïtés de traduction. Analysons ensuite des phénomènes culturels typiquement chinois. -- Modestie Selon la culture chinoise, la modestie est souvent le standard pour mesurer les comportements. La manifestation d’individualité est ainsi jugée superficielle. Dans la culture occidentale, les gens apprécient la modestie sans répulsion envers les expressions d’un individu. Prenons l’exemple d’une situation assez fréquente dans la vie, lorsqu’un occidental donne des compliments à une Chinoise sur son apparence, la réponse la plus naturelle d’une Chinoise est “哪⾥里, 哪⾥里”(na’li, na’li). Il ne faut jamais traduire cela par son sens littéral “Où, où”. Est-ce qu’on peut utiliser la phrase “ Je suis flattée” pour exprimer la portée de l’humilité? La réponse risque d’être toujours négative parce que “flatter” suggère ici que son interlocuteur a un sentiment exagéré ou trompeur. De nos jours, les gens commencent à se familiariser avec ce genre d’expression modeste. Cet occidental peut probablement prendre patience en expliquant que ceci est son compliment 79 sincère. Pire parce que dans ce cas-là la femme va encore une fois montrer de la modestie en disant “ 没有, 真的没有” (mei’you, zhen’de’mei’you - Non, je ne suis vraiment pas belle). Les traductions “où” et “flattée” sont toutes les deux correctes au point de vue du sens. Mais dans des contextes pareils, il faut plutôt prendre une expression conformément à la fonction linguistique: “ Merci”. Ou encore lorsque les Chinois invitent quelqu’un à la maison pour un repas, les hôtes disent souvent “ ⼿手 艺 不 好 ”(shou’yi’bu’hao - Je ne sais pas cuisiner) “ 将 就 ⼀一 下”(jiang’jiu’yi’xia - Mangez un peu, faute de mieux) “没什 么 好 吃 的 ” (mei’shen’me’hao’chi’de - Il y n’a rien de délicieux). La traduction la plus précise n’arrive pas à communiquer l’intention des hôtes. Telle situation demande des traductions sans similitude pour réellement satisfaire les expressions sous les motifs d’appréciation de soi-même avec modération, par exemples “J'ai préparé les plats spécifiquement pour votre goût” ou “ J’espère que ce repas vous a plu”. -- Dépréciation de soi-même Différente de la modestie, la dépréciation de soi-même a généralement pour but de faire une comparaison exagérée avec la noblesse d’autrui, ce qui fonctionne en fait comme un compliment. Par exemple : les termes “⽝犬⼦子” (quan’zi son fils d’écriture de chien) mauvais). “ 拙 ⽂文 ” Quand (zhuo’wen on parle du mon même travail sujet 80 concernant les autres personnes, les mots descriptifs sont totalement contraires, par exemple “ 令 郎 ” (ling’lang votre fils bien aimé) “ ⼤大 作 ” (da’zuo - votre travail réussi). Dans un certain degré, les Français sont aussi modestes, par exemple la conclusion de l’enquête fameuse sur le taux de lecture des Français, indiquant que les français lisent peu/moins. Alors que dans les rapports portant sur les caractères du peuple français, il suffit de taper sur Google les mots clés “français” “ lecture” dans des autres langues pour certifier leur appréciation sur la dévotion à la lecture de la France. Mais à part cela, les occidentaux utilisent très rarement les mots péjoratifs dans la description de soi-même. -- Admiration du passé On commence cette section de recherches par les anniversaires considérés comme les plus importants dans des cultures différentes. Au États-Unis, on parle souvent de “Sweet Sixteen” qui célèbre l’âge de 16 ans. En France, les occasions où l’on atteint un certain âge clé (dix ans, vingt ans, etc.) et où l’on a obtenu le droit de s’adonner à une activité précise des anniversaires de naissance à fêter d’une façon spéciale. Les Chinois mettent plus d’attention aux personnes âgés de la famille dans leur anniversaire de 五⼗〸十⼤大寿 (wu’shi’da’shou - 50 ans), 六⼗〸十⼤大寿 (liu’shi’da’shou - 60 ans), 六六⼤大寿 (liu’liu’da’shou - 66 ans) etc. l’expression de “⼤大寿” (da’shou - la longévité) donne l’explication de l’importance de l’occasion. Il est également à noter que dans les années récentes, à force de 81 l’influence du monde occidental, les enfants chinois d’aujourd’hui s’amusent beaucoup à leur anniversaire. Pour la raison de la tradition qui valorise en général le passé ou autrement dit qui respecte les gens âgés, Chen Zi’ang a utilisé le mot “avant” lorsqu’il parlait des ancêtres dans sa poésie qu’on a citée. Son respect des ancêtres se lit par la politesse suggérant que l’auteur a choisi de faire face au passé. -- Autres Des simples exemples concrets seront cités dans le suivant pour donner l’esquisse de l’existence des différences culturelles. -- thé rouge Dans la plupart des cas, le thé rouge chinois est l’équivalent du thé noir en Europe. L’histoire de ce thé a plusieurs verveines. Il est dit que durant le processus de fabrication, la couleur des feuilles est devenue de plus en plus foncée; Autrement dit les Occidentaux parlent en fait de la couleur des feuilles et les Chinois nomment le thé selon la couleur de l’eau; Ou encore que la portion du thé rouge importée en l’Europe était devenue noire sous la force de la fermentation durant le transport. Il y a en fait deux exception à noter: d’une part, le terme de “thé rouge” existe réellement dans les langues occidentales. Mais il indique un arbuste nommé Le rooibos. Et le mot “thé noir” en chinois sign. 82 -- pages jaunes Les pages jaunes indiquent un annuaire téléphonique dont les pages sont vraiment de couleur jaune. Ce genre d’annuaire se trouve assez rarement en Chine. Il faut surtout noter que l’équivalent mot-à-mot chinois des pages jaunes signifie une notion complètement isolée: les livres charnels. Dans la pratique, les traducteurs chinois utilisent en fait “les feuilles jaunes” afin d’éviter la confusion. -- Après vous Le mandarin organise souvent la phrase en s’appuyant sur le point de repère de soi-même. Ce phénomène se traduit dans la vie quotidienne par l’exemple le plus représentatif “Après vous”. Les Chinois dit “ 请 ( 先 ⾛走 ) ” (qing (xian’zou) - s’il vous plaît (allez avant moi)). Lorsqu’on s’adresse à un roi ou à un empereur, les termes utilises dans la culture occidentale et chinoise sont respectivement “sa majesté” et “ 陛 下 ” (bi’xia – (je me mets) plus bas que votre trône). Ce dernier servait d’appellation dans le temps plus ancien où l’on parlait aux suites d’empereur, qui s’engageaient de passer les discours. L’appellation a vécu jusqu’au moment où les fonctionnaires avaient le droit de converser directement avec l’empereur. 83 -- À votre guise Les Chinois tendent à répondre “ 随 便 ” (sui’bian - au hasard, n’importe) quand leur avis est demandé par les autres. Cette réponse reste identique dans les situations des menus à prendre dans un restaurant jusqu’à l’heure de départ pour aller à un endroit. La traduction “à votre guise” respecte une partie de la signification extensive du terme. “Je me conformerai à votre avis”, “Je prends ce que vous me conseillez” ou simplement “Je voudrais savoir ce que vous en pensez” sont des expressions plus proches à la portée réelle du terme d’origine. Pour compléter l’analyse sur la nationalité d’un pays, il faut indiquer que cela est variable. L’évolution historique inclut souvent l’introduction des savoirs et des habitudes des pays étrangers, qui change progressivement les caractères nationaux. On entend plus fréquemment “merci” au lieu de “ où, où”; “你好” (ni’hao bonjour, bonsoir) a remplacé “吃过了吗?” (chi’guo’le’ma ? - avez-vous activités de mangé?) parmi traduction ont la jeune génération. certainement leur part Les de contribution dans ce changement graduel. 84 1.3 ÉCHANGES CULTURELS 1.3.1 HISTOIRE BRÈVE 1.3.1.1 Faisabilité et besoin des échanges culturels Lorsqu'on nécessaire traite de civilisation. donner On des échanges une définition trouve dans le culturels, de la Larousse il est notion de l’explication suivante: Ensemble des caractères intellectuelle, propres artistique, à morale, la vie sociale et matérielle d'un pays ou d'une société. L'espèce humaine, partageant la même origine, produit divers fruits créent le culturels. besoin des Les écarts échanges et des civilisations leurs caractères en commun les rendent possible. Souvent les spécialistes constatent, dans leurs recherches culturelles sur nos ancêtres, des contenus de croyance ressemblants ou des formes d'art similaires. Bien d'entre eux similitude cherchent des à activités comprendre humaines la raison formées de dans la des endroits assez éloignés. L'anthropologue américain Lewis Henry Morgan (18181881) pose cette question dans son œuvre Ancient 85 Society 49 . Les personnes dont on descend ont réalisé dans la continuité des inventions et des découvertes. La comparaison de ces catégories indique la mono-origine de l'être humain, les exigences et le psychisme provenant de la nature ou de la vie sociale dans diverses phases historiques. Partageant la théorie d'évolution sociale, les chercheurs importantes. français Le ont représentant apporté des primitif contributions de leur branche nommée l'école de la sociologie, David Émile Durkheim 50 (1858-1917), formateurs a essayé d'une de société et comprendre les éléments la dont elle se concurrente de manière constitue. Le diffusionnisme est une méthode l'évolutionnisme culturel. Les savants argumentaient que l'avancement de culture n'était possible que chez quelque ethnie vivant à un certain endroit. La diffusion de cette culture forme ainsi un monde autour d'elle. L'histoire culturelle humaine est en tout l'expansion des mondes. Dans les années 1920s, Bronislaw Malinowski 51 (18841942) tendait a introduit à soulignait vivre. De le remplacer que le cette fonctionnalisme. les but deux final façon, du théories pour Cette mentionnées. l'homme point approche de est vue de de Il bien la fonctionnalité en tant que moyens s’efforçant d'atteindre cette envie, la civilisation, sous différentes présentations, est considérée comme uniforme. 49 Lewis Henry Morgan, Ancient Society (Classics of Anthropology), Henry Holt and Company, New York, 1875, ISBN-‐10: 0816509247, ISBN-‐13: 978-‐ 0816509249 50 E. Durkheim a exprimé son opposition à la ressemblance psychique. 51 anthropologue, ethnologue et sociologue polonais 86 Vers la fin de XXe siècle, un courant de pensée nommé le 52 Processualisme scientifiques fondamentale: a pris occidentaux. le sphère place Il dans les développe d'interaction. milieux une La notion culture se développe dans tous les lieux, mais les échanges sont beaucoup plus intenses entre les régions limitrophes entre celles qui sont géographiquement séparées, tel que le Monde chinois. Joseph 53 Needham (1900-1995) semble avoir un avis plutôt intermédiaire. Lorsque une partie de la culture d'une certaine nation est répandue et bien employée par les autres, on lui est redevable de cette contribution. Mais souvent on constate que créations identiques sont plusieurs parties monde. du des inventions réalisées Dans en ce ou réalité cas, ces des dans nations partagent la reconnaissance. On observe une convergence dans le cadre de l'évolution sociale. À la rencontre des difficultés simples et ressemblantes, les gens vivant aux quatre coins du Monde tentent de prendre la même résolution. Limité par les environnements et la nature humaine, l'état des civilisations isolées dans les temps anciens montre des progrès similaires. Joseph Needham a fourni des exemples dans son livre 54 , tel que la mise aux oreilles ou au nez des ornements, l'attachement de la hache à la d'assemblage), poignée Il (on est compte possible environ de dix conclure manières que les techniques simples et applicables favorisent leur propre diffusion, alors que la propagation d'un système de pensée est souvent restreinte par les caractères spécifiques des ethnies (toutefois rien n'empêche la dispersion des 52 autrement dit, l'archéologie processuelle, nouvelle archéologie 53 scientiste, historien, sinologue britanique 54 Science and civilisation in China (1954) 87 éléments philosophiques). Ce constat conforme aux faits explique que dans l'antiquité, la plupart des échanges culturels entre l'occident et l'orient se limitaient au cadre technique. La communication réciproque de la culture correspond non seulement à un phénomène de convergence, mais aussi à l'enrichissement de la diversité. La civilisation de l'humanité garde depuis longtemps des liens communs. 1.3.1.2 Origine occidentale de la civilisation chinoise L'idée de la provenance occidentale de la civilisation a fait sa première apparition dans les années 1630s, suivant les visites des missionnaires. Certains d’entre eux interprétaient les notions et les activités chinoises à partir de leurs propres connaissances. Les pictogrammes chinois ont fait penser à missionnaires aux hiéroglyphes employés dans les pyramides d'Égypte. Athanasius Kircher 55 (1601-1690) déclarait dans son livre 56 que les caractères chinois sont nés des hiéroglyphes égyptiens. Son idée a inspiré Joseph de Guignes 57 (1720-1800) qui a composé en 1758 un ouvrage portant un titre explicatif de sa vision des choses: Mémoire dans lequel on prouve, que les chinois sont une colonie égyptienne. Mais en réalité, l'étymologie des caractères chinois, par exemple, embrasse plusieurs 55 Athanasius Kircher en français: Athanase Kircher, jésuite allemand 56 Athanasius Kircher, China illustrata (China monumentis illustrata) traduit en francais par Dr. Charles D.Van Tuyl depuis l'édition originale latine de 1677, Indian University Press, Bacone College ISBN-‐10: 0940392240, ISBN-‐13: 978-‐ 0940392243 57 Joseph de Guignes, orientaliste français 88 méthodes: 象形 (xing’sheng - le pictogramme); 指事 (zhi’shi - l'idéogramme phonogramme); au 会 意 composés); 形 声 sens stricte); (hui’yi - 假 借 (jia’jie l'idéogramme - le généralement (xing’sheng - l'idéo-phonogramme); 转 注 (zhuan’zhu - la dérivation). Terrien de Lacouperie 58 (1845-1894), cependant, était partisan du recherches rôle originel de documentaires, linguistique sont plutôt Babylone. ses des Malgré arguments malentendus. les d'aspect Citons un exemple : 百姓 (bai’xing - le peuple), aujourd'hui employé pour dire la totalité des citoyens ; était les noms des personnes d'un nombre limité. Le sens strict de 百 (bai cent) est le chiffre cent, alors que dans la plupart des œuvres littéraires d'autrefois 百 59 (bai - cent) porte le sens de "nombreux" et "innombrable". 姓 (xing - le nom), le nom de famille, venant des endroits, des professions des ancêtres ou des totems de famille 60 , était considéré comme un privilège. Lacouperie a pris 百 姓 (baixing - le peuple) pour une évidence de l'influence de la civilisation de Babylone. Bak Sing, autrement dit la tribu Bak dans la langue akkadienne, servait Nakunte en tant que son armée dans la migration vers l’Orient (en 2882 av. J.C.). La prononciation proche a conduit Lacouperie à 58 Terrien de Lacouperie, orientaliste français 59 Bien d'autres chiffres sont employés d'une façon libre: 三 (san – trois) 六 (liu – six) 九 (jiu – neuf) 千 (qian – mille). 60 Tels que 牛 (niu – le bœuf); 马 (ma – le cheval); 羊 (yang – le mouton); 熊 (xiong – l'ours). 89 questionner que 百 姓 (baixing - le peuple) égalait Bak Sing et devait signifier la noblesse61. Est-ce vrai? En plus d'un nom de famille, il faut avoir un titre de maître, ⽒氏 (shi - le nom de famille des nobles), pour les statuts supérieurs. Ce titre était associé à leur fonction et à leur apanage. Les nobles, les hommes, sont appelés par leur dignité. Les femmes, d'ailleurs, sont appelées par leur nom de famille si elles en possédaient 62 . Le titre servait comme distinction hiérarchique. Le nom de famille aidait à vérifier si le mariage était éligible. Seul les couples de famille différente, quelque soit leur statut social, étaient autorisés à se marier. En plus de son idée fausse du sens de mot, le sinologue s'est trompé par ignorance. James Legge 63 (1815 - 1897) avait un jugement s’opposant à l'approche de la comparaison linguistique de Lacouperie. ...Legge was too to show gentleman frustration and courteous the anger as full over the a extent often scholarly of his slipshod methods, faulty logic, chauvinistic arrogance, and surprising success of the dynamic duo of sinoBabylonianism...64 61 Terrien de Lacouperie, The Western Origin of the Early Chinese Civilization, Adamant Media Corporation, londre, 2005, ISBN-‐10: 1402192797, ISBN-‐13: 978-‐ 1402192791 62 Les roturiers, les gens du niveau social le plus bas, n'avaient que leur prénom. 63 James Legge, sinologue britannique 64 Norman J.Girardot, The Victorien Translation of China, James Legge's Oriental pilgrimage, University of California Press, ISBN-‐10: 0520215524, ISBN-‐13: 978-‐ 0520215528 London, 2002. p389 90 L'autre grand nom au milieu de sinologie, Gustav Schlegel 65 (1840-1903) n’était pas non plus convaincu. Il critiquait: ...His 'method of dissecting ancient Chinese characters and giving each part a phonetic value', which allows then to be equated with polysyllabic Chaldean words, is impossible from the standpoint of the Chinese language...66 Cadrées dans civilisation, classiques. la les De théorie pensées nos jours, monopôle d'origine mentionnées sont les études de en la fait fournissent une nouvelle vision: suite au développement d’agricultures des poly-systèmes 67 culturels se sont formés au long de Huang’He (le Fleuve Jaune) et Chang’Jiang (Yang Tsé ou le Fleuve Bleu). éventuellement La civilisation présenter des d'un pays phénomènes peut assez particuliers. Ce genre de structure souple est ouvert à la possibilité d'une origine étrangère. 1.3.1.3 Nestorianisme Durant la dynastie Song (960-1279), les échanges plus courants qu'avant permettaient la promotion des religions étrangères. Le Nestorianisme 68 , le Manichéisme 69 et le 65 sinologue des Pays-‐Bas, philosophe de naturalisme 66 Norman J.Girardot, The Victorien Translation of China, James Legge's Oriental pilgrimage, University of California Press, ISBN-‐10: 0520215524, ISBN-‐13: 978-‐ 0520215528 London, 2002. p392 67 zhongyuan 中原, haidai 海岱 , yanliao 燕辽, lianghu 两湖, jiangzhe 江浙, bashu 巴蜀 68 hérésie christologique du Vème s. de Nestorius, patriarche de Constantinople, concernant le rapport de la divinité et de l'humanité en Jésus-‐Christ. (Larousse) 91 Zoroastrisme 70 sont considérés comme les trois religions étrangères. Le nom chinois du Nestorianisme est 景 教 (jingjiao – le Nestorianisme). En l'année 635, 景 教 (jingjiao – le Nestorianisme) a pris son début en Chine ancienne. Parmi les découvertes de la Cave de Dun’huang, sur site des grottes de Mo’gao dans la province de Gan’su, les archéologues ont pu récupérer des sutras portant sur le Nestorianisme sur lesquels la trinité est spécifiquement indiquée. Le plus célèbre sutra se trouve d'ailleurs au musée Bei’lin (Foret de Stèles) à Xi'an. Datant de la dynastie Tang (618-907), ⼤大 intitulée 秦 en 781, 景 la 教 stèle 流 ⾏行 nestorienne 中 国 (da’qin’jing’jiao’liu’xing’zhong’guo’bei - le stèle sur la popularité du Nestorianisme) mentionnait l'histoire du christianisme nestorienne en Chine avec un taux de 62 sur 70 du nom des prêtres écrit à la fois en chinois et en syriaque. Résultant de persécution antibouddhiste prospérité du Nestorianisme a connu une 71 rupture. , la Mais selon missionnaires Guillaume de Rubrouck 72 (1215-1295) et Marco Polo 73 (1254-1324), les Mongols restaient fidèles à 景教 (jing’jiao – le Nestorianisme). 69 doctrine des disciples de Mani. Il professait la coexistence et la lutte éternelle de deux principes: l'un bon, l'autre mauvais. 70 synonyme du mazdéisme, religion monothéiste 71 En 845, presque toutes les religions "étrangères" ont été interdites. 72 Guillaume de Rubrouck ou de Rubroeck, franciscain envoyé en Mongolie en 1253-‐1254 73 marchand vénitien, auteur du Devisement du Monde, ou Le Livre des merveilles (1298) 92 La tête de stèle portant le titre, écrit de haut en bas, de droite à gauche. 93 1.3.2 MIGRATION CULTURELLE -- Déplacement des chinois en Europe Le transport jamais, surtout intercontinental, par la voie plus nautique, quotidien a que profondément favorisé la mobilisation des Chinois. On note parmi eux, une personne respectable, qui a atteint l'Europe: Rabban Bar Sauma (1220-1294). Bar Sauma, nestorien, a accompli avec Rabban Markos 74 (1244-1317), un pèlerinage à Jérusalem en 1275. Douze ans plus tard, en tant qu'ambassadeur, il a gagné Rome, l’Angleterre, la France etc. Il a d'abord rendu visite à Andronic II Paléologue 75 (1259-1332) à Constantinople. Bar Sauma a décidé de se diriger à Paris où il a été reçu par Philippe le Bel IV 76 (1268-1314), plus tard à Bordeaux par Édouard I 77 (1239-1307). En 1288 Bar Sauma est repassé par Rome, le pape Nicolas IV 78 (1227-1292) s’est réjoui des récits de la propagation religieuse. Son voyage a convaincu Rome et les empereurs européens du partage de croyance des missionnaires Chinois. et des Un nombre ambassades considérable envoyés en des Chine favorisaient beaucoup les échanges dans les années qui suivaient. 74 étudiant de Rabban Markos, ambassade de la Chine sous contrôle de la Mongolie vers Rome 75 Empereur byzantin du 1282 au 1328 76 Philippe IV de France, le roi de fer, onzième roi de la dynastie des Capétiens directs pendant 1285-‐1314 77 Roi d'Angleterre de 1272-‐1307 78 189e pape de l'Église catholique de 1288 à 1292 94 -- Arrivée des Occidentaux en Chine Malgré la relation délicate entre l’Europe et la Chine sous contrôle de la Mongolie et les luttes de pouvoirs, bien des missionnaires ont pu se déplacer en Chine et assurer leur rédaction des mémoires de voyage. Jean de Plan Carpin 79 (1182-1252) a été commissionné par le pape Innocent IV 80 (1180/90-1254) en Mongolie pour la promotion de la paix et l'acquisition de connaissances sur les habitants. Début 1247, il s'est mis à étudier de la vie du l'Histoire France peuple des mongol, Mongols s'intéressait et a appelés également écrit un livre nommé par nous Tartares. La ce pays oriental. En à 1253, Louis IX 81 (1214-1270) a choisi d'envoyer en mission Guillaume de Rubrouck (1215-1295). Le souhait d'alliance avec Güyük Khan 82 (1206-1248) était toujours sans résultat jusqu'à son retour. Mais son ouvrage Voyage dans l'Empire Mongol a fait du volume, dans lequel il expliquait en détails les pratiques de la vie des Mongols, les costumes, le système de justice, les religions et ses journées dans la cour royale. Ce mémoire de voyage date d’un demi siècle plus tôt que celui de Marco Polo dans le milieu culturel. On trouve d’autres contributeurs dans l'histoire des échanges intercontinentaux, tels que le missionnaire de Louis IX (1214-1270) André de Longjumeau 83 (1200-1271), et le fondateur de la mission catholique de Chine Jean de 79 Giovanni dal Piano dei Carpini, ou Plano Cerpini, religieux franciscain italien 80 pape du 1243 à 1254 81 Saint Louis, roi de France de 1226 à 1270, neuvième de la dynastie des Capétiens directs. 82 fils de Gengis Khan, troisième khan suprême des Mongols 83 missionnaire et diplomate dominicain 95 Montecorvino 84 (1247-1328), sans oublier la personne la plus reconnue Marco Polo (1254-1324)85. Un caractère attire, cependant, l'attention lorsqu'on examine le contenu de tous ces récits: l'ignorance de la culture et phénomène des pensées intéressant est traditionnelles en fait chinoises. compréhensible Ce parce qu'il est lié au fait du règne des Mongols et de son pouvoir immense. culturelle Le manque traditionnelle d'intérêt des porté ethnies à autre la vie que les peuples de Mongolie peut être considéré comme explicable. -- Activités des missionnaires Certes, la route de la soie a créé un environnement favorable aux échanges, mais les connaissances des esprits nationaux et des stades psychosociaux nécessitaient encore des efforts. On doit être reconnaissant à la Compagnie de Jésus86. La première arrivée des jésuites Jusqu'au décès de l'empereur Qian’Long nombre des jésuites Différent du chiffre réguliers connus approchait officiel, étaient remonte 87 quatre le d'environ 1552. (1711-1799), le cent nombre huit à cinquante. des cents clercs dont un Anglais, les autres étant des Européens continentaux venus de pays où le catholicisme exerçait une influence 84 aussi dit : Jean de Montecorvin, franciscain 85 Actuellement la dispute autour de Marco Polo continue. Certains refusent de reconnaître la réalité de son voyage, défendue par d’autres. Faute de preuves suffisantes, jusqu'à nos jours les deux parties n'arrivent pas à s’accorder. 86 l'ordre religieux catholique, fondé dans les années 1540s 87 Qianlong, Kien-‐long, k'ien-‐long, khian-‐loung, quatrième empereur de la dynastie Qing de 1735 à 1796. 96 dominante 88 . Le fondateur de la Compagnie de Jésus François Xavier 89 (1506-1552) essayait d'entrer en Chine ancien par voie maritime. Suite aux interdictions politiques pendant la dynastie Ming 90 (1368-1644), il n'a pas pu achever suivantes, les son voyage Portugais en ont 1552. établi Dans leur les années communauté à Macau 91 , suivies par les prêtres. Le gouvernement de Macau interdisait toutefois aux prêtres l'accès aux autres réfléchir Michel régions chinoises. Les Ruggieri activités 92 limitées (1543-1607): ont fait l'apprentissage des traditions chinoises et de la langue est crucial pour la propagation religieuse. En 1580, Ruggieri est entré en Chine continentale, accompagné par des marchands portugais, où, grâce à sa tenue courtoise qui conforme aux civilités chinoises et à sa maîtrise de la langue, il a donné aux fonctionnaires régionaux une excellente impression. Ainsi il est devenu en peu de temps le premier prêtre autorisé à séjourner sur le territoire central de la Chine. Matteo Ricci 93 (1552-1610), camarade d’étude pour la langue chinoise de Ruggieri, a dépassé le succès de son compatriote. D'une part, il consacrait le temps à la traduction des livres scientifiques européens, avec une sélection des chapitres respectant la doctrine catholique et applicable en Chine. D'autre part Matteo Ricci cherchait à établir des liens de dépendance réciproque 88 YU Ligong, la révolution de la propagation de la foi et la naissance des Églises en Chine, Presse des Olives, 2006, Taiwan, 957413587X, 9789574135875, pages 32 -‐ 35 89 missionnaire jésuite navarrais 90 dernière dynastie dominée par les Han 91 nom portugais de la ville de Macao 92 罗明坚 Luo Mingjian, jésuite italien et missionnaire 93 利玛窦 Li Madou, jésuite italien et missionnaire 97 avec les apporté 1620) fonctionnaires. l'audience et l'accord de Ses efforts l'empereur impérial de lui ont Ming’wan’li la 94 construction bientôt (1563de la Cathédrale de l'Immaculée-Conception95 à Beijing96. La Cathédrale de l'Immaculée-Conception d'autrefois La Cathédrale de l'Immaculée-Conception d'aujourd'hui 94 treizième empereur de la dynastie Ming de 1572 à 1620 95 Nan tang, construction débute en 1605, finalisée en 1904 96 Pékin, capital du pays 98 L’empereur Kang’xi 97 (1654-1722) se fiait au catholicisme pendant une longue durée de son règne. Il s'intéressait surtout aux mathématiques du fait de travail des prêtres. Ci-joints sont deux tableaux 98 offrant une démonstration sur l'évolution de la propagation de la foi. 97 deuxième empereur de la dynastie Qing de 1662 à 1722 98 Shun Yulu, Le passé et le présent du catholicisme en Chine, Presse des Sciences Sociales de Shanghai, Shanghai, 1989, ISBN 9787805153261, pages 146 -‐ 152 99 Le ratio entre les catholiques et la population totale et celui entre les cathédrales et les temples risquent d'être moins absolument pas satisfaisants. négliger les Néanmoins progrès il ne réalisés faut par les missionnaires. Statistiquement les jésuites ont accompli leur travail d'une manière remarquable. Les outre membres du prêche d'outre-mer français ont en de l'importance. Le premier missionnaire français envoyée par la Compagnie de Jésus était Nicolas Trigault 99 (1577-1628). Soixante-dix ans plus tard que l'arrivée de Trigault en 1611, répondant à l'invitation de l'empereur Kang’xi, Louis XIV 100 (1638-1715) a missionné six 99 金尼阁 Jin Nige, jésuite des Pays-‐Bas 100 Louis le Grand, le Roi-‐Soleil, roi de France et de Navarre 100 mathématiciens jésuites pour servir à la cour impériale à Beijing, dont cinq entre eux sont arrivés en février 1688. Ce sont Joachim 101 Bouvet (1656-1730), Louis-Daniel Lecomte 102 (1666-1727), Jean-François Gerbillon 1707), Claude de 104 Visdelou 103 (1656-1737), (1654- Jean de Fontaney105 (1643-1710)106. Gerbillon a participé à la négociation sino-russe et à la signature du Traité Gerbillon utilisait paludisme de la Kang’xi, de Nertchinsk quinine qui a dans 107 . Avec la manifesté Bouvet, guérison plus tard du sa gratitude sous forme d'un décret offrant la construction de l'église du Saint-Sauveur Livre des mutations 109 et 108 la . Les recherches sur le collaboration à la carte générale de la Chine, d'ailleurs, ont assuré à Bouvet une relation proche avec Kang’xi, ainsi que la rédaction des manuels mathématiques en mandchou 110 . Il s'est également rendu utile auprès de Louis XIV. À part des cadeaux royaux ramenés en France, il a publié à Paris en 1697 le Portrait historique de l'empereur de la Chine et L'État présent de la Chine. 101 白晋 Bai Jin, missionnaire jésuite Français 102 李明 Li Ming, missionnaire jésuite Français 103 张诚 Zhang Cheng, missionnaire jésuite Français 104 刘应 Liu Ying, missionnaire jésuite Français 105 洪若翰 Hong Ruohan, missionnaire jésuite Français 106 YU Ligong, la révolution de la propagation de la foi et la naissance des Églises en Chine, Presse des Olives, 2006, Taiwan, 957413587X, 9789574135875, page 167 107 signé le 6 septembre 1689, portant sur la frontière entre la Chine et la Russie. 108 北堂 bei’tang -‐ l’eglise du nord 109 grand classique chinois 110 langue officielle provenant de la Mongolie 101 1.3.3 CIRCULATION DE LA CULTURE CHINOISE 1.3.3.1 Les classiques L'exportation des sciences occidentales durant les dynasties Ming et Qing 111 (1368-1840) recouvrait bien des domaines, tels que en sciences naturelles: le calendrier et les phénomènes astronomiques, la mathématiques, la physique, la génie mécanique, la géographie, la biologie, la médecine; en sciences humaines: l'architecture, la peinture, la musique etc. Les missionnaires ont fait avancer de beaucoup les connaissances scientifiques dans les milieux académiques. Matteo Ricci et ses continuateurs ont en fait ouvert à l'Occident une entrée culturelle sur l'Extrême-Orient. Bénéficiant de leurs savoirs, ils se lançaient dans la traduction des grands classiques confucianistes. Le premier traducteur occidental, Juan Cobo 112 (15461592), a travaillé à un livre élémentaire intitulé Ming’Xin’-Bao’Jian113( Grand livre sur les clarifications). La Compagnie de Jésus jouait un rôle vital dans l'introduction des ouvrages académiques chinois. Michel Ruggieri pilotait la traduction des Si’Shu 114 - les Quatre Livres. En 1578 à Guang’dong, il a traduit en latin une partie de Da’Xue - la Grande Étude, publiée en 1593, et Meng’Zi - Mencius. Matteo Ricci a fait un manuscrit, malheureusement perdu, des Quatre Livres traduits en latin 111 Dû à la guerre de l'opium et la réforme sociale en démocratie, la fin la dynastie Qing (1840-‐1912) n'est pas considérée comme consistante à la monarchie ni à la souveraineté. 112 missionnaire et sinologue espagnol 113 mélange des pensées sous présentation des dictons 114 Entretiens de Confucius, Mencius, la Grand Étude, l'Invariable Milieu 102 pendant l’année 1593-1594. La première version publiée 115 des Quatre Livres, parue durant 1662-1669 à Jian’chang, Guang’zhou et autres villes, était une collaboration entre Prosper Intercetta 116 (1625-1696), Ignatius de Costa 117 (1599-1666) et quinze autres jésuites. En Europe en 1678, le Confucius Sinarum Philosophus fait son apparition 118 , qui englobe bibliographie un de guide des Confucius et sutras la classiques, version latine 119 le de Da’Xue - la Grande École, Zhong’Yong - l'Invariable Milieu et Lun’Yu - les Entretiens. Père Franciscus Noël 120 (16511729) a publié en 1711 à Prague la version complète des Quatre Livres en rajoutant Meng’Zi - Mencius, Xiao’Jing Classique de la piété filiale, Xiao’Xue -les Écoles des Enfants121. Le mysticisme de Yi’Jing - le Classique des Mutations poussait des missionnaires à en faire une interprétation chrétienne. Joachim Bouvet s'est consacré pendant six ans à la traduction du livre. La version en langue latine sans parution France. est Vers conservée 1834, à la Bibliothèque Jean-Baptiste Régis 122 Nationale de (1665-1737), traducteur des deux volumes en latin intitulés Y-King, Antiquissimus Sinarum Liber Quem Ex Latina Interpretatione P. Régis Aliorumque Ex Soc. Jesu P.P a finalement eu la 115 à l'exception de Mencius 116 殷铎泽 Yin Duoze, missionnaire jésuite Italien 117 郭纳爵 Guo Najue, missionnaire Portugais 118 Ce livre est ensuite traduit en d’autres langues, telles que le français et l'anglais. 119 Il a employé la traduction élaborée en collaboration avec Prosper Intercetta et ses collègues 120 卫方济 Wei Fangji, missionnaire prêtre, sinologue 121 Zheng Liangen, les missionnaires dans l’histoire contemporaine de la Chine, Presse des Littératures innoventes, 2011, Taiwan, ISBN 9789868681583, pages 79 -‐ 81 122 雷孝思 Lei Xiaosi, missionnaire jésuite Français 103 chance de publier son travail. Antoine Gaubil 123 (16891759) a traduit en français Shu’Jing - Classique des documents ou Document des Anciens. En plus des Si’Shu - Quatre Livres et des Wu’Jing 124 Cinq Classiques, les jésuites XVIIIe du siècle ont également entrepris des ouvrages littéraires. Joseph-Henri Marie de Prémare 125 (1666-1736) a introduit en 1732 une yuan’qu (sens littéral : la chanson) de Ji Tianxiang - vers 1260) sous le nom de 126 Tchao-Chi-Cou-Euil, (? ou l'orphelin de la Maison de Tchao, tragédie chinoise, dont une partie a été publiée par l’éditeur Mercure de France en 1734. Après été comprise dans le troisième volume de l'ouvrage de Jean Baptiste Du Halde 127 (1674-1743) dans l'année suivante, la chanson a été largement répandue en Europe128. Ne se contentaient pas des versions traduites, les missionnaires rapportent avec eux de originaux. En 1682, Philippe Couplet nombreux 129 livres (1623-1693) est reparti avec plus de quatre cents livres. Onze ans plus tard, Joachim Bouvet a apporté environ trois cents tomes de livres cartonnés comme cadeaux de bon signe de l'empereur Kangxi au roi Louis XIV dont biens des livres sélectionné par Bouvet lui-même, tels que Shu’Jing- le Classique des Documents, Chun’Qiu - les Annales des 123 宋君荣 Song Junrong, missionnaire jésuite Français 124 Classique des vers, Classique des documents, Classique des mutations, Livre des rites, Annales des Printemps et des Automnes 125 马若瑟 Ma Ruose, missionnaire jésuite, sinologue 126 Dramatiste 127 杜赫德 Du Hede, prêtre jésuite français, historien 128 Shi Guangsheng, Théatres interculturelles, la diffussion et l’interpretation, Presse de la forêt des livres, 2006, Taiwan, 9574452611, 9789574452613, pages 190 -‐ 192 129 柏应理 Bo Yingli, jésuite brabançon 104 Printemps et des Automnes, Ben’Cao’Gang’Mu - Bencao gangmu 130 , Shi’Jing - le classique des vers, Da’Qing’Lv le Code légal de Qing, Yi’Jing - le Classique des mutations , Li’Ji - le Livre des Rites etc131. Depuis appelée 1643, la autrefois Bibliothèque Bibliothèque du Nationale roi, de France, s'efforçait de collecter des livres d'origine chinoise. Le Père Jean-Paul Bignon (1662-1745), ancien conservateur de Bibliothèque, a demandé aux prêtres en Chine d'acheter des livres listés par ses collègues. L'acheteur et donateur le plus réputé était Jean-François Foucquet132 (1665-1741) pour son don de milles titres. Foucquet a quitté Beijing pour Guangzhou en fin 1720 en possession d'environ quatre mille tomes de livres emballés collection de dans sa soixante-dix-sept vingtaine d'années de paquets, travail. une Il a rejoint Paris en 1722 avec mille sept cents volumes de livre en plus 133 . Son bienfait est devenu ainsi une belle richesse de la BnF rendant possible la poursuite de la sinologie. 1.3.3.2 Sinologie et culture traditionnelle de Chine L'étendue des connaissances documentaires et académiques dévoile qu'en fait, l’intérêt des prêtres et 130 ouvrage le plus complet sur la médecine traditionnelle chinoise et les effets médicaux des herbes 131 Zheng Liangen, les missionnaires dans l’histoire contemporaine de la Chine, Presse des Littératures innoventes, 2011, Taiwan, ISBN 9789868681583, page 131 132 missionnaire jésuite français 133 Zheng Liangen, les missionnaires dans l’histoire contemporaine de la Chine, Presse des Littératures innoventes, 2011, Taiwan, ISBN 9789868681583, page 135 105 des intellectuels a progressé. La religion et la philosophie ne sont plus les seuls aspects dominants du centre d'intérêt. Les sinologues se sont perfectionnés dans les recherches culturelles. La force vitale de leur approfondissement des savoirs se divise communément en deux parties: la rédaction des dictionnaires et les introductions grammaticales. Bien des missionnaires ont essayé d'offrir un système de phonétique européenne. Parmi eux, Michèle Ruggieri et Matteo Ricci ont redigé en collaboration le manuscrit d’un Dicionário Português-Chinês, qui peut être estimé comme contenant la première solution phonétique des caractères chinois s'appuyant sur le système de son de la langue latine. Matteo Ricci a achevé ce système en 1598, durant son retour à Nanjing après le refus d'entrée dans la Capitale du pays. D'après l'Histoire de l'expédition chrétienne au royaume de la Chine 134 du père Nicolas Trigault 135 (15771628), Ricci a mentionné la composition d'une liste d’éléments phonétiques. Les missionnaires ont constaté que les caractères étaient, dans la plupart des cas, des monosyllabes avec des tons servant comme à distinguer les significations, sans lesquels personne ne pouvait se faire comprendre. Dans le musée Hunterian de l'Université de Glasgow d'Angleterre, se trouve le brouillon de Philippe Couplet, contenant ses additions à l'ouvrage de Martino Martini 136 (1614-1661) intitulé Grammatica Linguae 134 traduction en français des papiers manuscrits en latin de Matteo Ricci 135 missionnaire, jésuite des Pays-‐Bas méridionaux 136 卫匡国 Wei Kuangguo, missionnaire, jésuite italien, géographe et cartographe 106 Sinensis 137 . Dans cette période, certains prêtres composaient d'ailleurs les dictionnaires des dialectes138. Les recherches missionnaires en se Chine, sont approfondies surtout les grâce jésuites aux Français. Jean de Fontaney, par exemple, a réalisé une présentation globale, portant sur les enquêtes et les observations de la Chine, dans sa lettre destinée à l'Académie des sciences de France le 8 novembre 1687. Cet article de haute importance a été récapitulé en trois ouvrages e primordiaux parus en France au XVIII siècle. 137 premier grammaire de la langue chinoise, rédaction de 1653 à 1657 en Germanie. 138 Zheng Liangen, les missionnaires dans l’histoire contemporaine de la Chine, Presse des Littératures innoventes, 2011, Taiwan, ISBN 9789868681583, page 154 107 La manuscrite de Dicionário Português-Chinês En 1735 à Paris, Jean Baptiste Du Halde, en tant que rédacteur quatre en tomes Historique, chef, a sous le introduit nom de Chronologique, au monde Description Politique et une somme de Géographique, Physique de l'Empire de la Chine et de la Tartarie Chinoise. En 1736 et 1746, on a lancé deux versions françaises à la Haye et à Nuremberg, suivies par les traductions en anglais, en allemand et en russe. Ce livre de caractère encyclopédique a désormais servi comme référence. Les notes concrètes et solides des affaires et les présentations complètes et détaillées des sciences orientales ont doté cette publication d'une haute crédibilité. La durée de l'édition des Lettres Édifiantes et Curieuses, Écrites des Missions Étrangères par Quelques Missionnaires de la Compagnie de Jésus est relativement beaucoup plus longue par rapport au livre mentionné cidessus. Du 1702 jusqu'au 1776, le monde a reçu trentetrois volumes collection des dont neuf reposaient témoignages des sur la Chine. missionnaires a La fait évoluer les notions du public et des élites du siècle des lumières. Une autre collection parue en 1176, Mémoires Concernant l'Histoire, les Sciences, les Arts, les Mœurs, les Usages, etc. des Chinois: par les Missionnaires de Pékin, montrait au gens d'autrefois un aspect différent aux Lettres Édifiantes et Curieuses 139 . Les Mémoires Concernant... des Chinois. Au lieu des récits écrits par les missionnaires sur la propagation religieuse, la collection embrassait les mémoires de recherches de tous 139 collection de lettres envoyées en Europe par des jésuites missionnaires 108 les sujets. Le but de cette série ne concernait plus la promotion du christianisme. Les éditeurs en charge de la publication étaient en fait des sinologues. Les sujets traités montrent une riche variété, avec l'histoire de la Chine, les sciences naturelles, les sciences médicales et les médicaments, les techniques des arts, la langue et les littératures, les actualités de la dynastie Qing, les spécialités chinoises, les traditions des métiers, etc. On trouve parmi les tomes de la collection les traductions de Joan-Joseph Maris Amiot 140 (1718-1793) sur les arts militaires des Chinois, englobant Sun’Zi’Bing’Fa - l'Art de Guerre , Si’Ma’Fa - les Méthodes de Sima, Wu’Zi - Wu Zi. Ce Père Pierre Martial Cibot141 (1727-1780) a lui aussi gagné une place dans cette série en offrant quelques traductions de poésies et des recherches sur la botanique. Il existe une interprétation, laquelle Charles Darwin 142 très discutable, selon (1809-1882) s'est référé aux Mémoires concernant... des Chinois lorsqu'il a établi la fameuse théorie de la sélection naturelle. 1.3.3.3 Influences sur la France moderne D'une façon indéfinissable, la culture chinoise a donné un élan au siècle des lumières 143 . Les influences se portaient en général sur Voltaire 144 (1694-1778) et la Physiocratie145. 140 钱德明 Qian Deming, chef des missionnaires en Chine, sinologue français 141 韩国英 Han Guoying, prêtre jésuite français, missionnaire, botanique, historien 142 biologiste, auteur De l'origine des Espèces 143 mouvement intellectuel en Europe (1715-‐1789) 144 François-‐Marie Acouet, grand écrivain et philosophe 145 école française de pensée économique et politique 109 Le sujet de Voltaire et la Chine ont donné naissance à bien des recherches, lesquelles souvent finissaient par l'attestation de sa passion pour la culture chinoise. On trouve aisément dans les œuvres de Voltaire des preuves. Citons deux exemples: Ils sont aussi mauvais physiciens que nous l'étions il y a deux cents ans, et que les Grecs et les Romains l'ont été mais ils ont perfectionné la morale, qui est la première des sciences146. Cette fureur des prosélytes est une maladie particulière à nos climats; ainsi qu'on l'a déjà remarqué, elle a toujours été inconnue dans la haute Asie. Jamais ces peuples n'ont envoyé de missionnaires en Europe, et nos nations sont les seules comme qui leur aient voulu commerce, porter aux leurs deux opinions, extrémités du globe147. Il est clair que les pensées chinoises, surtout le Confucianisme, aux yeux de Voltaire, étaient un modèle de théorie bien développé consistant au déisme148. En tant qu'un grand écrivain, Il s'est inspiré de la Chanson l'orphelin de la Maison de Tchao dans sa création de la pièce de théâtre connue comme l'Orphelin de la Chine 149 . Le charme des lettres de ce maître a attiré les 146 Voltaire, Œuvres complètes de Voltaire, tome III, Kessinger Publishing, 2010, ISBN-‐10: 1162555262, ISBN-‐13: 978-‐1162555263 page 26 147 Voltaire, Oeuvres Completes de Voltaire: Avec Des Remarques Et Des Notes Historiques, Scientifiques Et Litt Raires. Essai Sur Les Moeurs..., Nabu Press, 2012, ISBN-‐10: 127348942X, ISBN-‐13: 978-‐1273489426, page 212 148 croyance affirmant l'existence d'un dieu et son influence concernant plutôt l'expérience des individus, non pas par la révélation. 149 pièce représentée en 1755 à la Comédie-‐Française 110 Français et leurs voisins européens. Ressemblant à Matteo Ricci et à son approche de la propagation de la culture, cette création est considérée comme un élément pionnier des échanges littéraires. Dans les milieux politiques et économiques, François Quesnay 150 (1694-1774), Physiocratie recourut le fondateur aux règlements de l'école agricoles de la de la Chine. Il soulignait la valeur supérieure de l'agriculture contre les monnaies et les capitaux du commerce. Le fait que les règles chinoises favorisent la croissance du travail des champs lui a tellement plu qu'il ait évoqué en 1760 la notion de l'impôt unique 151 dans Maximes générales du gouvernement économique d'un royaume agricole. D'ailleurs, Il a encouragé Louis XV152 (1710-1774) à imiter Ji’tian : un rituel au moment du Hersage de Printemps où l'empereur terre et pour les rendre hauts fonctionnaires hommage à ce métier travaillent et exprimer la le souhait d'une récolte abondante153. Anne-Robert-Jacques Turgot, baron de l'Aulne 154 (17271781) partageait l'idée d'une taxation légère. Suite à l'indication de Turgot sur l'attachement d'attention à l'agriculture chinoise et à l'agronomie, les missionnaires ont réussi leur tâche d'introduction en Europe d’outils agricoles, et d’espèces de plantes155. 150 médecin, économiste français 151 impôt foncier fondé uniquement sur la valeur de la terre nue. 152 le Bien-‐Aimé, roi de France et de Navarre du 1715 au 1774 153 HOBSON John M., the Eastern origins of Western Civilisation, traduit en chinois par Sun Jiandang, Presse des Revues Illustrées de Shandong, Shandong, 2010, ISBN 9787807138501, pages 213 -‐ 214 154 Homme d'état, économiste 155 HOBSON John M., the Eastern origins of Western Civilisation, traduit en chinois par Sun Jiandang, Presse des Revues Illustrées de Shandong, Shandong, 2010, ISBN 9787807138501, page 297 111 1.3.3.4 Querelle des rites avec la Chine Matteo Ricci est considéré comme la personne clé de l'acceptation traditions de la religion chinoises, n'étaient pas catholique selon incompatibles leurs avec en Chine. Les interprétations, christianisme. Il a réclamé que les termes 天 (tian - le Ciel) et 上帝(shang’di - l’empereur du Haut) ne s'opposaient pas à la croyance en un Dieu unique, traditionnelles et de que la les Chine successeur Nicholas Longobardi supérieur problème de la d'une Mission autre cérémonies fussent 156 Ce recevables. Son (1559 - 1654), général jésuite façon. rituelles en Chine, premier voyait conflit a ce été abordé dans une conférence des jésuites en 1628. Due aux perceptions du Décalogue, plus précisément dit de la partie : Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne157. La délibération a mentionné que les cérémonies rendant hommage au Ciel et à Confucius n'avaient pas de couleur d'idolâtrie. La conférence a proposé plus tard un remplacement de la traduction de Dieu par 天 主 (tian’wang - maître du Ciel). En 1633, les deux premiers termes chinois signifiant Dieu sont de nouveau accueillis dans l'usage. 156 龙华民 Long Huamin, jésuite sicilian 157 Exode 20:12, version de Louis Segond 112 Avec l'entrée en Chine de l'Ordre des Prêcheurs 158 et des Ordres Franciscains 159 , la dispute, anciennement limitée au sein de la Compagnie de Jésus, s'est aggravée au niveau des ordres. Le pape Innocent X 160 (1574-1655) a été dans l'obligation d'offrir un verdict pour mettre fin à ce conflit sur l'application des dogmes du christianisme. De 1645 à 1656, le pape Innocent X a donné une série de décisions, quelquefois contradictoires, à tendance défavorable à l'approche de Matteo Ricci. La décision de Rome a causé le mécontentement des Mandarins qui se méfiaient depuis longtemps des techniques occidentales. L'empereur l'interdiction contre Kang’xi la a dû diffusion lancer en 1664 religieuse. Par conséquent, la plupart des missionnaires ont été assignés à une résidence dans la ville de Guangzhou. Cependant ils ont pu profiter de cette épreuve pour organiser des conférences et finalement arriver à l'accord de la reprise des méthodes de la Compagnie de Jésus. L'histoire Charles Maigrot a connu 161 en 1693 un sérieux tournant. (1652-1730) a exprimé dès sa prise de fonction les avis opposés aux rites aux Ancêtres et à Confucius. La Compagnie de Jésus est retournée auprès de l'empereur Kang’xi pour obtenir son soutien. En 1700, l'Édit impérial de Kang’xi concernant la signification des coutumes chinoises a changé le parcours de ce problème d'une querelle interne dans le Monde de l'église à l'affrontation politique du pouvoir entre Rome et Beijing. 158 Ordre dominicain, une des ordres mendiants 159 composés de trois ordres, le plus important en nombre 160 234e pape pendant 1644 et 1655 161 阎当 Yan Dang, responsable du vicariat de la province de Fujian, prêtre séculier des missions étrangères de Paris 113 En 1704, Clément XI 162 (1649-1721) a repris la condamnation des rites chinois en précisant l'emploi impératif de 天 王 (tian’wang - maître du Ciel), l'interdiction de la tablette impériale 163 dans les églises et les cultes des rites. Son missionnaire messager Charles Thomas Maillard de Tournon 164 (1667-1710) a fait une demande d'exécution absolue du décret l'excommunication. aux adeptes Faute chinois d'appréciation sous de peine la de pression intransigeante de Rome, le pouvoir de Chine de la dynastie Qing a décidé de garder seulement les prêtres scientifiques servant la cour et de renvoyer les autres. Pour Traitée une de longue Nankin 165 durée en dans 1842, l'histoire, les activités jusqu'au de la propagation de la foi étaient au minimum. En 1939, la publication de la bulle de pape Pie XII 166 (1939-1958) intitulée Plane compertum est, confirmant l'absence de la nature religieuse des sujets de querelle, a finalement fait cesser la querelle de trois siècles. 162 241e pape de 1700 aa 1721 163 tablette en bois portant le nom explicatif de l’édifice 164 铎罗 Duo Luo, cardinal italien 165 accord misant fin à la première guerre de l'opium 166 260e pape de 1939-‐1958 114 La tablette de la cathédrale Tongyuan de la province de Shaanxi, reproduction de la calligraphie de YU Youren (exemplaire originel détruit pendant la révolution culturelle), écrit de droite à gauche: la cathédrale de Tianzhu (l’église du maître de Ciel) 115 1.4 LANGUE ET CULTURE La langue est le porteur et le transmetteur de la culture. On a établi le fait que la traduction traite les deux cultures concernées par le texte. Il est donc indispensable de connaître la relation entre la langue et la civilisation dans le but de comprendre les informations linguistiques dans les contextes monolingues, et de transmettre à la fois les informations durant le transfert de langue. 1.4.1 PERCEPTIONS DIFFÉRENTES DU MONDE Il faut d’abord connaître que les phénomènes décrits par deux langues similitude des ne sont langues. pas identiques, L’environnement malgré de la la culture diffère. Cela est l’idée principale du spécialiste Edward Sapir 167 (1884 - 1939). Il existe avant la mentalité le monde objectif. D’un point de vue philosophique de haute abstraction sur la nature de l’être humain, à part les différences entre les environnements où vivaient les peuples, les conclusions de leurs observations devraient être identiques. définition certains La réalité philosophique. contextes Les éducatifs s’oppose gens et toutefois sont sociaux. élevés Ce à la dans genre de structure culturel marque les écarts entre les nations et sans aucun doute leurs compréhensions du monde. La perception de la même réalité et de la même existence sociale est diverse selon la culture, ce qui se traduit ensuite dans la langue. Par exemple : à propos des 167 linguiste et anthropologue américain 116 appellations des membres de la famille en mandarin, om compte “叔叔, 伯⽗父, 姑⽗父, 姨夫, 舅舅” (shu’shu, bo’fu, gu’fu, yi’fu, jiu’jiu) qui signifient respectivement le frère cadet du père, frère aîné du père , le mari d'une sœur de son père , le mari de la sœur de la mère , le frère de la mère. Ces personnes existent dans toutes les nations, sauf que les Européens ont choisi de ne pas en faire de distinction. Ils regroupent les appellations sous le mot “oncle”. Les Chinois gardent les termes pour valoriser le respect dû pour la priorité et la hiérarchie. Dans le système divisant les types de couleur, on note encore la différence. À part le RVB qui est le codage informatique des couleurs, le système le plus employé dans la vie s’appelle le code couleur CMJN 168 , qui classe les couleurs en un total de onze couleurs principales, dont le bleu, le blanc, le brun, le gris, le jaune, le noir, l’orange, le rose, le rouge, le vert, le violet et leurs nuances 169 . Les Chinois utilisait le système nommé “ 正 ⾊色 ” (zheng’se - les couleurs classiques) qui contient “青、⾚赤、 黄 、 ⽩白 、 ⿊黑 ” (qing, chi, huang, bai, hei). C’est-à-dire le vert, le rouge, le jaune, le blanc et le noir (ainsi que leurs nuances) , qui représentent les cinq directions 170 . L’importance du chiffre cinq se trouve assez souvent dans la culture chinoise traditionnelle tels que les cinq éléments 171 , les cinq céréales 172 ,les cinq viscères 173 ,les cinq saveurs174 etc. 168 Les initiales représentent le dosage du cyan, du magenta, du jaune et du noir. 169 Source: http://toutes-‐les-‐couleurs.com 170 l’est, l’ouest, le sud, le nord et le centre 171 le métal, le bois, l’eau, le feu et la terre 172 le riz, le maïs, le millet, le blé et l’haricot 117 Les Français séparent les cours d’eau en deux catégories: les eaux se jetant dans la mer sont nommées les fleuves, sinon ce sont des rivières. En même temps les Chinois font leur catégorisation des eaux selon leur débit. Il ne faut pas oublier la branche d’astrologie dont les douze symboles du zodiaque chinois qui représentent l’année et toutes les deux heures du jour, et le zodiaque occidental signifiant le mois. Les signes d’astrologie chinois incluent les animaux existants et imaginaires: ⿏鼠 (shu - le rat), ⽜牛 (niu - le buffle), 虎 (hu - le tigre), 兔 (tu - le lièvre), 龙 (long - le dragon), 蛇 (she - le serpent), 马 (ma - le cheval), ⽺羊 (yang - le chèvre), 猴 (hou - le singe), 鸡 (ji - le coq), 狗 (gou - le chien), 猪 (zhu - le cochon). Les douze animaux du système astrologique proches de la vie quotidienne des Chinois sont bien parfois un partagés ou deux dans les cultures remplacements. asiatiques Quant à avec l’horoscope occidental, on compte le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion, le Vierge, l’équilibre, le Scorpion, le Sagittaire, le Capricorne, le Verseau, les Poissons. Les douze signes dans chaque système correspondent à la projection de la trajectoire du Soleil du point de vue de la terre. La question suivante se porte naturellement sur la division en douze. Parmi toutes les théories, on a trouvé cette citation intéressante: 173 le cœur, le foie, la rate, le poumons et les reins 174 sucré, acide, amère, piquant et salé 118 En l'occurrence, le système duodécimal viendrait de l'utilisation d'une seule main pour compter. Le pouce de la main droite s'oppose aux autres doigts et compte toutes les phalanges de ces doigts.175 source: http://www.louisg.net Toutefois, ce système babylonien risque de ne pas pouvoir s’adapter à la culture traditionnelle chinoise. Le compte de numéro s’est fait principalement selon deux méthodes: soit par le total du caractère 正 (zheng - juste) qui contient cinq traits; soit par les gestes de la main qui manifeste à la main seule des chiffres de un à dix. En plus de tous les exemples concernant le système de valeur, l’environnement événements importants de et vie les ou les coutumes, personnages des les œuvres littéraires contribuent de beaucoup à l’enrichissement des expressions nationales. 175 Calendriers Saga Les divisions du jour, source: http://www.louisg.net/division_jour.htm 119 1.4.2 CONTEXTES CULTURELS L’outil majeur des échanges est sans aucun doute la langue. Les contextes échanges concrets. sont Le toujours rapport exécutés entre les dans des contextes culturels et les langues attire également l’attention des chercheurs. Les concepts du contexte haut et du contexte bas ont été lancés en 1976 par Edward Twitchell Hall 176 (1914 - 2009). Selon Hall, un échange inclut deux éléments: le texte et le contexte. Plus nombreuses sont les informations fournies dans le texte, moins nombreuses sont les informations demandées au contexte; et vice versa. Par exemple lors des premiers échanges entre deux étrangers, les interlocuteurs ont besoin de fournir une grande quantité de données textuelles. Alors entre les amis, il suffit dans certains cas d’un regard. Lorsqu’on interculturels, fait le la comparaison besoin du contexte des varie échanges selon les cultures concernées. Hall a ainsi introduit la division des cultures: les cultures de contexte haut et celles de contexte bas. Dans le premier cas, les informations sont plutôt conservées individus; Au dans contraire, le contexte les et cultures la de pensée des contexte bas sauvegardent de nombreuses données dans toutes sortes de textes. Il faut donc comprendre la différence entre les définitions de Hall et les notions de cultures hautes et basses dont on vient de parler. Dans les situations du transfert des informations, il est plus facile d’aller du contexte haut au contexte bas. La transmission inverse demande donc plus de précisions textuelles pour compléter les déficiences possibles. Du 176 anthropologue et spécialiste américain de l'interculturel 120 point de vue général, par rapport au texte réécrit dans la langue ciblée, le texte d’origine est plus direct et plus en accord avec la grammaire, sans signification divergente. Quelles que soient les causes diverses de ce phénomène, le contexte du texte d’origine exerce une forte influence sur le résultat. Les lecteurs ciblés s’écartent de beaucoup de ceux du texte originel. Faute des informations internes et contextuelles, les traducteurs sont dans l’obligation de les rajouter au texte traduit. Eugene Nida 177 (1914 - 2011) a employé les tuyaux de décodeur 178 pour expliquer la distorsion d’informations durant le processus de la traduction. Imaginons un paquet compacté d’informations traduction. Les et traducteurs un tuyau sont donc symbolisant la responsables de faire passer ce paquet à l’autre bout du tuyau. Dans les échanges utilisant la même langue, qui sert de référence des comparaisons suivantes, la hauteur du paquet est identique à celle de tuyau permettant un passage facile. Quant à la traduction littérale, le tuyau est considéré comme plus bas que le paquet d’informations, ce qui est lié aux pertes de sens. La traduction libre prend la méthode s’adaptant à la hauteur du tuyau en compressant le paquet. Le paquet aplati et allongé (puisse qu’il englobe la même totalité des informations) peut désormais se déplacer vers la destination. 1.4.3 EXEMPLES DES DIFFÉRENCES DE LA PERCEPTION 177 linguiste et traducteur américain 178 Eugene Nida, Toward a Science of Translating, Presse de l’éducation des langues étrangères, traduction en chinois par des traducteurs anonymes, Presse de l’éducation des langues étrangères, Shanghai, 2004, ISBN 9787810950701, pages 130 -‐ 131 121 Bien des mots portent des sens extensifs dans diverses langues. La culture de la nation principale chinoise, celle de Han, est typiquement une civilisation agricole. Alors que les pays d’Europe se familiarisent avec les échanges commerciaux. La culture de l’Europe a ainsi une nature maritime. On peut fournir des exemples dans le cadre des animaux pour démontrer les différentes perceptions entre les deux continents. Les gens accordent souvent des qualités à certains animaux. Les comparaisons évoquent parmi les peuples des idées différentes selon le contexte culturel. -- Buffle et cheval Dans la société agricole telle que celle de la Chine ancienne, les buffles sont la force la plus importante pour tracer les sillons. Le lien très fort entre les humains et leur travail de la terre assure la comparaison des buffles avec la personnification de la force, de la peine consacrée et de la constance. Dans les pays européens, les races bovines sont considérées comme des bêtes d’élevage qui produisent le lait et la viande. Les laboureurs, les guerres, les transports et les sports sont tous inséparables des chevaux, excellant dans les travaux demandant la force et la vitesse. Les qualités accordées aux buffles bien aimés par les Chinois sont accordées aux chevaux en Europe. -- Tigre et Lyon Les tigres robustesse trouvent et assez signifient la l’héroïsme, hardiesse. fréquemment Les dans images les le courage, des lavis la tigres se chinois. Le 122 caractère chinois du tigre est également apprécié par le monde de la calligraphie. Le nom du tigre est largement utilisé parmi les prénoms des garçons. Mais ce roi des animaux chinois n’a pas la même influence en Europe. Les Européens admirent les lions. Selon les traditions chrétiennes, le Lion de Judah symbolise Jésus-Christ. Il se trouve également dans les symboles des royautés. Il est intéressant de noter que les statues de lion sont en fait assez répandues en Chine. Mais au lieu d’être des animaux sacrés, ils servent comme les gardiens de la porte contre les esprits vices. -- Dragon Le caractère du dragon est encore plus largement utilisé comme prénom chinois, avec le souhait de tout ce que le dragon symbolise. Mais rares sont les occasions où les parents occidentaux expriment leurs vœux pour un bel avenir de leurs enfants comme un dragon. Aux yeux des Occidentaux, les dragons sont plutôt monstrueux. En tant qu’animal mythique qui sait voltiger dans l’air, le dragon chinois est l’incarnation du bonheur. Les empereurs se proclamaient les fils célestes du dragon 真龙 天⼦子 (zhen’long’tian’zi). Les outils des empereurs portent souvent la description de dragon, par exemple la chaise du dragon, le lit du dragon etc. Jusqu’à aujourd’hui, les Chinois s’appellent (long’de’chuan’ren). les Mais héritiers dans les du dragon récits 龙 的 传 ⼈人 d’Europe, le dragon est un monstre de malédiction qui crache le feu. L’histoire la plus fameuse est sans doute le poème épique 123 anglo-saxon du Beowulf (VIIe siècle). Le héros de cette histoire acquiert la gloire après le combat contre le dragon des Goths. Faute de similitude entre les deux genres de dragons, les gens pensaient que la traduction était fausse. -- Phénix Il ne faut pas parler de dragon sans parler de phénix. Dans la culture chinoise, le phénix symbolisant l’impératrice est lié avec le dragon dans la locution 龙凤 呈 祥 (long’feng’cheng’xiang) “Le dragon et le phénix apportent le bonheur et la prospérité”. Le mâle et la femelle phénix sont considérés comme les rois des oiseaux. En plus du bonheur, cet animal mythique est généralement comparé aux choses précieuses et rares. Pensons à la fréquence du mot dans la nomination des filles. D’après les légendes grecques, la durée moyenne de vie d’un phénix est d’environs cinq cents ans. À la fin de cette période, le phénix se jette dans le feu pour la reviviscence. -- Chien La race des chiens est bien accueillie dans les pays européens où les gens prennent les chiens comme compagnons de vie. Les chiens sont réputés pour la loyauté, le courage et l’intelligence. Mais dans les parties rurales de la Chine moderne, les chiens sont toujours considérés comme les gardes de la maison. Malgré leur dévouement au travail, les expressions concernant le chien est loin d’être élogieuses. Par exemple ⾛走 狗 (zou’gou - le chien 124 狗东西 (gou’dong’xi - truc de chien) marchant) - le larbin, – l’espèce de chien, 狗 眼 看 ⼈人 低 (gou’yan’kan’ren’di - aux yeux des chiens, les hommes taillent petits) – mépriser des autres, 狐 朋 狗 友 (hu’peng’gou’you - se faire des amis avec les chiens et les renards) – les mauvaises amis. On avoue l’existence des gros mots associés au chien dans les langues occidentales. Mais dans la plupart des cas, à la mention du mot “chien”, les Européens pensent à de bonnes qualités alors que les Chinois se rappellent dans leur subconscient des facteurs négatifs. -- Chauve-souris Les chauves-souris font un chapitre important dans les histoires mystérieuses occidentales – le comte Dracula. On est au courant d’histoires que sont les les prototypes patients qui de cette subissent série de la porphyrie. Après tout, les symptômes de la maladie sont associés aux impressions des gens sur les chauve-souris: la laideur et la cruauté. Ainsi les gens sont souvent effrayés par cette force criminelle. De ce point de vue, l’image des chouettes dans la culture chinoise ressemble de beaucoup à celle des chauves-souris en Europe. Pourtant pour les Chinois, les chauve-souris symbolisent la chance, la sante et le bonheur. Leur image est souvent présente dans les productions de l’art. La prononciation du nom des chauves-souris est identique à celle de la bonne fortune. 125 1.5 RAPPORT DES MOTS DE LANGUES DIFFÉRENTES 1.5.1 POINTS DISTINCTIFS DES MOTS Les significations du mot suggèrent une référence contextuelle relative à l’histoire culturelle nationale, la psychologie, les valeurs, la société, l’économie et les conditions d’environnement. Les facteurs mentionnés exercent leurs influences sur les sens du mot de deux manières principales. D’une part les sens sont directement liés aux objets, dont la plupart sont les outils, les habits, les nourritures, la géographie, les moralités, les institutions. Par exemple : 奶酪(nai’lao - le fromage), ⾹香 槟 (xiang’bin - la 议 会 champagne), (xie’hui - le parlement), le cloisonné ( 景 泰 蓝 jing’tai’lan), le panda ( 熊 猫 xiong’mao). D’autre part, la naissance de la signification représente un moyen indirect. Par exemples vachement (⾮非常, ⽜牛 fei’chang, niu), 铁饭碗 (tie’fan’wan gagne-pain assuré). Les mots français portent des sens plus larges et flexibles , mandarin a dépendant des mots généralement avec des sens du contexte. assez étroits Le et indépendants. Rappelons l’exemple du mot oncle. Les mots français sont toujours considérés comme plus flexibles. La signification accordée à un certain mot est naturellement sa vraie portée dans la circonstance donnée. Ce phénomène se traduit souvent par la polysémie. Par exemple le mot “histoire”, généralement traduit par 历 史 (li’shi - le passé) 故事 (gu’shi - la conte). 126 La guerre deviendra l’histoire la plus importante de cette génération. -- 事件 shi’jian - l’événement Il n’est pas content de cette histoire. -- 消息 xiao’xi - l’information Ce sont des histoires.179 -- 谎⾔言 huang’yan - le mensonge Il m’est arrivé une drôle d’histoire.180 -- 奇遇 qi’yu - l’aventure Les reportages sur sa vie ont fait une histoire de l’année. -- 热门 re’men - le propos très parlé L’histoire de Claudette est une des plus malheureuses. -- 遭遇 zao’yu - le sort Les deux se sont fâchés pour une histoire de vue politique. -- 问题 wen’ti - le problème Sans citer toutes les significations du mot, on est en mesure de constater les divers termes chinois utilisés pour traduire le vrai sens. Dans les activités de traduction, la discrimination du sens est à la fois le savoir-faire de base et le problème le plus rencontré. 179 Larousse 180 Larousse 127 Toutefois, les environnement êtres universel humains et vivent dans généralement un comparable. Pareilles sont les fonctions d’organes, les psychologies et les activités contextuelle cérébrales. des sens En plus spécifiques, de la il référence faut noter l’existence des sens communs. Eugene Nida 181 (1914 - 2011) et sa théorie d’équivalence dynamique (de fonction) croient à l’expression identique des langues. C’est-à-dire les choses exprimables dans la nécessairement dans la langue B. langue A le sont Cette croyance prend appui sur la théorie selon laquelle les points communs du monde triomphent de beaucoup des variations. Nida offre de nombreux exemples d’équivalence pour soutenir sa théorie, parmi lesquels le plus fameux “blanc comme neige” 182 . Dans les régions sans neige où les habitants ne l’ont jamais vue, leurs langues manquent sans doute le mot “neige”. La traduction directe cause certainement un inutile “message zéro”. Nida propose trois manières possibles. Premièrement, dans ces régions où il ne neige pas, il est possible que les habitants connaissent la gelée blanche. Dans ce cas-la, on peut utiliser “ blanc comme gelée”. Deuxièmement, on peut s’inspirer par les expressions correspondantes, par exemples d’aigrette “blanc comme blanche”. champignon” Malgré les “blanc diverses comme plume origines des expressions, leur sens extensif et leur comparaison sont suffisamment proches. Troisièmement, faute d’expression dans la langue ciblée, les traductions “ tout blanc” et “ blanc comme tout” sont également acceptables. 