albertville - ugine
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CHARTE ARCHITECTURALE ET PAYSAGERE D’ARLYSERE Les élus d’Arlysère et du Conseil général de la Savoie, compte tenu des enjeux de mise en valeur du cadre de vie du territoire d’Arlysère, après avoir pris connaissance des diagnostics et axes de travail proposés par le CAUE de la Savoie, ainsi que des propositions du Livre blanc des architectes : • proposent, à chaque commune de leur territoire, lors de l’élaboration ou la révision de son PLU, d’assouplir son article 11 en l’accompagnant d’un cahier d’architecture documenté et adapté aux exigences patrimoniales, contemporaines et environnementales, • encouragent chaque Communauté de communes à élaborer ce cahier de références et à mettre en place ou à renforcer son service de consultance architecturale et environnementale pour aider chaque particulier ou aménageur, en amont de tout dépôt d’autorisation, à promouvoir une architecture de qualité adaptée au lieu et à l ’époque, • s’engagent à assurer l’accompagnement du volet paysage et patrimoine du SCoT par la réalisation d’un observatoire du paysage et d’un inventaire du patrimoine. Une commission “Urbanisme et Paysage”, composée d’élus, de techniciens territoriaux et du CAUE, sera chargée du suivi de la charte et de la conciliation auprès des pétitionnaires, ainsi que de l’attribution des aides pour la restauration des toitures traditionnelles. Le Président d’Arlysère, Le Président du Conseil général de la Savoie, albertville - ugine charte architecturale & paysagère Le Président du CAUE de la Savoie, Le Président de la Co.RAL, Le Président du Conseil régional de l’Ordre des Architectes, Le Président de la Communauté de communes de la Haute Combe de Savoie, Le Président de la Communauté de communes du Beaufortain édito Le Conseil général a confié au Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de la Savoie le soin de réaliser et d’animer une première charte architecturale et paysagère, à titre expérimental, sur le territoire d’Albertville-Ugine, après une première ébauche sur le Beaufortain en 2002-2003. Cette démarche innovante s’est déroulée sur deux ans, de 2004 à 2005, en étroite concertation avec les élus territoriaux et les services de l’Etat et du Département. Elle fait aujourd’hui l’objet de cette présentation destinée aux élus locaux dans sa première partie, et aux particuliers et constructeurs dans la seconde partie intitulée “cahiers d’architecture”. Cette charte architecturale et paysagère a été portée par le Syndicat Arlysère pour regrouper les intercommunalités de ce territoire du Beaufortain, du Haut Val d’Arly, du Bassin albertvillois et de la Haute Combe de Savoie, qui se sont engagées le 20 mai 2005 sur différents objectifs. Aujourd’hui, le premier objectif de la charte a été atteint par la réalisation de quatre cahiers d’architecture et la mise en place de quatre secteurs de consultance architecturale travaillant en synergie avec le Territoire de Développement Local d’AlbertvilleUgine, mis en place par le Conseil général. Cette démarche territoriale va permettre à chaque commune et à chaque particulier de disposer d’un service coordonné de mise en valeur de son territoire en adaptant chacun des projets aux exigences nouvelles, tant de préservation, de performance, d’innovation que d’intégration dans notre environnement naturel et bâti. Jean-Pierre VIAL Sénateur Président du Conseil général de la Savoie François PEILLEX Conseiller général Président du CAUE de la Savoie Franck LOMBARD Maire d’Ugine, Conseiller général Président du Syndicat mixte Arlysère Rappel sur la démarche Le comité de suivi : Franck LOMBARDMaire d’Ugine - Conseiller général - Président d’Arlysère François PEILLEXConseiller général - Président du CAUE de la Savoie Les élus territoriaux : François CANTAMESSAPrésident de la Co.RAL Léopold VIALLETPrésident de la Communauté de communes du Beaufortain Xavier TORNIERPrésident de la Communauté de communes de la Haute Combe de Savoie André TORNASSATMaire de La Bâthie, en charge du SCoT Arlysère Les élus locaux : 3 élus Co.RAL Emmanuel CHARDONNET Maire de Pallud Léon JIGUETMaire d’Allondaz Ernest BESSONCommune de Mercury 2 élus Communauté de communes de la Haute Combe de Savoie Denis BIGUET-PETIT-JEANMaire de Cléry Louis MILLEMaire de Notre-Dame-des-Millières Les services et personnes associées : Jean-Michel DOIGEConseil général de la Savoie - Directeur Adjt. Envrt. Amgt. Philippe GANIONService Départemental de l’Architecture et du Patrimoine Alain CANOVADDE Savoie - Service Aménagement Urbanisme Jean-Marie AGUILAArchitecte consultant Cohennoz Véronique CHORON-PELLICIER Architecte consultant CC Beaufortain Gérard CROSETArchitecte consultant Ugine Marthod Michel DUPECHERArchitecte consultant Crest-Voland Jean-Claude FOUCHÉArchitecte consultant ND de Bellecombe Francis PANNIERArchitecte consultant Albertville Réunions Phase amont : 1er semestre 2004 23 décembre 2003 réunion J.P. VIAL, F. PEILLEX, P. GEY, J.M. DOIGE, B. LUGAZ - lancement 14 janvier 2004 réunion F. LOMBARD, B. LUGAZ - cadrage 4 et 6 février 2004 réunion bureau Arlysère - méthode de travail Phase d’élaboration : quatre réunions 3 mars 2004 1re réunion mise en place du comité de suivi 17 mars 2004 réunion collège des consultants Arlysère 23 mars 2004 2e réunion du comité de suivi - diagnostic paysager, urbain et architectural 20 avril 2004 3e réunion du comité de suivi - premières orientations de la charte Phase d’élaboration : quatre réunions 29 avril 2004 réunion d’information auprès des maires de la Co.RAL 11 mai 2004 4e réunion du comité de suivi - proposition charte 13 mai 2004 réunion d’information auprès des maires de la Haute Combe de Savoie Juin 2004 validation charte entre Arlysère et le Département Phase présentation communale et réalisation des cahiers d’architecture : 2e semestre 2004 20 mai 2005 signature de la charte sommaire avant-propos le territoire concerné . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 les objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 état des lieux les paysages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 le patrimoine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 des villes et des villages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 construire aujourd’hui le développement durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 le cadre réglementaire existant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 les propositions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 les outils . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 4 secteurs de consultance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 cahier(s) d’architecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Charte signée, en dernière de couverture. avant-propos Le territoire concerné Canton d’Albertville nord 7 communes : 1-Albertville • 2-Allondaz • 3-Césarches • 4-Mercury • 5-Pallud • 6-Thénésol • 7-Venthon Canton d’Albertville sud 10 communes : 1-Albertville • 8-Cevins • 9-Esserts-Blay • 10-Gilly-surIsère • 11-Grignon • 12-La Bâthie • 13-Monthion • 14-Rognaix • 15-Saint-Paul-sur-Isère • 16-Tours-en-Savoie Canton d’Ugine 8 communes : 17-Cohennoz • 18-Crest-Voland • 19-Flumet • 20-La Giettaz • 21-Marthod • 22-Notre-Dame-de-Bellecombe • 23-Saint-Nicolas-la-Chapelle • 24-Ugine 20 Canton de Beaufort-sur-Doron 4 communes : 25-Beaufort • 26-Hauteluce • 27-Queige • 28-Villard-sur-Doron Canton de Grésy-sur-Isère 11 communes : 29-Bonvillard • 30-Cléry • 31-Frontenex • 32-Grésy-sur-Isère • 33-Montailleur • 34-Notre-Dame-des-Millières • 35-Plancherine • 36-Saint-Vital • 37-Sainte-Hélène-sur-Isère • 38-Tournon • 39-Verrens-Arvey 19 22 23 18 Syndicat mixte Arlysère Co.RAL Communauté de communes de la Haute Combe de Savoie Communauté de communes du Beaufortain 17 26 24 Parc naturel régional des Bauges 28 Communes 21 25 27 6 2 3 5 7 4 35 1 10 39 30 15 11 38 31 34 33 12 13 36 37 9 14 32 29 13 8 N 0 1 2 km Cartes IGN au 1 : 25 000 n°3432ET et 3531OT réduites à l’échelle du 1 : 200 000 © IGN - Paris - autorisation n° 50-7463 Reproduction interdite Les objectifs La charte architecturale et paysagère est un document pédagogique s’inscrivant en accompagnement du SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale) et des PLU (Plans Locaux d’Urbanisme) et ayant pour but de : • Fixer en commun des orientations architecturales et paysagères adaptées au territoire, en concertation avec les élus territoriaux et les acteurs du cadre de vie (élus locaux, professionnels, administrations, aménageurs) pour améliorer la qualité des projets individuels et collectifs. • Développer la consultance architecturale et urbanistique sur l’ensemble du territoire permettant aux maires et à leurs administrés d’accéder à un service disponible, performant et organisé à un échelon intercommunal. • Evaluer et suivre les orientations et les conseils pour améliorer et adapter leur impact. La charte n’est pas un document opposable, mais général, pour aider à bâtir une démarche qualitative adaptée au territoire et à chaque PLU. état des lieux h i f d g l e n c j m k a b N 0 1 2 km