dossier web - Théâtre Massalia
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Dossier pédagogique DU 20 AU 22 DÉCEMBRE 2007 INFORMATIONS PRATIQUES Le dossier pédagogique est un outil que nous mettons à votre disposition pour vous donner des éléments pertinents sur le spectacle et la compagnie qui l'a créé. Nous vous proposons à chaque fois des pistes pédagogiques sous formes d'ateliers, d'exercices ou d'expériences à faire. Nous vous suggérons également une courte bibliographie qui vous permet d'aller plus loin sur les thèmes ou sujets abordés par le spectacle. Nous vous laissons le soin de vous emparer de ces éléments pour sensibiliser les enfants avant le spectacle ou encore continuer de le faire vivre après la représentation. CHAIR EXQUIS Cie Chérid’amour Cirque à partir de 10 ans Durée : 50 mn Lieu : salle de la Cartonnerie La Friche Belle de Mai Niveau : 6ème Pour tout renseignement, contacter: Isabelle Richomme 04 95 04 95 68 [email protected] Représentations tout public: Jeudi 20, vendredi 21 et samedi 22 décembre à 20h Après chaque représentation scolaire, vous pouvez rencontrer la compagnie en nous contactant à l’avance. ..... Idée sortie ...... Le théâtre, c'est aussi une sortie en famille. Pour cela, Massalia encourage les initiatives des accompagnateurs pour des sorties au théâtre avec les parents et les enfants. Un tarif unique à 7€ est appliqué pour ces sorties en soirée ou en après-midi pourdes groupes de plus de 10 personnes. CHAIR EXQUIS “Chair-Exquis est un spectacle brut. C'est un huis-clos. Le temps qui tire. Quatre hommes dont une femme. Ca frétille. Le temps qui presse. Ils dévoilent le cynisme, l'instinct, l'excès, le ridicule. Ca frétille. Trop. Ca dérape. Trois électrons très libres et Sonia flottant sur ses talons aiguilles se confrontent dans l'amoralité et la négation de l'autre. Et ya le vélo. Qui glisse. Le vélo, objet du quotidien, offre une évasion à ce monde de plomb. Aller avec les autres. Ce voyage dérisoire autour d'un cercle amène un mystère. Au centre de ce cercle, les personnages se confrontent. Les violences, nettes. Une forme de burlesque qui bascule, délicatement bien sûr, vers un univers plus con que con. Aller contre les autres. Cela amène un rapport de force. Le handicap physique, le transformisme, l'hyperconnerie et les fragments d'intelligence nuisibles sont pour nous, des points de départ modelés et des dérivés travaillés. On les exprime dans l'acte à travers nos outils que sont le théâtre acrobatique et la danse. Et bien sûr à côté ya le cirque. Qui nous permet de respirer dans ce monde d'idées. Construire des équilibres parce qu'on en a trop cassé. Porter ses copains parce qu'on est musclés. Monter de plus en plus haut sur notre vélo. Avoir des bijoux et de la fourrure. Du maquillage. Tordre l'acier, annuler les frottements et avancer. Ne pas pleurer. Des hommes forts. Des vrais.” Chérid’amour CHAIR EXQUIS... la création Les premiers fragments de ce spectacle ont éclos à l'école Théâtres Acrobatiques à Marseille. Quatre ans passés en huis clos sans miroir ni extérieur, avec des professeurs comme on en croise qu'une fois dans sa vie. On s'est trouvé tous les quatre sur un vélo. L'image du taxibrousse nous a plu. Un travail de deux ans sur un projet pédagogique orienté vers un quatuor sur vélo acrobatique. Notre décor ne sort que des poubelles marseillaises et nos costumes de friperies. A la sortie en avril 2005, nous avons ces fragments où l'on est juste. Bien. Nous le confrontons à différents publics accompagnateurs. Nous le travaillons dans plusieurs lieux de France. Strasbourg, Metz, Bourg-Saint-Maurice, Auch, Pontempeyrat, Marseille... Nous le mettons en forme et scène accompagné par les points et contrepoints de Gulko et Bruno Dizien. Nous nous habillons avec Natacha Costecharaire. Nous nous éclairons avec Gautier Gravelle. Nous nous structurons en association et compagnie avec Pernette Bénard. Nos lois datent de 1901. Neuf mois plus tard, tout est lustré. Chair-Exquis peut partir sur le marché de nos envies. CHAIR EXQUIS... les