Les élus parlent projet, jargon et… niaque
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Les élus parlent projet, jargon et… niaque
8 Bretagne / Finistère Ouest-France Jeudi 15 décembre 2016 Les élus parlent projet, jargon et… niaque Après une concertation de plusieurs mois, la gauche présentait hier son projet départemental 2016-2021. La droite propose des économies de fonctionnement et que les fonctionnaires travaillent 35 h. Les maires ruraux défendent leurs routes Les maires ruraux sont intervenus dans le calme avant l’ouverture de la session départementale. Le projet départemental a été voté par la gauche, la droite a voté contre et les régionalistes se sont abstenus. Impossible de faire une énumération du projet départemental 2016-2021 de la majorité de gauche. Pour faire simple, il comporte cinq gros dossiers. On y parle accès aux droits, jeunesse, égalité hommes-femmes, alimentation et enfin accès au numérique. L’opposition a voté contre, les deux régionalistes se sont abstenus. Pour la présidente Nathalie Sarrabezolles, il s’agissait de donner un cap. « En cette fin d’année 2016, en Finistère, malgré des difficultés toujours bien présentes, des éléments nous permettent d’envisager l’avenir de manière plus optimiste. Je n’oublie pas celles et ceux qui sont toujours en recherche d’emploi à la suite de la fermeture d’entreprises ou de plans de licenciements, pas plus que celles et ceux qui vivent dans l’angoisse de le perdre, ou les agriculteurs et agricultrices, dont la situation est dramatique pour certains et reste précaire pour beaucoup. » « Engagement associatif » Puis, elle poursuit : « Les données recueillies montrent que le nombre de demandeurs et demandeuses d’emploi, notamment celui des jeunes, comme le nombre de demandes de RSA, se stabilise, voire amorce une légère décrue. Le nombre d’étudiants a augmenté, montrant un intérêt pour l’offre de formation et de recherche dans notre département. Les chiffres de création d’entreprises comme ceux de l’investissement des entreprises dessinent une courbe croissante. » Elle ajoute à l’adresse du tissu associatif finistérien : « Je propose que l’année 2017 soit une année consacrée à l’engagement associatif et au bénévolat. J’appelle la participation et la contribution des associations et des fédérations à cette réflexion sur les partenariats à ouvrir ou à renforcer, en tenant compte des réalités budgétaires et financières. » « Jargon technocratique » À droite, Maël de Calan et ses colistiers ne se reconnaissent pas dans ce projet pour plusieurs raisons mais « T’as perdu, la ramène pas » À un moment du débat, Christian Troadec revient à la charge sur la question de l’aéroport de NotreDame-des-Landes. Opposé au projet, il souhaite que le Département fasse une étude d’impact pour le Finistère. Dans le même temps, il pense « qu’il y a un risque que la droite gagne en mai 2017 » et qu’elle devra à nouveau gérer le dossier. Maël de Calan lui répond : « Pas un risque, une chance que la droite gagne. » Immédiatement, le Carhaisien réplique, faisant référence à la primaire perdue par Juppé, dont Maël de Calan était le porte parole : « T’as perdu une fois, la ramène pas. Tu donnes des leçons, mais t’as rien vu venir… » Maël de Calan répond en citant Churchill : « Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. » Ambiance. aussi « parce qu’il est écrit dans un jargon technocratique incompréhensible, qui montre à chaque page que le conseil départemental est tourné vers lui-même plus que vers les usagers. Ah ça, votre majorité aime bien parler de son action, toujours avec cette petite pointe d’autosatisfaction. Votre truc, c’est le schéma départemental ! », lance le Roscovite qui souhaite plus de concret. Et d’interpeller la gauche : « N’allez-vous pas encore augmenter l’impôt comme l’an passé, de 7 % pour la taxe foncière. » À l’instar d’Alain Le Grand (Alliance pour le Finistère), la droite demande des économies de fonctionnement : « Mais que veulent les Finistériens ? Ils veulent du travail, un logement, des routes en bon état, des places en Ehpad, ou des places en crèches… Bref, ils veulent que leurs impôts soient bien dépensés. » Ou donc faire des économies ? Alain Le Grand a des réponses : « Nous avons des marges de manœuvre : augmentation du temps de travail jusqu’à 35 h, lutte contre