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La Meute en Corse, la revanche.
Des bouses, des vaches, des porcs et un
colombien dans les trajectoires.
Avec Asterix le Gaulois, toutes les aventures se terminent par un banquet. Avec la Meute, c’est
l’inverse. Après un premier casting prophylactique au restaurant, après un repas Corse moisi, Maya
et Flutch ont organisé un dernier repas de cadrage. En l’absence de La Baronne et Franky la Barrette,
le reste de la bande No Hell & JBT, Ginger & Iron, Poussinette et Ducat’ Moisie avaient rendez-vous à
Sérignan-du-Comtat pour peaufiner les derniers réglages autour d’un petit Côtes du Rhône blanc.
Petite mise en garde avant d’attaquer ce compte-rendu, pour les plus courageux d’entre vous,
certains personnages de cette aventure vont passer en mode « surnom évolutif ». Ceci dit, PAN !!!!
C’est parti !!!
Iron : « Bon, le blanc, c’est l’Alsace !!! Mais je peux me resservir de ton Côtes du Rhône ? »
Le repas s’articule autour des itinéraires possibles, de l’option des groupes de 1, des grillades de Jojo
l’arsouille, mais aussi des saucisses et des andouillettes.
Ginger : « Pour le petit déj’ : Plutôt thé, tartines, beurre et confiture, sinon ce qu'il y aura hein, on ne
va pas faire les difficiles et risquer un attentat de bon matin. Hihihi. »
Ducat' Moisie : " A cause de la pluie sur la route des Alpes, tu aurais vu la gueule de la Harley..."
Ginger : " … tu aurais vu la gueule de Franck."
Iron : " C'est une souffrance."
Flutch : " Je suis obligé de mettre un collant sous mon cuir… sinon ça m'épile."
Iron : " Il ne manque que la plume.... sur le chapeau je précise."
Flutch : " Je vais prendre un câble pour attacher les casques par les visières."
Maya : " La seule vitre qui soit propre dans la maison.... c'est sa visière."
Iron : " Moi je n'ai pas de visière."
JBT : " C'est le casque à Caliméro ? "
No Hell : « Oh Pitain !!! »
Vous serez probablement d’accord avec la rédaction, avec de tels préliminaires, ça attaque fort.
Vendredi 8 juin 2012. 16h34 Franky la Barrette est déjà à Lourmarin. La VFR est submergée de top
case, de sacoches réservoir, de valises souples, un peu comme une vieille 404 qui repart au bled. Ce
n’est plus une moto, c’est une grosse protubérance, une caravane de chameaux dans le désert du
Sahara, une japonaise atteinte de la peste bubonique, un ectoplasme à roulette, un hippopotame en
phase de digestion, un bus de brousse africain, un prototype de moto camping car. Les Moisis
s’activent. Poussinette bourre à mort les sacs à dos. Le petit reporter essaye en vain de remettre ses
chicanes, tant pis pour les corses et les cochons sauvages.
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En avance sur le planning, Fred la Buchette part plein tube en direction de Plan de Campagne. La
barrette doit être pénalisé par son rapport poids / puissance puisqu’il n’arrive pas à tenir le rythme
du Vtec. Devant Mister Moisie doit rouler au rétroviseur pour ne pas perdre le vieux VFR surchargé
de vue.
17h22, Km 56, nos VFRistes sont pile à l’heure au Mc Do de Plan de Campagne, mais point de Harley
à l’horizon. Les bikeurs ce n’est plus ce que c’était en matière de ponctualité. D’un autre côté on ne
peut pas être un vrai rebelle et arriver à l’heure aux rencards.
Message d’Iron 17h35 : « Ca bouchonne. On se retrouve à la gare maritime. »
Allez rouler entre des files de voitures sur un Street Bob avec guidon « ape hanger » !!! Sans compter
que le trafic est particulièrement dense en ce vendredi soir. Pour couronner le tout, les abords de la
Gare sont en travaux. Les voitures roulent culs à culs et il faut slalomer pour gratter quelques places.
Le clan des VFR arrive le premier au pied du Danièle Casanova. Suite à un petit malentendu de rien
du tout, mais qui vaudra de sévères observations à nos 4 contrevenants, les VFR prennent d’assaut le
bateau, tandis que le reste de la bande attend Maya qui tente de s’extirper des embouteillages avec
sa Mégane 2. Ce que ce groupe dissident ne dit pas c’est qu’il n’envisageait pas d’embarquer sans les
cubis de pinard et les ingrédients secrets du punch transportés dans la Renault…
SMS Ginger : « Tout ça pour que la Barrette puisse boire un coup de plus que nous. Ah bravo !!! »
SMS Ducat’ Moisie : « Il n’y a déjà plus de bières au bar…. ni de Cacolac. »
SMS Ginger : « Puréeeee, la Barrette a déjà siffké toutes les bières !!!! Nous on veut
boirrrrrrreeeee !!! »
19h24 nos retardataires se décident enfin à monter sur le bateau. Dans la précipitation JoeBarTeam
manque de perdre son contrepoids qui n’a pas terminé de s’installer sur le strapontin du Gex.
Ginger : « Il ne faut pas rester là, ça tangue. »
Poussinette : « Il ne faut pas rester sur le bateau alors. »
Ginger : « Je vais boire pour compenser le roulis. »
Après avoir dit adieu à la cité phocéenne et à Notre Dame de la Garde, nos arsouilleurs des mers se
dirigent lentement vers le self service des Arbousiers… enfin en demi-groupes. Une boîte de 4 d’un
côté pour ceux qui ont opté pour le sandwiche. Une boîte de 6 pour les autres. JBT attaque par la
charcuterie Corse. No Hell et Poussinette craquent sur les crevettes. Les Bikers attaquent à la
saucisse Corse… de Strasbourg. Ce qui est pratique sur un bateau de croisière, ce sont les multiples
endroits où l’on peut s’installer pour papoter. Les filles s’en donnent à cœur joie.
Les filles : « Et patati et patata. »
La Barrette : « Cot cot cot cot… »
Iron : « Nous l’avantage c’est qu’un slip peut nous tenir 4 jours. Une fois à l’endroit, une fois à
l’envers. Et après on le retourne. »
Ginger : « Pour nous les filles, c’est 2 utilisations. »
Iron et le petit reporter restent dubitatifs, occultant l’option du string ficelle.
La répartition des menus durant la semaine en Corse se fait dans la foulée. La Barette nous fera son
célèbre gratin. Le biker se chargera donc des Fajitas à la saucisse de Strasbourg. JBT délèguera la
Paella à No Hell, Peter Pan tentera le « poulet basquaise ». Les Moisis colmateront les dernières
brèches à la tartiflette.
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La Barette : « Il faudra que je pèle les pommes de terre avant l’apéro. »
En parlant d’apéro il est question de rejoindre JBT & No Hell qui sont allés dans la grande salle de
spectacle boire un coup.
Iron : « Si on y va en cuir, ça va faire gogo dancers… »
Finalement il y a trop de tangage pour les âmes sensibles et nos 8 sécessionistes se rapatrient dans
un autre bar à la proue du bateau. 23h10 JBT et No Hell tracent se coucher ou jouer à la bêtes à 2
dos. No Hell a les genoux en vrac. Elle est convalescente suite à une double opération.
Franky la Barrette sucre les… pâtes
et la vinaigrette.
6h00 du matin, nos arsouilleurs sont réveillés au son des hauts parleurs du ferry. Après avoir tangué
toute la nuit, ça le fait moyen.
Iron à JBT : « Ca c’est les boulettes que tu récupères quand tu es hors trajectoire. »
Le temps de jeter un œil au port d’Ajaccio et c’est le rush pour sortir de la gueule du géant d’acier.
Franky la Barrette est particulièrement fébrile. Il a le feu au cul. Après quelques approximations à la
sortie du port, nos petits amis se retrouvent au bar le Dauphin en face des bateaux, un plan signé
JBT.
Ginger : « J’ai mis l’oreille sur la paroi et je n’ai rien entendu dans la cabine de Maya et Peter Pan. »
Iron : « Moi j’ai tapé contre la cloison… »
Peter Pan : « J’ai cru que tu étais tombé du lit. »
Iron : « On va faire les groupes de 1 le jour et les groupes de 2 la nuit. »
No Hell : « On part tous en même temps et on s’entend. »
Iron : « Ca c’est un nouveau concept. »
Iron : « Vous ne faites pas le plein ? »
La Barrette : « Ca c’est la différence avec la barre. Moi j’ai plusieurs barrettes, ça dure plus
longtemps. »
La montée sur Calcatoggio et le hameau Pevani se fait dans le brouillard. Une route « blanche »
serpente dans le maquis et des rochers rouges. La propriété se trouve à 50 mètres de la route, en
empruntant une route ravinée et sablonneuse, particulièrement piégeuse pour des véhicules à deux
roues sans crampons. M. Luzi nous accueille un peu en avance sur le planning. Le propriétaire n’est
pas sans nous rappeler quelqu’un. Un regard bleu acier, le crâne rasé, le visage buriné…
Ginger : « Milan est parmi nous. »
Ducat’ Moisie : « Si ce n’est pas lui c’est donc son frère. »
Luzi : « Ca n’arrive jamais qu’il y ait du brouillard. »
Le chien des voisins, un bichon moisi vient faire ami ami avec la Meute, enfin surtout avec la
Barrette.
