dossier de presse

Transcription

dossier de presse
Sommaire
Communiqué de presse
p.2
Théo Mercier : Défaire la trame
p.3
par Patrick Gyger
Théo Mercier : Le Grand Mess
p.4
par Vincent Simon
Biographie
p.5
Visuels disponibles
p.6
Infos pratiques
p.9
LE LIEU UNIQUE
THÉO MERCIER
DU 2 MARS AU 28 AVRIL 2013
Théo Mercier : défaire la trame
par Patrick Gyger
Dans le laboratoire secret de son esprit tortueux, boulimique, Théo Mercier a entamé un processus de dévoilement
de notre environnement. Dans une esthétique à l’écart des canons académiques, il mêle kitsch assumé, iconographie
érotico-cheap, collages contre-nature.
Pop, glamour et horrifique, Théo Mercier rend aussi bien hommage aux attractions de foire qu’aux vitrines ethnographiques: il remplace femmes à barbes, siamois nains, sculptures pascuanes ou têtes réduites par des artefacts plus
mystérieux et grimaçants encore.
Son travail prétend agir en révélateur. Par des techniques naturalistes, en illusionniste, il paraît représenter fidèlement le réel. Or, il s’attaque à l’étoffe même de celui-ci, pour en extirper les fibres. Tout comme l’auteur H.P. Lovecraft
(auquel il fait référence), il est parvenu à voir au-delà du miroir, pour toucher à une nature des choses qui, malgré
son aspect parfois grotesque, n’en est que plus vraie. Ses œuvres fonctionnent ainsi comme procédé médiumnique,
rendant progressivement perceptible la trame qui construit notre monde.
L’atmosphère de son installation au lieu unique, avec ses penchants liturgiques et muséaux, souligne un lien ténu
avec des mondes d’habitude invisibles, ésotériques ou expéditionnaires. Par ces trouées, le travail de Théo Mercier
acquiert un propos subtil. Malgré une approche apparemment peu sérieuse, son oeuvre répond – par l’absurde et la
dé-construction – à une vision standardisée du monde que nous nous sommes bâti.
Car, tandis que nous nous acharnons à nous adapter au siècle, Théo Mercier nous montre de manière jouissive qu’il
est possible de voir le monde à notre image, avant, peut-être, de décider de le transformer, avec un entrain d’enfer.
«Nous vivons sur une île de placide ignorance, au sein des noirs océans de l’infini, et nous n’avons pas été destinés à
de longs voyages. Mais un jour viendra où la synthèse des connaissances nous ouvrira des perspectives terrifiantes
sur la réalité et la place effroyable que nous y occupons : alors cette révélation nous rendra fous, à moins que nous ne
fuyions cette clarté funeste pour nous réfugier dans la paix et la sécurité d’un nouvel âge de ténèbres.»
– H. P. Lovecraft, L’Appel de Cthulhu
Patrick Gyger est directeur du lieu unique, Scène nationale de Nantes
LE LIEU UNIQUE
THÉO MERCIER
DU 2 MARS AU 28 AVRIL 2013
Théo Mercier : Le Grand Mess
par Vincent Simon
Théo Mercier est un collectionneur. Passion ancienne qui fait de lui un artiste qui n’ajoute pas tant de la nouveauté au
monde qu’il n’organise en séries des objets déjà fabriqués par d’autres.
Un collectionneur est un fétichiste. Il aime chercher et trouver des objets afin de pouvoir jouir de leur spectacle,
moyennant leur achat et leur possession. Une fois les fétiches acquis, il les assemble dans des mises en scènes spectaculaires, parfois, ou sobrement linéaires, soulignant leur identité, leurs différences, leurs histoires, leurs évolutions,
mutations, hybridations. Il fabrique son musée, sa bibliothèque ou son supermarché, et construit une mémoire, écrivant son autobiographie et celle de tout le monde. Le collectionneur est finalement un conservateur, un historien des
formes, un étalagiste.
