dossier web - Théâtre Massalia

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dossier web - Théâtre Massalia
Dossier pédagogique
DU 20 AU 22 DÉCEMBRE 2007
INFORMATIONS PRATIQUES
Le dossier pédagogique est un outil que
nous mettons à votre disposition pour vous
donner des éléments pertinents sur le spectacle et la compagnie qui l'a créé.
Nous vous proposons à chaque fois des
pistes pédagogiques sous formes d'ateliers,
d'exercices ou d'expériences à faire.
Nous vous suggérons également une courte
bibliographie qui vous permet d'aller plus
loin sur les thèmes ou sujets abordés par le
spectacle.
Nous vous laissons le soin de vous emparer
de ces éléments pour sensibiliser les enfants
avant le spectacle ou encore continuer de le
faire vivre après la représentation.
CHAIR EXQUIS
Cie Chérid’amour
Cirque à partir de 10 ans
Durée : 50 mn
Lieu : salle de la Cartonnerie
La Friche Belle de Mai
Niveau : 6ème
Pour tout renseignement,
contacter: Isabelle Richomme
04 95 04 95 68
[email protected]
Représentations tout
public:
Jeudi 20, vendredi 21 et
samedi 22 décembre à 20h
Après chaque représentation
scolaire, vous pouvez rencontrer la compagnie en nous
contactant à l’avance.
..... Idée sortie ......
Le théâtre, c'est aussi une
sortie en famille.
Pour cela, Massalia encourage
les initiatives des accompagnateurs pour des sorties au
théâtre avec les parents et les
enfants.
Un tarif unique à 7€ est
appliqué pour ces sorties en
soirée ou en après-midi pourdes groupes de plus de 10
personnes.
CHAIR EXQUIS
“Chair-Exquis est un spectacle brut.
C'est un huis-clos. Le temps qui tire. Quatre hommes dont
une femme. Ca frétille. Le temps qui presse. Ils dévoilent le
cynisme, l'instinct, l'excès, le ridicule. Ca frétille. Trop. Ca
dérape. Trois électrons très libres et Sonia flottant sur ses
talons aiguilles se confrontent dans l'amoralité et la négation
de l'autre. Et ya le vélo. Qui glisse.
Le vélo, objet du quotidien, offre une évasion à ce monde
de plomb. Aller avec les autres. Ce voyage dérisoire autour
d'un cercle amène un mystère.
Au centre de ce cercle, les personnages se confrontent.
Les violences, nettes. Une forme de burlesque qui bascule,
délicatement bien sûr, vers un univers plus con que con.
Aller contre les autres. Cela amène un rapport de force.
Le handicap physique, le transformisme, l'hyperconnerie
et les fragments d'intelligence nuisibles sont pour nous, des
points de départ modelés et des dérivés travaillés. On les
exprime dans l'acte à travers nos outils que sont le théâtre
acrobatique et la danse.
Et bien sûr à côté ya le cirque. Qui nous permet de respirer
dans ce monde d'idées. Construire des équilibres parce qu'on en
a trop cassé. Porter ses copains parce qu'on est musclés. Monter
de plus en plus haut sur notre vélo. Avoir des bijoux et de la
fourrure. Du maquillage. Tordre l'acier, annuler les frottements
et avancer. Ne pas pleurer. Des hommes forts. Des vrais.”
Chérid’amour
CHAIR EXQUIS... la création
Les premiers fragments de ce spectacle ont éclos à
l'école Théâtres Acrobatiques à Marseille.
Quatre ans passés en huis clos sans miroir ni extérieur, avec
des professeurs comme on en croise qu'une fois dans sa vie.
On s'est trouvé tous les quatre sur un vélo. L'image du taxibrousse nous a plu. Un travail de deux ans sur un projet
pédagogique orienté vers un quatuor sur vélo acrobatique.
Notre décor ne sort que des poubelles marseillaises et nos
costumes de friperies.
A la sortie en avril 2005, nous avons ces fragments où l'on
est juste. Bien.
Nous le confrontons à différents publics accompagnateurs.
Nous le travaillons dans plusieurs lieux de France.
Strasbourg,
Metz,
Bourg-Saint-Maurice,
Auch,
Pontempeyrat, Marseille...
Nous le mettons en forme et scène accompagné par les
points et contrepoints de Gulko et Bruno Dizien.
Nous nous habillons avec Natacha Costecharaire.
Nous nous éclairons avec Gautier Gravelle.