La Barrette : « Et bien au moins toi tu m’aimes… »
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Poussinette : « Fred aussi il dit souvent ça à on chat. »
SMS Doudou : « J’espère que vous allez avoir beau temps. Attention aux vaches, cochons, baleines et
autres chameaux… »
Les affaires et la Mégane mis à l’abri, nos arsouilleurs peuvent enfin tailler la route. JBT tire à droite,
la Barrette vire à gauche. C’est ce qui s’appelle faire des demi-groupes. Pour ceux qui ne le savaient
pas, Franky la Barrette est un expert en routes blanches. La route qui descend jusqu’à la mer est en
fait un casting pour les poignets de JBT et les genoux de No Hell. La vue est extraordinaire sur le golfe
de Sagone et ses plages cernées de calanques roses. Les fragrances des arbousiers et de jeunets se
mêlent aux odeurs des chèvres et du sans plomb en mal de combustion. Du côté de Sagone JBT est
pris d’une Milanïte aigûe il reprend les devants. Première « Arsouille » la Meute s’attaque à une
Goldwing.
Peter Pan : « Il s’est accroché avec sa Goldwing. »
Iron : « Quand il m’a vu arriver, il s’est dit : pas lui. Je lui ai fait un putain de freinage. La moto a
louvoyé. »
Maya : « Et toi tu as vu comment tu doubles les voitures. »
Peter Pan : « Ma chérie, je préfère quand tu dors. »
Sagone, Cargèse, Piana, nos arsouilleurs roulent piano. On se traîne la bite si vous préférez. JBT n’est
pas du matin et c’est tant mieux pour les passagères. Km 77, 11h26. Le temps de faire un arrêt
ravitaillement à Piana et c’est reparti en direction des calanches. Un arrêt sur l’emplacement réservé
aux autocars s’impose pour une belle séance photo. Les calanches sont belles comme une vieille
Ducat’, c’est dire !!!!
Iron en profite pour manquer de faire tomber ses clefs dans une grille d’évacuation des eaux
pluviales. La Baronne qui est jalouse manque de faire subir le même sort à son appareil photo ET son
téléphone portable.
La Baronne : « J’ai eu l’impression que l’on me coupait mon cordon ombilical. »
La Barrette : « On s’arrêtera dans une épingle pour voir le rocher de la tête de chien. »
JBT : « Ouais ouais. »
JBT embarqué par son élan, trace. Les survivants font quelques photos au pied du fameux rocher de
la tête de chien qui ressemble à un sanglier sous un autre profil.
Au moment de repartir une course de descente en roue libre s’organise. Ginger & Iron gagnent haut
la main. Non pas que la Street Bob bénéficie outrageusement d’un avantage au regard des théories
de Newton et de la densité de la fonte de Milwaukee, jugez plutôt.
Ginger : « POTATO POTATO POTATO… »
Poussinette : « BRRRRO BBRRRRRO VABRRROOO. »
Une fois rendus à Porto, la Barrette trace sur Evisa, par les gorges de la Spelunca. C’est comme si les
calanques avaient rendez-vous avec la montagne. D’incroyables roches rouges constituent un
paysage de falaises et de pics. C’est aussi ce que l’on peut appeler une route à chèvres, dans tous les
sens du terme. Ca virole bien et l’on sent que Franky La Barrette est énervé. Il monte fort. Il faut dire
qu’il a déjà pris plusieurs claques dans le casque comme Peter Pan. Les VFR s’engrainent pendant
que le reste du groupe profite du paysage. La montée s’éternise et un arrêt en vrac s’organise sur le
bord de la route. Un troupeau de chèvres les y rejoignent.
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Iron : « No Hell il va bien votre couple ? »
Ginger : « Il y a JBT qui va voir les chèvres. »
JBT : « Normal je suis bélier. »
Iron : « Ca c’est à cause de l’opération des genoux de No Hell. »
La Barrette : « Bilibilibili. »
Iron : « Tu as proposé à une… maintenant elles en veulent toutes. »
Tintin le petit reporter : « Vous avez vu c’est une grosse noire qui ferme la marche… »
La Barrette est victime de son succès, le troupeau complet est désormais sur la route ; A moins que
nous ne sentions déjà le bouc…
JBT prend à nouveau le relais pour terminer la montée sur Evisa. Iron ferme la marche avant de
revenir très fort dans la descente. Pour mémoire, le moteur de la Street Bob se dilate en forçant dans
les montées. La Barrette nous mène jusqu’au bar de René. Face à la statue de Paoli, nos louloups se
désaltèrent.
Poussinnette : « C’est comment sur la Yamaha ? »
Maya : « C’est très bien. Mais je suis fatiguée. »
Iron : « Comment vous m’avez bouchonné. C’est le saucisson qui vous a endormis ? »
Peter Pan : « Je suis quelqu’un qui a trois fois plus de cylindrée que moi. »
Peter Pan : « Vous avez vu les cochongliers ? »
Tintin : « Ce n’étaient pas des vrais bikers, ils n’étaient pas tous en cuir noirs. »
Iron : « Ils n’étaient pas noirs mat. »
Poussinette ne se sent pas très bien. Elle est palôte. Ca c’est la combinaison des accélérations
fulgurantes du Vtec et du boucan d’enfer des Léo Vince. A choisir, et pour le même résultat, Tintin
aurait du venir avec la Ducat’.
Ca sent l’étable, pardon l’écurie. Il est temps de tracer tranquillou sur Calcatoggio. JBT tente de
résister à l’appel de la bière et aux coups de fouets de No Hell. Iron et Ginger cruisent. La Baronne
est aux aguets. La Barrette manque de s’emplafonner une 106 bleue garée au milieu de la route dans
un moment d’égarement. Heureusement Annie veille sur sa tourelle arrière. Peter Pan profite, Maya
somnole. Tintin enroule tranquille. Poussinette tente de contenir un nouveau jet de bile. C’est à ce
rythme que se termine cette petite boucle de 167 km.
Tandis que les uns font un plouf dans la piscine ou font bronzette, ou prennent possession de la
maison, La Barette et Tintin vont se mettre le compte en faisant un petit trail de montagne au milieu
des vaches, des chèvres, des lézards, et des serpents.
Iron : « Vous êtes partis en couple. »
Tintin : « On n’a pas niqué. A un moment donné on a vu des taureaux et un serpent on a paniqué. »
4 hommes se sacrifient pour faire les courses pendant que No Hell fait connaissance avec les poêles,
que la Baronne commence à s’amuser avec l’aspirateur Dyson, et qu’Iron élabore son punch et
prépare ses célèbres glaçons. 4 hommes pour faire les courses, c’est cocasse, mais efficace surtout au
rayon bière.
La Barrette : « Si on ne trouve pas les miettes de thon, je vais me faire tuer. »
JBT : « Vous lui direz que les avocats n’étaient pas mûrs. »
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Tintin : « On devrait prendre en photo les rayons vides, sinon on va charger. De toute façon on va
charger quand même. »
La Barrette : « Merde le Sopalin et le charbon on les a oubliés. »
C’est ce que l’on appelle des courses rondement menées.
Iron : « On m’a saboté mes glaçons. Il faut leur laisser le temps aux glaçons, sinon ils ne refroidissent
pas et s’ils sont pleins de bulles. »
La Barrette : « Il ne sale rien ce sel. Plus j’en mets plus elle est sucrée cette vinaigrette. Pourtant j’ai
vérifié la bouteille d’huile… »
Iron : « Ce n’est pas du sel .C’est du sucre. »
La Barrette : « Nous on a essuyé les plâtres avec les pâtes au thon. »
Tintin : « Demain on fait les gorges de la Restonica. »
JBT : « Nous on ne viendra pas. No Hell a mal aux genoux. »
Barrette : « Tu te rappelles on était passé par Corte. »
La Baronne : « Elles étaient jolie ces gorges…. »
La Barrette : « …Mais on ne les a jamais faites…. »
La soirée se termine dans la joie et une bonne humeur, arrosée au rosé de Provence, dans la rosée
Corse. JBT cherche désespérément du réseau. Poussinette et Maya partent se remettre de leurs
émotions. Les autres discutent jusque tard.
Des bouses dans la traj’.
La Barrette : « Moi il me reste 2 barrettes. »
Tintin Moisi : « Moi je me cale sur la consommation de la Harley. »
Iron : « Moi j’ai toujours la barre. Mais c’est l’inclinaison de la Barre qui indique la consommation. »
9h10, km 162. Le moteur de la VFR sonne le tocsin.
La Barrette : « Vous êtes à jour. Pipi…. »
La Baronne : « On serait inconscientes de ne pas partir à jour. »
Maya : « J’allais dire incontinente. »
Une sélection naturelle s’est « opérée », il n’y a que 8 personnes dans le groupe. JBT et No Hell
abandonnent sur blessure.
Iron : « Elle est belle ma machine. »
Poussinette : « Est-ce que tu parles de Ginger comme ça ? »
Iron : « Ginger je vais la customiser. Après le lissage japonais, je la verrai bien en blonde. »
Dès les premiers kilomètres Franky la Barrette nous fait prendre de la blanche. Il y a des
bouses dans la trajectoire… Quand il y a des bouses, c’est qu’il y a des vaches. D’où cette
règle prudentielle élémentaire : « Il n’y a pas de bouses sans vaches ». Iron manque de se faire
un veau qui traverse sous sa roue en fonte. Le pauvre bestiau part se mettre à l’abri entre les
pattes de sa mère. Vous pensez bien un biker, dans les campagnes, ça fait peur. Maya donne
ses directives à Peter Pan. Il passe un sale quart d’heure à l’occasion d’un dépassement cata.
