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La Lettre Vos enjeux Assurance-vie : découvrez les atouts de placements de la Gestion sous Mandat A refuser la prise de risques, on peut se mettre en danger ! Des milliers de souscripteurs de contrats d’assurance-vie en euros en font actuellement l’expérience, le plus souvent sans le savoir. Généralement, le raisonnement de ces personnes est faussé par les performances des obligations par le passé. Il est vrai qu’elles procuraient un rendement attractif. D’autant qu’une obligation est réputée sûre : dès lors qu’elle est détenue jusqu’à son terme, elle garantit à son souscripteur le remboursement de la mise de fonds initiale. Le placement bénéficie donc de la double image de performance et de sécurité. C’est ce qui a expliqué le succès des contrats en euros. Mais les conditions du marché ont changé. Les contrats en euros sont exposés au rendement des obligations dont les taux d’intérêt sont faibles. Sur la durée, l’inflation risque même de limiter les plus-values engrangées. L’alternative pour assurer l’optimisation de son épargne ? Faire confiance à des marchés plus dynamiques ? Mais comment choisir un support parmi la pléthore ! Tout le monde n’est pas forcément féru de Bourse. C’est pourquoi une tendance se dessine à l’intention des personnes exigeantes avec les performances mais désarmées devant la complexité des marchés. Elles se voient proposer une délégation de la gestion de leur épargne à des experts. De la sorte, l’argent sera toujours placé au mieux de leurs intérêts. Non seulement par rapport à la conjoncture mais aussi en fonction du niveau de risque qu’elles auront accepté de prendre. Une première évolution en ce sens était apparue avec la création des contrats d’assurance-vie multisupports. Avantage considérable : ils permettent de glisser des obligations vers les actions. Mais avec un choix parfois si vaste que le client se met à hésiter devant des milliers de fonds. Certes, il peut aller du moins volatil au plus sensible. Libre à lui aussi de naviguer entre les styles de gestion, les zones géographiques, les secteurs d’activités…Mais trop de choix tue le choix. Il a été mesuré que moins de 1 % des souscripteurs procédaient aux arbitrages qui font toute l’originalité de ces contrats ! « Or, résume Patrick Million, directeur du Développement de la Gestion de Fortune à la BPE, ne pas choisir son allocation d’actifs, c’est choisir la plus mauvaise allocation d’actifs ». La solution pour s’en sortir consiste alors à recourir aux compétences d’une personne de l’art et de mandater cette dernière pour procéder aux investissements qu’elle considère les plus judicieux du moment. C’est la Gestion sous Mandat. « En la matière, poursuit Patrick Million, la BPE s’est résolument positionnée sur le créneau haut de gamme ». Elle a lancé, parallèlement à l’offre de base Suravenir, voici un peu plus d’un an, conjointement avec La Mondiale Partenaire et Federal Finance, les contrats Elegius Vie et Elegius Capitalisation. Ces deux produits combinent des titres traditionnels et des fonds spécialisés. Ils sélectionnent les Banque Privée Européenne - 62 rue du Louvre - 75 002 Paris. SA au capital de 97 061 000 €. RCS PARIS - SIREN 384 282 968. Etablissement de crédit et société de courtage en assurances (immatriculation ORIAS n°07 004 983). 9924 Le Lettre GdF N°1 210x297.i1-2 1-2 meilleures sociétés de gestion dans leurs domaines respectifs. Ils répartissent les investissements selon cinq profils. Ils donnent un accès à la gestion alternative dans la limite de la réglementation. Et bien sûr, ils proposent un compartiment en euros dans lequel il est possible de transférer tous ses avoirs en actions si l’on redoute un retournement de conjoncture. Tout l’ensemble est parfaitement bordé, économiquement, juridiquement et fiscalement. Trois questions à Patrick Million directeur du Développement de la Gestion de Fortune à la BPE Il n’y a donc pas d’obstacles juridiques et fiscaux à pratiquer la délégation de gestion à l’intérieur d’un contrat d’assurance-vie ? Patrick Million : l’important est de mettre en évidence qu’il s’agit bien d’une opération d’assurance-vie. En souscrivant un tel contrat, l’assuré abandonne juridiquement les sommes placées, en échange d’une créance. Il ne peut donc intervenir personnellement dans la gestion, ce droit revenant à l’assureur. Mais en organisant bien la délégation de l’allocation d’actifs, puis des arbitrages, sous forme de mandat entre la compagnie d’assurance, la société de gestion et le souscripteur, il existe une réelle transparence dans les rôles de chacun, reconnue et totalement admise