181 linguiste et traducteur américain 182 Eugene A. Nida, Charles.R. Taber, The Theory and Practice of Translation, Brill, 2003, Leiden, ISBN 9004132813, pages 4 -‐ 5 128 1.5.2 RAPPORT DES MOTS Après une brève introduction sur les caractères de sens des mots chinois et français, on va ensuite catégoriser ces caractères par plusieurs groupes. -- Équivalence L’environnement commun décide que la plupart des mots d’une langue peuvent trouver dans les autres langues les mots équivalents. Surtout de notre temps où les échanges et les connaissances mutuelles s’approfondissent d’une manière jamais vue, le transfert des langues sous formes des expressions équivalentes a plus de sûreté. On peut trouver une totalité considérable des équivalences (autrement dit, correspondances) dans les dictionnaires bilingues. Par 旁 ⽩白 (pang’bai exemple – le côté + la dialogue) – l’aparté, 协会 (xie’hui – la coopération + la société) – l’association , ⼤大 学 (da’xue - supérieur + l’apprentissage)– l’université etc. -- Inclusion La notion indique l’existence des mots dans les deux langues, décrivant la même chose ou la même idée, dont les sphères du sens ne se chevauchent pas complètement. L’inclusion est donc une équivalence partielle, causée par la division différente des choses. On a parlé de la cause (la hiérarchie) des différences dans le cadre des appellations dans la recherche précédente. Par exemple : 129 les mots “cousin, cousine”, en chinois les deux mots ont huit équivalences partielles: 堂兄 (tang’xiong - le cousin aîné sur le côté paternel) 堂弟 (tang’di - le jeune cousin sur le côté paternel) 堂姐 (tang’jie - la cousine aînée sur le côté paternel) 堂妹 (tang’mei - la jeune cousine sur le côté paternel) 表兄 (biao’xiong - le cousin aîné sur le côté maternel) 表弟 (biao’di - le jeune cousin sur le côté maternel) 表姐 (biao’jie - la cousine aînée sur le côté maternel) 表妹 (biao’mei - la jeune cousine sur le côté maternel) -- Intersection L’intersection définit le phénomène du chevauchement et de l’étalement des champs de sens. Ce rapport compliqué nécessite une analyse soigneuse du sens dans le contexte donné. Par exemple le mot chinois 粮 ⾷食 (liang’shi - la nourriture). Lors qu’il indique les produits alimentaires, il faut le traduire par l’aliment ou les aliments. Dans le cas où utiliser il veut les dire céréales l’intersection des les ou mots produits le grain. concerne céréaliers, En fin plutôt de il faut compte, des mots polysémiques. -- Substitution 130 Dans la souvent pratique la de la substitution, traduction, une méthode on de rencontre traduction utilisant les mots remplacés afin de garantir le sens, au lieu de la forme. Par exemple l’expression chinoise 青 天 ( qing’tian - le ciel bleu) qui signifie un fonctionnaire dévoué et intègre; réparation “réparer après ou la l'enclos 亡 ⽺羊 补 牢 mort après des la (wang’yang’bu’lao caprins) fuite des la - traduction caprins” risque d’être considérée comme une action inutile, alors qu’en fait cette expression toute faite suggère “Mieux vaut tard que jamais”. -- Exclusion Le manque de mots correspondants à une certaine indication est nommé le rapport d’exclusion. Les termes culturels font le sujet manières d’introduction de en cette catégorie langue ciblée sous les incluant l’emprunt, la translittération et le calque. - Emprunt L’emprunt direct est souvent réalisé entre les langues de même famille. La moitié des mots anglais viennent du français, par exemple : le garage, le réservoir, la détente. Quant à notre époque, le français utilise les mots anglais pour décrire des nouveautés du temps, par exemple : le brainstorming (communication réciproque dans un groupe), le chewing-gum (gomme à mâcher), cool (détendu, sympa). L’écriture des mots empruntés reste presque 131 inchangée avec seulement le changement phonétique conforme aux règles de la langue ciblée. - Translittération Avant la création d’un mot approprié, la translittération est la méthode la plus souvent employée dans la traduction des mots culturels venant des langues de familles différentes. Par exemple les mots français venant du mandarin: le tofu ⾖豆 腐 (dou’fu - le fromage de soja), les jiaozi 饺 ⼦子 (jiao’zi - les raviolis chinois), le mah-jong ⿇麻 将 (ma’jiang - jeu composé de 136 plaques rectangulaires qui ressemblent aux dominos, joué par 4 joueurs), les baies de goji 枸 杞 (gou’qi - le lyciet commun); du les mots chinois venant français: 马 卡 龙 (ma’ka’long) – le macaron, 沙龙 (sha’long) – le salon, ⽼老 佛爷 (lao’fo’ye) – la Fayette. Il existe également les mots partiellement traduits par le son, par exemple 费加罗 报 (fei’jia’luo’bao - le journal) – le Figaro , 沙 ⽂文 主 义 (sha’wen’zhu’yi – la doctrine) – le chauvinisme, 塞 纳 河 (sai’na’he - la rivière)– la Seine. - Calque 132 Le calque relève en fait de la traduction littéraire. Par exemple : les mots chinois venant du français 蜜 ⽉月 (mi’yue – la miel + la lune) – la lune de miel , ⾹香 ⽔水 (xiang’shui – le parfum + l’eau)– l’eau de parfum , ⼜⼝口 红 (kou’hong – le rouge + les lèvres)– le rouge à lèvres; et des mots du mandarin utilisés dans la langues française : les nouilles sautées 炒面 (chao’mian), le gâteau de lune ⽉月 饼 (yue’bing), perdre la face 丢脸 (diu’lian). 133 Conclusion Les difficultés de traduction se traduisent d’abord par les aspects linguistiques, surtout lorsqu’il s’agit des langues figurative de des deux familles mots chinois différentes. relève de L’écriture la fonction idéographique. Alors que l’écriture du français, composée par les lettres, se distingue par l’expression phonétique. Le grammaire de la langue française est réputée pour les emplois du temps, le genre , les modes, les temps etc. Un tel champ grammatical rigoureux n’est pas mis en relief dans le système du mandarin. En raison de ces lacunes concernant les formes, les phrases de la langue chinoise sont combinées selon l’intention du locuteur, autrement dit une structure de “thème - narration”. Faute des pronoms relatifs et des adverbes relatifs, une certaine phrase traduite d’une langue étrangère est normalement divisée en plusieurs phrases en mandarin. La culture est une accumulation d’éléments divers. En tant qu’elle est liée à l’origine de la langue, la culture exerce son influence tout au long de l’évolution linguistique. On peut ainsi dire qu’une langue est ce qui conserve de tous les aspects de la vie quotidienne de la nation correspondante. Les habitudes, l’histoire et les particularités de la nation sont toutes enregistrées dans la langue soit par les mots, soit par les proverbes et les dictons. D’une part, avec l’analyse sur l’évolution de la langue chinoise, qui est en fait la langue ciblée dans les chapitres suivants, il est plus facile de comprendre la philosophie et la culture ciblée. D’autre part, les recherches sur les rapports entre la langue française et 134 la langue chinoise indiquent en fait les problèmes potentiels dans la traduction. 135 CHAPITRE 2 TRADUCTION ET SES ASPECTS TECHNIQUES 136 Introduction La visée de ce chapitre concerne les interactions entre la langue et la culture dans la traduction. Pour les traducteurs, la traduction est une activité composée de deux parties : la compréhension et surtout le transfert du texte en langue ciblée. Les traducteurs se distinguent des gens bilingues transfert des par les informations. savoir-faire Une personne concernant bilingue le peut comprendre des textes en une deuxième langue; alors qu’un traducteur a pour responsabilité de faire comprendre un message aux autres qui ignorent la langue source. Les recherches se servent de nombreux exemples comme d’une base de données sur laquelle s’appuie l’analyse de la traduction dans le contexte culturel. Ce chapitre se compose de quatre sections : la présentation générale des traductions interculturelles, les techniques spécifiques de la traduction des termes culturels, les différentes perceptions des choses et l’idéologie. 137 2.1 TRADUCTION DE LA CULTURE La communication interculturelle est une doctrine assez récente avec une histoire de presque cinquante ans. Elle prend appui à l’œuvre intitulé the silent language par Edward Hall, un livre d’influence qui explique une série d’idées sur la culture, la circulation et les échanges culturelles. Hall lance de nombreuses opinions, parmi lesquelles fondamentale américains. la des Il plus fameuse malentendus indique comportementales que des concerne contre la la les diplomates négligence étrangers, cause des modes autrement dit l’unilatéralisme, suicide facilement l’hostilité des pays étrangers. 2.1.1 SIGNIFICATIONS DES RECHERCHES Les recherches sur la communication interculturelle soutiennent en fait les efforts pour surpasser les limites de la culture maternelle. L’expansion de l’espace culturel interne d’un certain pays favorise le dialogue avec le reste du monde par l’examen de cette culture dans le contexte mondial. Cadrées par les conditions géographiques, les connaissances nombreux s’est conflits. rendu insuffisantes Heureusement compte de la mutuelles le monde nécessité causent de contemporain des échanges approfondis. Les recherches sur ce sujet sont nées avec l’espérance de résoudre les conflits culturels entre l’Occident et l’Orient. À la naissance de la doctrine d’échanges interculturels, elle s’est inspirée de beaucoup d’autres disciplines mûres, telles que la linguistique, l’anthropologie, la sociologie, les sciences de l'information et de la communication, la psychologie etc. 138 Les recherches ont établi jusqu’à aujourd’hui les conclusions suivantes. Dans l’histoire humaine, il existait la période axiale183 où les modes de pensée entre les cultures étaient fort isolées. Ce genre d’indépendance est à la fois géographique, spirituelle et psychologique. On constate que les cultures ont choisi de fermer la porte à toutes sortes d’éléments étrangers, dans le but soit de protéger l’indépendance de leur propre contenu, soit de maintenir l’intégralité de sa croyance. Si on compare chaque civilisation à une description sur le monde, la période axiale est sans doute l’âge des monologues. Il faut avouer que la colonisation a interrompu cet arrangement d’isolation. Lorsque la force du changement se traduisait par les évènements historiques avec une popularisation pénétrante, il est douteux pour une culture de garder un état fermé. L’histoire s’est tournée vers une période des échanges et des conflits. Cette période signifie la fin du temps des monologues civilisation une ou en introduisant plusieurs dans altérités. Au chaque lieu de refuser les éléments étrangers, la culture anciennement réservée est sous obligation de les accueillir. En plus de l’intégration des altérités, il faut parfois les suivre. Durant le processus des rencontres culturelles, a changé le contexte du développement de la civilisation. C’est-à-dire l’évolution que désormais, culturelle la concerne méthode les élémantaire influences et de les échanges mutuels interculturels. Le contexte interculturel est en réalité plus ouvert. Au lieu de la poursuite de la réserve et de l’isolation, les échanges entre les cultures 183 concept sur l'histoire de la philosophie et des religions par le philosophe allemand Karl Jaspers 139 offrent un espace commun pour les facteurs venants de deux parties. Toutes les civilisations sont devenues les locuteurs actifs dans le discours portant sur le monde. En même temps, la confirmation d’identité d’une nation n’est plus seulement dépendante à sa propre parole. L’établissement de l’image culturelle et du statut social demande un rôle dynamique et à la fois des contributions. Comme les facteurs étrangers d’autrefois sont devenus les sources dont on dispose, il est notable qu’aux yeux de presque toutes les nations le champ culturel s’est accru. Il est risquent également de ne certain pas que pouvoir des parties continuer à culturelles être uniques, centrales et sacrées. Un certain pourcentage des sources locales affrontent le destin d’être à nouveau expliquées et réparties. Ainsi personne ne peut parler des échanges sans parler de la traduction, et vise versa. Le cercle des professionnels de la traduction est devenu une industrie de haute valeur dans l’avancement social. 2.1.2 Communication Interculturelle À l’époque de la globalisation, les communications informatiques et les médias publics ont établi des liens très forts entre la globalisation et la communication culturelle. Les activités de traduction sont elles-mêmes les échanges d’informations culturelles, et à la fois les voies et les outils des échanges. Les recherches sur la traductologie nécessitent d’aller plus loin qu’auparavant. Dès le début la traduction est le moyen indispensable dans les interprétations culturelles et littéraires, dont les fonctions sont irremplaçables. 140 La culture et la communication sont en tout cas deux notions indépendantes. On est en mesure de définir une culture, d’expliquer sa nature et d’analyser ses rapports avec les humains. De même il nous est possible de faire des recherches sur les fonctions de la communication, les éléments constructifs et les effets réalisés. Lorsque les deux branches constatable scientifiques que communication; chaque peu se culture importe la rejoignent, vivante forme, il est demande la la communication porte toujours sur le sujet de la civilisation. Ainsi on peut dire que harmonie. les On peut deux facteurs comparer le se réunissent rapport avec d’existence conditionnelle entre la culture et la communication à un rapport d’unité dialectique entre les substances et les motions. Ce rapport représente deux rubriques d’existence inséparables des êtres humains. Sans la transmission, la culture, malgré la possibilité d’avoir une fois connu le sommet, est du passé. Sans le contenu culturel, la communication n’a plus besoin d’exister. Les modes de pensée et d’expression montrent leurs particularités selon la culture. On a l’habitude de décrire les modes de pensée des Orientaux circulaires et celles des Occidentaux rectilignes. circulaire, l’interprétation réalise appuyant en sur d’un son Dans certain rapport la pensée phénomène avec un se autre. Autrement dit, la masse est la base de compréhension d’un seul élément. Au contraire, dans le système de pensée rectiligne, on tend à mesurer la masse par le savoir d’un certain phénomène. Cette différence se manifeste généralement dans les manières comportementales, surtout les expressions linguistiques. 141 Il est clair que la pensée rectiligne met en valeur les individus, et la pensée circulaire la communauté. Ces modes de pensée résultent des différents systèmes philosophiques. Les philosophes grecs et romains sont les attachés aux pensées de Platon et d’Aristote. En Asie, le mode de pensée est un mélange entre le Confucianisme, le Taoïsme, l’école Zen etc. Avec l’établissement de cette théorie, il est donc compréhensible que le changement des manières de comportement, ou précisément dit le changement de la philosophie, est loin d’être un travail léger. Il faut noter que la discussion porte plutôt sur l’ensemble que sur l’unité. En plus, on note également la différence sur l’aspect de l’autorévélation. Les Occidentaux sont plus à l’aise pour partager les informations avec les autres. Alors que les Orientaux, afin de préserver la dignité par exemple, le font rarement. Ainsi dans le domaine des discours argumentatifs, les Occidentaux sont beaucoup plus expressifs. 2.1.2.1 Traduction interculturelle On utilise le terme du village planétaire pour décrire les effets mondiaux de l’évolution des technologies et la modernisation des médias. Tous les participants exercent une influence sur la politique, l’économie et surtout la culture. Dans le contexte de la globalisation, est née la traduction questions interculturelle. concernant deux Au lieu langues, de la traiter doctrine les porte plutôt sur les deux cultures. Dans le but de satisfaire les échanges obligatoire de culturels et intellectuels, il est se dans les sur les lancer recherches méthodes et les stratégies de traduction. 142 Dans différentes périodes historiques, les statuts diffèrent entre la civilisation locale nationale et celle qui est introduite de l’extérieur. Lorsque le changement de la condition culturelle prend place, soit de haut en bas, soit de bas en haut, l’équilibre de ce système de multi-facteurs arrive à la fin. Ainsi les choix des stratégies de traduction doivent changer conformément à la position de la culture maternelle. En tant qu’un aspect de la fusion culturelle, la culture basse souhaite sans doute la reconnaissance de la culture haute. Dans l’espérance d’approfondir son influence dans les nations hautes, ou autrement dit stratégie employée culturels du d’avoir une dans pays est parole la plus importante, traduction généralement des la éléments l’aliénation. Ayant comme mission la propagation de la culture nationale, les traducteurs prennent naturellement l’idée directrice de la langue source. Cela correspond à leur respect de la culture source. Sinon, lorsqu’on essaie de complaire aux valeurs de la culture principale, la traduction sera un mépris de la diversité sociale. Les négligences des faits, l’imposition des valeurs et la distorsion de culture empêchent en réalité le bon déroulement des échanges. Les traducteurs s’engagent non seulement à la présentation de leurs cultures maternelles aux lecteurs étrangers, mais aussi à l’introduction des cultures étrangères. Les caractères de la civilisation forgés dans les environnements particuliers ne sont point changeables ou remplaçables. traduction, la Ainsi, dans stratégie les deux fondamentale sens doit de la être l’aliénation. L’emploi des formes d’expressions conforme à la propre culture est le seul moyen d’assurer au maximum l’authenticité culturelle. Quant au cercle des traducteurs chinois, ils n’ont pas encore accordé une attention 143 suffisante aux lecteurs du reste du monde. Ainsi on constate une rupture des connaissances des lecteurs et de la Chine moderne. De la sorte, l’identité culturelle chinoise est souvent perçue comme mystérieuse, réservée et ambiguë. D’après les recherches sur l’évolution culturelle, la tendance principale est convergente. Malgré son processus très lent, la fusion des cultures est un courant indubitable. Cela ne suggère pas une extermination ou une annexion. En fait dans l’échange et l’interprétation, les points communs favorisent l’adaptation et la tolérance. Quant à la langue, avec l’accord disposé et la grammaire établie, elle est considérée comme affiliée dans le nouveau système. La culture est elle-même une structure ouverte et douée de la compétence d’inclusion. Elle embrasse progressivement les éléments étrangers. Au moment des premiers contacts des cultures, faute de connaissances mutuelles, il est naturel pour les gens de garder une attitude négative. Ayant l’ambition d’incorporer l’une à l’autre, la stratégie de la traduction était généralement la naturalisation. interculturelle, les Grâce gens à la préfèrent fréquentation de nos jours l’enrichissement et l’actualisation de leur propre culture. Les traducteurs répondent à ce besoin en employant la stratégie la plus protectrice des éléments étrangers. En somme, le choix de la stratégie de traduction n’est pas immuable. 2.1.2.2 Naturalisation et aliénation Dans les textes accentuant sur la langue source, on constate facilement les caractères étrangers linguistiques 144 et culturels. La mise en valeur de ces facteurs promotionne sans doute leur communication. L’interaction avec la langue source et l’accord culturel conduisent le texte traduit à avoir une nature de variation. Grâce aux efforts des traducteurs visant à sauvegarder les facteurs étrangers du texte d’origine dans la langue ciblée, est née un nouveau style de texte. Dans l’ancienne traduction (de la langue chinoise à autre langue) des textes littéraires, la traitement des éléments chinois se divise en deux méthodes: le principe qui fait valoir la culture d’origine et celui qui mettre en évidence la réception du texte dans la langue ciblée. La méthode d’aliénation compliquée des représente croisements une traduction culturels avec une recommandation des éléments exotiques à ses lecteurs. Les écarts entre les cultures sont devenus de moins en moins grands. Ainsi des éléments auparavant jugés à refuser sont aujourd’hui acceptables. En même temps des traductions subtiles de naturalisation d’autrefois risquent d’êtres ridicules aux yeux des gens de notre époque. S’opposant à la naturalisation, texte d’origine, l’aliénation la protection demande la maximale fidélité des au facteurs étrangers et la préservation des caractères nationaux de la langue d’origine. Cette stratégie peut avoir, pour les raisons mentionnées, une utilisation extensive dans le dépend de temps qui vient. L’exportation internationale de la Chine beaucoup de la traduction du mandarin dans les autres langues. Précisément dit, on demande la traduction intensive de tous les messages concernant la Chine et leurs publications par les livres, par les journaux, par les stations de radio, les chaînes télévisuelles, les 145 sites d’Internet, les colloques internationaux etc. Le vice président de l’association des traducteurs de Chine, Huang Youyi (1953 - ) indique trois principes aux traducteurs chinois: la réflexion sur la situation réelle de la Chine, la réponse aux besoins des lecteurs étrangers sur leurs intérêts des informations et la correspondance au mode de pensée des lecteurs 184 . En plus de l’authenticité et du respect des besoins des lecteurs, Huang demande en fin de compte des recherches soigneuses sur les cultures étrangères et sur les modes de pensée. Avec un riche savoir sur les nuances culturelles, un traducteur peut être considéré comme capable de maîtriser sa version traduite. Finalement la traduction d’aliénation n’est pas une transmission mécanique de la langue. Une retouche raisonnable est demandée, qui se traduit par exemple soit par l’ajout ou la suppression, soit par la citation directe ou l’expression à nouveau. 2.1.2.3 Critères de la traduction interculturelle Grâce aux activités de traduction, la communauté humaine se réjouit des échanges plus fréquents que jamais. Dans la discussion sur la perfection de la traduction, on tombe souvent optimal. La dans l’espérance traduction est de en définir fait un un critère processus constamment variable. Par exemple du point de vue des contenus des textes, on a vécu une longue période de la traduction l’intérêt des se textes portait religieux. sur les Au sciences XVIIe siècle, naturelles et 184 Huang Youyi, Insistance sur les trois principes, les résolutions des difficultés de traduc-tion dans la publication international, 2004, source : site de translators association of China http://www.tac-‐online.org.cn/fylt/txt/2005-‐06/26/content_79940.htm 146 ensuite sur la philosophie et les sciences sociales. Suite aux progrès de la société, la traduction s’intéresse à tous les domaines culturels. Les activités de traduction sont marquées par le temps. Les sujets du texte et les exigences suivant de la traduction l’histoire. interprétation Ainsi dynamique évoluent la progressivement traduction indissociable à est l’époque, une au niveau de connaissances des lecteurs et à leur volonté d’acceptation. La pratique de la traduction sans référence au temps suggère le point de vue d’une procédure constante. Prenons comme exemple des paroles de politique nobles et héroïques ressemblant aux poésies lyriques qui prospéreraient jusqu’au milieu des années 90. Leurs traductions égaraient facilement des étrangers en leur faisant croire que la culture chinoise moderne est toujours dans son état des années précédentes, et que les Chinois vivaient dans les mêmes conditions que le début de la libération de la Chine ou de La grande révolution culturelle prolétarienne. L’influence négative de ce genre de malentendu est une gêne culturelle méritant notre attention. Aux yeux des lecteurs Quant locaux, aux les lecteurs expressions étrangers, sont en assez plus de démodées. la rupture temporelle, il existe une distorsion dimensionnelle. Cette dernière est un interculturels. problème objectif Heureusement la dans rupture les de échanges temps est évitable dans la traduction. Toutes les deux nécessitent des efforts des traducteurs. Toutes les théories sur la traduction ont besoin d’une analyse sur le changement du temps, ainsi que les demandes des lecteurs, l’évolution de autrement monde. dit Notre les époque critères est liés connue à par 147 l’explosion des informations, la traduction demande donc à être redéfinie, à laisser au passé les habitudes et les moyens traditionnels traductions. Chaque en mesure des civilisation activités est une des série d’expressions abordant les champs de son existence. Elle possède la structure culturelle relative à la description du monde, définition, laquelle la offre règle, la sa propre répartition version envers de tous la les aspects culturels. De la sorte, le même élément est pourvu d’un sens variant selon le système culturel. Les écarts des structures d’expression emmènent les différences dans les langues, par exemple l’emploi du mot. À la rencontre des cultures, la perception sur la richesse des sens et des mots venant de culture étrangère stimule l’adaptation ou l’emprunt de ce genre de richesse. Cette promotion résulte souvent des expressions des nouveautés par le mot ou le style linguistique introduit. Voici la signification de l’influence de la traduction: la nouvelle méthode linguistique. 148 2.2 TRADUCTION SPÉCIFIQUE DE TERMES CULTURELS La traduction interculturelle demande une surveillance des différences culturelles et leur protection. On observe des phénomènes uniques et des contenus particuliers dans diverses régions, pour présenter sous forme écrite les termes culturelles. Le vocabulaire est une réflexion sur la vie sociale et sur l’histoire. Dans toutes les langues, il est possible de trouver des expressions avec une intensité culturelle, parmi lesquelles les proverbes, les dictons, les évolutions dialectales etc. Ces termes culturels sont souvent divisés par les linguistes en cinq valeurs: l’écologie, la religion, la substance, la société, la tradition. Faute de correspondances dans les autres domaines culturels, attention. Certes, la le traduction contenu exige décide de une la grande forme, un principe philosophique regroupant la forme à soumission au contenu. Cela indique l’obligation du respect de la forme dans le processus de la transmission des informations linguistiques. Il est certain que le changement de forme signifie une perte de contenu. Toutefois dans la pratique, afin d’assurer la bonne lecture des textes, les traducteurs sont obligés de trouver un autre moyen, telle que la traduction par les variétés, au lieu de laisser les espaces blancs. Ainsi on arrive à avoir des stratégies qui correspondantes aux exigences posées. -- Aliénation et naturalisation Les deux notions ressemblent à la traduction directe et celle qui est littéraire avec une portée plus large. Les deux dernières méthodes de traduction sont cachées au niveau linguistique. En même temps les deux notions 149 d’intérêt englobent également la civilisation, la poésie, la politique etc. Autrement dit, les traductions littérales et littéraires abordent la question de la perte du sens et de forme. Le noyau de l’aliénation et de la naturalisation accentue sur l’identité culturelle, la littéralité et la tenue de parole dans la défense de soit le sens, soit la forme. L’aliénation se définit par la sauvegarde des éléments culturels des rhétoriques, textes les d’origine, styles, les tels formes que les moyens littéraires, les manières d’expressions etc. Dans l’introduction des mots étrangers en mandarin, par exemple, s’il existe un écho entre le traducteur et la culture chinoise, il tendra à la stratégie de la naturalisation; sinon, ce sera l’aliénation. La stratégie de la naturalisation inclut la suppression des termes exprimant un sentiment hostile, la réécriture qui est conforme aux valeurs locales et aux propres perceptions, la mise en forme selon la grammaire linguistique du pays ciblé etc. Quant à l’aliénation qui protège la différence, il est possible pour la traducteur de garder les éléments de la culture source risquant de susciter des conflits, d’imposer à la combinaison des mots de la langue ciblée les règles grammaticales de la langue source (ou encore dans le domaine des structures de phrase), de prendre la méthode de la traduction phonétique et sans doute d’autres moyens. -- Retouche Étant l’Occident donné et les conflits l’Orient, on de constate l’idéologie souvent entre dans les textes le jeu du choix des mots pour éviter leur sens de 150 jugement idélogique. Par exemple : le maoïste, le terme est généralement traduit par le sens des personnes confiantes au Maoïsme au lieu de gens “qui se réclament du maoïsme” 185 . En plus, Les traducteurs chinois corrigent généralement les “l’indépendance “ de l’indépendance Turkestan expressions Taiwan” de “l’indépendance Xinjiang” oriental”. Par correspondantes “le exemple : de Tibet” sécessionnisme il faut à éviter du de comparer Hongkong aux autres pays, mais plutôt mettre la ville dans la catégorie des régions; la mention de Taiwan nécessite toujours une explication indiquant son statut provincial de la Chine. Le traitement des textes contestables relève en tout d’une stratégie usuelle. La diminution et la suppression partiale assurent l’enlèvement des éléments “pompeux” et la protection des informations doivent en jugées outre raisonnables. s’échapper des Les textes phrases de traduits formulaire raide et surtout des figures de style de langage obscur. La traduction interculturelle doit prendre en considération l’histoire et le fond social, ainsi que les mots de différents niveaux de ressemblance. Le travail demande une bonne réflexion permettant aux traducteurs de noter la signification extensive culturelle et à la fois la comparaison linguistique. La moralité et les traditions empêchent parfois l’exécution d’une traduction fidèle. Par exemple : la traduction d’un baiser sur les lèvres, une habitude anglaise fort commune entre les parents et les enfants, est souvent présentée comme le baiser sur les joues, sur respectant le les front, ou traditions simplement des le bisou. lecteurs. Ce Tout en genre de traduction est clairement une retouche par rapport au vrai sens. Du point de vue des lecteurs, la préférence de la 185 Larousse 151 réception du texte varie selon le temps. Un siècle avant, les traducteurs précédents chinois remplaçaient largement les expressions étrangères par celle de la langue chinoise. Par exemple : les prénoms des personnages n’ont pas échappé au destin d’être remplacés par les prénoms chinois complètement respecter discordants. la dignité Un des autre femmes, exemple : la afin vision de commune d’autrefois parmi les traducteurs est la suppression des paragraphes descriptifs de la vie intime entre les amants. -- Paraphrase Bien des unités organisationnelles chinoises sont des administratives et établissements sans équivalence dans le monde occidental. Ces unités assez courantes dans la vie des Chinois demandent souvent une annotation. En mandarin l’ensemble des unités s’appelle 事 业 单 位 (shi’ye’dan’wei - les organisations institutionnelles), ce qui englobe les services juridiques et toutes les organisations et ses affiliations sur la technologie, l’éducation, la civilisation, la sante, les presses, les construction expressions sports, le urbaine, du même contrôle l’emploie genre exigent environnemental, etc. une De la nombreuses paraphrase pour faire comprendre au reste du monde. On compte d’ailleurs autres exemples comme 双 规 (shuang’gui - une règle communiste qui solicite à certaine personne de se présenter à un certain endroit et à une certaine date pour répondre aux questions de nature sérieusee) et 等额选举 (deng’e’xuan’ju - système d’élection 152 d’un nombre identique aux candidats). Le mot shuang’gui correspond à un processus disciplinaire interne conduit d’une façon secrète par le Parti Communiste de Chine envers ses membres suspectés de la corruption ou de la violation ensuite autres des passer disciplines. devant citoyens. le Les suspects système L’élection de confirmés juridique nombre vont comme les identique, une notion qui ne lance pas le défi de la compréhension du sens, suggère donc que la totalité des postes à pouvoir égale celle des candidats. Le pouvoir des électeurs ne se manifeste que sous sa sanction ou pas envers certains candidats. L’élection de tous les candidats est devenue certaine le moment où ils sont nommés. Sans doute une partie des expressions chinoises sont beaucoup plus faciles à comprendre et accepter que d’autres. -- Omission Il existe des mots équivalents au niveau de sens avec l’opposition des valeurs. Sans une nécessité absolue, les traducteurs laissent tomber les indications de la suggestion de ressentiment. Prenons comme exemple le mot “communisme”, parfaitement traduisible et employé dans de différents contextes. La manière d’expression des Occidentaux concerne en fait leur système des valeurs, dont l’hégémonisme résulte fréquemment des termes préjugés. Par exemple l’adjectif ou le nom “chinois”, on compte dans Larousse186: (1) Populaire. Individu bizarre: Qu'est-ce que c'est que ce chinois-là? 186 Larousse 153 (2) Familier. Subtil ou pointilleux à l'excès: Être chinois dans le travail. (3) Familier. Subtil, bizarre, compliqué. (4) Familier. C'est du chinois, c'est incompréhensible. Grâce au tableau 187 ci-dessus, un certain nombre de Chinois sont au courant de l’expression “c’est du chinois” rajoutée dans l’explication du tableau. Des internautes ont établi ce tableau pour comparer les expressions du monde sur les incompréhensibles. Loin d’être exact ou correct, ce tableau est en fait bien répandu dans les sites chinois avec la tellement intelligents difficile est fierté peut stratégie, la être mention qu’à langue jugé l’omission que leurs céleste. yeux la Certes, superficiel. des les sens Mais Chinois seule ce sont chose genre quant négatifs à de la évite effectivement des conflits futiles. 187 auteur indéfinie 154 -- Traduction libre La traduction libre est une branche de la traduction littéraire, employée au moment où, par exemple, les expressions chinoises portent des sens comparatifs propres à la langue. Étant donné la difficulté des lecteurs, la traduction doit sans hésitation honorer la connotation. Prenons comme exemple la traduction de l’appellation ⼆二 婶 (er’shen - deuxième tante) – la tante Ershen, prenant l’ensemble de l’appellation comme le prénom de la tante. Dans la société chinoise, on a l’habitude de s’adresser au gens par le rapport familial au lieu du prénom de la personne. La traduction se justifie parce que cette appellation ne souligne pas la parenté. Les membres de la famille utilisent souvent les appellations du point de vue de leurs enfants. Dans la pratique, “la tante Ershen” sera plutôt “sa tante Ershen” dans le cercle des gens de la même génération. Un autre exemple : Le traducteur chinois de la version anglaise du Rêve dans le pavillon rouge, Yang Xianyi (1915 - 2009), a également adopté cette méthode. Il a offert la traduction du “charme officiel” pour l’expression 护 官 符 (hu’guan’fu - le talisman de la protection des officiels ). Le joli nom est en fait une métaphore d’une feuille de papier listant les informations sur les personnages locaux haut placés. -- Simplification 155 On a établi une discussion sur les mots de rapport d’inclusion: un mot de la langue A correspond à une série des mots de la langue B. Les appellations chinoises des oncles “oncle”, peuvent être simplement sans exigence traduites d’expliquer la par parenté le dans mot la version de traduction. Dans le but d’offrir un nouvel exemple, la catégorie des temples peut nous servir du sujet de discussion. -- 寺 si - Il indiquait initialement le demeure des officiels. Suite à la population du Bouddhisme, il est devenu le nom des demeures des bonzes. -- 庙 miao - Il signifiait dans le temps plus ancien les bâtiments conservant les symboles des ancêtres où prenait place la cérémonie d’hommage. Plus tard ces bâtiments sont devenus les endroits du sacrifice pour tous les esprits divins. -- 坛 tan - L’endroit où les gens respectent le Ciel et la Terre. -- 祠 ci - Les bâtiments et les pièces où sont gardés les ancêtres et les lettrés réputés. -- 观 guan - Initialement le nom des grandes portes d’entrée de palais, ce mot signifie ensuite les locaux des moines taoïstes. -- 殿 dian - Les pièces dans les palais de l’empereur et la pièce offrant le respect à la divinité principale. -- 堂 tang - Le mot est le nom de la pièce centrale de la maison, et à la fois les bâtiments d’une religion de Taiwan. 156 -- 院 yuan - L’autre nom des résidences des officiels, des bibliothèques et des temples. -- 庵 an - Il indique les bâtiments faits avec les pailles et les demeures des femmes bonzes. -- 洞 dong - Les temples bâtis dans les trous des montagnes et celui qui sont au bord des précipices. -- 宫 gong - Les demeures de l’empereur et les temples autorisés à exercer la sacrifice aux divinités de la catégorie souveraine. À la page précédente se trouve la liste incomplète de la catégorisation des temples. Sauf la nécessité de l’explication sur l’origine et le sens spécifique du nom du temple, il n’est probablement pas obligatoire de compliquer la traduction. Cela est vrai pour la traduction de toutes les appellations des édifices chrétiens. -- Manipulation Les phénomènes les plus perceptibles de la manipulation de la traduction dans la vie quotidienne se trouvent sans doute dans la diffusion médiatique des reportages. La liberté de la Presse, comme tous les autres genres de liberté, n’est quand même pas sans restrictions, en considération surtout les conséquences politiques. Les chaînes centrales de la télévision de Chine, le porteparole des Communistes, fait parfois dans les reportages la manipulation sur la traduction. Par exemple le nom de “Partido Comunista del Peru - Sendero Luminoso” dont la traduction est le Sentier Lumineux. Le nom représente en fait une insurrection armée péruvienne. La presse chinoise 157 refuse de donner le nom complet incluant le Parti Communiste du Pérou, dans le but d’éviter les associations négatives et les critiques de l’image communiste, et à la fois d’annoncer l’opposition aux comportements terroristes de l’organisation. -- Minimalisation Personne ne se réjouit des appellations négatives. Au fur et à mesure du temps, on cherche les moyens de changer l’impression, dont un pas important est la modification du nom. De nos jours en Chine, les exploitations (la mise en valeur des choses pour en profiter) sont remplacées par d’autres expressions, tels que le management des profits et la rentabilité des investissements. Les nouvelles notions conformes à la mode internationale indiquent que dans une société législative, le point-clé de la relation d’embauche s’est transféré de la classe hiérarchique à la légalité. De même, les gens anciennement connus comme les capitalistes sont devenus aujourd’hui les entrepreneurs ou les financiers. La neutralisation du sens des expressions suggère en réalité la bonne volonté du pouvoir central. -- Emprunt Le sujet n’est point étranger, qui souligne l’adaptation des modes d’expression de la langue source. On a mentionné dans l’analyse précédente diverses méthodes: l'orthographe, la traduction phonétique, l’organisation grammaticale des phrases, la modification de l’orthographe et la méthode de la combinaison des langues. Le tangram (jeu des sept pièces) , le Baguenaudier (casse-tête 158 composée d'une tige et d'anneau) et autres jeux chinois d’exploitation des ressources intellectuelles sont tous regroupés au nom du puzzle/casse-tête chinois, s’appuyant sur des mots déjà existants dans la langue. Il est également intéressant d’analyser le nom propre des jeux: le mot tanggram se compose de la dynaste Tang et le mot gram signifiant les figures représentées par la combinaison des éléments. En plus de l’assimilation, la translittération est aussi fréquemment employée. Les noms propres des particulières gens, des n’ont pas d’autorisation aux endroits et toujours les expressions d’équivalences. interprétations Faute personnelles, les traducteurs demandent de l’aide à la traduction du son. Par exemple : le titre du livre Tao Tö King188 (dao’de’jing - livre traduit de par la voie la et de la prononciation vertu) des est mots généralement propres, parmi lesquelles les plus connues 阴 (yin – négatif) 阳 (yang – positif). -- Implantation d’image Dans le cadre de la traduction d’aliénation, les sens métaphoriques L’implantation ne sont d’image pas est nécessairement le moyen par traduits. lequel on transfère la totalité ou une partie des mots du texte d’origine dans la langue ciblée. Ce phénomène est plus observable dans les poésies chinoises riches des noms des animaux et des herbes. On note des expressions telles que “La tyrannie est plus cruelle qu'un tigre” (politique despotique insupportable), “l’ambition des oies sauvages” 188 ouvrage classique chinois qui, écrit autour de 600 av. J.-‐C. le sage fondateur du taoïsme Lao Tseu 159 (grande ambition), (souverain exploiteur “le de campagnol cupidité agreste/rongeur” insatiable). Chaque animal est accordé avec une image représentative d’une qualité ou d’un défaut. Ayant comme objectif de montrer les conditions environnementales des habitants d’autrefois et les qualités stylistiques, les noms des substances sont préférablement gardés tels qu’ils sont. Dans les analyses précédentes, on a discuté de plusieurs animaux et de leurs perceptions dans des civilisations différentes. Voyons donc dans le tableau de la page qui suit une série des substances et l’émotion que les mots traduisent dans les poésies. La connaissance des liens facilite de beaucoup la compréhension des sentiments des poètes. En plus ce rapport aide les traducteurs à la vérification du texte et à l’accumulation de vocabulaire à altérer. Substance Le pont Image métaphorique La beauté du paysage; L’histoire longue de l’endroit; La séparation; La voie à la destination idéale L’eau courante Le passe révolu des années, de la réussite, des occasions; Les mésaventures du présent Le vent La mélancolie d’automne Les arbres La sénilité mortes Les feuilles La décrépitude; mortes Les vagabonds (associes avec le retour au pays natal) Le soleil La vie misérable du pouvoir d’autrefois 160 tombant Les rayonnements L’hésitation et le chagrin du soleil tombant Les vers à soie La contribution volontaire des parents du printemps et des professeurs Le chant de la La progression du temps; cigale Le sentiment lugubre; La frustration Le dragon L’empereur; Le pouvoir central Le phénix L’impératrice Le qilin189 Le symbole chanceux; La délivrance des enfants Le cri des La triste séparation grands singes Le pin et la La longévité; grue La noblesse Le chauve-souris Le bonheur Les canards L’amour réciproque mandarins La cigale Le cercle de la résurrection et la mort Le parasol L’automne chinois (arbre) La pluie Le chagrin d’automne La grue sauvage La vie retirée Les nuages de L’ambiguïté et le chao fumée Les nuages La situation compliquée; chaotique La guerre Le vent frisquet Le déclin 189 animal possédant plusieurs apparences de la mythologie chinoise 161 Le saule La séparation L’ orchidée L’innocence La tortue et la La longévité grue L’ensemble des Le mariage heureux fleurs et la lune La pivoine La noblesse -- Traduction littérale À part toutes les nuances des mots entre deux langues, dans la plupart des cas les significations et les sens extensifs des mots sont plutôt identiques. La traduction littérale est donc la manière la plus précise qui garde la qualité de l’objet métaphorique et celle de la culture de la langue d’origine. Éventuellement, cette méthode bénéficiera au développement des expressions de la langue ciblée. Par exemple 冷眼旁观 (leng’yan’pang’guan - regarder d'un œil indifférent), 爱 财 如 命 (ai’cai’ru’ming - aimer l'argent comme la vie), 多多益善 (duo’duo’yi’shan - Plus il y en aura, mieux cela vaudra), ⾯面如桃花 (mian’ru’tao’hua – belle comme les fleurs de pèche). -- Change de perspective 162 Le changement d’objet métaphorique est jugé nécessaire lorsqu’on cherche à assurer la bonne lecture des textes traduits en respectant les perceptions différentes. Par exemple 对 ⽜牛 弹 琴 ( dui’niu’tan’qin - jouer du guqin 190 devant les buffles), traduit par parler à un mur ; 掩⽿耳盗铃 (yan’er’dao’ling - se boucher les oreilles pour voler une cloche) - mettre (luo’tang’ji - la tête dans le sable ; poulet dans l’eau chaude) - 落 汤 鸡 trempé comme une soupe ; ⼊入乡随俗 (ru’xiang’sui’su - suivre les coutumes du pays où l’on arrive) - À Rome il faut vivre comme les Romains. 190 instrument de musique traditionnel chinois à cordes pincées de la famille des cithares 163 2.3 MALENTENDUS INTERCULTURELS Les contextes interculturels définissent principalement les échanges indirects du niveau moral. La nature du progrès idéologique demande le soutien d’une vie de qualité. La naissance, la prospérité et la tombe en ruine de l’éthique résultent toutes les trois de la condition de vie des citoyens. Dans un sens large, il existe une limite de temps pour chaque substance, qui décide naturellement le cycle vivant de la civilisation morale. Mais surpassement dans de la la pratique, moralité on observe contre ses souvent un substances nourrissantes. Parce que dès la naissance, l’évolution de la civilisation en moralité est plutôt libre, capable de traverser le temps et l’espace pour établir un champ commu avec les autres éléments culturels. Ce processus cause sans doute une modification de ses qualités internes. Du point de vue plus précis, la civilisation n’est jamais douée du pouvoir de la réapparition. La culture connue par les gens de tous les âges est strictement liée à sa nature du moment précis. Autrement dit, la poursuite de la définition des qualités intrinsèques d’une culture, dans le fond interculturel, scientifique ni est simplement signification réelle. sans Toutes faisabilité sortes de civilisations se développent dans leur propre cycle. La nature initiale ne réside plus depuis le moment de son éclosion. La perte de parole de la qualité initiale est remplacée par l’évolution des portées variantes. Lorsqu’on lance la question concernant l’interprétation correcte des contextes interculturels, les recherchent visent en fait à établir la connaissance de la fausse notion d’existence de la bonne interprétation. 164 165 -- Définition des malentendus La vraie question concerne la définition de la bonne compréhension et son existence. Dans d’interprétation complète des culture, notions philosophiques les portées le d’une cadre certaine telles que l’équivalence hypothétique et la compréhension exclusive n’ont pas de places dans la pratique. Le rapport progressivement évolué entre une variété des erreurs et celle d’interprétions avec justesse est ce qu’on appelle la réalité des phénomènes communicatifs. La signification créative des malentendus touche à une opportunité d’expansion de la culture mal comprise. L’arrêt de l’état isolé entre les civilisations non seulement met la fin à la référence absolue de la part de culture natale, mais aussi offre des facteurs nécessaires au renouvellement culturel. Un proverbe chinois exprime peut-être mieux la valeur des création malentendus nécessite l’imposition causés de d’uniformité par les différences: l’environnement entraîne la la harmonieux; décadence. Cette idée est sans doute partagée par Héraclite d'Éphèse 191 (vers 544 – 480 av. J.-C.), qui a lance la fameuse théorie nommée l’unité des opposés. Le progrès exige les conflits et les différences, deux qualités internes de toutes les civilisations. Toutefois il existe la commensurabilité entre les culture, autrement dit l’universalité humaine, offrant l’appui à une favorable communication interculturelle. -- Malentendus dans diverses conditions 191 philosophe grec 166 En plus des erreurs de compréhension textuelle, les malentendus manifestent existant d’abord d’une par façon les idéologique différences des se notions subjectives et objectives. Par exemple la définition du centre de l’Univers. Les anciens Chinois insistaient sur la théorie du dôme céleste couvrant la terre en carré et sur la définition de l’Univers 宇 宙 (yu’zhou) : l’espace et le temps. En même temps on compte, dans le monde occidental, le géocentrisme et l'héliocentrisme. Chaque théorie a son propre charme et son défaut. Personne ne peut offrir une réponse certaine sur la localisation du centre universel. On peut dire que faute de moyens technologiques, les idées subjectives (aux yeux des gens des récentes générations) et invérifiables étaient à leurs époques des différences objectives. Quant aux autres phénomènes, le malentendu est lié plutôt à la perception idéologique. Prenons les exemples de “l’Extrême-Orient” et “le Moyen-Orient”: deux descriptions assez courantes dans le cadre des Occidentaux qui portent des indications bien à l’inverse aux yeux des habitants selon d’Amérique les Asiatiques. Américains Ce du Nord. est phénomène en Le fait existe malentendu objectif également subjectif pour les dans les différentes versions de la carte du Monde. Regardons les deux photos ci-joints. 167 Il préfère est se intéressant trouver au de constater centre de la que carte, chaque pays voire même l’Australie dont la carte est de l’orientation inversée. Imaginons la surprise des gens d’autrefois à la publication des photos prises depuis le vrai Univers. L’influence de l’idéologie entraîne du moins deux opinions (positive et négative sans doute) sur la même chose. Par exemple : les habitants de Hongkong n’ont pas 168 d’avis unifié sur la politique “Un pays, deux systèmes”192. En réalité à l’annonce de cette politique, bien des hommes d’influence ont choisi de quitter la région; bien sûr, une grande partie décide d’y rester. Un autre exemple : dans des années récentes, on note les notions des entrepreneurs rouges et des discutent capitalistes naturellement caritatifs. ensuite sur Les les Chinois éléments clairement opposés des deux combinaisons. Existe-il des gens de la classe d’exploiteur qui sont les frères du prolétariat, ou simplement qui sont de bonne volonté? De telles notions créent de réceptions différentes dans le Monde Occidental. On peut raisonner que dans bien des cas, la dernière est beaucoup plus accessible que la première. Ce genre de compréhension résulte des expériences personnelles. La vraie cause concerne la nature des êtres humains, la définition de la moralité et celle de la vérité. Si l’on aborde la comparaison des compréhensions nationales sur par exemple les critères des droits de l’homme, l’indice des humanités, les droits de survie, les droits de développement, le système social etc., les écarts de compréhension seront tellement importantes que les disputes des pays se justifient d’une façon subtile. Peu importe la population, l’état de développement, chaque nation mérite l’égalité du respect de la civilisation. Le respect des diversités culturelles égale la protection de la nation. Idéale que prononce la notion, dans la pratique on observe que personnalisme. les Aucun gens pays ne ne se détournent cherche à pas partager du sans restrictions les fruits de la modernisation en égalité avec les pays en voie de développement. Toutefois l’acceptation mondiale de la valeur de “ tous les hommes 192 énoncée par Deng Xiaoping en 1997, sur la rétrocession de Hong Kong 169 sont égaux” 193 confirme la bonne direction de la poursuite de l’évolution. Du point de vue général, l’acceptance de la culture étrangère culture vit plusieurs locale, étapes: incluant contre-interrogatoire, l’autovérification l’évolution favorisante de de les les etc.; la la la vérification preuves du témoins de la contraire, le supplémentaires, la transformation culture locale; culture conforme à l’amélioration vernaculaire; la fusion promouvant l’avancement social. Pour chaque culture, on en trouve rarement une deuxième possédant l’apparence identique. Ce fait soutient la possibilité d’actualisation de la culture locale durant les échanges. Aux contextes de communication, préanticipation l’attitude de la laisser-faire culture locale de et des la points aveugles de la compréhension est jugée improductive. Non seulement les gens manqueront l’occasion de progresser, mais aussi on risque de ne pas pouvoir saisir une idée globale de la civilisation d’intérêt. Ainsi le point-clé de la communication concerne le surpassement des limites et le contrôle des pré-conjectures. En bref, les échanges interculturels généralement emmènent les gens vers l’état avancé. Prenons comme exemple le Siècle des Lumières, une période de préparation culturelle pour l’essor du Monde Occidental dans la modernisation où des philosphes et des lettrés se sont inspirés plus ou moins de la pensée traditionnelle de la Chine. En même temps avec toutes les richesses philosophiques et morales, la Chine elle-même n’a pas suivre le piste des pays occidentaux. Du point de vue interculturel, doués d’un domaine commun, les malentendus cachés dans le partage culturel causeront un 193 déclaration immortelle durant la période de révolution américaine, par Thomas Jefferson dans la Declaration d’Independence 170 certain prendre pourcentage les idées de déviation. avancées Il comme est des crucial de expressions particulières des conditions sociales. Aucune civilisation dans notre notions Monde méritant n’est applicable l’apprentissage en tout lieu. doivent Les d’être considérées comme les qualités à naturaliser. 171 2.4 IDÉOLOGIE Il peut exister des expressions équivalentes entre la langue d’origine et la langue ciblée. Mais cela n’est pas la même chose lorsqu’on parle de l’idéologie. Les patrons des traducteurs peuvent leur demander soit de garder et introduire dans la culture de la langue ciblée l’idéologie de la langue source; soit de s’écarter de l’idéologie culturelle domaine du texte idéologique d’origine. Les constitueront conflits le sujet dans de le cette section. 2.4.1 TRADUCTION ET RÉÉCRITURE La traduction culturelle demande non seulement des recherches sur la langue, mais aussi des exploitations de l’influence des facteurs culturels. Dans le cadre de la traduction culturelle, Theo Hermans 194 a introduit en 1985 la traduction-manipulation. Du point de vue littéraire du texte final, explique Hermans, toutes les versions de traductions exercent plus ou moins des manipulations sur le texte d’origine 195 . André Alphons Lefevere 196 (1945 1996) a offert sa description du processus de la traduction. Lefevere estimait que la traduction égalait à la réécriture. Il a écrit dans son livre ceci: Translation original is, texte. intention, of course, All reflect a rewriting rewritings, a certain whatever idéologie of an their and a 194 pofesseur britanique de la langue néerlandaise et des littératures comparés 195 Theo Hermans, the Manipulation of Literature, Palgrave Macmillan, 1985, ISBN-‐10: 0312512880, ISBN-‐13: 978-‐0312512880, page 11 196 théoriste Belge de la traductologie 172 poetics and such manipulate literature to function in a given society in a given way. Rewriting is manipulation, undertaken in the service of power, and in its positive aspect can help in the evolution of a literature and a society.197 Des années plus tard, Jeremy Munday 198 précise son soutien pour la théorie de Lefevere en disant qu’il existe un nombre considérable des ouvrages portant sur la traduction et sur la culture, parus dans le temps postLefevere 199 , entre les recherches sur la traduction des œuvres littéraires culture. Il traductions et indique sont les recherches ensuite cadrées par que trois sur les celle de activités aspects la de principaux. Premièrement les professionnels, incluant les critiques, les professeurs et les traducteurs. Le deuxième aspect concerne le patronage, soit organisation, qui favorise l’écriture la réécriture. fonctions et en s’appuyant un ou sur individu empêche Le patronage soit la lecture, assure l’idéologie, une le ses profit économique et le statut social. Le troisième facteur est la poétique, constituée principalement par les figures de style et la narratologie200. Le patronage s’intéresse le plus souvent à l’idéologie et à la révision rigoureuse de ce facteur. Cette personne ou cette problèmes système organisation de la décisif patronale poétique de aux l’idéologie confie ensuite professionnels. s’est déjà Comme établi, les le les 197 André Alphons Lefevere, Translation, Rewriting, and the Manipulation of Literary Fame, Routledge, 1992, ISBN 0415076994, pages 37 -‐ 38 198 preofesseur des études de la traductologie 199 Jeremy Munday, Introducing Translation Studies: Theories and Applications, Routledge, ISBN 041522926X, 9780415229265, 2001, page 127 200 Jeremy Munday, Introducing Translation Studies: Theories and Applications, Routledge, ISBN 041522926X, 9780415229265, 2001, pages 128 -‐130 173 recherches sur la poétique subtile sont cadrées dans ce terrain concret. Dans le processus de transfert linguistique où l’idéologie et la poétique occupent les rôles premiers, la réécriture peut être considérée comme nécessaire dans la traduction contemporaine. 2.4.2 DÉTACHEMENT DE L’IDÉOLOGIE La manipulation de l’idéologie influence non seulement le choix des textes à traduire et des stratégies, mais aussi la compréhension du texte d’origine et de la culture concernée. Les traducteurs doivent s’engager à trouver les manières pour satisfaire l’exigence du patronage. Toutefois quel que soit l’effet de l’idéologie, ce facteur peut certainement être surpassé par un moyen ou par un autre puisque tout est relatif. Les traducteurs utilisent généralement deux méthodes. Certains ont choisi de suivre soit l’idéologie de la culture de la langue ciblée, soit celle du patronage, et d’aborder des changements du texte d’origine par l’ajout ou l’enlèvement d’informations. Les autres préfèrent se libérer de l’influence des conceptions imposées par ses techniques ou garder de la distance avec les conceptions opposées à leurs propres idées. Les traducteurs jouent un rôle important et à la fois contraint. D’une part, la conscience du traducteur s’exprime d’une façon récessive sous des concessions à la limitation culturelle. D’autre part, la propre intention du traducteur et sa poursuite de la création accordent à son pouvoir un caractère dynamique. La combinaison des deux manifestations décide le résultat du travail, autrement dit, la valeur du texte traduit. 174 Afin de se libérer de la manipulation de l’idéologie, on ne conseille pas aux traducteurs de cacher complètement derrière le texte source. Avec une forte conscience et le bon emploi traducteurs des mots sont en en cohérence mesure avec d’offrir l’époque, des versions les de traductions qui prolongent la vie artistique des textes d’origine. Voici en fait la traduction des œuvres littéraires caractérisée par une trahison créative. Robert Escarpit 201 (1918 - 2000) est le fondateur de cette notion de trahison commentaires créative en 202 . indiquant Xie que Tianzhen d’abord 203 la offre ses trahison est causée par le changement du système linguistique auquel l’auteur du texte n’a jamais pensé. La traduction permet des échanges entre le texte d’origine et une population de lecteurs plus étendue. Ainsi se développe la créativité204. La notion est souvent récusée par des traducteurs prétendant à la fidélité du texte. On voit clairement que la créativité sert comme une limite prescrite de la trahison. C’est-à-dire que le but initial des traducteurs reste toujours, à travers de leur créativité, la représentation d’une façon la plus cohérente par rapport à l’intention de l’auteur. En raison des nombreux facteurs restrictifs, il faut parfois prendre des détours ou des trahisons. La trahison créative n’est jamais l’objectif des traducteurs, mais plutôt une présentation objective de la situation. 201 universitaire, écrivain et journaliste français 202 Robert Escarpit, Sociologie de la littérature, Paris, Presses universitaires de France, 1958, ASIN: B000NJP1M0 203 Professeur chinois, theoricien de la traduction 204 Xie Tianzhen, De la traductologie, Presse de l’éducation des langues étrangères, Shanghai, 2003, ISBN:9787810465267, page 140 175 Conclusion Un traducteur s’expose souvent à l’influence de sa propre idéologie. Du choix des auteurs et des œuvres à la stratégie de traduction et à la réception de la version traduite, l’idéologie joue un rôle invisible mais assez puissant dans le processus de la traduction. Par exemple Yan Fu 205 (1853 - 1921), au lieu de le traducteur chinois choisir des textes de sa spécialité, la navigation, a décidé de traduire des livres philosophiques 206 . Son choix provient de l’échec de la première guerre sino-japonaise (1894 - 1895) où le cadre des lettrés exigeait des possibilités pour réaliser un changement social. La langue des traductions de Yan est considérée comme accessible et élégante, néanmoins elle n’est pas véritablement fidèle. Bien des chercheurs ont constaté des suppressions et des critiques ajoutées par Yan. Son choix est compréhensible: les traductions lui servaient comme un outil pour réveiller le public afin de sauver la nation. L’environnement généralement exercent sans de travail soumis aux cesse une des traducteurs interférences influence sociales importante sur est qui la traduction. D’ailleurs, les traducteurs ne sont pas des gens qui excellent dans tous les domaines. La qualité des textes traduits par un certain traducteur a pour critères son niveau linguistique, ses réalisations littéraires, ses connaissances culturelles etc. certainement interlinguistique La et traduction à la est fois 205 écrivain chinois,traducteur d'œuvres philosophiques occidentales 206 Yan a introduit en Chine pendant 1898 – 1909: Evolution and Ethics de Thomas Henry Huxley206 (1825 -‐ 1895); The Wealth of Nations d’ Adam Smith206 (1726 -‐ 1790); System of Logic et On Liberty de John Stuart Mill206 (1806 – 1873); The Study of Sociology d’ Herbert Spencer206 (1820 – 1903); De l'esprit des lois de Montesquieu206 (1689 -‐ 1755). 176 interculturelle. Les savoirs sur les deux cultures concernées sont jugés primordiaux. Du point de vue de la facilité de lecture, il est probablement plus important de comprendre la civilisation ciblée. Au lieu de fournir des informations ouvertes à une mauvaise compréhension, La traduction vise à aider les lecteurs à saisir correctement le texte, du moins une partie du texte. 177 CHAPITRE 3 MORALE POUR LES ENFANTS: LE PETIT CHAPERON ROUGE 178 Introduction Les Contes de l'enfance et du Foyer 207 est un des ouvrages de la littérature d’enfance et de jeunesse les plus connus depuis le XIXe siècle. Ce recueil est en fait une version littéraire concernant la philosophie et la religion écrite pour les enfants. Les personnages dans les contes représentent en général l’idéologie sociale liée à une certaine montre période toutefois de temps. beaucoup Le moins cercle scientifique d’intérêt pour la collection des contes des frères Grimm, dont le tirage est concurrentiel avec celui de la Bible. Ce chapitre prend comme objectif l’analyse de la relation entre les versions du Petit Chaperon Rouge et l’évolution de l’idéologie morale. L’histoire du Petit Chaperon Rouge des frères Grimm a une origine assez compliquée. Afin d’établir le point de départ des études, ce chapitre commence par une comparaison entre les versions sources. Le sujet s’oriente ensuite vers les points essentiels présents en commun dans les versions différentes. Cette section peut servir à définir les codes moraux partagés par tout le monde. Selon le développement intellectuel des enfants, ils évoluent d’un état sans distinction entre les êtres humains et les animaux à un état où ils sont conscients du bien et du mal, ainsi que des mesures correspondantes à prendre. Cette évolution intellectuelle est présentée dans les sections relatives au conflit entre la nature et la civilisation. 207 Recueil de contes populaires allemands publié par Jacob et Wilhelm Grimm 179 La fin de chaque version d’histoire et le choix du mot des traductions manifestent également l’idéologie sociale attachée à une période de l’histoire. En s’appuyant sur les synthèses concernant cette œuvre de la littérature pour enfants, il est possible de rétablir les faits moraux soigneusement implantés dans les contes. 180 3.1 CONTEXTE 3.1.1 ORIGINE D’HISTOIRE On prend intérêt dans l’Origine du Petit chaperon rouge, une histoire folklorique répandue dans presque tous les pays du Monde, qui est doté d’une longue durée de transmission. Il est intéressant de savoir que les frères Grimm 208 (Jacob: 1785 - 1863; Wilhelm: 1786 - 1859) sont les deux contributeurs de la popularisation des contes, et non pas des auteurs. En 1698, Charles Perrault 209 (1628 1703) a publié ce conte pour la première fois en Europe dans Histoires moralités 210 . ou Mais contes cela du n’est temps pas passé, encore avec des l’origine de l’histoire. On entend souvent parler de l’expansion orale de ce conte en France et en Italie qui remonte jusqu’à XIVe siècle. En Asie, la première version écrite d’un conte ressemblant de l’ethnie Han 211 est apparue sous la dynastie Qing (1616/1636 – 1912) par l’auteur Huang Zhijun212 (1668 - 1748). Avec tant de similitude dans les diverses versions, jusqu’à aujourd’hui personne ne peut offrir une réponse affirmative sur l’origine de cette histoire. Les anthropologues ont consacré environ deux cents ans à la recherche. Bien l’évolution de des chercheurs l’histoire s’est gardent déroulée l’idée d’une que façon indépendante, et que les ressemblances des versions, tels que l’enfant primitif et innocent plein vivait d’animaux, dans un résultent environnement simplement du 208 linguistes, philologues et collecteurs de contes 209 écrivain francais 210 recueil de huit contes de fées de Charles Perrault 211 constitue environ 92 % de la population chinoise 212 fonctionnaire, écrivain chinois 181 hasard. D’après les théories courantes, l’idée principale concerne l’introduction du conte en Europe depuis la Chine par la Route de la Soie. Mais on note que cette opinion n’est pas partagée par Jamshid J. Tehrani 213 . Il a publié vers la fin de 2013 son analyse donnant la preuve que la Chine n’est certainement pas le pays d’origine du conte. Tehrani emploie l’approche phylogénétique dans son analyse de cinquante-huit versions de l’histoire, toutes traduites en anglais. Généralement utilisée dans la reconstruction des rapports au niveau de l’évolution entre espèces d’animaux, la méthode qui mesure principalement les ressemblances Tehrani comme des calcul organes des sert points en dans l’analyse commun parmi de les versions. On compte soixante-douze des points comparatifs dans son rapport, tels que le rôle du méchant, les moyens qu’il emploie, le nombre des dialogues, la manière de sauvetage etc. Le scientifique arrive à établir le tableau Majority-rules consensus of the most parsimonious trees returned by the cladistic analysis of the tales 214 (le rendu des arbres les plus parcimonieux selon le consensus dirigé par la majorité, par l’analyse cladistique 215 ). Il nomme les groupes de branches par leurs noms du conte, dont RH = Little Red Riding Hood (le petit chaperon rouge); GM = Story of Grandmother (l’histoire de grand-mère); Catt = Catterinella; WK = The Wolf and the Kids (Le Loup et les Sept Chevreaux); TG = Tiger Grandmother (grand-mère la tigresse). Chaque branche suggère un auteur concret ou une nation, avec un nombre à côté soutien. Voyons le résultat indiquant le niveau de de Tehrani dans la page suivante: 213 anthropologiste à l’Université de Durham 214 Jamshid J. Tehrani, The Phylogeny of Little Red Riding Hood, page 5 source: http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0078871 215 systématique phylogénétique, théorie de classification phylogénétique 182 Cet arbre de famille montre clairement les relations entres les versions du conte. La Chine, comme origine dans la théorie populaire, doit sans aucun doute se trouver dans le tronc d’arbre avec toutes les autres histoires comme ses branches. D’après le résultat de Tehrani, la source des contes débute à un endroit entre l’Europe et le Moyen-Orient. La popularisation de la version des frères Grimm dans publication le monde universelle contemporaine de leur résulte collection de des la contes. Sinon les histoires circulant en Afrique sont probablement venues de l’histoire du Loup et les Sept Chevreaux du Moyen-Orient. La Chine, au contraire, est sous influence de l’Europe. Toutefois, cette méthode reste à discuter. Premièrement, on ne voit pas assez suffisamment de preuves 183 indiquant que toutes les versions choisies par Tehrani sont vérifiées Deuxièmement, par on les spécialistes questionne l’exactitude des contes. des versions traduites en anglais. On peut confirmer que la traduction est une activité de la transmission interlinguistique qui entraîne certainement la perte des informations. Le texte traduit le plus compréhensible aggrave en fait le risque de la perte. Troisièmement, les versions utilisées dans les analyses sont celles qui sont écrites. On ne voit pas de méthode efficace qui assure la cohérence aux contes avec plus d’ancienneté Quatrièmement, les qui analyses circulaient statistiques oralement. nécessitent normalement une base de données plus large que cinquantehuit versions. résultat Tehrani lorsqu’on Cinquièmement, la ne introduit méthode peut pas encore assurer plus phylogénétique de le même versions. peut être classique dans le cadre de l’archéologie. Mais son emploi dans la définition de l’orientation des histoires manque encore de soutiens. Tehrani n’a pas établi les groupes de référence (par exemple : une groupe comparant les contes différents pour établir la ligne de base de ressemblance; une autre groupe comparant les contes de même familles qui indique le sommet des ressemblances) qui donnent des preuves de la faisabilité de la méthode. Afin de confirmer sa théorie, on conclut que Tehrani a encore des étapes à faire pour compléter son travail. 