gens Thomas SENECAILLE, Le rire est son arme, son corps est un poids et sa voie incertaine. A force de rire et de larmes ses abdominaux se manifestent, son corps mincit et lui permet de passer les portes du chapiteau. Il passe deux ans aux Campelières où il apprend les rudiments, (acrobatie, portés, jeu d'acteur, jonglage, danse …), avec un grand appétit et une énergie encore mal maîtrisée (1999-2001). Avec ce bagage il file aux Théâtres Acrobatiques où il découvre avec enthousiasme le vélo acrobatique, les portés et le théâtre de mouvement. Armé d'un projet(quatuor sur vélo), qui nourrira ses convictions, il veut désormais mettre sa volonté au service d'un travail plus pertinent. Sa quête le mène à la découverte du transformisme et plus particulièrement d'un personnage ambigu perché sur des talons aiguilles avec lequel il se cherche et recherche toujours plus de pertinence et d'impertinence par la technique et par l'absurde. Alexandre DENIS, Alexandre est très intelligent. Il commence le théâtre à douze ans et s'y épanouie pendant cinq ans (atelier de la comédie Jean DASTE de St Etienne, jusqu'au troisième degrés). Mais un jour, il baisse la tête et s'aperçoit qu'il a un corps en dessous de son cerveau. Il ne sait qu'en faire ! Il court en vain l'exprimer au près de ses semblables. Là, il se retrouve seul dans sa tête avec un corps trop bête pour l'aider. Il cherche alors à explorer se nouveau paramètre à l'Ecole de Cirque de Lyon (1999-2000).Son corps vierge découvre l'acrobatie, l'équilibre, le mouvement ! Il souffre de fragilité, les blessures s'enchaînent pendant que son appétit sensoriel se déchaîne. Mais ce n'est qu'aux Théâtres Acrobatiques de Marseille (2001-2005) que son corps et son cerveau se rencontrent enfin. Il intègre un projet à quatre sur vélo où il rencontre le burlesque et l'absurde. Son personnage, le boucher, s'amuse avec ce qu'un cerveau peut avoir de néfaste sur un corps. Pierre GLOTTIN, Déjà tout petit, il était petit. Quand il grandit, il était toujours petit. Quand il sera grand, il sera ingénieur ou conducteur de bulldozer. Il n'a jamais grandit. Il prend vite une option planche à roulette sur ses études de réparateur d'ascenseur. En 2000, le Cirk' Eole, le prend sous son aile. Sa décision est prise, sa maison aura quatre roues et son parcours sera gigantesque, voir gargantuesque. Un nouveau printemps arrive et le besoin de bouger se fait sentir. Il roule jusqu'aux Théâtres Acrobatiques à Marseille. Il s'y pose pour quatre ans d'aventures. Il abandonne les roulettes pour se lancer sur deux roues et, dans l'atmosphère, envoyé par ses grands copains toujours plus hilares. Aujourd'hui, Pierre s'adapte, il gagne en agilité et en rapidité. Il esquive pour éviter de se faire écraser. Olivier DEBELHOIR, Dès son plus jeune âge, il charge comme un taureau. Entraîné par sa masse et son plaisir, il casse tout, pisse à côté des W.C et affirme que le monde est trop fragile à son idée. A onze ans, il rencontre par hasard le « Théâtre à Bâtir » qui deviendra l'école nationale de cirque de Châtellerault. Il est fasciné par le fil, y trouvant la légèreté contrastant avec ses champs dévastés. A dix huit ans, n'ayant pas toutes les réponses, il entre dans la section préparation aux concours, y continu le fil et commence les portés. Il s'oriente ensuite aux « théâtres acrobatiques » à MARSEILLE . Il y découvre la danse classique, des copains et le vélo. Il devient porteur et équilibriste. Il comprend enfin que tout casser n'est pas synonyme de manque de légèreté. La recherche d'équilibres devient la réponse à son envie de charger. CHÉRID’AMOUR Bonjour mon Amour, Je suis un enfant de l'an 2000. Le temps d'internet et de l'hypercommunication. De l'ultraviolence et de l'indécision. Où l'appartenance n'est plus qu'une dérision. Le temps du monde. I want an icecream. My dream. J'ai choisi le vélo. Pour voyager et tourner en rond. C'est con. Sur une piste, sur deux roues et plus on est dessus plus on est fous. Avoir des caravanes. Se déplacer dans nos rêves et ceux des voisins. Balancer