Cartes IGN au 1 : 25 000 n°3432ET et 3531OT réduites à l’échelle du 1 : 200 000 © IGN - Paris - autorisation n° 50-7463 Reproduction interdite 14 entités paysagères identitaires 1. Haute Combe de Savoie 2. Vallée de basse Tarentaise 3. Vallée basse de l’Arly 7. Balcons de l’ubac du Val d’Arly 8. Contreforts des Aravis 9. Haute vallée de l’Arly Large vallée en auge, bordée au sud-est par le chaînon du Grand Arc et le massif du Beaufortain, et au nord-ouest, par les massifs des Bauges et des Bornes. La perspective rectiligne de la vallée est renforcée par le parallélisme des talus montagnards, du réseau viaire principal et de la rivière Isère. Les sommets et cols environnants (Grand Arc, Grand Roc, Tamié, Belle Etoile...) ou lointains (Charvin, Signal de Bisanne, Mont-Blanc, Sambuy, Dent de Crolles…) constituent des points d’appel visuels forts. Des points d’appel visuels secondaires (clocher de Conflans, de Cléry, château de Beauvoir) confèrent une tonalité culturelle à ce paysage. Les continuités agricoles, forestières, et la cohérence du modèle d’occupation humaine en facilitent la lisibilité. L’habitat dense et les activités sont principalement concentrés à Albertville, à la confluence des grandes vallées de communication (Combe de Savoie, Val d’Arly et vallée de Tarentaise). L’habitat rural et rurbain, groupé en villages et hameaux, est situé sur les replats ensoleillés, ou égrené en piémonts, aux intersections des anciennes voies et des vallons torrentiels. Epaulement glaciaire surplombant, à l’est, les gorges de l’Arly. Il est scindé par le torrent du Nant Rouge en deux balcons : Crest-Voland et ND de Bellecombe. La situation offre un large panorama sur le Val d’Arly et la chaîne des Aravis et favorise l’exploitation argro-pastorale. Les limites brutales entre forêt et alpages, notamment dans les trouées rectilignes pratiquées pour les pistes de ski, créent des lignes de force visuelles dont l’impact est conséquent. L’habitat permanent, rural et touristique, est groupé en lisière haute de la forêt montagnarde, sous forme de stations-villages développées à partir de noyaux anciens (Crest-Voland et ND de Bellecombe). L’habitat saisonnier est surtout dispersé en chalets isolés au sein des prairies alpines. Vallée étroite sculptée par le torrent de l’Isère, bordée à l’est par le massif du Beaufortain, et à l’ouest par celui du Grand Arc. La perspective est compartimentée longitudinalement par des resserrements de la plaine (collines de Chantemerle et de la Roche, défilé de Feissons), et verticalement par des rebords de plateaux (Esserts-Blay). Ces modelés du relief servent de promontoires à des points d’appel visuels à connotation culturelle (châteaux de Chantemerle et de Blay, oratoire de ND des Neiges). Malgré la vocation agricole effective de la plaine et la mise en scène paysagère de vignes ou vergers en coteaux, l’image du secteur est fortement marquée par l’étalement urbain et l’activité industrielle ; la présence de l’Isère, pourtant géographiquement déterminante, reste peu sensible. Entité constituée d’adrets herbeux et vallonnés au pied de falaises abruptes, contrastant avec des ubacs très boisés. L’homogénéité des élévations rocheuses, des couverts minéraux et végétaux et l’ouverture des espaces donnent une très grande lisibilité du paysage. Les sommets et cols qui la bornent, forment les points d’appel visuels principaux : L’Etale, la Pointe des Aravis, des Verres… L’occupation humaine, liée à la vocation essentiellement agro-pastorale, est discrète. L’habitat, essentiellement traditionnel, est dispersé, à l’exception de la station du Plan et du village de la Giettaz, développé en paliers depuis la confluence des torrents des Aravis et de l’Arrondine. 13. Cirques et vallées perchées du Beaufortain Espace d’altitude borné par le Saint Guérin, à l’ouest, la grande Parei, au sud, et les crêtes et aiguilles allant du Roignais à Roselette, à l’Est. La majorité des cirques et lacs glaciaires se trouve en ce lieu qui, bien que n’excédant pas les 3 000 m et dépourvu de glaciers, présente cependant un caractère montagnard du fait de son relief accidenté (Roc des Vents, Pierra Menta…) et de sa relative inaccessibilité. Passées les forêts de l’étage subalpin, c’est le royaume des alpages (herbe haute jusqu’à 2 400 m altitude) et de l’eau (sources, cascades torrents zones humides et plans d’eau), puis des falaises. Les constructions humaines se réduisent à quelques chalets d’estive rendus très discrets par l’emploi de la pierre locale et par leur esquive paravalanche. 8 Vallée encaissée creusée par le torrent de l’Arly, bordée à l’est par le massif du Beaufortain, et à l’ouest par celui des Bornes. La perspective de fond de vallée est étroite et fermée au sud par la colline de la forêt du Tal, au nord, par la colline de la forêt de l’Alliat. Le principal point d’appel visuel est le Mont Charvin. La montagne agricole de Marthod, dominée par la dent de Cons, est peu perceptible depuis l’axe routier. Dans ce secteur faiblement occupé, l’habitat diffus ou groupé en hameaux a été aménagé sur des replats, principalement en adret. Le fond de vallée, passage obligé entre les deux centres urbains et actifs d’Albertville et d’Ugine, reste principalement voué à la circulation de transit. Espace débutant à l’embouchure des gorges de l’Arly, borné par les crêtes du Reguet et du Gateau, et formant la partie savoyarde d’une vallée en “V” dont l’origine se situe au seuil de Megève, en Haute-Savoie. L’adret, en grande partie déboisé au profit de la prairie, est sillonné par des cordons végétaux étroits que sont les ripisylves des torrents affluents. Il contraste avec l’ubac, plus raide et plus boisé, malgré les trouées créées pour la pratique du ski. L’habitat dispersé occupe fortement les espaces agricoles des deux versants. 4. Cluse d’Ugine 5. Gorges de l’Arly et de l’Arrondine 6. Balcons d’adret du Val d’Arly 10. Vallée basse du Doron 11. Vallée de l’Argentine 12. Vallée du Dorinet Segment évasé d’une cluse raccordant le lac d’Annecy au sillon subalpin. Trois resserrements de vallée forment les portes naturelles de cette unité paysagère : le défilé des Champs Froids au nord-ouest, la colline de la forêt de l’Alliat au droit de l’Ile, au sud, et les gorges de l’Arly à l’est. La perspective paysagère est contenue dans une sorte de bassin fermé par les massifs des Aravis au nord, du Beaufortain à l’est et des Bornes/ Bauges au sud-ouest. Peu perceptible depuis les grands axes de circulation, la partie supérieure des versants des Aravis est marquée par l’agro-pastoralisme. L’urbanisation, étalée dans le fond de vallée et sur les piémonts ensoleillés, est fortement imprégnée d’une histoire industrielle encore très vivante. Vallée principale du massif, encaissée entre Villard-sur-Doron et Queige, puis très encaissée de Queige à Venthon. Cet espace est borné par la Roche pourrie, le Mont Mirantin et La Légette au sud, et par la ligne de crête du Bisanne au nord. Les perspectives, depuis le fond de vallée occupé par le torrent et la route d’accès, sont limitées par les talus montagnards raides et boisés tant à l’ubac qu’à l’adret. Les quelques desserrements du fond de vallée sont principalement consacrés aux cultures céréalières et aux prés de fauche. Les bourgs sont situés en pied de versant, à proximité de la route principale de desserte du Beaufortain. Les hameaux et l’habitat isolé sont dispersés plus en altitude, sur des replats cultivables, assez réduits, ou au sein de clairières artificielles. Fond de vallée très encaissé entre Ugine et Flumet, surcreusé par le torrent de l’Arly. Le manque de perspective et d’ensoleillement, le torrent et les forêts escarpées rendent ce lieu relativement inhospitalier mais très pittoresque. Le tracé de la route nationale et ses ouvrages d’art exceptionnels participent de la tension dramatique du lieu. Sa déviation occasionnelle au-dessus des gorges, jalonnée de replats habités, offre au voyageur une alternative visuelle plus ouverte. Pénétrant au cœur des Aravis, les gorges de l’Arrondine, affluent de l’Arly, présentent également des perspectives aboutissant, d’un côté, sur la pointe des Aravis et la Giettaz, de l’autre, sur le mont Lachat et ND de Bellecombe. A la confluence des deux gorges, le bourg-centre de Flumet s’est développé à partir d’un centre ancien linéaire et continu, quasiment suspendu au-dessus de l’Arly. Espace borné par la Grande Journée à l’ouest, le Grand Mont au sud et le Saint-Guérin à l’est. Il forme une vallée en “V” dont les pentes sont vouées à l’agro-pastoralisme et au tourisme. La forêt d’ubac est repoussée en altitude au profit de la prairie et de l’habitat. Ce dernier, présent sur les deux versants, montre une grande variété de groupements et de formes bâties depuis l’agglomération d’Arêches, à la fois station-village et bourg, avec des lotissements pavillonnaires périphériques à l’habitat isolé et très dispersé résultant de l’utilisation d’anciennes remues via l’hébergement collectif et l’équipement des stations de sports d’hiver (Arêches, Le Planay) et les hameaux traditionnels situés en pente ou sur replat (plateau de