184 3.1.2 VERSIONS DIVERSES Les histoires folkloriques possèdent généralement un modèle commun. Elles sont ainsi divisées par les scientifiques selon la structure de l’histoire en deux catégories principales: le type d’histoire et le motif. Les deux aspects aident à définir les similitudes structurales, les échanges des histoires, la transmission des histoires et les qualités régionales etc. L’histoire du Petit Chaperon Rouge a deux versions fort connues venant de l’Occident, leurs versions ressemblantes en Chine sont généralement intitulées Grandmère la Tigresse avec les autres noms régionaux tels que Grand-mère le loup, Grand-mère l’ourse, Grand-mère le fantôme de truie etc. Malgré la différence des noms, la structure laquelle des les histoires érudits du est de Monde haute similitude, Occidental ne sont à pas étrangers. Les versions du conte de la Chine sont d’un mélange du Petit chaperon rouge et du Loup et les sept Chevreaux. Les versions se résument en trois parties: une fille (ou une dame) pleure pour son destin être mangée par un animal ou par un esprit monstrueux; les gens ou les esprits divins l’aperçoivent et lui offre leurs aides; l’animal ou l’esprit monstrueux tombe dans leur embuscade. Il est sérieusement blessé ou mort. D’après Ding Naitong216 ( 1915 - Folktales 1989 ) et son livre A types Index of Chinese 217 , on compte un certain nombre d’histoires conformant à la structure mentionnée. 216 spécialiste de la littéraiture britanique et des littéraires folkloriques américain, origine chinoise 217 Ding Naitong, A types Index of Chinese Folktales, traduit en chinois par Zheng Jiancheng, Li Gao, Shang Mengke, Duanbaolin, Presse de l’Université Normale de Huazhong, 2008, ISBN 9787562236122, pages 91 -‐ 93 185 Les versions européennes décrivent également la confrontation entre une enfant et un animal. Ce genre de sujet est une expérience universelle et à la fois une impression commune de la vie qui montre en fait la ressemblance d’intérêt esthétique. Le Petit chaperon rouge est un type d’histoire qui a vécu très longtemps. Certes, on trouve diverses versions selon les régions et les époques, mais les histoires partagent la même piste de développement. Les chercheurs occidentaux s’intéressent à ce sujet sous une série de perceptions, telles que la psychanalyse218, la psychologie, l’anthropologie symbolique et interprétative 219 etc. Les études sont beaucoup plus avancées que dans le Monde Oriental. Les variations des histoires demandent des recherches sur plusieurs domaines, telles que la structure, les unités narratives et le sujet culturel. En tant que conte folklorique important, on note que le personnage vilain dans une version chinoise, la tigresse, n’a pas été changé pour les lecteurs venant des régions où il n’y a pas de tigres. Cela doit concerner la stratégie de l’interprétation. 3.1.2.1 Structure de narration -- Histoires Orientales La documentation la plus ancienne de l’histoire du type de Grand-mère la tigresse remonte jusqu’à VIIe – IXe siècles, dans les écrits de Dun’huang 220 , sous les titres de Bai’gabaixi et Jinbonieji et les deux frères des 218 technique d'analyse reposant principalement sur la parole 219 étude sur les symbols culturels et sur leurs interprétations afin de mieux comprendre une société particulière 220 ville de la province du Gansu en Chine 186 Jinbonieji et les trois sœurs des Zengbaxin. Les deux chapitres sont des récits sur les Rakshasa 221 . Après avoir mangé les parents des enfants, les démons cherchent à capturer les filles en se donnant l’apparence de leurs parents 222 . L’autre origine concerne ce qu’on a mentionné précédemment: la légende de Grand-mère la tigresse de Huang zhijun, qui raconte le triomphe d’une fille contre l’esprit d’une tigresse masquée sous la peau de la grandmère de fille. Fondée sur les versions collectées, Ding Naitong 223 sections offre dans l’arrivée de son la une catégorisation livre 224 méchante; : la la composée mère et méchante de les à cinq enfants; la maison; l’enfant échappée; la punition contre la méchante. - Mère et enfants a. La mère informe ses enfants (deux ou trois en général) de ne pas ouvrir la porte aux étrangers avant son retour. b. La mère se fait manger par un mauvais esprit. - Arrivée de la méchante c. La méchante, le loup femelle ou la tigresse, prétend être la mère ou la grand-mère ou un autre membre de la famille ; le personnage vilain demande aux enfants d’ouvrir la porte. 221 démons femelles de la mythologie hindoue 222 Ma Xueliang, Ci Dan Ping Cuo, Litteratures de la nation de Tibet, Presse des nations de Sichuan, 1994, ISBN 7540903066, pages 176 -‐ 178 223 professeur de la litterature anglaise, expert des litteratures rurales 224 Ding Naitong, A types Index of Chinese Folktales, traduit en chinois par Zheng Jiancheng, Li Gao, Shang Mengke, Duanbaolin, Presse de l’Université Normale de Huazhong, 2008, ISBN 9787562236122, pages 91 -‐ 93 187 Les enfants ouvrent la porte sans poser de questions. Parfois les enfants demandent des informations sur l’identité de la méchante, mais ils finissent par croire aux réponses fausses. Ou : les enfants décident de rendre visite à leur grand-mère. Ils rencontrent la méchante sur la route et la suivent pensant qu’elle est bien la grand-mère. Ou : les enfants ont peur de la solitude. Ils préfèrent rester avec leur grand-mère. À ce moment, la méchante est arrivée prétendant être la grand-mère. - Méchante à la maison d. Les enfants plus âgés constatent le physique bizarre de cette grand-mère. e. La méchante a peur de la lumière. f. Lorsqu’elle s’assoit, sa queue fait des bruits. g. La méchante oblige les enfants à dormir très tôt pour les manger un ou plusieurs. Ou : la méchante ne mange personne à ce point. Ou : la méchante s’est trompée. Elle mange son propre enfant ou un chien. - Enfant échappée h. L’enfant entend des bruits de grignotage. i. Cette enfant, généralement une fille, demande un morceau de ce que la grand-mère est en train de manger. Elle reçoit un morceau de chair des autres enfants. j. L’enfant aperçoit d’autres faits d’horreur. 188 k. Avec la permission de la méchante, elle quitte la chambre, attachée par une corde. Elle la rattache sur une autre chose. Ou : elle s’enfuit pour se cacher en haut d’un grand arbre, dans le cour ou dans la maison du voisin. - Punition contre la méchante l. La méchante retrouve l’enfant cachée. La fille lui demande de prendre l’autre bout de la corde pour monter en haut. L’enfant lâche son bout et la méchante tombe par terre. Ou : l’enfant prend des objets aigus et lourds pour blesser la grand-mère. Ou : l’enfant renverse sur la méchante de l’eau bouillante ou de l’huile chaude. Ou : l’enfant demande de l’aide aux autres personnes. m. La méchante est morte. Ou : la méchante ne peut pas rattraper l’enfant. Elle rentre chez elle malgré tout. L’enfant est sauvée. -- Histoires occidentales Paul Delarue 225 (1889 - 1956) indique que les collecteurs français ont recueilli un total de trentequatre versions du Petit chaperon rouge 226 . On établira ensuite l’analyse de la structure, fondée principalement sur les versions de Conte de la mère-grand (1870), La Fille et le loup (1874), Conte tourangeau (1885), Charles 225 expert francais sur les folklores 226 Le Catalogue raisonné du conte populaire français (Maison neuve et La rose, 1951) 189 Perrault (1697), Les frères Grimm (1812) et Henri Pourrat (1948). - Introduction de l’héroïne a. Une fille au nom du petit chaperon rouge (sans nom ou d’autre nom) est allée voir la grand-mère Ou : elle rentre chez sa mère. Ou : elle rend visite à quelqu’un. b. Elle apporte avec elle un produit laitier (divers) et du pain ou de la galette. - Première rencontre avec le loup c. Le loup ou un autre animal demande à la fille sa destination ou ce qu’elle apporte. d. Le loup montre deux chemins et indique à la fille de prendre celui qui est le plus long. Ou : la fille choisit un des deux chemin (rare). - Chez grand-mère e. Le loup arrive à grande vitesse à la maison de la grand-mère ou de la mère. f. Il demande qu’on lui ouvre la porte en utilisant les informations qu’il a récupérées de la fille. Une fois entré, il avale la dame. g. Le loup préserve de la chair et du sang de la dame pour la fille. Il se met dans le lit de la dame. h. La fille frappe à la porte. Le loup lui offre de la chair et du sang. 190 i. Une voix ou un animal informe la fille sur la nourriture. La fille ne comprend pas. j. Après le repas, le loup demande à la fille de venir l’accompagner dans le lit. La fille se déshabille et demande où mettre les vêtements. Ou : le loup lui dit de bruler les habits. Elle se couche. - Résultat k. La fille aperçoit les énormes parties corporelles du loup. Jusqu’à la question sur les grosses dents, le loup mange la fille après la réponse “c’est pour te manger”. Ou : la fille demande à sortir. Le loup l’attache avec corde. La fille échappée rentre chez elle. Ou : un chasseur passe par la maison. Il prend des ciseaux pour ouvrir le ventre du loup endormi. La fille est sauvée. 191 3.2 COMPARAISON 3.2.1 NATURE DES MONSTRES L’animal méchant dans les versions chinoises varie selon les régions, soit la tigresse, soit la loup, soit l’ours. Ils ne sont pas totalement des animaux de la nature, plutôt les mauvais esprits des animaux, capables de se transformer en forme humaine. Le modèle positif des animaux, dans les histoires chinoises, est sans doute le singe dans Le Pèlerinage vers l'Ouest 227 , qui connaît la magie de se transformer en soixante-douze variations. Dans le même roman, on observe bien de mauvais esprits, ressemblant à la tigresse et au loup dans les histoires qui nous intéressent. Il est commun dans la pensée chinoise que les méchants ne peuvent jamais maîtriser sans erreur les techniques de transformation. Ainsi dans les légendes de Grand-mère, les enfants arrivent à noter des anormalités physiques (le visage, la queue, les poils). Les esprits n’empêchent pas leur envie de manger les gens, surtout les enfants, bien que selon la tradition leur envie ultime soit de devenir un être humain. Cet arrangement du conte est bien conforme à la culture. D’abord, l’humain est l’être supérieur sur la terre. Seules les existences jugées vertueuses dans leur vie précédente peuvent réussir le contrôle de l’enfer qui permet aux esprits de regagner la vie sous la forme humaine. Les esprits avec des défauts doivent impérativement revêtir d’autres formes d’existence. Les pires, bien sûr, restent dans l’enfer pour leurs punitions. Toutefois la transmigration n’est pas le seul moyen. Selon 227 roman classique chinois, autrement connu par les noms Le Voyage en Occident, Le Singe pèlerin (XVIe siècle) 192 le Bouddhisme et le Taoïsme, les croyants avec de sérieuses contributions peuvent devenir saints, tels que le moine bouddhiste Xuanzang dans l’histoire du Pèlerinage vers l'Ouest. De même, les animaux religieux possèdent la possibilité de se transformer en humains. Les mauvais esprits indiquent normalement les animaux qui pratiques les cultes, ou les rebelles célestes dégradés dans le Monde par punition. Ils mangent les gens comme une source de force pour eux. Les imperfections de leur imitation de l’humain résultent de leurs niveaux de techniques et à la fois de l’idéologie que la bonté triomphe toujours des maux (ainsi les méchants ne peuvent jamais avoir de technique impeccable). Dans les histoires occidentales, le loup ou l’ogre ne sait pas changer de forme. Le méchant s’habille comme une dame mais ses qualités physiques restent pareilles. L’apparence du vicieux est identique à ses comportements comme animal sauvage. Leur envie de manger un enfant est simplement pour satisfaire leur ventre. On ne voit pas dans les traditions occidentales la hiérarchie des chairs entre les humains et les autres animaux. 3.2.2 CANNIBALISME Une autre différence concernant le cannibalisme, dans la plupart des versions occidentales, la fille reçoit de la chair et du sang de sa mère ou de sa grand-mère. Dans l’alentour de l’époque des histoires, on note Jonathan Swift 228 (1667 - 1745) et une brochure intitulée A Modest Proposal to the Public for Preventing the Children of Poor People in Ireland from being a Burden to their Parents or 228 écrivain, satiriste, essayiste, pamphlétaire politique anglo-‐irlandais 193 Country and Making them Benefice to the Public (une proposition modeste au public à propos de la prévention des ennuis des pauvres parents en Irlande et de leur pays causés par les enfants et de les faire bénéficiales du public). Swift était contre l’égalité du droit de naissance des pauvres familles irlandaises. Dans les cent vingt mille nouveaux nés, il conseillait d’en garder vingt milles et de vendre le reste aux riches. Les tensions dans les familles avec trop d’enfants, telles que la provision énorme de famille, les disputes entre les parents, les fracas des enfants, pouvaient ainsi être soulagés. L’auteur irlandais était convaincu que le taux de mariage devait s’élever avec une baisse du nombre des femmes et bébés morts à la naissance. Cette brochure antihumaine suggère d’un côté la popularisation du cannibalisme dans un temps où plein de gens étaient faméliques. Faute de savoirs sur l’contraception, la population a connu en réalité une augmentation. Les gens vivaient dans la misère avec un excès de population et une faiblesse économique. Le cannibalisme paraissait sans doute la seule résolution possible. Cette histoire est intégrée dans An Intellectual History of Cannibalism229 par Catalin Avramescu230 (1967 - ). Avramescu indique dans son livre que les philosophes européens de XVIIe - XVIIIe siècles, comme François-Marie Arouet231 Voltaire (1694 - 1778) et Jean-Jacques Rousseau232 (1712 - 1778), partageaient l’idée que le cannibalisme pouvait être une approche effective de la dépopulation. Grâce au Siècle des Lumières débutant en 1715, les recherches scientifiques ont profondément promu les forces 229 Catalin Avramescu, An Intellectual History of Cannibalism, traduit en anglais par Alistair Ian Blyth, Princeton University Press, 2011, ISBN-‐10: 0691152195 ISBN-‐13: 978-‐0691152196, pages 206-‐208 230 philosophe, romaniste 231 Voltaire: écrivain et philosophe français fort connu 232 écrivain, philosophe et musicien genevois francophone 194 productives économiques. En complément, les influences du catholicisme ont diminué, rendant possible l’avortement. D’ailleurs, le débat sur la destination d’esprit des bébés avalés posait également problème. En tout, l’équilibre entre la population et les nourritures s’est redressé, ce qui élimine le besoin du cannibalisme pour survivre. Dans les livres antiques chinois, les histoires folkloriques sur l’homme se nourrissant de chair humaine ne sont pas de nouveautés. Dans les légendes de Gongyang233, l’auteur décrivait la famine dans la ville de Wei, à époque de Chunqiu (771 - 481/453 av. J.-C.): les gens échangeaient leurs enfants pour les manger. Les nourritures alternatives étaient les chevaux, les oiseaux, les souris, les esclaves, les femmes et les hommes âgés. Toutefois on doit s’interroger sur l’authenticité de cette histoire, puisqu’elle est liée à une description d’horreur pour fausser l'accusation contre le général Zi Fan, qui refusait de rendre la ville. Selon l’auteur des Trois livres sur la culture entre 947 – 950, des hauts fonctionnaires “aiment manger le foie pris directement des hommes vivants. Les hommes respirent encore. Le foie se mange avec du bon alcool... La ville de Chang’an est dépourvue de nourriture. Les femmes et les enfants sont capturés et tués par une centaine de personnes à la fois, servaient comme alimentation pour les soldats. La préparation et la cuisson ressemblent aux méthodes des viandes de mouton et de cochon.” 234 Cette histoire triste donne en détail la situation du moment. 233 commentaire sur les Annales des Printemps et Automnes 234 Jin Kemu, Trois livres sur la culture, Centre de Presse d’Orient, Shanghai, 2008, ISBN 9787801868916, page 302 195 Ce genre d’horreur prend place généralement au moment de guerre et de catastrophe où l’on a plus rien à manger. Dans les belles années, à l’exception des gens aux idées bizarres, le public n’a pas la préférence cannibale. Shang Binghe indique que selon Sur l’histoire antique de Qiao Zhou 235 (201 - 270): “Au début du temps, les gens buvaient l’aiguail arbres. et mangeaient Ceux qui les herbes habitaient dans et les les fruits montagnes, des se nourrissaient des oiseaux et des animaux sauvages, dont les fourrures servaient de leurs habits; ceux qui habitaient près des eaux se nourrissaient des poisons et des produits de la mer.” 236 Shang cite également le classique nommé Les Débats au pavillon de tigre blanc 237 “ les gens d’autrefois mangeaient généralement les viandes des animaux; jusqu’à l’époque de Shen Nong 238 , la population dépasse ce que fournissent les animaux. Shen Nong enseignait au peuple les connaissances sur les saisons, sur la terre et à la fois sur la production des instruments aratoires. Les habitants étaient désormais capables de travailler la terre.”239. Il est évidant que le cannibalisme est un comportement anormal dû au hasard, soumis à la condition de la vie. En général, Les gens chassaient les animaux et cultivaient la terre. Lorsque les animaux sauvages ne pouvaient pas assurer la consommation quotidienne des gens d’autrefois, les animaux domestiques restaient l’option supplémentaire. 235 officiel de l’Etat de Shu Han 236 Shang Binghe, Verification sur les traditions folkloriques sociales de toutes les dynasties de l’histoire, Bibliotheque de Guangling Jiangsu, 2002, ISBN 9787806431610, pages 5 237 collction des pensées delivrées au colloque au pavillon de tigre blanc 238 héros civilisateur de la mythologie chinoise, l’un des trois Augustes, première apparition écrite à la période des Royaumes combattants (453/403 – 221 av.J.-‐C.) 239 Shang Binghe, Verification sur les traditions folkloriques sociales de toutes les dynasties de l’histoire, Bibliotheque de Guangling Jiangsu, 2002, ISBN 9787806431610, pages 37 196 D’après les Rites de Zhou 240 , “Pour le sacrifice, les moutons devait être décorés.”. Le sacrifice des moutons est applicable au cas où “lorsqu’il n’y a pas de bœufs domestiques, utilisez les bêtes de somme tels que les cochons, les moutons, les chiens”. Publié au milieu du IIe siècle av. J.-C., l’histoire le longue livre des d’élevage Rites des de bêtes, Zhou montre une mesure nécessaire contre la faim. Sous la dynastie Qing où a pris place la première publication en langue officielle du conte Grand-mère la Tigresse, durant les centaines d’année de paix, le peuple jouissait en réalité d’une vie heureuse. En tout, dans les versions de Grand-mère la Tigresse, après avoir méchante, demandé un fille n’a la morceau pas de mangé ce que mangeait la enfant. Le d’autre cannibalisme, étant donné la condition de vie suffisante, n’est pas apparu dans les histoires. 3.2.3 ROUGE Quelle que soit la langue, la plupart des histoires utilisent la couleur rouge pour décrire le chaperon de la jeune fille. À la vue du titre, les lecteurs du conte se rendent compte presque immédiatement de l’héroïne de l’histoire et dans un certain degré de l’orientation du contenu. Un site titré code couleur offre l’explication suivante sur cette couleur qui saute aux yeux : Le rouge est sûrement la couleur la plus fascinante et ambiguë qui soit. Elle joue sur les paradoxes, anime des sentiments passionnels en complète contradiction. Cette couleur remue les 240 un des trois textes rituels en tant que classiques de Confucianisme 197 sentiments sans aucun doute. Elle s’impose comme une couleur chaleureuse, énergique, pénétrante et d’une certaine manière rassurante et enveloppante. D’un autre côté, on l’associe au sang, à l’enfer et à la luxure. Cette couleur chaude ne laisse donc pas indifférent et c’est là toute sa force : elle remue les passions, qu’elles soient positives ou négatives. Signification positive : amour, passion, chaleur, sexualité, ardeur, triomphe Signification négative : colère, interdiction, danger241 Dans le cercle occidental et celui en Chine, la couleur rouge est en général liée aux activités cérébrales ou aux jours fériées. Notons que le calendrier marque la noël et autres fêtes en rouge (et les jours ordinaires en noir), ce qui accord à la couleur rouge la signification de quelque chose mémorable et festif. Lorsque on parle de « dérouler le tapis rouge », on parle en fait d’un accueil somptueux. Le rouge gagne toujours le cœur des gens en Chine. Par exemple : les mots 囍 (xi - le double bonheur) et 福 (fu précédent. Ce le bonheur) sont deux mentionnés dans le chapitre caractères que les Chinois affichent traditionnellement sur la porte et les fenêtres. Soit par calligraphie soit par l’art des papiers découpés, les papiers rouges sont obligatoires dans ce genre de tradition. Pendant le nouvel an ou à l’occasion d’une évènement joyeux, les Chinois disent assez fréquemment 红 红 ⽕火 ⽕火 (hong’hong’huo’huo - rouge comme feu) et 开 门 红 241 Signification du rouge source : http://www.code-‐couleur.com/signification/rouge.html 198 (kai’men’hong - rouge à l’ouverture de la porte) qui signifient respectivement les jours florissants, et avoir un bon début ou remporter la victoire sans coup férir. La couleur expressions exemple, rouge de porte s’emploie sentiment. la également “Rouge de signification dans les confusion”, par d’embrassement et de timidité dans les deux continents. C’est pareil lorsque on parle d’une personne en colère. Et il faut mentionner la couleur rouge et son lien avec la politique dont la perception divise selon le point de vue du locuteur. Par exemple, le livre d’Edgar Snow 242 (1905 - 1972) nommé Étoile rouge sur la Chine possède deux titres en Chine : 红星照耀中国 (hong’xing’zhao’yao’zhong’guo - l’Étoile rouge éclairant la Chine) et 西⾏行漫记 (xi’xing’man’ji - Notes sur le voyage à l’Ouest). Le première est en fait le titre le plus courant dans la Chine d’aujourd’hui et les zones dominées par les communistes dans le temps passé. Le dernier titre, qui évite le sens figuratif du rouge, est le titre commun des livres publiés dans les zones contrôlées par Kouo-Min-Tang243. 3.2.4 NATURE CONTRE CIVILISATION Les récits folkloriques manifestent la narration commune des êtres humains et à la fois les expressions du présent. Lorsqu’on applique cette structure interne dans l’analyse des versions de cultures différentes, il est facile d’observer que les histoires religieuses et celles 242 journaliste américain 243 ancien parti politique de la Chine, concurrant au communisme 199 de rites partagent des constructions fort ressemblantes. Mettons les versions d’histoire du Petit chaperon rouge à l’épreuve. 3.2.4.1 Dichotomie Le structuralisme, l'analyse en structurelle tant des qu’approche textes courante littéraires, de est beaucoup influencé par Claude Lévi-Strauss244 (1908 - 2009). Ses volumes de Mythologiques (incluant le Cru et le cuit, du Miel aux cendres, l'Origine des manières de table, l'Homme nu) offrent une belle collection des textes de mythe venant de presque toutes les nations du globe. Il accorde les analyses portant sur la philosophie et sur l’anthropologie culturelle aux contes un total d’environ huit cent treize pièces, dans le but de révéler la nature de dichotomie dans tous les récits fondamentaux. LéviStrauss indique que le principe de la catégorisation des hommes primitives concerne des rapports opposants, autrement dit la dichotomie, tels que l’homme et la femme, le ciel et la terre, la vie et la mort. Les paires sont destinées à expliquer les expériences de la vie sociale multiculturelle 245 . La dichotomie est une structure qui date plus longtemps que les activités psychologiques sociales. Les contes transmis par la manière orale entre les générations servent comme intermédiaires entre les humains et la société, la civilisation et la nature. La réalisation de cette fonction est assurée par les observations du monde intégrées dans les mythologies, qui mettent en valeur les expériences subconscientes de la vie, 244 anthropologue et ethnologue français, un des fondateurs du structuralisme 245 Claude Lévi-‐Strauss, La Pensée sauvage, traduction en chinois par Li Youzheng, Presse de l’Université du peuple de Pékin, 2006, ISBN:9787300070179, pages 167 -‐ 189 200 lesquelles reflètent un mécanisme des émergences culturelles. Les analyses composition structurelles connectant tous les aident à isoler champs des la phénomènes culturels, qui existe non seulement dans les histoires mythiques, mais aussi dans les structures sociales, historiques , cérébrales. Selon Lévi-Strauss, la paire des facteurs d’une plus haute fréquence d’apparence concerne la nature et la culture 246 . Le duo révèle le rapport de dépendance et celui d’affrontement entre les humains et les phénomènes naturels: les animaux font partie de la nature, les humains en même temps sont inclus dans le cercle de la civilisation. Les êtres humains établissent les cultures (les bâtiments, les rites, la moralité etc.), visant à affronter et à éviter les dangers venant de la nature, tels que les bêtes, les catastrophes. Ainsi on conclut que le conflit entre la nature et la culture est en fait une projection de la pensée d’opposition binaire sur les conflit connaissances se traduit du Monde. généralement Dans les contes, ce par des expressions métaphoriques. Il est intéressant de noter que dans le tome nommé le Cru et le Cuit, l’auteur accorde son attention aux activités culinaires et à leur signification. Il souligne qu’aux yeux des mythes, la cuisine est en fait une activité de nature intermédiaire entre le ciel et la terre, la vie et la mort, la nature et la vie sociale. Dans son avis, les nourritures crues, sans traitement culinaire par le feu représentent l’état sauvage, les nourritures cuites 246 Claude Lévi-‐Strauss, Mythologiques, t. I : Le Cru et le cuit, traduction en chinois par Zhou Changzhong, Presse de l’Université du Peuple de Pékin, 2007, ISBN 9787300077758, l’introduction 201 l’intervention culturelle. Les nourritures civilisées marquent la différence entre la vie de nature et celle qui est avancée247. 3.2.4.2 Présentation et élimination d’antithèse L’antithèse entre la nature et la culture est soigneusement intégrée dans la narration des histoires. Cette dernière suscite le processus de l’harmonisation spirituelle par une reproduction de l’évolution narrative incluant les problèmes rencontrés par le héros ou l’héroïne et les métaphores de l’histoire, afin d’exprimer la contradiction dans les échanges entre les humains et l’univers. Les mythologies s’engagent à la fois dans la description des existants opposés et de la résolution des contradictoires qui favorise le maintien de l’ordre harmonieux. Autrement dit, les histoires et les contes offrent en fait une logique valorisant la résolution des problèmes. Généralement cette logique travaille avec deux options: l’une concerne la présentation d’une concession; l’autre la proposition d’un contradictoire ressemblant mais plus facile à éliminer. Visant au soulagement de tension, les mythologies établissent le rapport en comparant une paire de facteurs en opposition avec une autre paire de facteurs ressemblant et déjà acceptée. Selon Théoricien about Myth de Robert Alan Segal 248 (?), au lieu d’une évolution de l’histoire, Lévi-Strauss insiste sur le cadre de structure dans la recherche sur la signification des mythologies. 247 Claude Lévi-‐Strauss, Mythologiques, t. I : Le Cru et le cuit, traduction en chinois par Zhou Changzhong, Presse de l’Université du Peuple de Pékin, 2007, ISBN 9787300077758, page 90 248 Professor en théories sur la religion 202 L’évolution de l’histoire se manifeste par une série d’actions en chaîne; la structure, en même temps, égale la présentation et la résolution des contradictoires. Segal explique que la nature structurelle se traduit par deux possibilités. Premièrement, les évènements A et B constituent la paire en opposition, qui est résolue par l’évènement C. Deuxièmement, les évènements A et B composés de facteurs en opposition, comparables à la paire des évènements C et D 249 . Dans les recherches suivantes, l’analyse de la portée de diverses versions du Petit chaperon rouge sera établie en appuyant sur les conflits. 3.2.5 DÉBUT DU CONFLIT Les contes bénéficient les recherches sur la révélation des pensées nationales et sur le système de la société concernée. Les arrangements entre l’humain et l’animal ont pour nature le débat entre deux facteurs en opposition: la nature et la culture. Les principes structurels des humains peuvent ainsi aider à déterminer les raisons et les éléments culturels de la popularisation mondiale des histoires du genre de Petit chaperon rouge. Il est intéressant de vérifier l’existence de la dichotomie extrême dans les histoires et celle de la zone grise. Les versions se composent en général de deux parties: l’invasion du méchant dans la société humaine, la punition du méchant par l’enfant échappé. 249 Robert Alan Segal, Theories sur les mythes, traduction en chinois par Liu Xiangyu, Presse des recherches et de l’éducation des langues étrangères, 2008, ISBN: 9787560078618, pages 288 -‐ 290 203 3.2.5.1 Bête d’horreur Que le méchant soit le loup ou la tigresse, on note la “civilisation” de la bête par ses déguisements, tels que les habits, déguisements la du langue méchant et la font la planification. partie primitive Les dans l’étape de l’entrée dans la maison, pendant laquelle il lui est demandé de cacher son apparence effrayante. L’effet de la ressemblance à un humain, dans toutes les versions, est le point-clé de l’acquisition de confiance. Le méchant doit faire attention aux habits, aux comportements, à la langue et à l’intonation comme s’il jouait le rôle d’un être humain devant des humains. On observe que dans presque toutes les versions, le méchant choisit sans exception le rôle féminin, soit la mère soit la grand-mère. Il n’est pas étranger de constater qu’au point de vue logique, les membres féminins ainés de famille se chargent de la famille et surtout des enfants. Un tel rôle a une nature méritant la confiance des petits enfants. Selon les traditions occidentales, une fois mariés, les gens commençaient leur vie de famille dans un nouvel endroit. Il est ainsi raisonnable de penser que les enfants relativement explique la isolé raison vivaient dans de grands-parents, leurs pour laquelle un les environnement ce enfants qui ne reconnaissaient pas la fausse identité du méchant. En même temps en Chine, les femmes mariées habitaient avec tous les membres de la famille du côté de son mari. Il était strictement interdit aux femmes de sortir de la maison sans une bonne raison. En plus, malgré l’âge jeune des grand-mères (environ trente ans), qui indique une bonne santé pour sortir, elles sont généralements soumise 204 à la coutume des pieds bandés 250 qui exige les femmes de plier les orteils contre la plante du pied et de courber la voute plantaire. Il est intéressant de noter que la fille dans la version du Grand-mère la tigresse est une adolescente (ou femme selon la tradition). Il paraît qu’elle est capable de marcher assez longtemps. Certes, la valeur esthétique et les règles traditionnelles exigeaient que les filles respectent la pratique des pieds bandés. Certes, il était impossible pour les femmes d’avoir une vitesse de marche normale, sans parler d’une visite à pied à en endroit lointaine. Mais à l’époque du la version H, les femmes de l’ethinie au pouvoir, les Mandchous refusaient de suivre cette tradition de l’ethnie Han. Il est donc acceptable que l’héroïne, une fille à l’âge de mariage, agissait comme les filles d’aujourd’hui. Puisque Huang n’a jamais proclamé son droit d’auteur d’origine, il faut prendre en considération la possibilité que l’origine de cette histoire (environ XVIIe siècle) date de plus longtemps que le début des pieds bandés (Xe siècle). En tout, la grand-mère du côté du père est exclue. Seule la grand-mère du côté de la mère est relative aux enfants mais les rejoint rarement. À partie de là, le symbole du danger et du vice dans les cultures a réussi la mission d’interprétation d’une femme ainée et supérieure. La confiance des enfants est représentée par la porte, en tant que défense physique de la maison, ce qui signifie l’élimination officielle de la division entre la nature et la culture. Le méchant profite du manque d’expériences sociales des enfants pour s’intégrer dans le système culturel. 250 du Xe siècle jusqu’au début du XXe siècle (malheureusement, cette tradition peu humaine est revenue avec la promotion de la culture traditionnelle, mais rare pour le moment) 205 Selon la logique des histoires folkloriques, les méchants sont laids comme les bêtes sauvages. Ce genre de figure vive et de tendance typologique décide l’apparition des bêtes grandes et intelligentes d’une façon vicieuse, telles que le loup et la tigresse. Le rôle d’opposition au méchant, les enfants représentent la beauté et la force de la vie perpétuelle des humains, quelles que soit leurs petites figures et leur grâce naïve. La comparaison des deux figures inégales manifeste la résistance contre les monstres effrayants de la nature par les figures faibles de la civilisation. On cherche à créer un écart maximum pour deux raisons: l’une concerne la manifestation de l’avantage d’intelligence des humains et de son effet de la force de levier; l’autre traduit le triomphe de la justice, la récompense des vertueux, l’élimination de la peur et sans doute surtout le respect des règles. Les bêtes sauvages dans les histoires folkloriques, initialement une partie de la force menaçante de la nature, sont pourvues d’un caractère sociale qui reflète la force vicieuse et brutale. Les histoires créées possèdent ainsi une portée des expériences de la lutte. La déception de la part du méchant envers l’enfant innocent dessine les problèmes et les conflits dans la vraie vie sociale. La partie de la première importance dans les version est la punition du bête (sauf version de Perrault) qui souligne l’intelligence des humains afin d’affirmer la confiance en soi pour tous les gens qui connaissent l’histoire. Conformes au mécanisme spirituel de “problème, solution”, les versions du Petit chaperon rouge ont non seulement un sens éducatif pour les enfants, mais aussi un effet tranquillisant (avec sans doute des préjugèrent sociaux) pour les adultes qui les racontent. 206 3.2.5.2 Défense physique et symbole de la civilisation -- Défense physique spatiale Le duo en opposition “les forêts/le champs – la maison” désigne respectivement les territoires des bêtes et des humains. La distribution isolée des deux parties a pour limite la porte. L’intérieur de la porte est le domaine sécurisé des humains, l’extérieur la nature. On s’intéresse aux raisons de la transgression du méchant dans les endroits d’habitation des humains. Les versions de Perrault, des frères Grimm et de Huang se caractérisent par la sortie de chez soi de l’héroïne, qui est probablement causée par le travail ou la sortie des parents. Les enfants ne s’empêchent pas d’éprouver la peur d’être isolés et abandonnés. En même temps, les parents utilisent cette peur pour renforcer la discipline. L’histoire du Petit chaperon rouge sert parfaitement comparable à un avertissement de la vigilance contre les bêtes, les étrangers et toutes sortes d’esprits. Ce genre d’histoire introduisent quatre éléments: les recommandations des parents (généralement la mère), les vérifications sur l’identité du méchant, les ruses du méchants et la révélation de la fin de l’histoire. En tant qu’habitation des humains, la maison est l’endroit où protège les enfants contre les maux. Son contraire, les forêts représentent les endroits inconnus hors la portée de la civilisation, autrement dit le danger. 207 La porte bloque les bêtes en dehors. Dans les versions on note le développement de “la protection de la porte – la vérification d’identité – la réception – l’entrée de la bête”. Il est évident que dans les diverses cultures concernées, la fermeture de la porte est considérée comme la création d’un espace de paix. La maison est le fort d’ordre et de chaleur, établie par la civilisation; les espaces ouverts sont remplis des changements, des dangers, et des chaos. Selon la philosophie culturelle, la porte se charge du rôle d’intermédiaire et de conflit entre la culture et la civilisation. L’existence des portes explique la tendance de pensée des humains sur la notion de l’espace. En tant que force d’invasion, le loup ou la tigresse et ses manœuvres de tromperie font ainsi partie de la technique de simulation. -- Déguisement Le goût préféré des bêtes les oblige au processus d’alternance sauvages. et Le de clé pénétration de pour l’acquisition de gommer les traces confiance réside inévitablement dans l’apparence (enfile ses habits, met sa coiffe) qui indique la civilisation des bêtes. Les animaux sont dans l’état sauvage, couvert de fourrures. Les êtres humains cherchent à cacher les corps nus par les tissus et les accessoires dont la cause est non seulement le sens de la honte, mais aussi les fonctions pratiques, telles que la protection contre les bruissons et la pluie, la protection contre le froid et la chaleur etc. En bref, les habits sont une expression d’avancement culturel et un symbole du Monde civilisé. L’apparence est donc le symbole visuel de la définition sociale suggérant le statut, l’occupation, l’âge, le sexe etc. 208 Le méchant dans les versions du Petit chaperon rouge emploie comme intermédiaire l’imitation des humains par l’apparence et par les comportements. Avec les figures symboliques concrètes et abstraites, le méchant efface section par section son identité d’animal (le corps nu, les fourrures, la queue) jusqu’à une transformation qui conforme aux règles de la société humaine. L’alternance d’identité dans un système dichotomique nécessite ce genre de conduite. Les habits, les rites et les expressions du visage forment ensemble la reconnaissance de la société humaine et à la fois les conditionnements qui obligent le méchant, au lieu de chasser et d’avaler son objet sans discipline comme une bête, à constituer raisonnablement son identité d’humain. 3.2.5.3 Nourritures crues En tant qu’élément de la culture, la cuisine offre un point de vue pour examiner le système culturel dont l’ordre se traduit par la constitution des nourritures différant selon le sexe, l’âge et le statut hiérarchique. On observe que le méchant, tout en apprenant les modes humaines, choisit le mode primitif d’avaler son objet tout cru. Il faut ainsi noter que dans les versions du conte, la vraie différence entre la bête et l’humain se trouve probablement dans la cuisson. Selon l’avis de Claude LéviStrauss dans son livre le Cru et le Cuit, la distinction entre le duo de la nature et de la culture se rapporte au traitement de la nourriture (rêche ou fin)251. Ce geste est 251 Claude Lévi-‐Strauss, Mythologiques, t. I : Le Cru et le cuit, traduction en chinois par Zhou Changzhong, Presse de l’Université du Peuple de Pékin, 2007, ISBN 9787300077758, page 192 209 sans doute, au niveau du taux de son imitation, un faux pas dans la civilisation de la bête. Bien des versions indiquent le démembrement du corps du personnage victime. La répétition de ce sujet commun plein de douleur et de brutalité représente la grande peur des gens contre les animaux. Le droit fait également un des sujets communs dans bien des versions. Ce phénomène se produit probablement dû à la logique des contes, aux expressions de la pensée inconsciente en commun de la race humaine. Les pièces brisées des victimes non seulement avertissent les enfants de respecter les règles, mais aussi évoquent pour tout le monde la peur de l’invasion des animaux et de la mort cruelle. Le fait d’être avalé sans la participation de feu, le cru, manifeste la prise totale du corps par la violence sauvage. Les paniques psychologiques. sensibles du attaques corps se physiques Le dessinent doigt, blesse la en partie facilement fait les des plus dans la vie quotidienne. Le détachement du bout de la main est désigné pour évoquer les expériences du doigt blessé, afin que les lecteurs stimulent dans la tête la douleur du corps brisé dans une horreur incomparable. Ainsi dans des régions où l’animal méchant n’existe pas, par exemple Taiwan (l’histoire de la tigresse), le blessure aux doigts et l’imagination du corps brisé garantirent l’effet amplifié de la panique. Les crus suggèrent les natures insalubres, primitives et rétrogrades, insupportables aux yeux du Monde civilisé, qui menacent l’existence des êtres humains (par les maladies, la mort à l’âge jeune). Le slogan “ vous êtes ce que vous mangez” est une notion bien courante de nos jours, sous entendu les habitudes concernant la nourriture 210 définissent les gens. Mais ce qui est plus important touche à l’idée que l’humain est également ce qu’il ne mange pas. Les gens font sans cesse des interdictions sur des aliments, qui divisent les gens et les cultures, dont l’existence de ce genre de limite dépasse de beaucoup le cadre des provisions bonnes pour la santé, nourrissants et atoxiques. La cuisine est en fin de compte le côté profil de la civilisation. La mort des victimes a pour signification le cru plein d’esprit sauvage, de rugosité et des bactéries, qui est le sujet éternel de l'anxiété des humains. On peut résumer d’après bien des contes le caractère distinctif à propos de l’ingestion. Les animaux sauvages avalent leurs proies toutes crues; alors que les gens préfèrent prendre le temps de cuisiner, de désinfecter par le feu les aliments naturels. Autrement dit, la santé assurée par les bonnes nourritures est un des facteurs qui permettent aux gens d’échapper à la vie barbare. 3.2.6 DÉVELOPPEMENT DU CONFLIT Dans la première partie du conte, le méchant cherche à se déguiser analyser les comme humain. efforts de Dans cette part de la partie, l’héroïne on va pour se sauver et punir l’animal, et à la fois sa piste de secours vers la nature. 3.2.6.1 Endroit temporaire Avec l’entrée du méchant, la maison est devenue un endroit perdu de ses fonctions comme l’abri et la sécurité. On observe que dans bien des versions, afin d’échapper au 211 contrôle de l’animal, l’héroïne prétend le besoin d’uriner. Il est intéressant de noter que cette demande est souvent satisfaite sous la condition d’une corde attachée à la fille, qui résulte de la négociation entre la fille qui veut s’enfuir et l’animal qui ne veut pas prendre de risque. Une fois au dehors, la fille rattache son bout de la corde à une pierre ou à une chose de poids. L’excuse du besoin d’uriner, pourrait-elle porter une signification dans le duo de la nature et la culture? D’abord, pour que cette excuse soit valide, elle doit s’appuyer sur la connaissance n’urinent pas comme spécifiquement pour les que animaux: cette les les fonction êtres humains toilettes sont bâties nécessaires ; elles offrent un endroit pour que les gens puissent finir le travail à l’abri des regards. La honte d’être nu, autrement dit l’envie de cacher le corps, concerne la pensée évoluée des humains. La demande d’aller aux toilettes explique qu’en fait, la petite héroïne est dans le désespoir de se sauver en essayant la dernière protection que lui offre la civilisation. 3.2.6.2 Punition La punition de la bête concerne souvent le feu. La fille cachée, soit demande à l’animal qui l’a coincée de préparer de l’eau/l’huile bouillant ; soit elle leurre l’animal pour qu’il tombe dans un grand conteneur d’eau bouillante. Les procédures de la cuisine appartiennent à la civilisation humaine sont ici les stratégies pour la punition de la bête. Par exemple: profitant de la hauteur de l’arbre dans lequel l’enfant se cache, l’héroïne renverse le liquide brûlant sur le méchant gourmant et 212 cruel de la bête. La méthode prend soutien de l’ignorance de l’animal qui connaît d’une façon superficielle la fonction de l’eau et de l’huile, sans compréhension de leur nature dangereuse. L’emploi de l’huile et de l’eau attaque en fait le méchant qui mange les nourritures crues, dont l’effet menaçant pour la vie réside dans l’usage du feu. Considéré depuis longtemps comme un symbole de la civilisation, le feu alterne avec l’état primitif des êtres humains dans la voie des aliments cuits. Cet élément venant de la nature qui marque le traitement de la nourriture, dessine également la nature et la civilisation. La transformation des aliments crus en aliments cuits signifie officiellement le début de la culture. Norbert Elias 252 (1897 - processus 1990) de nourritures indique dans civilisation crues 253 rappelle son : ouvrage le aux fait gens titré de Sur manger l’image de le les la bestialité, dépourvue des moyens de la cuisine et de la désinfection. probablement Dans un des une maison quelques envahie, facteurs le feu restant est à la disposition de la fille. La triomphe de la civilisation se traduit également par la punition brutale de la bête remplie de l’huile brûlant directement par l’œsophage (la bête imagine que la fille se jette dans sa bouche ouverte, comme promis), et par la suffocation (la bouche et le nez submergés dans l’eau chaude), au lieu de la mort causée par de sérieuses brûlures. Dans ces versions, la tigresse ou le loup est 252 écrivain et sociologue allemand 253 Norbert Elias, Sur le processus de civilisation: recherches sociogénétique et psychogénétique, traduction en chinois par Wang Peili, Yuan Zhiying, Presse des textes traduits de Shanghai, 2009, ISBN 9787532747214, pages 201 -‐ 209 213 considéré comme un criminel, qui mérite la punition par la violence identique. Le monde aperçu aux yeux des humains est un système constitué des figures symboliques, d’après lequel les gens se distinguent des autres espèces. Tous les signes de différences avec les informations sociales variantes nous servent comme alertes de l’inconnu ou du danger. La victoire de la race humaine est soutenue par l’évincement des éléments dissidents. Comme le coupable, autrement connu comme la tigresse ou le loup, entraîne la maison (la société) dans le risque, il est requis de l’exclure. D’après Miechel Faucault 254 (1928 - 1984), les châtiments corporels s’appuient spécifiques, la impressionnantes sur l’horreur, panique 255 . Bien incluant collective, des les les histoires peurs figures folkloriques adoptent ce genre de fin. Du point de vue de la punition du coupable par la même violence, les corps des victimes servent comme référence; la bouche qui signifie la voracité, la partie à châtier. Quelle que soit la punition exercée dans la bouche aux dents tranchantes du méchant, dans la lutte contre les monstres sauvages, les personnages dans les contes tendent à prendre la mesure commune de “œil pour œil, dent pour dent”. Dans les versions chinoises, au lieu de courir directement à la maison de ses parents, l’héroïne choisit de s’éloigner temporairement de la bête en montant dans un arbre. Le plus important est que les grands arbres sont 254 philosophe français 255 Michel Faucault, Surveiller et punition, nassance de la prison, traduction en chinois par Liu Beicheng, Yang Yuanying, Presse jointe SDX, 2003, ISBN 9787108017949, page 109 214 souvent interprétés dans les mythologies comme le lien naturel entre le ciel (le champ des divins) et la terre (le terrain des vivants). Le choix de l’héroïne indique en fait sa demande de secours aux forces supernaturelles. Dépourvue de l’abri fiable sur la terre, autrement dit la protection de la civilisation, il est normal que les gens penchent automatiquement vers un choix relativement isolant de la terre et proche du ciel qui résulte de la croyance. Étant donné l’invasion de la force de la nature dans les champs de culture, le moyen de grimper vers le haut est en fait faisable (temporairement) pour l’adoucissement de la confrontation. 3.2.7 SIGNIFICATION DES FINS DE L’HISTOIRE Les diverses terminent par l’histoire. versions des D’après fins la du Petit variables structure chaperon selon des la rouge se portée de histoires, nous pouvons observer que la partie consacrée du destin de la fille laisse au maximum les possibilités variées. Nous prendrons les versions de Perrault (référence P), des frères Grimm (référence G), de Huang zhi(Référence H), de Rotkäppchen (référence R) et une version traduite en chinois selon le modèle des frères Grimm256 (référence G1). Les Grimm ont ajouté au début, par rapport à la version de Perrault, les fonctions d’interdiction de la mère et de transgression, afin d’introduire à la fin de l’histoire le sauvetage, le malheur redressé et la punition du méchant. Les trois ajouts à la fin ne changent non seulement ni l’orientation d’histoire, ni aussi l’idée 256 histoires complètes se trouvent en annexe 215 principale. Dupuis le conseil aux jeunes filles sur la protection de la chasteté, la version G penche vers l’importance de l’obéissance et la dépendance à l’égard de l’homme. La versions d’initiative: remerciement le cri après G1 accorde de secours, avoir été à sauvée, la fille plus la politesse de la suggestion de punir le loup, la sollicitude pour la santé de la grandmère, et la salutation d’au revoir. Dans cette histoire, le petit chaperon rouge représente plutôt une fille polie qui sait offrir des idées et coopérer avec les autres. La version R reste fidèle à la version G, avec une nouvelle partie à la fin décrivant l’histoire d’une deuxième mission. la fille et la grand-mère, se rendant compte du danger, refusent d’ouvrir la porte. La grand-mère leurre le loup à la cheminée par une auge à eau qui parfume le saucisson. Le méchant est finalement tombé dans l’auge, mort noyé. Cette version met en valeur que chaque erreur doit rendre les gens plus avisés, une pensée classique chinoise. Par rapport à toutes les versions mentionnées, la version H écrite en langue classique montre une histoire brève mais plus compliquée. La fille agit d’une façon très calme dès le début, grâce à quoi elle arrive à éviter d’être avalée. Elle affronte la tigresse contre les mensonges de gentillesse en révélant la vraie identité de la dame. Le matin la tigresse s’en va demander de l’aide pour renverser Sauvée au plus l’arbre tard sur par lequel un se homme cache la fille. transportant des marchandises, la fille laisse ses habits sur les branches d’arbre. La tigresse revient avec deux tigres pour trouver les habits. Furieux de leur déception, les deux tigres ont tué la tigresse. En plus de l’idée que les enfants doivent être vigilants et intelligents, cette histoire polyvalente non seulement propage l’importance du soutien d’un rôle mâle dans les versions G et G1, mais aussi promeut la 216 conception traditionnelle “En répétant ses méfaits, on court à sa propre ruine. ” Julia Kristeva 257 (1941 - ) mentionne que toutes les phrases achevées risquent d’être manipulées par l’idéologie 258 . On emprunte l’idée dans les analyses de la compréhension des fins du conte. Derrière les textes, il existe sans exception le soutien moral. Les lecteurs sont en charge de trouver cette intention. À la fin de la version P, le loup a avalé la fille et la grand-mère. Bien des chercheurs ont établi que cette version est en fait un conte sexuel, un avertissement aux jeunes filles sur l’existence des hommes monstrueux cherchant à ruiner à la chasteté de la fille. Perrault défend en fait la moralité sexuelle. D’une certaine manière, on peut raisonner que les péripéties du texte répondent au besoin du dénouement. Les lecteurs ciblés de la version G sont évidemment les enfants, qui décident des expressions et l’arrangement de la fin. Tout est soumis à la disposition d’une idée directrice Ainsi dès sur le transgression l’importance début, de les la d’obéissance frères part du Grimm petit ont aux parents. spécifié chaperon la rouge, favorisant une transition naturelle de la signification éducative de la fin. Les parties consacrées à la description du chasseur et la mort du loup sont décidées par les besoins psychologiques des lecteurs ciblés. La mort brutale de la fille et son effet effrayant ne satisfont pas la compréhension des enfants. Le chasseur est la réponse à la mentalité enfantine qui offre une 257 philologue, psychanalyste, féministe, et écrivaine française 258 Roland Gérard Barthes, Le Plaisir du texte, traduit en chinois par Tu Youxiang, Presse du peuple de Shanghai, 2009, ISBN 9787208085862, page 61 217 manière de punition relativement intéressante, douce et digne du péché. R ressemble à la version G1 qui a réalisé des modifications pour les enfants de récente génération. À notre époque, importante la que prise la d’initiative discipline. est Dans jugée les plus manuels d’enseignement 259 concernant l’histoire du Petit chaperon rouge, on constate souvent des questions sur la distinction entre le vrai et le faux, entre le courage et l’intelligence, les mesures à prendre en cas du danger et l’égalité petite des fille apprendre à sexes (l’héroïne intelligente) leurs enfants de et. qu’il l’histoire est une Les gens préfèrent n’est pas nécessaire d’être honnêtes envers les méchants. Étant donne le rythme précipité de la société, les enfants ont besoin de tirer des leçons de leurs fautes afin de devenir le plus tôt possible consciencieux et vigilants. Durant la dernière dynastie dans l’histoire chinoise où la version H a fait son apparition, le rôle des femmes était en train de changer. Les hommes, signifiant toujours l’intelligence et la force ne peuvent absolument pas être les héros de ce genre d’histoire. Sinon ce serait plutôt l’histoire de Wu Song260, le symbole classique de la force, qui est réputé pour avoir tué un tigre à mains nues. Toutefois, grâce au nombre étendu des femmes lettrées, et l’orientation de l’autorité centrale, la fille dans cette histoire qui représente en fait le sexe féminin, n’était plus un rôle typique de tradition dont la vertu est l’ignorance. Les femmes, au lieu de n’être que soumises ou 259 Formation sur l’égalité sexuelle source:http://www.docin.com/p-‐613602713.html ; 260 personnage du livre Au bord de l'eau, un des quatre grands romains classiques 218 sacrifiées au pouvoir des hommes, étaient conscientes de leur rôle plus actif dans les traditions culturelles et l’ordre social 261 . L’héroïne de Grand-mère la Tigresse traduit un rôle féminin imperturbable avec un excellent jugement sur la situation et l’occasion. Par rapport à l’héroïne dans d’autres versions, la fille de la version H est beaucoup moins passive et plus expérimentée. Selon l’histoire elle est adolescente, une fille à nos yeux et une femme nubile aux yeux du peuple de la dynastie Qing262. 261 Francesca Bray,Technology and Gender: Fabrics of Power in Late Imperial China, traduction en chinois par Jiang Mei, Deng Jingli, Presse du peuple de Jiangsu, 2010, ISBN 9787214042019, l’introduction 262 Feng Erkang, Sur le system de mariage et le statut social des femmes à la dynastie Qing source: http://wenku.baidu.com/view/29c37aedf8c75fbfc77db2e7.html 219 3.3 TRADUCTIONS DE LA VERSION DES FRÈRES GRIMM Dans cette partie, nous allons analyser trois traductions du Petit chaperon rouge de la version des frères Grimm : française (référence F), anglaise (référence A) et chinoise (référence C). On abordera les nuances des mots et vérifiera les traces d’influence de la culture dans la traduction. Les textes utilisés dans l’analyse se trouvent dans la deuxième annexe attachée. 3.3.1 OMISSION 3.3.1.1 Exemples Lève toi avant ne fasse qu’il trop 趁著現在天還沒有熱, and give her my 趕緊動⾝身 chaud... Quand tu seras 奶家的時候,別忘了 maison, n’oublie pas de lui dire et pas dans les tous 說‘早上好’,也不要⼀一 ne farfouille greetings 吧。。。。。。 到奶 arrivée dans sa bonjour Mind you manners 進屋就東瞧西瞅。 recoins. Dans le discours de la mère du petit chaperon rouge avant son départ, la dame dite dans la version F (colonne gauche). Cette citation trouve bien son équivalent en chinois tout en respectant l’ordre des phrases; alors que dans la version A, le traducteur l’exprime par une expression brève de la dernière partie du discours en français. 220 “Je ferai bien tout ce que me demandes.” répondit Petit Little “我會⼩小⼼心的。” ⼩小紅 tu Red Cap promised to obey 帽對媽媽說,並且還 le her mother. 和媽媽拉⼿手作保證。 Chaperon Rouge à sa mère et elle tendit lui la main pour la quitter. Ensuite la réponse de la fille est simplement traduite en anglais par “promised to obey her mother” qui supprime la parole de la fille, ainsi que la description de ses actions suivantes. Où habite donc Just where does 你奶奶住在哪裡呀 ? ta grand-mère ? your grandmother live? L’équivalent des particules “donc” et “Just” a disparu dans le texte chinois. Abordons d’abord la seule omission du texte en chinois à propos de la traduction de “donc” ou “just”. Comme une d’information particule moins qui rend intentionnelle, la demande l’insistance d’introduire son équivalent (de sens littéral ou figuré) en chinois productive. dans Le cette phrase traducteur a risque raison d’être d’éliminer contrecette particule. 221 La jeune tendre elle et Now 這 ⼩小 東 西 細 ⽪皮 嫩 ⾁肉 chose, fera there tasty 的。。。。。。 une is bite a for me. belle et grasse bouchée. Après la rencontre du petit chaperon rouge, le loup pense au gout délicieux de la fille avec des détails. Mais dans la version A, le traducteur offre simplement un adjectif qui résume la totalité de jeune, tendre, belle et grasse. ...bien 味道肯定⽐比那⽼老太婆 -- meilleure que la 要好。 Vieille femme. Le loup présume ensuite que la fille doit être beaucoup plus délicieuse que sa grand-mère. Cet avis ne se trouve nul part dans la traduction anglaise. Il chemina petit avec un 於是它陪著⼩小紅帽⾛走 -- moment le Petit 了⼀一會兒。。。。。。 Chaperon Rouge... Le traducteur de la version a choisi de garder la même méthode pour la description d’accompagnement de courte durée du loup. Elle salua « Bonjour » mais elle aucune réponse. reçut 222 -- 她⼤大聲叫道:“早上 好!”,可是沒有聽到 回答。 Lorsque l’héroïne entre dans la maison de sa grandmère, l’atmosphère est si étrange que la fille ne s’empêche pas d’avoir peur. Mais comme promis, elle salue la personne dans la maison. La mère dans la version A n’a pas spécifiquement demandé à sa fille de saluer les gens, donc dans cette partie, le traducteur n’a pas non plus fourni de traduction. Puis vieille mère pouvait plus vint la 奶奶也活著出來了, grandqui ne presque respirer. And then the grandmother came 只是有點喘不過氣來 。 out alive as well. On note d’ailleurs, que la traduction anglaise n’a pas fourni les informations sur l’état de santé de la grandmère à peine sauvée. Il précise uniquement que l’état de santé de la grand-mère n’est pas aussi bon que la fille. 223 le chasseur dépeça le Loup rentra chez et lui, la grand- mère mangea le gâteau et but le 獵⼈人剝下狼⽪皮,回家 The huntsman took the wolf's 去了;奶奶吃了⼩小紅 帽帶來的蛋糕和葡萄 酒,精 神好多了; pelt. The grandmother ate the cake and the wine drank vin que le Petit that Little Red Chaperon Cap had brought. avait et Rouge apportés se reposa enfin. Comme dans l’exemple précédent, les lecteurs de langue anglaise n’ont pas accès à l’information que le chasseur est rentré chez lui avec la fourrure du loup. Ils ignorent également la suite de ce qui arrive à la grand-mère après avoir mangé le gâteau. Personne ne 從此再也沒有誰傷害 -- l’importuna jamais plus. 過她。 La dernière phrase de l’histoire qui donne la suite sur la sécurité du reste de la vie du petit chaperon rouge n’est pas gardée dans la traduction anglaise. 3.3.2.2 Analyse Au total on compte onze omissions dans la traduction anglaise, dont trois présentées sous une expression brève et huit éliminations. Au niveau du nombre d’omissions, le rôle du loup et celui de la fille sont les plus influencés; 224 en même temps si on établit une comparaison avec les informations fournies (qui restent) de chaque caractère dans l’histoire, il sera sans aucun doute beaucoup plus difficile de rétablissement trouver des de personnalité la références soutenant individuelle le des caractères de la mère, la grand-mère et le chasseur. La version anglaise veut apparemment souligner deux personnages: la fille et le méchant. Voyons les détails listés dans le tableau suivant. Personnage Nombre Informations Signification concerné d’omission perdues des informations La mère 1 - Les Le respect de recommandations: son obligation “lui dire bonjour” comme mère et “ne farfouille d’une petite pas dans tous les fille recoins” Le petit 3 chaperon rouge - la parole de La sagesse de promesse du la fille, la personnage et la bonne relation main tendue familiale, la - la salutation au suite de moment de l’entrée l’histoire dans la maison - la sécurité de la fille dans le reste de la vie Le loup 3 - la série La d’adjectifs qui comptabilité décrivent le goût de réfléchir présumé de la comme humain 225 fille et la prise - le comparaison d’action assez sur le goût calculée pour délicieux de gagner la l’héroïne confiance - l’accompagnement du loup La grand- 2 mère - la difficulté de La situation respiration fatale de la - le repos après dame la journée dangereuse Le chasseur 1 - la rentrée à la La suite maison D’abord l’innocence du petit chaperon rouge est mise en valeur, qui suggère donc la présentation inutile de la relation familiale. Ensuite, la suppression de la promesse se justifie parce que le guide de politesse ne changera pas le fait que la fille traîne dans les bois. Mais la suppression de la salutation lorsque la fille entre dans la maison de sa grand-mère est sans doute problématique. D’une part, l’innocence n’égale pas le manque de politesse. D’autre part, il est possible que la sensation de peur empêche la fille de parler. Mais apparemment le petit chaperon rouge a déjà rendu plusieurs visites à sa grandmère, la maison n’est pas un environnement complètement étrangère. En plus, ce changement risque de changer la perception du caractère. Au lieu d’une fille qui salue avec une peu d’anxiété la grand-mère qui n’est pas là pour l’accueillir, la version A dessine une fille qui entre dans la maison à porte ouverte, sans permission de la propriétaire, et qui 226 se rend directement près du lit comme si elle savait où se trouve la dame. À la fin de l’histoire, les lecteurs de langue anglaise ne sont pas au courant de ce qui se passe dans le reste de la vie de l’héroïne. Comme traducteur, il ne faut pas refuser le droit de savoir de ses lecteurs. Toutefois, il est à avouer que l’intégralité du conte n’a pas subi de modification d’une façon inacceptable. Le noyau de l’histoire, ou précisément dit des deux luttes contre les méchants sont préservées. Donc le petit chaperon rouge dans les versions anglaises est une fille innocente mais irréfléchie. Les omissions concernant le loup se résument en deux points principaux: son estimation du goût délicieux de la fille et sa brève durée d’accompagnement dans la route après avoir requis les informations nécessaires. Dans les traductions française et chinoise, les traducteurs gardent la forme de citation de ce que pense le loup avec beaucoup de détails, offrant la perspective du loup. Au contraire de la personnalité du loup dans les deux textes, celui de la version anglaise paraît d’avoir un caractère plus direct, qui est plutôt conduit par son instinct et qui ne se soucie pas de justifier la cause cruelle. Comme dans notre analyse précédente, le méchant dans ce conte a une tendance à la civilisation, incluant son apparence, ses paroles et ses comportements. La brève durée d’accompagnement donne exemple du déguisement du méchant, il assure que sa vraie intention est bien masquée par sa politesse, son appréciation de la vie (il indique au petit chaperon rouge de porter attention aux belles fleurs et aux oiseux), sa gentillesse et sa patience d’accompagner la fille. Toutefois dans la version A, les comportements humains du loup sont peu fournis. La nature sauvage du 227 loup dans le texte anglais est plus évidente par rapport aux deux autres. 3.3.2 NATURALISATION 3.3.2.1 Exemples ...sa grand-mère 。。。。。。她的奶 ...who qui 奶,簡直是她要什麼 know ne savait rien lui refuser. give 就 給她什麼。 (Sa ses not what to the child next. grand-mère satisfait did tous besoins.) Nous observons trois manières de décrire une fille dorlotée par sa grand-mère: ne pas savoir refuser à la personne, satisfaire toutes les demandes, ne pas savoir quoi offrir. L’expression française dessine le degré d’affection par la suggestion que même si la demande était difficile ou excessive, la grand-mère lui répond avec plaisir. Quant à l’expression chinoise, la grand-mère est comme une personne du métier des services qui est responsable de satisfaire sa cliente, le petit chaperon rouge. L’expression de langue anglaise est souvent associée à la condition que cette personne possède déjà tout. Avec cette phrase, on imagine automatiquement une fille adorée par toute la famille avec beaucoup de soin. Dans la version française et dans la version chinoise, l’affection se manifeste en réponse aux besoins de toutes sortes, peutêtre surtout les difficiles; sinon, on aurait raison de 228 catégoriser les gestes comme gentillesses ou courtoisies. Au contraire des deux mentionnés dont l’initiative est dans la main de la personne bien aimée, on a impression que selon les locuteurs en anglais, cette personne n’a même pas la peine d’exprimer ses vœux: ceux qui l’aiment s’engagent à la gâter. ...elle ne 。。。。。。姑娘再 ...she wanted to voulut plus 也不願意戴任何別的 wear it all the jamais porter time. 帽子。 autre chose. (La fille ne veut plus jamais porter autre chose.) Il est intéressant de noter que la description d’une chose incomparable, les Français et les Chinois emploient le terme qui en réalité compare cette chose aux autres. Ce genre de pensée est lié au caractère national en commun des deux pays où le peuple modeste qui s’habitue à présumer le pire de soi et de la situation. À leurs yeux, une proclamation d’être le meilleur mais sans preuves, ne diffère pas à d’un mensonge ou d’une exagération. Avec plus de confiance en soi, l’expression équivalente en anglais raconte directement l’évaluation personnelle. Elle est pareille lorsqu’on demande l’avis des autres, en français on dit “ Vous n’êtes peut-être pas d’accord?” et en anglais “ Do you agree?”. 229 « Je ferai bien tout ce que “我會⼩小⼼心的。” tu (“ me demandes. » Je -- serai prudente.”) La réponse aux recommandations de la mère varie entre la langue française et la langue chinoise. La phrase traduite en français souligne la volonté d’obéissance par la répétition d’objet “tout ce que tu me demandes”. La phrase complète ne laisse aucun malentendu. Alors que la promesse en chinois ne possède pas la partie de l’objet. D’une part, “je serai prudente” ou “j’y ferai attention” est la réponse d’usage. L’équivalent de mot à mot du français donne en revanche l’impression d’impatience et de mensonge. En plus, la phrase risque de s’écarter du la langue orale, qui est peu naturelle dans la circonstance donnée. D’autre part, on ne trouve pas de références soutenant que la fille comprend complètement l’importance possible que des la recommandations réponse soit de sa sincère mère. et à Il la est fois inconsciente. La traduction de “je serai prudente” suggère en fait que les recommandations, au lieu des interdictions strictes, sont plutôt des suggestions ouvertes selon la fille. De cette nuance, on note que la caractère du petit chaperon rouge manifeste deux images dans les textes: la version F, obéissante avec volonté; la version C, indéfinie. 230 « Bonjour Petit "Good day to you, “你好,⼩小紅帽,”狼 Chaperon Rouge » Little Red Cap." 說。 