les nains. Etre un chanteur de salle de bain. What do you want, mon Amour? Parler ou m'embrasser? Je suis juste un ogre content d'être ici. Bas. Je mange tout, même la vie, des fois. Ca suffit. Bas. J'aime les bijoux et la fourrure. Les fausses barbes et le maquillage. Jouer les bouchers et être légers. Je t'embrasse, mon Amour. Ton Chérid'. Nous nous sommes rencontrés aux Théâtres Acrobatiques dont la vision du spectacle vivant et le projet pédagogique nous ont excité. Notre amitié est apparue dans le travail, dans le désir de se confronter et le plaisir d'en rire ensemble. On a décidé de faire de notre connerie commune notre fond de commerce. Sur un vélo. On s'est vite prévenus qu'on voulait vivre ce fantasme de tout ce qu'on peut. Avec les yeux grands ouverts. Même la tête l'envers. Même à 25 ans c'est pas évident. Un choix de vie itinérant s'est vite imposé à ces envies. Rencontrer les gens, la cité, les différents paysages. On a plein de trucs dans la tête et on fait tout pour que ce soit dans nos mains. C'est jouer notre spectacle, travailler avec la compagnie Attention Fragile; trouver un lieu sédentaire pour nomades à Pontempeyrat, avoir un chapiteau parce qu'il faut. Faire le tour du monde et montrer aux chinois comment monter à quatre sur un guidon. Ecrire un numéro où l'on est juste beaux. Garder nos amis pas loin sinon ça sert à rien. Continuer à balancer les nains et faire rire nos voisins. www.cheridamour.fr DU BURLESQUE... Si le burlesque est un genre qui existe depuis longtemps, on l’associe le plus souvent au cinéma muet et à certains acteurs très célèbres comme Buster Keaton, Harold LLoyd, Laurel et Hardy, ou encore Charlie Chalin et Jacques Tati, pour ne citer que les plus connus. Le burlesque n’est pas forcément un art du langage; nul besoin de parler pour faire rire. Ses héros agissent: ils tombent, glissent, dégringolent, sautent, trébuchent, esquivent les coups, retombent, mais d’une manière générale, ne se font jamais vraiment mal et provoquent inévitablement le rire. Non content de se retrouver dans des situations où il se met luimême en danger, le héros burlesque se reconnait aisément car il est spécialiste de la catastrophe. Et, généralement, les catastrophes qu’il déclenche provoquent à leur tour d’autres catastrophes. Par le burlesque, l’artiste fait entrer l’art de la dérision dans la vie. Certains artistes performeurs se sont emparés de l’idiotie pour en faire une nouvelle forme d’expression. Loufoques, huluberlus, savants fous, idiots volontaires, bouffons impertinents, ces artistes utilisent le burlesque, le gag, la bêtise pour nous dire que se moquer du monde est un moyen de dire ce qui ne va pas. Le principe de ces performances est de nous questionner, nous interroger sur une société où le sérieux est une valeur importante. On peut retrouver ainsi des propositions comme “entrer dans l’eau avec un parapluie”, manger des morceaux de papiers avec des mots dessus, épouser n’importe qui n’importe quand, rester quinze jours dans une vitrine.... ABCD’Art Arroseur arrosé: La scène comique où l’on voit un blageur finissant par être lui-même victime de sa farce est présente dès les premiers films du cinéma muet. Buster Keaton: Cet acteur américain du cinéma muet a incarné un personnage de héros burlesque qui ne doute de rien. Dans ses aventures, il arrive toujours à ses fins, bien que son attitude puisse souvent paraître idiote. Il a marqué de nombreux artistes, au point que certains, comme Jeff Koons, lui ont rendu hommage dans leurs oeuvres. Caricature: La volonté d’imiter quelqu’un ou de parodier une situation en la déformant jusqu’à l’extrême, ou simplement en la transformant un peu, est au coeur de l’acte burlesque. Cette forme de critique met en évidence des aspects ridicules ou dangereux du monde qui nous entoure. Esthétique: le burlesque est bien souvent l’expression d’une révolte. Son but n’est donc pas vraiment de correspondre à la conception du beau défendue par la majorité. Il s’agit au contraire de critiquer cet idéal afin de choquer et d’entrainer