C’était beau, ça passait. La Meute traverse une forêt de fougères géantes, puis de chataigners.
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Ca virole grave et nos louloups prennent leur première dose d’angle. A l’assaut du col, la
végétation se transforme. Les sapins s’imposent peu à peu. Les conchongliers se font plus
nombreux. La Barrette décide de s’arrêter pour parler à quelques cochons en pleine séance de
brainstorming, allongés sur le flanc, dans l’herbe. Tintin arrive un peu fort avec son Vtec à la
con. Il manque de s’emplafonner un cochon suicidaire qui se jette littéralement sous ses roues.
Moins deux et le petit reporter était bon pour une fourche, un flanc de carénage, un sélecteur,
une peinture de réservoir et un lot de claques…
Pendant que Ginger va arroser les fougères, le propriétaire des cochons débarque et bat le
rappel de ses troupes. La cochonnaille part en braillant pile au moment où Ginger sort des
futaies. Elle croit que c’est son Iron qui l’appelle. Grouik grouik.
10h36, Km 224, nos surfeurs de bouses arrivent enfin au col. Il y fait un petit air frais piquant.
La vue panoramique est sublime. On aperçoit le Monte Cinto et un lac scintillant. Le temps
de prendre une photo et il est temps de re dégringoler tout ce que l’on vient de monter.
Dans la descente Peter Pan fait une double tentative de délestage sur un freinage cata du côté
de Calcaluccia. Maya plie mais ne rompt pas. La Barrette se frise aux avant-postes. Iron
enroule ses dépassements de voitures attardées dans les virages. C’est beau. Peter Pan tente le
coup sur un Skoléos sur un pont. Il parvient même à éviter un vieux combi Volkswagen jaune
qui traînait par là. Derrière Tintin compte les points entre deux trajectoires aléatoires avec
remises des gaz moisies. Après cette overdose de virages, nos sérials viroleurs fêtent la
première ligne droite de la journée comme il se doit, en faisant une pointe à 90…
Iron : « Ma moto c’est une vrai catapulte. Quand j’accélère, Ginger recule sur son siège. » »
Après la première partie du calvaire, la Meute se retrouve enfin Corte via la nationale. Lests et
pilotes soufflent. C’est ce que les cyclistes appellent se refaire la cerise.
11h53, Km 281, centre de Corte. Il est convenu de laisser aux filles le soin de choisir le mode
de restauration. Ce sera un sandwiche dans le salon de thé Grimaldi. Nos louloups profitent du
charme de cette ville qui symbolise le centre de la Corse, son carrefour géographique. Les
façades décrépies sont bardées de persiennes. Les rues encombrées de voitures garées en vrac.
Peter Pan : « Je vais me mettre un peu à l’ombre. »
La Baronne : « Ca y est tu es cuit ? »
Nos petits amis entament la montée de la Restonica à un bon rythme. Une pause s’organise au
lieu dit Nogaria, où il est possible de se baigner pour les plus courageux et en prendre plein
les mirettes pour le même tarif.
Quelques ploufs et un million de clic clac plus tard, ca repart plein tube par la nationale.
Franky la Barrette fait respirer les machines 120 – 150, c’est le tarif. A quoi servent nos
impôts ? A construire des routes pour les motards continentaux en Corse. Le vent n’entame
pas l’enthousiasme de la bande. Tout juste Iron qui rendra la main à quelques kilomètres de
Ponte Luccia. L’arrivée au bout de l’île est surprenante, dans une dernière montée, une mer
frangée d’écume et de vagues nous saute aux yeux. Les embruns vivifiants nous fouettent les
sens et le visage. Enfin surtout Iron et Ginger qui n’ont pas de visières. Nous tournons
rapidement le dos au désert des Agriates et du Cap Corse. L’île rousse et ses plages sont
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passées à Mach 2, sans un regard. Un arrêt s’organise au centre de Calvi, Km 378. Les filles
sont rincées. Un petit remontant s’impose.
Tintin : « Iron comme tu es un ami. Je vais t’expliquer une technique. Comme tu m’as
expliqué ta technique de l’épingle, je vais te donner ma technique de la ligne droite. Je
t’explique. La ligne droite c’est un domaine dans lequel j’excelle. Alors je t’explique. La
technique, en fait, il faut que tu fasses un mouvement rotatif de la poignée de droite, de haut
en bas. Et quand ta passagère te tape dessus… tu coupes. »
Iron : « C’est la technique à Cagoule ça. Tu ne te foutrais pas de ma gueule par hasard ? En
fait j’ai coupé parce que j’en prenais plein la gueule. »
Ginger : « Vous savez où je vais ? »
Maya : « On pourrait s’arrêter tous les ¾ d’heure ? »
La Barrette : « Il reste 180 km. Il doit y avoir trois heures de route. On s’arrête tous les ¾
d’heures. Donc on s’arrête une fois. »
Vous avez bien lu : 180 km de virages par la côte. Enfin pas tout de suite parce qu’il faut faire
le plein de la Harley. La Barrette prend un peu des tours mais ça doit être à cause d’une crise
d’aérophagie d’altitude. Ca fait toujours ça quand on ne prend pas ses gouttes. C’est vrai quoi
on est là pour rouler !!!! Mais dans un premier temps jusqu’à la première station service.
Poussinette : « On s’arrête déjà ? »
Après ce petit incident… qui permettra à tout le monde de faire le plein et de ne pas tomber en
panne sèche sur une route moisie, la Barrette nous fait découvrir les vraies routes corses de
l’ancien temps, celles qu’il parcourait dans les années 30 au guidon de ses DAX 350 type A,
BSA, Terrot 350 JSS et autres Monet-Goyon. Après les routes goudronnées en patchwork, les
routes pavées, les routes en mosaïques, les routes après les bombardements, les routes
roumaines après le passage des chars russes, les chemins vicinaux, les sentiers mono trace, les
voies pour chars à bœufs, les routes vérolées, les routes d’un autre monde, les routes
moisies…. Qu’est-ce qu’il y a marqué sur le panneau Franky ? GR20 !!!
16h47, Km 413… Les 32 kilomètres de Calvi à Galéria ont été un vrai calvaire. 32 km en 44
minutes un triste record. Mais il faut avouer que c’est beau. La côte se découpe sur le maquis
corse comme dans un rêve. Les vagues prennent d’assaut d’innombrables criques sauvages.
Tous les dégradés de bleu s’entremêlent. Les pilotes ont plutôt intérêt à regarder la route qui
est particulièrement piégeuse… même à ces vitesses. Cela reste une route pour user les pneus,
les cale-pieds et le cul de nos louloutes. A ce tarif-là la rédaction peut vous dire qu’elles sont
sacrément amoureuses nos passagères.
Maya : « J’ai mal aux fesses. »
Poussinette : « J’étais continuellement sur les cale-pieds. »
17h08, Km 427, Changement total de décor, le col de Palamarella est enfin là avec son long
ruban de bitume de première catégorie. Quelle vue !!!! Et quel caviar de virolos !!! Ca valait
le coup de souffrir. Milan serait là qu’il en aurait une érection. La réserve naturelle de girolata
s’offre aux yeux tombants de nos randonneurs du bitume.
Iron : « Comme elle est bonne cette route. »
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La suite de ce rallye est cocasse. Tintin qui a pris les devants pour soulager sa passagère évite,
vaches, chèvres, mais aussi la voiture qu’une mamie a laissée garée pleine droite dans un
virage. Elle a une excuse mémé… elle ramasse des fleurs. Dans le village suivant, ils ont l’air
bien givrés. Un gamin vient d’empaler la carcasse d’un sanglier sur un panneau de
signalisation de la ville. Où est la caméra de vidéo gag ou surprise sur prise ? Les villages
suivants ont l’air plus « civilisés ». Au lieu de planter des sangliers, ils ont planté des
Eucalyptus ; Par contre les racines d’eucalyptus il n’y a pas mieux pour transformer un beau
bitume en piste de cross. Tintin en fait les frais en décollant à plusieurs reprises. Les VFR ce
n’est plus ce que c’était.
18h05, Porto, Poussinette est rincée. L’envie de vomir est soudain plus forte que l’envie de
rentrer à Calacatoggio. Iron et la Barrette reviennent sur leurs pas pour venir aux nouvelles. Il
est question de rentrer piano piano sur Piana pour acheter de la cochonnaille et ménager
popotins et estomacs.
Peter Pan : « J’espère qu’il pleut demain. »
Iron : « A partir du moment où je suis passé devant, Véro a eu envie de vomir. Elle roule trop
fort cette Harley. »
A Piana, Poussinette et Tintin tirent leur révérence. Le reste de la bande en profite pour
acheter du pain et du saucisson. On va donc dire que le VFR Vtec a environ un saucisson
d’avance sur ses poursuivants. C’est vrai qu’après Piana la route est extraordinaire. Un beau
ruban de bitume serpente jusqu’à l’horizon et au-delà en traversant un paysage grandiose.
Quelques pointounettes et prises d’angle plus loin.
19h18, Km 522, le VFR Vtec franchit la grille de la propriété dans un feulement de
satisfaction. 19h30 la Barrette et la Barone arrivent d’un run d’anthologie à l’approche de
l’écurie. 19h34, c’est au tour des bikeurs et du Fazer de rentrer à la base.