lui fit-il, « Bonjour Loup. "Thank “謝謝你,狼先⽣生。” » (“ Bonjour, petit chaperon rouge.” Dit you, wolf." le loup. “ Merci, Monsieur Loup.”) On compte deux salutations de bonjour dans le dialogue. Les traductions française et chinoise de la première salutation se traduisent mutuellement sans problème, avec l’emploi un peu différent que “good day to you” en anglais. Il n’est certainement pas difficile de traduire la salutation par “good morning”, s’appuyant sur les faits que la fille part tôt dans la matinée et que la durée de temps nécessaire pour arriver auprès la grand-mère n’est qu’une demi-heure. Mais notons que, en plus de la possibilité du terme d’usage préféré (de mode ancienne), “good day” correspond littéralement au “bonjour”. Le traducteur ajoute “to you” à la suite, qui indique (pas clairement) que la phrase est utilisée à la rencontre d’autrui. Sinon, le simple “good day” signifie la séparation, identique à la salutation “ bonne journée”. La traduction française est absolument correcte. Ce qui pose problème c’est les réponses de salutation des deux autres versions. Le terme “good day to you” est utilisé dans le temps ancien ou plutôt dans l’écriture de nos jours, servant comme, par exemple, dans le début de la lettre lorsqu’on s’adresse à un inconnu. L’emploi du terme 231 a pour but d’attirer de l’attention de l’interlocuteur, qui porte la signification mélangée de “bonjour” et “excusez-moi”, et enveloppée sous une forme de souhait. De la sorte, le petit chaperon rouge répond au terme par “merci”, dans le sens gentillesse”. Toutefois, “bonjour” que n’a le de étant sens de “merci donné pour qu’en salutation, votre chinois, la version chinoise a absolument tort d’utiliser la réponse “merci”, puisqu’il n’y a rien à remercier pour cela. ...quelque chose de bon pour ...they 。。。。。。要吃⼀一 la give 些好東西才能恢復過 rabibocher. should her strength. 來。 (Quelque de bon chose pour le recouvrement.) Les trois mots “rabibocher” “recouvrement” et “force” traduisent la différence subjective concernant le souhait de retrouver la santé. Le terme oral du texte français et celui de la langue chinoise, malgré leurs nuances, s’appuient en fait sur l’état actuel de la malade (la grand-mère). Ils emploient des mots assez généraux à propos du processus, et qui divisent la maladie et la bonne santé en mal et bien. Le terme “ force” est sans aucun doute plus concret. Différent des premiers deux termes qui comparent la personne malade à une sorte de chose endommagée dans l’attente de soin, la nécessité de force souligne plutôt l’envi de guérir de la part des patients. 232 Voici un morceau 這裡有⼀一塊蛋糕和⼀一 de gâteau et une bouteille de vin que tu apporteras à ta grand-mère, elle est malade et faible et pourra s’en délecter. Here is a piece of 瓶葡萄酒。。。。。。 吃了這些就會好⼀一些 的。 and a bottle of wine. Take them to your grandmother. She is sick and (Voici un morceau de gâteau et weak, and they will do her well. une bouteille de vin... elle deviendra après cake mieux avoir en manger.) D’abord on note que, dans les traductions française et chinoise, le sujet de la phrase concernant la présentation de la fonction du gâteau et du vin est la grand-mère. Alors que dans le texte anglais, le morceau de gâteau et la bouteille de vin prennent le rôle du sujet de la phrase. Ensuite le verbe « manger » du texte chinois mérite une petite discussion. Il est clair qu’en français, ce verbe ne peut pas être associé avec le vin. Mais en langue chinoise, manger indique trois niveaux d’action : manger ; boire (dans des dialectes); manger et boire. Lorsque la phrase chinoise est traduite en français, le verbe pose immédiatement des problèmes. Toutefois en chinois, il suffit de dire « manger » un morceau de gâteau et une bouteille de vin. 233 Appuie sur la ...pressed 拉起門栓 clenche... (Tirer the latch... la clenche) Apparemment la clenche est ouverte par deux orientation de force: “appuyer” sur la clenche selon le texte français et celui de l’anglais; “tirer” l’entière clenche selon la traduction chinoise. En raison des conceptions différentes, les clenches s’ouvrent par des actions adaptées. Le Loup ayant apaisé 狼 滿 ⾜足 了 ...the wolf had ⾷食 son finished 慾。。。。。。 appétit... (le loup satisfait this tasty bite... a son appétit) le mot “appétit” indique dans les trois langues l’envie de manger. Le traducteur chargé du texte anglais choisit d’opter pour l’expression “cette bouchée savoureuse” dans le but d’assurer la conformité avec la même expression utilisée précédemment. Cette répétition accentue sur le goût séduisant de la fille aux yeux du loup. ...s’il ne lui 。。。。。。她是不 manque rien. ...to take a look. 是出什麼事了。 (si chose quelque lui est arrivé.) 234 Dans cet exemple, les trois textes fournissent chacun une expression. On note d’abord que l’expression chinoise se traduit sans obstacle dans les deux autres langues: en français, identique à la traduction entre parenthèse, en anglais “if anything should happen to her”. En même temps, l’expression anglaise “pour jeter un coup d’œul/ regarder” peut également être appliquée dans les deux autres langues, soit utilisée seule, soit mise avant les expressions existantes. Une telle alternance se réalise d’une autre façon pour l’expression française “ s’il ne lui manque rien”. Dans ce cas, la traduction en chinois est 她是否什么 都不缺, à l’emploi totalement diffèrent. Au lieu d’exprimer l’inquiétude, la phrase chinoise indique en fait une personne qui possède tout (qui donc n’a besoin de rien). Quant à la traduction anglaise “if nothing is missing/ lacking” chose, qui son indique champ normalement d’emploi l’etat s’écarte de complet celle d’une de la traduction F. ...comme ta mère te 要 是 媽 媽 不 允 l’avait ...if mother tells me not to. 許。。。。。。 recommandé. (si maman me l’interdit.) Il est clair que dans cet exemple, la traduction chinoise et celle en anglais emploient un mode positif de la mère pour exprimer son interdiction. Au contraire, le texte français souligne l’initiative d’acceptance des recommandations. La différence entre “ if mother tells me not to” et “as mother instruits me to” manifeste la perception différente des règles. La versions chinoise et 235 celle en anglais définissent les règles de famille par un sens étroit: les attentes et les critères à réaliser – les prises d’action. l’exclusion des Cela suggère interdictions généralement regroupées en comme fait “ne pas faire”. L’expression française utilisée dans le texte ne concerne pas une telle distinction. Elle englobe les deux facteurs en un. ...l’odeur des The 。。。。。。⾹香腸的 saucisses smell sausage of arose s’éleva jusqu’au 氣味飄進了狼 的⿐鼻孔。 into the wolf's nez du Loup. (...l’odeur nose. des saucisses s’élève dans du nez du loup) La différence ici se trouve entre les prépositions “jusqu’à” et “dans”. Selon la biologie, l’odeur voyage sans aucun doute par le nez et finit par l’analyse dans le cerveau. une fois que les molécules de senteur ont été capturées par le nez, les informations seront transmises par l’électricité fonction du ressemblantes clairement le nez mais nez biologique. Dans cause perceptions des la nuancées. “dans comme conteneur. un le traduction, la idéologiques nez” considère Les molécules doivent donc entrer dans cet espace pour la détection. “Jusqu’au nez” le nez comme un point où prend place la transformation de forme des informations. L’inter changement des deux prépositions peut causer l’incertitude de la participation du nez. 3.3.2.2 Analyse 236 D’après les exemples de cette section, on a pu établir la statistique fausse présentée traduction salutation est du inclue dans texte dans le tableau chinois “C et suivant. La concernant A”. Sinon la la bonne traduction doit entrer en compte en “F et C”. Nulle Ressemblance de deux groupes ressemblance des Nombres trois groupes F et C F et A C et A 3 2 3 4 On observe que dans le texte chinois il y a des liens relativement plus proches avec les deux autres; en même temps la seule expression identique entre la traduction française et celle en anglais concerne le verbe “venir”. Dans bien des exemples, l’expression est en fait interchangeable entre la langue française et la langue anglaise. On s’intéresse au taux bas de la ressemblance d’expression. Premièrement, certes, XIe pendant – XVe siècles, l’ancien anglais était sous influence de l’anglonormand. Mais avec le temps, les locuteurs d’anglais dans tous les coins orientation du qui monde élimine amènent leur petit à langue petit vers les une traces françaises. Jusqu’à la publication du Dictionary of the English Language vocabulaire et 263 les , un dictionnaire emplois du mot, qui est définit né le l’anglais contemporain. Deuxièmement, comme une courte histoire, la base de donnée est assez limitée, la statistique retirée du conte risque d’être plus ou moins déviée. 263 Publié le 15 avril 1755 et dû à Samuel Johnson 237 Le taux de ressemblance du chinois avec les deux autres langues est élevé, à notre étonnement. Mais est-ce que ce phénomène est vraiment anormal? La réponse est sans doute négative. Premièrement, la version chinoise est d’une traduction du conte des frères Grimm avec un fond de haute culture. L’introduction de ce conte uniquement par la méthode de l’aliénation empêchera la compréhension. Deuxièmement, les contes sont généralement écrits dans une langue à tendance orale, qui implique un certain degré de flexibilité du mot et du sens vague, autrement dit un environnement relativement ouvert à l’ambiguïté qui facilite la traduction. Troisièmement, le mandarin doit beaucoup aux termes empruntés. Les éléments composants concernant le vocabulaire et les emplois ont ainsi changé. Quatrièmement, le mode de pensée des Chinois penche de plus en plus vers celui du monde occidental. Prenons comme exemple la salutation “Bonjour”, la manière traditionnelle utilise les titres d’honneur suivis par les phrases de politesse sans vraiment dire “bonjour”. De nos jours, Dans le cercle des gens nés avant 1980 264 , la salutation parmi les connaissances reste toujours “吃了吗?”(chi’le’ma ?) – “As-tu mangé?”. 264 les Chinois distinguent la génération par la décennie, les gens nés après 1980 sont considérés comme jeunes. 238 3.3.3 RÉÉCRITURE 3.3.3.1 Exemples ...une jeune et 可愛的小姑娘 jolie (...une petite fille... ...sweet little girl. fille adorable...) Au début de l’histoire, l’auteur décrit la fille bien aimée par la rencontrent. l’âge et famille La et par traduction l’apparence; tous les gens française se deux autres les qui concentre la sur traductions indiquent l’âge et plutôt la personnalité de la fille. Nous ne sommes pas en mesure de déterminer l’influence de la version fameuse de Perrault sur la traduction française, ni l’importance d’un beau visage par rapport au destin de la fille. Mais il est claire que dans notre époque, les héroïnes des contes et les princesses de Disney commencent à se libérer de la figure traditionnelle, par exemple le filme titré Frozen 265 et la princesse la plus populaire dans l’histoire de Disney Elsa. Le stéréotype du rôle feminin a une longue histoire. Les héroïnes sont généralement belles, naïves, gentilles et vulnérables. La fin des trois traductions manifeste également un changement (avec modération) de cette image ancienne contre des femmes une avec la description deuxième sur la lutte attaque. 265 La Reine des neiges 239 ...Si bien qu’on 於是⼤大家便叫她“⼩小紅 ne l’appela plus que "Petit Chaperon rouge". ...she be 帽” came known to as Little Red Cap. (...si bien que les gens l’appellent “ le petit bonnet rouge”) Selon l’histoire des frères Grimm, la fille porte en fait un bonnet rouge qui est retrouvé plus tard par le chasseur lorsqu’il ouvre le ventre du loup. Le chaperon est présent dans la version de Perrault, laissé dans la chambre lorsque l’héroïne se déshabille. La version française garde le chaperon en honorant Perrault; en même temps la plupart des locuteurs de l’anglais connaissent l’histoire de Grimm avec le titre de Perrault. Les textes traduits en chinois sont introduits dans le pays beaucoup plus tard que les marchés d’Europe et d’Amérique. Les traducteurs ont choisi de rester fidèles à la version des frères Grimm. ...son chemin 剛⾛走進森林就碰到了 croisa celui du Loup. ...a wolf came up to her. ⼀一 條狼 (...une entrée fois dans foret, tombe le elle sur un loup.) 240 Dans cet exemple on compte trois manières d’expression de la rencontre de la fille et du loup. La phrase française prend comme sujet le chemin, qui offre un point de vue objectif. Le sujet de la traduction chinoise est la fille qui réalise les actions de “marcher” dans les bois. La traduction anglaise accorde l’initiative au loup en utilisant le verbe “come up to” qui précise l’intention du méchant. Si on considère la tragédie de la fille comme une affaire criminelle, pénalité du loup on puisse a raison varier. de présumer D’après la que la traduction anglaise, le loup a clairement déjà une mauvaise intention spécifique contre la fille spécifique. Alors que dans les deux autres déclarations, les informations déterminantes sont insuffisantes. On peut raisonner que le loup de l’histoire anglaise est plus sophistiqué au niveau de son approche. ...les fleurs jolies qui 周圍這些花多麼美麗 ont poussé là-bas. flowers that are 啊 blossoming (...les fleurs poussent les Les ...the beautiful localisations jolies in the woods. qui dans alentours.) des fleurs diffèrent selon les textes. On compte “là-bas” “ dans les alentours” et “ dans les bois”. La première locution prépositive indique que les fleurs ne poussent pas de près de la fille, mais plutôt à un endroit loin dans une seule orientation. “dans les alentours” suggère que les fleurs se trouvent un peu éloignées mais partout. Toutefois on ne peut pas raisonner sa distance et de la préposition “dans les bois”, la seule 241 information concerne le risque de la perte d’orientation et de la change vue pas obstruée. La localisation l’évolution de l’histoire. des fleurs Mais on ne peut s’appuyer sur les prépositions utilisées pour vérifier les verbes de l’exemple suivant. ...voir de plus ...take a look 回頭看⼀一看 près. (tourner la tête pour regarder.) Comme mentionnées, les locutions prépositives aident à déterminer le bon usage des verbes dans les textes différents. “là-bas” et “ voir de plus près” conforme à la distance entre la fille et les fleurs. Suggérant un champ visuel obstrué, “dans les bois” nécessite en fait que la fille se rende à l’autre endroit pour jeter un coup d’oeil. On questionne toutefois l’expression “ tourner la tète pour regarder” et sa cohérence avec les fleurs “dans les alentours”. Étant donné une proposition incluant les quatre orientations, l’action de “tourner la tête” ne peut pas se justifier. Pendant ce temps... Le loup But... 就在此時 (À ce moment...) s’est mis à courir pendant que le petit chaperon rouge accordait son attention aux jolies fleurs. Les expressions comparaison française parallèle et entre chinoise les deux soulignent actions. Dans la le texte écrit en anglais, le traducteur emploie “mais” afin de mettre en valeur le facteur en opposition. 242 Littéralement, les deux actions ont chacune un sujet. En plus, la cueillette des fleurs n’est pas en opposition à l’action de courir. On doit noter que l’auteur a consacré tout un paragraphe pour expliquer par étapes comment la fille a fini par flâner dans les bois. Le mot “ mais” introduit juste une phrase à propos des actions du loup. Donc le facteur l’histoire, opposant qui tourne est d’une plutôt l’évolution ambiance heureuse de à l’approche d’une menace. ...lorsqu’elle se rappela qu’elle se sa chez grand-mère. se rappelle sa grand-mère.) not continue on her (...lorsqu’elle devait rendre ...did 她才想起奶奶 way de to grandmother's until... En gros cet exemple manifeste deux façons d’exprimer le moment où la fille se rappelle sa mission. Les compléments d’objet sont en fait interchangeables dans les trois langues, sans interférence de sens. On s’intéresse plutôt à la voix affirmative de la phrase en français et en chinois, et à la voix négative de la traduction anglaise. La phrase affirmative considère la cueillette des fleurs et la visite à la maison de la grand-mère comme deux évènements traducteurs, la isolés. Autrement cueillette des dit, fleurs aux n’est yeux pas des la condition à satisfaire pour que la fille puisse se rendre auprès de sa grand-mère. Le traducteur du texte en anglais ne partage pas cet avis. Selon sa phrase, on peut conclure que la cueillette des fleurs retarde la visite, ou à un certain point, risque d’annuler le rendez-vous. Referonsnous à l’exemple précédent, il est constatable que le 243 traducteur du texte en anglais préfère faire ressortir l’effet grammatique. ...lorsqu’elle entra dans She walked into 她⼀一⾛走進屋⼦子 la the parlor... (...lorsqu’elle pièce... entre dans la pièce...) Le petit chaperon rouge arrive finalement devant la maison de sa grand-mère en découvrant que la porte est ouverte. Puis les textes traduits divisent en deux informations sur le genre de chambre. « la pièce » est un descriptif d’appartement de chacun des espaces, laissant une information indéfinie du nombre total de la maison. « le salon », toutefois, suggère au moins une autre chambre dans la maison. Ce genre d’information n’est pas crucial par rapport à l’orientation du conte. Mais on ne peut pas s’empêcher de demander d’où vient la nuance. ...je ne me sens ...why 怎麼這樣害怕 pas bien. (...pourquoi j’ai am I so afraid? tellement peur?) La fille, debout dans la maison, a peur. Dans les textes chinois et anglais, les lecteurs comprennent le sentiment de peur d’une façon assez directe. En même temps, la phrase « je ne me sens pas bien » offre trois interprétations : (1) c’est bizarre dans la maison ; (2) la fille a un pressentiment menaçant; (3) la fille est indisposée. 244 En fait, les trois possibilités listées ne s’opposent pas l’une l’autre. Premièrement, la porte ouverte est justement ce qui est considéré comme bizarre selon la fille. Deuxièmement, lorsqu’elle salue la grand-mère, le manque de réponse aggrave l’inquiétude résultant de la porte ouverte. Les deux signes combinés consistent normalement en la formulation d’un résultat peu heureux. Troisièmement, décide qu’au l’organisation danger, le corporelle de afflue cerveau sang au l’humain afin d’assurer la vitesse de réflexion. Ce phénomène indique que les quatre d’insuffisance d’être membres de malade la subissent fourniture s’explique ainsi du les symptômes La sensation sang. parfaitement. En bref, le traducteur du texte français a réussi à fournir trois informations en une seule phrase assez courante. « Eh ! Grand- "Oh, “奶奶,你的⼿手怎麼這 mère comme tu as grandmother, 樣⼤大呀?” de grands bras » « C’est what "All the better 呀。” mieux t’embrasser » hands you have!" “可以更好地抱著你 pour big to grab you with! " (Grand-mère, pouquoi as-tu de grandes mains? C’est pour mieux t’embrasser. ) la fille étrangères du pose plusieurs loup. Ici on questions observe sur que la les figures traduction française a choisi de remplacer les mains par les bras. La série des questions progresse graduellement, ainsi sont 245 les réponses. Cette question concerne le contact physique, précédée par les grands yeux afin de mieux voir la fille et suivie par la grande bouche destinée pour la manger. Selon la tradition, les Français s’habituent plutôt à s’embrasser, ce qui évoquent les traductions “grands bras” et “ mieux t’embrasser”. Les locuteurs de l’anglais préfèrent “shake-hand” – “serrer la main” pour exprimer la bienvenue. Le traducteur a certainement noté que le serrement de mains comme salutation entre grand-mère et la petite fille n’est pas logique. Restant fidèle à son style grammatique, il opte pour la réponse “ mieux t’empoigner” afin de rendre les lecteurs dans l’inquiétude pour la fille par étapes. En meme temps, il vaut la peine de remarquer que les Chinois aiment également le serrement de mains comme geste amical. Cela explique la traduction par le mot “main”. Toutefois la réponse du loup pose un problème logique: on ne peut pas utiliser les mains pour embrasser une autre personne. il faisait sombre dans si le ventre du Loup. It 狼肚⼦子裡⿊黑漆漆的 (il sombre fait dans si le was so dark inside the wolf's body! ventre du loup.) Le traducteur emploie le mot “belly” dans la phrase décrivant la prise d’action du chasseur avec les ciseaux. Mais pour la parole de la petite fille, le traducteur opte pour le choix du mot “body” – le corps. S’il veux dire le ventre en anglais, il a plusieurs choix à sa disposition: belly; abdomen; gaster; stomach; tummy; gastrodidymus etc. Apparemment abdomen, gaster, stomach, gastrodidymus ne sont pas des termes compréhensibles aux yeux des enfants. 246 Il lui reste donc belly et tummy. Le dernier mot est beaucoup plus courant que le premier dans le cadre des petits lecteurs. Mais la nature informelle et affectueuse du mot l’empêche d’être appliqué de manière appropriée au méchant. Quant à belly, le mot est plus conformé au niveau de connaissance des enfants. Mais le traducteur a décidé de faire autrement. Prenons en compte que cette phrase est la parole d’une petite fille qui vient de sortir du loup. Il est peu probable qu’elle connaisse le système digestif. Aux yeux de la fille, elle sort du loup, du corps du loup. « Viens »... "Come,"... “那麼,” (“dans ce cas- là,”...) Le petit chaperon rouge explique à sa grand-mère le danger d’un deuxième loup lors d’une autre visite. On note deux traductions du mot utilisé pour attirer l’attention de la fille. D’une part, le mot “venir” est présent dans le texte français et dans le texte anglais qui est suivi par la proposition de la fermeture de la porte. Ce verbe indiscutablement traduisible en chinois est remplacé par un adjectif soulignant le lien causal. Si l’on insiste sur la traduction par le verbe “venir”, la phrase complète de la solution risque d’être en rupture avec le danger, comme si on avait sauté une étape. Le choix du mot équivaut au niveau de fonction et il est conforme à l’habitude grammaticale. 247 ...la gueule grise renifla autour de The 這⾧長著灰⽑毛的傢伙圍 wicked walked la maison... around 著房⼦子轉了兩三圈 the (...le gaillard several à fourrure la grise one house time... tourne autour de la maison...) L’appellation du loup diffère selon les langues. “La gueule grise” classiquement constitue une manière de remplacement française: la partie distinctive est utilisée comme appellation de la personne. La grammaire chinoise ressemble à la règle française avec un emploi différent. Premièrement, le nom doit être précédé du mot 的 (marque de possession) pour le transformer comme adjectif. Deuxièmement, l’utilisation d’un adjectif comme appellation orale. est généralement Troisièmement, dans la appliquée langue dans la écrite langue l’adjectif nécessite un nom, par exemple “ le gaillard à la fourrure grise”. Le traducteur du texte anglais adopte une approche directe en appelant le loup “le méchant”, qui s’accorde à son style. ...le 大石頭槽子 gigantesque (...le abreuvoir... abreuvoir ...the grand large, large trough... de pierre...) Les adjectifs méritent notre attention. La taille de l’abreuvoir considérée dans comme la plus traduction chinoise peut petite les autres. que deux être La différence entre « gigantesque » et « grand, grand » ne 248 concerne pas la taille mais plutôt le niveau de langue. Il faut avouer que le traducteur anglais maîtrise mieux la langue destinée aux enfants. 3.3.3.2 Analyse Dans tous les exemples, on observe que le style du texte le plus évident doit être celui de la traduction anglaise. Les expressions « came up to » « but » « hand + grab » « wicked stratagème qui one » traduisent calcule avec ensemble un loup sophistication de les opportunités, et qui mène résolument les exécutions. Ensuite on note trois réécritures réalisées avec succès, dont deux du texte anglais et un du traducteur français. Les deux réécritures du texte traduit en anglais concernent le remplacement du “ventre” par “le corps”, et celui de “gigantesque” par “grand, grand”. En plus de la création de tension dramatique, la personne chargée de la traduction se compréhension lance facile dans pour la les réalisation enfants. Sa d’une langue se conforme jusqu’à la présente analyse aux caractères des personnages avec le soin du choix des mots. Le traducteur français offre un travail très élaboré et pratiquement sans faute. La phrase “je ne me sens pas bien” arrive à offrir aisément trois niveaux d’information. La traduction chinoise, malheureusement, n’est pas à la hauteur des deux autres. Ce phénomène se manifeste surtout dans la combinaison des phrases, par exemple: les jolies fleurs poussent dans les alentours + la fille tourne la tête pour les regarder; le loup a de grands mains + c’est pour mieux embrasser la fille. 249 3.3.4 AUTRES -- Perception ...à une demi- 。。。。。。離⼩小紅 heure du village. ...a half from 帽家有很⾧長⼀一段路。 hour the village. (...à une longue distance de chez le petit chaperon rouge.) Á un quart d’heure de 。。。。。。還有⼀一 ...a good quarter hour ... 段路呢 marche... (à toujours une longue distance.) Les deux exemples s’orientent vers le même phénomène: la perception du temps. Le texte chinois change “une demiheure” et “ un quart d’heure” par “une longue distance” pour probablement deux raisons possibles. Premièrement, le traducteur présume que les lecteurs sont trop petits pour comprendre le temps et qu’un quart d’heure de marche est assez fatiguant pour un enfant. On garde un avis douteux envers cette possibilité. Il est possible que bien des lecteurs à bas âge ne sachent pas encore lire le temps, mais ils ont certainement l’expérience d’une durée pareille. Il est donc inutile de gommer la durée exacte. Deuxièmement, le traducteur sait bien qu’en Chine quinze à trente minutes de marche est complètement normal. Pendant une longue période, les familles chinoises n’ont pas eu de 250 voiture ni de système de bon transport. Naturellement, les enfants fréquentent leurs écoles en y allant à pied. Étant donné la communauté peuplée de Chine, environ trente minutes de marche pour aller seul à l’école ne doit pas étonner les enfants. Ainsi il faut changer la durée du temps, laquelle ne concerne jamais un simple modification de durée mais plutôt une traduction de la signification. Voilà on arrive à avoir “une longue distance”. -- Ajout ...comme tu as une grande 。。。。。。你的嘴 a horribly 巴怎麼⼤大得很嚇⼈人呀? bouche ...what (...pourquoi as big mouth you have!" tu une terriblement grande bouche?) Dans cet exemple le texte en chinois et celui en anglais choisissent d’ajouter un complément sur le degré de la grande bouche du loup. Comme mentionné, la série de questions a un ordre progressif au niveau de la révélation de la vraie intention du loup. Dans la question précédant de celle-ci, la traduction française offre un dialogue concernant le premier contact physique: les grands bras du loup – pour mieux embrasser la fille. Pourtant, ce contact physique est plus intense et révélateur dans la traduction en langue anglaise (le texte chinois a été mal traduit, sinon il aurait dû ressembler au texte A): les grandes mains du loup – pour saisir la fille. Afin de respecter la tension graduelle des dialogues, on constate que les traducteurs répondent à la demande par l’ajout du mot 251 “terriblement” tout en respectant le sens initial de dialogue. Tu n’iras plus 。。。。。。我⼀一輩 jamais seule en dehors des chemins dans la forêt... As long live, ⼦子也不獨⾃自離開⼤大路, as I I will never leave the path and run off 跑進森林 了。 into (...je n’irai plus jamais the woods by myself... seule en dehors des chemins dans le Le traducteur français forêt.) et son homologue chinois partagent la même traduction de la phrase qui raconte l’introspection du petit chaperon rouge après avoir été sauvée par le chasseur qui passe par la maison. Dans le texte traduit en anglais, on note l’ajout de “ toute la vie”. Sans modifier l’intention de la version d’origine, le traducteur du texte anglais, d’une part, souligne la certitude et la détermination du petit chaperon rouge ; d’autre part, la résolution accentuée de la fille fait écho à sa deuxième rencontre du danger. -- Adoucissement espèce de vieil impur the wolf ⽼老壞蛋 (le vieux méchant) 252 Les trois textes offrent de différentes estimations aux yeux de chasseur lorsque se produit la découverte du loup. Dans un ordre dégradant, on compte “ l’espèce de vieil impur” “le vieux méchant” et “le loup”. Au lieu d’une appellation, l’estimation en français ressemble plutôt à une expression de mécontentement et de haine sous une combinaison de mots assez classiques. Le terme utilisé dans la traduction chinoise est relativement plus doux pour les petits lecteurs. Il est à noter que “Le loup”, pourtant, n’est pas l’expression directe du personnage. 253 Conclusion Le Petit Chaperon Rouge est un texte digne de recherches. Il représente des thèmes dont le fond culturel appartient à la nuit des temps. Plusieurs points de départ des analyses sont possibles. Par exemple dans le livre titré The Witch Must Die: The Hidden Meaning Of Fairy Tales, l’auteur Cashdan Sheldon 266 a résumé sept problèmes auxquels tous les enfants font face, selon les contes des frères Grimm. Il les a nommés “the seven deadly sins of childhood”267. D’après cette comparaison, il est plus clair que les contes constituent en fait un modèle d’univers des enfants fondé sur le jardin d'Éden. Les personnages correspondent respectivement aux rôles de Dieu, Adam et Ève, et les autres créatures. Les enfants sans notion du bien ni du mal sont comparables au premier couple dans leur état d’innocence. La première étape de l’évolution intellectuelle concerne la distinction entre les hommes et les animaux. Le loup offre une figure opposée des êtres humains, ce qui souligne la différence pour les petits lecteurs. Mais en cet état, les enfants ne sont pas en mesure de distinguer l’humanité et l’animalité. Lorsque le loup se déguise en grand-mère, la petite fille n’arrive pas à le reconnaître. À force d’éducation, les enfants sont finalement capables de connaître la vertu et le vice. La pomme de sagesse dans la réalité est l’apprentissage, précisément dit l’apprentissage par l’imitation. Furthermore, a child’s choices are based, not so much on right versus wrong, as on who arouses his sympathy and who his antipathy. The more simple 266 Professor émérite de la psychologie de l’Université de Massachusetts 267 Cashdan Sheldon, The Witch Must Die: The Hidden Meaning Of Fairy Tales, Basic Books, 2000, ISBN-‐10: 0465008968, ISBN-‐13: 978-‐0465008964, page 83 254 and straightforward a good character, the easier it is for a child to identify with it and to reject the bad other. The child identifies with the good hero not because of his goodness, but because the hero’s condition makes a deep positive appeal to him. The question for the child is not “Do I want to be good?” but “Who do I want to be like?”268 D’après la théorie de Bruno Bettelheim adorent les héros des contes parce 269 , les enfants qu’ils sont des caractères fascinants. Ainsi il est possible de conclure que la connaissance de la morale n’est pas acquise par les raisonnements, mais témoignages. Cela plutôt par indique les expériences la et particularité les de l’enseignement de la morale pour les enfants. Autrement dit, lorsque les enfants ne peuvent pas réfléchir d’une façon rationnelle, leur formation exige de procédés particuliers. Dans les contes comme Le Petit Chaperon Rouge, les caractères des héros sont bien conçus pour être aimables aux yeux des enfants. Pourvu que les héros représentent les bonnes qualités, les enfants sont incités à imiter ce qui est conforme à la morale. Ainsi en fin de compte, ce sont les adultes qui prennent la décision sur ce que sont les bonnes qualités. Dans les versions que ressemblent au Petit Chaperon l’idéologie Rouge, sociale les a recherches beaucoup montrent interféré que dans l’orientation des histoires. Les traducteurs de la version des frères Grimm sont également soumis à l’influence de 268 Bruno Bettelheim, The Uses of Enchantment: The Meaning and Importance of Fairy Tales, Vintage, 2010, ISBN-‐10: 0307739635, ISBN-‐13: 978-‐0307739636, pages 9 -‐ 10 269 Pédagogue et psychologue américain 255 l’idéologie. Leurs traductions suggèrent ce que valorise la société de leur temps. 256 CHAPITRE 4 MORALE POUR LES ADULTES: JUSTE MILIEU ET DOCTRINE DU MILIEU 257 Introduction Après avoir travaillé sur le Petit chaperon rouge qui représente l’éducation de la morale aux enfants, il est nécessaire de s’interesser à la promotion de la morale dans l’univers des adultes. Lorsque la traduction concerne des sujets similaires partagés par deux pays, la traduction demande de la délicatesse. Par exemple le juste milieu d’Aristote et la doctrine du milieu de Confucius. Dans ce chapitre, les recherches portent d’abord sur la synthèse de comparaison des deux notions, incluant leurs buts, leurs noms, leurs statuts dans le système philosophique, leurs méthodes de réalisation et leurs applications. Ensuite les recherches s’orientent vers la traduction en chinois de l’éthique d’Aristote. Le thème d’intérêt sera orienté vers deux traducteurs chinois pour leur initiative dans l’introduction en Chine des philosophes occidentaux. Une évaluation de leurs méthodes peut ensuite faire la synthèse des raisons de leur choix de la méthode de traduction, ce qui permet l’établissement d’une analyse de la notion du juste milieu partagée par les deux philosophes. 258 4.1 Base politique de la morale À part presque un siècle de différence de leur date de naissance, les deux géants, en tant que source de sagesse culturelle, exerçaient des activités ressemblantes. Confucius est réputé pour son recrutement de disciples (l’enseignement) et la mise en ordre des documents anciens; célèbre pour son activité au Lycée270 où il a fondé L’école péripatétique 271 , Aristote consacraient son temps à l’enseignement et à la fois aux recherches scientifiques dont la propagation se réalisa sous forme des livres d’un nombre considérable transmis par ses disciples. La philosophie du milieu tient une place irremplaçable dans les nombreux deux familles philosophes théoriques. descendants Confucius employaient et la ses notion comme une signification des champs philosophiques sur les codes moraux et les moyens d’être. Aristote a lancé un avis similaire dans la première période de l’histoire philosophique occidentale. Partageant une méthodologie au nom presque identique, les résultats s’écartent souvent de beaucoup. La recherche parallèle offre sans aucun doute une perspective pour mieux comprendre la racine des différences culturelles entre l’Orient et l’Occident. Ici prenons comme exemple la catégorie de la politique. En dépit du fait que les usages sociaux et le contexte culturel étaient de distinctions complètes entre l’époque de Confucius recherches et sur celle les d’Aristote, sujets on note politiques que les s’appuient principalement sur les codes moraux et sociaux. 270 le Lycée était un gymnase d'Athènes, situant à proximité du temple d'Apollon lycien (d’où le nom) et derrière le Parlement grec. 271 école philosophique fondée par Aristote en 335 av. J.-‐C. au Lycée d'Athènes 259 On compte trois éléments fondamentaux de la doctrine confucéenne dans la composition du prétexte de la pratique politique: 仁 (ren - la bienveillance) 礼 (li - le rite) 德 (de - la moralité). Rappelons que pour les confucéens la bienveillance demandait 272 signifie ainsi aux l’amour des gouvernants autres. des pays Confucius 克 ⼰己 复 礼 (ke’ji’fu’li) de “se maîtriser soi-même, et de revenir aux rites de la courtoisie”273. Ici la maîtrise de soi-même et le respect des rites de la dynastie Zhou 274 (admirées par Confucius) marquent la manière de la réalisation de la bienveillance. Afin de mieux comprendre l’essence du critère, il faut d’abord répondre à la question sur la définition de “revenir aux rites de la courtoisie”. Confucius a donné sa version du rite dans le texte suivant: 君⼦子义以为质,礼以⾏行之,孙以出之,信以成之。君⼦子哉。275 Le Maître dit : « L’équité est l’essence même de l’homme honorable. Il la pratique d’après les rites, la manifeste avec humilité, et l’accomplit en toute sincérité. Un tel homme mérite le nom d’homme honorable. »276 272 Les Entretiens, XII.1 273 Les Entretiens de Confucius XII.1, traduction en français par Séraphin Couvreur source : http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Entretiens_de_Confucius 274 La période des Zhou de l'Ouest,environ 1046 à 771 av. J.-‐C. 275 Les Entretiens, XV.17 276 Les Entretiens de Confucius XV.17, traduction en français par Séraphin Couvreur 260 La citation explique que l’équité est la nature des rites. Ainsi revenir aux rites indique en fait de revenir à l’essence du rite – la justice, d’agir conformément aux principes communément acceptés. Ensuite il évoque de “la maîtrise de soi-même”. D’une part, il est naturel de penser que Confucius s’adressait à chaque membre de la communauté ou du pays. Lorsque tout le monde arrive à dominer les envies excessives, la nation s’oriente spontanément vers la bienveillance. D’autre part, on a raison de croire que le sujet touché concerne plutôt les gouvernants de haute catégorie. Il chargeait les gouvernants de jouer le rôle de modèle qui inspire le peuple pour qu’il suive l’exemple de la bonté. La citation suivante sert comme appui de la dernière observation. 君⼦子之德风,⼩小⼈人之德草,草上之风,必偃。277 Vous-même tendez vers le bien, et le peuple sera bon. La Vertu du prince est comme le vent ; celle du peuple est comme l’herbe. Au souffle du vent, l’herbe se courbe toujours. 278 Après avoir établi cela, on peut ensuite passer à la discussion sur la signification de “la maîtrise de soimême”. On entend souvent: -- 见贤思齐焉,见不贤⽽而内⾃自省也279 277 Les Entretiens, XII.19 278 Les Entretiens de Confucius XII.18, traduction en français par Séraphin Couvreur 279 Les Entretiens, IV.17 261 Le Maître dit : « Quand vous voyez un homme sage, pensez à l’égaler en vertu. Quand vous voyez un homme dépourvu de sagesse, examinez-vous vous-même. »280 --吾⽇日三省吾⾝身,为⼈人谋⽽而不忠乎 ?与朋友交⽽而不信乎?传不习乎?281 Tseng tzeu dit : « Je m’examine chaque jour sur trois choses : si, traitant une affaire pour un autre, je ne l’ai pas traitée sans loyauté ; si, dans mes relations avec mes amis, je n’ai pas manqué de sincérité ; si je n’ai pas négligé de mettre en pratique les leçons que j’ai reçues. »282 Les deux citations soulignent en fait la première étape à prendre dans le contrôle de soi-même – avoir la conscience de vérifier ses comportements et de se reprocher les erreurs. Il est de haute possibilité que personne n’osait/ne voulait ou n’était à la hauteur intellectuelle d’indiquer les défauts des gouvernants de haut rang. Quant au contenu de la maîtrise de soi-même, on arrive à trouver des traces de suggestion concrète dans les Entretiens. Au lieu de savoir distinguer le bien et le mal, les discours montrent que la notion de la maîtrise est plutôt englobée dans la catégorie de l’avertissement et de l’étude autonome. 280 Les Entretiens de Confucius IV.17, traduction en français par Séraphin Couvreur 281 Les Entretiens, I.4 282 Les Entretiens de Confucius I.4, traduction en français par Séraphin Couvreur 262 -- 君⼦子有三戒:少之时,⾎血⽓气未定,戒之在⾊色;及其壮也,⾎血⽓气⽅方刚, 戒之在⽃斗;及其⽼老也,⾎血⽓气既衰,戒之在得。283 Confucius dit : « L’homme honorable se tient en garde contre trois choses. Dans la jeunesse, lorsque le sang et le souffle vital sont toujours en mouvement, il se tient en garde contre les plaisirs des sens. Dans l’âge mûr, lorsque le sang et le souffle vital sont dans toute leur vigueur, il évite les querelles. Dans la vieillesse, lorsque le sang et le souffle vital ont perdu leur énergie, il se tient en garde contre la passion d’acquérir. »284 -- ⼀一朝之忿。忘其⾝身,以及其亲,⾮非惑与?285 Dans un moment de colère, mettre en danger sa vie et celle de ses parents, n’est-ce pas de 286 l’égarement? En tout, on constate que la demande s’exerce au niveau de la pensée où la bonté et la présomption se transforment uniquement selon le choix de laisser dominer ou de restreindre les désirs. “Se maîtriser soi-même, et revenir aux rites de la courtoisie” veut en fait dire l’importance de dominer les mauvaises envies afin de renforcer le désir de retenir la bienveillance. Pareilles à la théorie confucéenne mentionnée au début de la section, 283 Les Entretiens, XVI.7 284 Les Entretiens de Confucius XVI.7, traduction en français par Séraphin Couvreur 285 Les Entretiens, XII.21 286 Les Entretiens de Confucius XII.20, traduction en français par Séraphin Couvreur les 263 demandes imposées généralement vers par à le confucianiste l’interlocuteur et s’adressent aux hauts fonctionnaires, elle sont peut-être plus exigeantes envers ces derniers. On constate des descriptions de l’importance sur la pratique de la bienveillance dans le gouvernement: -- 为政以德,譬如北⾠辰,居其所⽽而众星拱之287 Le Maître dit : « Celui qui gouverne un peuple par la Vertu est comme l’étoile polaire qui demeure immobile, pendant que toutes les autres étoiles se meuvent autour d’elle. »288 -- 其⾝身正,不令⽽而⾏行;其⾝身不正,虽令不从289 Le Maître dit : « Si le prince personnifie la rectitude, tout se fait sans qu’il commande ; si le prince ne l’incarne pas, il aura beau donner des ordres, il ne sera pas suivi. »290 D’une façon globale, la clé du gouvernement d’un pays, selon Confucius, se trouve dans l’envie de la pratique des politiques de bienveillance, laquelle représente le sujet central des Entretiens. Un point important à noter sur la culture traditionnelle chinoise est le haut niveau d’intégration de la vertu qui cherche à souligner les liens entres les choses. Dans l’application de la bienveillance à la politique sociale, il est clair que Confucius préférait construire un système politique sur la 287 Les Entretiens,II.1 288 Les Entretiens de Confucius II.1, traduction en français par Séraphin Couvreur 289 Les Entretiens, XIII.6 290 Les Entretiens de Confucius XIII.6, traduction en français par Séraphin Couvreur 264 base du régime de primogéniture accordé à la naissance. 291 Ainsi qui valait le droit il est raisonnable de conclure que la méthode d’étude employée représente un mélange de l’idée de moralité et de politique. Prenons comme exemple les citations suivantes. -- 君⼦子笃于亲,则民兴于仁292 Que le prince remplisse avec zèle ses devoirs envers ses proches, et le peuple sera mû par le bien.293 -- 其为⼈人也孝悌,⽽而好犯上者鲜矣;不好犯上,⽽而好作乱者,未之有 也294 Le Maître dit : « Celui qui étudie pour appliquer au bon moment satisfaction ? n’y Si trouve-t-il des amis pas de viennent de la loin recevoir ses leçons, n’éprouve-t-il pas une grande joie ? ressent S’il reste aucune inconnu peine, des n’est-il hommes pas et un n’en homme honorable ? »295 Chez Aristote, bien qu’il ait énoncé la fameuse estimation “l’homme est par nature un animale politique296”, 291 la norme désigne la priorité de succession réservée au premier enfant de la famille (On ne compte généralement que les fils. Dans certains pays les filles avaient également le droit de succession) 292 Les Entretiens, VIII.2 293 Les Entretiens de Confucius VIII.2, traduction en français par Séraphin Couvreur 294 Les Entretiens, I.1 295 Les Entretiens de Confucius I.1, traduction en français par Séraphin Couvreur 296 La Politique d'Aristote, chapitre I. 2 265 qui suggérait que la formation d’un État résulte de l’évolution naturelle, sur la définition de l’État, il le considérait comme une communauté constituée d’une nature la plus haute et d’une base la plus large. Il indiquait que toute association servait le but d’un certain bien, dont l’État ne faisait pas d’exception. Le bien ciblé, en général, signifie que le maintien de l’ordre social qu’exerçait un État est supérieur aux simples activités de l’organisme gouvernemental. Une association comme l’État doit impérativement assurer une vie de qualité satisfaisant les besoins matériels et en même temps les codes moraux de la noblesse. Tout État est évidemment une association; et toute association ne se forme qu'en vue de quelque bien, puisque les hommes, quels qu'ils soient, ne font jamais rien qu'en vue de ce qui leur paraît être bon. Évidemment toutes les associations visent à un bien d'une certaine espèce, et le plus important de tous les biens doit être l'objet de la plus importante des associations, de celle qui renferme toutes les autres; et celle-là̀ , on la nomme précisément État et association politique.297 Si donc l'âme, à parler d'une manière absolue et même relativement à nous, est plus précieuse que la richesse et que le corps, sa perfection et la leur seront dans une relation analogue.298 297 La Politique d'Aristote, traduite en français par J. Barthélémy-‐Saint-‐Hilaire, 1874 Paris, Librairie Philosophique de Ladrange livre1 chpI 1. Page 9 source:http://www.documentacatholicaomnia.eu/03d/-‐384_-‐ 322,_Aristoteles,_Politique,_FR.pdf 298 La Politique d'Aristote, traduite en français par J. Barthélémy-‐Saint-‐Hilaire, 1874 Paris, Librairie Philosophique de Ladrange Livre IV, chapitre I 4 page 71 266 Deux points sont clairs selon les recherches d’Aristote, l’un touche le sujet que le but suprême de l’État est de promouvoir la moralité; l’autre oriente les études scientifiques vers une direction plus indépendante que dans la l’importance pensée de la confucéenne. moralité dans Tout la en affirmant recherche sur la politique, Aristote divisait d’une façon assez distincte la science de la politique et celle de la morale. Ainsi on peut dire que la politique est une branche de la science indépendante considéré dans comme le une monde occidental. contribution Cela peut être du grand importante savant dans l’histoire des pensées politiques occidentales. Revenons sur la notion du milieu, et on ne s’empêche pas de demander la raison des idées diverses sur la politique chez les deux philosophes qui partagent le même mode de pensée. Est-il probable que leurs expériences personnelles dans la profession ont joué un rôle plutôt décisif? Aristote vivait dans la société grecque ancienne, où de nombreux systèmes politiques avaient été établis. Aristote historique était qui en lui possession a permis d’une de riche tirer ses référence propres conclusions d’une manière plus ouverte et plus solide. Une vision politique assez étroite était très probablement le point faible des philosophes datant Confucius. Faute de la de la période de diversité des matières référentielles 299 , il ne lui restait en réalité que le choix de fournir des idées complémentaires sur le système provenant de la dynastie Xi Zhou (Zhou de l’Ouest, 1046 à 771 av. J.-C.). En tant que penseur de son temps, la bonne construction de la méthodologie risquait de ne pas pouvoir satisfaire les exigences de raisonnements tout justes et mieux soutenus. 299 également à cause de sa préférence personnelle 267 268 4.2 APPARITION DE LA NOTION DE MILIEU Selon Zhu Xi 300 (1130 - 1200), le mot 中庸 (zhong yong – sens littéral: modéré) date de 尧 301 (yao) (2324 – 2206 av. J.-C.), l’empereur le plus ancien de l’histoire de la nation Han, qui est considéré comme le début de la pensée confucéenne 302 . Avant la naissance de Confucius, existait l’estimation d’harmonie. En réunissant les idées des vertus, des comportements et des moralités propres, le philosophe a lancé la doctrine du milieu en combinant deux caractères 中 (zhong – sens littéral: le centre; l’harmonie) et 庸 (yong – sens littéral: besoin; adopter). Ainsi la doctrine du milieu est désormais devenue un terme philosophique et l’enjeu du Confucianisme. L’origine du juste milieu ne pose pas de question dans l’histoire philosophique de l’Occident. Mais il est intéressant de noter que dans le cadre des lettrés chinois, il existe une dispute sur la traduction du juste milieu d’Aristote. Wu Shoupeng (1906 - 1987) a choisi de traduire “mediocritas” par 中 庸 (zhongyong – sens littéral: la doctrine du milieu) 303 ; dans le livre nommé l’Extrait des Textes sur la Philosophie Occidentale - tome I 304 , le traducteur a employé le mot 适中 (shizhong – sens littéral: 300 lettré de la Dynastie Song, un des plus importants néoconfucianistes en Chine 301 souverain mythique de l’antiquité chinoise 302 le nom chinois du Confucianisme 儒 (ru), n’a pas de relation avec le nom de Confucius 孔子 (kong zi) 303 Aristote, La Politique, traduction en chinois par Wu Shoupeng, Presse de la Commerce, Shanghai, 1965, ISBN 9787100018036 304 Section d’Éducation et des Recherches sur les philosophies occidentales, Extrait des Textes sur la Philosophie Occidentale -‐ tome I, Presse de la Commerce, Shanghai, 1981, ISBN 9787100002646 269 moyen; modéré); le terme 适 度 (shidu – sens littéral: modéré) est choisi par Miao Litian305 (1917 - 2000) et Liao Shenbai 306 (1950 - dernier auteur, ); Zhao dans la préface du livre de ce Fucheng (1911 - 2009) utilise néanmoins 中 庸 (zhongyong – sens littéral: le doctrine du milieu); Zhao Dunhua 307 (1949 - ) préfère le terme 中 道 (zhongdao – sens littéral: le moyen modéré). 305 Miao Litian, Nouvelle Edition de l’Histoire Philosophique Occidentale, Presse du Peuple, Pékin, 1990, ISBN 9787010006970 306 Liao Shenbai, Sur la Morale, Presse de l’Université Normale de Pékin, Pékin, 2009, ISBN: 9787303103836 307 Zhao Fucheng, Breve Histoire sur la Philosophie Occidentale, Presse de l’Université de Pékin, Pékin, 2001, ISBN: 9787301045107 270 4.3. ÉTAT SUPRÊME DE LA MORALE Le milieu est apparemment une qualité représentative d’un homme idéal selon Confucius, c’est à la fois la mesure de la noblesse. Il admirait le souverain Shun 308 pour sa prise en considération de tous les aspects de la vie et sa solution intermédiaire 309 . Yan Hui avait également gagné le respect de Confucius pour sa qualité et sa persévérance sur la recherche du milieu 310 . Le grand savant lui-même s’efforçait d’agir conformément à la doctrine, ce qui lui valait sa réputation auprès de ses disciples: ⼦子温⽽而厉,威⽽而不猛,恭⽽而安。311 Le Maître était affable mais ferme, imposant mais sans dureté ; courtois mais sans affectation.312 On doit noter que Confucius n’offrait pas d’explications concrètes sur le contenu de la doctrine vue comme une morale. Dans le livre classique intitulé la Doctrine du Milieu, le terme est défini d’une façon assez vague: le milieu de deux côtés opposés. Jusqu’à la dynastie Song du Nord (960 - 1127), l’opinion de Cheng Yi 313 (1033–1107) définissait 中 a été (zhong – répandue sens dans littéral: le pays. le Il centre; l’harmonie) l’impartialité et 庸 (yong – sens littéral: 308 souverain mythique de l’antiquité chinoise 309 Doctrine du milieu, chapitre VI 310 Classique des rites, chapitre XXXI 311 Les Entretiens, VII.38 312 Les Entretiens de Confucius VII.37, traduction en français par Séraphin Couvreur 313 philosophe chinois, un des Six Grands Maîtres du XIe siècle 271 besoin; adopter) la constance; l’impartialité est considérée comme la bonne voie des êtres humains, et la constance notion comme la vérité philosophique impartiales et du du monde. milieu invariables. Le Donc en signifie saint tout, les la vérités soupirait sur le déclin des vertus parmi le peuple rural en disant que le peuple n’atteignait jamais le niveau du milieu 314 . Le chapitre IX de la Doctrine du milieu explique avec plus de précisions la difficulté de la réalisation du milieu en le comparant avec autres qualités. Il est possible de régner en paix sur un pays immense; des gens arrivent à refuser sans hésitation une offre de haute position extrêmement bien rémunérée; des courageux s’affrontent sans la moindre peur avec le tranchant d’un lame; mais rare sont les hommes de noblesse qui maîtrisent la doctrine du milieu, laquelle apparaît complètement ordinaire. D’une importance capitale, le manque d’élaboration du sujet montre-il l’ambiguïté de la théorie ou plutôt une faiblesse qu’on cherche à pallier? Chacun a le droit à sa propre observation sur ce phénomène. Mais du point de vue des procédés des philosophes de la même génération que Confucius, 述 ⽽而 不 论 (shu’erbulun – sens littéral: réciter les faits sans commentaires) c’était leur approche absolue. La méthode nécessite un établissement de références solides, à l’exclusion d’analyse ou commentaire directs. Les opinions et les critiques doivent impérativement être cachées sous la métaphore du récit. Ainsi les auteurs évitent les paroles emphatiques et les éloges exagérés, les narrations conventionnelles, les répétitions et les orientations politiques moins prudentes. En plus, la doctrine du milieu peut être considérée comme une sagesse 314 Les Entretiens, VI. 29 272 provenant de l’existence humaine. D’après son fond culturel, la maîtrise du milieu est comparable à la loi mentale 315 dont la conclusion est tellement sobre que la minutie d’une démonstration est jugée non nécessaire. Aristote proclamait également le juste milieu comme critère de son système moral. Soutenu par une série d’arguments, le grand philosophe annonçait que Donc, la vertu puisqu’elle est fait à une tout sorte le de moins moyenne, viser le milieu.316 On peut résumer brièvement la démonstration d’Aristote par le développement suivant: Toute mais technique il en va et toute de même démarche de méthodique l’action et de – la décision – semble viser quelque chose de bon.317 Le bien est la visée de toutes les activités humaines. C’est le bonheur qui constitue le bien suprême...318 315 la loi mentale peut indiquer trois choises: 1. les lois du Bouddhisme en dehors des classiques. 2. Toutes les lois de diverses religions se divisent en deux genres: la loi materielle et la loi mentale. 3. Dans le cadre des arts martiaux, la loi mentale est une sorte de formule rimée 316 Éthique à Nicomaque II, traduction en francais par Richard Bodeus, 1106 b 25, page 115, GF Flammarion,2004, ISBN: 9872080709479 317 Éthique à Nicomaque II, traduction en francais par Richard Bodeus, 1094 a 1, page 47, GF Flammarion,2004, ISBN: 9872080709479 318 Éthique à Nicomaque II, traduction en francais par Richard Bodeus, 1097 b 20, page 68, GF Flammarion,2004, ISBN: 9872080709479 273 è Le bonheur est une certaine activité de l’âme exprimant la vertu finale...319 Ainsi il faut analyser la nature de la vertu. è Généralement la vertu se divise en deux genres: l’un concerne la vertu rationnelle, qui n’a pas d’interaction avec la pratique; l’autre relève de la pratique. è La démonstration d’Aristote s’établit principalement autour de la morale. Il affirmait d’abord que la vertu est un état. La vertu de l’homme doit aussi être l’état qui fait de lui un homme bon et qui lui permet de bien remplir son office propre.320 Toutes les existences peuvent être caractérisées par l’excès, le milieu et le défaut. L’excès et le défaut ruinent la perfection, tandis que la moyenne la préserve...321 Alors la vertu est propre à faire viser le 322 milieu. 319 Éthique à Nicomaque II, traduction en francais par Richard Bodeus, 1102 a 5, page 93, GF Flammarion,2004, ISBN: 9872080709479 320 Éthique à Nicomaque II, traduction en francais par Richard Bodeus, 1106 a 20, page 113, GF Flammarion,2004, ISBN: 9872080709479 321 Éthique à Nicomaque II, traduction en francais par Richard Bodeus, 1106 b 10, page 114, GF Flammarion,2004, ISBN: 9872080709479 322 Éthique à Nicomaque II, traduction en francais par Richard Bodeus, 1106 b 15, page 114, GF Flammarion,2004, ISBN: 9872080709479 274 è D’une façon hiérarchique, Aristote a tiré la conclusion que la vertu suprême est la recherche du juste milieu, autrement dit l’éloignement de l’excès et du défaut. 275 4.4 MÉTHODOLOGIE Il paraît que les deux lettres partageaient les mêmes idées sur la évaluations. manière D’après d’atteidre Confucius, le le milieu et sur développement ses d’une affaire s’oriente vers plusieurs possibilités, de sorte que la responsabilité d’un homme vertueux est d’éviter les situations extrêmes. 吾有知乎哉?⽆无知也,有鄙夫问于我,空空如也,我扣其两端⽽而竭焉。 323 Le Maître dit : « Est-ce que j’ai beaucoup de science ? Je n’ai pas de science. Mais quand un homme de la plus humble condition m’interroge, je discute la question sans préjugés, d’un bout à l’autre, sans rien omettre. »324 De la citation ci-dessus, on observe une méthode relativement claire conduisant les gens vers le milieu: l’analyse sur deux résultats opposés et le choix d’une approche Confucius, moyenne. il est En s’appuyant notable qu’un sur les nombre discours important de des paroles se présentent sous ce genre de comparaison. Par exemples: -- 君⼦子矜⽽而不争,群⽽而不党325 323 Les Entretiens, IX.8 324 Les Entretiens de Confucius IX.7, traduction en français par Séraphin Couvreur 325 Les Entretiens, XV.22 276 Le Maître dit : « L’homme honorable est maître de lui-même et n’a de contestation avec personne ; il est sociable, mais n’est pas homme de parti. »326 -- 君⼦子贞⽽而不谅327 Le Maître dit : « L’homme honorable est ferme sans être opiniâtre. »328 -- 质胜⽂文则野,⽂文胜质则史,⽂文质彬彬,然后君⼦子329 Le Maître dit : « Celui chez qui les qualités naturelles l’emportent sur la politesse des manières et du langage est un homme agreste. Celui chez qui la politesse des manières et du langage l’emporte sur les vertus intérieures est comme un copiste de tribunal. Celui qui possède à un égal degré la vertu et la politesse est un homme honorable. »330 En complément des discours sur la saisie du milieu entre les états contradictoires, les commentaires du saint chinois envers ses disciples suggèrent aussi bien un moyen possible. Il insistait sur les avis que l’excès et le défaut sont deux états nécessitant la réorientation et que chacun doit établir ses options du milieu en vérifiant son 326 Les Entretiens de Confucius XV.21, traduction en français par Séraphin Couvreur 327 Les Entretiens, XV.37 328 Les Entretiens de Confucius XV.36, traduction en français par Séraphin Couvreur 329 Les Entretiens, VI.18 330 Les Entretiens de Confucius VI.16, traduction en français par Séraphin Couvreur 277 propre état personnel. Les estimations peuvent être soutenues par les discours suivants: -- ⼦子贡问:‘师与商也孰贤?⼦子⽈曰:‘师也过,商也不及。’⽈曰:‘然则师 愈与?’⼦子 ⽈曰:‘过犹不及’。331 Tzeu koung demanda lequel des deux était le plus sage, de Cheu ou de Chang. Le Maître répondit : « Cheu va au-delà des limites ; Chang reste en deçà. » Tzeu koung reprit : « D’après cela, Cheu l’emporte-t-il sur Chang ? » Le Maître répondit : « Dépasser les limites n’est pas un moindre défaut que de rester en deçà. »332 -- 求也退,故进之;由也兼⼈人,故退之。333 Confucius dit : « K’iou n’ose pas avancer ; je l’ai poussé. Iou a autant d’ardeur et de hardiesse que deux ; je l’ai freiné. »334 331 Les Entretiens, XI. 16 332 Les Entretiens de Confucius XI.15, traduction en français par Séraphin Couvreur 333 Les Entretiens, XI.21 334 Les Entretiens de Confucius XI.21, traduction en français par Séraphin Couvreur Tzeu lou dit à Confucius : « Dois-‐je mettre en pratique immédiatement ce que je viens d’apprendre ? » Le Maître répondit : « Tu as encore ton père et des frères plus âgés que toi[106]. Conviendrait-‐il de mettre aussitôt à exécution tout ce que tu apprends d’utile ? » Jen Iou demanda aussi s’il devait mettre en pratique sans retard tout ce qu’il apprenait. Le Maître répondit : « Fais-‐le tout de suite. » Koung si Houa dit : « Iou a demandé s’il devait mettre aussitôt à exécution tout ce qu’il apprenait d’utile à faire. Vous lui avez répondu qu’il avait encore son père et des frères plus âgés que lui. K’iou a adressé la même question dans les mêmes termes. Vous avez répondu qu’il devait mettre en pratique sur-‐le-‐champ tout ce qu’il apprenait. Quant à moi, je suis perplexe ; j’ose vous prier de me l’expliquer. » (et la suite citée dans le texte) 278 Le choix de la doctrine du milieu ne l’a heureusement pas conduit vers un esprit sclérosé. Prenons comme exemple l’opinion de Confucius sur le retrait des fonctionnaires qui préféraient défendre leurs propres avis que leur poste. Le sage affirmait que leur décision de retraite était judicieuse. Toutefois il ferait autrement. -- 我则异于是,⽆无可⽆无不可。335 Pour moi, ajouta-t-il, différent. Je ne j’ai veux un sentiment bien rejette rien montrez-vous, sinon ni ne absolument.336 -- 天下有道则见,⽆无道则隐337 Si le monde suit la Voie, cachez-vous.338 Il est clair que selon Confucius, le service auprès d’un empereur ou la retraite ne révèle pas le choix d’un état permanent. Toute décision doit se situer dans l’actualité qui change progressivement. En conséquence, le maître a (autrement nommé dit quatre les choses attitudes qu’il désapprouvait subjectives): l’opinion personnelle, l’affirmation catégorique, l’opiniâtreté et l’égoïsme339. 335 Les Entretiens, XVIII.8 336 Les Entretiens de Confucius XVIII.8, traduction en français par Séraphin Couvreur 337 Les Entretiens, VIII.13 338 Les Entretiens de Confucius VIII.13, traduction en français par Séraphin Couvreur 339 Les Entretiens ,IX.4 279 D’après les analyses précédentes, des gens peuvent probablement avoir l’impression que Confucius ressemble à “un renard”. Est-ce vrai? La flexibilité de ses mesures tourne en fait autour d’un seul sujet: la pratique un code moral, autrement connu comme la Voie. -- 君⼦子之于天下也, ⽆无适也,⽆无莫也,义与之⽐比340 Le Maître dit : « Dans le gouvernement d’ici-bas, l’homme honorable ne veut ni ne rejette rien avec opiniâtreté. La justice est sa règle. »341 La citation ci-dessus explique sans ambiguïté que pour un homme vertueux, il n’existe pas d’opinion ou de solution fixe concernant les affaires, et que personne n’a le droit de désobéir à la demande du code moral. Si on cherche à mettre une notion concrète sur ce code, ce devrait être les rites de la dynastie Zhou. Donc en fait, tous les moyens visant à la prospérité des rites sont théoriquement acceptables; mais en même temps, l’enjeu des rites de Zhou signale des approches contre les extrêmes. En tout, la promotion de la doctrine du milieu et les efforts pour le redressement des rites sont cohérents. Confucius s’opposait d’ailleurs aux hommes sans principes. On le constate dans le discours suivant. -- 乡愿,德之贼也342 340 Les Entretiens, IV.10 341 Les Entretiens de Confucius IV.10, traduction en français par Séraphin Couvreur 342 Les Entretiens, XVII.13 280 Le Maître dit : « Ceux qui passent pour hommes de bien aux yeux des villageois* ruinent la Vertu. »343 * Et ne le sont pas. Le juste milieu d’Aristote tient fermement son refus des arrangements sans principe. La vertu décide de la prise d’une approche modérée dont la nature n’est point négociable. Voyons les citations suivantes pour rétablir ce point de vue. Car on est noble simplement, mais vilain si différemment!344 C’est donc du vice que relèvent l’excès et le défaut, et de la vertu que relève la moyenne.345 C’est pourquoi, essentiellement et si l’on s’en remet à la formule qui exprime ce en quoi elle consiste, la vertu est une moyenne. Mais, dans l’ordre de la perfection et du bien, elle 346 constitue une extrémité. D’après Aristote, les erreurs prennent diverses formes. Lorsque l’on s’écarte de la justice, on tourne dans le vice. La possibilité de s’éloigner de la bonne voie est beaucoup plus élevée dans l’excès et le défaut. En fin de compte, il est valable de dire que la recherche du point 343 Les Entretiens de Confucius XVII.13, traduction en français par Séraphin Couvreur 344 Éthique à Nicomaque II, traduction en francais par Richard Bodeus, 1106 b 35, page 116, GF Flammarion, 2004, ISBN: 9872080709479 345 Éthique à Nicomaque II, traduction en francais par Richard Bodeus, 1106 b 35, page 116, GF Flammarion, 2004, ISBN: 9872080709479 346 Éthique à Nicomaque II, traduction en francais par Richard Bodeus, 1107 a 5, page 117, GF Flammarion, 2004, ISBN: 9872080709479 281 exclusif du milieu est marquée par la qualité d’un grand défi. Autrement dit, la vertu s’équilibre avec grande finesse entre les deux états du vice. L’état moyen, vrai parmi toutes les affaires, correspond à une présentation ultime et idéale. Et on revient au point de vue mentionné au début, selon laquel l’exigence de la nature “juste” du milieu n’est pas négociable, mais plutôt extrême. Le maître de la philosophie occidentale a décidé de démontrer la méthode pour parvenir au juste milieu avec originalité. D’autre part, j’appelle milieu de la chose, ce qui se trouve à égale distance de chacun des deux extrêmes.347 Puis il donne l’exemple du milieu des chiffres 2 et 10 afin d’introduire la vérité universelle du juste milieu de 6. La démonstration s’oriente ensuite vers le monde de la pratique dans s’applique lequel plus. La le juste solution milieu clé arithmétique touche en fait ne la localisation du juste milieu adapté aux besoins personnels. Aristote exprimait la difficulté ainsi: Voila aussi pourquoi c’est un travail d’être vertueux car, en chaque chose, c’est un travail de prendre le milieu: ainsi, prendre le milieu du cercle n’est pas à la portée de tout le monde, mais exige le savoir.348 347 Éthique à Nicomaque II, traduction en francais par Richard Bodeus, 1106 a 25-‐ 30, page 113, GF Flammarion, 2004, ISBN: 9872080709479 348 Éthique à Nicomaque II, traduction en francais par Richard Bodeus, 1109 a 20-‐ 30, page 128, GF Flammarion, 2004, ISBN: 9872080709479 282 Heureusement, Aristote a décidé de continuer la discussion. Dans l’Éthique à Nicomaque, le savant offrait plusieurs moyens qui assurent aux gens, au moins, de frôler le juste milieu. La première possibilité, assez classique, est de choisir le moindre de deux maux. La deuxième manière recommandée concerne la conscience. Étant donné que conduisent important les plaisirs facilement de les dans dans lesquels l’état analyser, de chacun extrême, prendre le s’enlise Il temps est de réfléchir, afin d’agir délibérément dans l’autre direction. La troisième option paraît un peu de style puritain. Prenons ses discours comme le départ de notre analyse. Mais en tout, il faut surtout prendre garde à l’agréable et au plaisir, parce que nous manquons d’impartialité quand nous en jugeons.349 En répudiant ainsi le plaisir, nous irons moins à la faute.350 Il est possible que pour une raison logique mais à la fois moins confiante, Aristote montrait son doute sur la compétence des humains de démêler le vrai du faux et sur leur maîtrise curiosité de de soi. On s’interroger ne sur s’empêche ce genre pas de d’avoir la refus aux plaisirs ou inclinations. De nos jours les gens savent admirer les succès réalisés par les passionnés. En plus, est-ce que le lettré a jamais trouvé sa passion pour la philosophie, la logique et la science comme un vice? Ou aurait-il préféré avouer qu’il n’avait pas mis tous ses efforts dans son travail? Ou prendrait-il le risque d’une 349 Éthique à Nicomaque II, traduction en francais par Richard Bodeus, 1109 b 5-‐ 10, page 129, GF Flammarion, 2004, ISBN: 9872080709479 350 Éthique à Nicomaque II, traduction en francais par Richard Bodeus, 1109 b 10-‐ 15, page 129, GF Flammarion, 2004, ISBN: 9872080709479 283 raison laquelle donne excuse à tout le monde, en disant par exemple que par son jugement personnel, l’énergie investie dans tel domaine ne peut pas être jugée excessive? Du moins, selon les circonstances d’aujourd’hui, le manque de distinction des choses fascinantes fournit de haute possibilité un raisonnement moins serré. En fin de compte, le juste milieu n’est jamais une poursuite exécutable sans de grands efforts. Et on tombe encore une fois sur la seule chose certaine: le juste milieu est un point singulier et très exigeant; la réussite est formulée par de nombreux facteurs variables dont il est impossible de doner une liste complète; seuls les qualifiés hors la compréhension des gens ordinaires puissent l’atteindre. Le maître résumait alors la difficulté en disant: Mais la tâche est malaisée sans doute, et principalement dans les cas particuliers.351 On doit pencher tantôt vers l’excès, tantôt vers le défaut, parce que c’est ainsi qu’il nous sera le plus facile d’atteindre le milieu et le bien.352 On constate des analyses précédentes que les deux philosophes, représentants les cultures des deux bouts du monde, accordaient une attention capitale au milieu. Pour eux, en plus de la signification du statut suprême de la morale, le milieu d’exposition de la ressemblance résulte sert comme théorie. D’un des règles méthode certain générales principale degré, du cette mode de fonction des cerveaux humains. La démonstration choisie, brève ou concrète, brille de l’esprit de la méthode 351 Éthique à Nicomaque II, traduction en francais par Richard Bodeus, 1109 b 10, page 129, GF Flammarion, 2004, ISBN: 9872080709479 352 Éthique à Nicomaque II, traduction en francais par Richard Bodeus, 1109 b 25-‐ 30, page 130, GF Flammarion, 2004, ISBN: 9872080709479 284 dialectique (avec la beauté de la simplicité). La profonde influence des deux écoles de théorie sur l’histoire humaine donne la preuve de leur valeur respective dans la pratique. 