Bersend). Correspondant à l’étage montagnard, il s’agit d’un épaulement glaciaire surplombant les gorges de l’Arly, sculpté en croupes ou balcons (Les Praz, Flumet d’aval, St-Nicolas… ) par des vallons torrentiels secondaires (Meuneray, Flon et Chaucisse). L’orientation offre un large panorama sur les massifs du Beaufortain (Mont Lachat) et du Mont-Blanc. L’ensoleillement privilégié et le sol sédimentaire en pente douce prédisposent le site à une vocation essentiellement agro-pastorale. L’habitat traditionnel, commandé par l’activité agricole, est en grande majorité dispersé, sinon semi-dispersé. Il forme, avec le pavillonnaire moderne, des hameaux et villages distendus. Espace borné par la montagne d’Outray, au sud, et le Mont de Vorès, au nord-ouest. L’axe de cette vallée en “V” converge vers le Mont-Blanc, point de focalisation irrésistible du regard, souligné par le col du Joly. D’un vert contrastant avec l’enneigement permanent de ce mont dominant, le paysage agricole de l’adret est très ouvert et rythmé par des croupes. La forêt, bien que largement défrichée, reste très présente sur l’ubac. La silhouette et le clocher à bulbe d’Hauteluce, point d’appel visuel secondaire, prêtent à la vallée une image bucolique, en total contraste avec celle du col des Saisies, à la fois plus sauvage, du fait de son altitude, et plus urbaine, du fait de sa vocation touristique (station et trouées forestières des pistes de ski). Le paysage apparaît également très humanisé du fait du mitage ancien et contemporain du bâti qui se trouve soit isolé, soit regroupé en petits hameaux égrenés le long du principal axe de communication. 14. Plaine des Marcots Secteur situé au cœur du massif du Beaufortain, au carrefour de ses trois vallées structurantes (Doron, Dorinet et Argentine). Le lieu est remarquable en ce qu’il est le seul fond de vallée large et plat du Beaufortain, offrant un paysage grandement ouvert où la colline de Vanches et son château constituent un appel visuel. La plaine est caractérisée par des grandes parcelles planes et défrichées contrastant avec les versants raides et boisés qui la délimitent. L’alignement d’arbres de la route départementale et la ripisylve du Doran prennent, dans ce contexte de nudité, une force particulière. Sur Beaufort, les versants d’adret sont aussi occupés par de vastes prairies, reléguant la forêt dans les parties abruptes et les ravines ; la présence du bourg-centre et la multiplicité des hameaux environnants renforcent l’image d’une montagne-campagne habitée. 9 Les paysages Les paysages du territoire concerné sont très variés du fait des plissements tectoniques et des érosions glaciaires et fluviales successives. Outre la multiplicité des horizons et des perspectives, les différences d’altitude et de relief créent des conditions d’accès et de climat qui contribuent à diversifier à l’extrême le couvert végétal et l’occupation humaine. Entre les fonds de vallées urbanisés et cultivés, et les steppes et falaises sommitales, la charte ne pouvait envisager une mesure unique. Suivant les études paysagères initiées par l’Etat, le Département et les communes, le territoire a fait l’objet d’une double partition en quatorze grands ensembles paysagers, présentant des unités d’ambiance susceptibles d’actions globales, et en six zones altitudinaires, présentant des unités de problématique susceptibles d’actions thématiques. 7 état des lieux NEIGES ET GLACES (étage nival) HAUTS ALPAGES (étage alpin) • Ruine ou réutilisation des chalets • Fréquentation touristique ALPAGES ET HAUTES FORETS (étage subalpin) • Ruine ou réutilisation des chalets • Fréquentation touristique • Pistes d’accès aux pâturages • Pistes forestières (ubac) VERSANTS (étage montagnard) • Pistes et entretien forestiers • Pistes de ski et urbanisme des stations • Maintien des ouvertures, prés-bois • Réutilisation des montagnettes • Continuité des prairies COTEAUX (étage collinéen) • Déprise agricole • Restauration des vergers et vignes • Mitage résidentiel • Continuité et requalification des hameaux • Sommets des buttes (repères) PLAINE (fond de vallée) • Etalement urbain (linéaire et diffus) • Conflit foncier urba/agriculture • Equilibre bâti/espaces verts • Risque d’inondation • Secteurs d’activités N 0 1 2 km Cartes IGN au 1 : 25 000 n°3432ET et 3531OT réduites à l’échelle du 1 : 200 000 © IGN - Paris - autorisation n° 50-7463 Reproduction interdite 10 6 entités paysagères étagées Plaine (fond de vallée) Cet espace, auparavant peu amène du fait des crues répétées des cours d’eau, accueille essentiellement des cultures intensives, principalement suivant un maillage bocager. L’implantation humaine, bien que récente, croît d’une manière accélérée. Les enjeux de cet espace sont : • la maîtrise de l’étalement urbain, • la gestion de l’espace, en particulier des conflits entre les diverses vocations : agricole, résidentielle, industrielle, • la préservation de l’équilibre interne entre le bâti et les espaces verts - la prise en compte des risques d’inondations, • l’intégration urbaine des secteurs d’activités économiques. Coteaux (étage collinéen) Cet espace est constitué par des forêts de feuillus et de sols que l’homme consacre à la culture intensive (céréalière, arboricole et viticole), parfois au moyen d’épierrements, de terrassements et d’irrigations. La limite supérieure de cet espace correspond à celle de la culture de la vigne. L’implantation humaine est permanente, regroupée en hameaux, sur des sites présentant le moins de risques naturels et le plus d’atouts en matière d’exploitation et d’ensoleillement. Les enjeux de cet espace sont : • la protection de l’activité agricole, • la restauration des vergers et vignes, structures du paysage, menacés par la pression urbaine, • le maîtrise de l’éparpillement résidentiel qui impose des infrastructures consommatrices d’espaces et coûteuses, • la préservation des particularismes des hameaux, • le respect des points d’accroche visuels à connotation naturelle. Versants (étage montagnard) Les forêts de cet étage, où résineux et feuillus se mêlent, abritent des espaces défrichés constitués de prés de fauche et de pâturages de transition placés sur le chemin des alpages. Elles sont aussi jalonnées de pistes plus larges destinées à accueillir les skieurs. Le bâti se compose d’habitat temporaire, estival, dispersé en petits noyaux, de granges disséminées, mais aussi de l’urbanisme des stations. Les enjeux de cet espace sont : • le devenir des chalets vacants avec un risque de disparition, de mauvaise réhabilitation, voire de multiplication de chemins d’accès, • la maîtrise de la fréquentation touristique : 4x4, trial, quad, remontées mécaniques, remodelage de terrain, • l’aménagement des pistes forestières et des pistes d’accès aux alpages, en particulier dans le cadre de leurs mises aux normes, • l’entretien des forêts qui nécessitent un éclaircissement sanitaire, • le maintien des fenêtres paysagères, de l’utilité agro-pastorale, de l’agrément touristique et de la structuration du paysage par des prés-bois à l’ubac et des prairies continues à l’adret, • la limitation du marquage du paysage par les délimitations géométriques des pistes de ski. Alpages et hautes forêts (étage subalpin) Cet étage, principalement constitué de forêts résineuses et de quelques espaces défrichés, est utilisé pour ses pâturages mais aussi pour le tourisme. Il est jalonné de pistes d’accès aux pâturages et de pistes forestières (ces dernières principalement à l’ubac). Les chalets, témoignant de la présence humaine, sont soit grossièrement réutilisés soit en péril. Les enjeux de cet espace sont : • le devenir des chalets vacants avec un risque de disparition, de mauvaise réhabilitation, voire de multiplication de chemins d’accès, • la maîtrise de la fréquentation touristique : 4x4, trial, quad, remontées mécaniques, remodelage de terrain, • l’aménagement des pistes forestières et des pistes d’accès aux alpages, en particulier dans le cadre de leurs mises aux normes. Hauts alpages (étage alpin) L’activité agro-pastorale (alpages) et le tourisme (ski et randonnées) se côtoient sur cet étage exclusivement constitué de pelouses. Quelques chalets témoignent de l’usage agricole de cet espace. Certains d’entre eux subissent un processus lent d’anéantissement par abandon ou sont réutilisés à d’autres fins. Les enjeux de cet espace sont : • le devenir des chalets vacants avec un risque de disparition, de mauvaise réhabilitation, voire de multiplication de chemins d’accès, • la maîtrise de la fréquentation touristique : 4x4, trial, quad, remontées mécaniques, remodelage de terrain. Neiges et glaces (étage nival) A cet étage, le plus souvent enneigé, les accidents du relief et les rigueurs du climat interdisent une installation humaine durable. Cet espace semble ne pas présenter d’enjeu d’aménagement immédiat. 