Nous nous structurons en association et compagnie avec
Pernette Bénard. Nos lois datent de 1901.
Neuf mois plus tard, tout est lustré. Chair-Exquis
peut partir sur le marché de nos envies.
CHAIR EXQUIS... les gens
Thomas SENECAILLE,
Le rire est son arme, son corps est un poids et
sa voie incertaine. A force de rire et de larmes
ses abdominaux se manifestent, son corps
mincit et lui permet de passer les portes du
chapiteau. Il passe deux ans aux Campelières
où il apprend les rudiments, (acrobatie, portés,
jeu d'acteur, jonglage, danse …), avec un grand
appétit et une énergie encore mal maîtrisée
(1999-2001). Avec ce bagage il file aux
Théâtres Acrobatiques où il découvre avec enthousiasme le vélo acrobatique, les portés et le théâtre de mouvement. Armé d'un projet(quatuor sur vélo), qui nourrira ses convictions, il veut désormais mettre sa
volonté au service d'un travail plus pertinent. Sa quête le mène à la
découverte du transformisme et plus particulièrement d'un personnage
ambigu perché sur des talons aiguilles avec lequel il se cherche et
recherche toujours plus de pertinence et d'impertinence par la technique et par l'absurde.
Alexandre DENIS,
Alexandre est très intelligent. Il commence le théâtre à douze ans et s'y
épanouie pendant cinq ans (atelier de la
comédie Jean DASTE de St Etienne,
jusqu'au troisième degrés). Mais un
jour, il baisse la tête et s'aperçoit qu'il a
un corps en dessous de son cerveau. Il
ne sait qu'en faire ! Il court en vain l'exprimer au près de ses semblables. Là, il se retrouve seul dans sa tête avec un corps trop bête pour
l'aider. Il cherche alors à explorer se nouveau paramètre à l'Ecole de
Cirque de Lyon (1999-2000).Son corps vierge découvre l'acrobatie,
l'équilibre, le mouvement !
Il souffre de fragilité, les blessures s'enchaînent pendant que son appétit sensoriel se déchaîne. Mais ce n'est qu'aux Théâtres Acrobatiques de
Marseille (2001-2005) que son corps et son cerveau se rencontrent
enfin. Il intègre un projet à quatre sur vélo où il rencontre
le burlesque et l'absurde. Son personnage, le boucher, s'amuse avec ce
qu'un cerveau peut avoir de néfaste sur un corps.
Pierre GLOTTIN,
Déjà tout petit, il était petit. Quand il grandit, il était
toujours petit. Quand il sera grand, il sera ingénieur
ou conducteur de bulldozer. Il n'a jamais grandit.
Il prend vite une option planche à roulette sur ses
études de réparateur d'ascenseur. En 2000, le Cirk'
Eole, le prend sous son aile. Sa décision est prise, sa
maison aura quatre roues et son parcours sera gigantesque, voir gargantuesque.
Un nouveau printemps arrive et le besoin de bouger se fait sentir. Il
roule jusqu'aux Théâtres Acrobatiques à Marseille. Il s'y pose pour quatre ans d'aventures. Il abandonne les roulettes pour se lancer sur deux
roues et, dans l'atmosphère, envoyé par ses grands copains toujours
plus hilares.
Aujourd'hui, Pierre s'adapte, il gagne en agilité et en rapidité. Il esquive
pour éviter de se faire écraser.
Olivier DEBELHOIR,
Dès son plus jeune âge, il charge comme un taureau. Entraîné par sa masse et son plaisir, il casse
tout, pisse à côté des W.C et affirme que le
monde est trop fragile à son idée. A onze ans, il
rencontre par hasard le « Théâtre à Bâtir » qui
deviendra l'école
nationale de cirque de
Châtellerault. Il est fasciné par le fil, y trouvant la
légèreté contrastant avec ses champs dévastés.
A dix huit ans, n'ayant pas toutes les réponses, il
entre dans la section préparation aux concours, y
continu le fil et commence les portés. Il s'oriente ensuite aux « théâtres
acrobatiques » à MARSEILLE . Il y découvre la danse classique, des
copains et le vélo. Il devient porteur et équilibriste. Il comprend enfin
que tout casser n'est pas synonyme de manque de légèreté. La recherche d'équilibres devient la réponse à son envie de charger.
CHÉRID’AMOUR
Bonjour mon Amour,
Je suis un enfant de l'an 2000. Le temps d'internet
et de l'hypercommunication. De l'ultraviolence et de l'indécision. Où l'appartenance n'est plus qu'une dérision. Le temps
du monde.
