L`Officiel de la Recherche et du Supérieur Les crispations persistent

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L`Officiel de la Recherche et du Supérieur Les crispations persistent
L’Officiel de la Recherche et du Supérieur
Publié le 8 juin 2012, Modifié le 14 juin 2012 Par Clarisse Jay , Élodie Touret
Les crispations persistent à Toulouse autour du projet d'idex
Le Pres Université de Toulouse a mis en place un comité de pilotage pour enclencher le
processus de révision de l'idex. Bruno Sire, le président de Toulouse 1, qualifie cette initiative de
« déni de démocratie ».
Rififi à L'Uniti. Non encore concrétisé, le projet d'idex toulousain Uniti suscite déjà nombre de
tensions. Celles-ci, apparues lors de l'examen de la convention d'attribution d'aide financière de
l'ANR, se sont accentuées avec l'élection de deux présidents d'universités hostiles au projet.
Jean-Michel Minovez et Bertrand Monthubert, respectivement élus à la tête de Toulouse 2 Le
Mirail et Toulouse 3 Paul Sabatier, souhaitent en effet modifier la gouvernance et le périmètre
de l'idex.
Validation fin octobre. Un pas supplémentaire a été franchi fin mai, avec la création par le Pres
Université de Toulouse d'un comité de pilotage destiné à définir le processus de révision de
l'idex. Une méthodologie et un calendrier précis ont été validés par le Pres « au cours de la
semaine du 21 mai », selon Gilbert Casamatta, administrateur provisoire du pôle. Plusieurs
phases sont définies, de la consultation des établissements à la validation finale par le conseil
d'administration du Pres, pour l'instant prévue fin octobre 2012. Trente-neuf représentants des
membres fondateurs et associés du Pres composent ce comité, qui a tenu sa première réunion
le 1er juin dernier.
Plan Campus : Toulouse 3 suspend le PPP
Promus sous la présidence de Nicolas Sarkozy dans le cadre de l'opération Campus, les
partenariats public-privé (PPP) ne sont plus en odeur de sainteté. La nouvelle majorité
présidentielle et une partie de la communauté universitaire se sont souvent exprimés contre cet
outil au motif qu'il est peu efficace et coûteux à long terme. Pas étonnant donc que Bertrand
Monthubert, nouveau président de Toulouse 3 et par ailleurs secrétaire national du PS chargé
de l'enseignement supérieur et de la recherche, ait décidé fin mai de suspendre le processus du
PPP prévu dans le cadre du plan Campus à Toulouse. « Nous souhaitons explorer d'autres
types de financements, avec deux conditions importantes : que cela ne retarde pas les travaux,
et que l'on finance autant d'opérations », indique-t-il à l'ORS, s'appuyant sur la volonté de la
ministre, Geneviève Fioraso, de remettre en cause les PPP pas encore signés.
Solutions alternatives. « Nous avons essayé de mettre en place un comité de pilotage avec
une représentation diversifiée, en faisant en sorte qu'il y ait une représentation des différents
syndicats, non pas ès-qualité, mais tout simplement via les élus qui ont un engagement
syndical », indique Bertrand Monthubert, président de Toulouse 3. Parallèlement, un processus
de consultation a été lancé au sein des établissements à l'issue duquel des « groupes de travail
inter-établissement proposeront des solutions alternatives », détaille Gilbert Casamatta. Le
rapport de synthèse sera remis au comité de pilotage fin septembre-début octobre avant d'être
validé par les établissements, puis par le CA du Pres pour « la fin octobre 2012 ».
« Déni de démocratie ». Ce processus de révision n'a pas été sans soulever de critiques. D'un
côté les syndicats jugent le calendrier trop précipité. « Les syndicats vont se battre pour avoir un
vrai débat public et obtenir un référendum après ce débat », assure Etienne Fleux, représentant
de Sud-Solidaire et membre de l'intersyndicale. De l'autre, le président de l'université Toulouse 1
Capitole, Bruno Sire (réélu pour un second mandat), considère que la création du comité de
pilotage pour la révision de l'idex est un « déni de démocratie ». « Le comité de pilotage mis en
place pour la révision de l'idex revient à court-circuiter le conseil d'administration du Pres. Or,
pour moi, celui-ci a une vraie légitimité, puisqu'il est uniquement constitué de personnes venant
d'être élues. Ce n'est pas le cas du comité de pilotage, qui rassemble des représentants choisis
par les établissements », expose Bruno Sire, se disant aujourd'hui « très pessimiste quant au
fait de parvenir à mettre en œuvre ce projet magnifique ».