Les faux livres collectionnés par Théo Mercier alignent le dos d’ouvrages de littérature classique, comme un défilé de
signes extérieurs de culture. Avec eux celle-ci n’est plus qu’un décor dissimulant des cachettes où planquer ses petits
secrets: une barrette de shit, un écran plasma ou un mini bar – promesses de plaisirs à la spiritualité légère et vaporeuse.
Ces faux livres sont des boîtes à fantasme. Les briquets-femmes à poil ou les objets qui bandent (pot de moutarde,
paquet de cigarette, téléphone portable) également. Leur fonction originelle s’efface (pour certains jusqu’à disparaître) derrière les détails de leurs qualités décoratives et ludiques. Vulgaires et bêtes, ils contaminent le monde avec
joie. Avec eux, le sexe est léger, blagueur et abstrait, et avant tout affaire d’image. Aguicheur et cocasse, il est suffisamment dédramatisé pour s’étaler partout sans complexe, destiné à provoquer le rire plus que l’excitation. Ce sont
des objets puceaux, roublards, bavards mais fondamentalement abstinents.
I’ve Got The Magic Sticks aligne une suite d’outils en bois, pelles, râteaux, chasse mouche, certains « pimpés » par
l’artiste, leur conférant un aspect tribal. L’ensemble est à la fois une revue des savoir-faire artisanaux d’Auvergne,
d’Amérique du sud, de Savoie et d’Afrique et un attirail d’objets magiques instantanés. En chevauchant un balai, la
sorcière le transforme en véhicule. De la même façon, nous pouvons transformer n’importe quel objet en instrument
magique en le chargeant d’une signification et d’une vertu surnaturelles. Il est recommandé de s’aider de quelques
considérations d’ordre esthétique. Tout ajout qui humanise ou animalise l’objet est bienvenu pour lui conférer une
âme qui en fera un bon intercesseur avec les puissances occultes.
Quand j’ai découvert chez Théo Mercier un trousseau de porte-clés Tour Eiffel monté sur un pied à côté des colliers
de cauris au centre desquels il a fixé des masques de carnaval en plastique, tout un monde de marabouts, de voyageurs clandestins, de téléphones portables débloqués et de reportages télé sur les syncrétismes religieux africains
m’est revenu en mémoire. Je me suis rappelé une émission de M6 qui expliquait que la vente des Tour Eiffel par les
vendeurs à la sauvette servait à financer la construction de la super mosquée de la secte des Mourids au Sénégal.
L’œuvre de Théo Mercier s’approvisionne auprès d’un supermarché global où des farces et attrapes s’échangent
contre des objets artisanaux, des objets sexy contre des sculptures manufacturées. Sa collection de fausses pierres
plonge le surréalisme dans un aquarium. Ses «empilés» font de l’œil à Brancusi. Ses plantes en pot sont aussi prosaïques que les objets contemplés par Duchamp dans les vitrines du BHV. Ses pin-ups et rastas pourraient s’être
échappés des collections d’ephemera de Richard Prince.
Il n’est pourtant pas question pour lui d’adopter une posture savante mais de constater par le geste la «Théo Mercierisation du monde». Car Théo Mercier n’a rien inventé. Il n’a fait que se servir et il se ressert. Son Grand Mess est sa
première rétrospective. L’occasion de revenir sur quatre ans de travail en évitant le piège muséal de la célébration. Il
a donc choisi de mêler quelques pièces à un grand nombre d’objets, modifiés, laissés en cours d’assemblage ou présentés tels quels. Les pasticheurs courent le risque de s’autopasticher en répondant à une demande conservatrice.
Théo Mercier a choisi pour son exposition nantaise de faire marche arrière et de présenter son processus de travail
dans une forme qui tient de la bibliothèque et de la supérette, endroits où le visiteur est invité à se servir à son tour.
Vincent Simon est éditeur et critique d’art. En 2002 il crée le fanzine queer Dildo. Depuis 2005, il dirige Septembre éditions
- maison d’édition spécialisée dans l’art contemporain. Il a publié des monographies de Georges Tony Stoll, Tom de Pekin et
Unglee et publie depuis 2010 la revue monographique Gayhouse. Depuis 2010 il travaille comme éditeur au Palais de Tokyo.