une réaction du public. Marcel Duchamp s’est ainsi attaqué à la Joconde en lui ajoutant des moustaches. Folie: la limite entre la folie, l’idiotie et burlesque n’est pas toujours visible. Pourtant, si la folie a inspiré et continue d’inspirer les artistes qui s’expriment par le biais de l’idiotie, il ne faut pas confondre les deux termes. ... A L’ART Grotesque: Le grotesque, c’est l’exagération au point de rendre risible. Il accompagne souvent l’effet burlesque. Un bon exemple de grotesque est l’univers du géant Gargantua et de son fils Pantagruel, où tout est démesuré, l’appétit du géant comme le vocabulaire qu’il utilise. Jeu: Prince Mychkine Le premier sens du mot idiot est « simple, sans particularité ». Le prince Mychkine qui est le personnage central d'un roman de l'écrivain russe Dostoïevski, intitulé L'Idiot, incarne cet aspect de l'idiotie. C'est un homme dénué de volonté, dont la confiance envers les autres est sans limite, et qui finira par sombrer dans la folie. Le jeu accompagne l’oeuvre burlesque parce qu’il offre la possibilité de s’affranchir des règles du quotidien. L’implication de celui qui regarde peut y être très intense. Ainsi, Alain Séchas invite le visiteur à découvrir Jurassic Pork II dans l’obscurité à l’aide d’une lampe torche. Répétition Un artiste comme le plasticien Maurizio Cattelan revendique l'idiotie et la stupidité. Il explique que paraître stupide lui permet de traiter de sujets aussi graves et délicats que le terrorisme ou le néo-nazisme. Surréalisme Maurizio Cattelan Nains et bouffons Durant la Renaissance, le bouffon occupait une place à part dans l'entourage des princes. Souvent choisi pour ses particularités physiques, mais vêtu comme un seigneur, il faisait l'idiot. Ce personnage ridicule et burlesque était le seul à avoir la liberté de rire et de se moquer de tout. En Espagne, il jouissait de la protection du roi, car on considérait que sa folie apparente ou réelle contenait une part de vérité. Outrance L'outrance, l'exagération verbale ou visuelle jusqu'à la grossièreté ou l'idiotie sans limite sont les armes principales de nombre d'artistes contemporains. Bien souvent, il ne s'agit que d'une réaction à la mesure de ce qu'ils observent. Dans ce combat, feindre l'idiotie est une arme. La répétition est un procédé burlesque. Ainsi, le même gag répété cent fois perd toute sa valeur et devient absurde. Dans ce cas, l'artiste ne joue donc pas sur l 'effet de surprise pour faire rire ou réfléchir, mais sur le ridicule que la répétition provoque. De très nombreux artistes, comme Max Ernst ou Salvador Dali, ont fait partie de ce mouvement, qui voulait s'affranchir de l'esprit logique afin d'être plus libre. Ils étaient experts en provocation et en invention. Leur influence sur l'art d'aujourd'hui est considérable. Tristan Tzara (1896 - 1963) En révolte contre les sociétés qui permettent les massacres de la Première Guerre mondiale, ce poète fonde en 1916 le mouvement Dada, qui revendique l'irrationnel et l'idiotie. C'est dans cet esprit que l'un des fondateurs de l'art moderne, Marcel Duchamp, réalise son premier ready-made. Violence Parce qu'ils s'attaquent à une situation prévisible ou banale en la tournant en dérision, ou parce qu'ils démolissent nos conceptions du beau ou de l'esthétique, le burlesque et l'idiotie ne se démarquent jamais d'une certaine violence. Ils sont porteurs d'une critique souvent cruelle, qui cherche à mettre en évidence les travers et les illusions dont nous sommes victimes. ... AU CIRQUE Le nouveau cirque a systématiquement détourné et réinventé tous les codes traditionnels un par un, mais pas forcément simultanément, ni conjointement : l’unité élémentaire n’est plus nécessairement le numéro mais un format plus petit, le geste. La combinaison des gestes donne des “tableaux”, qui n’ont aucune durée standard. La succession de gestes et de tableaux n’est plus le seul principe constructif : plusieurs tableaux peuvent avoir lieu simultanément, ce qui rend essentielle la notion de focalisation. La virtuosité se présente comme