11 état des lieux monument classé site classé monument inscrit site inscrit monument remarquable site remarquable N 0 1 2 km Cartes IGN au 1 : 25 000 n°3432ET et 3531OT réduites à l’échelle du 1 : 200 000 © IGN - Paris - autorisation n° 50-7463 Reproduction interdite 12 ALBERTVILLE-CONFLANS Château de Manuel de Locatel (monument classé le 8/09/1928) ALBERTVILLE-CONFLANS Tour Sarrazine (monument classé le 8/09/1928) ALBERTVILLE-CONFLANS Stade d’Albertville - patrimoine du XXe siècle (sans protection) ALBERTVILLE-CONFLANS Hôtel Gény - ancien Hôtel Royal (sans protection) BEAUFORT-SUR-DORON Barrage de Roselend - patrimoine du XXe siècle (site inscrit) BEAUFORT-SUR-DORON Hameau de Boudin (site inscrit le 24/12/1943) BEAUFORT-SUR-DORON Col du Cormet de Roselend (site inscrit le 13/04/1943) BEAUFORT-SUR-DORON Ensemble formé par le château et ses ruines (site inscrit le 8/04/1943) FLUMET Le Bourg (sans protection) GILLY-SUR-ISERE Villa gallo-romaine (monument classé le 26/11/1984) GILLY-SUR-ISERE Pont sur l’Isère (sans protection) GRÉSY-SUR-ISERE Saint-Pierre aux Liens (sans protection) HAUTELUCE Chapelle de Belleville (monument classé le 30/09/1911, puis le 30/11/1938) HAUTELUCE Hameau du Praz (site inscrit le 8/04/1943) HAUTELUCE Col du Joly, de la Fenêtre et lac de la Girotte (site inscrit le 28/06/1943) HAUTELUCE Eglise Saint-Jacques (monument classé le 13/04/1943) MARTHOD Taillanderie Busillet (monument inscrit le 19/06/1995) MERCURY Château de Chevron - XIVe-XVIIe siècles (inscription partielle le 17/05/1982) PLANCHERINE Abbaye de Tamié et ses environs (site inscrit le 20/12/1962) QUEIGE Eglise Sainte-Agathe (sans protection) 14 ALBERTVILLE-CONFLANS Porte de Savoie (monument insrit le 8/09/1928) ALBERTVILLE-CONFLANS Maison Rouge et café (monument et site classés le 8/09/1928) ALBERTVILLE-CONFLANS Porte Tarine (monument inscrit le 8/09/1928) CLERY Eglise Saint-Jean-Baptiste (monument classé le 25/06/1930) ESSERTS-BLAY Château d’Esserts-Blay (sans protection) FLUMET Moulin à Tienne (sans protection) HAUTELUCE Col des Saisies (site inscrit le 2/11/1943) HAUTELUCE Hameau d’Annuit (site inscrit le 8/04/1943) LA BATHIE Ruines du Château de Chantemerle (site inscrit le 13/08/1943) LA GIETTAZ Col des Aravis et abords de la RD 909 (site inscrit le 13/12/1948) MARTHOD Portail de l’église Saint-Jean-Baptiste - XIIe siècle (monument partiellement classé le 3/06/1950) SAINT-NICOLAS-LA-CHAPELLE Eglise Saint-Nicolas - XVIIIe siècle (monument inscrit le 20/06/1989) UGINE Ensemble formé par le village d’Héry-sur-Ugine et ses abords (site inscrit le 10/02/1978) UGINE Entrée de l’usine - Début XXe siècle (sans protection) HAUTELUCE Hameau du Pré (site inscrit le 13/04/1943) 15 Le patrimoine Intimement lié à la présence et aux savoirfaire humains, le patrimoine comprend, entre autres, des constructions et des sites naturels remarquables. Il permet de mieux comprendre le territoire. Aujourd’hui, il participe pleinement aux enjeux en matière de paysage, de préservation de connaissances, de valeurs… Différentes modalité permettent de protéger : sites et monuments classés, sites et monuments inscrits. D’autres sont sans protection. Pour les bâtiments et les sites, le classement et l’inscription sont issus des lois du 31 décembre 1913 et du 25 février 1943 qui ajoutaient à la protection des monuments classés ou inscrits un champ de visibilité de 500 mètres, c’est-à-dire que tout édifice situé dans ce champ est soumis à des réglementations spécifiques en cas de construction ou transformation. Aujourd’hui, cette définition peut évoluer en périmètres sensibles lors de l’élaboration ou de la révision des PLU ou de la mise en place d’une Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager. La carte présentée ici n’est pas exhaustive et ne permet qu’un aperçu. 13 Des villes et des villages Sur le territoire d’Arlysère, l’habitat et l’urbanisme témoignent de réponses aux nécessités et aux enjeux liés au contexte historique et au progrès. Les activités agro-pastorales ont déterminé l’établissement des premiers villages en fonction de données géographiques et climatiques. Des facteurs commerciaux et stratégiques ont conduit ensuite au développement des bourgs puis des villes. Aujourd’hui, les enjeux concernent la maîtrise qualitative et quantitative de l’urbanisation qui se développe aussi bien en fond de vallée que dans les périphéries des bourgs et dans les stations d’altitude. N 0 1 2 km Cartes IGN au 1 : 25 000 n°3432ET et 3531OT réduites à l’échelle du 1 : 200 000 © IGN - Paris - autorisation n° 50-7463 Reproduction interdite 16 La croissance des villes L’apparition des bourgs Les villages et les hameaux sont disséminés dans les montagnes sur les sites présentant le moins de risques et sont implantés à proximité des ressources favorisant l’économie agro-pastorale. Afin de profiter des flux et de les contrôler, les bourgs, plus ou moins fortifiés, se développent sur des points de passages stratégiques près des fonds de vallée (Conflans, Ugine, Flumet, Grésy-sur-Isère, Beaufort). Du XIIIe au XIXe siècle, Conflans est la cité fortifiée et marchande la plus prospère de la région, tandis qu’en montagne, au XVIIIe siècle, la communauté d’habitants de Saint-Maxime de Beaufort est la plus peuplée de Savoie. L’essor de la métallurgie et de la houille blanche et l’endiguement des rivières engendrent, dès le XIXe siècle, le développement de nouvelles communautés (quartier des Fontaines à Ugine, création de Frontenex). Conflans, au XVIIIe siècle, domine le paysage de confluence de l’Arly et de l’Isère, où s’établira Albertville à partir du XIXe siècle. 17 état des lieux Albertville sous-préfecture, ville olympique et cœur du territoire d’Arlysère Albertville est apparue en 1836 de la fusion de Conflans et du village de l’Hôpital. L’endiguement de l’Isère et de l’Arly a permis la création de la ville avec son architecture caractéristique du XIXe siècle, puis son extension vers les plaines de l’ouest au XXe siècle. Sa transformation s’accélère avec l’accueil des XVIe Jeux olympiques d’hiver en 1992. A cette occasion, sont construits de nouveaux équipements sportifs (halle de glace, anneau de vitesse), de services (restructuration de la gare, nouvel hôpital), et culturels (le Dôme médiathèque). Des opérations de restructuration urbaine (place de l’Europe en centre ville, développement du quartier olympique, restructuration de l’ancien hôpital) sont aussi réalisées. Aujourd’hui, Albertville est la ville la plus importante du secteur avec près de 20 000 habitants. 18 Ugine Deuxième pôle le plus important du territoire après Albertville, Ugine s’est d’abord structurée autour du bourg ancien, sur le promontoire qui domine la vallée de l’Arly. L’installation des aciéries en 1903 transforme la commune en cité industrielle, favorisant l’émergence du nouveau quartier des Fontaines. Ugine a su se doter d’équipements sportifs (stades, centres omnisports, piscine) et culturels (cinémas) complémentaires de ceux d’Albertville. Récemment, le village de Héry-sur-Ugine a été rattaché au territoire communal. Les autres bourgs Les autres bourgs historiques du territoire ont connu un développement plus modéré. Ainsi, Grésy-sur-Isère, Flumet et Beaufort-sur-Doron n’ont pas acquis le statut de villes. Ils ont cependant gardé leur caractère tout en se dotant de services nouveaux liés à leur fonction de chef-lieu de canton ou à la proximité des stations de ski. 19 état des lieux LES ENJEUX DU DEVELOPPEMENT URBAIN La péri-urbanisation Les communes de la couronne albertvilloise connaissent depuis 50 ans une forte croissance liée à la disponibilité de terrains attrayants favorables à la construction de nouvelles maisons, et à l’installation de nombreuses zones d’activités dans les plaines de fond de vallée. Gilly-sur-Isère, Mercury, La Bâthie, Grignon, Marthod, Frontenex ont maintenant plus d’habitants que les anciens bourgs historiques. Dans ce développement apparemment anarchique, où les lotissements et les zones d’activités envahissent les anciens espaces agricoles, les structurations des villages sur les coteaux sont encore perceptibles. Le développement lié aux stations Le développement de l’urbanisation se produit aussi en altitude avec l’essor des stations touristiques : La Giettaz, Crest-Voland, Notre-Dame de Bellecombe, Cohennoz, Les Saisies, Arêches-Beaufort. Cette évolution induit de multiples enjeux techniques, fonctionnels, culturels et environnementaux, caractéristiques des territoires alpins. 20 La question de l’habitat L’habitat individuel se développe essentiellement sous forme de lotissements. L’habitat collectif a pris quant à lui de multiples formes : “habitations bon marché” (H.B.M.) dans les années 1930, tours et barres après-guerre, immeubles d’inspiration néo-régionale à la fin du XXe siècle. Les enjeux du XXIe siècle concernent le développement d’un habitat de haute qualité, économe en espace. La réalisation d’un habitat semi-dense de type “intermédiaire”, entre individuel et collectif, peut contribuer à atteindre cet objectif. La reconquête des centres-bourgs Les enjeux urbains concernent non seulement la maîtrise quantitative et qualitative du développement de l’urbanisation mais aussi la reconquête des centres-bourgs qui ont souffert d’une dévitalisation sans précédent au profit de lotissements périphériques. Une remise en valeur du bâti ancien et des opérations de restructuration doivent permettre de redonner toute leur attractivité aux centres-bourgs. 