I want an icecream. My dream.
J'ai choisi le vélo. Pour voyager et tourner en rond.
C'est con. Sur une piste, sur deux roues et plus on est dessus plus on est fous. Avoir des caravanes. Se déplacer dans
nos rêves et ceux des voisins. Balancer les nains. Etre un
chanteur de salle de bain.
What do you want, mon Amour?
Parler ou m'embrasser?
Je suis juste un ogre content d'être ici. Bas. Je
mange tout, même la vie, des fois. Ca suffit. Bas. J'aime les
bijoux et la fourrure. Les fausses barbes et le maquillage.
Jouer les bouchers et être légers.
Je t'embrasse, mon Amour.
Ton Chérid'.
Nous nous sommes rencontrés aux Théâtres
Acrobatiques dont la vision du spectacle vivant et le projet
pédagogique nous ont excité.
Notre amitié est apparue dans le travail, dans le désir de se
confronter et le plaisir d'en rire ensemble. On a décidé de
faire de notre connerie commune notre fond de commerce.
Sur un vélo.
On s'est vite prévenus qu'on voulait vivre ce fantasme de
tout ce qu'on peut. Avec les yeux grands ouverts. Même la
tête l'envers. Même à 25 ans c'est pas évident.
Un choix de vie itinérant s'est vite imposé à ces envies.
Rencontrer les gens, la cité, les différents paysages.
On a plein de trucs dans la tête et on fait tout pour que ce
soit dans nos mains. C'est jouer notre spectacle, travailler
avec la compagnie Attention Fragile; trouver un lieu sédentaire pour nomades à Pontempeyrat, avoir un chapiteau parce
qu'il faut. Faire le tour du monde et montrer aux chinois comment monter à quatre sur un guidon.
Ecrire un numéro où l'on est juste beaux. Garder nos amis pas
loin sinon ça sert à rien. Continuer à balancer les nains et faire
rire nos voisins.
www.cheridamour.fr
DU BURLESQUE...
Si le burlesque est un genre qui existe depuis longtemps, on
l’associe le plus souvent au cinéma muet et à certains acteurs
très célèbres comme Buster Keaton, Harold LLoyd, Laurel et
Hardy, ou encore Charlie Chalin et Jacques Tati, pour ne citer
que les plus connus.
Le burlesque n’est pas forcément un art du langage; nul besoin
de parler pour faire rire. Ses héros agissent: ils tombent, glissent, dégringolent, sautent, trébuchent, esquivent les coups,
retombent, mais d’une manière générale, ne se font jamais vraiment mal et provoquent inévitablement le rire.
Non content de se retrouver dans des situations où il se met luimême en danger, le héros burlesque se reconnait aisément car
il est spécialiste de la catastrophe. Et, généralement, les catastrophes qu’il déclenche provoquent à leur tour d’autres catastrophes.
Par le burlesque, l’artiste fait entrer l’art de la dérision dans la
vie. Certains artistes performeurs se sont emparés de l’idiotie
pour en faire une nouvelle forme d’expression. Loufoques, huluberlus, savants fous, idiots volontaires, bouffons impertinents,
ces artistes utilisent le burlesque, le gag, la bêtise pour nous
dire que se moquer du monde est un moyen de dire ce qui ne
va pas. Le principe de ces performances est de nous questionner, nous interroger sur une société où le sérieux est une valeur
importante. On peut retrouver ainsi des propositions comme
“entrer dans l’eau avec un parapluie”, manger des morceaux de
papiers avec des mots dessus, épouser n’importe qui n’importe
quand, rester quinze jours dans une vitrine....
ABCD’Art
Arroseur arrosé:
La scène comique où l’on voit un blageur finissant par être lui-même victime de sa farce est présente dès les premiers films du cinéma muet.
Buster Keaton:
Cet acteur américain du cinéma muet a incarné un personnage de héros
burlesque qui ne doute de rien. Dans ses aventures, il arrive toujours à
ses fins, bien que son attitude puisse souvent paraître idiote. Il a marqué
de nombreux artistes, au point que certains, comme Jeff Koons, lui ont
rendu hommage dans leurs oeuvres.
Caricature:
La volonté d’imiter quelqu’un ou de parodier une situation en la déformant
jusqu’à l’extrême, ou simplement en la transformant un peu, est au coeur
de l’acte burlesque. Cette forme de critique met en évidence des aspects
ridicules ou dangereux du monde qui nous entoure.