LE LIEU UNIQUE
THÉO MERCIER
DU 2 MARS AU 28 AVRIL 2013
Biographie et bibliographie
Théo Mercier est né en 1984 à Paris où il vit et travaille
Parcours
2013 . Résidence Villa Medicis - Rome
2009 . Prix paris jeune talent, arts visuels - Paris
2009 . Prix coup de coeur HSBC pour la photographie - Paris
2008 . Stage puis assistanat dans l’atelier de Matthew Barney - New York
2007 . Design produit . UDK - Berlin
2005 . École nationale supérieure de création industrielle (ENSCI) - Paris
Expositions passées personnelles et collectives
Septembre 2012 . LILLE fantastique - Lille
2011
Octobre . Fiac - galerie Gabrielle Maubrie - Paris
Septembre . La collection antoine de galbert - Collectors room - Berlin
Septembre . La fabrique sonore - domaine pommery - Reims
Septembre . Biennale de Moscou - Moscou
Septembre . Le musée des arts seconds - galerie Gabrielle Maubrie - Paris
Juin . Fondation Ricard - Paris
Mars . Armory show - New york
Janvier . L’insoutenable légereté de l’être - galerie Yvon Lambert - New York
Janvier . Collaboration Thierry Mugler - Paris
2010
Octobre . FIAC Grand palais - galerie Gabrielle Maubrie - Paris
Octobre . FRIEZE - Londres
Juin . DYNASTY . Musée d’art moderne de la ville de Paris - Paris
Juin . DYNASTY . Palais de Tokyo - Paris
Juin . Voyage dans ma tête - La maison rouge -Paris
Juin . Le beau est un moment du laid - galerie Gabrielle Maubrie -Paris
Juin . Commande WWF - Nature brut - square du temple - Paris
Mars . Black mirror - Lausanne
Mars . Armory show - New York
Mars . Exposition personnelle . Musée de la chasse et de la nature - Paris
2009
Novembre . exposition personelle - Galerie Gabrielle Maubrie - Paris
Octobre . Survival kit - Florence
Octobre . FIAC Grand palais- Galerie Gabrielle Maubrie - Paris
Septembre . Survival kit - Riga
Juin . Première exposition personnelle . Envoy gallery - New-York
Avril . Salon de Montrouge - Montrouge
2008
Novembre . From M to ZZZ . Langhzns galerie - Prague
Septembre . Jeune création . Villette - Paris
Juillet . It’s a pity that pyramids are not chinese . Envoy gallery - New York
Juillet . Put a sugar in my bowl . Terence koh’s gallery (ass) - New York
Juin . A journey in the center of uranus . Canada gallery - New York
Février . Bucket . National centre for contemporary art - Moscou
2007
Octobre . Biennal of young artist - Tallinn
Septembre . Consequence and proposal - Riga
Expositions à venir
2013
French Haunted House, Song eun art space - Séoul
Ma prochaine vie, Danny first’s collection - Los Angeles
Les maitres du désordre, Forum Caixa - Madrid
Ouvrage paru
«All you can eat», Dilecta, 2012. ouvrage monographique avec des textes de Jean-Max Colard, Stéphane Correard, Jérôme Lambert et Tania Rivera.
LE LIEU UNIQUE
THÉO MERCIER
DU 2 MARS AU 28 AVRIL 2013
Visuels disponibles
Théo Mercier, Hypster with cucumbers, 2012
technique mixte ©Erwan Fichou
Théo Mercier, Le Grand Mess 2, 2012
technique mixte ©Erwan Fichou
Théo Mercier, Les chaussons de la douleur, 2012
technique mixte ©Erwan Fichou
Théo Mercier, Venus C, 2012
technique mixte ©Erwan Fichou
LE LIEU UNIQUE
THÉO MERCIER
DU 2 MARS AU 28 AVRIL 2013
Théo Mercier, Collier passeport, 2012
technique mixte ©Erwan Fichou
Théo Mercier, It’s a man world, 2012
technique mixte ©Erwan Fichou
Théo Mercier, Vache maigre, 2012
technique mixte ©Erwan Fichou
Théo Mercier, Tabatha. B, 2012
technique mixte ©Erwan Fichou

Documents pareils