par les ministères compétents. Qu’apporte la délégation au souscripteur ? PM : à la base, de la sérénité dans la durée, ce qui est le propre d’un contrat d’assurance-vie. Cela s’obtient d’abord par une bonne sélection dans la gamme des supports du contrat, correspondant à un profil de risque préétabli ; ensuite, au fil du temps, grâce à une adaptation quasi constante aux grandes évolutions du marché. Plus globalement, la délégation procure beaucoup de transparence et de souplesse par rapport à d’autres formules. Je pense notamment aux fonds de fonds profilés qui regroupent directement les supports en les fusionnant, au risque de ne plus vraiment savoir sur quoi l’argent est investi. Dans le cadre d’un mandat, chaque compagnie d’assurance qui organise et modifie les allocations d’actifs réalisées par la gestion, en assurant systématiquement le reporting, permet de visualiser parfaitement les opérations réalisées. Les performances s’en trouvent–elles améliorées ? PM : pour répondre précisément, il faudrait tenir compte du fait que les clients réclament de maintenir certaines lignes dans leurs contrats, alors qu’elles ne figurent pas dans l’allocation qui sert à mesurer la performance de l’indice de référence. Il n’empêche, si l’on observe l’évolution des profils utilisés pour Elegius-vie Capi, on s’aperçoit, à la fin mai, que leurs performances depuis leur création sont supérieures de un à trois points à leurs indices de référence. Lettre d’information réservée aux clients de la BPE, Banque Privée Européenne. Editeur : Banque Privée Européenne - 62 rue du Louvre 75002 Paris. Responsable de la Publication : Patrick Million, directeur du Développement Gestion de Fortune. Dépôt légal ISSN en cours. Document non contractuel. Informations présentées en vigueur au 1er juillet 2007 et susceptibles d’évolution, sous réserve de l’ensemble des dispositions légales et contractuelles applicables à chaque produit ou service. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et ne sont pas constantes dans le temps. Pour toute information supplémentaire, consultez votre agence BPE. de la Gestion Fortune de La lettre d’information de la Gestion de Fortune de la B P E Juillet 2007 N°1 A la une La splendide indifférence des marchés à la politique L es relations entre la politique et les marchés financiers n’ont jamais été simples dans notre beau pays. Certaines petites phrases sont entrées dans l’Histoire, comme la formule du général de Gaulle : « la politique de la France ne se fait pas à la corbeille » ou celle de Mme Edith Cresson, quand elle fut en poste à Matignon : « la Bourse ? Rien à cirer ». Les plus anciens dans la profession se rappellent aussi l’état de désolation du Palais Brongniart au lendemain du 10 mai 1981. Ce lundi-là, les cotations furent impossibles. Le retard accumulé fut tel ensuite que la Bourse française termina l’année avec un écart de 30 % sur ses voisines européennes. Mais depuis vingt-cinq ans, le principe de réalité a replacé les effets d’estrade électoraux à leurs justes dimensions. L’économie s’est imposée. De surcroît, elle s’est financiarisée. Du fait de leur étroite imbrication, les marchés boursiers se sont révélés les pionniers de la globalisation. Autre phénomène important, les principaux investisseurs financiers sont désormais des institutionnels. Alors qu’au début des années 1970, les ménages concentraient 70 % de l’épargne boursière mondiale, cette proportion s’est désormais totalement inversée : la part des ménages n’est plus que de 30 %. Du coup, l’essentiel des transactions s’effectue par le biais de gérants professionnels, réputés plus pragmatiques et moins sanguins que les particuliers. Au surplus, ils sont plus internationalisés. Avec la distance qui les sépare de New-York ou de Singapour, l’impact électoral parisien s’estompe rapidement. Enfin, une autre tendance lourde va contribuer à séparer encore la sphère des marchés du petit monde politique : c’est l’abondance des liquidités. Les spécialistes estiment que dans les prochaines années, les sommes disponibles pour les actions seront encore plus abondantes qu’auparavant. En effet, jusqu’à présent, l’argent était surtout utilisé pour financer les dettes publiques. Les déficits des états tendant à se réduire, de plus grandes masses d’argent vont être libérées pour les marchés actions. Ainsi, les liquidités abondantes des pays émergents se porteront moins vers les bons du Trésor américains ou les obligations d’Etat des pays européens, mais de plus en plus vers les actions. Et cela, quelle que soit la couleur des gouvernements en place. Du fait de toutes ces explications, une élection