La Barrette : « Je savais que l’on arrivait, j’ai mis gaz. »
Maya : « Ouf. »
No Hell : « Je savais que vous alliez arrivées fatiguées. »
Heureusement il y a Findus. Non pardon ; Heureusement il y a No Hell. La Miss a préparé
une belle entrée et fait revenir des pommes de terre. Il n’en fallait pas plus pour regonfler le
moral des troupes. JBT et No Hell se sont fait un petit restau et une sieste crapuleuse. Du coup
c’est le Gex qui est resté sur la béquille.
En plein repas, une controverse s’organise au sujet de la location. Après la crasse, les
ampoules grillées, les serrures qui ne marchent pas, et les différents vices visibles de la
maison, c’est la baignoire et les WC qui sont bouchés. Les mâles entreprennent le
propriétaire.
Tintin : « Vous êtes certains que les précédents locataires ont fait le ménage ? »
Iron : « Moi je n’ai pas pu chier ce matin. Je devais tenir la poignée. J’ai chié entre midi et
deux dans la nature. Non je ne nettoyais pas mes lunettes. »
Iron et Tintin sont membres actifs de la fondation des philosophes scatologiques sous le haut
patronage de Jean-Charles Trou-de-Balle et Jean-Pierre Rectum. Nos deux coprologues
amateurs se réfèrent d’ailleurs fréquemment à l’archéologie de la défécation et à l’origine des
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fèces de Jean-Merde l’Anus. Mais que disions-nous très chers lecteurs avant de constiper ce
compte-rendu ? Le repas, oui le repas. Le repas se termine à coup de punch et de grillades
dans la joie et la bonne humeur. C’est sympa de rouler en groupe, voire en demi groupe,
même quand il y a des bouses dans les traj’.
Ginger : « Mois je dis que c’est une ambiance bon enfant. »
Peter Pan : « Attention je pourrais mal le prendre. »
No Hell : « Bibou, à table. »
La Barrette : « Moi j’ai mal aux poignets. »
La Baronne : « Ca c’est à cause de tes Guzzi. »
La Barrette : « La poignée d’accélérateur était dure sur le Guzzi. Il faut dire qu’il fallait
essorer pour faire cracher les carburateurs de 40. Les 100 premiers kilomètres tu prenais un
panard… »
Iron : « 100 kilomètres ou 5 ? »
La Barrette : « Demain je me baigne à Vico. »
Peter Pan : « A Vico tu connais du monde. Ils vont te mettre de l’eau chaude.
A la recherche de la troisième boule.
Ginger : « On a dit qu’on en faisait une cool. »
Tintin : « Aléria ça a l’air cool, il y a trois boules sur la carte. En plus c’est une sortie courte, il y a
moins de 350 km. »
Ginger : « Tes trois boules c’est les sites de déchets radioactifs. »
Poussinette : « Je dois être enceinte, j’ai toujours envie de vomir. »
Ce matin la Barrette et la Baronne attaquent par un footing. La Baronne enchaîne par une grosse
séance d’aspirateur. Il est 9h40 et personne n’est prêt. Otto Focus (Geoffrey) et Tintin prennent le
relais du ménage pour activer la cadence. Passer d’un FZ6 et un VFR Vtec à un aspirateur Dyson c’est
facile, d’autant plus que les trois engins n’ont rien dans le sac.
Ginger : « Je vais aller aux toilettes. »
Poussinette : « C’est peut être un peu tôt. Stratégiquement il vaut mieux attendre la dernière
minute. »
Ginger : « Pourtant je n’ai pas bu de thé vert. »
Poussinette : « Moi après il n’y a plus rien. »
Ginger : « Moi quand il n’y en a plus, il y en a encore. »
C’est ça les lests avec filtres à charbon américains, c’est plus long mais la filtration est meilleure. La
baronne a échangé son Dyson pour son sèche-cheveux. Pendant ce temps la Barrette en profite pour
lui faire une infidélité avec la chienne des voisins. Pas de chance apparemment le bichon se parfume
avec fleur de bouse fraîche.
La Barrette à la chienne : « Va-t-en il y a ma femme qui arrive. »
Vieux motard que jamais, pardon, mieux vaut tard que jamais, la Meute part enfin en quête de
virages et d’ivresse d’hydrocarbures. Les premiers kilomètres se font dans les fragrances d’une
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végétation gorgée de la pluie de la nuit. Le fenouil, la sauge sauvage, le chèvrefeuille et les bruyères
nous font une haie d’honneur odoriférante. Dans la famille des plans moisis, nos surfeurs de
gravillons attaquent par le raccourci de Calcatoggio ; Censé proposer une alternative à la route
d’Ajaccio cette route, que même les corses n’empruntent plus, permet tout au moins à la Barrette de
prendre sa dose de blanche. Après cette première étape du calvaire, les louloutes commencent à
regarder leurs pilotes d’un drôle d’air.
Poussinnette : « On n’avait pas dit que c’était une sortie courte sans virages. »
Iron : « Attend je t’explique… »
La Barrette : Il n’était pas beau ce col. Je ne l’avais jamais pris. Mettons que je n’ai rien dit. »
Maya : « On s’arrête pour prendre des photos. »
Après avoir refait le plein des machines, enfin surtout de la Harley, nos petits amis repartent à
l’assaut de la nationale en direction de Corte. Tintin prend les devants pour mettre en pratique sa
célèbre théorie de l’accélération en ligne droite. A un moment il abuse un peu trop du Vtec et croit
qu’il a perdu maman, dont il ne voit plus les bras. Pas de bras, pas de…
Km 610, 12h07 nos tailleurs de nationale sont au pied du col de Sorba. La Meute connaissait les
routes blanches, les routes presque blanches, voilà les routes marrons ; Le col est en travaux sur 15
km. La route est totalement défoncée. Il y a des passages sans goudron, d’autres pleins de graviers,
d’autre encore embouteillés d’engins de chantiers. Le trafic n’est pas interrompu, du coup cela
donne des situations cocasses. L’arrivée au col est… laborieuse. 15 km en 50 minutes c’est possible ?
Poussinette : « L’endroit où l’on s’était arrêté c’est là que j’avais vomi la dernière fois. »
Iron : « A un moment je ne sentais plus l’arrière. Je me suis enfoncé, j’ai dérapé. J’ai rarement peur
en moto, mais là je me suis vu par terre. Pertehensel disait : je plains les motards qui vont lentement
dans les dunes… »
Iron : « En attendant merci pour le coup de klaxon. J’avais demandé à Ginger de me prévenir si une
voiture arrivait en face, préférant me concentrer sur l’état de la route. Je roulais pleine gauche quand
une voiture s’est retrouvée en face. C’est le coup de klaxon qui m’a permis de l’éviter. »
Poussinette : « Je commence la descente à pied. »
Otto Focus : « En fait cette route on l’a prise pour casser la moyenne à cause de la nationale. »
Iron : « Du coup je vais faire un petit pipi d’émotion. »
Un luxembourgeois qui traînait au sommet du col précise que c’est pire sur l’autre versant. Il aura
une belle surprise en basculant sur Corte.
Le Luxembourgeois : « A la limite au Maroc, les routes sont mieux que ça. »
Dans la descente, la Barrette est encore quitte pour une belle frayeur. Le VFR descend bon train en
troisième quand un trio de vaches décide de traverser la route. Maman !!! La Barrette se sort avec
les honneurs de cet incident.
La Barrette : « Quand les vaches ont traversé, j’étais en troisième. J’ai le cœur qui a pris 12.000. »
Km 619, 12h38, nos aventuriers sont enfin rendus à Ghisoni. Iron en profite pour réaliser un vieux
fantasme. Rouler sur sa Harley avec une brune et une blonde. Le Street bob traverse Ghisoni avec
Ginger et Poussinette en croupe sous le regard ébahis de la population. Quel succès !!! Nos louloups
s’installent dans un snack bar corse « A Vadina ». Le choix est restreint. Sous la torture, le serveur
nous propose des tourtes chaudes et des sandwiches sans trop de conviction.
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Le serveur : « Si vous prenez les tourtes ça m’arrange, elles sont déjà prêtes. Mais si vous voulez une
pizza… vous pouvez aller en face. »
Iron : « La porte des chiottes ne ferme plus. »
La Barrette : « Moi ça ne me dérange pas. »
Iron : « On enlève la porte carrément si tu veux. »
La Barone essaye la Yam’ avant de partir. Il ne faut pas oublier que notre doyenne a le permis moto
et que c’est elle qui guide Franky de sa tourelle arrière. La suite du programme est féerique. La
Meute emprunte le défilé d’Inzecca (gorges du Fium’ Orbu) sous la baguette d’Otto Focus. Nous y
sommes accueillis par l’odeur des jeunets. Une route tourmentée serpente dans des gorges
multicolores composées de roches serpentines, de rocailles arides et de hautes falaises de granit.
C’est un paysage de carte postale qui s’offre à nos visières constellées d’impacts d’insectes.
Après les routes marrons et les virolos du défilé, enfin les bouts droits promis. La route est bordée de
champs d’orangers et de blé. Pour mémoire la veille au soir une majorité de blocage s’était élevée
par l’intermédiaire des lests pour faire une sortie courte avec des routes droites.
La Barrette : « Les lignes droites ça commence à me saoûler. »
Otto Focus a assuré comme un pro en trois arguments il a réussi à obtenir un consensus, un
compromis, bref un combiné d’activité pour la fin de la journée. Ce sera site antique d’Aléria et
plage.