21 Construire aujourd’hui Le développement durable Des données inscrites dans des textes : la Constitution française et la convention de Florence La Constitution de la France, révisée en mars 2005, prend en compte la convention de Florence, signée par la France le 20 octobre 2000, qui définit la notion de paysage. Elle précise également, dans l’article 2 de la charte de l’environnement, que toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement. SCoT, PLU : les Plans d’Aménagement de Développement Durable Sur la base d’un diagnostic, ces documents précisent les besoins et comportent un projet d’aménagement et de développement durable avec des orientations d’aménagement et d’urbanisme pour l’ensemble de la commune. Les 7 cibles de l’approche environnementale de l’urbanisme L’approche environnementale de l’urbanisme est une démarche d’accompagnement des projets en termes d’environnement et d’énergie. Ses objectifs sont de contribuer aux exigences réglementaires en matière d’environnement, de faciliter l’intégration des politiques environnementales dans le projet, de concrétiser les principes d’une qualité urbaine durable et de contribuer à la qualité environnementale. 7 cibles sont privilégiées : consommation d’espace, gestion des déplacements, nuisances et pollution, eau, déchets, confort climatique et choix d’énergie, paysage et nuisances sonores. La charte du Parc naturel régional des Bauges Il est consulté, sur son territoire de compétence, quant à la compatibilité des actions de la charte architecturale et paysagère avec les dispositions de sa propre charte, et peut être associé, le cas échéant, à certaines de ces actions. Le Livre blanc des architectes L’architecture est un art qui s’inscrit dans la durée. Au-delà des dispositions techniques nécessaires pour la prise en compte des valeurs environnementales (recyclage des matériaux, gestion de l’eau et des déchets, maîtrise de l’énergie…), il reste que la conception d’un bâtiment dans ses rapports avec le site, la qualité de sa volumétrie, de sa structure et de ses matériaux sont des valeurs architecturales fondamentales qui doivent être réaffirmées comme telles. Les techniques sont par nature en évolution constante, l’architecture, au contraire, est justement ce qui perdure. D’où l’importance de la conception architecturale dans une démarche soucieuse de répondre aux besoins sociaux tout en préservant l’environnement. 22 Le cadre réglementaire existant La loi n° 77-2 du 3 janvier 1977 sur l’architecture Selon cette loi, “l’architecture est une expression de la culture. La création architecturale, la qualité des constructions, leur insertion harmonieuse dans le milieu environnant, le respect des paysages naturels ou urbains ainsi que du patrimoine sont d’intérêt public.” Les autorités délivrant les permis de construire doivent s’assurer du respect de cet intérêt. Le Réglement National d’Urbanisme (RNU) R 111-21 : LE PERMIS DE CONSTRUIRE PEUT ETRE REFUSE ou n’être accordé que sous réserve, si les constructions, par leur situation, leur architecture, leurs dimensions ou l’aspect extérieur des bâtiments ou ouvrages à édifier ou à modifier, sont de nature à porter atteinte au caractère ou à l’intérêt des lieux avoisinant aux sites, aux paysages naturels ou urbains ainsi qu’à la conservation des perspectives monumentales. Les sites et secteurs des monuments historiques Leurs protections s’inscrivent dans un périmètre établi et noté dans chaque PLU. Les articles 5 à 11 des Plans Locaux d’Urbanisme Implantation, marge de recul, surfaces des terrains et aspects des constructions. Les propositions 3 règles essentielles pour l’article 11 des PLU 1 - Rappel du Règlement National d’Urbanisme (RNU) R 111 - 21 - 22 - 23 Le respect du caractère de l’environnement, des constructions voisines et du lien avec l’espace public est impératif, notamment en ce qui concerne les volumes et les proportions, la pente des toitures et leurs débords, la nature et l’aspect des matériaux utilisés. Ces dispositions sont présentées dans le(s) cahier(s) d’architecture en annexe. 2 - Mise en place d’une consultance architecturale Afin de faciliter l’instruction des demandes de constructions et de veiller à leur meilleure intégration et adaptation au terrain, la commune conseille aux usagers de l’informer de leurs intentions. La communauté de communes a mis en place une consultance architecturale destinée à conseiller toute personne qui entreprend de construire, restaurer ou aménager un bâtiment. Cette mission s’exerce le plus en amont possible, de façon préventive, au stade de l’intention de faire, du choix d’un terrain, de l’interrogation sur le PLU… Elle permet de conseiller utilement le pétitionnaire pour contribuer à une bonne intégration du bâtiment dans le paysage et son adaptation au terrain. 3 - Étude des projets particuliers Il n’est pas exclu de proposer une architecture contemporaine de qualité environnementale. Celle-ci devra témoigner d’une recherche affirmée et argumentée qui pourra proposer des volumétries et des matériaux différents (toiture en particulier). 23 Construire aujourd’hui Les outils Le CAUE La loi du 3 janvier 1977 sur l’architecture a créé les CAUE. Le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement a pour mission de développer l’information, la sensibilité et l’esprit de participation du public dans le domaine de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement. Il contribue, directement ou indirectement, à la formation et au perfectionnement des maîtres d’ouvrage, des professionnels et des agents des administrations et des collectivités qui interviennent dans le domaine de la construction. Il fournit aux personnes qui désirent construire les informations, les orientations et les conseils propres à assurer la qualité architecturale des constructions et leur bonne insertion dans le site environnant, urbain ou rural, sans toutefois se charger de la maîtrise d’œuvre. Il est à la disposition des collectivités et des administrations publiques qui peuvent le consulter sur tout projet d’urbanisme, d’architecture ou d’environnement. Les Territoires de Développement Local (TDL) Le Conseil général de la Savoie a constitué 7 territoires. Au sein de ces 7 territoires, des Territoires de Développement Local sont mis en place pour rapprocher ses services des communes et du public. Ces TDL sont constitués de 3 unités : l’Unité routes (par le transfert d’une partie des agents de l’Etat), l’Unité administrative, l’Unité aménagement. L’action de cette dernière unité comporte 3 volets : assistance en urbanisme opérationnel, réglementaire, gestion du planning des architectes consultants. Les architectes consultants Proposés par le CAUE, les architectes consultants développent une mission pédagogique. Le conseil dépend directement de la qualification et de l’expérience professionnelle de l’architecte qui en est chargé, ainsi que de son indépendance par rapport aux enjeux du territoire sur lequel il intervient. De façon générale, cette mission s’exerce le plus possible de façon préventive : au stade de l’intention de faire, du choix d’un terrain, de l’interrogation sur l’insertion paysagère… Le consultant doit apprécier la particularité de chaque problème - notamment en se rendant sur le terrain. Il conseille, il n’impose ni ne juge. Le consultant rend compte au maire de chaque intervention et un avis est formulé conjointement. Sa mission s’arrête au dépôt du dossier. 24 Principe de fonctionnement CAUE Éva lu atio n, s de uivi et la c sub ons ven ulta tion nce ne me nt tion lisa ture rma itec s, fo rch ant d’a sult iers enu con cah ont e des des r uc e d itectu tion s et h arti ima ule e p ’arc An ascic f t un rs d dui hie des Pro es ca d TDL Territoire de Développement Local Maires et particuliers Gère le planning Envoie copie des conseils produits Architecte consultant 25 Construire aujourd’hui 4 secteurs de consultance Secteur de la région d’Albertville 16 communes : 1-Albertville • 2-Allondaz • 12-La Bâthie • 3-Césarches • 8-Cevins • 9-Esserts-Blay • 10-Gilly-sur-Isère • 11-Grignon • 4-Mercury • 13-Monthion • 5-Pallud • 14-Rognaix • 6-Thénésol • 15-Saint-Paul-surIsère • 16-Tours-en-Savoie • 7-Venthon Secteur du Val d’Arly 8 communes : 17-Cohennoz • 18-Crest-Voland • 19-Flumet • 20-La Giettaz • 21-Marthod • 22-Notre Dame de Bellecombe• 23-SaintNicolas-la-Chapelle • 24-Ugine 20 Secteur du Beaufortain 4 communes : 25-Beaufort • 26-Hauteluce • 27-Queige • 28-Villard-sur-Doron Secteur de la Haute Combe de Savoie 11 c o m m u n e s : 2 9 - B o n v i l l a r d • 3 0 - C l é r y • 31-Frontenex • 32-Grésy-sur-Isère • 33-Montailleur • 34-Notre-Dame-des-Millières • 35-Plancherine • 36-Saint-Vital • 37-Sainte-Hélène-sur-Isère • 38-Tournon • 19 22 23 18 17 26 24 28 21 25 27 6 2 3 5 7 4 35 1 10 39 30 15 11 38 31 34 33 12 13 36 37 9 14 32 29 13 8 N 0 1 2 km Cartes IGN au 1 : 25 000 n°3432ET et 3531OT réduites à l’échelle du 1 : 200 000 © IGN - Paris - autorisation n° 50-7463 Reproduction interdite 26 Vous voulez construire, rénover, aménager, agrandir... un architecte consultant est à votre disposition gratuitement, sur rendez-vous. N’hesitez pas à le contacter le plus en amont possible de votre projet. Les contacts utiles figurent en dernière page du cahier d’architecture de votre secteur de consultance. 