une fonction dramatique parmi d’autres. L’applaudissement est rarement sollicité, la mise en scène tentant parfois même de l’interdire. Les artistes peuvent incarner des personnages : il peut s’agir de simples silhouettes qui demeurent égales à elles-mêmes durant toute la représentation, et auxquelles n’arrive nulle histoire, comme de véritables personnages de théâtre qui sont affectés par le déroulement de l’action, par le jeu des autres protagonistes. La piste n’est plus la configuration naturelle. Le cirque non seulement peut investir d’autres espaces conventionnels de représentation (les scènes de théâtre) mais aussi inventer des dispositifs scéniques originaux. Les chapiteaux sont parfois conçus comme des éléments scénographiques en soi et non comme de simples “abris” : immense bulle “soucoupe volante” des Arts Sauts ou volière orientalisante de Dromesko... Il y a un véritable choix de se produire dans ou hors du cercle. On assiste à des expérimentations en matière d’espace et de mise en scène, une création de costumes beaucoup plus recherchée et un travail important sur la musique, la lumière et le son. L’esthétique s’affine : ombres et lumière viennent par exemple remplacer la tradition de plein feu du cirque traditionnel. Dans ce cirque, l’émotion naît davantage de la relation artiste / spectateur. La qualité d’un spectacle ne vient plus seulement des performances virtuoses des acrobates, mais également de l’esthétique et du mode d’existence choisis par la compagnie. C’est à un univers cohérent et complet qu’adhère le spectateur. La structure des spectacles se transforme : au lieu de retrouver les “fondamentaux” traditionnels (l’enchaînement attendu de numéros de jongle, acrobatie, dressage, clowns...), un spectacle peut désormais être construit autour d’une ou deux techniques seulement.La danse, le texte peuvent être ouvertement convoqués. Les numéros animaliers sont rares ou inexistants. Souvent, quand il y a des animaux, ils ne font “rien”, si ce n’est rappeler leur indépassable animalité, comme le dromadaire de la Compagnie Foraine. Les émotions recherchées par le nouveau cirque sont subtiles. Différentes formes d’humour (du burlesque au grotesque en passant par l’absurde) sont mises à l’honneur, l’émerveillement fasciné fait place à l’impression de “poésie” (et il en est de mille sortes), la peur est rarement magnifiée. Au danger de mort, l’artiste de cirque contemporain substitut le risque de l’engagement. Mais, c’est la diversité des esthétiques qui distingue le plus le nouveau cirque. Chaque compagnie tente de construire une atmosphère singulière, un univers, en mettant en cohérence les options plastiques et sonores, acrobatiques, chorégraphiques et théâtrales. Les techniques de cirque sont souvent utilisées comme " éléments de langage " propres à signifier, par métaphore, autre chose qu’elles-mêmes : la projection d’un acrobate à la bascule peut symboliser l’envol mystique, la flèche meurtrière, etc. L’artiste ne présente pas un numéro, il représente. Le cirque peut donc aborder des thèmes variés : la guerre, l’amour, la religion, l’incommunicabilité... BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES Filmographie éclectique Delicatessen de Carot et Jeunet, 1991 Un ancien clown est engagé comme concierge dans un hôtel. Le quartier est peuplé de troglodytes, d'un boucher bienveillant et d'un éleveur de grenouilles. Sur fond de guerre et de terrorisme, le voyageur va découvrir l'amour… Delicatessen plonge le spectateur dans un univers étrange, inquiétant et burlesque, proche de la bande dessinée. Il met en scène des personnages atypiques, servis par des « gueules » du cinéma français (Jean-Claude Dreyfus, Dominique Pinon, Rufus, Ticky Holgado). Caro et Jeunet y jettent les bases d'un univers sombre et poétique qui s'affinera au fur et à mesure de leur filmographie (La Cité des enfants perdus,Amélie Poulain). Los Olvidados de Luis Bunuel, 1950 El Jaibo, un adolescent, s'échappe de la maison de correction et se réunit dans le village avec ses amis. Avec Pedro et d'autres