285 4.5 CADRE POLITIQUE Lorsque Confucius et Aristote appliquaient le milieu dans le cadre portions de la morale, ils sont Mais quand ils ressemblables. arrivés à des continuaient à employer la théorie du milieu dans le champ pratique, celui de la politique, les résultats montrent plutôt leurs caractères distincts. Il n’est l’impression pas que étrange l’enjeu pour les la pensée de gens d’avoir politique de Confucius s’appelle les rites. Cette opinion se justifie parfaitement. À l’époque de sa naissance, un moment appelé la dégénération de la morale, les gens d’autrefois subissaient sans cesse de la brutalité, telle que les assassinats des souverains par les fonctionnaires, des pères par les filles. Bref, le chaos était à ce moment-là l’état normal. La solution à laquelle Confucius a recouru est la reprise des rites de Zhou, un système assez complet appliqué par les souverains de la dynastie Zhou de l’Ouest qui englobe l’économie, les règles politiques, les codes morales et les cérémonies rituelles. La hiérarchie, la féodalité et le système héréditaire unifiés par les liens du sang, étaient exercés avec efficacité avant la naissance du saint. Aux yeux des savants de nos jours, il est clair que la cause du désagrégement du système social de Zhou se l’inégalité situe de la au niveau financier. progression Avec économique a le temps, brisé les arrangements entre les forces politiques. Ainsi le grand désordre est plutôt une sorte d’apparence. Malheureusement, les gens qui vivaient dans l’horreur, surtout les gens réservés tel que Confucius, n’ont pas pu s’empêcher de penser que le bouleversement politique avait pour cause l’agression due aux activités de l’homme. Il est facile de 286 déduire qu’un nombre capital des gens étaient dans la croyance que la restauration de l’équilibre des forces ne nécessitait que le retour à l’ancien système. C’est pourquoi Confucius s’engagea dans le rétablissement des rites de Zhou. Aux yeux du grand maître, sa poursuite politique était sans aucun doute le meilleur état. Les circonstances du monde de son temps sont ainsi considérées comme un écart (sévère) du milieu. Quelles démarches conformes à la doctrine du milieu proposait-il dans la résolution des problèmes sociaux particuliers? La réponse est courte: les rites sont les mesures directes cohérentes aux demandes du milieu. Dans le chapitre XXVIII du Livre des Rites 353 , telle histoire précédente: est enregistrée Confucius et qui quelqu’uns soutient de ses l’analyse disciples s’entretenaient sur les rites. Le maître donnait comme exemple d’eux le rôle de souverain pour indiquer les problèmes potentiels, “Shi travaille d’une façon excessive; et Shang moins suffisante. Zichan ressemble à la bonne mère du peuple qui sait le nourrir mais sans aucune idée sur le sujet d’éducation.” Zigong lui a demandé comment gouverner au point juste, et Confucius lui a répondu, “ Suivez les rites! Ils y sont bien destinés.” À la rencontre de la doctrine du milieu et du domaine de la sociologie, le saint a combiné le milieu et les rites. Il employait la légitimité de la doctrine comme argument pour celle des rites, ce qui justifiait la hiérarchie. Il faut mentionner ici la fameuse citation sur l’art de gouverner “Que le prince soit prince; le sujet, 353 une des quatre classiques, attribuée aux sages de l’époque Zhou 287 sujet; le père, père; le fils, fils...”354. Cette précision sur la distinction des responsabilités de chaque niveau social montre en fait la tendance politique de l’état d’homme 355 et de la monarchie. Confucius cherchait à éliminer les défauts d’un tel système par la propagation des avantages de la bienveillance. Mais dans la pratique pendant les mille ans suivants, la bienveillance n’avait pas pu se libérer du champ utopique; la hiérarchie, au contraire, n’a monopole. À politique était pas cessé l’époque jugée où de renforcer vivait son Confucius, impraticable. En aspect sa de théorie réalité, comme aucun souverain de son temps n’a adopté la reprise des rites de Zhou, les efforts qu’il a consacrés à sa promotion étaient malheureusement en vain. Sur d’autres bases que l’insistance idéaliste de la morale transcendante de style confucéen, Aristote a pris une approche réaliste en ce qui concernait l’application du juste milieu à la politique sociale. Pour la définition de la supériorité des structures du gouvernement, citons: Quelle est la meilleure constitution? Quelle est la meilleure organisation de la vie pour les États en général, et pour la majorité des hommes, sans parler ni de cette vertu qui dépasse les forces ordinaires de l'humanité, ni d'une instruction qui exige les dispositions naturelles et les circonstances les plus heureuses; sans parler non plus d'une constitution idéale, mais en se bornant, pour les individus, à cette vie que la plupart peuvent mener, et pour les États, à ce 354 Les Entretiens de Confucius XII.11, traduction en français par Séraphin Couvreur 355 le contraire au l’Etat de droit, le pouvoir centralisé est à la disposition des gouvernants 288 genre de constitution qu'ils peuvent presque tous recevoir?356 L’histoire de la manière de gouverner conçue par Platon (428/427 - 348 av. J.-C.) a peut-être servi de références pour Aristote. La conception de celui-là était également transcendante et ainsi parfaite. Mais faute de la reconnaissance des défauts nés des êtres humains, la belle intention utopique a échoué. Étant donné l’avertissement précèdent, Aristote gardait une attitude plus ouverte aux solutions intermédiaires sur les problèmes constitutionnels. Le juste milieu représente le standard de la vertu personnelle. Comme comparaison, le cercle politique est le résultat amplifié d’un individu; ainsi la vertu de ce cercle est toujours le juste milieu. Dans tous les États, il est possible de diviser les gens en trois parties: les riches, les pauvres et la classe moyenne. Les riches soutiennent généralement l’oligarchie et les pauvres la démocratie. Apparemment il faut trouver une constitution de juste milieu qui combine les deux extrêmes symbolisant respectivement les deux forces sociales. Le lettré pensait que la forme politique qu’il cherchait devrait répondre aux demandes de la classe moyenne, voire prendre cette dernière comme la sociale. Il estimait que : ...la vie la plus sage sera celle qui se maintient dans ce milieu, en se contentant toujours de cette position moyenne que chacun est capable 357 d'atteindre. 356 La Politique d'Aristote, traduite en français par J. Barthélémy-‐Saint-‐Hilaire PARIS, 1295 a 25 Livre VI, CHAPITRE IX, page 115 357 La Politique d'Aristote, traduite en français par J. Barthélémy-‐Saint-‐Hilaire 289 Il est évident que l'association politique est surtout la meilleure, quand elle est formée par des citoyens de fortune moyenne.358 La classe moyenne jouissait en ce temps-là de plus de capacité que les très riches et les très pauvres. Son accession au pouvoir était jugée efficace pour éviter les disputes politiques sévères entre les partis. De la sorte un équilibre des constitutionnel Quant à forces, est associé à un régime (politeia), la politie ou la République. l’administration, le sage a détaillé les différences entre l’État de droit et l’État partisan. En bref, la pensée politique du grand philosophe tendait vers la démocratie modérée et le règne par la loi. Provenant de la collection de la sagesse du peuple de la Grèce antique, puis forgée successivement par les savants romains, chrétiens et les partisans d’une république modérée, la théorie d’Aristote a gagné sa place comme caractère principal de la culture de l’Occident. 4.5.1 ÉTAT DE DROIT ET ÉTAT D’HOMME Dans la pensée politique de Confucius, les entretiens portant sur apparaissent le sujet beaucoup du moins gouvernement fréquents que par les la loi autres sujets. Ses discours sur ce genre d’administration sont généralement soumis au service du besoin de souligner, par la comparaison, les avantages du règne d’un homme. Voyons ensemble un discours typique. PARIS, 1295 b 5 Livre VI, CHAPITRE IX, page 115 358 La Politique d'Aristote, traduite en français par J. Barthélémy-‐Saint-‐Hilaire PARIS, 1295 b 35 Livre VI, CHAPITRE IX, page 116 290 子曰:“道之以政,齐之以刑,民免而无耻;道之以德,齐之以礼, 有耻且格。”359 Le Maître dit : « Si le prince conduit le peuple au moyen des lois et le retient dans l’unité au moyen des châtiments, le peuple s’abstient de mal faire ; mais il ne connaît aucune honte. Si le prince dirige le peuple par la Vertu et fait régner l’union grâce aux rites, le peuple a honte de mal faire, et devient vertueux. »360 Dans la citation, les lois et les châtiments parlent en fait de la règlementation. Toutefois, aux yeux du saint, aucun des aspects n’a illustré l’essentiel du pouvoir. Par rapport à l’exécution des lois, la vertu et les rites offraient une manière supérieure d’administration du pays. À propos de l’orientation vertueuse du peuple, Confucius attachait aux comportements du gouvernant le rôle d’une importance clé. Le nombre assez important des entretiens enregistrés sur le sujet donne aux générations suivantes une idée claire sur sa doctrine. Comptant depuis 1122 av. J.-C. jusqu’au 256 av. J.-C., la notion bien intégrée de monarchie contribuait de beaucoup à l’état hyper durable du féodalisme en Chine. Malgré l’histoire professionnelle (ou plus précisément dit, la vie politique) du saint, la partie sur la hiérarchie de sa théorie a connu un vrai succès. Citons quelques de ses paroles. 359 Les Entretiens, II.3 360 Les Entretiens de Confucius II.3, traduction en français par Séraphin Couvreur II.3 291 -- 政者,正也。⼦子帥以正,孰敢不正?361 (Ki K’ang tzeu interrogea Confucius sur l’art de gouverner.) Confucius répondit : « Gouverner, c’est maintenir dans la voie droite. Si vous-même, Seigneur, maintenez droit, qui osera dévier ? »362 -- 其⾝身正,不令⽽而⾏行,其⾝身不正,虽令不从。363 Le Maître dit : « Si le prince personnifie la rectitude, tout se fait sans qu’il commande ; si le prince ne l’incarne pas, il aura beau donner des ordres, il ne sera pas suivi. »364 -- 上好禮,則民莫敢不敬;上好義,則民莫敢不服;上好信,則民莫 敢不⽤用情。365 Si le prince convenances, s’attache aucun de à ses l’urbanité sujets et aux n’osera les négliger. Si le prince s’attache à la justice, aucun de ses l’obéissance. Si sujets le n’osera prince lui s’attache refuser à la sincérité, aucun de ses sujets n’osera agir de mauvaise foi...366 361 Les Entretiens, XII.17 362 Les Entretiens de Confucius XII.16, traduction en français par Séraphin Couvreur 363 Les Entretiens, XIII.6 364 Les Entretiens de Confucius XIII.6, traduction en français par Séraphin Couvreur 365 Les Entretiens, XIII.4 366 Les Entretiens de Confucius XIII.4, traduction en français par Séraphin Couvreur 292 Aristote s’opposait fermement à l’idée de se laisser le pouvoir qu’aux gens d’un groupe hautement privilégié par la fortune. L’État doit être caractérisé par le respect de la loi. Il n'y. a donc de bon gouvernement d'abord que celui où l'on obéit à la loi, puis ensuite que celui où la loi à laquelle on obéit est fondée sur la raison; car on pourrait aussi obéir à des lois déraisonnables.367 Donc, évidemment, la lettre et la loi ne peuvent jamais, par les mêmes motifs, constituer un bon gouvernement. Mais d'abord, cette forme de dispositions générales est une nécessité pour tous ceux qui gouvernent; et l'emploi en est certainement plus sage dans une nature exempte de toutes les passions que dans celle qui leur est essentiellement soumise.368 Voici un objet capital dans tout État: il faut bien faire en sorte, par la législation ou tout autre moyen publiques aussi puissant, n'enrichissent que jamais les ceux fonctions qui les occupent.369 Ainsi on connait l’image d’un État de droit d’après Aristote. En résumé, la réalisation de l’État de droit exige la satisfaction de deux critères obligatoires: 367 La Politique d'Aristote, traduite en français par J. Barthélémy-‐Saint-‐Hilaire PARIS, Livre VI. Chapitre VI. 3 Page 113 368 La Politique d'Aristote, traduite en français par J. Barthélémy-‐Saint-‐Hilaire, PARIS, Livre III. Chapitre X. Page 65-‐66 369 La Politique d'Aristote, traduite en français par J. Barthélémy-‐Saint-‐Hilaire, PARIS, Livre VIII. Chapitre VII. Page 150 293 l’obéissance aux lois et le soutien de la raison. Sinon, aucun règne ne peut être considéré comme celui de droit. Selon le grand savant, comme la loi est la meilleure de tous les gouvernants, on doit la respecter. Le plus précieux point de vue sur le sujet concerne la remise au public du droit de la ratification de la loi. Visant à la défense de l’intégralité de loi, Aristote a consacré un bon nombre de pages à des exposés détaillés sur la prémisse de l’État de droit: un système complet de lois, et un mécanisme correspondant à des exécutions spécifiées. Autrement dit, la réalisation du système juridique marque la première étape du gouvernement de droit. La théorie d’Aristote sur la politique a captivé le cercle des lettrés, et avec le temps, le monde entier. Pendant le Moyen Âge où la divinité de Dieu était la force absolue, Thomas d'Aquin 370 (1224/1225 - 1274), Docteur de l’Église, a adopté la pensée politique du philosophe grec antique. 4.5.2 ROUE DE LA VIE POLITIQUE DES DEUX PHILOSOPHES Parmi Aristote les sont grands sans noms aucun des doute savants, de nos Confucius jours les et plus réputés. Pourtant de leur temps, la reconnaissance pour les deux philosophes raconte deux destins assez différents. Ce phénomène n’est pas étrange; des gens de compétences équivalentes assurent-ils le même degré de succès? Bien sur, il est possible de trouver des cas singuliers, mais d’une façon plus générale la réponse est négative. Lançons donc une analyse sur la vie professionnelle des deux maîtres. 370 un des principaux maîtres de la philosophie scolastique et de la théologie catholique 294 4.5.2.1 Cité et régime centralisé La géographie de la Grèce se distingue par les champs carrés divisés rivières. Un par tel les massifs environnement construction d’un État de sélectionnée comme centre de de montagnes et les idéal pour la est cités. la Cité, Une ville laquelle est inclut ensuite les régions rurales autour. Ce genre de pays a pour caractères communs une superficie de terre relativement limitée et un nombre de population assez bas. D’une façon plus précise, la Cité a la taille généralement de quelque centaines de kilomètres carrés avec une population d’environs dix mille personnes. La cité la plus grande englobe environs huit mille kilomètres carrés et un total environs cent mille habitants. Pourquoi donc limiter les Cites à ce niveau d’échelle? Aristote l’indiquait, Et de même pour la cité: trop petite, elle ne peut suffire à ses besoins, ce qui est cependant une condition essentielle de la cité; trop étendue, elle y suffit non plus comme cité, mais comme nation. Il n'y à presque plus là de gouvernement possible.371 Les conditions géographiques décident de la naissance de la Cité; la théorie d’Aristote, pour sa part, offre son service à la fondation du système de la Grèce. La base matérielle372 décide la superstructure373; la superstructure exerce son influence sur la base matérielle – telle est la 371 La Politique d'Aristote, traduite en français par J. Barthélémy-‐Saint-‐Hilaire, PARIS, Livre IV. Chapitre IV. 7 Page 75 372 la production, incluant les conditions de production, les forces productives, les rapports de production 373 les idées, incluant les institutions politiques, les lois, la religion, la pensée, la philosophie, la morale ; 295 théorie de Karl Marx 374 (1818 - 1883) sur l’ordre social, qui s’applique bien sur le rapport de la théorie d’Aristote et de la culture de la Grèce antique. Le régime centralisé dans la pensée confucéenne fait un sujet assez facile à démontrer; le maître l’a exprimé d’une façon nette. 天下有道 , 则礼乐征伐自天子出;天下无道 , 则礼乐征伐自诸侯出。 自诸侯出,盖十世希不失矣;自大夫出,五世希不失矣;陪臣执国命, 三世希不失矣。天下有道 , 则政不在大夫。天下有道 , 则庶人不议。 375 Le Maître dit : « Quand le monde marche dans la Voie, le Fils du Ciel règle lui-même les rites, la musique, les expéditions militaires pour soumettre les feudataires désobéissants. Quand le monde est dévoyé, les vassaux règlent les rites, la musique, les expéditions militaires. Alors*¹ les familles des vassaux conservent rarement leur autorité audelà de dix générations*². Lorsque les grands préfets s’emparent du pouvoir, ils le conservent rarement plus de cinq générations. Les intendants des princes ou des grands préfets, devenus à leur tour maîtres du pouvoir, le conservent rarement plus de trois générations. Quand le monde marche dans la Voie, la haute administration n’est pas entre les mains des grands préfets; les particuliers ne sont pas admis à délibérer sur les affaires d’État. »376 374 théoricien de la révolution allemand 375 Les Entretiens, XVI.2 376 Les Entretiens de Confucius XVI.2, traduction en français par Séraphin Couvreur 296 *1. La justice est violée, les lois ne sont plus observées, le trouble est dans l’État. *2. Elle leur est enlevée par les grands préfets. La partie soulignée n’est pas correctement traduite. Confucius décrivait dans les deux dernières phrases la silhouette de la société idéale: la centralisation et le peuple heureux (sans la moindre plainte). Ici “la Voie” peut être comprise comme la paix; “les rites, la musique, les expéditions militaires” veulent dire l’autorité réelle. Dans la partie cité, le saint répétait son admiration du pouvoir centralisé. Qu’est-ce que donc que le pouvoir centralisé? De la langue confucéenne, quelques mots suffisent: les rites de Zhou. Le système de la dynastie Zhou de l’Ouest respire la centralisation. La reprise des rites de la dynastie aux yeux de Confucius égale la réalisation d’une organisation d’État dans laquelle les décisions ne sont prises que par l’autorité du centre. Sans exemple de réussite de la reprise du système de Zhou, la belle conception de Confucius, risque d’être moins persuasive de son temps. Différentes de l’exposé bien élaboré tendaient à d’Aristote, exprimer les les paroles points de de vue Confucius sous des expressions dans un style obscur et ambigu. D’ailleurs, visant à la Chine antique englobant des pays vastes, la faute d’investigations solides des circonstances et l’ambition de trouver une solution universelle formulent inévitablement des discours vagues. Imaginons le rôle d’un souverain en temps de guerre, quelles suggestions faut-il adresser à un souverain sur l’organisation de son règne? Les réponses variées incluent possiblement des conseils assez productifs à effet immédiat (la richesse – lacune 297 dans les Entretiens); des mesures portant garantie de l’obéissance des gens (le pouvoir sécurisé); un système prêt à détaillé d’une employer de façon la en toutes circonstances domination)... imprécise avec Un de (le conseiller solutions manuel qui parle monotones se trouve probablement au rang des dernières envies. En fin de compte, la promotion de la théorie politique demande une approche ferme dans un monde précaire. 4.5.2.2 Raisonnement ou édification La centralisation du pouvoir conduit facilement à la brutalité politique. Afin d’orienter le gouvernement vers la bonne route, Confucius a lancé la pensée connue comme la bienveillance, un des produits de la pensée sentimentale en laquelle excellent les Chinois. Avec ce mode de pensée, la bienveillance est née avec deux défauts majeurs. L’intention initiale de la bienveillance concerne les concessions fonctionnaires et la envers sollicitude les de habitants. la part Autrement dit, des la vertu suprême est conçue comme un service dans la marge entre le pouvoir et la tyrannie. Toutefois en tant que fondateur, Confucius n’a jamais éduqué les gens, d’une façon formelle, sur la réelle visée de la théorie. Faute d’orientation nette, les discours sont plutôt ouverts à la compréhension. En conséquence la bienveillance n’a pas pu conditionner la corruption. Pire encore, elle est devenue la demande morale imposée à la masse; la vertu de noble s’est transformée en la tolérance des abus. Ainsi la première grave erreur de la théorie de bienveillance se résume par le manque du système de guidage. 298 Le deuxième défaut fatal réside dans la faisabilité. La bienveillance du sens ascendant s’opère facilement; elle nécessite l’obscurantisme. Toutefois la réalisation de la gentillesse du sens descendant dans une société hiérarchisée est juste identique à une pétition vouée à l’échec. Il y a une locution proverbiale chinoise qui décrire ce genre d’essai: demander au tigre sa fourrure. Dans statut le système supérieur de des la Cité, lois de Aristote raison. a Pour établi le tous les habitants, cet établissement indique une égalité politique. En plus de l’analyse des faits, la pensée politique d’Aristote met en évidence la raison. Un tel environnement refuse en fait l’intervention des sentiments qui entraîne facilement à l’interprétation libre. Au contraire de la méthode de promotion de la théorie par l’effet d’édification, Aristote raisonnait avec faits à l’appui à l’aide de son système de la logique. 4.5.2.3 Classe moyenne D’après les recherches établies, à part la différence entre l’État doctrine du d’un seul milieu homme et le et l’État juste de milieu droit, la racontent techniquement, en gros, la même théorie. On s’intéresse à l’influence de la grande distinction des deux philosophies politiques. D’après les raisonnements d’Aristote, un État de droit exige le ferme soutien de la classe moyenne; cette échelle sociale regroupe les gens de plus grande capacité potentielle dans la réalisation du juste milieu. Les lois, 299 en plus, ne sont pas à la guise des minorités; autrement dit, d’un sens général, les règles sont faites pour la protection de la classe moyenne. Au temps de Confucius, et des générations qui suivent, l’agriculture triomphe sur le commerce en respect social. La classe moyenne était trop peu nombreuse pour la réalisation d’un projet politique. Un nombre très limité de gens pratiquaient le commerce. Ce qui est plus important est que la terre était toujours sous le contrôle absolu de la noblesse féodale, et que les organisations gouvernementales distribution des manipulaient biens. Le la production développement et naturel la du commerce et la liberté des commerçants étaient surtout absents. Malgré les efforts professionnels, les commerçants Chinois d’autrefois n’ont pas l’opportunité d’avoir la place politique ni les privilèges dont jouissaient les commerçants en Europe. Leur fortune de grandiose était en réalité sans protection et finalement transmise à la possession du gouvernement. Le phénomène est dû à La société hiérarchique qui divise les gens en deux parties: les gouvernants et les gouvernés. Aristote a démontré que la classe moyenne était la meilleure force capable de réaliser le milieu; en même temps, l’expérience de Confucius a soutenu le fait qu’à défaut de la classe moyenne, le milieu est une stratégie sans place dans la pratique. 300 4.5.2.4 Effet de l’héritage Thalès de Milet 377 (625 – 546 av. J.-C.) a gagné sa réputation comme l’un des fondateurs de la philosophie grecque antique et maître de la déduction logique. Platon 378 (428/427 - 348 av. J.-C.),autrement connu comme l’étudiant de Socrate379 (470/469 – 399 av. J.-C.) a repris ensuite la pensée de Pythagore 380 (580 - 495 av. J.-C.), qui avait été éduqué par Thalès. Aristote, comme le monde le connaît, Platon. a Dans disputes travaillé cette d’abord ligne possibles, sous la direction de malgré des d’apprentissage, les connaissances étaient précieusement transmises. Par rapport à l’héritage académique des philosophes grecs, l’éducation de Confucius n’avait rien de particulier. il est né dans une famille de fonctionnaires militaires (bas de gramme). La pauvreté l’a obligé à chercher à gagner sa vie. Une partie des disciples de Confucius ont réussi leur vie, mais sans de grand nom éminent. En l’année 134 av. J.-C., Dong Zhongshu 381 (195/179 – 115/104 av. J.-C.) a réussi à persuader l’empereur sur l’établissement officiel de l’honneur du Confucianisme. Mais en ce temps-là, la théorie n’était plus la même; elle empruntait des morceaux de Taoïsme, de Légisme, d’École du Yin-Yang etc. Le régime relativement nouveau excellait au maintien de l’ordre social avec le système féodal, à la déification du pouvoir absolu. Pour de telles raisons, le 377 philosophe et savant grec 378 philosophe de la Grece antique, fondateur de l’Academie 379 philosophe grec 380 réformateur religieux, philosophe présocratique 381 lettré confucianiste de la dynastie Han occidental 301 Confucianisme a pu prospérer au long du féodalisme. Il est dommage que le saint lui-même n’ait pas eu le bonheur de développer et protéger sa pensée. En résumé, les idées de Confucius étaient soigneusement enveloppées par des expressions de grâce. Le défaut de raisonnements conformés à la logique ne change pas la bonne conception. Mais en son temps, les discours d’une apparence assez douce risque de ne pas pouvoir attirer l’attention des souverains, ni de triompher dans un débat. L’édification peut certainement exercer son influence, sauf que généralement elle est accompagnée par d’autres mesures, telle qu’une série de bénéficiant à l’établissement du respect pour témoignages conséquence. Voici donc deux facteurs modifiables à volonté. Ce que Confucius ne pourrait pas changer porte sur deux points: le manque de la classe moyenne en Chine antique et l’éducation moins systématique. En tout, sa proposition politique surmonte ce que les gens pourraient espérer. 302 4.6 CADRE BONHEUR Des recherches sur la comparaison entre la morale de Confucius et celle d’Aristote, l’étude la plus élaborée est sans doute la publication nommée The Ethics of Confucius and Aristotle: Mirrors of Virtue par Xu Jiyuan382 (1964 - ). D’après Xu, deux tendances sur la renaissance de la science éthique méritent l’attention du monde: la renaissance contemporaine sur l’éthique d’Aristote orientée par Gertrude Elizabeth Margaret Anscombe 383 (1919 - 2001) en 1958 (un phénomène scientifique); La Déclaration en Vue de la Culture Chinoise à la Notice Mondiale, nouveau publiée la Confucianisme même 385 année (un par autre des point 384 du vue). Xu lettrés de indique que les deux renaissances de pensée partagent le même objet de critique – la morale de l’Occident moderne. Ainsi elles se dirigent vers le même chemin philosophique, celui de la vertu. Il insiste en fait sur la comparaison avec les analyses égales 386 qui soulignent le fait que la défense de la théorie d’Aristote doit partir de notre propre interprétation (au lieu de la prendre comme une structure établie, il faut la prendre comme un sujet à analyser), questionne comme la d’ailleurs pensée confucéenne. l’incommensurabilité des L’auteur notions morales d’ Alasdair MacIntyre387 (1929 - ). Après avoir résolu des problèmes techniques sur la comparaison des deux doctrines, Xu divise son livre en 382 professeur de la philosophie à l’Université d’état de New York, site Buffalo 383 philosophe anglaise et théologienne 384 Mou Zongsan, Xu Fuguan, Zhang Junli, Tang Junyi etc. 385 movement intellectuel du Confucianisme a commencé au début du XXe siècle, différent au Neo-‐Confucianisme de Song et Ming 386 soutenu par les theories d’Aristote resumés comme “ami en tant que mirroir” et “sauver les phenomenes” 387 philosophe écossais 303 sept parties dont la première se porte sur le bonheur, la voie et la vertu. Xu s’intéresse au thème des biens des êtres humains, qui finit par la démonstration que la voie de Confucius et le bonheur d’Aristote se dirigent vers leur discussion sur la vertu. Le point remarquable de cette partie est représenté par des questions sur le début de l’éthique. L’éthique confucéenne est généralement perçue comme une philosophie de décret céleste. Alors que la signification équivalente n’est pas mentionnée dans le système d’Aristote. Xu indique qu’en fait Socrate 388 (470/469 – 399 av. J.-C.) a déclaré l’instruction divine de ses recherches sur la morale. La science de la morale provient-elle donc de la raison ou de l’intention divine? La conclusion de l’auteur est plutôt au milieu. Il dit que l’existence suprême demande aux humains de mener une vie sérieuse et complète. Ainsi la meilleure façon d’exprimer la dévotion réside dans la bonne attitude de la poursuite d’une telle vie. Après avoir fini les études sur la politique, qui concerne de beaucoup une communauté bien peuplée, dans cette section, il est à notre tour de mettre en valeur le sujet fondamental englobant le bien être de tous les individus – le bonheur. La conception confucéenne du bonheur est fondée sur la théorie de la bienveillance. En tant que l’état suprême, la bienveillance est la vertu fondamentale. Seuls les hommes vertueux sont jugés capables de rendre service à la société et de garder en même temps la paix interne. Comme ils sont honnêtes et équilibrés, ils trouvent la joie dans des circonstances moins satisfaisantes. Le philosophe grec parlait assez fréquemment dans ses œuvres du bonheur, 388 philosophe grec 304 principalement sous le point de vue de la finalité. Autrement dit, selon Aristote, le but final de toutes les activités est le bonheur. Ainsi parmi tous les biens, le bonheur mérite nos plus grands efforts. Les circonstances philosophes de toutes d’autrefois les écoles à obligeaient réfléchir les sur la réalisation de la stabilité politique prolongée. Visant à une nouvelle option permettant les interactions humaines en harmonie, Confucius a développé ses recherches avec prudence. Que chacun devienne l’homme vertueux; que l’ordre hiérarchique soit restauré sous les règles de rite; que les gouvernants sages respectent la voie du milieu – voici selon sa conception une société idéale. Le temps où vivait Aristote était également une période de transformation sociale. La Grèce antique était plongée dans de divers troubles. Afin de protéger le royaume de Macédoine 389 position contre (808 – à 168 la av. fois J.-C.), la Aristote limitation a pris passive des passions et l’excès des plaisirs. Il cherchait en fait à établir une société équilibrée par les critères moraux. Les théories qu’envisageaient les deux philosophes partagent l’idée d’abord que le bonheur et la morale sont inséparables. Chez Confucius, le renforcement moral est la condition obligatoire de l’obtention du bonheur. Influencé par son éducation, Aristote pensait que les activités conformes aux vertus apportaient le bonheur et que le bonheur acquis d’une telle manière était de niveau suprême. Ensuite les théories indiquent que la poursuite de bonheur doit éviter des approches extrêmes, autrement dit au maintien du milieu se trouve le vrai enjeu. Et le point dernier touche à la reconnaissance de l’importance de la 389 État antique du nord de la Grèce antique 305 mise en pratique. L’éthique est une science d’application qui englobe les connaissances du monde et, d’importance équivalente, la mise en pratique. Selon Aristote, la connaissance ferme de la définition du bien, de la vertu et du bonheur est loin d’être suffisante. L’expérience du bonheur à la l’amélioration manière confucéenne caractéristique acquise provient de par des efforts les détails. constants. Les différences se trouvent dans La première chose à noter est la mise valeur de la relation entre le bonheur et la vertu. Aux yeux d’Aristote, le bonheur ne se qualifie pas comme une vertu, mais plutôt une activité de vertu. Expliquons la distinction entre la vertu et les activités de vertu par deux raisons fournies par le maître lui-même. D’abord, une personne de vertu est considérée comme endormie lorsqu’elle ne la pratique pas. Ensuite, il est de réalité qu’une personne de vertu s’expose également aux malheurs dans la vie. Ainsi le bonheur n’est pas simplement l’acquisition de la vertu, mais plutôt la réalisation de la vertu. La vision confucéenne souligne la richesse d’état spirituel contre les besoins matériels. Pour le saint, la vertu personnelle est le facteur décisif dans la constitution du bonheur. Le bonheur est ainsi une sorte d’annexe à la morale. Une personne de vertu, d’après la théorie, possède naturellement le bonheur. Le bonheur et les biens matériels forment le deuxième point de différence. Aristote opposait la mise en équivalence de la richesse et du bonheur parce que la richesse n’était pas la poursuite finale. Il ajoutait que la joie, la gloire et la vertu étaient plus qualifiées comme but de la vie que la richesse. Néanmoins, elles ne 306 sont non plus le bien suprême. Confucius, lui, avouait avant tout le droit de la poursuite matérielle dont tout le monde avait envie; et en même temps il mettait l’accent sur la légitimité (par rapport à la morale) des mesures prises. À ses yeux, la vie ordinaire apporte plus de bonheur que la richesse mal acquise. La joie et son rapport au bonheur font notre troisième sujet à discuter. Il est d’admission commune que la joie et le bonheur sont deux facteurs qui s’accompagnent. Dans la théorie d’Aristote, le bonheur, autrement dit le bien suprême, concerne en fait des activités de spéculation conformes aux qualités vertueuses des individus. Le champ d’exercice de la pensée est proportionnel au degré de bonheur. Le catégories, Confucianisme les joies divise bénéfiques: la la joie maîtrise en de deux soi, l’attention aux excellences des autres, l’établissement des connaissances avec des amis positifs etc.; les joies dangereuses: l’excès de fierté, les aventures licencieuses, la gourmandise etc. Il est évident que Confucius valorisait plus l’expérience des joies de la vie sociale. 307 4.7 DE LA MORALE Si l’on essaye de définir un homme de bien suprême il faut peut-être se référer au Peer Gynt 390 de Henrik Johan Ibsen 391 . Dans l’Acte II, le héro de l’histoire Peer (humain), un dandy, est prié de marier la jolie fille enceinte du roi des trolls (figure mythique nordique). Envisageant la déclaration d’innocence de Peer, le troll indique qu’il est coupable dans sa tête. Puis le troll lui pose la fameuse question sur la distinction entre un homme et un troll. Dans la réponse fournie par le roi des trolls, il dit que l’homme est “Sois toi-même” 392 , et un troll “ Suffis-toi à toi-même 393 ”. Voilà donc la définition de l’homme ordinaire et celle d’une figure de diable. Étant donne que l’existence suprême est toute puissante, un homme de bonheur suprême est donc quelqu’un d’inférieur au divin et supérieur aux gens ordinaires – un homme sage d’état équilibré, reconnaissances due utile à à la Confucius société. et Aristote, Avec les il faut avouer que le bien suprême, le milieu, le bonheur sont tous des notions d’éthique assez attractives; Mais il est nécessaire encore de vérifier leur importance dans l’espèce humain. Miguel de Cervantes Sàvedra 394 (1547 - 1616) est le créateur d’un des personnages les plus influents dans la littérature. Dans son chef-d’œuvre intitulé l’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, le héros de l’histoire, 390 drame poétique norvégien 391 dramaturge norvégien 392 Henrik Johan Ibsen, Peer Gynt, Acte II, page 92, traduit par le Comte Prozor, Paris, Librairie Academique Perrain et Cie, 1923, http://sources.ebooksgratuits.com/ibsen_peer_gynt_ocr.pdf 393 Henrik Johan Ibsen, Peer Gynt, Acte II, page 92, traduit par le Comte Prozor, Paris, Librairie Academique Perrain et Cie, 1923 394 romancier, poète et dramaturge espagnol 308 qui a vécu toutes les circonstances est en fait le fournisseur de réponse à la question sur la vraie vertu des humains. Dans le romain, Don Quichotte est dans la poursuite de l’esprit de la chevalerie – un symbole de noblesse dans un temps passé. Mais à la fin, la poursuite tourne à l’échec; la chevalerie est complètement du passé. Donc la vraie question est : ce genre d’esprit suprême est-il perdu ou plutôt a-t-il jamais existé? Une partie des gens sont convaincus que la génération suivante est précédente. certainement L’autre partie meilleure/ garde un vertueuse avis que opposé. la Mais peut-être les romans du genre de Don Quichotte ont déjà répondu à la question en indiquant que chaque génération est pareille. exceptionnelle; L’espèce les humaine vices n’est parmi les pas de noblesse humains résident toujours sous des formes soit cachées soit dénégatoires. Aux présences des désirs impossibles à refuser, toutes les apparences une fois jugées vraies sont d’un seul coup démasquées. La première réaction des gens est la perte de croyance. Tout comme le désespoir et la furie manifestés dans Don Quichotte ou Hamlet 395 . Dans un peu de temps, les gens se plongent naturellement dans le doute sur la nature du genre des Habits neufs de l'empereur396 des codes moraux. En réalité, les vices ne doivent pas être considérés comme des charges; ils font partie de l’état normal. Ce fait ne touche même pas à la catégorie morale. Lorsqu’on souhaite illuminer le monde, il faut avouer avant tout que le monde est dans le noir. La littérature de la tragédie vise à montrer aux gens la fragilité de la morale, du bien, ou encore autres choses. Donc dans tel état pénible, 395 titre complet : la Tragique Histoire d'Hamlet, prince de Danemark 396 conte d'Hans Christian Andersen 309 qu’est-ce qui mérite de prendre le cœur des gens? L’expertise du professeur Arthur Kleinman397 (1941 - ) peut être utile. Dans son livre titré What really matters: Living a moral life amidst uncertainty and danger 398 , Kleinman raconte l’histoire de Monsieur Yan. Pendant la Révolution Culturelle 399 , Monsieur Yan, une docteur gentil et noble, a subi la trahison de son meilleur ami et ainsi de sérieux tourments. En présence d’opportunité de revanche, Yan a choisi autrement. Sa tolérance l’a exposé à des persécutions encore plus sévères de la part de cet ami d’autrefois. Les derniers jours de la vie de Yan furent misérables. Le message de cette histoire triste est que dans la vie réelle, le prix de la vertu est fréquemment extrêmement élevé. D’une part, le choix de se soumettre à la réalité contre la défense de la morale, est en fin de compte soumise aux critiques. Mais d’autre part, la morale a démontré dans cette histoire la vraie force; autrement dit la morale donne la preuve incontestable de sa nature d’importance capitale. À la fin de son livre, Kleinman résume son point de vue par une métaphore. Voici la citation: I have long found arresting a painting of Pablo Picasso’s titled “ The Head of a Medical Student”. The painting African mask is of with a on face eye in open, the and form the of an other closed. Medical students learn to open one eye to the pain and suffering of patients and the world, but also to close the other eye – to protect their 397 Professeur d’anthropologie médicale, psychiatrie interculturelle à l’Université de Harvard 398 Arthur Kleinman, What really matters:living a moral life amidst uncertainty and danger, Chapitre IV, traduit en chinois par Fang Xiaoli, Maison des publications traduites de Shanghai, Shanghai, 2007, ISBN 9787532743292 399 La grande révolution culturelle prolétarienne 310 own vulnerability to pain and suffering, to protect their belief that they can do good and change the world for the better, to protect their own self-interests such as career building and economic gain. I would generalize the provocative poignancy of this picture to how we live our lives. One of our eyes is to open to the dangers of the world and the uncertainty of our human condition; the other is closed, so that we do not see or feel these things, so that we can get on with our lives. But perhaps one eye is closed so that we can see, feel and do something of value. One eye, perhaps, sees the possibilities and hopefulness of who we are and where we are headed, while the other is shut tight with fear over the storms and precipices that lie ahead...400 Du point de vue scientifique naturel, l’éthique est donc une science sur la morale qui s’affronte aux défauts de nos gènes. La morale peut être considérée comme écrite dans le système nerveux. Dans notre cerveau, se localise le cortex insulaire401: une partie cérébrale contrôlant les comportements de dépendance, tels que l’alcool, le jeu d’argent. À la réception du signal stimulant, le système nerveux ordonne au cerveau de produire la dopamine 402 qui soulage les gens et à la fois les rend heureux. La morale n’est jamais une invention. Lorsque une personne décide de respecter les codes moraux, tout en ayant conscience des désavantages, cette personne est toujours capable d’éprouver la joie; on est récompensé par le cerveau. 400 Arthur Kleinman, What really matters:living a moral life amidst uncertainty and danger, Epilogue, pages 234-‐ 235, Oxford University Press, 2007, ISBN-‐10: 019533132X, ISBN-‐13: 978-‐0195331325 401 partie du cortex cérébral qui constitue l'un des lobes du cerveau 402 un neurotransmetteur 311 Pourtant, dans la lutte contre le péché, ou autrement dit les décisions venant de notre aspect “troll”, le mécanisme du contrôle nerveux paraît assez fragile. Voici donc la raison évaluations, des pour laquelle, gens choisissent souvent après l’abandon de des la bienveillance. Mais il faut également d’être capable de noter que l’insignifiance de la morale égale une influence signifiante. Il concerne en fait la distinction entre très peu et rien du tout. Avec le minimum, il existe la possibilité d’accumulation. Au long de la conquête de la nature, les ancêtres de la race humaine a laissé à tout le monde deux équipements: une arme qui s’appelle l’imagination, et un bouclier connu par le nom de morale. À l’aide d’imagination, la civilisation peut réaliser de nombreux essors génération par génération. En même temps, il est inévitable que le désir arrive à un état incontrôlable. La morale offre au monde un asile durant de tels moments de désespoir. Voici donc l’importance de la morale, peu qu’elle soit, elle marque la ligne du bas et le point initial de l’esprit. La reconstruction du monde est possible, grâce à ce bouclier invisible. 312 4.8 TRADUCTION DE L’ÉTHIQUE D’ARISTOTE 4.8.1 DEUX GUIDES ET LEURS MÉTHODES Parmi les philosophes occidentaux, Aristote est un des premiers introduits en Chine. À la même période de la pratique de Matteo Ricci 403 (1552 - 1610) en tant que missionnaire, Li Zhizao 404 (1571 – 1630) s’est engagé dans la traduction des œuvres d’Aristote. Jusqu’au début du XXe siècle, la philosophie occidentale a commencé à attirer l’attention du cercle scientifique chinois. Mais par rapport aux autres philosophes, tels que Emmanuel Kant 405 (1724 - 1804), Georg Wilhelm Friedrich Hegel 406 (1770 1831), Platon (428/427 - 348/347 av. J.-C), l’intérêt des lettrés chinois pour la théorie d’Aristote paraît moins évident. Aux yeux du cercle scientifique intéressé à Aristote, Chen Kang407 (1905 - 1992) est un savant de vision. Vers la fin des années 40s, Chen a déménagé aux États-Unis où il a publié la plupart de ses recherches. Le dommage aux érudits chinois ne diminue pas l’importance de son travail. Pour les chercheurs philosophiques d’aujourd’hui, Chen est sans doute un guide; cela est également vrai pour le cercle de la science de la traduction. En ce qui concerne la traduction, la contribution de Chen correspond principalement à la clarification des termes. Prenons l’exemple du terme “ousia”, ou en langue de recherche de Chen – substance. Représentant 403 prêtre jésuite italien et missionnaire en Chine 404 traducteur, astronome chinois 405 philosophe allemand, fondateur de l’idéalisme transcendantal 406 philosophe allemand 407 savant de la Grèce antique et de la philosophie d’Occident un champ 313 capital dans le système aristotélicien, “la substance” selon Aristote, a des significations diverses et parfois opposées. Chen a remarqué que dans plusieurs chapitres des Catégories, de la Physique et de la Métaphysique, le mot est une indication des choses concrètes. La traduction recommandée est donc soit 个 体 particulier) qui combine le (ge’ti – l’individu, le caractère 个 signifiant l’unité,et le mot 体 (ti- le corps)au sens de la totalité et l’état d’une existence; soit 实 体 (shi’ti – l’entité) pour son accentuation de la vrai existence. Pourtant selon la théorie aristotélicienne de la causalité, d’après le chapitre VII de Métaphysique, Aristote a précisé que parmi les quatre causes 408 constituant toutes les choses, la cause formelle est fondamentale et capitale. Ainsi “la substance” dans ces textes indique en fait de quelque chose d’abstrait sans forme réelle. La traduction de 实 体 (shi’ti –l’entité) ne convient plus. Chen a proposé le mot 本体 (ben’ti –le noumène) dont le caractère 本 (ben – l’origine) précise le sens d’essence. Ce que Chen Kang a offert comme inspiration est l’actualisation du sens des termes. La pensée d’un auteur du texte original a pour nature la progression. Les traducteurs du domaine philosophique sont ainsi tenus de la vérification du sens et du choix des mots correspondants. L’érudit successeur de Chen Kang est son étudiant Miao Litian 409 (1917 - 2000). En plus des études scientifiques, sa réalisation majeure est probablement la traduction de la collection des œuvres d’Aristote. À ce moment-là, la traduction n’était pas reconnue comme une branche 408 la typologie : cause matérielle, cause formelle, cause motrice ou cause du changement et cause finale 409 scolaire de l’histoire de la philosophie et de la philosophie grecque antique 314 scientifique. De la sorte rares sont les traducteurs; les textes utilisables dans l’éducation manquent de versions traduites. Grace aux efforts significatifs et collectifs de Miao et ses étudiants, les livres d’Aristote ont pu jouir d’être la première publication traduite introduite sur le marché chinois. Certes, cadrée par les ressources, la traduction de la collection philosophique n’était pas irréprochable. Étant conscient des imperfections, Miao s’est lancé aussi tôt dans l’organisation de la deuxième Edition. Dans la deuxième moitié de la préface, Miao parle des méthodes concernant la traduction des œuvres d’Aristote. Les critères du texte traduit établis par Miao mettent en valeur la précision, la brièveté et la lisibilité. De ces trois points, premiers. Miao Voyons soulignait donc l’importance ensuite son avis sur des deux les deux critères indispensables. Le vocabulaire naturellement précision est le une enrichi travail de de demande la la de philosophie favorise traduction. Mais niveau supérieur. la À la période initiale de la philosophie de la Grèce antique, les savants réponses aux étaient toujours questions dans perplexes l’exploitation et des des expressions appropriées. Ainsi des mots et des expressions de la vie quotidienne étaient empruntés dans la langue d’expression aristotélique. À l’aide des termes contemporains, la traduction est garantie d’être plus facile; toutefois les implications délicates de la langue originale sont perdues. Le risque du remplacement total du texte par de mots contemporains touche au niveau de la perte de fonction historique des grands classiques. La précision aux yeux de Miao est de satisfaire à la fois la transmission 315 d’intention d’autrefois du texte origine et la garantie de compréhension des lecteurs d’aujourd’hui. Les livres d’Aristote existants sont généralement du style d’aperçus. Au lieu de transmettre la langue grecque d’Aristote en chinois, la partie développée dans la langue ciblée est un libre exposé sur les idées de la part des traducteurs. Le texte traduit par extension rajoute des mots et des phrases à un point que le texte ne ressemble plus au style concis du philosophe. Pour cette raison, à l’exception de la mauvaise formule linguistique, la traduction de Miao cherche à éviter l’extension et le discours libre. 4.8.2 ÉVALUATION DES MÉTHODES Le point de départ de la prise de critères est compréhensible. Il est clair que Miao souhaitait fournir une référence d’exactitude aux recherches liées à la philosophie aristotélicienne. Mais dans la pratique, il faut peut-être commencer par répondre aux questions suivantes. La vision idéale de Miao est-elle réalisable? Ou encore comment évaluer le résultat? Au lieu d’un doute, la première question est en fait un but suprême des traducteurs. Toutefois de nos jours, il faut avouer avec regret que les circonstances ne sont pas encore à la hauteur. Premièrement, dans notre chapitre consacré à l’histoire de la langue chinoise, il est clair que le symbole vocabulaire. d’une Autrement langue dit, bien le développée sens compact est des son mots marque le niveau de la culture. Mais deux points méritent notre analyse extensive. À part la comparaison parallèle 316 entre les langues de nations différentes, il existe également le facteur de la comparaison des langues des périodes différentes. D’après notre recherche, la tendance de la langue chinoise, autrement dit la langue ciblée, va de la simplicité au foisonnement. Cette orientation de raffinement est le résultat naturel correspondant aux progrès culturels. En plus de ce point de vue, il faut également faire attention au phénomène du remplacement/substitution des mots. De nombreux exemples donnent des preuves au fait du changement des mots décrivant la même chose. Un autre phénomène attaché à ce point concerne les mots morts. Pareil à la notion de la langue morte, dans presque toutes les langues vivantes, il existe des mots et des expressions dont les gens ne s’en servent plus. Le nombre une fois important des mots de nuance est diminué au minimum. Étant donné les raisons mentionnées, sans parler des écarts entre les langues de familles différentes, il est déjà évident qu’à force du temps, la transmission identique du texte de la même crée des langue est presque impossible. Deuxièmement, l’écart entre deux langues obstacles parfois impossibles à traduire. Ce phénomène de nature se traduit expressions, les à plusieurs phrases, le niveaux: style les etc. mots, Prenons les pour exemple les facteurs possiblement intraduisibles au niveau des mots: l’inégalité sur le sens des mots, l’absence du sens des mots, la nature grammaticale des mots, la collocation des mots etc. La démonstration en détail du sujet est également présentée dans le chapitre précédent. Malgré absolue l’envie telle vivante que le des traducteurs, standard de Miao la est précision par nature irréalisable. 317 Troisièmement, regroupons peut-être dans ce point de vue tous les facteurs variables concernant la réalisation du travail des traducteurs. Parmi les aspects d’influence, ceux venant de l’extérieur posent déjà de problèmes hors contrôle subjectif de Miao et ses collègues traducteurs. Mais supposons que le travail s’exécute dans un environnement où Miao possède l’autonomie absolue. Jamais ne serait-il au contrôle de sa configuration professionnelle existante. D’une part, Miao n’était pas éduqué dans la profession de la traduction. Son envie de contribuer pour la cause du cercle philosophique n’est pas une qualité transformable pour aboutir aux capacités demandées. En plus, la langue du texte d’origine demande l’expertise au lieu de simple connaissance. D’autre part, même avec toutes les conditions requises satisfaites à la perfection, Miao n’était pas le philosophe occidental luimême. La traduction de Miao est destinée à inclure des parties complètement subjectives. L’exigence d’exactitude provient probablement de cette raison. Au lieu d’offrir une traduction avec des défauts résultant d’insuffisances de la part des traducteurs, mieux vaut prendre le parti de ne faire aucune modification et de réserver aux lecteurs la tâche de la compréhension du texte. La réponse à la question sur la faisabilité est donc négative, du moins de nos jours. Le problème ne se trouve pas lié au fait que Miao n’était pas un traducteur professionnel. Les écarts de langues et le développement de la langue constituent en fait un obstacle égal pour tous. Certes, les traducteurs sont généralement plus compétents grâce aux techniques du métier. Mais il faut noter que la science de la traduction est également une activité à pratiquer. Les connaissances sur la traductologie ne sont pas une sorte de certification de 318 compétence. En plus, rien n’empêche un travail brillant des gens sans formation professionnelle de la traduction. Dans le cas spécifique de Miao, en son temps où la traduction est loin d’être une profession, son expertise dans le domaine de la philosophie est en fait favorable pour la distinction des vraies significations 410 . Ainsi, même si avec philosophie puissant et pour la de combinaison la des traduction, triompher de expertises personne toutes les n’est de la assez difficultés linguistiques. Quant à l’évaluation du résultat, la réponse dépend généralement des lecteurs ciblés. Dans le cas particulier, l’entreprise de la traduction des œuvres d’Aristote vise clairement à l’enrichissement des références philosophiques accessibles aux étudiants du domaine. Les blancs d’explications laissés dans les textes sous respect du style original sont complétés par la compréhension des étudiants et la direction des professeurs. Au point de vue des matériaux d’enseignement, la traduction de ce genre est en fait assez bonne. Mais pour les autres, la réponse peut avoir une tendance opposée. Analysons d’abord le cas des lecteurs avec moins d’expériences d’apprentissage. Pour ceux qui prennent intérêt à la philosophie de la Grèce antique, la version de Miao est sans aucun doute faite de textes de langue obscure. Il nous reste à discuter à propos des gens d’autres métiers au niveau intellectuel équivalent ou supérieur aux 410 D’après les théories d’aujourd’hui, il existe une distinction entre l’intention de l’auteur et l’intention du texte d’origine. Faute de preuves, il est douteux que Miao connaissait cette notion. 319 étudiants de professeurs, la ce philosophie. groupe de Sans lecteurs direction risque de ne des pas pouvoir assurer la bonne compréhension. Les raisonnements éduqués exercés par les lecteurs de cette catégorie sont loin d’être suffisants pour la maîtrise de la vérité. La philosophie occidentale est une science réputée pour la logique et les indications nettes. D’ailleurs, comme les philosophies d’autres cultures, pour la plupart des gens, la philosophie grecque exige une éducation spécifique. Les raisonnements sans directions mettent la théorie au danger d’interprétations (1769 - 1821) libres. et la Rappelons gestion des ici de hommes. Napoléon Les 411 lecteurs capables de réaliser des jugements sans moyens nécessaires de vérification sont comparables aux gens peu intelligents et laborieux dans le système de gestion de Napoléon. Les critères établis par Miao ne se justifient probablement qu’au cas spécifique. Le refus absolu de la fourniture contre les des morceaux défauts complétant potentiels des le texte textes original relativement complétés, ne semble-il pas à une approche moyenne qui conseille aux gens de choisir le moindre des deux maux? En bref, de telles méthodes sont acceptables dans des circonstances particulières. 411 premier empereur des Français 320 Conclusion La principale stratégie de traduction abordée dans ce chapitre concerne l’aliénation et l’aliénation. la Les naturalisation recherches occupent une sur place importante dans le cercle scientifique. La naissance de cette paire Friedrich de méthodes Daniel Ernst date probablement Schleiermacher 412 de (1768 1813 - où 1834) évoque ceci, Either the translator leaves the author in peace as much as possible , and moves the reader toward him , or the translator leaves the reader in peace as much as possible, and moves the author toward him.413 D’une part, du point de vue des échanges culturels, il est préférable maximum des que les textes informations traduits aliénées. conservent Des un théoriciens soulignent que de cette manière la langue source peut réaliser un impact sur la culture de la langue ciblée. La naturalisation, comprendre d’autre part, immédiatement ce permet que le conforme à la signification du texte. équilibre, est-ce qu’il est vraiment aux lecteurs traducteur de juge Mais pour un bon obligatoire de choisir l’une des deux stratégies? Théoriquement, entre deux extrêmes, il doit exister un milieu. Les deux extrêmes ici concernent l’orientation vers l’auteur et l’orientation vers les lecteurs. D’après 412 théologien protestant et un philosophe 413 Lawrence Venuti, the translation studies reader, on the two different methods of translating, Routledge, 2012, ISBN-‐10: 0415613485, ISBN-‐13: 978-‐0415613484, page 49 321 les recherches de ce chapitre, la localisation de la moyenne n’est pas simplement une attitude médiaire. En ce qui concerne le milieu des stratégies, il faut également prendre en considération le genre du texte, l’idéologie, et les caractères des lecteurs. Miao a initialement choisi de conserver les textes d’Aristote par la méthode mot-à-mot. Si cette méthode est considérée comme la moyenne aux yeux de Miao, l’un des deux extrêmes serait sans doute les textes dans leur état d’origine. Il est plus difficile de déterminer l’autre extrême qui doit se localiser quelque part entre la traduction mot-à-mot et la naturalisation. Dans ce cas-là, son choix de la méthode de traduction est discutable. D’une part, les textes en langue d’origine ne peuvent jamais être identique que la traduction. Ainsi ce n’est pas une méthode de traduction. D’autre part, il n’est pas logique de considérer une méthode entre l’aliénation et la naturalisation comme une approche extrême. Il est clair que l’hypothèse qui traite l’aliénation comme le juste milieu conduit finalement à l’absurdité. Les traducteurs de nos jours ne sont pas obligés de faire face aux conditions dépourvues de ressorces auxiliaires comme Miao. Surtout étant donné les échanges culturels réussis, l’écart entre les cultures diminue jour par jour. Les théories de la traduction se conforment également à cette évolution. Il est possible de donner une liste paire traduction par paire mot-à-mot des et différentes l’adaptation, théories la 414 : la traduction littérale et la traduction libre, la traduction fidèle et 414 translation strategies, http://fr.scribd.com/doc/45333510/Translation-‐ Strategies-‐By-‐Dr-‐Shadia-‐Y-‐Banjar-‐ppt-‐Compatibility-‐Mode 322 la traduction idiomatique, l’interprétation sémantique et l’interprétation communicative. De quelle manière une position médiaire peut-elle diriger le choix de la stratégie de traduction? En ce qui concerne la philosophie, Aristote et Confucius partagent l’idée principale de la moyenne. Le point distinctif des deux philosophes persuasion. est Confucius en fait leurs préférait techniques éduquer les de gens par l’édification; Aristote s’appuyait sur la logique et les démonstrations. Du point de vue de la technique de persuasion, les Entretiens ressemblent beaucoup aux contes comme le Petit Chaperon Rouge. Au lieu de la création d’un héros spécifique, Confucius a esquissé un homme vertueux que le public respecte volontairement. Par le charme de cet homme vertueux, Confucius guidait le public et surtout les souverains vers la bienveillance. Comme la fonction du rôle du loup dans le Petit Chaperon Rouge, l’homme vil fait Pourvu ressortir l’homme que but le naturalisation de vertueux dans d’édification la langue ne pose les soit pas entretiens. honoré, de la questions sérieuses. D’ailleurs, aux yeux de la langue chinoise, ici la langue source, la signification est beaucoup plus appréciée que la forme. La traduction des Entretiens peut donc prendre une méthode pour l’orientation des lecteurs. Étant d’Aristote, donné une le style stratégie rationnel identique de à la celle narration qui est appliquée à la traduction de Confucius risque d’effacer une partie importante des informations textuelles. Du point de vue de la conservation textuelle, la méthode de Miao est acceptable. D’ailleurs sa méthode par certains 323 aspects constitue un moyen efficace de compensation. Faute de compensation, il est préférable d’adopter une autre stratégie que de laisser les lecteurs dans une mauvaise compréhension. De nos jours, les nouvelles versions plus accessibles compensation peuvent aux en réalité versions servir existantes comme moyen traduites par de la méthode mot-à-mot. 324 CHAPITRE 5 NOUVEAU SYSTÈME DE LA MORALE : BIBLE ET CONFUCIANISME 325 Introduction Les activités des missionnaires européens en Chine sont un chapitre d’importance capitale dans les échanges culturels intercontinentaux. L’introduction de la Bible a été réalisée par des efforts extraordinaires des générations de missionnaires. De toutes les manières de promotion que les missionnaires ont essayées, celle qui a eu le plus grand effet est celle dont on doit être reconnassant à Matteo Ricci 415 (1552 - 1610). À part son intelligence et ses efforts, la qualité qui le distingue des autres est probablement son esprit ouvert. Dans la première partie, les recherches porteront sur l’histoire de l’introduction en Chine de la Bible. En tant que livre le plus connu dans le monde, la Bible a gagné non seulement des fidèles, mais aussi une réputation dans le cercle des littératures. De nos jours, les éléments bibliques dans de grandes œuvres continuent à susciter nous l’intérêt font penser de à la nombreux lettrés. réalisation Les d’une recherches étude sur la relation entre la Bible et la littérature, sur l’impact des facteurs culturels et le progrès littéraire. En plus d’être considérée comme un livre religieux, la Bible réunit de nombreuses histoires sur la morale. Pour cette raison, la troisième partie est consacrée à la comparaison des cinq premiers livres bibliques avec les Entretiens de Confucius. Premièrement, les recherches porteront sur l’herméneutique, la méthode classique dans la recherche des textes religieux. La théorie fondamentale concerne l’importance de la connaissance des opinions de l’auteur et de l’abstention d’interférence de l’interprète 415 prêtre jésuite italien et missionnaire en Chine 326 lui-même. Deuxièmement, avec la méthode d’herméneutique, nous allons mettre en comparaison parallèle les mots clés qui représentent la force suprême: Dieu et le Ciel. Troisièmement, les valeurs de la morale dans les deux systèmes comparés cconstitueront le thème des recherches suivantes. Avec l’établissement de la définition de la bienveillance et de la loi mosaïque, nous sommes en mesure d’analyser la logique de la bienveillance et de la loi mosaïque avec leurs systèmes moraux. Quatrièmement, les comparaisons s’établiront à partir de la discussion de l’orientation des systèmes afin de les définir affectivement ou raisonnablement. Les recherches de cette section s’achèveront par l’étude de quelques problèmes importants. La dernière section de ce chapitre prend comme sujet de recherche un livre biblique réalisé par un prêtre chinois. Étant donné que le livre est fondé sur la Bible, il est nécessaire d’analyser les ressemblances et les différences. Puis les recherches tournent à l’étude de leurs rapports internes: la traduction du mot “Dieu”, les interprétations du péché et de la rédemption. Enfin, Le prêtre chinois nous offre un cas particulier du point de vue de la traduction. De son livre, il est possible de noter son rôle en tant qu’écrivain scripteur, son champ visuel fusionné grâce à son éducation et sa croyance, et finalement une conversation culturelle. 327 5.1 LA BIBLE EN CHINE Dans le sutra sur la propagation du Nestorianisme, on note la description des activités de traduction de la Bible durant Zhen’guan (627-649) sous le direction de Tang’tai’zong(600-646). Au début du XIIIe siècle, Jean de Montecorvino a probablement réalisé la version en Khalkha du nouveau testament. Robert Morrison (1782-1834) a ensuite traduit l'ensemble de la Bible en Chinois, avec l'assistance Malacca en de Williame 1823. manifestées au Dans monde Milne les une 416 (1785-1822), années suivantes, dizaine de paru se à sont publications en dialectes, en chinois classique simple et recherché. En 1919 les missionnaires et leurs assistants chinois ont présenté 圣 经 和 合 本 (sheng’jing’he’he’ben) la Version d'Union en Chinois. Cette Bible en chinois est fortement reconnue dans le cercle des Protestants en Chine d'aujourd'hui. Les protestants consacrant à la ont en publication fait de une la association Bible nommée se les Sociétés bibliques. La société biblique d’Angleterre et des étrangers a beaucoup contribué à la parution de la Bible depuis sa fondation en 1804. Les sites d'autres pays, tels que les États-Unis, la Russie ont été établis dans les années qui suivaient. Les sociétés bibliques renforcent l’influence de la publication biblique par la volonté d'indépendance scientifique (sous entendu sans commentaire ni explication). Avec leurs soutiens, la Bible a pu connaître en Asie une diffusion. Dans un pays où une ou plusieurs langues officielles étaient employées pour la traduction, l'activité elle-même marquait en général le 416 missionnaire protestant écossais 328 début de la missionnaires propagation étaient du protestantisme. encouragés à offrir Les leurs connaissances des dialectes dans la pratique. Il est fort intéressant de noter qu’en plus de son rôle comme patron des traducteurs, le Comité Biblique jouait un rôle dynamique. Des responsables étaient chargés spécifiquement du contact des traducteurs, des échanges et du renseignement auprès des spécialistes du domaine. L’École des études orientales et africaines par exemple, fait partie des organisations consultatives. Les traducteurs sont encouragés à se référer aux versions latine et hébraïque, ou au moins à la version d'autorité dans la langue maternelle des traducteurs. Leurs assistants locaux, en vue de la lisibilité de la traduction, sont considérés comme un autre facteur important dans le travail. La Société Biblique a également mis en valeur la progression des langues, leur traducteurs s’efforçaient de fournir des variantes au long du temps. En raison cette des niveaux organisation différents prenait des lecteurs en considération aussi ciblés, la publication dans la langue orale, comme c’est le cas de la Bible contemporaine (1979, Honggong). 329 5.2 LITTÉRATURES INSPIRÉES Depuis la création de la chaire de “ littérature comparée”, la Bible et sa relation avec la littérature sont devenues un thème très souvent discuté par les chercheurs. Vers la fin du XXe siècle, le domaine a connu une évolution de vision prospective. On trouve parmi les activités intellectuelles à cette époque des œuvres telles que 3000 years of Hebrew literature 417 , A Dictionary of Biblical Tradition in English Literature 418 , Biblical images on literature: the Bible on literature courses 419 , Biblical Themes in World Literature 420 , The Biblical Theme in Modern Drama 421 , etc., offrant un point de vue panoramique. Ces recherches nous font d’ailleurs penser à une étude sur la relation entre la Bible et la littérature Orientale, sur l’impact des facteurs culturels et le progrès littéraire. -- Occident Pour de nombreuses nations occidentales, au début de l’ère chrétienne, la naissance des lettres et de la littérature ne se séparait point avec les prêtres et leur volonté qu’une de des propagation conséquences sacrée. de la Au Ve siècle, disparition de en tant l’Empire romain d’Occident, la culture grecque a connu une force destructive. En attendant, les autres pays commençaient à peine le développement des lettres systématiques et de la langue écrite. Les histoires, les légendes et les vers 417 Nathaniel Kravitz, 1972 418 David Lyle Jeffrey, 1992 419 Roland Bartel, 1975 420 Solomon Liptzin, 1985 421 Marie Philomène De los Reyes, 1978 330 empruntaient dans la plupart du temps la manière orale, dont les thèmes touchaient souvent, par exemple, le conflit, la violence, la loi de la jungle ou la justice de la force chez les Anglo-Saxons. L’Évangile des chrétiens était donc d’une grande différence. Avec la transposition des textes bibliques dans les dialectes, les missionnaires ont régulé en fait le vocabulaire du peuple. La littérature médiévale possédait ainsi un fond religieux qui s’est traduit sous de nombreux genres littéraires. Les chansons, les poésies, les théâtres, les sermons ainsi que d’autres formes d’expression se sont inspirées des histoires bibliques et de leurs personnages. La Divine Comédie, sans aucun doute, exprime d’une façon symbolique la supériorité de la croyance et de la théologie sur la raison et la philosophie. La valeur de la religion qui oriente les gens vers les bienfaits a été habituellement partagée par bien des écrivains. A la Renaissance, marchait vers la la nouvelle libération tendance des de pensée individus. S’est développée à la Renaissance, cette nouvelle culture grécoromaine qui avait une apparence contradictoire. L’humanisme mettait en valeur le respect des envies et de la personnalité, ainsi que le confort et la jouissance ; alors que le christianisme se concentrait sur la fraternité, l’âme pure et la croyance inébranlable. Les gens de cette époque se sont précipités vers l’affranchissement des instincts humains. La littérature occidentale a pris une direction différente de celle de l’époque médiévale. La raison pour laquelle les écrivains n’ont pas pris un chemin contradictoire est que, malgré la progression des pensées, 331 les bienfaits énoncés dans le Bible sont applicables comme un système contre l’abus de l’humanisme. Prenons comme exemple William Shakespeare 1616). Bien qu’il y ait nos jours des 422 (1564 - disputes sur l’identité de cet écrivain, ses œuvres manifestaient, sans aucun doute, à la fois la lutte contre l’autocratie et la lutte pour l’individualité, mais aussi l’esprit chrétien comme la bienveillance et la fraternité. Dans sa fameuse pièce de théâtre Le Marchand de Venise423, le personnage du titre Antonio, étant un chrétien, a prêté de l’argent à Bassanio pour lui rendre service. Lorsqu’il n’a pas pu faire face à son échéance, il a fait preuve de vertu en insistant sur l’application du contrat a la lettre, sans la moindre complainte. Nous trouvons également l’esprit des bienfaits chrétiens dans sa tragicomédie La Tempête424. Le duc de Milan, Prospero, est un personnage hautement idéalisé qui possédait la magnanimité de pardonner les hommes vils. Les qualités de Prospero, comme la charité, le pardon, l’honnêteté et la gentillesse, lui ont permis d’absorber la haine et la cruauté qu’il a connues. John Milton 425 (1608 - 1674) et John Bunyan 426 (1628 - 1688) ont eux-aussi créé des ouvrages liés fermement à la Bible, tels que Le Paradis perdu 427 , Le Paradis regagné 428 , Samson Agonistes 429 du Milton et Le Voyage du pèlerin 430 du 422 né probablement à Stratford-‐upon-‐Avon, l'un des plus grands poètes, dramaturges et écrivains de la culture anglaise 423 écrite entre 1596 et 1597. Classée comme comédie dans le premier in-‐folio de 1623 424 créée en 1611, considérée comme la dernière tragicomédie réalisée par l’auteur 425 poète et pamphlétaire anglais 426 prêcheur et allégoriste anglais 427 poème épique écrit par le poète en 1667 428 poème épique écrit par le poète en 1671 429 poème épique écrit par le poète en 1671 430 roman allégorique publié en 1678 332 Bunyan.