française ne fait plus les marchés. En revanche, de nombreuses sociétés françaises peuvent contribuer à faire la performance des indices et des portefeuilles. C’est d’ailleurs une des contradictions des dernières semaines. Jamais une campagne présidentielle n’aura été autant suivie par les observateurs du monde entier. A l’inverse, jamais il n’aura été aussi peu question de la mondialisation… Mais attendons. Une fois retombée la fièvre des scrutins, force sera d’admettre que la Logan de Renault, les forages pétroliers de Total ou les sacs à main de chez Louis Vuitton font davantage pour le rayonnement de la France que les apparitions médiatiques de nos élus en tenue de jogging ou de naïades… Eric Franceschini, Directeur de la Gestion de Fortune Les lendemains qui chantent ou déchantent Qu’a fait la Bourse de Paris au lendemain de chaque élection présidentielle ? Le tableau ci-dessous atteste de réactions contrastées. Mais ne donnons pas à ces chiffres plus de significations qu’ils n’en ont. Ils sont amusants mais ils ne relèvent que de la petite histoire. Et puis, attention aux effets d’optique ! Il faut replacer ces réactions parfois épidermiques en perspective avec la tendance lourde. Or cette dernière décrit une hausse ample et non démentie depuis 2002. Lundi 11 mai 1981 : - 11 % (1) Lundi 09 mai 1988 : + 1,3 % Mardi 09 mai 1995 : + 3,18 % Lundi 06 mai 2002 : + 0,28 % Lundi 07 mai 2007 : - 0,61 % (1) le CAC 40 n’existait pas à l’époque. C’est la baisse moyenne observée, mais certaines valeurs avaient encore plus chuté. Galeries Lafayette avait perdu 13,6 % et Colas 13,4 %. 5/07/07 17:59:56 Stratégies de Les Bourses européennes placements inspirent confiance Enjeux Transmissions d’entreprises : patrimoniaux Réunir les clés de la réussite Michel Frogé Pierre N’Guyen L e chiffre est vertigineux : au 1er juin, le bond de l’indice les investissements les plus rentables. Or parmi les Bourses inDax de la Bourse allemande atteignait 20 % depuis le ternationales, New York est handicapée par la faiblesse du début de l’année. Dans le même temps, à Paris, le CAC 40 billet vert. Shanghai est devenue trop spéculative, Tokyo ne avait progressé de 10 %, signant là une cinquième année s’est pas encore réveillée. Reste l’Europe et singulièrement l’Alconsécutive de hausse. Un exploit jamais réalisé depuis 1945 ! lemagne redevenue grande. En d’autres circonstances, de telles poussées amèneraient à En outre, les actions restent l’actif à privilégier par défaut. s’inquiéter. Elles ressemblent fort, en effet, à de la spéculation. C’est en tout cas l’avis des investisseurs institutionnels. Comme Sauf qu’ici, les faits viennent corroborer ces anticipations ils sont les principaux intervenants sur les marchés, ils indioptimistes. quent donc largement la tendance. Or ils s’éloignent de l’imComme l’explique Pierre N’Guyen, responsable de la mobilier, déjà bien cher à leurs yeux. Ils attendent pour acheter multigestion chez Federal Finance Gestion, « nous tablons sur des obligations que les taux européens se soient bien installés une croissance de l’Allemagne aux alentours de 2,5 % cette à la hausse. En effet, les titres qui seront mis sur le marché deannée ainsi qu’en 2008 ». La vigueur du rétablissement de notre main seront alors tellement plus rémunérateurs que les obligavoisin est en effet impressionnante. Pour l’instant, les tions actuellement émises que ces dernières ne vaudront plus exportations alimentent son dynamisme. Mais le relais des grand chose dans quelques mois. investissements de production est déjà prêt, qui actionnera, lui, Certes, il y aurait bien les liquidités : rémunérée à 4 % sans le moteur des créations d’emplois. Ce qui sera propice à la risques, elles commencent à devenir attractives. De fait, chez consommation. Cette bonne santé se propage à un certain Federal Finance Gestion, elles arrivent en deuxième position nombre de pays voisins qui, eux aussi, voient repartir leur dans l’allocation d’actifs, devant l’immobilier et les obligations. croissance, en dépit d’un euro fort. « Globalement, les spécialistes Mais derrière les actions qui continuent à rester accessibles. des devises dans les sociétés de gestion jugent la monnaie Malgré leur hausse depuis bientôt cinq ans, elles se négocient européenne surévaluée par rapport au dollar et au yen», en moyenne à 15 fois les bénéfices. Elles restent donc avantapoursuit Pierre N’Guyen. geuses. C’est une des raisons pour lesquelles le dicton “ sell in Mais apparemment, cela n’empêche pas les entreprises du may ” ne s’est pas vérifié cette année. Vieux Continent de briller sur la planète. Leurs résultats sont Cependant, cela