enfants, il tente d'attaquer Monsieur Carmelo. Quelques jours après, le Jaibo tue, en presence de Pedro, le jeune homme qu'il accuse de l'avoir dénoncé. A partir de ce moment, les destins de Pedro et du Jaibo sont tragiquement unis. South Park de Trey Parker et Matt Stone South Park est une série télévisée d'animation américaine, créée et écrite par Trey Parker et Matt Stone. La série met en scène les aventures de quatre enfants d'école primaire, âgés de huit-neuf ans, vivant à South Park, une petite ville du Colorado, peuplé de 4392 habitants comme il est sous-entendu dans l'épisode Chef pète les plombs. Des phénomènes surnaturels ou des événements politiques motivent un grand nombre de leurs aventures, qui constituent souvent une peinture critique et satirique de la société américaine. La majorité des épisodes se termine par une morale introduite par la phrase : « J'ai appris un truc aujourd'hui » ou proche. Rize de David Lachapelle, 2005 Rize révèle un phénomène urbain qui est en train d'exploser à Los Angeles et de se propager sur la Côte Est. Parce qu'il est au contact de celui-ci depuis longtemps, le photographe David Lachapelle a réussi à saisir la naissance d'une forme révolutionnaire d'expression artistique issue du mal de vivre des exclus du rêve américain : le krumping. Cette danse agressive et visuellement incroyable, alternative à la danse hip hop habituelle, prend ses racines dans les danses tribales africaines et se caractérise par des pas et des mouvements d'une vitesse et d'une difficulté inégalées. Rize suit cette fascinante évolution à travers l'histoire de Tommy le Clown, un éducateur de South Central à Los Angeles, qui a inventé cette danse en réponse aux émeutes raciales consécutives à l'affaire Rodney King. Bibliographie et web www.cheridamour.fr: site officiel de la compagnie http://www.horslesmurs.asso.fr/res/s/selection_ouvrage_cirque.htm Bibliographie très complète sur les différents aspects du cirque (histoire, architecture, économie, formation, nouveau cirque, disciplines...) http://crdp.ac-reims.fr/polecirque/bibliographie/bibouvgnx.htm Le site de l’APIAC (Association de Préfiguration de l'Institut des Arts du Clown) et de la maison des arts du clown www.cevac-france.com > “L’école en piste, les arts du cirque à la rencontre de l’école” : extraits d’articles de chercheurs sur les formes du cirque et son histoire (enseignement, rapport au corps, cirque contemporains, itinérance...) http://socio.univ-lyon2.fr/IMG/pdf/doc-654.pdf ... LE THEATRE TOUT COURT par Philippe Dorin « La meilleure façon de préparer les enfants au spectacle, ce n'est pas leur lire des extraits de la pièce, de parler des sujets qu'elle évoque, de la forme qui sera employée, c'est de les préparer à aller au théâtre tout court. Le théâtre est la seule forme d'art où tout se passe dans l'instant où il se fait, pendant cette heure où les spectateurs assis regardent les acteurs sur la scène. C'est une réunion unique, qui ne pourra jamais plus exister. C'est à cela qu'il faut préparer les enfants. Le théâtre ne peut fonctionner que sur le souvenir de cette heure passée dans la salle noire en compagnie des acteurs. C'est ce qui doit rendre cet instant précieux. Après le spectacle Souvent, il faut renvoyer aux enfants les questions qu'ils se posent à propos du spectacle. Car il y a aura toujours quelqu'un parmi eux pour proposer une réponse. C'est de leurs solutions à eux que nous, nous en apprenons sur notre propre spectacle. Et c'est à partir d'elles que nous pouvons alors commencer à parler des sujets qu'aborde la pièce, et qui rejoignent les histoires de nos propres vies.» Vous pouvez contacter l’équipe des relations publiques au 04 95 04 95 68 Isabelle Richomme - [email protected] (adolescents et étudiants) Nathalie Dalmasso - [email protected] (jeune public) Théâtre Massalia - la Friche la Belle de Mai - Entrée 1 : 41 rue Jobin - Entrée 2 : 12 rue François Simon - 13003 Marseille Tél. : 04 95 04 95 70 Fax : 04 95 04 95 67 e-mail : [email protected] site internet : www.theatremassalia.com