(Des exemples chinois se trouvent dans la section suivante) On ne peut pas passer le XIXe siècle sans parler du roman Les Misérables 431 . Le grand écrivin de l’époque, Victor Hugo 432 (1802 - 1885) a créé, parmi ses fruits les plus réputés, dans ce roman deux personnages faisaient briller les principes d’un chrétien: Monseigneur Myriel et Jean Valjean. L’histoire continue à inspirer les gens de nos jours. En 2012, une version du film musical a été réalisée pour lui rendre hommage. L’influence de Victor Hugo a trouvé, d’une autre façon, des preuves statistiques dans la popularité au cinéma européen, voire même en Asie 433 . Léon Tolstoï 434 (1828 – 1910) favorisait lui aussi le christianisme. Il a fini Résurrection 435 par une longue citation de L'évangile selon Matthieu436; la transformation de Nekhlioudov 437 ne se séparait pas de l’humanisme chrétien. Certes, l’influence de la Bible a relativement diminué. Mais les valeurs et les éléments de la personnalité du christianisme gardent jusqu’à aujourd’hui le témoignage d’un modèle idéal des êtres humains. 431 roman de Victor Hugo paru en 1862 432 poète, dramaturge et prosateur romantique 433 Dans six semaines, le filme touche un total de soixante millions yuan et plus, équivalant de huit millions en euros en Chine continentale. Japon, plus de quatre-‐ vingts millions en euros. 434 Comte Lev Nikolaïevitch Tolstoï, écrivain majeur de la littérature russe 435 roman paru en 1899 436 le premier des quatre évangiles canoniques que contient le Nouveau Testament 437 héros du roman 333 -- Asie – Chine La diffusion populaire de la Bible en Chine a eu lieu dans les années 1830. Depuis ce moment-là, les lettrés chinois ont manifesté dans leurs compositions de plus en plus de culture chrétienne. LIANG Fa(1789 - 1855), premier protestant ministre et évangéliste en Chine, a publié en 1832 son Quan Shi Liang Yan visant à expliquer le dogme du christianisme. Cette parution eu a un rôle important dans La révolte des Taiping438 (1851 – 1864) et son leadeur HONG Xiuquan439 (1831 - 1864). Avec le mouvement du 4-Mai440, des étudiants et des scolaires montrèrent leur mécontentement contre la culture traditionnelle chinoise, le Confucianisme entre autres. La pensée penchait plutôt pour Monsieur DE (la démocratie) et Monsieur SAI (la science). La tendance à l’eurocentrisme était tellement notable que bien des écrivains ont embrassés le christianisme. Regardons le tableau suivant. Manière de contact avec le Liste des écrivains christianisme Né(e) dans une famille * LIN Yutang (1895 – 1976) chrétienne CHEN Mengjia (1911 – 1966) Converti au christianisme XU Dishan (1893 – 1941) * BING Xin (1900 – 1999) * WEN Yiduo (1899 – 1946) * LAO She (1899 – 1966) SU Xuelin (1897 – 1999) 438 soulèvement majeur qui eut lieu dans le sud, puis le centre de la Chine, où les rebelles avaient fondé le Taiping Tian Guo, ou Royaume céleste de la Grande Paix 439 Hong se proclame empereur du Ciel 440 mouvement nationaliste chinois, principalement dirigé contre les prétentions de l'Empire du Japon sur la Chine 334 LU Yin (1898 – 1934) Éduqué dans les écoles XU Dishan (1893 – 1941) chrétiennes * BING Xin (1900 – 1999) LU Yin (1898 – 1934) ZHANG Ziping (1893 – 1959) * YU Dafu (1894 – 1945) * XU Zhimo (1897 – 1931) * LIN Yutang (1895- 1976) * ZHOU Zuoren (1885 - 1967) XIAO Qian (1910 – 1911) HU Yepin (1903 – 1931) Influencé par la Bible et * HU Shi (1891 - 1962) * LU Xun (1881 - 1963) * GUO Moruo (1892 - 1978) * XU Zhimo (1897 – 1931) * MAO Dun (1896 - 1981) * CAO Yu (1910 - 1996) * AI Qing (1910 - 1996) par d’autres manières *signifie que l’écrivain est fort connu en Chine Liste des écrivains ayant un fond chrétien441 Il est plutôt Zhenglin une 442 à souligner influence , qui sécularisation des l’interprétation du que au se le niveau traduisait figures point christianisme de de vue moral, indique souvent Dieu moral exerçait et des dans XU la Jésus, principes religieuses, et la conscience de se sauver et de sauver les autres. En plus des citations directes dans les œuvres des écrivains adeptes, citons quelques exemples concernant les œuvres chinois inspirés par la Bible. Dans le romain 441 XU Zhenglin, La littérature moderne chinoise et le christianisme, Université de Shanghai, 2003, ISBN 781058295X, 9787810582957 – pages 6-‐7 442 XU Zhenglin, La littérature moderne chinoise et le christianisme, Université de Shanghai, 2003, ISBN 781058295X, 9787810582957 – pages 156-‐168 335 titré la philosophie de M. ZHANG (1926), LAO She (1899 – 1966) décrive trois types d’adeptes chrétiens d’une façon réaliste. YU Dafu (1894 – 1945) met en valeur l’histoire d’un jeune ecclésiastique seulement les homme sous contraint le écrivains titre du par Le une Naufrage fond institution (1921). chrétien ont Non pris inspiration de la Bible, mais aussi ceux qui n’étaient pas convertis au Christianisme. Prenons comme exemple Ba Jin (1904 - 2005) et ses romains titrés la Destruction (1929) et la Résurrection (1933). Ils représentent l’esprit chrétien en abordant les sujets sur l’affection et sur le sacrifice. 336 5.3 GRANDS CLASSIQUES Les entretiens, sans secret, est un livre collectant des paroles de Confucius. Comme il n’a lui-même jamais réalisé de rédaction lui-même, ce livre est devenu la référence de première importance dans les recherches de ses pensées et de la culture chinoise. Le Pentateuque 443 comprend La Genèse, L'Exode, Le Lévitique, Les Nombres et Le Deutéronome. La tradition juive considérait Le Pentateuque comme l’œuvre de Moïse 444 . Alors qu’avec la disparition de Moïse dans Le Deutéronome, l’identité de l’auteur est touchant la devenue discutable. comparaison Dans culturelle, les recherches l’introduction des classiques est un élément dont on ne peut pas se passer. 5.3.1 HERMÉNEUTIQUE La recherche sur les classiques est constituée d’un ensemble d’actes d’interprétation et de compréhension. La naissance de l’herméneutique est considérée comme une réponse aux nécessités dans l’interprétation des textes religieux. En étudiant les principes de l’herméneutique, ses ressemblances avec les doctrines de la traductologie sautent aux yeux. La théorie fondamentale concerne l’importance de la connaissance des opinions de l’auteur et de l’abstention d’interférence de l’interprète lui-même. La connaissance des points de vue de l’auteur est loin d’être une tâche légère. On tombe facilement dans l’idée que la redite est un travail sans limite. Fondateur de 443 les cinq premiers livres de la Bible ; autrement intitulé Torah 444 premier prophète du judaïsme 337 l'herméneutique moderne, Friedrich Schleiermacher 445 (1768 - 1834) croyait au caractère infini de la compréhension, causée par traduit, les conditions surtout d’expression certaine pour dans durée de la du les temps. auteurs, composition. temps, Ce selon En phénomène par un se manque bénéficiant Schleiermacher, d’une il est possible pour les interprètes de montrer au monde le vrai sens du texte (parfois mieux que l’auteur). Bien des érudits avaient posé leur doute contre cette manière sans limite. Susan Sontag 446 (1933 - 2004) a indiqué dans son livre nommé Against Interpretation447, Interpretation in our own time, however, is even more complex. For the contemporary zeal for the project of interpretation is often prompted not by piety toward conceal an the troublesome aggression), but text (which by an may open aggressiveness, an overtcontempt for appearances. The old style of interpret ation was insistent, but respectful; it erected a not her meaning on top of the literal one. The modern style of interpret ation excavates, and as it excavates, destroys; it digs "behind" the text, to find a sub-text which is the true one... interpretation is not (as most people assume) an absolute value, a gesture of mind situated in some timeless realm of capabilities. evaluated, within Interpretation a historical must view itself of be human 445 Friedrich Daniel Ernst Schleiermacher, théologien protestant et philosophe allemand 446 essayiste, romancière et activiste américaine 447 première partie dans le livre Against Interpretation and Other Essays, une collection des essais par Susan Sontag , publiée en 1966 338 consciousness. In some cultural contexts, interpretation is a liberating act. It is a means of revising, of transvaluing, of escaping the dead past. In other cultural contexts, it is reactionary, impertinent, cowardly, stifling.448 (Le style moderne de l’action d’interpréter excave. Lorsqu’on excave, on détruit; on creuse “derrière” le texte, en espérant de trouver le sub-texte, qui est considéré comme le vrai sens... l’interprétation ne porte pas (comme la plupart des gens le présument) de valeur absolue... L’interprétation doit être évaluée sous une vue historique de la conscience humaine. ) Il est évidant que selon Sontag, l’abus des activités d’interprétation doit absolument être réexaminé. Elle a fait appel à une herméneutique contrôlée. Plus tard, indiquant Umberto qu’entre d’interprète, Eco 449 a l’intention existait une proposé son d’auteur troisième et avis en celle possibilité: l’intention du texte. Le texte crée son propre lecteur modèle. Ce dernier fonctionne comme une esquisse du propre auteur modèle. La vérification du raisonnement de l’intention du texte, d’après Eco, se fonde uniquement sur la confirmation de l’œuvre comme un ensemble. La méthode que proclamait Eco est aussi souvent employée dans la traduction. retirée Après depuis une l’établissement certaine d’une partie du interprétation texte, il est nécessaire de trouver des preuves et des soutiens dans le 448 Susan Sontag, Against Interpretation, Picador, 2011, ISBN-‐10 0312280866, page 3 449 universitaire, érudit et romancier italien 339 reste de l’œuvre. Sinon, une reprise de compréhension est à considérer. Lorsque l’interprète lui-même est devenu le lecteur modèle, on arrive à la certitude de la représentation correcte du texte. 5.3.2 La FORCE SUPRÊME transcendance lorsqu’on met en est un discussion caractère la significatif religion. Ce mot est généralement associé à une existence originelle et ultime. Dans les Entretiens et le Pentateuque, ce genre de force est présenté soit par un personnage dominant et supérieur à tout, soit par une règle absolue et suprême. Les mots “Ciel” et “Dieu” sont respectivement employés pour décrire ce pouvoir. 5.3.2.1 Signification Selon l’histoire chinoise, le mot 帝 (di - l’empereur) précède le mot 上帝 (shang’di - le gouvernant supérieur). Le mot 天 ( tian - le ciel ) a fait plus tard son apparition. Dans les deux classiques titres 诗 经 , 尚 书 ( shi’jing , shang’shu - Livre des odes et Livres des documents ) , l’empereur et le Ciel étaient souvent interchangeables. Le mot “ciel” était souvent employé dans des circonstances figuratives au lieu d’une expression indiquant l’espace visible limitée par l’horizon. D’après la règle de constitution des idéogrammes, l’écriture du 340 mot 帝 ( di - l’empereur ) représente initialement le pédicelle 蒂 (di), accordant ainsi le sens du soutien et de la fondation. Avec l’ajout du mot 上 dessus de ) , la couleur religieuse ( shang - audu “gouvernant supérieur” se montre assez claire. Le caractère du “ciel” se compose de deux parties: ⼀一 et ⼤大 (yi, da - le numéro un et le grandiose). Comme le mot est composé selon la règle de l’étymologie, il porte donc le sens de la suprématie où de la supériorité. Le mot 天 ( tian - le ciel ) apparaît 19 fois dans Les Entretiens. En somme, on compte deux significations. Prenons les exemples suivants: —— 夫⼦子之不可及也,犹天之不可阶⽽而升也。450 Personne ne peut égaler notre Maître, de même que personne ne peut s’élever jusqu’au ciel avec une échelle.451 Ici, 天 (tian - le ciel est utilisé au sens du ciel dans la nature. Mais dans d’autres cas, le mot indique le gouvernant suprême et les règles absolues, penchant vers le sens des dieux et de la fatalité. Voyons la suite: 450 Les Entretiens, XIX. 25 451 Les Entretiens de Confucius XIX.25, traduction en français par Séraphin Couvreur 341 —— ⼦子见南⼦子, ⼦子路不说。 夫⼦子⽮矢 1 之⽈曰:“予所否者,天厌 2 之!天 厌 2 之!”452 Le Maître mécontent. visita Le Nan Maître tzeu. dit, Tzeu en lou en fut prononçant une imprécation : « Si j’ai mal fait, que le Ciel me rejette ! que le Ciel me rejette ! »453 —— 颜渊死,⼦子⽈曰:“噫!天丧 3 予!天丧 3 予!”454 Ien Iuen étant mort, le Maître dit: « Hélas ! le Ciel m’a ôté la vie ! le Ciel m’a anéanti ! »455 Il y a trois mots qui méritent de discussion: ⽮矢 (shi) , 厌 2 (yan) et 丧 3 1 (sang) 。 Le premier mot ici veut dire “jurer”. L’expression “prononcer une imprécation” a mieux traduit les circonstances et le sentiment très fort de Confucius. Il a juré au nom du Ciel. Cela indique que, pour lui, le Ciel pourrait être un objet, une personne ou une notion métaphysique. L’actant pour les deux autres mots est vivante. sentiment sentiment clairement Le sens le “le appartenant d’être enlevé Ciel comme rejet” du aux de une sorte deuxième hommes et la annonce vie aux de mot force est un bêtes. Le en fait sa reconnaissance et sa crainte pour le Ciel. Nous arrivons à la conclusion suivante sur la nature du Ciel selon 452 Les Entretiens, VI. 28 453 Les Entretiens de Confucius VI.26, traduction en français par Séraphin Couvreur 454 Les Entretiens, XI. 9 455 Les Entretiens de Confucius XI.8, traduction en français par Séraphin Couvreur 342 Confucius: une existence impériale et toute-puissante, possédant les émotions fort semblables aux nôtres. On a raison de confirmer cette estimation, car en son temps, les gens partageaient la croyance du maître de univers, nommé évidemment 天 (tian – le Ciel) et 上 帝 (shang’di - le gouvernant supérieur)。Voyons des preuves dans le Classique des Vers: —— ⽂文王在上,於昭於天。。。。。。⽂文王陟降,在帝左右。456 (L’empereur Wen est entre au ciel; qu’il illumine le champ éternel...L’empereur Wen se retrouve sur la voûte céleste; pour accompagner l’empereur du Ciel.) —— 天⽣生蒸民,有物有则。457 (Le Ciel donne naissance à une multitude de gens; à chaque faculté et relation sont annexées les lois.) Les deux qualités exemples humaines offrent du Ciel. des On preuves trouve sur les également dans Les Entretiens d’autres exemples. Prenons-en un: —— 天⽣生德于予458。。。。。 456 Le Classique des vers-Les odes majeures, poème 235 457 Le Classique des vers-Les odes majeures, poème 260 458 Les Entretiens, VII. 23 343 Le Ciel m’a donné la Vertu avec l’existence.459 Les classiques de la dynastie Xi’zhou460 (1046 à 771 av. J.-C), par exemple les deux citations ci-dessus, étaient aux yeux de Confucius (et des gens éduqués de son temps) les références conventionnelles, le départ de sa pensée et les soutiens d’expressions. On a ainsi la possibilité de dire que le Ciel possède, selon Confucius, des caractères et des personnalités humaines. Le Dieu de Moïse partage ces caractères. Il est mentionné, par exemple, dans Le Livre de Genèse: Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme.461 Jéhovah est non seulement le créateur de notre espèce, mais aussi le communicateur qui utilise les langues humaines et la loi qui punit les criminels. Les rabbins 462 n’étaient pas forcément en accord avec les chrétiens à propos de la forme de Dieu. Le Pentateuque mentionne souvent les paroles, la vue et le lieu d’habitation de Dieu. Mais les chefs religieux juifs doutaient de la suffisance des faits donnant des preuves en faveur de l’existence d’une forme concrète de Jéhovah. 459 Les Entretiens de Confucius VII.22, traduction en français par Séraphin Couvreur 460 Zhou occidental, plus de deux cent ans avant la naissance de Confucius 461 Livre de Genèse 1:27 http://www.aelf.org/bible-‐liturgie/Gn 462 chef religieux, guide spirituel et ministre du culte d'une communauté juive 344 5.3.2.2 Style de narration L’autorité du Ciel et de Dieu s’est formée en s’appuyant sur le consensus de la parole du créateur à ses créatures. Toutefois, les manifestations de ce pouvoir s’étaient révélées différemment. Le Pentateuque est rempli du trajet de connaissance des êtres humains à propos de Jéhovah. Alors que Les Entretiens garde le silence. —— 祭如在,祭神如神在。⼦子⽈曰:“吾不与祭,如不祭。”463 Confucius faisait des offrandes à ses parents défunts et aux esprits tutélaires, comme s’il les avait vus présents. Il disait: « Un sacrifice auquel je n’assisterais pas en personne, et que je ferais offrir par un autre, ne me paraîtrait pas un sacrifice véritable. »464 —— ⼦子⽈曰:“⾮非其⿁鬼⽽而祭之,谄也。见义不为,⽆无勇也。”465 Le Maître dit : « Celui-là se rend coupable d’adulation, qui sacrifie à un esprit auquel il ne lui appartient pas de sacrifier. Celui-là manque de courage, qui néglige de faire une chose qu’il sait être juste. » 466 Les deux apparences du mot 如 ( sens littéral: si; de même que) soulignent le point de vue de Confucius sur les esprits. La discussion, la constatation ou le démenti 463 Les Entretiens, III. 12 464 Les Entretiens de Confucius III.12, traduction en français par Séraphin Couvreur 465 Les Entretiens, II. 24 466 Les Entretiens de Confucius II.24, traduction en français par Séraphin Couvreur 345 donnaient peu de valeur. Au sujet d’un sacrifice, la sincérité et la crainte sont les deux aspects obligatoires. C’est la raison pour laquelle il s’est méfié des gens faisant des sacrifices injustifiés. Leurs désespérances égalaient donc la flagornerie. On constate que derrière l’anti-spéculation, le sage exprimait en fait sa ferme croyance à l’existence du pouvoir spirituel et à sa puissance effrayante. Le Pentateuque offre dans ses récits, d’autre part, le procès de la connaissance de Dieu. Au fur et à mesure des démonstrations de la capacité divine, Jéhovah est devenu de plus en plus majestueux parmi les adeptes. Il révèle son tempérament dans les scènes classiques suivantes467: la punition du premier couple (Adam et Ève), l’expulsion du jardin d'Éden, l’échappatoire au Déluge de Noé, Abraham et la sacrifice d’Isaac, la libération du peuple hébreu dirigée par Moise. On observe que dans les fameux cinq premiers livres écrits par Moise (le médiateur de Dieu), la dignité et le rang de Dieu occupent toujours la première place. Les créatures ont pris des détours dans leur piste d’adoration envers Jéhovah. Dieu se passionnait pour la création de son système théorique dans Le Pentateuque. Tout en acceptant volontairement le Ciel, Confucius l’abordait très rarement. —— 樊迟问知,⼦子⽈曰:“务民之义,敬⿁鬼神⽽而远之,可谓知矣。”468 467 Livre de la Genèse 3:21-‐24; 6-‐9; 22 468 Les Entretiens, VI. 22 346 Fan Tch’eu Maître l’interrogea dit : « Traiter sur le l’intelligence. peuple avec Le équité, honorer les esprits, mais s’en tenir à distance, cela peut s’appeler intelligence. »469 —— ⼦子不语怪、⼒力、乱、神。470 Le Maître ne parlait pas des choses extraordinaires, ni des actes de violence, ni des troubles, ni des esprits.471 —— 季路问事⿁鬼神。⼦子⽈曰:“未能事⼈人,焉能事⿁鬼?”⽈曰:“敢问死。” ⽈曰:“未知⽣生,焉知死?”472 Tzeu lou interrogea Confucius sur la manière d’honorer les esprits. Le Maître répondit: « Celui qui ne sait pas remplir ses devoirs envers les hommes*, comment saura-t-il honorer les esprits ? » Tzeu lou reprit: « Permettez-moi de vous interroger sur la mort. » Le Maître répondit : « Celui qui ne sait pas ce qu’est la vie, comment saura-t-il ce qu’est la mort ? »473 * “Les hommes” ici veut dire l’empereur et les parents. 469 Les Entretiens de Confucius VI.20, traduction en français par Séraphin Couvreur 470 Les Entretiens, VII. 21 471 Les Entretiens de Confucius VII.20, traduction en français par Séraphin Couvreur 472 Les Entretiens, XI. 12 473 Les Entretiens de Confucius XI.11, traduction en français par Séraphin Couvreur 347 —— ⼦子⽈曰:“莫我知也夫!”⼦子贡⽈曰:“何为其莫知⼦子也?”⼦子⽈曰:“不 怨天,不尤⼈人。下学⽽而上达,知我者其天乎!”474 Le Maître dit : « Personne ne me connaît. » Tzeu koung dit : « Maître, pourquoi dites-vous que personne ne vous connaît ? » Le Maître reprit : « Je ne me plains pas du Ciel et n’accuse pas les hommes, En étudiant ce qui est en bas, je pénètre les hauteurs.* Celui qui me connaît n’est-ce pas le Ciel ? »475 * Cette phrase a été mal traduite. Elle veut dire : J’étudie les fondamentaux (afin de restituer le système cérémonieux de la dynastie Zhou) et le mandat du Ciel (dans le but d’établir la légitimité royale). En somme, Confucius préférait les recherches “humaines” et l’exploration des vivants. Le Ciel est considéré comme le fond moral des gens et non pas comme la garantie de la réussite. Autrement dit, 天 n’accorde la connaissance qu’à ceux qui bénéficient de sa faveur. Le Ciel avait parfois d’autres fonctions. Prenons des exemples suivants. —— ⼦子⽈曰:“天⽣生德于予,桓魋其如予何?”476 Le Maître dit : « Le Ciel m’a donné la Vertu avec l’existence ; que peut me faire Houan T’ouei* ? »477 474 Les Entretiens, XIV. 35 475 Les Entretiens de Confucius XIV.37, traduction en français par Séraphin Couvreur 476 Les Entretiens, VII. 23 348 * Houan T’ouei est le nom d’une personne qui a voulu tuer Confucius. —— ⼦子畏于匡,⽈曰:“⽂文王既没,⽂文不在兹乎?天之将丧斯⽂文也,后 死者不得与于斯⽂文也;天之未丧斯⽂文也,匡⼈人其如予何?”478 Le Maître se trouvant en péril dans le bourg de K’ouang, dit : « Le roi Wenn étant mort, sa culture n’est-elle pas ici, en moi ? Si le Ciel avait voulu qu’elle disparût de la terre, il ne me l’aurait pas confiée après la mort du roi Wenn. Le Ciel ne veut pas encore la laisser perdre. Que peuvent contre moi les habitants de K’ouang ? »479 Dans de nombreuses occasions, Confucius s’est trouvé en danger (à cause de ses discours.) Il n’est jamais dans l’espérance de la délivrance du Ciel. Le savant estimait que son lien avec le Ciel, en tant que son soutien moral, donnait la preuve de la continuation de son existence. Toutefois la relation entre Dieu et les hommes tendait vers une voie de plus en plus cordiale. Remontons jusqu’au temps d’Adam et d’Ève. La punition d’exil provenant de Dieu furieux peut être considérée comme la première leçon sur la caractéristique du divin. On trouve les citations suivantes: 477 Les Entretiens de Confucius VII.22, traduction en français par Séraphin Couvreur 478 Les Entretiens, IX. 5 479 Les Entretiens de Confucius IX.5, traduction en français par Séraphin Couvreur 349 Et Yahweh dit à Caïn: " Où est Abel, ton frère? " Il répondit: " Je ne sais pas; suis-je le gardien de mon frère?"480 Caïn dit à Yahweh: " Ma peine est trop grande pour que je la puisse supporter...”481 C’est donc encore une phase où les gens n’étaient pas dans la capacité de bien connaître le divin. Un peu plus tard dans l’histoire, Noé et Dieu s’entendaient beaucoup mieux. Leur projet “l’arche de Noé” a été exécuté presque à la perfection. Voici l’histoire de Noé. Parmi ses contemporains, Noé fut un homme juste, parfait. Noé marchait avec Dieu.482 Ensuite Abraham a gagné son titre d’“homme de dieu”, grâce à ses comportements hautement satisfaisants. Un tel rapport est arrivé à la cime dans l’histoire de Moise. Dieu lui a confirmé une confiance complète et ainsi l’honneur le plus grand. Les expériences de la nature de Jéhovah ont connu une progression par étapes jusqu’à la reconnaissance complète. Ici “la reconnaissance” met en valeur l’entrée de la puissance divine dans le système de savoir des mortels. On résume une voie dans Le Pentateuque la description du progrès de relation “négligence - acceptation - soumission complète”. Voici en fait une des différences entre Confucius et Moise envers la notion de divin. Confucius gardait une 480 Livre de la Genèse, chapitre 4: 9 https://bible.catholique.org/nt/ 481 Livre de la Genèse, chapitre 4: 13 482 Livre de la Genèse, chapitre 6: 9 350 reconnaissance spontanée du Ciel sans échanges à ce sujet. Moise a établi avec précaution dans ses livres une organisation dynamique fort convaincante. Un autre aspect distinctif concerne l’effet causé par leurs attitudes. La prise à distance du Ciel indique que le sacrifice est un rituel fort personnel. Autrement dit, une rupture existe entre l’intention du texte et celle de Confucius. Dans le Confucianisme logique de possède à D’abord, post-Confucius, la la nature fois le Ciel des la le gens Ciel et de transcendance est une est le la et fondement moralité. Il l’intériorité. existence surnaturelle ressemblante au “premier moteur 483 ” évoqué par Aristote. Son intériorité se présente sous forme de caractères naturels et de conditions de vie. Dans les Entretiens, Confucius pose soutenant les problème sens si la localisation riches du des Ciel. références Ce manque d’exploitation du Ciel par Confucius a toutefois donné aux descendants la signification. possibilité Au contraire, de l’expansion Moise et les de la savants postérieurs ont réussi, d’une façon assez satisfaisante, dans la transmission des histoires concernant le divin. Les traditions concrètes ont été créées et diffusées. 5.3.3 RÉGLEMENTATIONS —— ⼦子⽈曰:“予欲⽆无⾔言。”⼦子贡⽈曰:“⼦子如不⾔言,则⼩小⼦子何述焉?”⼦子 ⽈曰:“天何⾔言哉?四时⾏行焉,百物⽣生焉,天何⾔言哉?”484 483 Dieu est écrit comme le premier moteur éternel, incorruptible. La métaphysique. 484 Les Entretiens, XVII. 19 351 Le Maître dit : « Je voudrais ne plus parler. – Maître, dit Tzeu koung, si vous ne parlez pas, qu’aurions-nous, vos humbles disciples, à transmettre? » Le Maître répondit: « Est-ce que le Ciel parle? Les quatre saisons suivent leur cours ; tous les êtres croissent. Est-ce que le Ciel parle jamais? »485 —— ⼦子⽈曰:「吾⼗〸十有五⽽而志于学,三⼗〸十⽽而⽴立,四⼗〸十⽽而不惑,五⼗〸十⽽而 知天命,六⼗〸十⽽而⽿耳顺,七⼗〸十⽽而从⼼心所欲,不逾矩。」486 Le Maître dit : « À quinze ans, ma volonté était tendue vers l’étude ; à trente ans, je m’y perfectionnais ; à quarante ans, je n’éprouvais plus d’incertitudes ; à cinquante ans, je connaissais le décret céleste ; à soixante ans, je comprenais, sans avoir besoin d’y réfléchir, tout ce que mon oreille entendait ; à soixante-dix ans, en suivant les désirs de mon cœur, je ne 487 transgressais aucune règle. » Les deux entretiens font renvoient ceci à “Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence.” 488 de Ludwig Wittgenstein 489 (1889 - 1951). Le soupir de “Est-ce que le Ciel parle?” signale un aperçu sur l’obscurité et l’immensité du Ciel – ce qu’on appelle savoir le décret céleste. Étant pourrait-il donné établir les des difficultés, liens avec le comment Ciel? un En Être bref, 485 Les Entretiens de Confucius XI.18, traduction en français par Séraphin Couvreur 486 Les Entretiens, IV. 4 487 Les Entretiens de Confucius IV.4, traduction en français par Séraphin Couvreur 488 Citation du Tractatus logico-‐philosophicus (1921) 489 philosophe autrichien 352 Confucius a résumé la réponse en une seul notion: la bienveillance. Jéhovah humains s’est dès le réjoui début d’un des rapport récits proche avec bibliques. Après les la création de l’homme et de la femme... Dieu les bénit et leur dit: « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettezla. Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. »490 Il est un point de vue commun dans le christianisme et le judaïsme selon lequel l’espèce humaine, parmi les autres créatures, est la préférée de Dieu. Les bonnes grâces divines engagent notre espèce au respect des règles de Dieu. Initialement octroyés aux Hébreux, la loi mosaïque sert non seulement de règles de la bonne conduite, mais aussi de méthode par laquelle les descendants puissent avoir une meilleure compréhension de la portée du Pentateuque. 5.3.3.1 Signification Afin d’établir des comparaisons entre la bienveillance et la loi mosaïque, il est nécessaire de trouver des soutiens dans leurs contextes. 490 Livre de la Genèse, chapitre 1: 28 353 5.3.3.1.1 En La bienveillance tant que confucianisme, 仁 notion la plus représentative du (sens littéral: la bienveillance) est considéré comme l’idée directrice de la pensée classique. La bienveillance possède une signification si vaste que les chercheurs tombent souvent dans l’hésitation. Dans l’établissement de la bienveillance comme valeur partagée, est constituée la base équilibrée de la théorie morale classique de la Chine 491 . Cette valeur partagée manque, néanmoins, malgré une centaine d’occurrences dans les textes, d’une définition définitive. La signification du mot diffère selon le contexte. En conséquence, des érudits comme Georg Wilhelm Friedrich Hegel 492 (1770 - 1831) ont jugé Confucius inintéressant. Citons un paragraphe dans le texte de Hegel. Nous constatons ensuite que cette philosophie chinoise n’offrait qu’une bien pauvre morale. Son auteur est Confucius, quelque temps ministre d’un empereur, puis disgracie; il vécut alors à l’écart avec ses élevés. Il y a dans ses livres beaucoup de bon sens toutefois, et on une la morale surtout retrouve partout populaire; et même meilleure; quelques-uns de ses discours ne sont pas sans remarquable; esprit, on n’y mais trouve n’offrent pas de rien de spéculation 491 David L. Hall, Thinking Through Confucius,traduction en chinois par HE Jinli, publié par Université de Pékin, 2005, Pékin, ISBN 7-301-09332-2, pages 130-131 492 philosophe allemand 354 philosophique; Confucius était d’ailleurs plutôt un homme d’État pratique.493 De nos jours, néoconfucianisme 495 494 Tu Weiming , s’efforce (1940 de - ), définir philosophe 仁 comme l’expression d’une moralité ou d’une valeur interne. La bienveillance n’est pas le résultat des rites, mais plutôt une notion supérieure accordée aux rites de la signification. Venant de la force spirituelle et de la connaissance de soi, cette notion de bonté est la source inépuisable des expressions symboliques sur la société 496 . Herbert Fingarette refuse des 497 analyses (1921 - ), écrivain contemporain, psychologiques sur ce terme. Il affirme que la pensée des Entretiens n’est pas liée aux notions de la psychologie. La bienveillance et les autres termes employés, par exemple 德 (sens littéral: la vertu ) et 礼 (sens littéral: le rite), n’ont pas de rapport direct avec “l’intention” ou “l’émotion”498. Les remarques mentionnées ci-dessus partagent en fait une prémisse commune: la bienveillance est une conception indépendante; les contextes et les façons de la poursuite de 仁 sont en quelque sorte négligeables. On craint de 493 Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Leçons sur l’histoire de la philosophie , Introduction: système et histoire de la philosophie, traduction en francais par J. Gibelin, Edition Gallimard 1954 , page 245 494 philosophe et historien chinois 495 philosophique officielle du confucianisme depuis le XIVe siècle au XXe siècle 496 David L. Hall, Thinking Through Confucius,traduction en chinois par HE Jinli, publié par Université de Pékin 2005 ISBN 7-301-09332-2, page 133 497 philosophe et professeur émérit américan 498 Herbert Fingarette, Confucius – the secular as sacred. Traduction en chinois par PENG Guoxiang, ZHANG Hua. Presse du peuple de Jiangsu, 2010 ISBN: 7214033038, 9787214033031. Page 33 355 noter que les méthodologies des commentateurs risquent de ne pas pouvoir saisir la richesse foisonnante de la notion. L’attitude d’existence au moment précis de sa manifestation est en fait un facteur de diversification de la valeur du mot. Prenons les citations suivantes. —— 君⼦子欲讷于⾔言⽽而敏于⾏行。499 Le Maître dit : « L’homme honorable s’applique à être lent dans ses discours et diligent dans ses actions. »500 —— ⼦子⽈曰:“刚、毅、⽊木、讷近仁。”501 Le Maître dit : « Fermeté, résolution, simplicité, réserve, touchent à la vertu d’humanité. »502 —— ⼦子⽈曰:“古者⾔言之不出,耻躬之不逮也。”503 Le Maître dit : « Les Anciens n’osaient pas émettre de maximes ; ils craignaient que leurs actions ne répondissent pas à leurs paroles. »504 Il est évident que Confucius prenait une attitude très réservée sur ces paroles. Et lisons la suite. 499 Les Entretiens, IV. 24 500 Les Entretiens de Confucius IV.23, traduction en français par Séraphin Couvreur 501 Les Entretiens, XIII. 27 502 Les Entretiens de Confucius XIII.27, traduction en français par Séraphin Couvreur 503 Les Entretiens, IV. 22 504 Les Entretiens de Confucius IV.21, traduction en français par Séraphin Couvreur 356 —— 司马⽜牛问仁。⼦子⽈曰:“仁者,其⾔言也讱。”⽈曰:“其⾔言也讱,斯谓 之仁已乎?”⼦子⽈曰:“为之难,⾔言之得⽆无讱乎?”505 Seu ma Gniou ayant interrogé Confucius sur la vertu d’humanité, le Maître répondit : « Il est ardu d’en parler*. » Seu ma Gniou dit : « Est-ce donc si difficile de parler de la vertu d’humanité ? » Le Maître répondit : « S’il est difficile de la mettre en pratique, comment ne le serait-il pas d’en parler ? »506 * cette phrase e été mal traduite. Elle veut dire:” Celui qui est bienveillant, met en valeur dans ses discours la prudence.” Seu ma Gniou a cru que la bienveillance concernerait le contenu du discours au lieu de la façon d’expression. La réponse de Confucius n’est probablement pas détaillée. Mais on voit personnalité que et de ce genre son d’ambiguïté avis sur ce vient de sa terme. “ La connaissance sur la bienveillance”, selon Confucius, est loin de la chaîne “ savoir – application”. Cadrée par une certaine mode de pensée et une habitude linguistique, la perception de la bienveillance exige donc la circonspection afin d’éviter le moindre écart. —— 樊迟。。。。。。问仁,⽈曰:“仁者先难⽽而后获,可谓仁矣。” 507 505 Les Entretiens, XII. 3 506 Les Entretiens de Confucius XII.3, traduction en français par Séraphin Couvreur 507 Les Entretiens, VI. 22 357 Fan Tch’eu l’interrogea ensuite sur le sens de l’humanité. Confucius répondit : « L’homme honorable commence par le plus difficile, avant de penser aux avantages qu’il en doit retirer ; on peut appeler cela de l’humanité. »508 La conscience de la difficulté est en fait une étape de la poursuite de la bienveillance. Au lieu d’un principe ou d’une théorie concrète, notre terme s’applique à un caractère incarné dans tous individu. Regardons le suivant les comportements qui soutient d’un l’analyse précédente. —— ⼦子⽈曰:“知者乐⽔水,仁者乐⼭山;知者动,仁者静;知者乐,仁者 寿。”509 Le Maître dit : « L’homme intelligent aime l’eau, et l’homme honorable intelligent honorable se donne demeure les montagnes. L’homme du mouvement; l’homme immobile. L’homme intelligent vit heureux ; l’homme honorable vit longtemps. »510 Il parait que Confucius a voulu décrire ici deux genres d’individus. Toutefois cette phrase est caractérisé par un principe de la grammaire classique nommé 互 ⽂文 (hu’wen - les compléments mutuels). Cela signifie que les éléments dans la même phrase, malgré l’apparence de leur 508 Les Entretiens de Confucius VI.20, traduction en français par Séraphin Couvreur 509 Les Entretiens, VI. 23 510 Les Entretiens de Confucius VI.21, traduction en français par Séraphin Couvreur 358 description d’une considérés comme façon un respective, doivent “L’homme intelligent” tout. être et “l’homme honorable” ne sont pas opposés mais représentent plutôt deux aspects d’un homme idéal. Donc peu importe ce que l’homme idéal s’engage dans telle ou telle profession ou dans tel ou tel loisir, aussi longtemps qu’il peut se maintenir intelligent et honorable, il représente la notion de la bienveillance (il est donc heureux et a une longue vie). L’interprétation psychologique du terme 仁 (ren – la bienveillance) est relative aux expressions émotionnelles dans les Entretiens, telles que 爱 ( ai - aimable ) 恭 敬 (gong’jing - respectueux) 畏 惧 (wei’ju - craintif). Mais avec un contexte spécifique, les mots indiquent en général un acte et non pas un trait de mentalité. Par exemple: —— 攀迟问仁。⼦子⽈曰:“爱⼈人。” 问知。⼦子⽈曰:“知⼈人。”511 Fan Tch’eu demanda en quoi consiste la vertu d’humanité. « Elle consiste à aimer les hommes » , répondit le Maître. Fan Tch’eu demanda en quoi consiste la connaissance. « Elle consiste à connaître les hommes », répondit Confucius.512 Le mot “aimer” ici ne représente pas simplement une émotion envers le divin ou envers les humains. Afin de mieux comprendre le sujet, il faut faire une analyse des 511 Les Entretiens, XII. 22 512 Les Entretiens de Confucius XII.21, traduction en français par Séraphin Couvreur 359 “hommes”. On se réfère à la phrase suivante “ connaître les hommes”. Pourquoi faut-il aimer et connaître les hommes? À part la sympathie, Confucius parle en fait du système administratif. L’homme idéal est intelligent et honorable, parce que ce sont les qualités de l’ordre le plus élevé, celui du Ciel. Quel est l’ordre administratif correspondant au Ciel? Dans le système confucianiste, on trouve l’ordre hiérarchique “ le monarque et ses sujets – les parents et les enfants”. Voyons dans l’exemple suivant: —— 齐景公问政于孔⼦子。孔⼦子对⽈曰:“君君、⾂臣⾂臣、⽗父⽗父、⼦子⼦子。” 公⽈曰:“善哉!信如君不君,⾂臣不⾂臣,⽗父不⽗父,⼦子不⼦子,虽有粟,吾 得⽽而⾷食诸?”513 King, prince de Ts’i, interrogea Confucius sur l’art de gouverner. Confucius répondit: « Que le prince soit prince ; le sujet, sujet ; le père, père ; le fils, fils. – Très bien, dit le prince. En effet, si le prince n’est point prince, le sujet point sujet, le père point père, le fils point fils, quand bien même il y aurait du grain, pourrais-je en manger? »514 Cela indique que chacun doit accorder ses comportements à ce qu’il est. Revenons au premier exemple, “les hommes” ne veut pas dire l’être humain, mais plutôt les sages qui peuvent assurer le bon fonctionnement du système. Lorsqu’un empereur “aime” les sages, il faut les sélectionner, leur donner des postes appropriés, ainsi que 513 Les Entretiens, XII. 12 514 Les Entretiens de Confucius XI.18, traduction en français par Séraphin Couvreur 360 les autres conditions qui leur permettront de prendre les mesures nécessaires. On trouve d’autres emplois des termes “émotionnels”. —— 孔⼦子⽈曰:“君⼦子有三畏:畏天命,畏⼤大⼈人,畏圣⼈人之⾔言。⼩小⼈人不 知天命⽽而不畏也,狎⼤大⼈人,侮圣⼈人之⾔言。”515 Confucius dit : « L’homme honorable respecte* trois choses. Il respecte le Décret céleste¹ ; il respecte les hommes éminents ; il respecte les maximes des hommes saints. L’homme de peu ne connaît pas le Décret céleste et ne le respecte pas ; il traite sans respect les hommes éminents ; il tourne en dérision les maximes des hommes saints. »516 *Sens littéral: craint —— 樊迟问仁。⼦子⽈曰:“居处恭,执事敬,与⼈人忠。虽之夷狄,不可 弃也。”517 Fan Tch’eu interrogea Confucius sur le sens d’humanité. Le Maître répondit : « À la maison, demeure courtois ; dans le maniement des affaires, sois diligent ; dans les relations avec autrui, 515 Les Entretiens, XVI. 8 516 Les Entretiens de Confucius XVI.7, traduction en français par Séraphin Couvreur 517 Les Entretiens, XIII. 19 361 sois loyal. Fusses-tu au milieu des barbares de l’Est et du Nord, tu ne saurais y déroger. »518 —— 敬⿁鬼神⽽而远之519 Honorer les esprits, mais s’en tenir à distance.520 —— 道之以政,齐之以刑,民免⽽而⽆无耻;道之以德,齐之以礼,有 耻且格 。521 Le Maître dit : « Si le prince conduit le peuple au moyen des lois et le retient dans l’unité au moyen des châtiments, le peuple s’abstient de mal faire ; mais il ne connaît aucune honte. Si le prince dirige le peuple par la Vertu et fait régner l’union grâce aux rites, le peuple a honte de mal faire, et devient vertueux. »522 —— 有⼦子⽈曰:“信近于义,⾔言可复也。恭近于礼,远耻辱也。因不失 其亲,亦可宗也。”523 Iou tzeu dit : « Toute promesse conforme à la justice peut être tenue. Tout respect ajusté aux rites éloigne honte et déshonneur. Si vous 518 Les Entretiens de Confucius XII.19, traduction en français par Séraphin Couvreur 519 Les Entretiens, VI. 22 520 Les Entretiens de Confucius VI.20, traduction en français par Séraphin Couvreur 521 Les Entretiens, II. 3 522 Les Entretiens de Confucius II.3, traduction en français par Séraphin Couvreur 523 Les Entretiens, I. 13 362 choisissez pour protecteur un homme digne de votre amitié et de votre confiance, vous pourrez lui rester attaché à jamais. »524 —— ⼦子⽈曰:“君⼦子耻其⾔言⽽而过其⾏行。”525 Le Maître dit : « L’homme honorable aurait honte de laisser ses paroles outrepasser ses actions. »526 —— 发愤忘⾷食,乐以忘忧527 C’est un homme qui s’applique avec une telle ardeur qu’il oublie de manger, (il) éprouve une telle joie qu’il oublie tous soucis528. —— ⼦子⽈曰:“贤哉回也,⼀一箪⾷食,⼀一瓢饮,在陋巷,⼈人不堪其忧,回 也不改其乐。贤哉回也。” 529 Le Maître dit : « Que la sagesse de Ien Houei était grande ! Il demeurait dans une misérable ruelle, gourde n’ayant de qu’une boisson. Un écuelle autre, de en riz se et voyant une si dépourvu, aurait eu un chagrin intolérable. Houei 524 Les Entretiens de Confucius I.13, traduction en français par Séraphin Couvreur 525 Les Entretiens, XIV. 27 526 Les Entretiens de Confucius XIV.29, traduction en français par Séraphin Couvreur 527 Les Entretiens, XII. 19 528 Les Entretiens de Confucius XII.18, traduction en français par Séraphin Couvreur 529 Les Entretiens, VI. 11 363 était toujours content. Oh ! que Houei était sage ! ».530 Considérons maintenant les “expressions de sentiment” 畏,恭,敬, 忠, 耻, 乐, 忧 (wei, gong, jing, zhong, chi, le, you)– la crainte, la dignité, le respect, la loyauté, la honte, la joie et le soucis. Les mots se présentent en plus dans un ordre successif commençant par la crainte du Ciel. Cet ordre est réalisé sous forme de rite et de pudeur avec conduites la fait récompense partie de de la joie. Chacune la bienveillance. des Herbert Fingarette a donné une conclusion 531 fort intéressante sur ce sujet. La bienveillance est une force jointe des vecteurs de vertu naturelle. Cette compréhension vaut pour son accord avec notre analyse précédente “un caractère incarné dans tous les comportements d’un individu”. Si on emploie un terme mathématique pour mieux l’exprimer, ce sera que chaque morceau mentionné de la moralité est une condition nécessaire et insuffisante de la bienveillance. La première leçon de la poursuite de bienveillance concerne l’aperception de la difficulté de cette route. La persistance ou autrement dit le surpassement, est ce que Confucius a appelé “l’apprentissage”. Ce terme a une place très haute dans la pensée de confucianisme. 530 Les Entretiens de Confucius VI. 9, traduction en français par Séraphin Couvreur 531 Herbert Fingarette, Confucius – the secular as sacred, traduction en chinois par PENG Guoxiang, ZHANG Hua, Presse du peuple de Jiangsu, 2010, ISBN 7214033038, 9787214033031. Page: 48 364 —— 好仁不好学,其蔽也愚;好知不好学,其蔽也荡;好信不好学, 其蔽也贼;好直不好学,其蔽也绞;好勇不好学,其蔽也乱;好刚不 好学,其蔽也狂。”532 Le défaut bienfaisant, de et celui n’aime qui pas aime à se l’étude, montrer c’est le manque de discernement. Le défaut de celui qui aime le savoir, et n’aime pas l’étude, c’est de tomber dans la futilité. Le défaut de celui qui aime à tenir ses promesses, et n’aime pas l’étude, c’est de nuire aux autres. Le défaut de celui qui aime la franchise, et n’aime pas l’étude, c’est d’être tranchant. Le défaut de celui qui aime à montrer du courage et n’aime pas l’étude, c’est de troubler l’ordre. Le défaut de celui qui aime la fermeté d’âme, et n’aime pas l’étude, c’est le fanatisme.533 —— ⼦子⽈曰:“⼗〸十室之⾢邑,必有忠信如丘者焉,不如丘之好学也。”534 Le Maître dit : « Dans un village de dix familles il se trouve certainement des hommes à qui la nature a donné, comme à moi, des dispositions à la fidélité et à la sincérité ; mais il n’en est pas qui aiment autant que moi l’étude. »535 532 Les Entretiens, XVII. 8 533 Les Entretiens de Confucius XVII.8, traduction en français par Séraphin Couvreur 534 Les Entretiens, V. 28 535 Les Entretiens de Confucius V.27, traduction en français par Séraphin Couvreur 365 —— 哀公问:“弟⼦子孰为好学?”孔⼦子对⽈曰:“有颜回者好学,不迁怒, 不贰过,不幸短命死矣。今也则亡,未闻好学者也。”536 Le prince Ngai demanda à Confucius quels étaient ceux de ses disciples qui s’appliquaient avec ardeur à l’étude et à la pratique de la vertu. Confucius répondit : « Ien Houei s’y appliquait avec ardeur. Lorsqu’il était justement irrité contre quelqu’un, il n’étendait pas injustement sa colère à un autre. Il ne tombait jamais deux fois dans la même faute. Malheureusement, il a peu vécu. À présent, il n’est plus personne qui lui ressemble. Je n’ai entendu citer aucun homme qui aimât véritablement l’étude. »537 Confucius estimait que le désire d’étude est la vertu la plus importante qu’il avait. Il a ainsi cru que parmi tous ses disciples, Ien Houei était son préféré. Une ferme envie d’apprentissage est, dans les contextes, une manière l’emportait sur les autres vertus. —— ⼦子⽈曰:“君⼦子⾷食⽆无求饱,居⽆无求安,敏于事⽽而慎于⾔言,就有道⽽而 正焉,可谓好学也已。”538 Le Maître dit : « Un homme honorable qui ne recherche pas la satisfaction de son appétit dans la nourriture, ni ses commodités dans habitation, qui est diligent en affaires circonspect dans ses paroles, qui se son et rectifie 536 Les Entretiens, VI. 3 537 Les Entretiens de Confucius VI.2, traduction en français par Séraphin Couvreur 538 Les Entretiens, I. 14 366 auprès des hommes vertueux, celui-là a un véritable désir d’apprendre. »539 À partir de là nous pouvons arriver à la conclusion que “l’étude” est un procès dynamique. “Le désir d’apprendre” ne se limite plus qu’aux moyens d’acquisition des connaissances. Le terme parle du mode d’existence, de l’étape stratégique vers la bienveillance et de la qualité indispensable des hommes vertueux. En même temps, la bienveillance ne se sépare pas avec 礼 (li - les rites). —— 颜渊问仁。⼦子⽈曰:“克⼰己复礼为仁。⼀一⽇日克⼰己复礼,天下归仁焉。 为仁由⼰己,⽽而由⼈人乎哉?”颜渊⽈曰:“请问其⽬目。”⼦子⽈曰:“⾮非礼勿视, ⾮非礼勿听,⾮非礼勿⾔言,⾮非礼勿动。”颜渊⽈曰:“回虽不敏,请事斯语 矣。”540 Ien Iuen ayant interrogé Confucius sur la vertu d’humanité, le Maître répondit : « Se maîtriser soi-même, et revenir aux rites de la courtoisie, c’est cela le sens d’humanité. Si un jour on parvenait à se maîtriser soi-même, et à rétablir les rites, aussitôt le monde entier recouvrerait cette vertu d’humanité. Agir en ce sens, ne dépend-il pas de nous-mêmes et non des autres ? » Ien Iuen dit : « Permettez-moi de vous demander quelle est la méthode à suivre. » Le Maître répondit : « Ne rien regarder, ne rien écouter qui 539 Les Entretiens de Confucius I.14, traduction en français par Séraphin Couvreur 540 Les Entretiens, XII. 1 367 soit contraire aux rites de la courtoisie ; ne rien dire, ne rien faire qui soit contraire aux rites de la courtoisie. » Ien Iuen dit : « Malgré mon manque d’intelligence, permettez-moi de me mettre au service de ces préceptes. »541 “Se maîtriser soi-même, et revenir aux rites de la courtoisie, c’est cela le d’humanité” , voilà sens l’explication principale de Confucius sur la notion de la bienveillance. Il a donné la définition de 仁 (ren – la bienveillance) rites sont nécessitant en les en s’appuyant règles plus sur et son la soutien. les rites. base On de peut Ainsi les l’humanité, dire que la bienveillance est la forme interne des rites, et les rites la forme externe. Le respect spontané de l’humanité est en fait ce que les chercheurs considéraient comme le sujet d’intérêt des Entretiens. gens se comporter de La bienveillance selon les règles demande aux culturelles traditionnelles, tandis que les rites indiquent les moyens précis. En somme, la notion d’humanité s’est constituée d’un système, d’une structure multidimensionnelle. Chaque aspect possède les expressions, l’attitude de vie et les actes. Cela explique qu’il est presque impossible de trouver une conclusion universelle. 541 Les Entretiens de Confucius XII.1, traduction en français par Séraphin Couvreur 368 5.3.3.1.2 Commandements Afin d’éviter une confusion avec le mot chinois existant 法 律 (fa’lv - la loi), la traduction de “la loi biblique” prend en général l’expression 律 法 (lv’fa – la loi, l’inversion de 法 律 fa’lv). Notre sujet d’intérêt vient du verbe hébraïque “yarah”, indiquant la projection (des pierres), le décochement (des flèches), la mise (de base) et l’arrosage (des plantes). Le nom masculin du “yarah” est “moreh”, signifiant les enseignants; ”torah”, le nom féminin, représente la leçon, le commandement, la façon, la loi, commandements, etc. soit La loi torah, biblique, occupe la soit place les la dix plus importante dans la Bible. La structure d’exposition des récits de Bible confirme le noyau juridique du livre. Selon Northrop Frye542 (1912 1991), la Bible organise les éléments d’histoires sous la forme U: Après la trahison, les gens tombaient sur les catastrophes et le servage; Les pénitents entre eux, à travers leur de niveau sérieuses de vie. rédemptions, pouvaient La chute première des remonter à humains a commencé par Adam et Ève. La première remonte est sans doute l’histoire d’Abraham. Venant d’une petite ville de Mésopotamie, il a été choisi pour se relocaliser à Canaan, l’endroit où les gens pouvaient faire la production et l’entretien du bétail. Jusqu’à la fin du livre de la Genèse, les Hébreux sont entrés en Égypte, passant par une nouvelle phase d’oppression et de menace. Puis Moise dirigea son peuple vers un autre lieu. Et s’est repris le cercle. En tout, la Bible raconte une histoire commençant 542 critique littéraire canadien 369 par la privation de l’arbre de vie et du fleuve d’eau de la vie et Jérusalem se terminant céleste. 543 Il par la récupération vaut d’ailleurs dans le que la noter structure de l’histoire n’est pas une simple reprise de “ commission de crimes – demande de pardon – rédemption”. Les points nodaux à la fin de chaque U sont plus hauts que ceux du début. Ce changement résulte relationnelle entre Dieu et les humains ; de l’évolution Il est assuré par le renfort des lois. Autrement dit, la loi représente le tournant de l’histoire. Dieu a initialement placé Adam dans le Jardin d’Éden. Il lui a offert la compagnie d’Ève pour éviter la solitude. On ne peut pas trouver beaucoup de références écrites sur les conditions de ce jardin paradisiaque. Mais les paroles furieuses de Jéhovah permettent aux gens d’avoir une belle imagination de la merveilleuse beauté. - Il dit à la femme : J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi. - Il dit à l’homme : Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’avais donné cet ordre : Tu n’en mangeras point ! le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie. 543 Northrop Frye, The Great Code: The Bible and Literature, traduction Hao Zhenyi, Presse d’Université de Pékin, 1998, ISBN 9787301033142, pages 220-‐221 370 - Il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs. - C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. 544 Les punitions sont en fait la privation des conditions de vie précédentes. En tant que préférés de Dieu, le couple jouissait d’une vie sans soucis et sans fatigue. - L’Éternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal. - L’Éternel se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre, et il fut affligé en son cœur. - Et l’Éternel dit : J’exterminerai de la face de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles, et aux oiseaux du ciel; car je me repens de les avoir faits.545 A la fin du Déluge, le divin a choisi de permettre à Noé de sauver sa famille. Lorsque Dieu était mécontent avec la tour de Babel construite par les descendants de Noé, il n’avait qu’à envoyer des anges pour brouiller leur langue. On revoie la manifestation de Dieu à l’époque d’Abraham où le tout-puissant a lancé le feu pour détruire la ville de Sodome et celle de Gomorrhe. Au temps d’Isaac, 544 Genèse 3: 16 – 19. Ancien testament, version Louis Segond, 1910, Serge co. 2011, ISBN 2940012646712 545 Genèse 6: 5 - 7. Ancien testament, version Louis Segond 1910 371 Jacob et Joseph, rarement remarque-on l’intervention de Dieu. Ensuite dans l’histoire, Moise a dirigé le peuple vers le Sinaï avec le soutien du divin et a donné le décalogue. Dès le début, Dieu est une force d’obligation qui décide les conditions de vie et les vicissitudes. Lorsque les intentions de Dieu sont bien appliquées, son apparition est peu fréquente; Si elles ne sont pas respectées, arrive la punition, voire même l’extermination. Les alliances entre le divin et les humains bibliques, précisant les règles de vie, sont ce qu’on appelle “ la loi”. Les alliances signifient en fait les paroles divines. Par exemple la première alliance546. - Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l’assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. - Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d’arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture. - Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Dieu a créé le monde d’une façon orale. Ses demandes le sont aussi. Avec Noé, on constate une argumentation des phrases précisant l’alliance547. 546 Genèse 1: 28, 29; 3: 3. Ancien testament, version Louis Segond 1910 372 - Dieu bénit Noé et ses fils, et leur dit: Soyez féconds, multipliez, et remplissez la terre. - Vous serez un sujet de crainte et d’effroi pour tout animal de la terre, pour tout oiseau du ciel, pour tout ce qui se meut sur la terre, et pour tous les poissons de la mer: ils sont livrés entre vos mains. - Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture: je vous donne tout cela comme l’herbe verte. - Seulement, vous ne mangerez point de chair avec son âme, avec son sang. - Si quelqu’un verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé ; car Dieu a fait l’homme à son image. - J’établis mon alliance avec vous : aucune chair ne sera plus exterminée par les eaux du déluge, et il n’y aura plus de déluge pour détruire la terre. - Et Dieu dit : C’est ici le signe de l’alliance que j’établis entre moi et vous, et tous les êtres vivants qui sont avec vous, pour les générations à toujours : - j’ai placé mon arc dans la nue, et il servira de signe d’alliance entre moi et la terre. L’alliance avec Abraham est plus compliquée que celle faite avec Noé. En plus des contenus existants, des nouveautés548 sont ajoutées. - J’établirai mon alliance entre moi et toi, et je te multiplierai à l’infini. 547 Genèse 9: 1 – 4, 6, 11-‐ 13 Ancien testament, version Louis Segond 1910 548 Genèse 17: 2, 6 – 11, 13 Ancien testament, version Louis Segond 1910 373 - Je te rendrai fécond à l’infini, je ferai de toi des nations; et des rois sortiront de toi. - J’établirai mon alliance entre moi et toi, et tes descendants après toi, selon leurs générations: ce sera une laquelle je alliance serai perpétuelle, ton Dieu et en vertu celui de de ta postérité après toi. - Je te donnerai, et à tes descendants après toi, le pays que tu habites comme étranger, tout le pays de Canaan, en possession perpétuelle, et je serai leur Dieu. - Dieu dit à Abraham: Toi, tu garderas mon alliance, toi et tes descendants après toi, selon leurs générations. - C’est ici mon alliance, que vous garderez entre moi et vous, et ta postérité après toi: tout mâle parmi vous sera circoncis. - Vous vous circoncirez; et ce sera un signe d’alliance entre moi et vous. - On devra circoncire celui qui est né dans la maison et celui qui est acquis à prix d’argent; et mon alliance sera dans votre chair une alliance perpétuelle. Dans l’histoire de Moise, les articles d’alliance sont encore plus nombreux et raffinés. Lorsqu’on dit que Dieu est le créateur de l’homme, cela signifie en fait que Jéhovah a créé l’homme par ses paroles et que la parole est ainsi l’incarnation divine. Quant à l’alliance, sa fonction indirecte la rend d’une certaine façon le divin de substitution. La complicité d’alliance représente l’état de relation entre les deux parties. Dieu n’a jamais cessé de montrer son affection pour les humains. Cette émotion a connu un changement de forme. L’Éternel s’est 374 transmis en loi pour accompagner notre espèce. On ose conclure que la loi figure à la fois les contraintes et l’affection. Cela représente le premier caractère de la loi. On doit ensuite aborder la constitution interne de la loi dans le but de trouver une autre qualité distinctive. Dans le livre de l’Exode, les chapitres 25- 31, 34-40 sont tous consacrés à la description de la loi passée de Dieu à Moise. Les contenus dans le Lévitique concernent les rituels de la vénération de Dieu, incluant les rituels du sacrifice et de la pureté, les rites à respecter pendant les fêtes bibliques, les règles sur l’achat et l’emprunt, et aussi les responsabilités et le pouvoir des sacrificateurs. Le livre des Nombres révèle le destin au désert de Deutéronome contrevenants réaffirme à la loi sacrée. l’application des Le livre de disciplines religieuses dans toutes les générations des Hébreux. Les règles sacrées sont assez dégroupées dans les livres. Mais bien des rabbins cherchaient à classer par thèmes les éléments de la loi biblique. Prenons comme exemple 549 le fameux érudit Moïse Maïmonide 550 ( 1138 - 1204 ) et ses quatorze catégories. I Les explications et les avertissements de base, les ordonnances de la continuation d’apprentissage de la loi dans des générations II III La défense d’idolâtrie Les règles avantageuses à l’amélioration de la moralité 549 Moïse Maïmonide, Le Guide des égarés, traduction en chinois par FU Youde, GUO Peng, ZHANG Zhiping, Presse de l’Université de Shandong, 2004, ISBN 7560718639, pages 488 -‐ 490 550 Médecin, philosophe juif, commentateur 375 IV Les actes de la charité, de l’emprunt et de l’offrande des cadeaux V VI VII VIII IX X Les interdictions de la perpétration criminelle Les règles de la pénalité Les principes des biens Le sabbat (le jour de repos) Les traditions religieuses Les édifices religieux, les objets sanctifies et les servants XI XII XIII XIV Les rituels du sacrifice Les impuretés Les nourritures interdites La prohibition sexuelle En analysant les contenus, nous nous rendons compte que la règlementation portait à des actions concrètes. Loin d’être spéculative ou systématique, la loi dans le Pentateuque souligne les spécifications comportementales. Toutefois les règles restent écrites sans application. Il n’y a pas de merveille dans ce domaine. D’après Maïmonide, chaque régulation avait pour but trois possibilités: le renfort de la moralité, l’enseignement d’une vérité, la conduite caractère vers de la la justice loi: 551 elle . Voici est donc assez le deuxième applicable et exigeante d’exécutions pratiques. 5.3.3.2 Fond théorique L’établissement d’un système de pensée demande à la fois la logique interne et la base théorique. Confucius a 551 Moïse Maïmonide, Le Guide des égarés, traduction en chinois par FU Youde, GUO Peng, ZHANG Zhiping, Presse de l’Université de Shandong, 2004, ISBN 7560718639, page 490 376 fondé son système sur “ le Ciel”. Afin de satisfaire l’intention céleste, les gens se lancent dans la poursuite des missions d’humanité. Mais dans les textes, le sujet abordé le plus souvent est en fait “la bienveillance”. Cette confusion nous pose question sur les défauts logiques potentiels de la pensée de Confucius. L’auteur du Pentateuque soulignait précisément le statut ultime de Dieu en tant que créateur, et l’homme dominant le reste de la création. Bien des chercheurs partagent l’idée que chaque règle biblique représente la force divine elle-même. Mais on préfère considérer parfois l’ensemble des lois comme la valeur majeure du Pentateuque. Qu’est-ce qui a causé cette nuance de compréhension? Le Ciel est le début et la référence du système de Confucius. Autrement bienveillance. Mais dit, la il plupart est des la base savants de ont la choisi d’exploiter “la bienveillance” sans mentionner le facteur céleste. Personne ne peut accuser tous les confucianistes pour leur négligence ou leur trahison d’origine. Étant donné les faits, il nous est possible de croire que le coupable du dévoiement des recherches est la particularité des Entretiens. À part la poursuite de la bienveillance, le Ciel se trouvait toujours au premier rang dans la pensée de Confucius. Voyons encore une fois la citation suivante: —— ⼦子⽈曰:“莫我知也夫!”。。。。。。“ 知我者其天乎!”552 Le Maître dit : « Personne ne me connaît. » ... « Celui qui me connaît n’est-ce pas le Ciel? »553 552 Les Entretiens, XIV.35 377 Certes, on constate des signes indiquant l’importance du Ciel. Mais en tout, le texte fait l’impression d’une dissociation entre le Ciel et la bienveillance. D’une part, ce phénomène est causé par l’attitude du saint sur ce sujet. Referons-nous aux paroles citées dans le chapitre précédent. On doit retenir que Confucius a gardé sa distance avec le Ciel, tout en avouant son respect du Ciel qui était silencieux, réservé, transcendant, équitable et peu communicable. Ainsi lorsqu’il donnait des discours, le Ciel n’était mentionné qu’au moment 554 où le savant était ému ou en colère. Même si avec, supposons, une prise des notes complètes de ses paroles du sujet, il serait toujours difficile pour les chercheurs de collecter un nombre suffisant sur les expressions afin de déterminer la description du Ciel. Autrement dit, faute d’avis véritables de Confucius lui-même, le malentendu de son système philosophique est presque inévitable. Le style textuel des Entretiens entraîne la certitude de la perte de fans de la pensée. C’est-a-dire, l’intention de Confucius, l’auteur d’une partie des paroles, et celle de texte ont connu une rupture. Voila la cause de la dissociation qu’on éprouve aujourd’hui. Des confucianistes se sont rendu compte de la situation, par exemple l’école Cheng-Zhu555. Mais leurs efforts de la reprise ne pouvaient pas triompher de la prospérité du bouddhisme sous la dynastie Song (960 - 1279). En plus, au temps de Confucius (551 – 479 av. J.-C.), la nouvelle vague de croyance était la force des humains. 553 Les Entretiens de Confucius XIV.37, traduction en français par Séraphin Couvreur 554 Les Entretiens, XI.9 ; VI.28 555 écoles de philosophie du Néo-‐Confucianisme 378 On doute des bénéfices d’une série de promotions du pouvoir du Ciel que pourrait apporter à Confucius. Dans le Zuo’zhuan 556 , on trouve bien des exemples rationnels des changements de vie et les facteurs décisifs du résultat. Confucius avait sans aucun doute la possibilité d’insister sur sa croyance au Ciel. Toutefois dans ce cas-là, il ne serait plus capable de garder des liens communs avec le peuple et son influence. Le saint était non plus un homme comme Emmanuel Kant 557 (1724 - 1804) qui a consacré la vie à la constitution d’une théorie. La croyance au Ciel était délicatement cachée derrière la bienveillance, une série des actes spontanés dans la poursuite des “connaissance du décret céleste 558 ”. Le style d’organisation du livre a rendu les deux facteurs distancés. Le Pentateuque n’a jamais eu un tel problème. Dieu a transmis la loi divine à Moise. Cette loi est à la fois l’accentuation des bonnes conduites et l’incarnation du divin. Aux yeux des juifs, selon Leo Baeck559 (1873 - 1956), sans la confirmation des comportements de la vie quotidienne, la loyauté religieuse ne pourrait pas trouver de preuve. L’exécution à la lettre des règles bibliques est le seul moyen d’assurer les comportements légitimes. Baeck souligne tendance aussi uniquement que le métaphysique reflet risque religieux de d’une causer une spéculation obscure. Ce résultat est en fait un écart de la vie religieuse 560 . Quand les croyants appliquent les règles de la loi dans leur vie, ils se considèrent comme élevés. 556 Commentaire de Zuo, chronique de l'État de Lu, 722 à 480 av. J.-‐C. 557 philosophe allemand, fondateur de l’idéalisme transcendantal 558 Les Entretiens, II.4 559 rabbin allemand , érudit et chef de file du judaïsme progressiste 560 Leo Baeck, L'essence du judaisme, traduction en chinois FU Yongjun, YU Jian, Presse d’Université de Shandong, 2002, ISBN: 7560722393, 9787560722399, page 13 379 L’exécution de la loi divine est une réflexion sur la manière dont les croyants considèrent Dieu. La relation Dieu-humain s’est ainsi transférée à celle de humain-loi. Parmi les clauses, celles portant sur la défense de l’idolâtrie décrivent en fait Dieu lui-même. Citons 561 “Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. Tu ne te feras point d’image devant taillée... Tu elles, et tu ne ne les te prosterneras serviras point point... Tu ne prendras point le nom de l’Éternel, ton Dieu, en vain... Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier.” Cette partie se complète avec les descriptions sur l’établissement des édifices et les règles du sacrifice. En plus, on constate la description de Dieu dans les règles d’entente humaine. Dieu est divin devant toutes les personnes. De la sorte, il est demandé aux gens de traiter les autres de la même manière. Comme complément du Pentateuque, un nombre important des érudits, chercheurs, interprètes et savants se lançaient dans l’explication des disciplines religieuses et du bon abord de la loi divine. À partir de là, Dieu et ses disciplines sont devenus un ensemble. En comparant les deux systèmes, on note que la connaissance du Ciel est statique, et la poursuite du décret céleste dynamique et ouverte. Pourtant quant au système occidental, le procès de connaissance de Dieu a pris une longue évolution. La loi une fois confirmée, se préserve d’une façon fort réussie. Les deux structures culturelles se traduisent dans tous les aspects des peuples. On en discutera des éléments dans les chapitres à suivre. 561 Exode chapitre 20: 3 – 8. Ancien testament, version Louis Segond 1910 380 En s’appuyant sur leurs principes internes, on constate que les deux cultures présentent des éléments de communication. Elles partent d’une existence transcendante, laquelle leur servait respectivement de noyau de la construction théorique. De ce point de vue, un dialogue entre le faisable. Confucianisme Il vaut la et la peine culture de noter hébraïque que suite est aux perceptions différentes de la racine culturelle, un grand écart existe entre les éléments constitutionnels culturels. Les différences culturelles décident de l’indépendance de la communication. Lorsqu’on souligne successivement les points communs, les conclusions risquent d’être en contradiction avec la réalité. Il faut donc rester assez prudent dans la recherche des échanges culturels. 5.3.4 MODALITÉ 5.3.4.1 Type de sagesse Les paroles du texte des Entretiens décrivent le plus souvent les tempérament comportements humain. Ce de sont la les vie deux actuelle grands et le messages culturels du Confucianisme. On constate une citation du discours d’un disciple de Confucius sur la racine de la bienveillance. 有⼦子⽈曰:“其为⼈人也孝弟,⽽而好犯上者,鲜矣;不好犯上,⽽而好作乱 者,未之有也。君⼦子务本,本⽴立⽽而道⽣生。孝弟也者,其为仁之本与!” 562 562 Les Entretiens I. 2 381 Iou tzeu dit : « Parmi les hommes naturellement enclins à respecter leurs parents, à honorer ceux qui sont au-dessus d’eux, peu aiment à résister à leurs supérieurs. Un homme qui n’aime pas à résister à l’autorité, et cependant aime à exciter du trouble, ne s’est jamais rencontré. Le sage donne son principal soin à la racine. Une fois la racine affermie, la Voie peut naître. L’affection envers nos parents et le respect envers ceux qui sont au-dessus de nous sont comme la racine de la vertu. »563 D’après Iou tzeu, le soutien de la bienveillance est 孝 弟 (xiao’di - la pitié filiale et la fraternité). Parmi toutes sortes de relation, la pitié filiale et la fraternité sont groupées dans les relations fondamentales. Elles régissent les principes de la vie, de la stabilité sociale et de la protection de l’ordre. Dans un sens plus large, on peut dire que les relations des intimes servent de base de la vertu. Bien des gens pensent ainsi que le Confucianisme est une doctrine s’appuyant sur la nature des humains. Il est fort possible que ces gens confondent les paroles de l’auteur du texte avec celles de l’auteur modèle, et l’auteur. l’intention Supposons du que Iou texte pour l’intention tzeu n’ait pas de réellement discuté avec son maître sur le contenu de ce discours, la probabilité qu’il agissait au contraire de Confucius est minimale, sans parler de l’accord des autres disciples de mettre cette parole contradictoire dans la collection de pensées de Confucius. On observe d’ailleurs que cette citation occupe une place de premier plan dans le livre. En somme, ce discours est jugé assez important. Toutefois, est-ce que cela signifie la permission de remplacer la 563 Les Entretiens de Confucius I.2, traduction en français par Séraphin Couvreur 382 notion de bienveillance par deux formes de relation humaine? Il est préférable de ne pas altérer ce discours. On peut simplement en retirer que le Confucianisme valorise de beaucoup l’affection entres les intimes. Ce genre d’estimation est une réflexion sur les caractères confucéens. Les principes des Entretiens ont la nature de l’ordinaire et de la vie quotidienne. Ainsi on accorde à cette doctrine la particularité de l’importance du sentiment. On constate souvent que les discours portant sur la relation entre la façon d’être et la vertu. L’intérêt accordé au facteur humain a sans doute rendu les expressions orientées vers les sentiments. En fin de compte, les rites et les règles ne sont pas créés sans fondement. Parmi les paroles, sont souvent mentionnées les notions de 信 (xin - la foi), 敬 (jing - le respect), 恭 (gong - la politesse), 宽 (kuan - la sincérité), 敏 (min l’intelligence), 惠 (hui - la générosité), 忠 (zhong - la loyauté). Ces mots ne sont pas directement interprétables. Ils sont employés pour décrire des comportements précis, tout en renvoyant à des éléments complexes de l’attitude humaine. personne, Lorsqu’on non les seulement utilise on dans loue l’évaluation hautement des d’une actes concrets, mais aussi on affirme la qualité de l’esprit. L’attention accordée aux sentiments en tant que qualité distinctive du Confucianisme, sous un certain angle, est dominante. Cela se traduit mieux dans l’histoire suivante. 