Esthétique:
le burlesque est bien souvent l’expression d’une révolte. Son but n’est
donc pas vraiment de correspondre à la conception du beau défendue par
la majorité. Il s’agit au contraire de critiquer cet idéal afin de choquer et
d’entrainer une réaction du public. Marcel Duchamp s’est ainsi attaqué à
la Joconde en lui ajoutant des moustaches.
Folie:
la limite entre la folie, l’idiotie et burlesque n’est pas toujours visible.
Pourtant, si la folie a inspiré et continue d’inspirer les artistes qui s’expriment par le biais de l’idiotie, il ne faut pas confondre les deux termes.
... A L’ART
Grotesque:
Le grotesque, c’est l’exagération au point de rendre risible. Il accompagne souvent l’effet burlesque. Un bon exemple de grotesque est l’univers du géant Gargantua et de son fils Pantagruel, où tout est démesuré, l’appétit du géant comme le vocabulaire qu’il utilise.
Jeu:
Prince Mychkine
Le premier sens du mot idiot est « simple, sans particularité ». Le prince
Mychkine qui est le personnage central d'un roman de l'écrivain russe
Dostoïevski, intitulé L'Idiot, incarne cet aspect de l'idiotie. C'est un homme
dénué de volonté, dont la confiance envers les autres est sans limite, et
qui finira par sombrer dans la folie.
Le jeu accompagne l’oeuvre burlesque parce qu’il offre la possibilité de
s’affranchir des règles du quotidien. L’implication de celui qui regarde
peut y être très intense. Ainsi, Alain Séchas invite le visiteur à découvrir
Jurassic Pork II dans l’obscurité à l’aide d’une lampe torche.
Répétition
Un artiste comme le plasticien Maurizio Cattelan revendique l'idiotie et
la stupidité. Il explique que paraître stupide lui permet de traiter de
sujets aussi graves et délicats que le terrorisme ou le néo-nazisme.
Surréalisme
Maurizio Cattelan
Nains et bouffons
Durant la Renaissance, le bouffon occupait une place à part dans l'entourage des princes. Souvent choisi pour ses particularités physiques,
mais vêtu comme un seigneur, il faisait l'idiot. Ce personnage ridicule et
burlesque était le seul à avoir la liberté de rire et de se moquer de tout.
En Espagne, il jouissait de la protection du roi, car on considérait que sa
folie apparente ou réelle contenait une part de vérité.
Outrance
L'outrance, l'exagération verbale ou visuelle jusqu'à la grossièreté ou
l'idiotie sans limite sont les armes principales de nombre d'artistes
contemporains. Bien souvent, il ne s'agit que d'une réaction à la mesure
de ce qu'ils observent. Dans ce combat, feindre l'idiotie est une arme.
La répétition est un procédé burlesque. Ainsi, le même gag répété cent
fois perd toute sa valeur et devient absurde. Dans ce cas, l'artiste ne joue
donc pas sur l 'effet de surprise pour faire rire ou réfléchir, mais sur le ridicule que la répétition provoque.
De très nombreux artistes, comme Max Ernst ou Salvador Dali, ont fait
partie de ce mouvement, qui voulait s'affranchir de l'esprit logique afin
d'être plus libre. Ils étaient experts en provocation et en invention. Leur
influence sur l'art d'aujourd'hui est considérable.
Tristan Tzara (1896 - 1963)
En révolte contre les sociétés qui permettent les massacres de la Première
Guerre mondiale, ce poète fonde en 1916 le mouvement Dada, qui revendique l'irrationnel et l'idiotie. C'est dans cet esprit que l'un des fondateurs
de l'art moderne, Marcel Duchamp, réalise son premier ready-made.
Violence
Parce qu'ils s'attaquent à une situation prévisible ou banale en la tournant
en dérision, ou parce qu'ils démolissent nos conceptions du beau ou de
l'esthétique, le burlesque et l'idiotie ne se démarquent jamais d'une certaine violence. Ils sont porteurs d'une critique souvent cruelle, qui cherche
à mettre en évidence les travers et les illusions dont nous sommes victimes.
... AU CIRQUE
Le nouveau cirque a systématiquement détourné et réinventé
tous les codes traditionnels un par un, mais pas forcément
simultanément, ni conjointement : l’unité élémentaire n’est plus
nécessairement le numéro mais un format plus petit, le geste.