Tintin : « Il y a une boule là-bas. »
Otto Focus : « Et une deuxième là-bas. Nous sommes donc à la recherche de la troisième boule. »
Ginger : « Moi j’en compte 2, 4, 6, 8… »
15h25, il est déjà temps de quitter les termes, citernes, salles chaudes, piliers, forum et autres
latrines du site antique. Destination la plage de Padulone. Une serveuse plantureuse et bien
customisée nous sert des glaces à deux boules, une teinture blonde et un maillot rouge et c’est
Pamela qui nous servait. Tiens, ça faisait longtemps que Pamela n’avait pas fait irruption dans un
compte-rendu.
La Barrette : « Demain on fait les aiguilles de Bavella ? »
Poussinette : « Moi j’ai du mal avec les blanches. »
La Barrette : « On te donne trois médocs et on te sangle à Tintin. »
Otto Focus : « Jeudi on va à Bonifacio. »
La Barrette : « Oh non. »
Ginger : « On te donne trois médocs et on te sangle à la Baronne. »
Poussinette : « J’ai perdu ma deuxième boule... »
La Meute est toujours en quête de la troisième boule d’Aléria, en attendant la blonde de la bande a
perdu sa deuxième boule… Quiés. Sur le chemin du retour il y de la bonne rouge épicée aux virages.
Le bitume est nikume comme dirait Milan. Une 207 en profite pour se déporter sur la voie opposée
et manque de se faire couper en deux par une Street Bob stage 1 lancée comme un obus. Dans la
montée sur Vénaco la route est un vrai caviar. Otto monte dans les tours. La Barrette enroule. Iron
prend de l’angle à en fraiser son carter. Tintin fait frotter ses cale-pieds. C’est le pied intégral !!!
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Km 710, 16h48 Venaco est la dernière étape avant le caviar de la route de Corte à Ajaccio. Otto
attaque la première partie, puis cède le relais avant de reprendre la tête de la course. On a beau dire
c’est de la rouge, mais c’est de la bonne rouge. La montée du col est purement jouissive avec ses
incessants enchaînements de virages à l’ombre de la forêt millénaire.
L’arrêt au stand pour refaire les niveaux permet de constater que la VFR Vtec (6,67 litres / 100 km)
consomme plus que son aînée (5,99 litres / 100 km). Le retour sur Castatolggio se fait à mach 2. La
Barrette s’envole. Otto focus est à l’aspi. Iron enroule. Tintin tente de gérer son Vtec et attend une
ouverture. A un moment Iron semble chercher l’accès au hameau de Pevani. C’est là que le fourbe
italien en profite pour placer son attaque dans le col de San Bastiano. Le Vtec gueule à plus de
10.000. Iron remis de sa surprise reste dans sa roue.
Iron : « Il a que ça dans le ventre le Vtec. J’étais juste derrière. »
Tintin Brasleti : « Je suis passé devant pour te montrer la route jusqu’à Pevani. »
Otto Focus : « A un moment j’ai vu un panneau Bonifacio, ça ne te dit pas ? »
Poussinette : « Non, non. »
Les discussions à table pendant l’apéro sont animées pour déterminer la destination du lendemain.
Tintin : « Aujourd’hui on a fait une courte, donc demain on doit faire une longue. »
Otto Focus : « Moi j’aimerais bien aller aux aiguilles de Bavella. »
La Barrette : « Demain on va se baigner à Vico. »
No Hell : « Oh pitain, impeccable !!! »
Slalom géant dans les crottes de porcs
du côté de Vico.
Ce matin encore JBT et No Hell sont partis acheter des savons à Sartène. Non en fait aujourd’hui
c’était au tour de Maya et Otto Focus d’aller à Sartène en voiture. Du coup les JBT sont restés à la
maison.
Ce matin Ginger a prévu le pire, elle a a mis deux patch d’anti inflammatoires…
Iron : « Chez Harley il y a plusieurs étapes pour devenir membre d’un club. Il y a les Turn around, des
gars qui tournent autour du club, mais qui n’en font pas parti. Il y a les prospects qui ne font pas
vraiment parti du club, mais qui sont en passe de le devenir. Les prospects participent à certaines
réunions en faisant les larbins. Enfin il y a le Full patch qui est membre du club. »
Ginger : « Moi je suis double full patch. »
Tintin : « Il y a quoi après le groupe de 8 et le groupe de 6 ? »
Iron : « Il y a le groupe de 2. »
Franky nous a annoncé le tarif. Aujourd’hui ce n’est que de la blanche, mais ce se sera une sortie
courte. Il enquille sur la route de Sagone avant de bifurquer sur la D25. Avec les orages de la nuit nos
arsouilleurs se transforment rapidement en surfeurs de gravillons. Pour détourner un slogan de mai
68 : « sur le bitume la plage ».
La Barrette : « Je ne pensais pas que la route serait dans cet état. »
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Effectivement après les routes sablonneuses, Franky nous invente les routes moussues, avant de
nous proposer une nouvelle discipline olympique, le slalom entre des crottes de porcs. En fait c’est
Franky qui est moniteur de moto école ce matin. Il nous fait réviser les parcours long et court avec
évitement.
11h15, Km 822. Un premier arrêt s’organise sur un pont sur l’U Liamone.
La Barrette : « On arrive dans 5 minutes à Vico. »
Ginger : « En fait tu fais fois deux et plus cinq et on a le compte. »
La Baronne : « Nos sorties sont faites de surprises et de rebondissements. »
Effectivement, dans un coin particulièrement sablonneux (nous ne sommes pas loin des plages du
Touquet), des autochtones arrivent en face en camionnette. Ils s’adressent chaleureusement à Iron
dans un dialecte local.
Le Corse : « Hey connard !!!! »
Les survivants arrivent à Vico à 11h55, km 837, pile poil pour acheter de quoi faire les sandwiches.
La Baronne : « Tu nous as dit que tu allais te baigner. On l’a tous entendu. »
La Barrette : « Si ça vous fait plaisir. »
Ginger : « Ca nous ferait drôlement plaisir. »
Notre sextet trouve un beau coin au bord de la rivière. La Rivière dévale à bon train dans un lit de
rochers polis. La Barrette et Tintin se jettent à l’eau. Ils manquent de se faire emporter par le
courant. D’émotion le « calfouet » de Franky s’est gonflé d’air comme une montgolfière ou une
culotte bouffante.
La Barrette : « Je fais de l’aérophalgie… »
Iron : « J’t’explique. On dit je fais de l’aérophagie. L’aérophalgie c’est avec le phallus. »
Le soleil nous fait des infidélités. Il fait de belles parties de cache-cache avec les nuages.
Heureusement ces derniers filent à toute allure (vitesse du vent au Cap Corse : 148 km/h). Franky
improvise une incantation au dieu Râ qui exaucera ses vœux au-delà de ses espérances. Pendant ce
temps là, les bikers bronzent… avec leurs cuirs. Poussinette se repose, la Baronne garde à l’œil son
turbulent mari. Tintin tente de remonter le courant à la nage. Tiens fume c’est du belge.
Ginger : « Pour Poussinette ce serait mieux le top case, pour les à-coups. Mais des fois c’est de la
faute du pilote. »
Tintin : « Je préfère acheter des valises latérales pour le VFR. »
La Barrette : « Poussinette tu devrais m’essayer comme pilote, tu ne me quittes plus. »
La Baronne : « Est-ce que l’on peut monter à 3 sur le VFR ? »
La Barrette : « Si je fais monter Véro dans le top case…. »
La Barrette : « Vous avez vu cette route dans les falaises ? »
Tintin : « C’est un raccourcis. »
La Barrette : « Ca doit faire 10 bornes de plus. »
Iron : « En Corse on compte les distances en temps, pas en kilomètres. »
La Barrette : « Ca vous tente la route des falaises ? »
Tintin : « C’est une départementale. »
Poussinette : « Oui mais elle est en pointillés. »
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Avant de partir la Barrette se prend pour Tarzan sur un arbre incliné. Il en est quitte pour une
attaque en règle de fourmis carnivores, elles le clavent jusqu’au sang.
La route des falaises s’avère plus rude que prévue. Premier message, une carcasse d’âne a été
abandonnée en plein milieu de la route. Ensuite il y a des têtes de sangliers sur les panneaux de
signalisation, puis des peaux de sangliers posées sur des grillages. Les falaises sont superbes mais la
mise en garde est tenace. Effectivement la route à suivre est particulièrement accidentée. C’est
Beyrouth après les bombardements. En fait la route est en train d’être refaite les goudroneuses se
reposent à Muna. Heureusement la Sortie du village est un billard. On se croirait sur circuit. En nous
sauvant de Muna, nous ne pouvons nous empêcher d’avoir une pensée pour le film « Délivrance » de
John Boorman…
Après la route des falaises, Franky n’a toujours pas sa dose de blanche ; Il propose de monter au
dessus de Rezza. Une route semble serpenter dans la montagne pour terminer en cul de sac.
Malheureusement ce n’est pas un point de vue. Nos viroleurs font demi-tour et s’arrêtent boire un
café à Rezza. 15h24, Km 882.
La Barrette : « Il y a une connotation particulière avec les sangliers à Muna ? »
Le serveur : « C’est pour dire aux sangliers de ne pas passer. »
La Baronne : « Et les blaireaux ? »
Le serveur : « Ils chassent tout là-haut. »
Tintin : « Même les blaireaux sur deux roues ? »
Le serveur : « Ici il y a 50.000 cochons et on vend 300.000 jambons. En Corse les cochons ont 6 pattes
arrière. »
La Barrette : « Moi je vais vous prendre une Pietra. »
Le serveur : « Alors ça fera 2 euros de plus. En Corse on ne prononce pas le A final. On dit une Pietr’, et
une Orezz’. »
Tintin : « Demain vous serez avec nous à Bavella. »
Iron : « Je ne sais pas si je vais vous supporter ? »
La Barrette : « Et moi je ne vais pas me supporter non plus. »
Il est tôt. Notre trio de machines a le temps d’aller faire les courses à Mezzavia avant de se rentrer.