383 叶公语孔子曰:“吾党有直躬者:其父攘羊,而子证之。”孔子曰:“吾 党之直者异于是:父为子隐,子为父隐—直在其中矣。”564 Le prince de Che dit à Confucius : « Dans mon pays il y a un exemple de droiture : le père ayant volé une brebis, son fils rendit témoignage contre lui. » Confucius répondit : « Dans mon pays, les hommes droits agissent autrement. Le père protège son fils, et le fils son père. Telle est la droiture dans mon pays. »565 Confucius insistait sans cesse sur l’honnêteté, la qualité bien représentée par le fils dans l’histoire du prince de Che. Mais par rapport à la relation parentale, l’honnêteté ici est jugée en opposition. Pour le Saint, la précieuse relation parentale est la base de l’humanité, sans laquelle les autres sentiments (ou plus précisément, les actes) l’histoire sont du vains. Dans sacrifice la d’Isaac culture montre hébraïque, aux gens une modalité complètement différente. Bref, Abraham était testé par Dieu sur sa loyauté. Abraham a décidé de suivre l’intention de Dieu en lui offrant son jeune fils. Au moment crucial, la cérémonie a été interrompue. Dans la description du chapitre XXII du livre de la Genèse, on constate guèrre les traces des émotions dans les monologues des personnages. On peut faire la déduction réfléchie que le sentiment personnel d’Abraham croyance était a donc soumis à triomphé son de respect pour l’affection Dieu. La familiale, exactement ce que préconise la culture hébraïque. Sous 564 Les Entretiens, XIII. 18 565 Les Entretiens de Confucius XIII.18, traduction en français par Séraphin Couvreur 384 l’autorité de Dieu, tout le monde doit se soumettre sans hésitation à ses directives. Différant des principes de la relation entre les humains discutés dans les Entretiens, la vie des personnages dans le Pentateuque décrit la relation sacrée entre Dieu et ses créatures préférées. Si l’on ne compare les deux cultures qu’à partir de ce point de vue, elles seront totalement dissemblables. L’histoire d’Abraham se trouve dans le judaïsme, le christianisme et aussi dans l’islam. Cela diffère beaucoup de la conception des relations familiales dans le système confucéen. lecteurs, Mais sans nous avons description raison de détaillée, croire peuvent que les toujours être profondément touchés par Abraham. Cet effet ressemble à l’histoire histoires de la donnent Crucifixion un effet de frappant Jésus. aux Les deux lecteurs en développant le thème des douleurs insupportables et de la mort épouvantable. conditions grâce à Les personnages leur décision ont surmonté hautement les raisonnable strictement liée à leur croyance. Les souffrances qu’ils ont subies sont elles-mêmes les raisons pour lesquelles les personnages sont considérés comme transcendants et sacrés. L’auteur a choisi de sacrifier l’exposé sur les sentiments d’Abraham justement pour la cause des raisons théologiques. Les lecteurs des Entretiens de Confucius, par comparaison, racontée par le ont prince plutôt de Che retenu la dans l’histoire compréhension et la tolérance, sans être vraiment émus. 5.3.4.2 Examen de soi et confession Les règles et les principes de comportement dans les deux livres affirment en réalité l’inévitabilité des 385 fautes. Cette petite partie de la thèse se concentrera sur la recherche des avis visant aux méfaits. Confucius a proposé la conception d’examen de soi. Citons des preuves à partir des Entretiens: —— 子曰:“见贤思齐焉,见不贤而内自省也。”566 Le Maître dit : « Quand vous voyez un homme sage, pensez à l’égaler en vertu. Quand vous voyez un homme dépourvu de sagesse, examinez-vous vous-même. »567 —— 曾⼦子⽈曰:“ 吾⽇日三省吾⾝身。为⼈人谋⽽而不忠乎? 与朋友交⽽而不 信乎?传不习乎?” 568 Tseng tzeu dit : « Je m’examine chaque jour sur trois choses : si, traitant une affaire pour un autre, je ne l’ai pas traitée sans loyauté ; si, dans mes relations avec mes amis, je n’ai pas manqué de sincérité ; si je n’ai pas négligé de mettre en pratique les leçons que j’ai reçues. »569 —— ⼦子贡⽈曰:“君⼦子之过也,如⽇日⽉月之⾷食焉。过也,⼈人皆见之;更也, ⼈人皆仰之。” 570 566 Les Entretiens, IV.17 567 Les Entretiens de Confucius IV.17, traduction en français par Séraphin Couvreur 568 Les Entretiens, I.4 569 Les Entretiens de Confucius 1.4, traduction en français par Séraphin Couvreur 570 Les Entretiens XIX.19 386 Tzeu koung dit : « Les fautes d’un homme honorable sont comme les éclipses du soleil et de la lune. Quand il s’égare, tous les yeux le voient. Quand il se corrige, tous les regards le contemplent. »571 Les citations ci-dessus nous démontrent que les contenus à propos d’examen de soi dans les Entretiens mettent en valeur la relation avec autrui, sans autres facteurs (tel que le Ciel). D’une part, on peut dire que l’examen de soi du Confucianisme est limité dans son étendu. On constate que, d’autre part, les actes d’examen évoqués dans les discours de Confucius et Tseng tzeu concernent plutôt les hommes vertueux. Mais faute du Ciel, l’examen de soi est donc un comportement dépendant totalement de la volonté et de l’initiative personnelle. Certes, cela est favorable à la constitution de l’autonomie des êtres humains. Toutefois sans supervision de forces contraignantes, l’exécution risque de ne pas comprendre à l’ambition manifestée. On observe en fait ce phénomène dans le discours suivant: ——⼦子⽈曰:“已矣乎,吾未见能见其过⽽而⾃自讼者也。”572 Le Maître dit : « Faut-il donc désespérer de voir un homme qui reconnaisse ses fautes, et se les reproche en secret ? Moi, je n’en ai pas encore vu. »573 571 Les Entretiens de Confucius XIX.21, traduction en français par Séraphin Couvreur 572 Les Entretiens, V.27 573 Les Entretiens de Confucius V.26, traduction en français par Séraphin Couvreur 387 L’aveu de Confucius donne la preuve de la conclusion que l’on vient de proposer en présentant le manque de connaissances du Confucianisme sur la nature des hommes et l’imperfection du système théorique de sa doctrine. Avec la progression théorique du Confucianisme, les érudits ont rajouté des notions telles que la faculté de jugement. Il est regrettable que leurs efforts n’aient pas eu de bons résultats, suite à l’ambiguïté de la source théorique. En même temps, le Pentateuque, sans indiquer directement le mot, a défini de manière satisfaisante les conditions de naissance de la manière de corriger les fautes. D’un point de vue humain, on a lancé la notion de confession. La loi biblique sert sans aucun doute la fonction de discipline dans la vie quotidienne. Aux yeux des croyants, la vie menée en respectant la loi biblique égale l’apprentissage de la nature de Dieu selon ses intentions. Ce savoir concernant la nature de Dieu révèle en réalité que Dieu est lui-même charitable, tolérant et vertueux, juste et immortel. Ainsi les humains peuvent se rendre compte de la bonne manière de vivre. Les considérations sur l’existence de Dieu les aident dans l’expérience des bienfaits, de la transcendance et de la perspicacité. On a raison de comprendre que les croyants aspirent à la vie libre, à l’état de grâce. Leo Baeck 574 (1883 - 1956) indique dans son livre que, en éprouvant une connexion entre la vie privée et la divinité, la personne ressent naturellement une responsabilité et une obligation logique, exprimées par une pratique religieuse 575 . Cela fait que les croyants attachent une grande importance à une purification mentale. Dans le christianisme s’est 574 rabbin allemand, érudit et chef de file du judaïsme progressiste 575 Leo Baeck, L'essence du judaisme, traduction en chinois FU Yongjun, YU Jian, Presse d’Université de Shandong, 2002, ISBN: 7560722393, 9787560722399, pages 18 -‐ 19 388 développée une série de règles sur la confession. La dignité et la spiritualité de Dieu emmènent à son peuple l’espoir et l’accord entre la loi divine et la mentalité. Comme la loi divine a gagné le cœur da la communauté des croyants, lorsque une personne agit de façon opposée aux règles sacrées, la personne trahit le système des règles et de la portée de ses règles. La loi divine a une place tellement essentielle que la confession est devenue un acte spontané qui renforce la croyance. On prend également intérêt à analyser les disciplines négatives. On trouve des expressions (bu’zhong - déloyal), 不 信 (bu’xi - d’emploi abandonné du mot de) 不 忠 que (bu’xin - insincère), 不 习 apparues penche telles plutôt auparavant. vers Ce genre l’indication des comportements positifs. Au contraire, le Pentateuque offre de nombreuses règles négatives, ou autrement dit des tabous. Le Lévitique par exemple contient une série de restrictions dans les chapitres XVIII, XX, XXI. Les comportements indiqués sont d’interdiction absolue, ils correspondent aux actes dont il est préférable de s’abstenir dans les Entretiens. L’auteur du Pentateuque a placé les disciplines religieuses sous l’autorité de Dieu. Ce dernier a ainsi rendu les disciplines sacramentelles. En comparant avec les Entretiens, le Pentateuque montre une connaissance de l’humanité avec plus de profondeur. La culture occidentale est fondée sur l’orientation vers les bienfaits, et à la fois l’élimination des méfaits. On marque ici la différence distinctive entre les deux cultures. 389 5.4. LES MOTS BIENVEILLANTS POUR CONSEILLER LE MONDE Depuis l’entrée à Chang’an 576 pendant Zhen’guan (627 – 649) de la dynastie Tang (618 - 907), le christianisme compte jusqu’à aujourd’hui plus de 1300 ans d’histoire de circulation en Chine. La question à laquelle tous les missionnaires font face, concerne l’introduction de leur croyance dans le contexte chinois et le changement de langue d’expression. Les missionnaires envoyés en Chine et les croyants contributions, locaux ont incluant tous par essayé exemple d’offrir leurs l’explication du christianisme en s’appuyant sur le bouddhisme et sur le taoïsme de la dynastie Tang (618 – 907), l’explication du christianisme en s’appuyant sur le Confucianisme des dynasties des Ming et des Qing (1368 – 1912), ainsi que des stratégies missionnaires telles que “l’inculturation” “l’indigénisation” et aussi “la contextua-lisation”. Le but de ce chapitre est de rechercher, à partir d’un livre, les problèmes dans le changement linguistique. Les mots bienveillants pour conseiller le monde écrit par Liang Fa 577 (1789 - 1855) est un choix idéal pour les raisons suivantes: le statu social de l’auteur dans l’histoire chrétienne chinoise; la proche relation entre ce livre et la Bible; l’influence du livre dans l’histoire contemporaine chinoise. Les longtemps recherches enclinés abordant aux ce livre synthèses étaient sur depuis l’influence historique du livre dans la révolte des Taiping (1851 576 ancienne capitale, connue aujourd’hui sous le nom de Xi’an 577 ministre protestant et evangeliste chinois 390 1864). On va analyser dans le paragraphe suivant au niveau textuel son rapport à la Bible. Image de Liang Fa Source: www.jidunet.cn (site “web chretien”) 391 5.4.1 HÉRITAGE DE LA BIBLE Les encombre environ mots au bienveillants total soixante plus de billets pour conseiller cent milles divisés en le monde caractères neuf et chapitres. D’après les statistiques, Liang a cité directement environ cinquante fois le Nouveau Testament (presque une citation dans chaque billet); plus de vingt fois l’Ancien Testament, surtout le livre de Genèse, le livre d’Isaïe, le livre des Psaumes. Il est évident que le livre de Liang n’est pas un simple copier-coller de la Bible, mais plutôt une sélection de ce qu’il considérait comme plus efficace pour la propagation chrétienne. Comme complément des citations, Liang a ajouté dans le livre ses propres compréhensions et interprétations. 5.4.1.1 Citation La citation du texte biblique est le moyen de reproduction le plus fréquent. Il est possible de diviser ce moyen, selon les caractères du texte biblique et le but de la citation, en quatre catégories. Premièrement, Liang utilisait une phrase ou un petit morceau de texte comme départ de ses lectures. Cela est le genre le plus usuel. On trouve ce style d’organisation dans bien de ses textes, par exemple dans les premiers quinze billets du chapitre cinq (ce chapitre offre des critiques bibliques mélangées). Deuxièmement, Liang établissait son sujet d’intérêt en s’appuyant citation sur dans des citations. son premier On constate billet. Liang ce type de a rapporté 392 l’ensemble du chapitre trois du livre de la Genèse. Sa lecture fondée sur l’histoire du Jardin d’Éden indiquait la désobéissance du premier couple qui a emmené à l’espèce humaine le péché originel. Troisièmement, l’emploi des citations au milieu ou à la fin de lecture servait souvent pour l’auteur d’argument autoritaire ou de conclusion finale. On compte en tout cinq citations comme arguments et trois comme conclusions. Par exemple dans le deuxième billet, afin d’insister sur l’importance de négliger toutes les idoles et de servir complètement Dieu, Liang a cité comme soutien de son point de vue “...et toutes les images de ses dieux sont brisées par terre!578” du livre d’Isaïe. Ou lorsque Liang discutait du bien et du mal, de la punition laïque et de l’attente de la vie prochaine, on trouve la conclusion “Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l'âme; craignez plutôt celui qui peut perdre l'âme et le corps dans la géhenne. 579 ”. L’auteur a rajouté après le texte cité que les gens devaient se détourner de l’estimation d’autrui et qu’il fallait mettre en valeur le jugement équitable de Dieu. Quatrièmement, chapitres L’auteur bibliques a emprunté directement comme l’ensemble billet. des Ces citations du texte complet servent généralement à définir le thème de plusieurs billets. Cela a causé des disputes sur la liberté du choix des chapitres à citer. Mais Liang a certainement donné des réflexions sur les textes à citer et sur l’endroit où les placer. Prenons comme exemple la 578 livre d’Isaie, chapitre XXI: 9. Ancien testament, version Louis Segond 1910 579 Évangile selon Matthieu, chapitre 10 : 28, traduction en français par le chanoine Crampon 393 citation du chapitre XXII du récit des Actes des Apôtres que Liang a introduite dans le chapitre six de son livre. Le chapitre six Des mots bienveillants pour conseiller le monde est consacré dans l’autobiographie de Liang au déroulement de sa conversion et à ses expériences de propagation de la foi. Le chapitre XXII du récit des Actes des Apôtres est annexé à ce mémoire. Pour quelle raison a Liang a-t-il choisi le chapitre XXII? Le texte cité concerne la défense de Paul sous de sérieuses pressions. La conversion biblique de Paul était l’évènement le plus important dans cette histoire. En plus, cette partie a déjà figuré à plusieurs reprises dans le récit. En citant ce chapitre, Liang a pu établir une comparaison et une confirmation mutuelle entre Paul et lui-même. En tant que missionnaire, les deux ont vécu le passage de la négligence à la croyance au christianisme. Les pressions venant des autorités et les discours de défense pour leur religion choisie qu’ils ont donnés sont aussi leurs expériences partagées. En introduisant l’histoire de Paul, Liang a réussi à se rendre plus convaincant devant les lecteurs. L’introduction du chapitre biblique a décrit l’expérience de Paul juste après sa propre histoire vécue, on doit dire que Liang connaissait bien la manière de créer des échos parmi ses lecteurs ciblés. Liang maitrisait l’art de la sélection et de l’arrangement du texte biblique. 5.4.1.2 Implicitation L’implicitation se trouve très fréquente dans le livre de Liang, surtout dans les descriptions de la vie de Jésus-Christ. Dans le premier billet du chapitre deux, 394 dans le but de démontrer des preuves nombreuses de la naissance du fils unique de Dieu, Liang a écrit580: 况且临诞出⽣生之时, 天上亦有众神使赞荣于空中, 显现地⾯面郊野 牧竖之辈, 即往觐之, 甚觉惊奇, 赞扬不已。 景星发耀于天空, 以⾄至天⽂文师等观景星并耀奇异,即⾃自东跟随⾄至西, 越千⾥里⽽而来拜献。 ⼆二哲⽼老蒙神天上帝默⽰示, ⼊入神堂抱圣婴乃欣喜。 年甫⼗〸十⼆二, 登神 堂辩问圣经奥妙之旨, 致令凡听之者,骇愕⽽而惊奇。581 (À sa naissance, les divins célébraient la nouvelle en allumant le ciel. Les bouviers qui travaillaient dans les alentours sont venus pour se présenter devant Jésus-Christ. Les gens venus étaient tellement émerveillés que leurs félicitations fussent continues. L’étoile propice brillait si fort dans le ciel, que des maîtres d’astronomie ont été étonnés. Ils ont voyagé de l’est à l’ouest suivant l’étoile propice afin d’offrir leur prosternation. Avec la permission de Dieu, les gens joyeux sont entrés dans la salle sacrée pour porter le bébé divin dans les bras. À peine douze ans, Jésus-Christ fréquentait les édifices où l’on discutait du contenu de la Bible. Tous ceux qui ont eu la joie d’écouter ses discours, étaient profondément étonnés et surpris.) Il nous est facile de noter que la première phrase de Liang est en fait une description abrégée du chapitre II: 580 Liang écrivait dans la langue demi-‐traditionnelle, l’emploi du mot et la grammaire ne sont pas les mêmes que ceux d’aujourd’hui. 581 Liang Fa, Les mots bienveillants pour conseiller le monde, page 17 http://jds.cass.cn/UploadFiles/zyqk/2010/12/jdszl39.pdf 395 8 – 15 de L'Évangile selon Luc; deuxième phrase chapitre II: 1 - 12 dernières de L'Évangile phrases selon chapitre II: Matthieu ; 22 – 38, les 41 – deux 52 de L'évangile selon Luc. Les récits des Évangiles ont été très bien incorporés dans l’œuvre de Liang. Liang a établi sa composition de texte par des éléments bibliques sans citation. Les pourraient se lecteurs rendre familiarisés compte de la avec la ressemblance. Bible Sinon l’implicite du texte serait difficile à saisir. Une telle façon de composer demande à l’auteur de choisir des textes utiles tout en s’appuyant sur son savoir du texte d’origine. En utilisant l’implicitation, l’auteur invite ses lecteurs de combler le vide culturel par des textes ouverts. 5.4.1.3 Intérêt d’exposé La rédemption des gens pécheurs était le centre d’intérêt de Liang depuis le début de sa vie chrétienne. Cela se manifestait non seulement dans son écriture, mais aussi dans observe la que sélection Liang des préférait matériaux le bibliques. Nouveau Testament On à l’Ancien. Il a parlé quelquefois du livre de la Genèse; des textes du livre d’Isaïe ont été cités, ainsi que les prophéties sur la naissance de Jésus-Christ. Mais les contenus de l’ancien testament ont été mélangés dans son livre avec Autrement l’ancien Nouveau textes ses dit, et le explications sur le on voit pas de En même nouveau. testament étaient ne ont été considérés Nouveau testament. distinction temps, les entre textes largement adoptés, car comme rapport avec en du ces la description de la vie du fils unique de Dieu et avec 396 l’importance de la rédemption. Ce qui explique aussi le manque de l’Évangile selon Jean dont le sujet s’écarte est différent de celui des autres. 5.4.1.4 Faute de lecture Le terme “faute de lecture” est généralement employé pour décrire un effet négatif. Ici, on l’utilise pour dire les déviations et les additions que Liang a faites à partir du sens du texte originel. Ce phénomène peut être inacceptable point de aujourd’hui. vue de la Mais à réception, ce un moment texte précis, du partiellement “incorrect” peut d’être plus utile qu’une version exacte. Dans Les mots bienveillants pour conseiller le monde, la déviation d’interprétation se manifeste de deux manières: l’interprétation du christocentrisme du contenu de l’ancien testament; le discours rajouté par Liang au nom des saints. Par exemple la citation du livre d’Isaïe, Quand ils vous diront: "Consultez ceux qui évoquent les morts, et les devins qui murmurent et chuchotent," répondez: "Un peuple ne doit-il pas consulter son Dieu? Consultera-t-il les morts pour les vivants?582 Ce paragraphe concernant la croyance en un Dieu unique Jéhovah chez a connu Liang. Il une interprétation l’a utilisée comme de christocentrisme dialogue entre un ignorant de la gloire biblique et un dévot de Jésus-Christ. En plus de la déviation de la portée du texte, Liang 582 Livre d’Isaie, chapitre VIII: 19, traduction par le chanoine Crampon 397 offrait des narrations de justification en empruntant le nom de Jésus-Christ ou de Paul, lesquelles on ne trouve nulle part dans la Bible. L’addition signifie que le livre de Liang représentait sa propre compréhension de la Bible. Citons l’exemple le plus évident. Liang parlait de la raison pour laquelle Nicodème “vint de nuit trouver Jésus583 ”. Il expliquait : 屡次欲求见救世主的威容, 亲聆⼤大教, 因惧同道诸友戏笑, 是以⽇日 间不敢去求见, 乃在夜⾥里遂去求见之。584 (Dans plusieurs occasions, il voulait vivement regarder de ses yeux la présence majestueuse du Sauveur, écouter de ses oreilles ses lectures prestiges. Mais il avait peur des plaisanteries des ses collègues chrétiens. Alors il a décidé de rendre visite au Sauveur pendant la nuit au lieu du jour.) 5.4.1.5 Infiltration de la culture traditionnelle chinoise Au long du déroulement de la critique du Confucianisme, du bouddhisme et du Taoïsme et d’autres religions rurales, le fond culturel traditionnel se traduisait sans cesse dans les œuvres de Liang. La contextualisation qu’on connaît aujourd’hui donne une explication théorique de la qualité hétérogène dans les compositions de Liang. Ainsi 583 Évangile selon Saint Jean, chapitre III:2, traduction en français par le chanoine Crampon. 584 Liang Fa, Les mots bienveillants pour conseiller le monde, page 31 398 on voit dans sa version de la Bible sinisée des termes empruntés venant des autres religions, tels que 神 (shen le divin) 天 (tian - le ciel) 帝 (di - l’empereur) dans le système traditionnel chinois; l’opinion que l’homme est né avec un sens moral inné du Confucianisme; la notion de l’enfer et du karma venant du Bouddhisme, etc. Certes, son livre a une couleur hétérodoxe. Mais Liang n’a jamais trahi ni monothéisme , ni le la thème du péché et de l'expiation. Une feuille de 570 x 330 mm des mots bienveillants pour conseiller le monde. L’écriture en haut dit : A Chinese phraze [mot illisible] to good deeds used as a heading for presenting [mot illisible] truth. Le suivant dit : F.J. Bradshaw Nov. 12, 1901. Bradshaw était un missionnaire à Sichuan de 1894 à 1903. Le titre du livre se lit de droite à gauche. Il est aussi intéressant de noter en haut à droite une publication de 真道堂 (zhen’dao’tang – Maison de la Voie) qui était en fait un service médical. 399 400 5.4.2 EMPLOI DE LA BIBLE 5.4.2.1 Péché Pour la Bible et le christianisme, le péché signifie la trahison des intentions divines ou la relation éloignée entre les humains et Dieu. Liang a fondée ses exposes concernant cette relation sur l’origine du péché, l’idolâtrie et ses conséquences. -- Origine du Péché Liang a commencé la discussion sur l’origine du péché par l’interprétation des récits du livre de Genèse. Dans son premier billet, Liang a cité l’histoire du Jardin d’Edam pour révéler avec un regret profond la révolte humaine contre l’intention de Dieu et la nature du péché des humains. 缘此因亚丹⼀一⼈人犯了天条⼤大律之罪,遂引灾难艰苦⼊入世界之中,⽽而因 犯罪, 以致凡属⼈人类者,皆有死流及于众⼈人也。。。。。。盖世⼈人 犯罪恶之污,谁能由污秽之物,⽽而取出洁净者乎?。。。。。。都因 原始男⼥女⼆二⼈人,固犯天条⼤大律⽽而⾄至,即万类雌雄,故由恶欲交媾受孕 ⽽而成胎。是以世上之⼈人,⼀一出娘胎就有恶性之根。婴⼉儿幼少壮劳等⼈人, 其⾁肉⾝身⾎血⽓气之性,没有⽆无恶性之情, 因此世⼈人必要受死之苦,总不 能逃脱此难也。585 585 Liang Fa, Les mots bienveillants pour conseiller le monde, page 12 401 (Pour telle raison Adam a commis le crime grave contre les lois célestes. Il a ainsi apporté les catastrophes et les souffrances sur la planète. Suite aux crimes, tous ceux qui sont humains doivent subir la mort... Lorsque personne ne peut se libérer du péché, qui donc pourrait indiquer une personne innocente dans ce monde de saleté?... tout avait pour cause le premier couple du monde et leur crime commis. Toutes les existences, les mâles et les femelles, nées par la copulation sous influence de leur désir vicieux, trouvent en soi le péché. Ainsi tout le monde est caractérisé par le péché dès la naissance. Les nouveaux nés, les jeunes, les mûrs, parmi tous les gens formés du chair et sang, personne ne s’exonère des maux. Ainsi tous les êtres humains sont soumis à la pénalité de la mort, sans jamais s’échapper de ce désastre. ) On observe que Liang a égalé l’origine du péché à la corruption d’Adam et Ève. Une fois que les gens sont nés avec en eux la racine des vices, personne ne peut se proclamer vertueux devant Dieu. Cela a ensuite détruit la bonne relation entre les humains et Dieu, par conséquent notre espèce était désormais exclue du bonheur infini. Le discours de Liang s’accorde parfaitement avec la doctrine du péché originel. Regardons. Ainsi donc, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort... Et ainsi la mort a passé dans tous les hommes parce que tous ont péché.586 586 Épître de Saint Paul apôtre aux Romains, chapitre 5 : 12 402 Le fondateur de l’exégèse de la notion de péché originel Augustin d'Hippone587 (354 - 430) indique dans son livre intitulé la Confession: Puisque personne n’est pur de péché devant toi, pas même le petit enfant dont la vie n’est que d’un jour sur la terre...588 On trouve également des soutiens de la transmission du péché original dans la Bible. Par exemple: De même en effet, que par la désobéissance d'un seul homme, tous ont été constitués pécheurs, de même par l'obéissance d'un seul tous seront constitués justes.589 Selon Liang Fa, le monde est né avec le vice. En plus, l’égocentriste aggrave la condition humaine. En ce qui concerne la raison pour laquelle le premier couple s’est fait piéger dans de circonstances dégradantes, autrement dit la raison du choix de désobéissance à Dieu, Liang croyait à deux causes: la tentation de l’extérieur et surtout le désir interne. 听从蛇魔所诱惑妄想⼀一⾷食此树之果, 即欲同神天上帝的全知之明, 顿起贪⼼心, 重违严命。590 587 philosophe et théologien chrétien 588 Saint Augustin, Confessions (I-‐III), traduction en francais par Jean-‐Claude Fraisse, Hatier. Format PDF mis en ligne par PhiloSophie, 2014, page 47 http://www.ac-‐grenoble.fr/PhiloSophie/file/augustin_fraisse.pdf 589 Épître de Saint Paul apôtre aux Romains, chapitre 5 : 19 590 Liang Fa, Les mots bienveillants pour conseiller le monde, page 41 403 (Ils se sont laissés prendre par la tentation du diable Serpent Ils se sont bercés de l’illusion qu’il suffisait de manger le fruit de cet arbre pour être omniscients comme Dieu. Alors pris par la cupidité, ils ont sérieusement transgressée les fermes principes de Dieu.) Le diable Serpent, autrement connu comme 魔 ⿁鬼 (mo’gui - le démon) , 邪魔 (xie’mo - le diable vicieux) , 邪神 (xie’shen - le dieu méchant), est sans aucun doute le facteur extérieur. La cause radicale est quand même l’illusion et la cupidité. Liang a mentionné la prise de décision erronée sous l'impulsion du premier couple 591 , comme si le péché n’était pas leur destin. Mais on voit clairement que cette impulsion est une sorte d’arrogance et d’égocentrisme. Karl Paul Reinhold Niebuhr 592 (1892 1971) gardait un avis probablement plus proche que celui de Liang. Il pensait que la commission de crime avait pour cause l’égocentrisme et le souhait de devenir Dieu. Ce sont les raisons principales des activités criminelles des humains 593 . La chute dans toutes sortes de vices, aux yeux des missionnaires comme Niebuhr et Liang, est causée par la négligence de Dieu tout-puissant. En complément du fait que la dégradation a apporté à l’espèce humaine la nature des maux, Liang y voyait la cause des vices sociaux et de leurs effets de servitude. 591 Liang Fa, Les mots bienveillants pour conseiller le monde, page 2 592 théologien américain protestant 593 Philosophies chretiennes, leçon sept. Format PPT, centre de recherches sur le christianisme de l’Université Fudan, page 71 http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=5&ved=0CD 0QFjAE&url=http%3A%2F%2Fbigyi.fudan.edu.cn%2Fcn%2FViewArticleDetail.a spx%3FID%3D227&ei=8ya8VMPIM8zrUrTHgJgM&usg=AFQjCNHJYhAhhZf_pcXip J4AYxSK5yyJ7w&bvm=bv.83829542,d.d24 404 Il critiquait fort souvent dans son livre la dépravation des mœurs. Citons les passages suivants: 只知⼈人之恶逆, 乃有⼤大半皆系习俗狥风所⾄至。594 (Tout ce qu’on sait dire est que les conduites vicieuses, dans la plupart des cas, sont causées par les coutumes et les tendances malsaines.) ⼠士农⼯工商及富贫男⼥女各⼈人, 迷惑了虚灵之志, 死⼼心塌地, 彼此跟 随 , 越 拜 越 真 。 若 有 不 拜 各 神 佛 之 像 者 , 反 被 众 ⼈人 耻 笑。。。。。。595 (Les soldats, les paysans, les ouvriers et les marchands, ainsi que les riches, les pauvres, les hommes et les femmes, tout le monde est tombé dans l’oubli de irréductibles l’ambition positive. s’accompagnaient dans Les leur gens fausse route d’idolâtrie. Au cas où une personne osait ne pas exercer la vénération, tous les autres se moquaient d’elle. ) On note la mise en valeur de l’effet des entourages envers l’individu. Liang estimait qu’au long du temps, se démontrait de plus en plus clairement le développement des vices. L’effet du triomphe des bienfaits possible au début de la vie diminue de génération en génération. 594 Liang Fa, Les mots bienveillants pour conseiller le monde, page 106 595 Liang Fa, Les mots bienveillants pour conseiller le monde, page 6 405 外 物 诱 惑 , 习 染 成 性 , 恶 意 ⽇日 增 , ⽽而 仁 义 理 智 之 灵 渐 灭。。。。。。纯善之性亦息。596 (Sous la tentation de sont devenus comportements l’extérieur, les les habitudes. L’accroissement des vices éteignait jour par jour l’esprit de la bienveillance, la justice, la philosophie et la sagesse...la nature vertueuse a connu une histoire pareille. ) -- Vices Les deux premiers billets du chapitre I se portent sur les critiques contre l’idolâtrie. Selon l’habitude chinoise, on peut constater l’importance attachée à ce sujet par l’ordre d’organisation de Liang. L’idolâtrie était considérée comme une fausse croyance qui prenait comme sujet créateur de unique. commandement du la dévotion On les connaît Décalogue. créatures par Il est cœur et le évident pas le premier que le Pentateuque désigne l’idolâtrie comme l’ennemie la plus grande l’effet contre l’unitarisme. d’opposition de ce Liang Fa a également vice. Il s’est lancé noté dans l’attaque contre par exemple Wenchangdijun 597 , Kui Xing 598 (dieux du Taoïsme, ce système considérait Confucius comme un saint) les Trois Purs599, les Trois gouverneurs600 (dieux 596 Liang Fa, Les mots bienveillants pour conseiller le monde, page 61 597 dieu chinois, dieu des lettrés 598 dieu chinois, auprès du dieu des lettres 599 rois dieux les plus élevés du panthéon taoïste : Le Vénérable Céleste du Commencement Originel, le Vénéré Céleste du Trésor Spirituel, le Vénéré Céleste des ancetres 600 gouverneurs du Ciel, de la Terre et des Eaux 406 du Taoïsme) ainsi que les images et les statues adorées par tous les métiers. Liang Fa indique dans son livre qu’il faut: 丢弃各样假神菩萨之像, 转意归向崇敬神天上帝为主。601 (Abandonner toutes les images et les statues des faux dieux et bouddhas, redresser la dévotion envers Dieu, sans autre dieu.) À part l’idolâtrie, Liang a fourni ses avis sur bien d’autres péchés empêchant de se diriger vers Dieu. Dans la catégorie de la l’irréductibilité, vie le morale, sybaritisme, il a critiqué l’arrogance, la vénalité etc.; en ce qui concerne la croyance religieuse, la divination, l’interprétation des rêves, le Fengshui, la physiognomonie etc. Il a également classé les gens en deux groupes: ceux qui croient en Dieu, ceux qui ne croient pas en Dieu. Parmi les gens du second groupe, les uns qui ont eu expériences de la religion sans se redresser portent un vice plus sérieux, ainsi sera plus lourde leur punition. Mais il faut accepter que selon Liang Fa, personne d’était innocent (la différence consiste en l’énormité de péché), et que tous devaient subir un résultat désastreux. 601 Liang Fa, Les mots bienveillants pour conseiller le monde, page 16 407 -- Conséquences Lorsqu’on parle de l’introduction des vices sur la terre, on discute en fait de la première conséquence du péché originel. En même temps, Dieu n’a pas lié le péché avec l’humain pendant la création. Jéhovah a décidé de punir les humains pour leur indiscipline. Le péché originel a non seulement empoisonné les générations des gens, mais aussi il a provoqué les vices sociaux. Cela est en accord avec la philosophie traditionnelle chrétienne. Une autre conséquence du péché est représentée par les punitions, telles que la mort du corps humain et les souffrances. À la différence du Confucianisme, Liang ne prenait pas la mort comme la fin naturelle. -- 死⽣生有命,富贵在天602 ...j’ai entendu dépendent du dire destin, que que la les vie et la richesses mort et les 603 honneurs dépendent du Ciel. Au contraire, Liang insistait que la mort fût une des punitions lancées par Dieu. Il est clair que Liang n’a pas fait de distinctions entre les limitations humaines et les vices; en conséquent, toutes les souffrances étaient associées au péché. D’un autre point de vue, les punitions, selon Liang, étaient une forme de délivrance très efficace. Ainsi les critiques sur les vices exposées dans le livre de Liang, irrémédiable, au lieu mettaient de en la conviction valeur la d’une nécessité chute de la libération des humains. 602 Les Entretiens, XII.5 603 Les Entretiens de Confucius XII.5, traduction en français par Séraphin Couvreur 408 Quant aux punitions, Liang les divisait en punitions d’ici-bas et en punitions après la mort. Liang évoquait la première catégorie en disant: 恶⼈人在世上未定其罪,未罚其恶,待死后才刑罚之者,神天上帝亦欲 其或能醒悟痛改恶逆,回⼼心依赖救世主之功,则赦其罪,免受永世之 苦。604 (Il est possible que les hommes vilains ne soient pas déclarés coupables ou punis pour leurs crimes durant la vie. Ils vont certainement subir les tortures après la mort. Dieu veut qu’ils se rendent compte de leurs comportements et qu’ils se convertissent au christianisme grâce aux efforts du Sauveur. De cette manière les vilains pourront avoir leur pardon, et éviter la souffrance pour toujours.) L’attitude de l’indifférence de Dieu envers les crimes temporels des humains a donc pour fin de laisser aux gens encore du temps pour se repentir. Cette estimation s’accorde avec l’accentuation de la nature de charité de Dieu. Autrement dit, le manque des mesures de punition dans la vie d’ici-bas ne différait guère la justice de Jéhovah. En fin de compte, les tortures dans l’enfer exercées après Le Jour du Jugement Dernier rattrapent au maximum les sanctions appropriées. De la sorte, Liang accentuait de beaucoup les punitions après la mort en soulignant la brutalité des tortures dans l’enfer. Il le décrivait comme un endroit de 604 Liang Fa, Les mots bienveillants pour conseiller le monde, page 93 409 la salissure n’ayant rien d’autre que le feu éternel, la brûlure de soif et les supplices; L’enfer gardait à jamais les esprits des pécheurs sans corps humain. Ce portrait de l’horreur dans l’enfer et l’évocation appuyée des tortures concernent tous les hommes au Jugement Dernier, quel que soit leur croyance. Tout en dissuadant du péché et en guidant le monde dans la dévotion chrétienne, Liang a offert ses réponses sur la perte par les pécheurs et leurs récompenses. 5.4.2.2 Rédemptions Liang considérait comme la racine du péché les êtres humains. Peu importe le péché originel, l’égocentrisme ou les péchés sociaux, la source des vices venait de l’intention humaine et du choix libre personnel. Pénétré de cette idée, Liang était convaincu que Jésus-Christ était le seul intermédiaire de la délivrance; en même temps les hommes étaient libres de leur choix. Liang insistait donc sur l’importance de la volonté dans la rédemption. -- Grâce de sauvetage de Jésus-Christ Aux yeux de Liang Fa, Jésus-Christ était sans aucun doute le Sauveur du monde. Ainsi la reconnaissance de sa souffrance était la première étape pour l’acquisition du pardon et la libération de l’esprit. De la sorte, Liang a consacré plusieurs billets à propos des récits concernant le Sauveur et leurs portées. La naissance de Jésus signifiait l’abandon de son statut de la gloire ultime; sa descente sur la terre avait pour but de: 410 令世⼈人观之有法, 效之有则, 不致终迷于邪恶之道, ⽤用沈地狱之 苦。605 (...offrir aux humains un présentateur des disciplines pour qu’ils puissent le prendre comme modèle. De cette manière les gens ne vont plus se perdre sur la route vicieuse qui finit par les misères dans l’enfer.) L’évangélisation de Jésus servait à convaincre les gens d’adorer Dieu et à leur faire comprendre l’importance du réveil de l’âme; Le sommet de son œuvre comme sauveur était le jour de la crucifixion et de la mort; la résurrection de Jésus-Christ marquait la révélation de son rôle d’intermédiaire entre Dieu et les humains. Liang parlait souvent de trois principes : le respect de Dieu, la conscience de l’importance de l’âme et la croyance en la rédemption important aux de yeux Jésus. de Ce Liang dernier (à un paraît certain le plus degré plus important que la création du monde de Jéhovah). Le missionnaire chinois n’a pas négligé la relation entre l’exécution de la rédemption et l’intervention de Dieu. D’après lui, la raison pour laquelle Dieu n’accordait pas à tout le monde son pardon était sa nature d’impartialité et d’équité; la grande bonté de Dieu a évité l’extinction des pécheurs; Dieu juste et charitable a envoyé son fils unique au monde humain pour substituer la pénalité de la mort appliquée aux gens coupables. La crucifixion et la résurrection de Jésus-Christ étaient considérées comme les manifestations de la volonté de Dieu. 605 Liang Fa, Les mots bienveillants pour conseiller le monde, page 16 411 -- Libre arbitre D’après les billets de Liang, on constate que son idée sur la rédemption ne se termine pas à la révélation de la grâce de Jéhovah. Il parlait de la réponse de chaque personne. La condition à satisfaire pour avoir le pardon consiste en de bonnes actions et en qualités morales et à la qualité morale. Dans le système théorique de Liang Fa, Dieu n’a jamais présélectionné un groupe de personnes qui n’auraient jamais gagné son pardon. La grâce de la crucifixion est ouverte à tous. Chaque humain a le droit de choisir librement de l’apprécier. Il a dit dans son livre : 祸者, 顺⼈人欲, 从世俗, 不信耶稣, 此之谓祸之源也。 福者, 认识神天上帝, 遵守真道, 敬信耶稣, 存⼼心为善者, 此之谓福 之道也。 斯⼆二者, 由⼈人⾃自取之。 永祸永福, 亦由是⽽而赏罚之⽿耳。 606 (Le malheur prend la forme de la soumission aux volontés et au philistinisme, de la méfiance à l’égard du Jésus-Christ. Voici la naissance du malheur. Le bonheur est lié à la croyance en Dieu, au respect des règles divines, à la foi en Jésus et à l’application aux bienfaits. Voici la voie du bonheur. Quelle route choisir, la décision est libre. Le malheur et le bonheur à jamais sont réalisés respectivement par la punition et la récompense. ) 606 Liang Fa, Les mots bienveillants pour conseiller le monde, page 122 412 Son point de vue était partagé par John Wesley607 (1703 - 1791) qui soutenait la doctrine de la Réconciliation Universelle. Du fait que Wesley était l’homme d’influence dans la Communion anglicane, il est normal que son membre Liang Fa ait gardé un avis pareil. Les interprétations fournies par Liang embrassaient l’idée du libre arbitre. C’est-a-dire que les êtres humains ont la liberté de se laisser tomber dans l’enfer. Ils ont à la fois la potentialité de devenir saints en respectant les lois de Dieu. Hélas, l’abus de cette liberté a entrainé l’espèce humaine aux vices. Mais dans la théorie de Liang, la ferme croyance en la grâce de rédemption assure la délivrance. Liang n’était pas le défenseur de la doctrine de Prédestination. Selon lui, la faveur de Dieu n’est pas exclusive. Dieu ne désigne pas (même si il en est capable) le destin de chaque personne. La décision se fait en dépendant du choix d’acceptante ou de refus de la grâce de Dieu. -- Réponse des humains Liang prenait en considération l’aveu du péché et la résipiscence comme le premier pas de la réponse à la grâce de Dieu. Il rajoutait comme nécessités la bonne connaissance sur l’âme, les bienfaits et la croyance. La bonne connaissance sur l’âme, jugée d’une première importance, se traduisait par la conscience du fait que le sacrifice de Jésus avait pour but de dispenser des pénalités éternelles des âmes des pécheurs. Il a dit: 607 Liang Fa, Les mots bienveillants pour conseiller le monde, prêtre anglican britannique 413 ⼈人有两个⽣生命, ⾁肉⾝身⼀一, 灵魂⼀一608 (L’homme possède deux formes de vie, l’une est le corps humain, l’autre est l’âme.) (灵魂)...乃系⼈人⼼心虚灵不测之妙神, 由神天上帝赋予⼈人⾝身内的明 悟, 记含,爱欲之情也609 (L’âme est une divinité incommensurable d’intelligence. Dieu l’a conféré aux hommes dans leur corps pour la perceptibilité, la mémoire et l’affection.) Dans le dualisme de Liang à propos du corps et de l’âme, cette dernière est immortelle. La vie beaucoup plus longue de l’âme porte ainsi une valeur plus grande. Après la mort, tous doivent soit être accueillis dans le Paradis, soit tomber dans l’enfer. De la sorte, Liang a accentué la rédemption de l’âme, une forme de vie tellement appréciable que Dieu a demandé à son fils unique de vivre les tortures pour la préserver. Sans conscience de la valeur de l’âme, les pécheurs ne pouvaient pas faire connaissance de Jésus, sans parler d’être sauvés. Quant au christianisme, la rédemption est en fait la question des mesures à prendre dans la relation harmonieuse avec Dieu. Tout en avouant la nécessité et la grandeur de la grâce de Jéhovah, Liang a lancé la combinaison de la croyance et des bienfaits. 608 Liang Fa, Les mots bienveillants pour conseiller le monde, page 56 609 Liang Fa, Les mots bienveillants pour conseiller le monde, page 34 414 独有这样之⼈人, ⽣生在世上之时, ⽇日⽇日修⾝身积德, 存⼼心敬畏神天上 帝, 遵神天上帝圣诫⽽而⾏行, 信从救世主耶稣代赎罪之德, 依靠其 赎罪之功, 可以求得救罪之赦, 专⼼心从善。610 (Telle personne peut demander le pardon de Dieu et se concentrer sur l’application des bienfaits: durant sa vie, l’homme cultivait son caractère et accomplissait les bonnes actions. Il respectait Dieu d’une comportait façon tellement strictement profonde selon les qu’il se admonestations divines. Il croyait à la grâce de la crucifixion de Jésus. Et il assurait sa part dans la rédemption. ) On note une fusion de la pensée confucianiste dans ce discours. Liang processus pour a décrit être sauvé comme point “cultiver son de départ du caractère et accomplir les bonnes actions”, qui est en fait une règle de la moralité confucianiste. On observe donc un système fusionnant l’Occident et l’Asie. La qualité distinctive de l’interprétation de Liang Fa sur la rédemption est qu’il a combiné des doctrines religieuses chrétiennes telles que le fidéisme, la croyance au salut par la seule foi et les approches dans la culture traditionnelle chinoise. Liang estimait que les actions répondant à la grâce devaient venir de l’adoration des croyants. Cela marque la différence avec bienveillance. la Dans doctrine le système confucianiste de Liang, le de la sujet de première importance de l’adoration est sans aucun doute Dieu unique, contre la proclamation confucianiste de 610 Liang Fa, Les mots bienveillants pour conseiller le monde, page 115 415 l’idée que la bienveillance signifie l’affection envers les gens. Au niveau de la nature de cette adoration, Liang soutenait la prise des actions suivant l’intention divine d’aimer le prochain Confucianisme comme définissait soi-même; la en nature même temps d’adoration le par l’honneur des personnes âgées venant d’autres familles de la même manière qu’on honore les nôtres; la prise de soin des enfants venant d’autres familles de la même manière qu’on traite nos propres enfants. 5.4.3 MÉTHODE DE TRADUCTION L’observation sur la compréhension et l’interprétation de Liang concernant la Bible, nous permet d’établir les caractérisations l’expression D’après de la littéraire Hans-Georg piste de ce Gadamer de croyance premier 611 pasteur (1900 - et de chinois. 2002), la reconstruction des conditions appliquées à la naissance d’un ouvrage est en effet un travail supplémentaire fondamental; l’essence d’histoire ne se trouve pas dans la restauration du passé; l’importance réside dans la communication spirituelle du présent612. Ainsi l’avancement de cette thèse oriente vers les recherches approfondies, en plus des analyses textuelles, sur la signification et la valeur de l’interprétation biblique de Liang, autrement dit sur la portée de son travail. En employant le criticisme historique, on reconstruit les points de vue de l’auteur. De la sorte, on est au courant de la formation des constatations. Cela permet 611 philosophe allemand 612 Gadamer,Nicolas Walker, Truth and Method, traduction en chinois par Hong Handing, Presse de la Commerce, 2009, ISBN 9787100066181, pages 218 -‐ 221 416 d’établir dans la recherche une cognition plus riche que celle que les lecteurs du texte pourraient acquérir. Le nouveau départ maintenant est l’explication des questions textuelles rétablies. Autrement dit, la recherche ne doit pas s’arrêter au niveau de la pensée de l’auteur et de la littérature. Il faut d’ailleurs relever la valeur des activités d’interprétation de Liang comme un nouveau sujet d’étude. 5.4.3.1 Traduction de “Dieu” La traduction du terme Dieu était problématique depuis longtemps. Dans le texte suivant, on va analyser la méthode de Liang Fa. Le terme le plus souvent employé par Liang est 神天上帝 (shen’tian’shang’di - l’empereur suprême céleste). En tant qu’assistant de Robert Morrison613(1782 1834), Liang était probablement influencé par la version de la Bible traduite par Morrison intitulée 神 天 圣 书 (shen’tian’sheng’shu - le livre sacré et céleste). En plus, Morrison utilisait les termes de 神 (shen - le divin) 神天 上帝 (shen’tian’shang’di - l’empereur suprême céleste) 真神 上 帝 (zhen’shen’shang’di - le vrai empereur suprême) dans son travail. Liang était bien familier de ces expressions. Mais la décision était fondée non seulement sur la référence à Morrison, mais aussi sur le fond culturel de l’auteur. Autrement dit, Liang a voulu accorder à Dieu toutes les qualités que présentaient les termes “ 神”(shen - le divin) “天” (tian - le ciel) “帝”(di - l’empereur). 613 missionnaire écossais, premier missionnaire protestant en Chine 417 Dans les pensées traditionnelles chinoises, telles que les Quatre Livres 614 et les Cinq Classiques 615 , le Taoïsme de Laozi616 (600 av. J.-C. - ?) et Zhuangzi617 (369 – 286 av. J.-C.) et le Moïsme 618 , le Ciel occupaient la place du sujet d’intérêt à élaborer. Par exemple dans les quatre livres et les cinq classiques: —— 巍巍乎,唯天为⼤大619 Quelle suprême grandeur ! Seul le Ciel est hautes, et grand.620 —— 天作⾼高⼭山,⼤大王荒之。621 Le Ciel a créé les montagnes si l’empereur les entraine sous l’agriculture. —— 天⽣生蒸民,有物有则。622 Le Ciel donne naissance à une multitude des gens; à chaque faculté et relation sont annexées les lois. 614 La Grande apprentissage, La Doctrine de la moyenne, les Analectes de Confucius, et les œuvres de Mencius 615 Le Livre des Cantiques, Le Livre de l'Histoire, Le Livre des Changements, Le Livre des Rites et le Le printemps et l'automne annales 616 sage chinois, contemporain de Confucius 617 penseur chinois 618 doctrine philosophique dont le fondateur Mo Zi (479-‐381 av. J.-‐C.) 619 Les Entretiens, VIII.19 620 Les Entretiens de Confucius VIII.19, traduction en français par Séraphin Couvreur 621 Le Classique des vers-Odes of the temple and the Altar, poème 270 622 Le Classique des vers-Les odes majeures, poème 260 418 Dans les trois exemples, on a accordé au Ciel la transcendance, la création, le pouvoir d‘animer. Il est certain que le Ciel ressemble beaucoup à Dieu. Lorsque Liang introduisait une nouvelle conception en rappelant toutes les qualités additionnelles du Ciel, la mémoire d’un souverain lecteurs traditionnel envers Dieu réveillait (étranger). Le la mot dévotion 帝 des 上 帝 ou apparaissait aussi souvent que le Ciel dans les classiques. Indiquant le dominateur suprême, le mot portait une triple significations: transcendant, le la souverain de prépondérance la nature, morale. l’esprit Datant de la dynastie Shang (1570 - 1045 av. J.-C.), existait la notion des divinités ancestrales et la popularisation de la vénération parmi leurs descendants. L’expression chinoise que Liang a prise pour la traduction de Dieu regroupait tous les termes d’excellences. Jéhovah descriptifs et Jésus dans la ont Bible. en On fait de nombreux en cite titres plusieurs dans tableau ci-dessous. Titre Source Éternel Livre de Genèse 4:9 Dieu très-haut Évangile selon marc 5:7 Dieu des armées célestes Livre des Psaumes 59:6 Vieillard âgé de très livre de Daniel 7:9 nombreux jours Roi des rois Première épître à Timothée Seigneur des seigneurs 6:15 Tout-Puissant Livre de Job 22:3 Père céleste Évangile selon Matthieu 6:14 419 Dieu vivant Livre de Jérémie 10: 10 Roi éternel Dieu suprême Deutéronome 10:17 Saint des saints Livre de Daniel 9:24 De même, à part du terme 神天上帝 (shen’tian’shang’di l’empereur suprême céleste), Liang offrait d’autres titres dans son livre, tels que: Titre Sens 神爷⽕火华 Sens littéral: Seigneur divin du feu brillant Sens littéraire: Jéhovah (transcription phonétique) le divin ⾃自然⽽而然之神 Dieu indubitable 造养⼈人类万物之主 Maître créateur de toutes existences ⼤大主宰 Arbitre supérieur 天 Ciel 天⽗父 Père du ciel 神天 Ciel divin 万国之王 Roi de tous les royaumes 各皇之皇 Empereur des empereurs 神⽗父 Père divin La différence se trouve dans les appellations métaphoriques de Dieu et de son fils. “La vie” “la lumière” “la vérité” (Évangile selon Jean 11:25; 1:4; 14:6), “beau” 420 (Cantique des Cantiques 1:16), “sagesse” (livre de Job 9:4), ainsi que bien d’autres titres venant de la Bible n’ont pas d’équivalent dans Les mots bienveillants pour conseiller le monde. Pour quelles raisons Liang a-il-fait une sélection des titres? En se fondant sur les appellations dans le livre de Liang, on constate que sur la nature et la puissance de Dieu, l’auteur a spécifiquement choisi les termes les plus adaptables à la culture chinoise existante. Les ressemblances des expériences religieuses facilitent en effet la compréhension des lecteurs sur le Dieu unique et la religion qu’il représente. (shen’tian’shang’di - 神 Surtout 天 上 帝 l’empereur suprême céleste), on en retire le rappel de la perception du Ciel mystérieux, la dévotion des forces surnaturelles de tous les jours, l’autorité déjà établie, la cohérence du respect de la force dominant l’interprétation les de existences. Liang est Jéhovah donc une dans combinaison harmonieuse des deux cultures. 5.4.3.2 Liang en tant que scripteur L’herméneutique est une méthode d’analyse questionnant trois facteurs: le texte, le scripteur et l’interaction. Cette partie de l’interprétation l'herméneutique processus recherche elle-même philosophique d’herméneutique, dissimulation de la se du concentrera point de contemporaine. la textualité révélation offrent au sur vue de Dans le et la texte la possibilité de la transformation vers la portée réelle. Seul l’analyse de la textualité risque de ne pas être 421 suffisante; la transformation demande son interaction avec l’auteur. Dans les analyses suivantes, le sujet d’intérêt consistera dans les facteurs qui ont influencé le processus et l’effet de l’interprétation: les rapports de fait, la vie et la caractéristique de l’auteur, la liberté relative dans les activités d’interprétation. Peu importe la forme du sujet à interpréter, le texte, l’évènement, la cérémonie et etc., l’interprète doit se lier avec la textualité. Ce rapport de fait se réalise de plusieurs manières possibles, telles que la lecture, la traduction, l’écoute et l’imitation. Quant à Liang, ce rapport touche à sa relation avec les missionnaires Robert Morrison et Peter Parker623 (1804 - 1888) et son travail au service d’impression de la Bible. Les deux faits exerçaient une influence imperceptible dans sa version de la Bible. En plus William Milne 624 (1785 - 1822) a introduit Liang à la Bible d’une façon plus directe. Milne prenait du temps chaque semaine pour donner une éducation systématique du christianisme à Liang, incluant la lecture, les échanges d’opinions et la prière ensemble625. À part les raisons externes, le facteur le plus essentiel est sans aucun doute sa lecture et sa réflexion sur la Bible. perception Durant lucide christianisme. la lecture, des qualités Lorsqu’il cherchait Liang avait une distinctives du à embrasser les distinctions religieuses, il interprétait spontanément la Bible afin de répondre aux questions délicates depuis longtemps sur la nature du péché et le salut. Gadamer a 623 missionaire american, reputé pour son service medical 624 missionnaire protestant britanique 625 Wu Yixiong, La culture sociale regionale et les echanges contemporaines de l’occidant et l’asie, Presse du peuple de Shanghai, 2010, ISBN 9787208088016, pages 57 -‐ 59 422 mentionné que la compréhension d’un ouvrage est une transmission des contenus lus à l’expression 626 . C’est-àdire donc que l’interprétation est le processus de la reproduction et de la recréation des choses déjà formées. De ce point de vue, on peut dire que le livre des Mots Bienveillants pour Conseiller le Monde est le fruit de la réflexion à partir de la lecture, le résultat de la recréation de la Bible. L’influence de la vie personnelle et les caractères font partie des facteurs majeurs dans l’herméneutique de Liang. Avant le contact, la lecture et la communication de la Bible, l’adaptation la vie de qu’il la voie a vécue biblique. le préparait En plus dans de ses perceptions sur le péché des êtres humains et sur l’envie de l’idéalité, fourni la l’éducation compétence de traditionnelle la reçue compréhension, lui a permettant d’établir une vue compatible et des savoirs suffisants. Cela est la base de la communication avec une nouvelle religion. On doit noter la motivation très forte de Liang dans la propagation chrétienne. Il cherchait à expliquer dans ses écritures les différentes relations entre les croyants et les infidèles. Lorsqu’il était sous pression sociale, son livre lui offrait la possibilité de critiquer la civilisation traditionnelle chinoise et de justifier la Bible et le dogme chrétien. Les caractères démonstratifs dans son livre sont en fait les expressions de certaines étapes de la vie. La personnalité de Liang est également remarquable dans son travail. Liang Fa excellait dans la poursuite de 626 Gadamer, Nicolas Walker, Truth and Method, traduction en chinois par Hong Handing, Presse de la commerce, 2009, ISBN 9787100066181, page 210 423 la vie spirituelle, l’exploitation de la valeur de la vie et la réflexion sur le surpassement des choses ordinaires. Son enthousiasme et sa conscience favorisaient la piste de l’éloignement des moralités du Confucianisme et de l’acceptation de la méthode biblique. Au cours de ses explications de la Bible, Liang a non seulement affirmé les réponses à ses propres questions, mais aussi trouvé le cheminement de vie qu’il voulait. Les facteurs l’indépendance et mentionnés la liberté donnaient dans son à Liang travail. Cela indique qu’au lieu d’un simple récepteur de la portée de la Bible, Liang Fa était dès le début un successeur de sa propre initiative. David Tracy 627 (1939 - ?) explique que si on n’a pas l’intention de devenir un vecteur symbolique passif des l’histoire, codes il de la famille, faut alors de la prendre société les et de risques d’interprétation628. Liang était bien l’exemple de ceux qui osent prendre les risques. L’interprétation du texte ne s’accomplit jamais que par la dévotion. Ce processus long et compliqué débutait par le premier contact de Liang avec la Bible, sa dévotion au travail était en fait la limite. Afin d’établir un système stable, l’initiative de l’auteur doit en tout cas se placer derrière l’interaction. L’effet de la textualité de la Bible et l’intégration de la tradition ont tous les deux eu une double action; ils guidait Liang pour avancer suivant liberté une certaine totale. Dans piste la sans la recherche possibilité suivante, de on la va 627 théologien catholique américain 628 David Tracy, Plurality and Ambiguity, traduction en chinois par Feng Chuan, Presse Sanlian de Shanghai, 1998, ISBN 9787542610294, pages 26 -‐ 27 424 développer le double effet de la Bible l’interprétation est comme texte le cours d’intérêt. D’une part, d’attribution du sens au texte choisi, durant lequel Liang possédait certainement le pouvoir des commentaires et un certain degré de liberté. Ce phénomène a pour raison le fait que la valeur latente de la Bible n’est jamais tellement évidente que la compréhension ne nécessite plus la participation de la part des lecteurs. Pareille à celle des autres ouvrages, la portée subtile de la textualité de Bible crée en conséquence une sorte de tension et d’écart entre le texte et le sens. En somme, l’interprétation est une activité requise. Par rapport aux versions religieuses plus accessibles, le classique du christianisme exprime d’une façon plus évidente la pluralité et l’ambiguïté (la certitude et la consistance dont on a parlé sont relatives aux Entretiens de Confucius). Certes, les révélations directes se trouvent assez fréquentes dans la Bible. Mais dans la plupart des cas, la complicité laisse les lecteurs confus et désorientés. interprètes, concentrés. surtout Ainsi ceux Empruntant ces la qui Bible sont critères, demande des passionnés Liang était et libre d’aborder toutes les questions qu’il jugeait intéressantes aux yeux de ses lecteurs. La réponse aux besoins de la propagation de la Bible lui confirme également le choix des contenus bibliques à compléter. D’autre part, en tant que base et point de départ de l’interprétation l’éloignait texte de des versions d’origine, travail par Liang, mais son la Bible d’expression aussi guidait influence non sans la seulement rapport au progression du d’incertitude de la signification sur le système de communication à double 425 sens entre la textualité et l’interprète. L’incertitude de la signification mentionnée ici est née du manque de chevauchement entre l’univers de la Bible et celui de Liang Fa essayant d’établir des échanges. La seule manière restante pour Liang Fa était de raisonner un contexte cohérent aux deux parties en s’appuyant sur les signes indicatifs et les suggestions dans le texte d’origine 629 . Il est constatable que le type de communication entre Liang et le texte biblique est en fait asymétrique. Par suite de ce contexte, il était presque impossible pour Liang de vérifier au long de son travail l’exactitude de sa compréhension de la Bible, sans parler de la pertinence des expressions interprétées. Liang était capable de se libérer des freins du texte écrit pour montrer à ses lecteurs des significations cachées. Toutefois il devait s’appuyer sur la concrétisation des sens raisonnables sans échapper du champ de la portée biblique. Voilà en ce qui concerne la liberté relative d’interprétation. Le texte de la Bible fonctionne donc a double sens. Il rendait à la fois possible l’interprétation et imposait des restrictions. Les récits et les significations apparentes sous forme de versets dans la Bible n’ont pas une simple vérité absolue. On constate d’une façon plus fréquente des qualités non-déterminées et des marges de sens. Visant révélations les difficultés hermétiques, Liang d’interprétation devait sans aucun des doute employer ses connaissances et ses expériences. La bonne rédaction l’obligeait également à procéder adéquatement suivant le guide du texte et de ses insinuations. L’espace blanc des sens garantit en effet la communication entre la 629 Wolfgang Iser (1926 -‐ 2007), L’Acte de lecture : théorie de l’effet esthétique, traduction en chinois par Jin Yuanfu et Zhou Ning, Presse de science sociale de Chine, 1991, ISBN 9787500408390, page 195 426 Bible et Liang Fa ainsi que d’autres interprètes intéressés de composer leur propre version. 5.4.3.3 Pensée traditionnelle Dans la discussion ci-dessus, on parle souvent des facteurs de l’auteur en mentionnant son interaction avec le texte. Ce genre d’actions réciproques est représenté, au niveau de la textualité, par le processus de la découverte des significations cachées dans le texte; et pour Liang, la fusion des champs visuels. Dans le système d’herméneutique philosophique, cet horizon vise à décrire la formation de la compréhension, incluant la cause, le point de vue et toutes les perspectives possibles. La fusion de l’horizon est en gros ceci : Lorsque les lecteurs entreprennent la compréhension du texte, ils sont en fait entrés dans l’horizon de l’auteur. Au cours des échanges, les qualités ressemblantes sont acceptées immédiatement; les écarts se battent, s’affrontent et se consument mutuellement (ou s’absorbent l’un l’autre) jusqu’à la combinaison des idées préconçues. Et finalement est née la compréhension des lecteurs sur un texte donné dans un nouveau contexte historique 630 . Analysons ensuite deux éléments majeurs idéologiques. 630 Liang Gong, Introduction aux critiques sur la Bible, Presse de la commerce, Shanghai, 2006, ISBN 9787100045056, pages 162 -‐ 163 427 -- Traditions L’effet des traditions se traduisait non seulement par une force restrictive, mais aussi par une expression de la complexité et traditions la pluralité. fonctionnaient De ce point pareillement de vue, à un les texte d’origine. Par exemple dans le cadre des idées préconçues, la moralité traditionnelle a formé les qualités a posteriori de Liang penchant vers la poursuite chrétienne de la bonté. Mais lorsqu’il regardait le christianisme sous la vue de son ancien système moral, la transcendance et les soutiens relativement sacraux diminuée. exerçaient Il faut qu’on une influence reconnaisse la mémoire historique de la nation que Liang avait sur son épaule, sans aisément dans laquelle son il ne travail. pourrait Son pas se obligation lancer de la réévaluation sur les traces de la tradition attire en même temps notre attention. Au processus d’interprétation des textes bibliques étrangers à sa culture, tout en gardant ses propres traces culturelles, Liang devait aborder les différences irréductibles en essayant de se placer dans le contexte. Dans cet enchaînement d’actions pour fusionner l’horizon historique et celui du présent, on observe l’esprit critique de Liang. Les traditions agissaient en Liang, le récepteur de la Bible, comme une conservation active qui favorisait d’une part d’une façon efficace l’assimilation des horizons, et qui résistait d’autre part au renouvellement. Nous avons raison de supposer que Liang a vécu une sorte de tension entre la préservation des traditions et la fusion des cultures. L’introduction d’une nouvelle méthode de compréhension sur les traditions suggère en fait de traiter les héritages comme le sujet d’intérêt de 428 critique et soupçon. En plus, Liang devait aussi se plonger dans un autre système de tradition appartenant au facteur culturel étranger -- les habitudes de la culture chrétienne. Autrement dit, le dialogue avec la Bible mettait en danger l’horizon historique de Liang. Personne ne doit questionner le fond culturel traditionnel, ni le christianisme, ni la nécessité de se nourrir aux idées constructives critique, des Liang deux a pu cultures. maintenir Grâce un à équilibre un esprit dynamique entre le conservatisme et la réception de la nouveauté. -- Idées inhérentes Pareilles à la fonction des traditions, les idées inhérentes jouent un rôle de double valeur. Elles sont considérées de nos jours comme une structure de l’interprétation. Gadamer indique que les idées inhérentes constituent en fait une partie du champ de vue du présent, parce qu’elles représentent la partie au delà de laquelle personne ne pouvait percevoir 631 . En tant que condition primordiale de la compréhension, la pensée propre d’un interprète est un morceau constitutif de son champ de vue. Au début de la connaissance de la Bible, il était inévitable pour Liang de tenir ses opinions intrinsèques. Cette base des savoirs embrassait des facteurs tels que le maître suprême et les dieux dans la culture chinoise, la nature scélérate des êtres humains, l’esprit après la mort et l’univers du nirvana. Liang Fa a une fois dit dans son livre: 631 Hans Georg Gadamer, Vérité et Méthode. Les grandes lignes d'une herméneutique philosophique tome I, traduction en chinois par Hong Handing, Presse de la commerce, 2007, ISBN 7100049032, pages 391 – 392 429 —— 昔我未曾蒙神天上帝感化痴迷恶⼼心之时,未识敬信救世主真经 圣道之⽇日, 虽然略识⾃自⼰己⽇日⼣夕⾔言⾏行动作, 固知系有罪恶之⼈人, 惟 不知怎么样求得诸罪之赦。632 (Dans les jours anciens où je n’étais pas rééduqué par Dieu sur le détachement du vice, les jours où je ne connaissais ni le Sauveur ni les doctrines de la Bible, j’étais au courant de mes comportements et mes paroles de chaque jour et nuit. Même si je me jugeais une personne du péché, les manières de pétition du pardon m’échappaient.) On façons observe qu’à ce moment-là, l’exploitation des d’acquisition du pardon est devenue a la fois une partie de ses idées inhérentes et le point de départ de son attention sur les notions concernées dans la Bible. Il est à noter que la perception propre est toujours dans un stade progressif. missionnaires, La les relation attitudes entre Liang officielle et et des folklorique envers le christianisme, les impressions directes sur les textes bibliques toutes ces lors de expériences son sont travail été à l’imprimerie, sauvegardées dans le système d’évaluation de Liang. Notre auteur était requis de garder l’attitude ouverte dans l’interprétation de la Bible et de mettre ses propres opinions en conversation avec celles des autres personnes. Cela n’égale pas nécessairement l’effacement de ce qui était apparent. En même temps que la perception des avis personnel, Liang a réussi à intégrer la portée (du moins une partie de la 632 Liang Fa, Les mots bienveillants pour conseiller le monde, pages 78 -‐ 79 430 portée globale) de la Bible dans ses savoirs – cela est exactement l’apparition de la fusion des champs de vue. Sous la vigueur des traditions et des idées inhérentes, l’univers de Liang s’est répandu. A la fin du filtrage, une portion des connaissances du passé s’est transformée en élément fondamental de la nouvelle perspective. Par exemple dans la démonstration sur l’effet de civilisation de la Bible et la norme morale des croyants, Liang a pris les citations dans les Entretiens de Confucius suivantes: —— 道之以德,齐之以礼633 Diriger le peuple par la Vertu et faire régner l’union grâce aux rites.634 —— ⾔言忠信,⾏行笃敬635 Sois loyal et digne de confiance dans tes paroles, sérieux et circonspect dans tes actions.636 Les deux exemples ainsi que les autres citations sont cohérentes par rapport à l’esprit critique du point de vue de la théologie l’évolution de chrétienne. la pensée de Ils donnent Liang à la preuve propos de à son éducation dans la moralité confucianiste et de son contact avec la théologie traditionnelle du christianisme. Il est parvenu à un état d’alignement de l’histoire et du présent, de l’individu et des autres. 