27 Remerciements Christophe Actis • Jean-Pierre Blanc & Gérard Croset, architectes • Véronique Choron-Pellicier, architecte • Jacques Combet, architecte • Serge Constantinoff, architecte • Yves Dujol, architecte • Michel Dupecher, architecte • Claude Fay, architecte • Florian Golay, architecte • Itinéraires d’architecture • Legaud architecture • Bernard Lemaire, architecte • Louis & Perino architectes • OPAC de la Savoie • Francis Pannier, architecte • Patey architectes • Patriarche & co • SAS Cruseilles Immobilier • Roland Schweitzer, architecte urbaniste • Jean Tonello, ingénieur conseil Photos : CAUE de la Savoie • ASDER • Romain Blanchi Gravures et cartes : Bibliothèque nationale • Archives départementales de la Savoie • Bibliothèque municipale de Chambéry • Cliché Eric Beccaro • Sabaudia Ducatus Savoie Amstelodani Judacus Hondus Exardit • Institut Géographique National Réalisation : neWaru / CAUE de la Savoie - janvier 2007 28 CAHIER D’ARCHITECTURE DE LA RÉGION D’ALBERTVILLE To ut e rénovation ou cons tr uction nouvelle va marq uer l’espace de f aç o n d u ra b l e . Des paysages de caractère Chaque paysage possède un trait physique distinctif, ou mieux une personnalité susceptible de susciter familiarité ou étrangeté. La région d’Albertville présente des paysages variés, des zones de peuplement diffus perchées sur les coteaux où la nature est encore préservée, des zones plus urbanisées où l’activité a nécessité des bâtiments idoines et des logements. Pour plus de précisions, se référer page 6 du document général. e A C D F G B N 0 1 2 km Cartes IGN au 1 : 25 000 n° 3432ET et 3531OT réduites à l’échelle du 1 : 140 000 © IGN - Paris - autorisation n°50-7463 Reproduction interdite 30 Voilà nos paysages que des générations ont soigneusement construits et entretenus par leur savoir-faire, pour mieux y vivre. A. Une confluence vitale L’habitat dense et les activités sont principalement concentrés à Albertville, à la confluence des grandes vallées de communication (Combe de Savoie, Val d’Arly et vallée de Tarentaise). Albertville B. Une agriculture préservée La lisibilité générale du paysage est facilitée par les continuités, agricoles dans la plaine et forestières sur les versants. Esserts-Blay C. Des coteaux habités L’habitat rural et rurbain reste groupé en villages et hameaux, profitant des plateaux et replats ensoleillés à flanc de talus, ou égrenés en piémonts, au carrefour des anciennes voies et des vallons torrentiels. Montailleur D. Des horizons bien délimités La perspective rectiligne de la vallée est renforcée par le parallélisme des talus montagnards, du réseau viaire et de la rivière Isère. Les sommets et cols environnants (Grand Arc, Grand Roc, Tamié...) ou lointains (Charvin, Mont-Blanc, Sambuy…) forment des points d’appel visuels à connotation naturelle. Belle Étoile - Mont Mirantin Thénésol Albertville, vers Tours E. Une vallée intermédiaire Vallée encaissée, creusée par le torrent de l’Arly, bordée à l’est par le massif du Beaufortain et à l’ouest par celui des Bornes. La perspective de fond de vallée est étroite et fermée au nord, par la colline de la forêt de l’Alliat. L’habitat diffus ou groupé en hameaux s’est réfugié sur des adoucissements de pente des versants, plutôt en adret. F. Une vallée sculptée par l’Isère Bordée à l’est par le massif du Beaufortain et à l’ouest par celui du Grand Arc, sa perspective est compartimentée longitudinalement par des resserrements de la plaine (collines de Chantemerle et de la Roche), ou verticalement par des rebords de plateaux (Esserts-Blay). Malgré la vocation agricole de la plaine et la présence de vignes ou vergers en coteaux, l’image du secteur est fortement marquée par l’étalement urbain et l’activité industrielle, tandis que la présence de l’Isère, pourtant géographiquement déterminante, reste peu sensible. G. Des monuments signes Les modelés du relief qui “segmentent” la vallée, servent de promontoires à des points d’appel visuels à connotation culturelle (châteaux de Chantemerle et de Blay, oratoire de ND des Neiges). Chantemerle 31 Les villages : une trame vivante Témoignage d’une organisation spontanée dans le paysage durant des siècles, les groupements de bâtiments ruraux représentent un patrimoine de qualité. La physionomie générale des villages exprime une certaine cohérence du fait de la structure interne des groupements et de l’unité d’aspect des constructions. Voici plusieurs villages de la région d’Albertville, tous implantés dans des contextes différents. Ils diffèrent par leur importance et la disposition des constructions qui les composent. Ces constructions plus ou moins proches les unes des autres, ainsi que les espaces privatifs ou communaux qui les entourent, déterminent ce que l’on appelle “le tissu bâti”. Les villages sont des lieux d’animation et de services qui ponctuent le territoire. Leur caractère est à renforcer. La préservation de leur silhouette et la maîtrise de leur extension bâtie sont un enjeu pour l’image du pays. Chacun de ces villages constitue un ensemble particulier dans lequel toute construction nouvelle aura à s’inscrire avec justesse. Cevins chef-lieu L’occupation des coteaux bien exposés est réalisée au départ par regroupements autour de quelques fermes. L’ère moderne étend l’urbanisation au fur et à mesure de la déprise agricole et du déplacement des axes de circulation vers la rivière. Les espaces libres constituent autant de respirations entre les hameaux. Cevins, hameau le Villard Les hameaux au-dessus de la vallée sont pour la plupart encore préservés ; les restaurations et transformations du patrimoine rural peuvent conserver l’intérêt esthétique du bâti par l’utilisation des matériaux et techniques traditionnelles. La Bâthie, hameau de Langon La fonction engendre des formes d’adaptation du bâtiment aux contraintes du lieu et du climat. Ainsi cette grange possède un large auvent protecteur surplombant la voie publique au-dessus de l’ouverture d’entrée du foin. Tours en Savoie Le long des voies historiques, le paysage urbain est autant civil que religieux. Le marquage entre l’espace public et l’espace privé est réalisé par une petite murette de pierre sèche. La route est étroite, peu adaptée au trafic automobile ; elle constitue un espace de civilité. Conseil général de la Savoie - Archives départementales Mappe sarde Albertville : 374-2 32 Césarches, Le Grand Village Les villages se tiennent sur les replats dominant les rivières, dans une continuité linéaire en dessous des forêts, le long des chemins ruraux. Ce mode d’implantation concerne aussi Venthon, Pallud, Thénésol et Mercury. Une identité reconnue : le bâti traditionnel Le patrimoine bâti s’est construit sur un mode de vie, avec des façons de faire propres à la région d’Albertville. Il est important pour l’évolution ou la création du bâti, de prendre conscience de la richesse de l’habitat ancien et de comprendre ce qui a conditionné sa forme et son implantation. Cacher cette mémoire serait exposer les habitants à la perte de leur identité collective. Les vallées de l’Isère, de l’Arly et la Haute Combe de Savoie ont subi des influences diverses, soit par l’histoire de leur occupation, soit par leur emplacement géographique sur les voies de passage. Les contreforts des Bauges se caractérisent par leur parenté avec l’archétype bauju : “toiture asymétrique, de grande dimension, croupes”. Les volumes des bâtiments placés sur les coteaux du Beaufortain et du Grand Arc sont caractéristiques de l’habitat montagnard : - faîtage symétrique perpendiculaire aux courbes de niveau, - pignons en remplissage bois, - soubassements maçonnés. La présence du bois dans l’architecture des coteaux est prépondérante dans le patrimoine agricole. Les parties en maçonnerie enduite sont réservées aux habitations, les étables et caves restent en pierre apparente, les combles sont habillés en bardage bois, transformable. 33 Construire une maison aujourd’hui Construire votre maison, c’est habiter un lieu qui vous ressemble en même temps qu’il s’inscrit dans un environnement. Déterminez vos besoins, “votre manière d’habiter”, et n’hésitez pas à mettre sur papier tous vos rêves... Vous allez définir votre projet : disposition des lieux, utilisation judicieuse des surfaces, organisation des volumes intérieurs, aspect extérieur..., en tenant compte du climat et du site dans lequel votre construction va s’intégrer. Son orientation, son architecture, le choix des techniques des matériaux de construction, le type de chauffage sont à étudier avec le souci de limiter au maximum votre future consommation d’énergie ainsi que l’ensemble des frais d’entretien. Développez votre créativité en étant conscient que la maison aura à s’intégrer dans le paysage et les bâtiments alentour. 