Qu`est-ce que la conscience
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Qu`est-ce que la conscience
Les choses de la nature ne sont que dans une seule dimension, pour ainsi dire en un seul exemplaire ; mais l’homme, parce qu’il est esprit, se redouble. D’une part, il existe au même titre que toutes les autres choses de la nature ; mais d’autre part, il existe aussi pour lui-même : il se contemple, se représente lui-même, se pense et c’est précisément en ceci qu’il est un esprit. Cette conscience de lui-même, l’homme l’acquiert de deux manières. Premièrement, de façon théorique, dans la mesure où il lui faut se représenter ce qu’il est de façon générale, ce que la pensée lui désigne comme étant l’essence, la nature de l’homme ; enfin il lui faut construire son identité à partir de ce qu’il tire de lui-même et de ce qu’il reçoit du monde extérieur. Deuxièmement, l’homme prend conscience de lui-même par son activité pratique, puisqu’il est instinctivement porté à s’extérioriser, à manifester au-dehors ce qu’il porte en lui, et à se reconnaître lui-même dans ce qui l’entoure. Il y parvient en transformant les choses extérieures, auxquelles il impose sa propre marque et dans lesquelles il peut ainsi se retrouver. L’homme agit ainsi […] pour enlever au monde extérieur son caractère farouchement étranger, et jouir ainsi du spectacle du monde comme d’une image extérieure de sa propre réalité. » Georges Wilhelm Friedrich HEGEL, Cours d’esthétique, 1832 Les choses de la nature ne sont que dans une seule dimension, pour ainsi dire en un seul exemplaire ; mais l’homme, parce qu’il est esprit, se redouble. D’une part, il existe au même titre que toutes les autres choses de la nature ; mais d’autre part, il existe aussi pour lui-même : il se contemple, se représente lui-même, se pense et c’est précisément en ceci qu’il est un esprit. Cette conscience de lui-même, l’homme l’acquiert de deux manières. Premièrement, de façon théorique, dans la mesure où il lui faut se représenter ce qu’il est de façon générale, ce que la pensée lui désigne comme étant l’essence, la nature de l’homme ; enfin il lui faut construire son identité à partir de ce qu’il tire de lui-même et de ce qu’il reçoit du monde extérieur. Deuxièmement, l’homme prend conscience de lui-même par son activité pratique, puisqu’il est instinctivement porté à s’extérioriser, à manifester au-dehors ce qu’il porte en lui, et à se reconnaître lui-même dans ce qui l’entoure. Il y parvient en transformant les choses extérieures, auxquelles il impose sa propre marque et dans lesquelles il peut ainsi se retrouver. L’homme agit ainsi […] pour enlever au monde extérieur son caractère farouchement étranger, et jouir ainsi du spectacle du monde comme d’une image extérieure de sa propre réalité. » Georges Wilhelm Friedrich HEGEL, Cours d’esthétique, 1832 La grandeur de l'homme est grande en ce qu'il se connaît misérable. Un arbre ne se connaît pas misérable. La grandeur de l'homme est grande en ce qu'il se connaît misérable. Un arbre ne se connaît pas misérable. C'est donc être misérable que de se connaître misérable; mais c'est être grand que de connaître qu'on est misérable. Pensée fait la grandeur de l'homme. C'est donc être misérable que de se connaître misérable; mais c'est être grand que de connaître qu'on est misérable. Pensée fait la grandeur de l'homme. Je puis bien concevoir un homme sans mains, pieds, tête (car ce n'est que l'expérience qui nous apprend que la tête est plus nécessaire que les pieds). Mais je ne puis concevoir l'homme sans pensée: ce serait une pierre ou une brute. Je puis bien concevoir un homme sans mains, pieds, tête (car ce n'est que l'expérience qui nous apprend que la tête est plus nécessaire que les pieds). Mais je ne puis concevoir l'homme sans pensée: ce serait une pierre ou une brute. L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser: une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien. Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C'est de là qu'il nous faut relever et non de l'espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser: voilà le principe de la morale. L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature; mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser: une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien. Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C'est de là qu'il nous faut relever et non de l'espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser: voilà le principe de la morale. Blaise PASCAL, Pensées, (1660), Gallimard. Pléiade. 1976. pp.1156-1157. Blaise PASCAL, Pensées, (1660), Gallimard. Pléiade. 1976. pp.1156-1157.