633 Les Entretiens, II.3 634 Les Entretiens de Confucius II.3, traduction en français par Séraphin Couvreur 635 Les Entretiens, XV.6 636 Les Entretiens de Confucius XV.6, traduction en français par Séraphin Couvreur 431 5.4.3.3 Conversation La version de compréhension de Liang Fa sur la Bible ou le processus correspondant de la fusion entre le contexte culturel actuel et le contexte historique, sont en fait une conversation d’interprète entre le texte d’origine/ l’auteur du texte d’origine. En questionnant plus à fond des doutes réels, Liang, qu’il en soit conscient ou pas, dialoguait avec la Bible. Il est certain que les doutes ont composé le départ de l’interprétation de Liang. D’après sa période de croyance au bouddhisme et sa dévotion au christianisme, on constate les efforts qu’il a faits dans la poursuite de réponses sur les questions délicates, telles que le péché, l’univers des morts, le maître du monde etc. Apparemment la culture traditionnelle chinoise qu’il connaissait depuis longtemps ne lui a pas offert de réponses assez convaincantes et satisfaisantes. Suite à ce dommage, il devait chercher ailleurs pour mieux se rendre compte de ses expériences et de ses perceptions difficiles ou presque impossibles à expliquer. La connaissance avec la Bible et le christianisme était sans doute pour lui une nouvelle occasion. Les questions sans réponse que Liang a eu pendant longtemps favorisaient en réalité son interprétation de la Bible. Elles guidaient Liang Fa dans sa recherche plus concentrée. L’importance concernait la de tous les signification doutes, ou la selon valeur Liang de la Fa, vie, autrement dit la réflexion sur les vecteurs d’exploitation 432 des savoirs637. Les doutes peuvent être considérés comme la question sur la valeur de la nature, de la vie, de la société et de la bonne conduite; la recherche des réponses lui a permis de constituer la cognition du monde et de confirmer la voie de sa vie. Ce que Liang a mis dans son œuvre était le résultat de sa délibération sur les questions religieuses ultimes. En même temps, tous les interprètes qui voudraient aller au fond des questions fondamentales d’une certaine religion sont en mesure d’avoir des communications avec les classiques religieux, ce qui est d’ailleurs leur obligation638. Mikhaïl Mikhaïlovitch Bakhtine 639 (1895 - 1975) a fait la distinction entre la compréhension et l’interprétation sous l’angle de la forme. Lorsqu’ on explique, il n’y a qu’une mentalité, qu’un sujet; quant à la compréhension, il y a deux consciences et deux sujets. Faute de la relation conversationnelle l’interprétation n’a rien avec à la voir part avec de le l’objet, facteur du dialogue (à exclure l’éloquence formelle); alors que la compréhension, d’une conversationnelle démonstration notions, 640 certaine . Gadamer ontologique indiquant que de toutes vue, a est offert toutefois l’ homogénéité sortes de toujours des la deux compréhensions sont en réalité interprétation et que le déroulement de la compréhension est exactement ce qu’on appelle 637 Chen Jun, Histoire d’esprit, à la recherche des secrets humaines et le sens de la vie, maisin d’edition des livres de reliure aux fils, 2003, Pékin, ISBN 9787801062857, page 107 638 David Tracy, Plurality and Ambiguity, traduction en chinois par Feng Chuan, Presse Jointe, Shanghai, 1998, ISBN 9787542610294, page 143 639 historien et théoricien russe de la littérature 640 Mikhaïl Mikhaïlovitch Bakhtine, le texte, le dialogisme et l’humanite, traduction en chinois par Bai Chunren et Xiao He, Presse de l’éducation, Hebei, 1998, ISBN 9787543431256, page 314 433 l’interprétation641. A part la forme et la méthodologie, la compréhension et l’interprétation ne sont pas séparables. Le facteur de la conversation sert comme caractère et nature des deux termes. La raison de cette estimation réside dans le fait que le texte, aux yeux des interprètes, est une existence donnant des discours. Du point de vue de l’interaction mutuelle échanges succédaient se entre la au Bible long et de Liang, ses leurs activités explicatives. Liang devait naturelles renoncer afin interlocuteur. d’établir Entre les à toutes une ses convenances conversation interlocuteurs avec sincères, son leur conversation a pour qualité un esprit ouvert 642 . Quant à Liang Fa, l’esprit ouvert suggérait l’exposé de soi-même, l’écoute de la voie et l’intention de la Bible et la volonté d’acceptance; cela est la seule manière d’intégrer la Bible dans son système logique, en jouant le rôle de médiateur dans culturelles. la La réconciliation moindre obstination des de la différences défense des traditions ou l’abandon de la poursuite de réponse aurait été suffisante pour rendre impossible les échanges entre le texte et Liang, sans parler de l’affirmation de la conviction religieuse. Il est normal qu’en même temps, le texte ait connu une sorte de variation, principalement dans le cadre interlocuteur de et la les portée actuelle, traditions causée culturelles par son chinoises. Ainsi on peut mieux comprendre que Les mots bienveillants pour conseiller le monde de Liang Fa, un livre s’inspirant 641 Hans Georg Gadamer , Vérité et Méthode. Les grandes lignes d'une herméneutique philosophique tome I, traduction en chinois par Hong Handing, Presse de la commerce, 2007, ISBN 7100049032, page 496 642 David Tracy, Plurality and Ambiguity, traduction en chinois par Feng Chuan, Presse Jointe, Shanghai, 1998, ISBN 9787542610294, page 150 434 de la Bible avec des diversités, est le fruit de sa conversation avec la Bible. On juge possible la coexistence des contenus approuvés et opposés par Liang dans la Bible. D’une part, l’interprétation signifie l’acceptation des défis venant de l’interlocuteur sur les choses considérées comme correctes au moment précis 643 . D’autre part, en tant que classique biblique, conversation critique 644 d’origine la progressant Bible d’une demande façon une vraie scrupuleuse et . La révélation et la dissimulation du texte permettaient à Liang de questionner et de converser au maximum. 643 David Tracy, Plurality and Ambiguity, traduction en chinois par Feng Chuan, Presse Jointe, Shanghai, 1998, ISBN 9787542610294, page 138 644 David Tracy, Plurality and Ambiguity, traduction en chinois par Feng Chuan, Presse Jointe, Shanghai, 1998, ISBN 9787542610294, page 141 435 Conclusion Toutes les religions peuvent être divisées en deux groupes : le accueillent premier une groupe seule inclut langue les religions dominante ; le qui deuxième groupe embrasse les religions beaucoup plus ouvertes à propos des langues d’expression. Les religions du deuxième groupe, comme le christianisme, acceptent la possibilité de la substitution des langues. En plus des textes de l’Écriture proprement dite, la poésie et le commentaire complètent l’ensemble des sujets à traduire. L’importance des textes d’origines différentes varie selon la religion à laquelle ils appartiennent. Parfois, dans la même religion, la perception des textes diffère. Les versions traduites fondées sur les références religieuses constituent ensemble un nombre considérable de traductions en diverses langues. Du point de vue de la promotion des pensées religieuses et de la pratique, les textes traduits jouent parfois le rôle décisif dans les moments de changement social; plus généralement, les traductions sont comme les échos des changements en cours. Durant l’histoire restructurations des culturelles traditions, ont bénéficié plusieurs de beaucoup d’activités de traduction. Par exemple Xuanzang 645 (602 664) et sa contribution à la fondation en Chine de l’école bouddhiste Wei’shi’zong646. En tant que maître religieux et plus grand traducteur de son temps, Xuanzang a réussi sa mission religieuse. 645 moine bouddhiste chinois, un des grands traducteurs des soutras bouddhiques 646 courant bouddhiste chinois inspiré par le cittamātra indien 436 Toutefois il est nécessaire de souligner que l’attitude envers la traduction fait de temps en temps le sujet des disputes dans bien de religions. Pendant une certaine période de l’histoire, la traduction a pu jouir de la liberté ; Pendant une autre période, les traducteurs avaient pour instruction de rester absolument fidèles aux textes d’origine. Dans le livre titré Translators through History 647 , les auteurs précisent un phénomène paradoxal concernant l’évolution culturelle : les versions traduites remplacent parfois le statut du texte d’origine, et à un certain point les générations suivantes ne sont plus au courant de la version d’origine. Les auteurs offrent comme exemple la Bible hébraïque en langue grecque connue par le nom la Septante considérée comme (250 la – 130 av. représentante J.-C.), de une la version totalité des Écritures bibliques jusqu’à l’apparition de la Vulgate 648 (390 - 405). Différente des autres genres de traduction, la nature de la traduction de la Bible en langue chinoise impose la prise en considération de l’adaptation de la culture chinoise aux informations religieuses. Dans le processus de la lettrés traduction et chinois, tel de l’adaptation que Liang Fa, de ont la Bible, joué le les rôle d’intermédiaires. En ce qui concerne la traduction de la Bible par des lettrés compréhension des élevés un dans chinois, traditions autre le sujet étrangères environnement porte par sur les enveloppant la gens des traditions particulières. La pensée confucéenne garde son statut de dominance en Chine jusqu’à nos jours. Dans les recherches ce chapitre, les comparaisons sont ainsi 647 Jean Delisle, Judith Woodsworth, Translators through History, John Benjamins Publishing Company, 2012, ISBN-‐10: 902722451X, ISBN-‐13: 978-‐9027224514, pages 159-‐160 648 version en latin de la Bible 437 établies entre le Confucianisme et les valeurs religieuses telles que Dieu, la loi mosaïque, la confession etc. Aux yeux des Chinois d’autrefois, comme le montre l’expérience de Liang Fa, la force de l’élaboration de l’adaptation d’une autre religion impliquait une connaissance du passé et du présent en vue de la rédaction d’une œuvre pour l’avenir. En même temps, leur compréhension de la nouvelle religion ne s’est pas séparée de leurs expériences de vie dans l’environnement de la culture traditionnelle. En plus de la tradition philosophique majeure - le Confucianisme, le Bouddhisme, le Taoïsme et les autres religions rurales forment ensemble la tradition complémentaire. Dès l’apparition en Chine de l'Église de l'Orient 649 , étant donné les traditions chinoises, les missionnaires Christianisme représentant cherchèrent et le dominant. des points Confucianisme, En plus de communs qui la entre était Bible, le le les missionnaires et bien des lettrés chinois ont uni leurs forces pour traduire des livres sur les sciences. Au temps de la réalisation d’une propagation en liberté du Christianisme, les traditions chinoises ont déjà commencé à pencher progressivement vers la pensée occidentale, par exemple les doctrines du rationalisme 650 et du positivisme651. D’après les recherches établies, il est possible de conclure que la traduction de la Bible est une activité d’importation en Chine. En ce qui concerne les textes religieux, l’adaptation est un facteur de grande valeur 649 une des premières Églises chrétiennes introduites en Chine 650 doctrine selon laquelle la raison est la seule source dans l’acquisition des connaissances réelles 651 doctrine selon laquelle seules l'analyse et les faits admis par l'expérience sont utilisables dans l’explication des phénomènes 438 dans la traduction. La traduction des textes religieux peut servir comme une sorte d’indication qui marque la progression dans les domaines philosophie, de s’engagent maintenir à de l’idéologie la la politique, etc. Les conversation de la traducteurs avec le texte d’origine, afin de satisfaire la diversité des lecteurs. En même temps, grâce aux versions traduites des textes d’une certaine religion, la croyance peut exercer un plus grand impact circulation sur les mondiale lecteurs. du La réalisation christianisme révèle de en la fait l’importance de la traduction. Il est ainsi observable que la plus importante mission des traducteurs des textes religieux concerne le transfert en bonne harmonie de la langue sacrée en langue profane. En fin de compte, la traduction joue un rôle capital dans l’histoire des religions. 439 CONCLUSION GÉNÉRALE 1. Correspondance des mots La traduction et l’interprétation sont réputées pour leur dépendance mutuelle. distinguer l’une de Parfois il est difficile de l’autre. La distinction est généralement liée à l’équivalence de forme. Autrement dit, lorsqu’il s’agit d’une phrase du texte d’origine qui est transformée en un court message, ou d’un paragraphe du texte d’origine qui est remplacée par une phrase, il est évident que ce genre de transfert est une interprétation. En bref, l’interprétation n’est pas soumise aux exigences de la correspondance de la forme. La translittération est un des moyens les plus simples dans la correspondance déconseillé d’adopter de ce forme. procédé, Pourtant sauf en il est présence de besoins absolus, tel que les objets sans précédents ou jamais vus. Les noms des choses n’ont pas de sens spécifique, c’est-à-dire que leurs énoncés ne sont pas liés avec d’autres notions. Au lieu de la traduction, la translittération des noms est considérée comme une série de noms choix de substitution. temporaire pour La translittération les moments offre spécifiques. un Cela signifie que les mots traduits par le son ont plutôt une durée de service assez courte. Quant aux termes conceptuels, leurs riches significations empêchent en fait la translittération. La correspondance entre deux langues évoque plusieurs catégories : les phrase, expressions les mots, les phrases, etc. Les les structures traducteurs ont de sans aucun doute envie de s’appliquer avec succès à toutes les 440 catégories de correspondance. Mais la nature des langues veut que la correspondance absolue n’existe pas. Dans la pratique, il est possible, par exemple, d’assurer l’équivalence du sens, au risque qu’en même temps la rime ne soit pas respectée ; il est possible d’exprimer la signification d’une métaphore, mais tout en s’appuyant sur des véhicules lexicaux différents. De tous aspects de la correspondance linguistique, les mots méritent la plus grande attention des traducteurs. Pour expliquer le point de vue mentionné ci-dessus, il faut partir de la l’interprétation. transcrire mesure des d’offrir comparaison De toutes les informations, des entre la traduction meilleures façons l’interprétation informations de la façon de est la et en plus précise. La traduction d’une longueur limitée de quelques phrases peut être difficile à comprendre ; avec l’ajout des informations du contexte par le moyen de l’interprétation, la signification des phrases du texte d’origine est plus évidente. Quelle est donc la nécessité fondamentale de étroit, concerne rapport aux la traduction ? bien portées la des La réponse, dans sens correspondance des phrases l’intention et à mots. Par de l’auteur du texte, le sens des mots paraît beaucoup plus concret. La mission de la traduction, d’ailleurs, est égale à une sorte d’exploitation faite en s’appuyant sur un point fixe – le sens des mots. Il est possible que l’attention attachée aux sens des mots conduise des traducteurs au verbalisme. Mais il faut toujours insister sur le respect de forme, qui est la loi de la traduction. 2. Introduction des nouveaux mots 441 La création des mots s’appuie généralement sur les liens morphologiques. compréhension des étymologique est Dans notions la par considérée plupart la méthode comme une des de cas, la l’analyse approche fort efficace. Mais à force d’évolution linguistique, il est difficile pour les gens d’aujourd’hui de saisir le sens d’un mot par une telle manière. Prenons comme exemple les mots du domaine de la philosophie: les radicaux et l’étymologie des termes philosophiques partagent des liens conceptuels d’une façon tellement primitive que les locuteurs natifs risquent de ne pas en être conscients. D’ailleurs, les liens morphologiques ne résument pas la totalité des liens conceptuels. Par exemple le lien entre les notions chinoises la bienveillance (aimer les gens) et l’homme (les gens) : deux mots d’un même radical, qui sont liés par la morphologie; en même temps la bienveillance (aimer les gens) et le pardon (ne pas forcer les gens) font plutôt une paire de notions complémentaires sans lien morphologique. En ce qui concerne la traduction, il est idéal de pouvoir trouver des mots équivalents aux niveaux du sens et de la morphologie. Dans la pratique, les traducteurs sont obligés de choisir soit la notation par définition, soit la création d’un nouveau mot. Par exemple la traduction en chinois de “mediocritas” (le juste milieu): 适 中 (shi’zhong - approprié + le centre), 适 度 (shi’du approprié + le degré), 中 庸 (zhong’yong - le centre + moyen), 中 道 (zhong’dao - le centre + la voie). La visée de la traduction, en fin de compte, est l’introduction des nouveautés que la nation ciblée n’avait pas. 442 Il convient de souligner que l’introduction des mots n’est pas un simple processus d’adaptation. La réussite des nouveaux mots introduits par la traduction n’est pas seulement déterminée par le critère de leur adoption dans la langue ciblée. D’une part, la circulation d’un nouveau mot suggère son influence dans la culture ciblée; d’autre part, la nature de cette influence, positive ou négative, est hors du contrôle des traducteurs. Afin de réaliser un enrichissement de vocabulaire, un mot créé par un certain traducteur doit établir des liens avec d’autres mots qui existent déjà dans la langue. 3. Aliénation Il est intéressant de noter que, en tant que combinaison classique de la religion et de la littérature, l’inspiration de la Bible dans le cercle littéraire chinois est beaucoup plus réussie que la propagation de la religion. Ce résultat est évidemment différent de l’intention des missionnaires. D’après les recherches du chapitre concerné, il est observable que les traducteurs n’avaient pas la liberté du choix de la stratégie de traduction. En conséquence, tous les éléments différents dans la Bible ont attiré l’admiration des écrivains; en même temps, l’intention religieuse était tellement vivante que les traducteurs ont choisi finalement d’ignorer les critères à respecter dans la traduction interculturelle. La Version d’Union Chinoise652 est la Bible courante en langue chinoise. Dans cette version admise par l’autorité, les mots manifestent une nouvelle définition. Son temps d’apparition peut expliquer ce phénomène d’aliénation: la 652 version prédominante de la Bible en chine, publié en 1919 443 nouveauté dans la langue captive facilement l’attention du peuple chinois. Mais en même temps, la stratégie choisie a en réalité créé un écart entre le texte biblique et les lecteurs qui n’avaient aucune idée concernant les modifications d’usage des mots. L’insistance de la version officielle sur ce qui concerne les traditions sacrées a laissé les lecteurs dans la confusion. D’ailleurs, faute de l’existance du mandarin, les habitants d’autrefois venant de aires dialectales tendaient à employer leurs propres systèmes nécessitait linguistiques. ainsi des La bonne versions en compréhension dialecte comme références complémentaires. Les mots chinois, d’ailleurs, peuvent être répartis selon le sentiment qu’ils représentent. Dans la version biblique chinoise, le choix des mots a clairement mis l’accent sur la distinction entre le vrai et le faux, surtout dans le cas où le sujet est lié aux hérétiques. L’amplification des émotions du texte favorise ensuite la création des échos avec les lecteurs. Une autre modification remarquable est le domaine de la diathèse. Selon les règles grammaticales de la langue chinoise ancienne, le ton passif vise généralement à souligner le statut social supérieur de l’agent du verbe. La divinité représente sans aucun doute dans la Bible l’autorité créative. De cette manière, les phrases passives dans la version traduite indiquent avec évidence que toutes les activités humaines doivent impérativement obéir au divin. Hong xiuquan 653 (1813-1864) a choisi une autre approche dans le but de faire servir la Bible à sa propre cause de révolte. Il a manipulé le ton du texte biblique en celui de discours parentaux. Sa traduction est pourtant beaucoup plus adoptée aux gens de son temps. 653 membre leader de la révolte de Taiping, empereur du Ciel proclamé 444 Au lieu d’être restreinte par l’autorité du Christianisme, la stratégie de la traduction est plutôt définie par la nature exclusive du texte biblique. Du point de vue de la localisation du juste milieu, la version moyenne entre la Bible officielle chinoise et la version de Hong, le prêtre missionnaire chinois Liang Fa a sans doute essayé de fournir une version fusionnée des avantages respectifs. d’Aristote, le juste Toutefois milieu, selon ici l’explication autrement dit la meilleure version de la Bible, n’est pas simplement une valeur médiane au sens mathématique ou statistique. La version de Liang offre une belle traduction sans de nombreux mots d’aliénation. Mais aux yeux des gens plus sérieux, la moindre modification de la Bible est une trahison inacceptable; l’intégralité du message de Dieu et de la Bible l’emporte sur la commodité de la compréhension des lecteurs. D’un point de vue différent, le respect dû au divin et la compréhension populaire chez les lecteurs, la version officielle et celle de Liang ont toutes les deux atteint leur but. Le choix final de l’autorité n’est pas étonnant. Toutefois ce qui pose question concerne le fait qu’après l’apparition édition en presque de une la un siècle version langue plus écoulé officielle, courante à partir une n’est de nouvelle pas encore publiée. 4. Idéologie du traducteur et choix de la méthode Un texte est généralement lié à des facteurs tels que le contexte social, l’état psychologique des traducteurs, le contexte linguistique etc. L’introduction d’une œuvre littéraire riche d’histoires et de pensée peut justifier 445 l’emploi de la stratégie d’aliénation. La traduction est une activité d’introduction d’un texte de langue étrangère et d’introduction d’une culture étrangère. Autrement dit, les circonstances de la traduction représentent un facteur aussi important que la traduction du texte. Reprenons comme exemple la version chinoise de la Bible. Les lettrés chinois d’autrefois étaient en lutte contre la hiérarchie et contre l’oppression; la réforme sociale n’avait pas besoin d’une lecture à propos de l’acceptation des souffrances et de la joie du paradis. Par rapport à la Bible, le besoin du pays s’est manifesté par l’introduction au même moment de l’histoire de nombreuses œuvres du réalisme des littératures françaises et russes. Les traducteurs de la version chinoise de la Bible sont en principe des missionnaires occidentaux. Des experts chinois dans le domaine des langues étrangères jouaient le rôle de soutien secondaire. Ainsi en ce qui concerne les vérités et les principes de traduction, les missionnaires avaient le dernier mot. Ils avaient pour but d’attirer l’attention du plus grand public possible. En même temps, le cercle des Chinois bien éduqués était en accord avec les pensées occidentales. Certains des lettrés se sont convertis au Christianisme. Toutefois lorsque la poursuite de la reforme sociale des lettrés chinois s’opposait au but de la christianisation des Chinois de la part des missionnaires, la traduction de la Bible et la propagation de la foi ont connu un retard. Un autre exemple porte sur la traduction de Miao Litian des œuvres d’Aristote. Miao a également adopté la méthode d’aliénation dans son travail afin de conserver précieusement l’état original du texte. De ce point de vue, Miao et les missionnaires partagent plus ou moins le même 446 avis: la fidélité au texte l’emporte sur les autres besoins. Une autre ressemblance entre la méthode de Miao et celle des complémentaires missionnaires qui assurent concerne la bonne les moyens compréhension du texte traduit. Pour Miao, les textes traduits ont comme mission principale l’enseignement. l’orientation d’être Il des une assurait lecteurs référence avec qui ses étaient en pour collègues fait leurs étudiants. Dans cette circonstance assez particulière, il était naturel d’exiger la précision des mots. Dans la plupart des cas, un texte traduit n’a pas d’autres moyens que lui-même pour favoriser la compréhension; la décision de la stratégie de traduction doit être prise après réflexion selon le contexte concret. Miao s’est enfin rendu compte de l’importance de la prise en considération de l’idéologie du public ; Avant la rédaction finale de la première version, il a commencé à organiser la deuxième version en ciblant un plus grand public. L’effet de l’idéologie sur la traduction par la naturalisation est mieux démonté dans la traduction du Petit Chaperon Rouge. La version en anglais met accent par les mots ajoutés sur la nature maligne et sur l’initiative du loup. Le traducteur de cette version accorde également attention à son choix de mots d’un vocabulaire enfantin pour faciliter la lecture des enfants plus petits. La version en français reste conforme à la qualité rigoureuse pour laquelle la langue française est réputée. L’histoire paraît moins dramatique par rapport à la version en englais. Mais la diversité d’organisations des phrases est plus évidente. La version en français a pour objectif en fait d’apprendre à la fois aux petits lecteurs une 447 histoire et une bonne grammaire. La version en mandarin possède des fautes logiques concernant les informations fournies. Les mots utilisés penchent vers la langue rurale et orale. Ce choix peut être justifié par l’intention de satisfaire un nombre immense d’enfants dont la plupart d’entre eux viennent des régions moins développées. En bref, la version anglaise vise à raconter une histoire intéressante aux petits enfants; la version française met en valeur la fonction éducative avec la belle organisation de la langue; la version chinoise a pour but d’enrichir la vie des enfants des familles relativement moins éduquées. 5. Traduction parfaite Dans la pratique, les gens tombent souvent dans une autre illusion nommée la traduction parfaite. Analysons donc la notion de traduction parfaite. En tant que notion, d’une façon générale, la définition est variable. Si on accepte la définition qu’une traduction équivalant à un certain pourcentage de vente peut être considérée parfaite, la discussion s’oriente en fait vers ce qu’est l’idéal, commercial ou scientifique. En plus de la détermination du pourcentage des ventes, la perfection fait le sujet d’un débat lourd. Empruntons donc la méthode d’expérimentation: la manifestation des conflits est plus évidente dans une situation extrême. Afin de mieux démontrer le problème, on prend la liberté de définir la traduction parfaite par la transmission totale du contenu tout en gardant la logique et le style du texte. Le premier avis partagé par la majorité concerne la traduction par machine. Pour de raisons imaginables, les gens prennent position contre la traduction par machine. 448 En réalité, le résultat de la traduction de ce genre dépend largement des inputs 654 . Dans la plupart des cas, les machines à traduire jouent le rôle d’un dictionnaire; des fois elles parviennent à fournir des résultats en combinant des mots équivalents de plus haute fréquence de sens. Aujourd’hui, les gens peuvent être capables de réaliser des calculs simples en scannant la formule à l’aide des applications 655 , ce qui marque le progrès dans le processus d’autres de l’Intelligence réalisations interactives les plus Artificielle. s’appuyant avancées, sur les les Avec tant technologies machines de notre époque montrent qu’elles ont un bel avenir dans lequel elles pourraient finalement comprendre les ordres et réfléchir comme l’être humain. Il est certain qu’un jour, la machine à traduire concurrente des traducteurs est possible. Mais analysons la logique de la tendance, d’une part les humains peuvent être libérés de ce genre de travail; d’autre part, la tendance signifie que dans la traduction de nos jours, les qualités humaines sont supérieures aux technologies. Autrement dit, ce que les gens cherchent à accomplir comme but final est l’invention d’une méthode de traduction intelligente sans influences négatives ni limitations des connaissances des humains. Les activités de la traduction sont en réalité beaucoup plus complexes. La machine à traduire idéale aux yeux de capable fonction la communauté d’optimiser des le scientifique rôle traducteurs des exerce est potentiellement traducteurs. Mais un l’apport effet à la strictement limité. La nature des langues et de leurs 654 entrée de données dans un système informatique 655 Photomath 449 interactions fait sans exception partie des vérités. Malgré son niveau d’intelligence, la machine ou n’importe quel moyen de traduction est faible en ce qui concerne l’évolution du passé, la maîtrise de la sensibilité et de la culture. En tout, même par d’autres moyens comme la machine ultime de traduction, la mission de traduction parfaite au sens large est loin d’être accomplie. La traduction n’est pas non plus omnipotente. Cela provient de la nature des individus qui décident de l’impossibilité de la traduction parfaite au sens étroit: la transmission du total des contenus transmissibles (autrement dit, à l’exclusion des obstacles venant de la langue par nature), ainsi que la logique et le style. Techniquement, grâce à la sympathie, il est possible pour les humains de se mettre à la place des autres. Mais personne ne peut prendre véritablement la place des autres. De la sorte, le travail des traducteurs en ce sens-là est extrêmement difficile; ils sont obligés de vérifier l’intention de l’auteur ou du texte d’origine et en même temps d’organiser la langue pour la compréhension des lecteurs. La perfection au sens étroit demanderait plutôt la fusion complète des cerveaux. Le processus, le contenu et l’association de la réflexion varient entre les individus. Limitons le champ de travail d’un traducteur donné à un domaine spécifique et à une catégorie fixe de lecteurs, par exemple la morale de la philosophie d’Aristote pour les lecteurs chinois, parlant le mandarin, femmes, d’âge 30-40 ans, bien éduquées, mariées, ayant un niveau élémentaire de connaissance de la philosophie. D’une part, il n’est pas raisonnable de demander à un traducteur qu’il partage tous les points de vue d’Aristote. 450 D’autre part, il est également difficile de trouver un traducteur correspondant aux caractères de ses lecteurs afin d’assurer habituellement. la Sinon même il pratique faut trouver linguistique un traducteur capable d’adapter les habitudes de langue des autres. Cela représente encore une autre exigence. Afin de satisfaire la demande, il est nécessaire d’ailleurs de fournir au traducteur sélectionné une enquête complète et très détaillée sur les habitudes de langue des lecteurs ciblés. En résumé, les variables dans la formule idéale sont extrêmement complexes. Ainsi la traduction au sens étroit n’est pas réalisable. Proposons mathématique, un pour raisonnement la parfaite réalisation de la de type traduction parfaite, c’est-à-dire contenant toutes les informations conservées, respectant la logique et le style dans le texte traduit et accessible aux lecteurs ciblés, le texte traduit (B) est égal au texte d’origine (A). Ainsi il est en logique possible d’inverser le processus et de remettre le texte traduit en langue originale. Cela représente donc une manière de vérification. Supposons l’existence de la traduction parfaite de la paire A et B, par la nature de vérité universelle des principes, il est raisonnable d’argumenter l’existence de la paire A et C. D’après la relation transitive en mathématique, le texte B et le texte C peuvent d’être considérés comme identiques. Ainsi de suite, les versions parfaites de langues diverses relèvent de raisonnement selon lequel les langues sont identiques, malgré l’écoulement du temps. Le raisonnement en dehors de la vérité détermine donc que la condition de l’hypothèse est fausse. 451 En fin de compte, la traduction est une activité en sens unique qui altère le message d’origine. La notion de la traduction veut que le rôle des traducteurs soit primordial. Autrement dit, d’une part, les traducteurs ont une liberté modérée dans leur travail; d’autre part, la perte d’information durant le processus de la traduction est de nature réelle. La poursuite de traduction parfaite est plutôt une illusion qui s’écarte du juste milieu. L’objectif raisonnable se résume comme le dit le titre du livre d’Umberto Eco 656 (1932 - ): dire presque la même chose. 6. Nature de la traduction La traduction est une activité qui peut être mesurée par des moyens scientifiques, mais sans réalisation d’une quantification. permettent diverses aux Les théories chercheurs perspectives, sur d’établir telles que la traductologie leurs la études liberté dans de la traduction, le rôle des traducteurs, la définition des étapes spécifiques durant le processus de traduction, les nouveaux facteurs à influence potentielle, le statistique chronologique des facteurs d’influence etc. Mais il vaut souligner que presque tous les thèmes de recherche ont plutôt dans une le portée domaine statistique. de la Rarement traductologie sont les observées vérités quantifiées. Il y a principalement deux raisons pour ce phénomène. Premièrement, les éléments variables dans le processus de 656 universitaire, romancier italien et spécialiste de sémiotique, d’esthétique médiévale, de communication de masse, de linguistique et de philosophie (wikipédia) 452 traduction sont très nombreux, tels que le niveau de langue maternelle du traducteur, le besoin des lecteurs, le contexte d’une phrase du texte d’origine etc. Ainsi il est difficile de satisfaire la première étape classique de toutes les expérimentes scientifiques: l’analyse univariée 657 . Même si avec une donnée obtenue d’une façon ou d’une autre, par exemple le meilleur ratio des mots d’aliénation sur la totalité pour un certain texte, la quantification complète n’est pas encore déterminée. Dans la pratique, parvenir à il une faut de nombreuses conditions conclusion réellement quantifiée. pour Les conditions appliquées indiquent toutefois que le résultat n’a pas de valeur générale. Deuxièmement, la plupart des variables ne sont pas contrôlables. La langue, par exemple, a pour nature une évolution progressive. D’une part, la difficulté de la quantification de traduction résulte d’un manque de références contextuelles déjà quantifiées. La langue, la culture, la politique par exemple, sont généralement des sciences humaines qui ne peuvent non plus être quantifiées. D’autre part, il n’existe pas de plateforme intermédiaire qui transfère à double sens les informations. À l’aide du système binaire, il est possible de conserver les informations des mots et de leurs combinaisons. Mais de nos jours, la codification des émotions et des effets de langue est encore loin de la réalisation. En s’appuyant sur les aspects mentionnés de la traduction, il est possible de donner une définition de la nature de cette activité. La traduction est un moyen pour mesurer le monde à l’aide d’informations limitées. Au lieu 657 étude statistique des modalités d’une seule ou de plusieurs variables considérées comme indépendentes, pour décrire le sujet de recherche 453 de dire que les règles qui restreignent les traducteurs sont très nombreuses, il vaut mieux dire qu’en fait un traducteur est en mesure de prendre des décisions opposées et d’être toujours soutenu par des règles. Les théories sont établies pour définir un état idéal de la traduction, et à la fois pour fournir des soutiens au choix de toutes les stratégies. La traduction n’est pas le copier-coller d’un texte. Elle ressemble vieillissement informations l’occasion plutôt d’un du de au être cycle humain: génome d’une duplication, une cellulaire la et au duplication façon partie des imparfaite; des à informations génétiques est perdue. Ressemblant à l’impossibilité de conserver l’énergie dans la pratique, la traduction possède une nature unidirectionnelle et surtout déclinante. Cela impose au processus de traduction l’arrêt après quelques cercles. Par exemple, il est possible de traduire en chinois un livre déjà traduit en anglais pour la première fois à partir de la langue latine; toutefois il est presque impossible d’assurer la qualité lors de la traduction en une quatrième langue. Malgré les circonstances, le facteur variable le plus important est absoluement le texte. Une fois que les chercheurs arrivent à trouver une plateforme de codage qui transforme les textes en informations, l’efficacité de la traduction peut avoir une amélioration signifiante. Par le codage et le décodage, ce genre de plateforme peut connecter toutes les langues. À ce moment-là, au lieu de liens linaires, la traduction sera radiale. Mais ne pensons pas à toutes ces perspectives d’avenir et contentons-nous de retenir tout ce que les différents 454 chapitres de cette thèse nous ont appuis dans la diversité de leurs contenus. 455 BIBLIOGRAPHIE Les imprimés Aristote, Éthique à nicomaque II, traduction en francais par Richard Bodeus, GF Flammarion, Paris, 2004, ISBN 9872080709479 Aristote, Ethique à Nicomaque, traduction en chinois par Liao Shenbai, Presse de la Commerce, Shanghai, 2013, ISBN 7100035759 Aristote, Ethique à Nicomaque, traduit en chinois par Deng Anqing, Presse du Peuple, Pékin, 2010, ISBN 9787010092164 Aristote, La Politique, traduction en chinois par Wu Shoupeng, Presse de la Commerce, Shanghai, 1965, ISBN 9787100018036 ARMSTRONG Nigel, Translation, linguitics, culture: a French-English hanbook, Multilingual Matters, 2005, New York, ISBN 1853598054 AVRAMESCU Catalin, An Intellectual History of Cannibalism, traduit en anglais par Alistair Ian Blyth, Princeton University Press, 2011, ISBN-10: 0691152195, ISBN-13: 9780691152196, pages 206-208 BAECK Leo, L'Essence du judaisme, traduction en chinois FU Yongjun, YU Jian, Presse de l’Université de Shandong, Shangdong, 2002, ISBN 7560722393, 9787560722399, page 13 456 BAKER Mona, Translation and Conflict, a Narrative Account, traduit en chinois par Zhao Wenjing, Presse de l’Université de Pékin, Pékin, 2011, ISBN 9787301191392 BAKHTINE Mikhaïl Mikhaïlovitch, Le Texte, le dialogisme et l’humanite, traduction en chinois par Bai Chunren et Xiao He, Presse de l’Éducation, Hebei, 1998, ISBN 9787543431256, page 314 BARTHES Roland Gérard, Le Plaisir du texte, traduit en chinois par Tu Youxiang, Presse du Peuple de Shanghai, Shanghai, 2009, ISBN 9787208085862, page 61 BETTELHEIM Bruno, The Uses of Enchantment: The Meaning and Importance of Fairy Tales, Bettelheim Vintage, 2010, ISBN10: 0307739635, ISBN-13: 978-0307739636, pages 9 – 10 BRAY Francesca, Technology and Gender: Fabrics of Power in Late Imperial China, traduction en chinois par Jiang Mei, Deng Jingli, Presse du peuple de Jiangsu, Jiangsu, 2010, ISBN 9787214042019, l’introduction CHEN Jun, Histoire d’esprit, À la recherche des secrets humaines et le sens de la vie, Maisin d’Édition des livres de reliure aux fils, 2003, Pékin, ISBN: 9787801062857, page 107 Cen Linxiang, Le Dictionnaire des termes chinois d’origine étrangère, Presse de la Commerce, Shanghai, 1990, ISBN 710000683X/9787100006835 DE LACOUPERIE Terrien, The Western Origin of the Early Chinese Civilization, Adamant Media Corporation, Londre, 2005, ISBN-10: 1402192797, ISBN-13: 978-1402192791 457 DELISLE Jean, WOODSWORTH Judith, Translators through History, John Benjamins Publishing Company, 2012, ISBN-10: 902722451X, ISBN-13: 978-9027224514, page 159-160 DING Naitong, A types Index of Chinese Folktales, traduit en chinois par Zheng Jiancheng, Li Gao, Shang Mengke, Duanbaolin, Presse de l’Université Normale de Huazhong, Wuhan, 2008, ISBN 9787562236122, pages 91 – 93 ECO Umberto, Dire presque la même chose, expériences de traduction, traduit en francais par Myriem Bouzaher, Grasset, 2006, Paris, ISBN 9782253084532 ESCARPIT Robert, Sociologie de la littérature, Paris, Presses universitaires de France, 1958, ASIN B000NJP1M0 FAUCAULT Michel, Surveiller et punition, nassance de la prison, traduction en chinois par Liu Beicheng, Yang Yuanying, Presse jointe SDX, Pékin, 2003, ISBN 9787108017949, page 109 FINGARETTE Herbert, Confucius – the secular as sacred, traduction en chinois par Peng Guoxiang, Zhang Hua. 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TROIS VERSIONS DU PETIT CHAPERON ROUGE 1.1. Jacob et Wilhelm Grimm: Le Petit Chaperon rouge Il était une fois une jeune et jolie petite fille qu’aimaient tous ceux qui la voyaient et plus encore sa grand-mère qui ne savait rien lui refuser. Un jour, elle lui offrit un chaperon de velours rouge qui lui seyait tant qu’elle ne voulut plus jamais porter autre chose. Si bien qu’on ne l’appela plus que "Petit Chaperon rouge". Un jour, sa mère lui dit : « Petit Chaperon Rouge, viens me voir, voici un morceau de gâteau et une bouteille de vin que tu apporteras à ta grand-mère, elle est malade et faible et pourra s’en délecter. Lève toi avant qu’il ne fasse trop chaud. En chemin, tu iras prudemment et avec sagesse afin de ne pas t’écarter du bon chemin sinon tu pourrais tomber, casser la bouteille et ta grand-mère n’aurait plus rien. Quand tu seras arrivée dans sa maison, n’oublie pas de lui dire bonjour et ne farfouille pas dans tous les recoins. » « Je ferai bien tout ce que tu me demandes » répondit le Petit Chaperon Rouge à sa mère et elle lui tendit la main pour la quitter. Mais la grand-mère habitait dans la forêt à une demi-heure du village. Quand le Petit Chaperon Rouge entra dans le bois, son chemin croisa celui du Loup cependant, elle ignorait qu’il était un animal cruel et elle n’eut donc pas peur de lui. « Bonjour Petit Chaperon Rouge » lui fit-il, « Bonjour Loup » 470 « Où vas-tu de si bon matin Petit Chaperon Rouge ? » « Je vais chez ma grand-mère ! » « Que portes-tu ainsi sous ton tablier ? » « Du vin et un gâteau que nous avons cuit hier soir, ma grand-mère est malade et faible et nous devons lui apporter quelque chose de bon pour la rabibocher. » « Petit Chaperon Rouge, où habite donc ta grand-mère ? » « Á un quart d’heure de marche d’ici au fond du bois, près des trois chênes. Là bas se tient sa maison, nichée dans le buisson de noisetiers. Tu dois bien le savoir ! » dit le Petit Chaperon Rouge. Le Loup pensa « La jeune et tendre chose, elle fera une belle et grasse bouchée, qui doit être bien meilleure que la Vieille femme : « Tu dois procéder avec ruse, afin de les gober toutes les deux. » Il chemina un petit moment avec le Petit Chaperon Rouge puis déclara : « Petit Chaperon Rouge, regarde les jolies fleurs qui ont poussé là-bas, pourquoi n’irais-tu pas y voir de plus près ? Je crois que tu n’entends pas non plus combien le chant des petits oiseaux est mélodieux ! Vas prudemment comme lorsque tu vas à l’école, c’est si gai dans la forêt. Le Petit Chaperon Rouge ferma les yeux et vit comme les rayons du soleil perçaient et dansaient à travers les arbres et combien les fleurs étaient belles. Il pensa : 471 « Si je ramène à grand-mère un bouquet frais cela lui fera grand plaisir. Il est encore tôt et j’arriverai quand même à l’heure. » Elle quitta le chemin pour entrer dans la forêt pour y cueillir les fleurs. Lorsqu’elle en eut cueilli une, elle crut en voir une plus belle plus loin, s’y précipita et pénétra de plus en plus profondément dans le bois. Pendant ce temps, le Loup alla tout droit à la maison de la grand-mère et frappa à la porte. « Qui est dehors ? » « Le Petit Chaperon Rouge qui apporte du gâteau et du vin, ouvre » « Appuie sur la clenche » cria la grand-mère, « je suis trop faible et je ne peux pas me lever. » Le Loup appuya sur la clenche, la porte s’ouvrit, il entra sans dire un mot et s’approcha du lit pour l’avaler. Puis il enfila sa robe et posa son bonnet sur sa tête pour s’allonger dans son lit et tira le rideau. Pendant ce temps, le Petit Chaperon Rouge avait cueilli autant de fleurs qu’elle pouvait en porter lorsqu’elle se rappela qu’elle devait se rendre chez sa grand-mère et se remit en chemin vers sa maison. Elle fut surprise de trouver la porte ouverte et lorsqu’elle entra dans la pièce, elle eut une étrange sensation et pensa « Mon Dieu, je ne me sens pas bien aujourd’hui, comme je suis heureuse d’être arrivée chez ma grand-mère ! » Elle salua « Bonjour » mais elle ne reçut aucune réponse. Elle se rendit près du lit et tira le rideau : la grand-mère était allongée et portait son bonnet profondément enfoncé sur la tête et paraissait si merveilleuse. 472 « Eh ! Grand-mère comme tu as de grandes oreilles » « C’est pour mieux t’entendre » « Eh ! Grand-mère comme tu as de grands yeux » « C’est pour mieux te voir » « Eh ! Grand-mère comme tu as de grands bras » « C’est pour mieux t’embrasser » « Eh ! Grand-mère comme tu as une grande bouche » « C’est pour mieux te manger » Á peine l’eut-il dit qu’il bondit du lit et avala d’un coup le pauvre Petit Chaperon Rouge. Le Loup ayant apaisé son appétit, s’allongea de nouveau dans le lit et commença à ronfler puissamment. Un chasseur venant à passer près de la maison pensa : « Dieu comme la vieille femme ronfle, tu dois voir s’il ne lui manque rien. » Puis il entra dans la maison et comme il se trouvait devant le lit, il comprit que le Loup était couché là. « Je te trouve donc là, espèce de vieil impur » dit-il, « ça faisait longtemps que je te cherchais » Il voulut poser sa gibecière lorsqu’il pensa que le Loup avait pu dévorer la grand-mère et qu’il pourrait encore la sauver : il ne tira point mais prit un ciseau et ouvrit le ventre du Loup qui dormait. Lorsqu’il eut fait une paire de découpes, il vit l’éclat rouge du chaperon puis il fit une autre paire d’entailles. Soudain le Petit Chaperon Rouge bondit et s’écria : « Ah, j’ai été tellement effrayée car il faisait si sombre dans le ventre du Loup. 473 » Puis vint la vieille grand-mère qui ne pouvait presque plus respirer. Le Petit Chaperon Rouge attrapa promptement une grosse pierre et en remplit le ventre du Loup. Lorsqu’il se réveilla il voulut s’enfuir mais la pierre était si lourde qu’il retomba lourdement et mourut sur le coup. Tous trois se sentirent tout joyeux, le chasseur dépeça le Loup et rentra chez lui, la grand-mère mangea le gâteau et but le vin que le Petit Chaperon Rouge avait apportés et se reposa enfin. Mais le Petit Chaperon Rouge pensa : « Tu n’iras plus jamais seule en dehors des chemins dans la forêt comme ta mère te l’avait recommandé. » On raconta aussi qu’une fois alors que le Petit Chaperon Rouge rapporta un gâteau à sa grand-mère, un autre Loup lui avait adressé la parole pour l’écarter du bon chemin. Mais le Petit Chaperon Rouge se protégea en continuant son chemin sans s’écarter et dit à la grand-mère que le Loup l’avait croisée et saluée avec un regard si méchant : « Si je ne m’étais pas trouvé sur le grand chemin, il m’aurait avalée. » « Viens » dit la grand-mère, « fermons la porte pour qu’il ne puisse pas rentrer » Peu après le Loup vint à frapper à la porte et s’écria : « Ouvre grand-mère, je suis le Petit Chaperon Rouge, je t’apporte un gâteau. » Mais elles restèrent muettes et n’ouvrirent pas la porte : Puis la gueule grise renifla autour de la maison et sauta finalement sur le toit et voulut y Chaperon attendre Rouge que rentre la chez nuit elle tombe et que le pour la suivre Petit et la 474 dévorer dans l’obscurité. Mais la grand-mère avait démasqué ce qu’il avait dans le crâne. Devant la maison se trouvait un grand abreuvoir en pierre, elle dit à l’enfant : « prends ce seau, hier j’ai fait cuire des saucisses, porte l’eau dans laquelle je les ai faites cuire et d’eau qu’il en remplis en l’abreuvoir. » Le Petit fallait Chaperon pour Rouge remplir le porta autant gigantesque abreuvoir. Alors l’odeur des saucisses s’éleva jusqu’au nez du Loup, il renifla et observa au dessous de lui et tendit le cou si loin qu’il ne put plus se retenir et commença à glisser : Il glissa si bien du toit qu’il chut dans l’abreuvoir et s’y noya. Le Petit Chaperon Rouge revint donc joyeusement chez elle et personne ne l’importuna jamais plus. 475 1.2. Jacob et Wilhelm Grimm: ⼩小紅帽 從前有個可愛的⼩小姑娘,誰⾒見了都喜歡,但最喜歡她的是她的奶奶,簡直是她 要什麼就 給她什麼。⼀一次,奶奶送給⼩小姑娘⼀一頂⽤用絲絨做的⼩小紅帽,戴在她的 頭上正好合適。從此,姑娘再也不願意戴任何別的帽⼦子,於是⼤大家便叫她“⼩小紅 帽”。 ⼀一天,媽媽對⼩小紅帽說:“來,⼩小紅帽,這裡有⼀一塊蛋糕和⼀一瓶葡萄酒,快給 奶奶送 去,奶奶⽣生病了,⾝身⼦子很虛弱,吃了這些就會好⼀一些的。趁著現在天還 沒有熱,趕緊動⾝身吧。在路上要好好⾛走,不要跑,也不要離開⼤大路,否則你會 摔跤的,那樣奶奶就什麼也吃不上了。到奶奶家的時候,別忘了說‘早上好’也 不要⼀一進屋就東瞧西瞅。” “我會⼩小⼼心的。”⼩小紅帽對媽媽說,並且還和媽媽拉⼿手作保證。 奶奶住在村⼦子外⾯面的森林裡,離⼩小紅帽家有很⾧長⼀一段路。⼩小紅帽剛⾛走進森林就 碰到了⼀一 條狼。⼩小紅帽不知道狼是壞傢伙,所以⼀一點也不怕它。 “你好,⼩小紅帽,”狼說。 “謝謝你,狼先⽣生。” “⼩小紅帽,這麼早要到哪裡去呀?” 476 “我要到奶奶家去。” “你那圍裙下⾯面有什麼呀?” “蛋糕和葡萄酒。昨天我們家烤了⼀一些蛋糕,可憐的奶奶⽣生了病,要吃⼀一些好東 西才能 恢復過來。” “你奶奶住在哪裡呀,⼩小紅帽?” “進了林⼦子還有⼀一段路呢。她的房⼦子就在三棵⼤大橡樹下,低處圍著核桃樹籬笆。 你⼀一定 知道的。”⼩小紅帽說。 狼在⼼心中盤算著:“這⼩小東西細⽪皮嫩⾁肉的,味道肯定⽐比那⽼老太婆要好。我要講究 ⼀一下策 略,讓她倆都逃不出我的⼿手⼼心。”於是它陪著⼩小紅帽⾛走了⼀一會兒,然後 說:“⼩小紅帽,你看 周圍這些花多麼美麗啊!幹嗎不回頭看⼀一看呢?還有這些 ⼩小⿃鳥,它們唱得多麼動聽啊!你⼤大 概根本沒有聽到吧?林⼦子裡的⼀一切多麼美好 啊,⽽而你卻只管往前⾛走,就像是去上學⼀一樣。” ⼩小紅帽抬起頭來,看到陽光在樹⽊木間來回跳蕩,美麗的鮮花在四周開放,便想 :“也許 我該摘⼀一把鮮花給奶奶,讓她⾼高興⾼高興。現在天⾊色還早,我不會去遲 的。”她於是離開⼤大 路,⾛走進林⼦子去采花。她每采下⼀一朵花,總覺得前⾯面還有 更美麗的花朵,便又向前⾛走去,結果⼀一直⾛走到了林⼦子深處。 就在此時,狼卻直接跑到奶奶家,敲了敲⾨門。 477 “是誰呀?” “是⼩小紅帽。”狼回答,“我給你送蛋糕和葡萄酒來了。快開⾨門哪。” “你拉⼀一下⾨門栓就⾏行了,”奶奶⼤大聲說,“我⾝身上沒有⼒力氣,起不來。” 狼剛拉起⾨門栓,那⾨門就開了。狼⼆二話沒說就衝到奶奶的床前,把奶奶吞進了肚 ⼦子。然後 她穿上奶奶的⾐衣服,戴上她的帽⼦子,躺在床上,還拉上了簾⼦子。 可這時⼩小紅帽還在跑來跑去地采花。直到采了許多許多,她都拿不了啦,她才 想起奶 奶,重新上路去奶奶家。看到奶奶家的屋⾨門敞開著,她感到很奇怪。她 ⼀一⾛走進屋⼦子就有⼀一種異樣的感覺,⼼心中便想:“天哪!平常我那麼喜歡來奶奶家 ,今天怎麼這樣害怕?” 她⼤大聲叫道:“早上好!”,可是沒有聽到回答。她⾛走 到床前拉開簾⼦子,只⾒見奶奶躺在床上,帽⼦子拉得低低的,把臉都遮住了,樣⼦子 ⾮非常奇怪。 “哎,奶奶,”她說,“你的⽿耳朵怎麼這樣⼤大呀?” “為了更好地聽你說話呀,乖乖。” “可是奶奶,你的眼睛怎麼這樣⼤大呀?”⼩小紅帽又問。 “為了更清楚地看你呀,乖乖。” “奶奶,你的⼿手怎麼這樣⼤大呀?” 478 “可以更好地抱著你呀。” “奶奶,你的嘴巴怎麼⼤大得很嚇⼈人呀?” “可以⼀一⼜⼝口把你吃掉呀!” 狼剛把話說完,就從床上跳起來,把⼩小紅帽吞進了肚⼦子,狼滿⾜足了⾷食慾之後便 重新躺到 床上睡覺,⽽而且鼾聲震天。 ⼀一位獵⼈人碰巧從屋前⾛走過,⼼心想:“這⽼老太太鼾打得好響啊!我 要進去看看她 是不是出什麼事了。”獵⼈人進了屋,來到床前時卻發現躺在那裡的竟是狼。“你 這⽼老壞蛋,我找了你這麼久,真沒想到在這裡找到你!”他說。他正準備向狼開 槍,突然又想到,這狼很可能把奶奶吞進了肚⼦子,奶奶也許還活著。 獵⼈人就沒有開槍,⽽而是操起⼀一把剪⼑刀,動⼿手把呼呼⼤大睡的狼的肚⼦子剪了開來。 他剛剪了兩下,就看到了紅⾊色的⼩小帽⼦子。他又剪了兩下,⼩小姑娘便跳了出來, 叫道:“真把我嚇壞了!狼肚⼦子裡⿊黑漆漆的。”接著,奶奶也活著出來了,只是 有點喘不過氣來。⼩小紅帽趕緊跑去搬來幾塊⼤大⽯石頭,塞進狼的肚⼦子。 狼醒來之 後想逃⾛走,可是那些⽯石頭太重了,它剛站起來就跌到在地,摔死了。 三個⼈人⾼高興極了。獵⼈人剝下狼⽪皮,回家去了;奶奶吃了⼩小紅帽帶來的蛋糕和葡 萄酒,精神好多了;⽽而⼩小紅帽卻在想:“要是媽媽不允許,我⼀一輩⼦子也不獨⾃自離 開⼤大路,跑進森林了。” 479 ⼈人們還說,⼩小紅帽後來又有⼀一次把蛋糕送給奶奶,⽽而且在路上又有⼀一只狼跟她 搭話,想騙她離開⼤大路。可⼩小紅帽這次提⾼高了警惕,頭也不回地向前⾛走。她告 訴奶奶她碰到了狼,那傢伙嘴上雖然對她說“你好”,眼睛裡卻露著兇光,要不 是在⼤大路上,它准把她給吃了。 “那麼,”奶奶說,“我們把⾨門關緊,不讓它進來。” 不⼀一會兒,狼真的⼀一⾯面敲著⾨門⼀一⾯面叫道:“奶奶,快開⾨門呀。我是⼩小紅帽,給你 送蛋糕來了。”但是她們既不說話,也不開⾨門。 這⾧長著灰⽑毛的傢伙圍著房⼦子轉 了兩三圈,最後跳上屋頂,打算等⼩小紅帽在傍晚回家時偷偷跟在她的後⾯面,趁 天⿊黑把她吃掉。可奶奶看穿了這傢伙的壞⼼心思。她想起屋⼦子前有⼀一個⼤大⽯石頭槽 ⼦子,便對⼩小姑娘說:“⼩小紅帽,把桶拿來。我昨天做了⼀一些⾹香腸,提些煮⾹香腸的 ⽔水去倒進⽯石頭槽裡。”⼩小紅帽提了很多很多⽔水,把那個⼤大⽯石頭槽⼦子裝得滿滿的。 ⾹香腸的氣味飄進了狼的⿐鼻孔,它使勁地⽤用⿐鼻⼦子聞呀聞,並且朝下張望著,到最 後把脖⼦子伸得太⾧長了,⾝身⼦子開始往下滑。它從屋頂上滑了下來,正好落在⼤大⽯石 槽中,淹死了。⼩小紅帽⾼高⾼高興興地回了家,從此再也沒有誰傷害過她。 480 1.3. Jacob et Wilhelm Grimm: Little Red Cap Once upon a time there was a sweet little girl. Everyone who saw her liked her, but most of all her grandmother, who did not know what to give the child next. Once she gave her a little cap made of red velvet. Because it suited her so well, and she wanted to wear it all the time, she came to be known as Little Red Cap. One day her mother said to her, "Come Little Red Cap. Here is a piece of cake and a bottle of wine. Take them to your grandmother. She is sick and weak, and they will do her well. Mind your manners and give her my greetings. Behave yourself on the way, and do not leave the path, or you might fall down and break the glass, and then there will be nothing for your sick grandmother." Little Red Cap promised to obey her mother. The grandmother lived out in the woods, a half hour from the village. When Little Red Cap entered the woods a wolf came up to her. She did not know what a wicked animal he was, and was not afraid of him. "Good day to you, Little Red Cap." "Thank you, wolf." "Where are you going so early, Little Red Cap?" "To grandmother's." "And what are you carrying under your apron?" "Grandmother is sick and weak, and I am taking her some cake and wine. We baked yesterday, and they should give her strength." 481 "Little Red Cap, just where does your grandmother live?" "Her house is a good quarter hour from here in the woods, under the three large oak trees. There's a hedge of hazel bushes there. You must know the place," said Little Red Cap. The wolf thought to himself, "Now there is a tasty bite for me. Just how are you going to catch her?" Then he said, "Listen, Little Red Cap, haven't you seen the beautiful flowers that are blossoming in the woods? Why don't you go and take a look? And I don't believe you can hear how beautifully the birds are singing. You are walking along as though you were on your way to school in the village. It is very beautiful in the woods." Little Red Cap opened her eyes and saw the sunlight breaking through the trees and how the ground was covered with beautiful flowers. She thought, "If a take a bouquet to grandmother, she will be very pleased. Anyway, it is still early, and I'll be home on time." And she ran off into the woods looking for flowers. Each time she picked one she thought that she could see an even more beautiful one a little way off, and she ran after it, going further and further into the woods. But the wolf ran straight to the grandmother's house and knocked on the door. "Who's there?" "Little Red Cap. I'm bringing you some cake and wine. Open the door for me." "Just press the latch," called out the grandmother. "I'm too weak to get up." 482 The wolf pressed the latch, and the door opened. He stepped inside, went straight to the grandmother's bed, and ate her up. Then he took her clothes, put them on, and put her cap on his head. He got into her bed and pulled the curtains shut. Little Red Cap had run after flowers, and did not continue on her way to grandmother's until she had gathered all that she could carry. When she arrived, she found, to her surprise, that the door was open. She walked into the parlor, and everything looked so strange that she thought, "Oh, my God, why am I so afraid? I usually like it at grandmother's." Then she went to the bed and pulled back the curtains. Grandmother was lying there with her cap pulled down over her face and looking very strange. "Oh, grandmother, what big ears you have!" "All the better to hear you with." "Oh, grandmother, what big eyes you have!" "All the better to see you with." "Oh, grandmother, what big hands you have!" "All the better to grab you with!" "Oh, grandmother, what a horribly big mouth you have!" "All the better to eat you with!" And with that he jumped out of bed, jumped on top of poor Little Red Cap, and ate her up. As soon as the wolf had finished this tasty bite, he climbed back into bed, fell asleep, and began to snore very loudly. 483 A huntsman was just passing by. He thought it strange that the old woman was snoring so loudly, so he decided to take a look. He stepped inside, and in the bed there lay the wolf that he had been hunting for such a long time. "He has eaten the grandmother, but perhaps she still can be saved. I won't shoot him," thought the huntsman. So he took a pair of scissors and cut open his belly. He had cut only a few strokes when he saw the red cap shining through. He cut a little more, and the girl jumped out and cried, "Oh, I was so frightened! It was so dark inside the wolf's body!" And then the grandmother came out alive as well. Then Little Red Cap fetched some large heavy stones. They filled the wolf's body with them, and when he woke up and tried to run away, the stones were so heavy that he fell down dead. The three of them were happy. The huntsman took the wolf's pelt. The grandmother ate the cake and drank the wine that Little Red Cap had brought. And Little Red Cap thought to herself, "As long as I live, I will never leave the path and run off into the woods by myself if mother tells me not to." They also tell how Little Red Cap was taking some baked things to her grandmother another time, when another wolf spoke to her and wanted her to leave the path. But Little Red Cap took care and went straight to grandmother's. She told her that she had seen the wolf, and that he had wished her a good day, but had stared at her in a wicked manner. "If we hadn't been on a public road, he would have eaten me up," she said. 484 "Come," said the grandmother. "Let's lock the door, so he can't get in." Soon afterward the wolf knocked on the door and called out, "Open up, grandmother. It's Little Red Cap, and I'm bringing you some baked things." They remained silent, and did not open the door. The wicked one walked around the house several times, and finally jumped onto the roof. He wanted to wait until Little Red Cap went home that evening, then follow her and eat her up in the darkness. But the grandmother saw what he was up to. There was a large stone trough in front of the house. "Fetch a bucket, Little Red Cap," she said. "Yesterday I cooked some sausage. Carry the water that I boiled them with to the trough." Little Red Cap carried water until the large, large trough was clear full. The smell of sausage arose into the wolf's nose. He sniffed and looked down, stretching his neck so long that he could no longer hold himself, and he began to slide. He slid off the roof, fell into the trough, and drowned. And Little Red Cap returned home happily and safely. 485 ANNEXE 2. LIVRE DES ACTES DES APÔTRES – CHAPITRE XXII 01 « Frères et pères, écoutez ce que j’ai à vous dire maintenant pour ma défense. » 02 Quand ils l’entendirent s’adresser à eux en araméen, le calme se fit plus grand encore. Il leur dit : 03 « Je suis Juif, né à Tarse en Cilicie, mais élevé ici dans cette ville, où, à l’école de Gamaliel, j’ai reçu une éducation strictement conforme à la Loi de nos pères ; j’avais pour Dieu une ardeur jalouse, comme vous tous aujourd’hui. 04 J’ai persécuté à mort ceux qui suivent le Chemin du Seigneur Jésus ; j’arrêtais hommes et femmes, et les jetais en prison ; 05 le grand prêtre et tout le collège des Anciens peuvent en témoigner. Ces derniers m’avaient donné des lettres pour nos frères de Damas où je me rendais : je devais ramener à Jérusalem, ceux de là-bas, enchaînés, pour qu’ils subissent leur châtiment. 06 Donc, comme j’étais en route et que j’approchais de Damas, soudain vers midi, une grande lumière venant du ciel m’enveloppa de sa clarté. 07 Je tombai sur le sol, et j’entendis une voix me dire : “Saul, Saul, pourquoi me persécuter ?” 08 Et moi je répondis : “Qui es-tu, Seigneur ? – Je suis Jésus le Nazaréen, celui que tu persécutes.” 486 09 Ceux qui étaient avec moi virent la lumière, mais n’entendirent pas la voix de celui qui me parlait. 10 Alors je dis : “Que dois-je faire, Seigneur ?” Le Seigneur me répondit : “Relève-toi, va jusqu’à Damas ; et là on te dira tout ce qu’il t’est prescrit de faire.” 11 Comme je n’y voyais plus rien, à cause de l’éclat de cette lumière, je me rendis à Damas, conduit par la main de mes compagnons. 12 Or, Ananie, un homme religieux selon la Loi, à qui tous les Juifs résidant là rendaient un bon témoignage, 13 vint se placer près de moi et me dit : “Saul, mon frère, retrouve la vue.” Et moi, au même instant, je retrouvai la vue, et je le vis. 14 Il me dit encore : “Le Dieu de nos pères t’a destiné à connaître sa volonté, à voir celui qui est le Juste et à entendre la voix qui sort de sa bouche. 15 Car tu seras pour lui, devant tous les hommes, le témoin de ce que tu as vu et entendu. 16 Et maintenant, pourquoi tarder ? Lève-toi et reçois le baptême, sois lavé de tes péchés en invoquant son nom.” 17 Revenu à Jérusalem, j’étais en prière dans le Temple quand je tombai en extase. 18 Je vis le Seigneur qui me disait : “Hâte-toi, sors vite de Jérusalem, car ils n’accueilleront pas ton témoignage à mon sujet.” 19 Et moi je répondis : “Seigneur, ces gens le savent bien : c’est moi qui allais d’une synagogue à l’autre pour 487 mettre en prison et faire flageller ceux qui croyaient en toi ; 20 et quand on versait le sang d’Étienne ton témoin, je me tenais là, moi aussi ; j’étais d’accord, et je gardais les vêtements de ses meurtriers.” 21 Il me dit alors : “Va, car moi je vais t’envoyer au loin, vers les nations.” » 22 Jusqu’à cette parole, les gens l’écoutaient. Mais alors, ils se mirent à élever la voix : « Débarrassez la terre d’un tel individu ! Il ne faut pas qu’il vive ! » 23 Ils poussaient des cris, arrachaient leurs vêtements, jetaient de la poussière en l’air. 24 Alors le commandant ordonna de le faire entrer dans la forteresse. Il dit de procéder à un interrogatoire par le fouet, afin de savoir pour quel motif on criait contre lui de cette manière. 25 Comme on l’étendait en l’attachant avec des courroies, Paul dit au centurion de service : « Un citoyen romain, qui n’a même pas été jugé, avez-vous le droit de lui donner le fouet ? » 26 Quand le centurion entendit cela, il alla trouver le commandant pour le mettre au courant : « Qu’allais-tu faire ? Cet homme est un Romain ! » 27 Le commandant alla trouver Paul et lui demanda : « Dismoi : tu es romain, toi ? – Oui, répondit-il. » 28 Le commandant reprit : « Moi, j’ai payé une grosse somme pour acquérir cette citoyenneté. » Paul répliqua : « Moi, je l’ai de naissance. » 488 29 Aussitôt, ceux qui allaient procéder à l’interrogatoire se retirèrent ; et le commandant prit peur en se rendant compte que c’était un citoyen romain et qu’il l’avait fait ligoter. 30 Le lendemain, le commandant voulut savoir avec certitude de quoi les Juifs l’accusaient. Il lui fit enlever ses liens ; puis il convoqua les grands prêtres et tout le Conseil suprême, et il fit descendre Paul pour l’amener devant eux. 489 TABLE DE MATIÈRES SOMMAIRE........................................6 INTRODUCTION GÉNÉRALE...........................8 CHAPITRE 1 RAPPORTS DE LANGUE ET DE CULTURE....12 Introduction...................................13 1.1 Évolution de la langue chinoise............14 1.1.1 Natures des caractères chinois antiques ...............................................15 1.1.1.1 Écriture hiéroglyphique..........15 1.1.1.2 Combinaison libre................23 1.1.1.3 Structure flexible de langue.....28 1.1.1.4 Style esthétique, expression de l’esprit.................................35 1.1.2 Valeurs humaines des caractères.......38 1.1.2.1 Culture traditionnelle du point de vue des caractères.......................39 1.1.2.2 Esprit Humaniste.................44 1.1.2.3 Rapport des modes de pensée traditionnelles..........................51 1.1.2.4 Traditions culturelles...........55 1.1.3 Points distinctifs du mandarin........60 1.1.3.1 Définition de la langue chinoise moderne..................................60 1.1.3.2 Règles du vocabulaire............61 1.1.3.3 Juxtaposition....................68 1.2 Culture....................................71 1.2.1 Qualités de culture...................71 1.2.2 Disproportion des cultures............75 490 1.2.3 Conversation inégale..................77 1.2.4 Caractères nationaux des Chinois......79 1.3 Échanges culturels.........................85 1.3.1 Histoire brève........................85 1.3.1.1 Faisabilité et besoin des échanges culturels................................85 1.3.1.2 Origine occidentale de la civilisation chinoise....................88 1.3.1.3 Nestorianisme....................91 1.3.2 Migration culturelle..................94 1.3.3 Circulation de la culture chinoise...102 1.3.3.1 Les classiques..................102 1.3.3.2 Sinologie et culture traditionnelle de Chine................................105 1.3.3.3 Influences sur la France moderne ........................................109 1.3.3.4 Querelle des rites avec la Chine ....................................... 112 1.4 Langue et culture.........................116 1.4.1 Perceptions différentes du monde.....116 1.4.2 Contextes culturels..................120 1.4.3 Exemples des différences de la perception ................................122 1.5 Rapport des mots de langues différentes...127 1.5.1 Points distinctifs des mots..........127 1.5.2 Rapport des mots.....................130 Conclusion....................................135 CHAPITRE 2 TRADUCTION ET SES ASPECTS TECHNIQUES ..............................................137 491 Introduction..................................138 2.1 Traduction de la culturelle...............139 2.1.1 Significations des recherches........139 2.1.2 Communication interculturelle........141 2.1.2.1 Traduction Interculturelle......143 2.1.2.2 Naturalisation et aliénation....145 2.1.2.3 Critères de la traduction interculturelle.........................147 2.2 Traduction spécifique de termes culturels ..............................................150 2.3 Malentendus interculturels................165 2.4 Idéologie.................................171 2.4.1 Traduction et réécriture.............171 2.4.2 Détachement de l’idéologie...........164 Conclusion....................................176 CHAPITRE 3 MORALE POUR LES ENFANTS: LE PETIT CHAPERON ROUGE................................178 Introduction..................................179 3.1 Contexte..................................181 3.1.1 Origine d’histoire...................181 3.1.2 Versions diverses....................185 3.1.2.1 Structure de narration..........186 3.2 Comparaison...............................192 3.2.1 Nature des monstres..................192 3.2.2 Cannibalisme.........................193 3.2.3 Rouge................................197 3.2.4 Nature contre civilisation...........199 3.2.4.1. Dichotomie.....................199 492 3.2.4.2. Présentation et élimination d’antithèse.............................202 3.2.5 Début du conflit.....................203 3.2.5.1 Bête d’horreur..................204 3.2.5.2 Défense physique et symbole de la civilisation............................207 3.2.5.3 Nourritures crues...............209 3.2.6 Développement du conflit............211 3.2.6.1 Endroit temporaire..............211 3.2.6.2 Punition........................212 3.2.7 Signification des fins d’histoire....215 3.3 Traductions de la version des frères Grimm ..............................................220 3.3.1 Omission.............................220 3.3.1.1 Exemples........................220 3.3.1.2 Analyse.........................224 3.3.2 Naturalisation.......................228 3.3.2.1 Exemples........................228 3.3.2.2 Analyse.........................237 3.3.3 Réécriture...........................239 3.3.3.1 Exemples........................239 3.3.3.2 Analyse.........................247 3.3.4 Autres...............................250 Conclusion....................................254 CHAPITRE 4 MORALE POUR LES ADULTES : JUSTE MILIEU ET DOCTRINE DU MILIEU........... 257 Introduction..................................258 4.1 Intérêt politique.........................259 4.2 Apparition de la notion de milieu.........269 493 4.3 État suprême de la morale.................271 4.4 Méthodologie..............................276 4.5 Cadre politique...........................286 4.5.1 État de droit et État d’homme........290 4.5.2 Roue de la vie politique des deux philosophes................................294 4.5.2.1 Cité et régime centralisé.......295 4.5.2.2 Raisonnement ou édification.....298 4.5.2.3 Classe moyenne..................299 4.5.2.4 Effet de l’héritage.............301 4.6 Cadre bonheur.............................303 4.7 De la morale..............................308 4.8 Traduction de l’éthique d’Aristote........313 4.8.1 Deux guides et leurs méthodes........313 4.8.2 Évaluation des méthodes..............316 Conclusion....................................321 CHAPITRE 5 NOUVEAU SYSTÈME DE LA MORALE : BIBLE ET CONFUCIANISME..............................325 Introduction..................................326 5.1 La Bible en Chine.........................328 5.2 Littératures inspirées....................330 5.3 Grands classiques.........................337 5.3.1 Herméneutique.......................337 5.3.2 Force suprême.......................340 5.3.2.1 Signification...................340 5.3.2.2 Style de narration..............345 5.3.3 Réglementations.....................351 5.3.3.1 Signification...................353 5.3.3.1.1 Bienveillance.............354 494 5.3.3.1.2 Commandements.............369 5.3.3.2 Fond théorique..................376 5.3.4 Modalité............................381 5.3.4.1 Type de sagesse.................381 5.3.4.2 Examen de soi et confession.....385 5.4 Les mots bienveillants pour conseiller le monde.........................................390 5.4.1 Héritage de la Bible.................392 5.4.1.1 Citation........................392 5.4.1.2 Implicitation...................395 5.4.1.3 Intérêt d’exposée...............396 5.4.1.4 Faute de lecture................397 5.4.1.5 Infiltration de culture traditionnelle chinoise.................398 5.4.2 Emploi de la Bible..................400 5.4.2.1 Péché...........................400 5.4.2.2 Rédemptions.....................409 5.4.3 Méthode de traduction................415 5.4.3.1 Traduction de “Dieu”............416 5.4.3.2 Liang en tant que scripteur.....420 5.4.3.3 Pensée traditionnelle...........426 5.4.3.3 Conversation....................431 Conclusion....................................435 CONCLUSION GÉNÉRALE...........................439 BIBLIOGRAPHIE.................................455 ANNEXE........................................469 1. Trois versions du PETIT CHAPERON ROUGE.....469 1.1. Jacob et Wilhelm Grimm: Le Petit Chaperon rouge......................................469 495 1.2. Jacob et Wilhelm Grimm: 小紅帽.........475 1.3. Jacob et Wilhelm Grimm: Little Red Cap ...........................................480 2. Livre des Actes des Apôtres – chapitre XXII ..............................................485 496