l’absen- téisme, non-remplacement de certains départs en retraite. » C’est presque du Fillon dans le texte. « Vous aviez capitulé » Pour Christian Troadec, la majorité n’a plus la niaque. « J’ai eu le sentiment que vous aviez capitulé. Il faut de la niaque pour parler du Finistère. Nous avons le droit de faire de l’économie, même si nous n’avons plus la compétence économique. » Michael Quernez lui répond : « Nous ne pouvons faire comme si le cadre n’avait pas changé avec la loi NOTRe. » Une loi dont il ne pense pas beaucoup de bien. « Nous continuerons d’accompagner les entreprises avec des aides directes, sous conditions. » Quant à la niaque, « je pense en avoir autant que vous, cher collègue. » Christian GOUEROU. 480propositions On a 480 propositions de déclinaisons opérationnelles dans le projet départemental. Il a nécessité plusieurs mois de construction avec les habitants, les agents, des grands témoins, des associations. Cela a donné 3 500 réponses au questionnaire, 300 participants aux débats publics, 75 personnalités auditionnées, 5 projets emblématiques, 7 grands engagements, 146 objectifs d’actions d’accompagnements, et 200 agents ont travaillé au sein de 38 groupes projets pendant l’automne. L’association des maires ruraux, menée par sa présidente Nadine Kersaudy, a pu s’exprimer du haut du perchoir de l’assemblée départementale. S’ils veulent faire du bruit et alerter, c’est que ces élus souhaitent que la majorité départementale revienne sur sa décision prise lors du vote du budget, en janvier 2016 : elle avait supprimé une aide annuelle de 7 000 € pour la voirie dans les communes de moins de 3 500 habitants. Dans sa totalité, l’aide représentait trois millions d’euros en 2014, deux millions en 2015. « Nous avons besoin d’une oreille attentive. Nos routes, facteurs de liens économiques et de liens sociaux, ont besoin d’être entretenues » a appuyé Nadine Kersaudy. L’association des maires ruraux a rencontré déjà par deux fois la présidente Nathalie Sarrabezolles. Dans sa réponse, la socialiste a redit le soutien du Département aux territoires ruraux à travers les contrats de territoire, un niveau d’aide aux communes et intercommunalités à hauteur de 65 M € en 2016. Cela permet de financer des projets des com- munes et intercommunalités que ces dernières ne pourraient pas mettre en œuvre sans l’aide du Conseil départemental. La collectivité consacre 15, 6 M € (investissement et fonctionnement) à l’entretien et à la gestion des routes départementales dans le budget 2016. « Je suis ouverte à la discussion » assure Nathalie Sarrabezolles. La droite par la voix de Maël de Calan demande une réponse précise. « Combien cela coûterait-il de redonner cette aide ? » Raymond Messager ajoute que « les maires ruraux se sentent abandonnés par l’État et le Département. » Le régionaliste Christian Troadec dénonce la métropolisation de la Bretagne. « On décalque un modèle français qui est une véritable gabegie. » Le maire de Carhaix s’en prend aussi à la droite et a Raymond Messager. « Vous versez des larmes de crocodiles. Mais, si demain l’élection présidentielle est promise à François Fillon qui veut supprimer 500 000 postes de fonctionnaires, ce sont les territoires ruraux qui seront touchés. » Les « petites phrases » de l’assemblée En politique, tout est bon pour tacler. Cécile Nay (Alliance pour le Finistère) met en exergue le plan d’économies présenté par la gauche brestoise à la métropole. Un à zéro. Puis, elle met en avant la réduction des dépenses de fonctionnement de Quimper et fait sourire l’assemblée en affirmant que l’impôt n’y a pas été augmenté… Jean Marc Tanguy (PS), élu quimpérois, qui traite la droite de « décli- nistes », réplique « qu’il est facile de ne pas augmenter les impôts quand on n’a pas de projets… » Un à un. Quant Christian Troadec, à l’intention du macroniste Didier le Gac (PS), il dédicace cette trouvaille qui fait référence « aux illettrés » de Macron à propos des salariés Gad… « L’illectronisme est au néologisme ce que l’illettrisme est au macronisme ! » Finistère en bref Menacé d’expulsion, l’avenir s’éclaircit pour Bismark Soirée « tolérance zéro » pour 35 discothèques, samedi Une création théâtrale inspirée de Georges Perros Bismark, Ghanéen de 19 ans qui porte les couleurs de l’US Quimperloise depuis quatre ans, était