C’est Iron qui se charge de prendre le PQ sur la Harley. En guise de courte, ça a été une belle sortie
de 156 km. 17h53, Km 942. De son côté Jojo l’arsouille est allé user le bord de ses pneus tout seul
comme un grand à… Vico.
Iron : « Tu nous a pris en photo sur la Harley avec le rouleau de PQ ? »
Ginger : « On va vous le vendre. 1 euro la feuille. »
Pendant que JBT, No Hell, Otto Focus et Ginger sont au bord de la piscine, ça s’active en cuisine. C’est
qu’il y a une grosse pression sur les candidats à Master chef Corse. Iron a délégué les taches
subalternes à ses deux assistantes ; Ginger se charge des poivrons, Poussinette des oignons et des
échalotes. Pendant ce temps Tintin tente de faire foirer la recette. Pour mémoire c’était déjà
Poussinette qui avait donné à Franky le sucre en lieu et place du sel. Ce coup-ci, les Moisis prétextent
d’avoir besoin d’une plaque pour faire cuire des patates pendant deux heures pour perturber la
cuisson de la garniture des fajitas.
Iron : « La technique, c’est ça. C’est de ne pas en mettre trop. Il faut rouler et faire le petit Wrap. »
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La Baronne profite qu’elle occupe une place d’où il est difficile de se lever pour faire tourner la
Barrette en bourrique. Il fait 10 allers-retours à la cuisine, un coup pour le pain, un coup pour un
couteau, un coup pour le vin, un coup pour une assiette.
La Barrette : « Fred arrête de te lever et toi Iron c’est ta soirée. »
Iron : « Elles sont où les assiettes ? »
La Barrette : « Du coup je n’ai plus de couteau… »
La Barrette : « Désolé, mais… il est où le carton de vin ? »
La Baronne renverse son verre de vin rouge sur son fromage.
La Barrette : « Et après tu dis que c’est moi qui bois. »
Pendant que Franky prend le compte, Maya a réquisitionné l’ordi, Ginger regarde amoureusement…
le docteur House. La Baronne nous parle d’un morpion géant. Iron prépare son Jungle Speed. No Hell
masse le dos à JBT à coups de palpé roulé. Mais il faut revenir aux dures réalités financières de la vie
en communauté. Le banquier a réclamé 50 Euros à Frank mais il ne remonte plus de sa chambre.
C’est le comptable qui se chargera de sa « Délivrance »… le petit Frank était bloqué dans les toilettes.
SMS Doudou : « Je connais un jeu sympa qui s’appelle la tâche qui vache. Euh non la vache qui tâche.
Le perdant paie le rosé. »
La soirée se termine par plusieurs parties de jungle speed endiablées. Poussinette gagne 2 fois,
Ginger une fois. Otto Focus fini avec une poche à glaçon sur son index droit, La Barronne a manqué
de se manger un totem de profil… la discussion finale aura lieu au sous sol, à proximité de la salle de
bain insalubre.
La Barrette : « Tu n’as qu’à chanter quand tu es aux WC. C’est Frank je suis aux WC, C’est Frank je
suis aux WC. »
Promo sur les groupes de 4. Deux
groupes de 4 achetés, trois groupes de
2 offerts.
8h20. La Corse ça use. Otto Focus s’est niqué un doigt en jouant au jungle Speed. Ginger a mal au
dos. JBT, Iron et No Hell sont encore au pieu mais pas ensemble. Tintin et la Barrette sont sur le pied
de guerre et en tenue de combat depuis 20 minutes. Les louveteaux s’activent dans la tanière.
La Baronne : « Vous allez où ? »
Ginger : « On va commencer par aller à la pharmacie. »
La Barrette : « Demande à ton mec de changer de moto. Harley c’est bien pour aller d’un bar à un
autre. »
Notre demie Meute enquille en direction de Sartène par la nationale. La Barrette commence par
jardiner dans les ronds-points d’Ajaccio. Il palabre grave avec les mains avec La Baronne. Aujourd’hui
il est un peu malade Franky, il n’y a que de la rouge et de la jaune à se mettre sous la dent. Mais
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attention la journée n’est pas terminée. Une heure plus tard, nos arsouilleurs ont depuis longtemps
passé la barre des mille kilomètres en Corse.
Otto Focus : « 1 heure pile, 1 arrêt. On ne peut pas faire mieux. »
10h50, km 1050 Sainte Lucie de tallano. La Barrette a mal aux dents. Maya rêve de plages et de
farniente. Poussinette a froid. La Baronne veille sur son deuxième petit. Otto mitraille avec son
bazooka à méga pixels. Le petit reporter griffougne sur son carnet des hiéroglyphes.
SMS de Ginger : « Un troupeau de chèvres passe devant le portail. Une chèvre s’appuie et le portail
s’ouvre. Ouff JBT les a vues et vient d’éviter le pire en piquant un sprint. Ca a du bon la course le
matin. »
SMS de Ginger : « J’ai les médocs, demain je squatte le groupe de 8. »
Le temps de boire un coup et aux hirondelles de faire quelques allers-retours et il est temps de
repartir à l’assaut des aiguilles de Bavella.
Tintin : « Je ne sais pas comment je faisais en Ducat’ il ya 2 ans. »
Otto Focus : « La prochaine étape est germanique. »
11h47, Km 1068. Nos petits bolides arrivent plus rapidement qu’ils ne l’imaginaient à Zonza,
carrefour des crêtes. Une bonne odeur d’herbe coupée les y accueille. Après les courses alimentaires,
c’est le rush sur le col. Un vent à décorner un VFR les bouscule ainsi qu’un froid glacial. Les machines
sont difficiles à manoeuvrer. La BARés (Baronne et Barrette) se mettent à l’abri du vent derrière un
algeco, tandis que l’équipage Yam’ et Vtec font le tour du site de Notre Dame des Neiges au pas de
course… avec les casques. La descente est plus amusante, surtout en roue libre. Du coup La Barrette
est loin devant… avec la bouffe. Léon reviens on a les mêmes à la maison !!!
13h00, Km 1098 (ça ne s’invente pas, ça doit être un signe) c’est l’heure de se baquer. L’eau de ce
petit coin de paradis est parfaite. Ce sont les « Bavella Boys » qui se jettent à l’eau les premiers. Les
rochers sont chauffés à blanc, l’eau ruisselle sur les rochers polis. Il ne manque que Doudou pour
nous faire son fameux saut de la carpe.
Focus : « Elle est tellement bonne, que l’été ici il doit y avoir des méduses. »
Après les groupes de 6, les groupes de 4 et les groupes de 2. Il faut dire que parfois il y a des
avantages à faire des groupes de 2 d’après Iron, le rebelle de Milwaukee. Franky et sa Baronne se
trissent de leur côté pour aller se faire un peu de blanche. C’était prévisible qu’il rechute notre
colombien. Notre fournisseur en routes blanches s’il n’a pas sa dose…il est à cran (qui a dit crancran ? ». Notre couple infernal se rentre par Aulène et le col St Eustache.
De leur côté les survivants de la Meute taillent la route sur Solenzara puis Porto Vecchio à une allure
raisonnable. Otto Focus jardine un peu et nous fait faire un petit tour gratuit de la ville, dans les
bouchons. Si le Colombien avait été là il aurait pris 15.000. Les bouchons, les travaux, la chaleur, la
pôpulace friquée… ARGHHHH. Un petit arrêt s’organise à l’arrache dans un coin du port en chantier,
des tornades de vent de sable balayent le port comme dans les westerns spaghetti. Maya n’aura pas
un arrêt optimal pour prendre des photos.
Otto Michelin : « Je vous propose de prendre un raccourci par un col. Ca nous fait économiser 30
km. »
Poussinette : « Si on peut faire 30 km de moins en Corse il ne faut pas se priver. »
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Comme il est malin ce jeune louveteau. Sans coup férir il arrive à obtenir un itinéraire taillé sur
mesure pour les arsouilleurs. En entrée ils attaquent par la montée sur L’Ospédale, en plat de
résistance ils enchaînent sur la route d’Aulène et en dessert ils concluent en apothéose par le col de
St Eustache à Mach 2, avec le compas ouvert grand angle.
16h42, Km 1220. Un poil après le col.
Maya : « J’ai trop mal, ne freine pas, va le plus vite possible. »
Otto Focus : « ?????!!!!????? GGGGAAAAAAAAAAAAAZZZZZZZZZZZZZZ»
Nos deux arsouilleurs du dimanche ne vont pas se priver de rouler plus vite. Les derniers kilomètres
sur la nationale ressemblent à un canon ball run. Les voitures sont laissées sur place. Le FZ6 est à
l’agonie, le Vtec hurle à la mort. Les filles se demandent ce qu’elles font là.
19h01, Km 1292, Poussinette et Tintin sont de retour au hameau de Pevani. Maya et son bourdon
font le plein d’anti douleur à la pharmacie. Franky et sa baronne sont arrivés depuis 17h15 en
prenant leurs raccourcis colombiens.
JBT est pour sa part allé s’arsouiller tout seul jusqu’à St Florent. No hell a surveillé la piscine. Ginger
est allée… à la pharmacie. Iron a lavé son Street Bob à l’électro mousse.