34 Implanter sa maison Choisir un terrain, c’est opter pour un cadre de vie. Chaque terrain est un cas particulier à étudier. Observez le tout et les détails ; visitez le terrain à différentes heures de la journée, observez le déplacement du soleil, sentez le vent, regardez le paysage, les maisons voisines. Les couleurs des façades Le village traditionnel est un lieu polychrome où les couleurs s’expriment avec cohérence et harmonie et révèlent la qualité du paysage construit. Tout projet de coloration doit respecter le principe de composition de la façade et s’inscrire dans la logique d’une harmonie colorée à l’échelle du village. Orientation Pour des raisons climatiques de bon sens, la maison est souvent orientée de façon à présenter une façade très fermée au nord et une façade largement ouverte au sud. Si votre terrain dispose d’une belle vue, concevez votre maison et disposez les ouvertures en fonction de ce paysage. Les abords La qualité des abords de sa maison, c’est le plaisir de soi et le plaisir de tous. L’aménagement des abords permet de traiter la liaison entre le bâtiment et son terrain et de créer des espaces de transition entre le privé et le public. • Plantez selon vos goûts en donnant la priorité aux plantes locales. Chaque jardin, quelle que soit sa taille, est susceptible de mettre en valeur le patrimoine naturel de la région d’Albertville. • Les clôtures, quand elles existent, marquent artificiellement le paysage. Si vous y tenez, utilisez des clôtures discrètes : recherchez des matériaux et des formes de clôtures qui s’accordent avec le voisinage. Préférez les plantations d’essences locales aux “haies de thuyas”. • Créez des espaces extérieurs intimes à l’abri des vues, en utilisant les dispositions du plan de la maison, l’implantation des annexes et l’écran que forment les arbres et les plantations. Adaptation au sol Selon que votre terrain est pentu ou plat, il va déterminer le type de terrassements à faire. On adapte la maison au terrain et non le terrain à la maison. Si le terrain est pentu, profitez au mieux du dénivelé naturel, plutôt que de terrasser le sol pour poser un “modèle” pour terrain plat. Accès Limitez la longueur des accès autant par économie que pour ne pas consommer d’espaces naturels en pénalisant le terrain. Les ouvertures Les proportions des ouvertures et le jeu des pleins et des vides sur la façade comptent pour beaucoup dans l’équilibre du bâtiment. • Caractérisez chaque ouverture en fonction de son usage. • Jouez sur le contraste entre la façade sud, généreusement ouverte, et la façade nord, plus fermée. • Positionnez les ouvertures pour cadrer les vues sur le paysage. Les annexes et les abris • Trouvez des zones abritées qui sont utiles pour le rangement (bois, outils, mobilier de jardin...) et pour se protéger du soleil ou de la pluie (terrasse abritée, véranda, pergola...). • Point de repère sur la façade, l’entrée marque le passage de l’extérieur à l’intérieur. Pour un meilleur confort, l’accès pourra être abrité : avancée du toit, porche, marquise, auvent... Ces dispositions d’une grande utilité permettent par ailleurs d’animer la façade par le jeu des avancées et des retraits. Restaurer une maison de pays Une maison ancienne nous charme car elle est particulière, unique et qu’elle a une histoire. Elle fait partie de notre patrimoine. Restaurer, c’est donner une nouvelle vie à un bâtiment en respectant son âme et son histoire. Pour adapter une maison à des besoins nouveaux, il faut d’abord bien observer ce qui fait son caractère : • bien comprendre les procédés constructifs pour rester en cohérence avec le bâtiment, • tirer le meilleur parti de l’existant : volumes, toitures, couvertures, matériaux et abords, qui seront conservés dans la mesure du possible, • mettre l’accent sur les éléments d’architecture remarquables qui sont à préserver, • accepter dans l’ancien, l’absence de régularité géométrique, qui fait la singularité de la maison (murs courbes, faux aplombs, ouvertures de dimensions variées). Les proportions Ces maisons sont souvent remarquables dans leurs proportions et la composition de leurs façades. • S’il y a création d’ouvertures, rester cohérent avec les règles de composition de la façade. • S’il y a agrandissement, respecter la simplicité des formes d’origine. • À l’intérieur, on sera vigilant sur le recloison- nement qui va modifier les proportions des pièces et leur éclairage naturel. Les façades Les revêtements sont très importants dans la perception du bâtiment : enduits, décors peints, bardages, couvertures, végétation grimpante... sont à conserver. Les détails Ce sont les détails souvent façonnés par la main de l’artisan qui font la richesse des maisons. Conservez et mettez en valeur les éléments remarquables (balcons, cheminées, escaliers, bardages, portes et fenêtres, volets, encadrements de baies, four à pain, parquets, carrelages, pierres...). Les espaces remarquables Il peut être intéressant que certains espaces initiaux soient conservés, quel que soit leur nouvel usage : l’ancienne cuisine, les caves voûtées, l’étable, la grange... Construire en respectant l’environnement Pour un développement durable, il convient de respecter les paysages, mais aussi l’environnement. Pour cela, privilégions les énergies renouvelables aux énergies fossiles. Bien concevoir pour mieux vivre Dès la conception des plans de votre habitation, quelques principes simples, sans surcoût dissuasif, permettent de réaliser des économies d’énergie. Ainsi, une structure compacte d’habitation limite les déperditions de chaleur. Le choix des matériaux de construction (parpaing, brique alvéolaire, ossature bois) et des isolants (isolants classiques : laine de verre, laine de roche, polystyrène ; isolants sains : ouate de cellulose, laine de chanvre, liège...) est primordial. Ce sont eux qui vont permettre d’avoir une habitation peu consommatrice en énergie, pour le confort d’hiver comme pour le confort d’été. Certains procédés permettent d’obtenir une maison “qui respire”, c’est-à-dire qui régule l’hygrométrie. Des vitrages performants, à isolation renforcée, permettent de réduire considérablement les déperditions de chaleur. Enfin, le plancher chauffant hydraulique est actuellement reconnu comme le moyen de transmission de chaleur le plus confortable et le plus économique. La géothermie La pompe à chaleur est une solution performante pour récupérer la chaleur de la terre, de l’air et de l’eau. Cette énergie, prélevée gratuitement dans la nature, peut servir à chauffer votre logement via un compresseur et un évaporateur. C’est un système de chauffage électrique performant. Économiser l’eau en récupérant l’eau de pluie Les besoins en eau augmentent tout comme son prix, tandis que les ressources se font de plus en plus rares. Il faut savoir qu’on peut récupérer l’eau de pluie de la toiture pour alimenter les toilettes, arroser le jardin, laver la voiture..., en la canalisant dans des gouttières qui sont reliées à une cuve intérieure ou extérieure. Solaire ou bois ? Le chauffage solaire L’énergie récupérée par les capteurs solaires peut également être transmise à une dalle chauffante ou à des radiateurs basse température. Le complément d’énergie, en cas de non ensoleillement, sera assuré par une chaudière d’appoint ou par un système indépendant (poêle, convecteurs). Ce type d’installation s’adresse particulièrement aux constructions neuves ou faisant l’objet de réhabilitations importantes. Le chauffage et l’eau sanitaire Le chauffe-eau solaire Les capteurs solaires, intégrés si possible en toiture, convertissent l’énergie solaire en chaleur. Celle-ci est transmise au ballon d’eau chaude sanitaire. Un chauffe-eau solaire permet de couvrir environ 50% de vos besoins d’eau chaude sanitaire. Une chaudière ou une résistance électrique assure le complément d’énergie. Un chauffe-eau solaire s’intègre facilement aux bâtiments existants. Le chauffage automatique au bois Se chauffer au bois, en ayant une souplesse d’utilisation équivalente à celle d’un système de chauffage classique de type gaz ou fioul, est aujourd’hui possible grâce aux granulés de bois. Stockés dans un silo, ils sont entraînés automatiquement par une vis sans fin au foyer de la chaudière ou du poêle. 