ne veut pas dire que des corrections ne se souvent meilleurs qu’attendus. Ainsi, au premier trimestre produiront pas. Bien au contraire, Pierre N’Guyen s’attend à une 2007, plus de 45 % des sociétés ont surpris positivement les légère consolidation du marché. Mais en l’occurrence, elle sera analystes contre 15 % seulement qui ont déçu. Du coup, 60 % bienvenue et non pas redoutée. des prévisions de bénéfices des entreprises européennes ont été révisées à la hausse par les analystes au cours des trois derniers mois. La conjoncture est à la fois porteuse d’un point de vue macroéconomique et riche en événements Et si cela ne suffisait pas, microéconomiques du côté des sociétés. Pour profiter pleinement de cette double situation, une catégorie le ballet des fusions-acquiside fonds d’investissement se révèle particulièrement adaptée : ce sont les Sicav et FCP dits de situations tions, OPA et autres rachats spéciales. Leurs gérants ont recensé des sociétés qui, à leurs yeux, vont faire l’objet de transformations serait là pour entretenir la dans les prochains mois. Soit parce que de nouveaux dirigeants vont être nommés. Ou parce que leur vigueur des marchés. Les périmètre va être considérablement modifié, de manière à augmenter leur rentabilité. Ou bien encore, secteurs de la banque, de parce qu’elles vont faire l’objet d’un rachat qui va faire grimper le cours du titre. Des fonds comme Axa l’assurance, du BTP, de Europe Opportunités, Ofimacible ou Echiquier Quatuor répondent bien à cette description. En l’absence l’énergie sont particulièred’événements, ils se fixent l’objectif de se situer dans la première moitié du classement des fonds d’actions ment visés par des rapproeuropéennes. Mais si les prévisions se réalisent, ils sont alors propulsés dans les premières places. chements de grande amDans cette famille de fonds, Pierre N’Guyen apprécie particulièrement le fonds de chez Axa. Son gérant, pleur. Hervé Mangin, était auparavant responsable de l’ananlyse financière chez Axa IM. Son appartenance à De toutes façons, au-delà un leader de la place lui assure un accès direct aux dirigeants des plus grands groupes. C’est un avantage de cette conjoncture spécificertain par rapport à des confrères de sociétés de gestion de taille plus modeste. En outre, son porteque, les marchés actions feuille, relativement concentré sur une cinquantaine de titres, est harmonieusement diversifié entre bénéficient de l’afflux de limoyennes et grandes valeurs. Ainsi est-il présent dans Suez, Danone, Saint Gobain. Par rapport à quidités mondiales qui cherEchiquier Quatuor, quasi exclusivement investi dans les petites capitalisations, il peut tirer parti de chent à se positionner sur toutes les configurations du marché, selon que ce dernier privilégie les petites ou les grandes valeurs. Et dans tous les cas de figure, il est bien placé pour accompagner la croissance en Europe. Un fonds à la loupe Axa Europe Opportunités : en bonne position d’observation 9924 Le Lettre GdF N°1 210x297.i3-4 3-4 I l n’y a pas d’âge pour songer à la transmission. Longtemps, dans les entreprises familiales, la question était différée. Le dirigeant avait largement dépassé le cap de la soixantaine quand il commençait à en parler à ses enfants et envisageait de trouver parmi eux un successeur éventuel. Désormais, la question est beaucoup moins taboue et largement anticipée. Pour preuve, la réunion organisée en mai dernier par la délégation de la BPE dans le Morbihan (voir plus bas). Les organisateurs s’interrogeaient sur l’âge des personnes concernées et intéressées par la transmission de leur entreprise. En réalité, cette question peut intervenir à tout moment de la vie de l’entreprise et de la vie du dirigeant, car c’est également une question d’opportunité. Cela dit, les interrogations restent les mêmes, quel que soit l’âge où la décision est prise et quelle que soit l’issue donnée : transmission à l’un des enfants par le biais d’une donation ou cession à un tiers. Dans tous les cas, la mutation est si profonde, d’un point de vue psychologique, patrimonial et fiscal qu’il est indispensable de l’anticiper plusieurs années auparavant. Ainsi le contrat de mariage. Au cours des années d’activité, un régime de séparation était recommandé. Il permettait de protéger le patrimoine privé du ménage, et en particulier celui du conjoint, d’éventuelles mauvaises affaires de la part de l’entrepreneur. Mais une fois que les actifs professionnels sont bien consolidés, il est temps de revenir en communauté. Comme l’explique Michel Frogé, ingénieur patrimonial à la BPE, « cela permettra de prévoir, avant la transmission, des