La combinaison des gestes donne des “tableaux”, qui n’ont
aucune durée standard. La succession de gestes et de tableaux
n’est plus le seul principe constructif : plusieurs tableaux peuvent avoir lieu simultanément, ce qui rend essentielle la notion
de focalisation. La virtuosité se présente comme une fonction
dramatique parmi d’autres.
L’applaudissement est rarement sollicité, la mise en scène tentant parfois même de l’interdire. Les artistes peuvent incarner
des personnages : il peut s’agir de simples silhouettes qui
demeurent égales à elles-mêmes durant toute la représentation,
et auxquelles n’arrive nulle histoire, comme de véritables personnages de théâtre qui sont affectés par le déroulement de
l’action, par le jeu des autres protagonistes.
La piste n’est plus la configuration naturelle. Le cirque non seulement peut investir d’autres espaces conventionnels de représentation (les scènes de théâtre) mais aussi inventer des dispositifs scéniques originaux. Les chapiteaux sont parfois conçus
comme des éléments scénographiques en soi et non comme de
simples “abris” : immense bulle “soucoupe volante” des Arts
Sauts ou volière orientalisante de Dromesko... Il y a un véritable choix de se produire dans ou hors du cercle. On assiste à des
expérimentations en matière d’espace et de mise en scène, une
création de costumes beaucoup plus recherchée et un travail
important sur la musique, la lumière et le son. L’esthétique s’affine : ombres et lumière viennent par exemple remplacer la tradition de plein feu du cirque traditionnel.
Dans ce cirque, l’émotion naît davantage de la relation artiste /
spectateur. La qualité d’un spectacle ne vient plus seulement des
performances virtuoses des acrobates, mais également de l’esthétique et du mode d’existence choisis par la compagnie. C’est à un
univers cohérent et complet qu’adhère le spectateur.
La structure des spectacles se transforme : au lieu de retrouver les
“fondamentaux” traditionnels (l’enchaînement attendu de numéros
de jongle, acrobatie, dressage, clowns...), un spectacle peut désormais être construit autour d’une ou deux techniques seulement.La
danse, le texte peuvent être ouvertement convoqués. Les numéros
animaliers sont rares ou inexistants. Souvent, quand il y a des animaux, ils ne font “rien”, si ce n’est rappeler leur indépassable animalité, comme le dromadaire de la Compagnie Foraine.
Les émotions recherchées par le nouveau cirque sont subtiles.
Différentes formes d’humour (du burlesque au grotesque en passant par l’absurde) sont mises à l’honneur, l’émerveillement fasciné
fait place à l’impression de “poésie” (et il en est de mille sortes), la
peur est rarement magnifiée. Au danger de mort, l’artiste de cirque
contemporain substitut le risque de l’engagement.
Mais, c’est la diversité des esthétiques qui distingue le plus le nouveau cirque. Chaque compagnie tente de construire une atmosphère singulière, un univers, en mettant en cohérence les options
plastiques et sonores, acrobatiques, chorégraphiques et théâtrales.
Les techniques de cirque sont souvent utilisées comme " éléments
de langage " propres à signifier, par métaphore, autre chose qu’elles-mêmes : la projection d’un acrobate à la bascule peut symboliser l’envol mystique, la flèche meurtrière, etc. L’artiste ne présente
pas un numéro, il représente. Le cirque peut donc aborder des thèmes variés : la guerre, l’amour, la religion, l’incommunicabilité...
BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES
Filmographie éclectique
Delicatessen de Carot et Jeunet, 1991
Un ancien clown est engagé comme concierge dans un hôtel. Le
quartier est peuplé de troglodytes, d'un boucher bienveillant et d'un
éleveur de grenouilles. Sur fond de guerre et de terrorisme, le
voyageur va découvrir l'amour…
Delicatessen plonge le spectateur dans un univers étrange, inquiétant et burlesque, proche de la bande dessinée. Il met en scène des
personnages atypiques, servis par des « gueules » du cinéma
français (Jean-Claude Dreyfus, Dominique Pinon, Rufus, Ticky
Holgado). Caro et Jeunet y jettent les bases d'un univers sombre et
poétique qui s'affinera au fur et à mesure de leur filmographie (La
Cité des enfants perdus,Amélie Poulain).