La Barrette : « A la sortie d’Auléne, je me suis fait gratté par une Ford Fiesta… »
Iron : « Une Ford Fiesta ? »
La Barrette : « Je n’aurais jamais du vous le dire… »
La Barrette : « En fait ce n’était pas une Ford Fiesta, ça faisait un bruit de Porsche. »
Iron : « En fait les Farit’, c’est une spécialité du sud de l’Alsace. Tout le monde connaît la tartiflette de
Lourmarin. La Paella de Salon de Provence et les pâtes… au sucre d’Apt. »
Le petit fouille merde : « Alors Frank cette coloscopie ? »
Ginger : « Il ne faut pas confondre avec le dentiste… »
La Barrette : « C’est par là que vous soignez les dents ? Ca tourne et vire ; C’est des jaunes ou des
blanches ? »
Baignade dans une carte postale à
Rondinara.
8h09 les bikers partent en avance pour aller braquer un Crédit Mutuel à Ajaccio. Il faut dire que ça
fait des frais une semaine en Corse en Harley. Il y en a pour un bras rien qu’en électro mousse pour
refaire briller les chromes. 8h39 Maya, Poussinette et leurs pilotes partent en chasse. Ils
commencent par essuyer les bouchons du matin à Ajaccio, avant de rallier Cauro. A un moment ils
suivront le camion d’un miroitier. C’est marrant de se voir rouler dans un miroir géant…
Ce matin Maya n’a plus mal aux fesses. Ginger n’a plus mal au dos. Poussinette n’a plus mal au cœur.
No Hell n’a pas trop mal aux genoux. En fin de compte il n’y a que la Baronne qui est au top ou
presque.
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A Cauro l’attente des bikers s’organise. Plusieurs événements portent à croire qu’ils arrivent en vain.
L’arrivée d’un groupe de Lancia Delta Intégrales, d’un camion poubelle, d’un Dax en duo, d’un vieux
qui péte, d’une Can-Am… Finalement POTATO POTATO, les bikers sont là.
Tintin : « Ca va le dos Ginger ? »
Iron : « Moi ça va. »
Ca repart plein tube du côté de Propriano d’où nos arsouilleurs auront le plus grand mal du monde à
se désengluer. Ca bouchonne, il y a des travaux, c’est l’enfer et ce n’est pas encore la pleine saison…
10h44 à Sartène, il est temps de se désaltérer sur la place Porta. C’est la place sur laquelle a eu lieu la
mortelle fusillade du 4 septembre 2010 qui a fait la une de la presse. Septembre 2010, la Meute y
était…
11h38, km 1408. Dans un beau virage, Tintin manque d’arriver au bout de la piste. Le VFR amorce un
dépassement dans une courbe avec une belle visibilité. C’est le moment que choisit la voiture pour
déboîter et doubler à son tour. La Honda double les deux véhicules en roulant au ras de l’herbe.
C’était beau ça passait. Une belle frayeur tout de même. D’ailleurs du coup Poussinette a envie de
vomir. Il faut réduire le rythme.
Poussinette : « J’ai envie de vomir. »
Iron : « Vous n’avez qu’à passer devant. »
Poussinette : « Non, quand il est devant, il roule plus vite. »
Iron : « Quand la Harley est devant, ce sont les lests des moto qui sont derrière qui vomissent. »
Tintin : « C’est à cause de l’odeur d’huile… »
Il faut avouer que la Harley a un rythme infernal ; Le centre de gravité de la Street Bob est très bas.
Du coup on a l’impression que la moto vire droit, alors que La FZ6 et la VFR sont plein angle.
Le stationnement à Bonifacio est très réglementé. Après deux tentatives de se garer en vrac, une
autochtone nous trouve un parking réservé aux motards et gratuit devant la mairie. Bon, Iron le
rebelle au bronzage vanille fraise aura un peu de mal à se faufiler avec son carter et son guidon Ape
anger, mais finalement en levant la jambe ça passe. En quelques pas nos cruiseurs se font alpaguer
par les rabatteurs du café de la Poste. Au programme des spécialités locales faites maison. Lasagnes
à la viande, Canelloni au bruccio, aubergines bonifaciennes, melon au jambon. Après le repas,
pendant que les louveteaux se font les pattes dans l’escalier du roy René, les randonneurs (les vieux)
profitent de la vue sur les falaises.
15h00, Km 1460, « Flutch voyages » a le plaisir de vous présenter la plage de Rondinara. Nos 6
rescapés se baignent dans une carte postale. L’eau est bleue turquoise tachetée de plaques noires de
posidonies. Les montagnes environnantes sont rouges, le sable blanc, les yachts surchargés de
mannequins topless. Le friselis des vagues se meurt sur la plage et sur les mollets de star de Geoffrey
qui sort de l’eau comme dans un film de James Bond. On dirait Daniel Craig dans « Casino royale ».
Maya : « On part dans un quart d’heure. »
Ginger : « On part dans un quart d’heure. »
Poussinette : « On part dans un quart d’heure ? »
Sur le chemin du retour, Tintin ratera le golfe de St Giulia, avant de reprendre la nationale à 110 -120.
Dommage pour son permis à point. Il y a des radars fixes en Corse…. ça fera un souvenir de plus.
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18h08, Km 1550, Propriano. C’est l’avant dernier jour du « Ginger tour », le tour de Corse des wc
publics.
Iron : « Il y a un dicton en Corse qui dit : si tu as envie de travailler, assied toi ça va te passer. »
19h47, Km 1632, après un retour soutenu, nos aventuriers du virage extrême sud de la Corse sont de
retour, encore une sortie de 340 km. No Hell a concocté une paella du feu de dieu. La Baronne et
Franky le Colombien (le roi de la blanche) sont allés se baquer à la plage d’Ancone. C’est marrant les
surnoms évolutifs. Il faut dire que Frank est un sacré Gringo.
La Barrette Colombienne : « Demain pour aller au Cap Corse… on peut passer par Vico. »
Iron : « Je crois que l’on a bien roulé. Je ne pouvais pas aller plus vite. A un moment il y a un FZ6 qui
m’a passé. »
Otto Focus : « J’ai demandé à Iron. Il m’a dit tu es passé correctement. »
Iron. : « Sur le retour j’ai doublé une Rocket 3 et 2 voitures d’un coup. C’est passé t’as vu. De derrière
ça devait être beau. Quand je suis arrivé dans le virage. Je me suis dit merde je ne suis pas en CBR…. »
Ginger : « Pour arriver dans les temps à Bastia, il faut que j’arrête de boire dès ce soir. »
La Baronne : « Tu vas arriver lyophilisée. »
Le Colombien : « J’irais revoir ma Colombie… »
La Baronne : « Nous n’avons plus de papier toilette. Franky est prévoyant, il m’a dit j’en prends 2…
mais il en a oublié un. »
Tintin : « On peut vous en vendre, un Euro la feuille. »
Le désert des Agriates et le Cap
Corse.
8h00 tapantes, Ginger & Iron traînent des bottes pour aller braquer 2 Crédits Mutuel à Furiani et
Bastia. Un autre groupe constitué des Colombiens, des Italo-japonais et de JBT part à 8h30. JBT qui
prend les devants respecte le code la route et les limitations de vitesse !!!!! 50, 70, 90, 70, 50, 90.
Derrière le Colombien fait un Sudoku et Tintin des mots mêlés…Quelle conscience professionnelle
ces moniteurs d’auto-école. Heureusement Tintin péte un câble et double, sinon le Colombien aurait
tout explosé. Du coup c’est Poussinette qui boude.
9h28, km 1692. Tatone. Il est temps de refaire les niveaux. Réservoir, estomac, vessie.
Tintin : « On va prendre en photos les WC de la station pour le Ginger tour. »
La Baronne : « Pendant que vous pilotez, nous on s’emmerde. Du coup on chante des chansons à la
con. »
Le Colombien reprend les devants ; Il se cale sur un petit 120-130 standard. Du coup JBT est obligé de
pédaler à 160 pour rattraper le peloton de tête par moment. Ca doit être une technique vitrolaise.
L’avantage de croiser les gendarmes c’est qu’ils ne vont pas au même endroit que vous. JBT finit par
se venger dans le col de Vezzo. 3, 2, 1 feu partez. Le pilote Suzuki profite de ses gommes tendres
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pour enrouler. Comme il baisse son casque (AGV Rossi) en pilotant, les motards qu’il rattrape croient
voir arriver Valentino Rossi, du coup ils lui cèdent le passage avec déférence.
11h00, KM 1770, Col de Vezzo. Le désert des Agriates nous accueille. Ancien grenier à blé de la Corse,
L’Agriate est désormais recouvert par le maquis au grès de nombreux incendies atisés par les vents
violents. Le conservatoire du littoral gère plus du tiers des 15.000 hectares de cette micro région.
Poussinette : « Ce n’est pas vrai, ce ne sont pas les mêmes kilomètres que chez nous. »
Le Colombien : « En corse on ne mesure pas les distances en km mais en temps… »
11h35, Km 793, Saint Florent. La Meute qui expérimente les groupes impairs : 5 et 7 attend les bikers
qui reviennent d’un run sur Furiani et Bastia.
Le Colombien : « Et le sens interdit tu l’as vu ? »
L’américain : « Hein ? »
La Baronne : « Mais tu vois bien qu’elle ne va pas rentrer dans le top case cette baguette. »
Le Colombien : « C’est la dernière fois que je te mène en Corse. »
Petite précision de la rédaction, ne partez jamais en vacances en moto sans un gars avec un top case,
et un gars qui sait démarrer une moto à la poussette. C’est incroyable tout ce que l’on peut mettre
dans un top case. Nous ne connaitrions pas le Colombien nous en aurions tous un.