menacé d’expulsion depuis 2013. Hier soir, la préfecture de Vannes a revu sa position, autorisant Bismark à poursuivre son apprentissage et se construire un projet de vie en France, qui devrait se concrétiser par la délivrance d’une carte de séjour d’un an. « On est heureux comme tout, le mouvement de solidarité a fonctionné », déclarait, ravi, Ludovic Prigent, vice-président du club. La situation de Bismark avait largement ému. Arrivé comme mineur isolé, ne connaissant que l’anglais, le Ghanéen a appris un français qu’il parle désormais plus que correctement et il peut compter sur une promesse d’embauche de son employeur, Agora-services, à la fin de sa formation, l’été prochain. Le club de l’US Quimperlé s’est d’abord mobilisé, en contactant notamment des élus tels Gwendal Rouillard, député de Lorient, ou le maire de Quimperlé, Michaël Quernez. Puis le mouvement est devenu plus général, puisque la pétition en Samedi 17 décembre, trente-cinq discothèques et établissements de nuit de tout le département se réunissent pour une soirée « tolérance zéro » avec l’Association française des exploitants de discothèques et dancings (l’AFEDD 29) et l’association Prévention routière. Avec un mot d’ordre : « Prenez vos responsabilités : celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas. » Parmi les 35 participants : Le Majestic et Les Naïades à Quimper, Le Mylord à Plomelin, Le Zodiac à Pors- La médiathèque de Douarnenez sera le cadre, vendredi à 20 h, d’une représentation théâtrale de Gardavu, inspiré par un texte de l’écrivain et poète penn-sardin Georges Perros. Cette œuvre est au départ un simple et bref récit textuel, inspiré de faits réels, narrant la mésaventure d’un homme placé injustement en garde à vue pour avoir commenté l’attitude agressive d’un policier. Pressentant son potentiel dramatique, la compagnie Cru des sens a décidé de porter cette histoire sur scène, sur une mise en scène d’Isabelle Chevallier, assistée d’Adèle Rutigliano. Isabelle Chevalier sera accompagnée en musique par le guitariste Wim Hoogewerf. Vendredi 16 décembre, à 20 h, à la médiathèque Georges-Perros de Douarnenez, place de l’Enfer. Gratuit. Réservation conseillée au 02 98 11 16 10. JEUDI 15 DÉCEMBRE 2016 X3 VOS Bismark devrait recevoir une carte de séjour d’un an. ligne a recueilli près de 1 800 signatures. Maison d’arrêt de Brest : l’UFAP au ministère Thierry Labrot, secrétaire départemental du syndicat UFAP-UNSA Justice était hier, en visite, au ministère de la Justice. L’occasion de faire remonter les revendications du syndicat concernant les conditions de travail et d’incarcération à la maison d’arrêt de Brest. Parmi les problèmes évoqués, celui de la surpopulation carcérale, « la maison d’ar- poder, Le Neptune à Plouzévédé, Le Windsor et Le Bounty à Concarneau, La Chamade, Le Baroon Bar, Le One et Le Square à Brest, La Potinière à Morgat, Le Talamor à Ploudalmézeau, Le Bliss à Combrit, Le Pacha et Le Flash à Morlaix, Le Starlight à Pont-de-Buis-lès-Quimerch, La Villa à Guipavas, Le Liberty à PlonéourLanvern, Le Cap-Caval à La Torche, La Madinina à Landerneau, Le Manoir du Curru à Milizac, Le Palm à Rédéné, Le Banana Boat et Les Docks à Douarnenez, Le Point de vue à Laz. rêt accueille 379 détenus pour 255 places », le manque d’un pôle d’extraction judiciaire, à Brest, « qui entraîne des délais importants entre jugement et incarcération ». Mais aussi d’un quartier « courtes peines » de 90 places, « dont la création est sans cesse reportée ». Le syndicat espère aussi un renforcement de la formation continue des agents. CARTE U * * AVANTAGE PANIER : Soit 0,30 € CARTE U par tranche de 30 € d’achats * AVANTAGE VISITE : Soit 0,30 € CARTE U dès 5 € d’achats * Le jeudi 15 décembre 2016, sur présentation de votre CARTE U en caisse, bénéficiez d’un triplement de l’avantage visite de 0,10 € CARTE U dès 5€ d’achats et d’un triplement de l’avantage panier de 0,10 € CARTE U par tranche de 30€ d’achats (hors services, carburant, gaz gaz, livres livres, presse presse, laits pour nourrissons 1er âge et Carte Cadeau U) U).Valable Valable une seule fois par passage en caisse et par Compte CARTE UU, dans les magasins participant au Programme de Fidélité Fidélité.Voir Voir utilisation des € CARTE U dans les Conditions Générales d’Utilisation d Utilisation. U LE COMMERCE QUI PROFITE À TOUS