Los Olvidados de Luis Bunuel, 1950
El Jaibo, un adolescent, s'échappe de la maison de correction et se
réunit dans le village avec ses amis. Avec Pedro et d'autres enfants,
il tente d'attaquer Monsieur Carmelo. Quelques jours après, le Jaibo
tue, en presence de Pedro, le jeune homme qu'il accuse de l'avoir
dénoncé. A partir de ce moment, les destins de Pedro et du Jaibo
sont tragiquement unis.
South Park de Trey Parker et Matt Stone
South Park est une série télévisée d'animation américaine, créée et
écrite par Trey Parker et Matt Stone. La série met en scène les aventures de quatre enfants d'école primaire, âgés de huit-neuf ans,
vivant à South Park, une petite ville du Colorado, peuplé de 4392
habitants comme il est sous-entendu dans l'épisode Chef pète les
plombs. Des phénomènes surnaturels ou des événements politiques
motivent un grand nombre de leurs aventures, qui constituent souvent une peinture critique et satirique de la société américaine. La
majorité des épisodes se termine par une morale introduite par la
phrase : « J'ai appris un truc aujourd'hui » ou proche.
Rize de David Lachapelle, 2005
Rize révèle un phénomène urbain qui est en train d'exploser à Los
Angeles et de se propager sur la Côte Est. Parce qu'il est au contact
de celui-ci depuis longtemps, le photographe David Lachapelle a
réussi à saisir la naissance d'une forme révolutionnaire d'expression
artistique issue du mal de vivre des exclus du rêve américain : le
krumping.
Cette danse agressive et visuellement incroyable, alternative à la
danse hip hop habituelle, prend ses racines dans les danses tribales
africaines et se caractérise par des pas et des mouvements d'une
vitesse et d'une difficulté inégalées.
Rize suit cette fascinante évolution à travers l'histoire de Tommy le
Clown, un éducateur de South Central à Los Angeles, qui a inventé
cette danse en réponse aux émeutes raciales consécutives à l'affaire
Rodney King.
Bibliographie et web
www.cheridamour.fr: site officiel de la compagnie
http://www.horslesmurs.asso.fr/res/s/selection_ouvrage_cirque.htm
Bibliographie très complète sur les différents aspects du cirque
(histoire, architecture, économie, formation, nouveau cirque, disciplines...)
http://crdp.ac-reims.fr/polecirque/bibliographie/bibouvgnx.htm
Le site de l’APIAC (Association de Préfiguration de l'Institut des Arts
du Clown) et de la maison des arts du clown
www.cevac-france.com
> “L’école en piste, les arts du cirque à la rencontre de l’école” :
extraits d’articles de chercheurs sur les formes du cirque
et son histoire (enseignement, rapport au corps, cirque contemporains, itinérance...)
http://socio.univ-lyon2.fr/IMG/pdf/doc-654.pdf
...
LE THEATRE TOUT COURT
par Philippe Dorin
« La meilleure façon de préparer les enfants au spectacle, ce n'est pas leur lire des extraits de la pièce, de
parler des sujets qu'elle évoque, de la forme qui sera
employée, c'est de les préparer à aller au théâtre tout
court.
Le théâtre est la seule forme d'art où tout se passe
dans l'instant où il se fait, pendant cette heure où les
spectateurs assis regardent les acteurs sur la scène.
C'est une réunion unique, qui ne pourra jamais plus
exister.
C'est à cela qu'il faut préparer les enfants. Le théâtre
ne peut fonctionner que sur le souvenir de cette heure
passée dans la salle noire en compagnie des acteurs.
C'est ce qui doit rendre cet instant précieux.
Après le spectacle
Souvent, il faut renvoyer aux enfants les questions qu'ils
se posent à propos du spectacle. Car il y a aura toujours
quelqu'un parmi eux pour proposer une réponse. C'est de
leurs solutions à eux que nous, nous en apprenons sur
notre propre spectacle. Et c'est à partir d'elles que nous
pouvons alors commencer à parler des sujets qu'aborde la
pièce, et qui rejoignent les histoires de nos propres vies.»
Vous pouvez contacter l’équipe des relations publiques au 04 95 04 95 68
Isabelle Richomme - [email protected] (adolescents et étudiants)
Nathalie Dalmasso - [email protected] (jeune public)
Théâtre Massalia - la Friche la Belle de Mai - Entrée 1 : 41 rue Jobin - Entrée 2 : 12 rue François Simon - 13003 Marseille
Tél. : 04 95 04 95 70 Fax : 04 95 04 95 67 e-mail : [email protected] site internet : www.theatremassalia.com

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