donations aux enfants avec réserve d’usufruit pour les parents ». Deuxième piste à explorer : si l’un des enfants est intéressé par la reprise de l’entreprise, la constitution d’un pacte Dutreil va réduire de 75 % l’assiette imposable en matière de droits de transmission. Certes, un double engagement de conservation, de deux ans entre associés puis individuel de six ans entre donataires dans lequel se trouve le nouveau dirigeant, est requis. Ces personnes doivent conserver leurs titres durant ces périodes. Mais cette transition passe somme toute assez vite. Elle permet au successeur de prendre progressivement les rênes. Et à ce prix, la facture fiscale de la transmission est pratiquement annulée. En troisième lieu, il faut avoir en tête l’impact fiscal d’une transformation de ses avoirs professionnels en fortune personnelle. Du jour au lendemain, les biens non taxables au titre de l’outil de travail, deviennent assujettis à l’ISF. Le choc est d’autant plus rude qu’il survient au moment où les revenus professionnels diminuent, dans la mesure où l’intéressé ne perçoit plus sa rétribution de dirigeant. Toutes les mesures susceptibles d’actionner le bouclier fiscal seront alors les bienvenues. Parmi celles-ci, Michel Frogé suggère la mise en place d’une ligne de crédit bancaire adossée à un contrat d’assurance-vie en unités de compte dans lequel sera logée une partie des liquidités tirées de la cession. Le principal intérêt de ce schéma est de séparer la gestion des capitaux de la constitution de revenus complémentaires. Ainsi, la gestion financière des fonds dans le contrat d’assurance-vie peut se faire, dans une perspective de long terme, décorrélée des besoins de trésorerie de court terme. Les besoins de trésorerie sont assurés par une ligne de crédit bancaire adossée aux actifs financiers. Dans cette hypothèse, le remboursement du capital emprunté et des intérêts peut intervenir en une fois au terme de trois ou quatre ans par un retrait partiel sur le contrat. L’opération peut être renouvelée dans les mêmes conditions pour la période des quatre années suivantes. Ainsi, les retraits sur le contrat dégagent des revenus susceptibles de désactiver le bouclier fiscal seulement une fois tous les trois ou quatre ans. Les autres années sans retrait, le bouclier est activé au maximum. La question fiscale est certes importante mais elle n’est qu’une facette de la problématique globale. Heureusement, la panoplie des outils est riche pour mener à bien cette seconde vie dans l’existence d’un entrepreneur. Mais ces techniques sont tellement nouvelles pour ce dernier ! C’est pourquoi, pour bien les manier, mieux vaut se faire conseiller. C’est précisément le rôle d’une banque privée. L’exemple de Lorient Le public était facilement identifié : les chefs d’entreprises du Morbihan. Eric Conoir, directeur de la délégation Gestion de Fortune de la BPE à Vannes, et Pascal Selo, gérant de fortune, ont associé plusieurs structures du groupe Arkéa (BCME, Crédit Mutuel de Bretagne, BPE), afin d’identifier et d’inviter les dirigeants potentiellement concernés par la transmission de leur entreprise. « Nous avons voulu organiser une réunion d’information, en nous associant au cabinet d’avocats Fidal, avec lequel nous avions déjà réalisé avec succès une réunion d’information en 2006 portant sur l’ISF. » Le bon moment pour céder son entreprise est celui où le chef d’entreprise est prêt à écouter une offre d’un repreneur potentiel. En cela, il n’est pas question d’âge pour céder, mais il est surtout important de préparer l’entreprise et son dirigeant à cet événement. Eric Conoir reconnaît également avoir été surpris par le besoin d’information des chefs d’entreprise, sur tous les aspects juridiques et fiscaux visant à optimiser la transmission de leur entreprise : « Quelle que soit la taille de leur entreprise, tous les dirigeants sont soucieux de permettre la cession dans les meilleures conditions». Compte tenu du succès de cette soirée, une suite sera donnée à partir d’octobre 2007, en constituant quatre réunions complémentaires, toujours avec le concours de la société d’avocats Fidal. Ces réunions s’appuieront sur le projet de loi de finances 2008, afin d’actualiser les mesures fiscales visant la cession de l’entreprise. Elles seront constituées d’entrepreneurs par groupes restreints de huit à dix personnes. De cette manière, des réponses plus précises pourront leur être apportées, en fonction de leurs préoccupations spécifiques. Les futurs cédants pourront donc affiner leurs stratégies, et cela d’autant plus que l’actualité fiscale des prochaines semaines risque d’être dense. 5/07/07 17:59:58