Le Colombien : « Vas-y Franky c’est bon, Vas-y Franky c’est bon bon bon. »
Poussinette : « Dans les virages c’est moins bon. »
Iron : « Moi je suis là pour venger tous les gars en Harley qui se sont fait doubler. »
Au niveau du Cap, les loups corses trouvent un petit coin à l’ombre, plein de bouses. L’endroit
surplombe une immense plage de galets noirs. Ces galets sont issus des rejets d’exploitation de
l’ancienne carrière d’amiante de Canari-Abro fermée en 1965. Peu à peu la nature reprend ses droits
et la plage de galet s’est réduite de moitié en 50 ans.
Tintin : « A un moment tu as hésité à doubler une voiture… »
Le Colombien : « Il n’y avait pas une ligne blanche… une ligne colombienne… »
Ginger : « Je n’ai plus mal au dos. »
Iron : « Ca c’est l’effet des orgasmes à répétition… sur la Harley. »
Poussinette : « Quand tu remercies les voitures qui se déportent, avec la main on dirait un pantin. »
Ginger : « Iron m’a dit que je ressemblais à Kate Middleton son altesse royale, la duchesse de
Cambridge. »
Un camion chargé d’un énorme engin de chantier arrive. Son chauffeur demande de déplacer les 2
motos noires pour qu’il puisse se ranger et laisser passer un camping-car. L’alarme de la Harley se
met à gueuler comme toutes les sirènes de l’enfer. Iron a oublié son badge magnétique.
Iron : « En fait c’est qu’elle ne m’a pas reconnu. »
La route du Cap Corse est extraordinaire. Elle serpente à flanc de montagne, suspendue entre la mer
et d’abruptes pentes. Chaque virage offre un nouvel angle de vue sur une nouvelle crique
déchiquetée et inhospitalière. Tous les dégradés de bleu se bousculent dans nos rétines mis à part le
bleu gendarmerie et le bleu d’Auvergne.
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Un arrêt à Canari s’impose 14h14, km 1827, puisque nos arsouilleurs ne peuvent pas boire un coup à
Vico. Canari est un petit village suspendu dans la montagne et qui surplombe la mer. Il est
fréquemment balayé par le Libeccio, un vent dominant violent. Le village semble exister depuis
l’antiquité (VI ème siècle avant JC, Jésus Christ pas Jean Claude Van Damme). L’histoire de Canari
baigne dans le sang. De nombreuses familles et intérêts divergents se sont affrontés durant des
siècles pour ce bloc de schiste.
Le serveur : « Madame vient de Paris ? »
La Baronne : « Non, pourquoi ? »
Le serveur : « Parce qu’il n’y a que les parisiens pour demander un verre d’eau avec leur café. »
Poussinette : « Je vais prendre un jus de tomate. »
Le Serveur : « Qu’elle n’aille pas se plaindre si elle a des brûlures d’estomac. »
Le Serveur : « Ne prenez pas cette route… les cyclistes vont vous doubler. Et si je prends ma 2CV je
vous mets minables dans la descente. »
Plus d’une heure plus tard la Meute est rendue à Bastia, par une belle route tape cul. La bande a
shunté le bout du Cap Corse pour cause de fatigue et de timing. L’itinéraire conseillé par le serveur
est moisi. Traverser Bastia, km 1914, un vendredi à 15h30 c’est l’enfer. A croire que c’est l’heure de
sortie des bureaux. Ca bouchonne sévère, sans compter les travaux, comme partout dans l’île, à
croire qu’ils ont attendu que les premiers touristes arrivent pour faire semblant de travailler. Iron fait
la gueule comme un vrai biker.
Ca repart à vive allure. JBT et le Colombien mènent les débats. Tout allait bien, mais c’était avant le
drame bien sûr. Les deux grosses noires sont en queue de peloton, vous vous rappelez comme les
dernières chèvres du troupeau à Evisa. Devant elles une voiture et un camion de chantier chargé de
matériel. Le camion vient de doubler la voiture quand tout à coup, une paire de madriers s’envolent
et s’éclatent sur la route dans un nuage de fumée. La voiture roule sur les madriers, les 2 bikers
évitent le pire : Une grosse écharde dans le casque… un madrier de face ou de travers.
17h32, km 1982. Voilà nos aventuriers du virage extrême Nord au col de Vizzavona. Ils viennent de
traverser une forêt de pins maritimes et Laricio, de châtaigners, de hêtres, et de chênes liéges et
verts.
Nos louloups ne sont pas au bout de leur peine. Avant de boucler les 347 km de la journée, Iron
manque de s’emplafonner une 207 qui faisait marche arrière dans un virage à Afa. Le destin en
voulait à Reno Raynes aujourd’hui. Mais avec sa grande pratique de l’évitement à gauche, il vient
d’économiser une peinture noire mat, ainsi qu’une grosse facture de chrome et de franges. 18h30 ;
Km 2040. C’est le bout de la route. Les lests sont rincés. Les poignets droits des pilotes à la limite de
la tendinite.
La soirée se termine au Bar le Malibu à Calcatoggio. Nos surfeurs de bitume y ensablent leurs
machines sur le parking du restaurant.
Ginger : « Moi je vais prendre de l’aïoli. Je ne me lave pas les dents, comme ça dans la chambre des
colombiens à Ajaccio demain… »
Tintin : « Je vais prendre des moules marinières. »
La serveuse : « Je suis désolé mais nous n’avons plus de moules. »
Tintin : « Alors je vais prendre une assiette de fromages corses et des moules marinières. »
Iron : « Moi je vais prendre un Miami Beach. »
Ginger : « Il y a quelqu’un qui a commandé une barre à mine ? »
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Iron se voit déjà sur sa Bat Harley sur le pont de San Francisco à l’occasion du voyage organisé pour
ses 40 ans, un baptême de randonneur en quelque sorte.
Jojo : « La marche arrière sur un VFR, ça s’appelle une Poussinette. »
La grève de la SNCM vient échauffer les esprits, mais la bonne humeur reprend vite le dessus. Le
Colombien nous fait pleurer de rire, avec un projet de cran-cran avec la Baronne. Un conseil ne
partez jamais en vacances sans un Colombien, un moniteur d’auto-école, un diplomate américain, un
photographe de presse à scandale, un banquier moisi et un lot de jolies filles. Le retour se fait de nuit
puisque les filles avaient réclamé une spéciale nocturne. Les VFR éclairent la route, la Harley éclaire…
le ciel.
Ginger : « Moi je n’aime pas rouler de nuit. »
No Hell : « Pitain, moi non plus. »
Poussinette : « J’ai cru que Franky nous emmenait à Vico… »
Les cascades de Vezaco
De bon matin un préavis de grève d la SNCM menace le départ de nos arsouilleurs ; Après un ménage
rondement mené, il faut descendre à Ajaccio pour envisager un éventuel mode de transport
alternatif pour rejoindre le continent. Après vérification, le bateau devrait effectuer sa traversée.
Une dernière journée s’offre pour la Meute en Corse. Après un beau jardinage, l’idée de Ginger est
retenue : Les cascades de Vezaco. Deux groupes de 4 se constituent. Un groupe qui se rend au
marché (les JBT et les bikeurs), l’autre qui trace sur le site des cascades (les jeunes louveteaux et les
Vtec moisis). De leur côté les Colombiens ont tracé sur Bonifaccio pour prolonger leur séjour de
quelques jours.
Après avoir acheté 150 saucissons, les américains rejoignent les « cascadeurs » à Vezaco, pendant
que les JBT se font des potes à Ajaccio. L’eau glaciale bouillonne dans des marmites polies dans le
granit. C’est à croire qu’Iron a mis ses célèbres glaçons en amont de la cascade. Maya, Ginger et
Poussinette ont trouvé une activité commune… elles roupillent. Flutch mitraille à tout va avec son
télé objectif bazooka. Tintin est comme un poisson dans l’eau, après chaque plouf il s’allonge sur un
rocher qui ressemble à une pierrade.
Après plusieurs ¼ d’heure à retarder l’inéluctable, il est finalement le temps de se rapatrier sur
Ajaccio. Les virolos sur Sainte Marie Siché puis Cauro sont les derniers d’une longue série. Nos trois
arsouilleurs en profitent chacun à leur façon. Iron a opté pour des trajectoires ramollies, Jojo pour un
enroulage consciencieux et Tintin pour des trajectoires aléatoires moisies, à l’arrache comme d’hab’.
Ce compte-rendu est déjà bien trop long et personne n’a résisté à l’ultime page de ce torchon déjà
épais comme un annuaire. L’histoire retiendra que le Napoléon Bonaparte est parti ce samedi là,
contre toute attente, que les glaces sont bonnes à Ajaccio, que les commerçants de la rue principale
sont doués pour plumer les derniers picaillons des touristes sur le départ.
8h00, Km2203. Le lendemain sur le port de Marseille
Flutch : « Enfin de la rouge. »
Où serons-nous l’an prochain ? Serons-nous encore ? Sur quel tromblon roulerons-nous ? Seul un
philosophe pouvait nous éclairer en attendant ces nouvelles aventures.
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JBT : « Voilà la prochaine moto de No Hell, une Harley Davidson. Vu les genoux cagneux qu’elle a. »
Tchao tchao.
Fred 1098 Vtec, dit « Ducat’ Moisie », « le petit reporter italien », « Tintin »…

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