35 À la demande du Conseil général de la Savoie, ce document a été élaboré par le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de la Savoie (CAUE), avec le concours de l’architecte consultant et du Territoire de Développement Local d’Albertville-Ugine. Le CAUE de la Savoie a pour mission de développer l’information, la sensibilité et l’esprit de participation du public dans le domaine de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement. L’objectif de ce cahier est d’inciter chacun à améliorer et à accompagner les évolutions de notre cadre de vie en faisant preuve de créativité. Vous voulez construire, rénover, aménager, agrandir... un architecte consultant est à votre disposition gratuitement, sur rendez-vous. Territoire de Développement Local d’Albertville-Ugine : 495 avenue Pringolliet - BP 24 - 73401 Ugine - Tél. 04 79 89 56 95 Adressez vous à votre mairie Communauté de communes de la région d’Albertville : 47, avenue Jean Jaurès - 73200 Albertville - Tél. 04 79 10 48 48 Albertville : Tél. 04 79 10 43 00 Allondaz : Tél. 04 79 37 05 41 La Bâthie : Tél. 04 79 31 00 43 Cesarches : Tél. 04 79 32 10 97 Cevins : Tél. 04 79 38 20 28 Esserts-Blay : Tél. 04 79 31 00 75 Gilly-sur-Isère : Tél. 04 79 32 04 07 Grignon : Tél. 04 79 32 47 29 Mercury : Tél. 04 79 32 30 17 Monthion : Tél. 04 79 31 30 46 Pallud : Tél. 04 79 32 09 50 Rognaix : Tél. 04 79 38 21 94 Thénésol : Tél. 04 79 37 65 29 Tours-en-Savoie : Tél. 04 79 31 00 73 Venthon : Tél. 04 79 32 23 82 Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de la Savoie : B.P. 1802 - 73018 Chambéry Cedex - Tél. 04 79 60 75 50 Association Savoyarde pour le Développement des Énergies Renouvelables : Maison des énergies - 562, avenue du Grand Arietaz - 73000 Chambéry - Tél. 04 79 85 88 50 Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine : 1, rue des Cévennes - BP 1131 - 73011 Chambéry Cedex - Tél. 04 79 71 74 99 Syndicat mixte Arlysère : 45, avenue Jean Jaurès - 73200 Albertville - Tél. 04 79 10 01 80 Avec la participation de Francis Pannier, architecte consultant. Réalisation neWaru / CAUE de la Savoie • Photos CAUE • Janvier 2007 Saint-Paul-sur-Isère : Tél. 04 79 38 20 83 s’adapter au terrain Bâtir une maison individuelle dans la pente LIMITER L’IMPACT SUR LE TERRAIN Une maison qui épouse le relief Une maison peut apparaître comme simplement posée dans la pente si les mouvements de terrains sont minimisés. Cette approche de l’inscription du bâtiment dans la pente permet de limiter les déblais et remblais qui dénaturent le terrain naturel. Un modèle qui fait sens dans le paysage Ce principe de toucher le moins possible le terrain naturel reprend également un modèle ancien qui tire son origine du coût des terrassements dont l’utilité était peu reconnue et peu prisée. Des accès qui suivent les courbes de niveaux Cette solution limite leur impact visuel en réduisant les déblais et remblais. Par ailleurs, elle permet de bien réduire les contraintes de la pente lors d’intempéries de type neige. s’adapter au terrain albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la région d’Albertville LA PENTE PERÇUE COMME UN ATOUT PRATIQUE Le plain-pied généralisé Le calage des différents niveaux au terrain naturel confère la possibilité d’avoir à chaque étage son plain-pied par le biais d’aménagements modestes et de terrassements minimisés. Des accès utiles D’un point de vue pratique, un accès latéral permet d’être au même niveau que certaines pièces, telle la cuisine pour laquelle il facilite le transfert des courses et des objets encombrants.D’un point de vue esthétique, un séjour de plain-pied avec le terrain permet d’accroître l’espace visuel. Construire DANS LA PENTE • Bâtir dans la pente en se préoccupant de l’environnement immédiat induit une réflexion sur le gros œuvre et son insertion dans le terrain : la maison doit presque faire penser qu’elle n’est que posée. • Penser également aux possibilités d’accéder de plain-pied à chaque niveau et aux facilités que cette démarche peut amener. • Améliorer la discrétion des accès et leurs impacts sur les sols en les positionnant parallèles aux courbes de niveau. CAUE / Francis Pannier Notes de l’architecte consultant les clôtures • En limite naturelle, utiliser un vocabulaire de transition rurale : verger, potager, avec des clôtures, ou non, ouvertes, permettant de maintenir la fluidité des vues. • En zones rurales, on préférera une interface « ouverte » entre voiries/chemins publics et domaine privé ; des jardins ou simplement des espaces verts de transition, permettant cette transition. • Lorsque la topologie intervient, la recherche de murets successifs en terrasses développent l’usage de matériaux traditionnels (prévus en joints secs), accentuant l’insertion et l’ancrage dans le territoire. les clôtures albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la région d’Albertville Il convient d’être attentif à ne pas : • fermer des fenêtres sur le grand territoire, • constituer, par des clôtures borgnes sur le domaine public, des « contours » hostiles ne créant pas de dialogue urbain, • créer des interfaces « agricole/urbain » totalement antinomiques. CAUE / Bernard Lemaire Notes de l’architecte consultant Restaurer un chalet d’alpage Afin d’exploiter toutes les parcelles, à toutes altitudes, les chalets sont dispersés dans la montagne, dans des sites isolés, souvent difficiles d’accès - chalet en Beaufortain Les montagnes de Savoie sont parsemées de nombreux chalets d’alpage, éléments-clés d’une économie agro-pastorale basée sur l’exploitation saisonnière des différents étages de la montagne. Investis par les familles, les bergers et les troupeaux pendant l’estive, ils n’ont pour la plupart d’entre-eux jamais été habités de manière permanente et n’ont aucune vocation à l’être. Architectures rudimentaires dénuées de confort, construits dans des sites difficiles d’accès, parfois dangereux, ils n’ont pas vocation à être reconvertis en habitat permanent. Les évolutions récentes des pratiques agro-pastorales ont remis en cause l’utilité technique et économique d’un grand nombre de ces bâtiments. D’outils de travail ils deviennent les témoins d’un mode de vie révolu. Ils acquièrent le statut nouveau de patrimoine. C’est à ce titre qu’ils méritent l’attention qu’on leur porte. Comment préserver de la ruine inéluctable les témoins de cette culture disparue ? restaurer un chalet d’alpage albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture Une grande diversité Chaque région, chaque montagne, chaque vallon possède son type propre de chalet d’alpage. Cette grande diversité se répartit en deux grandes familles : chalets de pierre dans les hautes vallées de Tarentaise et de Vanoise, chalets de bois en Beaufortain, Bornes et Bauges, émaillées de constructions mixtes pierre et bois, ici ou là. Cette diversité nécessite une approche adaptée basée sur un relevé architectural et constructif précis et minutieux (techniques de construction des murs, planchers, ouvertures et toitures) qui permettra d’établir un projet de restauration adapté. Cette observation doit porter aussi sur les aménagements extérieurs en lien avec le paysage. Les granges isolées en montagne sont soumises aux mêmes conditions de restauration que les chalets d’alpage - Beaufortain Val d’Arly - Col des Aravis Le massif du Grand Arc comprend lui aussi quelques chalets d’alpage - Haute combe de Savoie Les chalets profitent de creux et de rochers naturels pour être protégés pendant l’hiver des coulées de neige - Beaufortain L’abandon des pratiques agricoles conduit à la ruine progressive des chalets. Il convient aujourd’hui de les restaurer pour des usages saisonniers, en respectant leur originalité - Beaufortain Val d’Arly des détails de qualité Les savoir-faire spécifiques à l’élaboration des chalets d’alpage, qui doivent résister aux intempéries et être construits sur la base des ressources locales (pierre et bois), doivent être préservés. Réglementation et procédures La restauration des chalets d’alpage correspond à un cadre réglementaire précis. Le texte le plus important est l’article L 145-3 du Code de l’Urbanisme qui correspond à la «Loi Montagne» du 9 janvier 1985. Cette loi interdit — sauf à passer par des procédures lourdes spécifiquement adaptées aux projets touristiques — toute urbanisation qui n’est pas en continuité avec les bourgs et les villages. Une application restrictive de cette règle aboutissait à la disparition de tous les chalets d’alpage n’ayant plus de vocation agricole. Pour sortir de cette difficulté, la loi du 9 février 1994, reprenant les demandes de plusieurs parlementaires, précise : «Peuvent également être autorisées par arrêté préfectoral, et après avis de la Commission départementale des sites, dans un objectif de protection et de mise en valeur du patrimoine montagnard, la restauration ou la reconstruction d’anciens chalets d’alpage, ainsi que les extensions limitées de chalets d’alpage existants, lorsque la destination est liée à une activité professionnelle saisonnière». Sur le plan pratique, il est important de vous renseigner sur les possibilités de restauration de votre chalet, puis, si cette restauration est possible, d’établir un dossier comprenant photographies proches et lointaines, récentes et anciennes, relevés détaillés (plans, coupes, façades), plan de situation et projet de restauration (plans, coupes, façades). Déposez ce dossier en mairie de la commune où est situé le chalet. Ce dossier sera instruit par différents services (sécurité, respect de la valeur patrimoniale, droit de l’urbanisme). Il sera notamment instruit pour le préfet par le Service Départemental d’Architecture et du Patrimoine. En savoir plus Guide de restauration des chalets d’alpage, ed. Libris. CAUE / PNV Comment éclairer une pièce en gardant l’ancienne porte Les ouvertures Révélatrices d’espaces, les ouvertures sont un enjeu majeur PLACER SES OUVERTURES La question du voisinage Le paysage inclut également les voisins. Il est important de prendre leur présence en compte lors du positionnement des ouvertures. C’est également une manière de préserver l’intimité des deux parties. Profiter du paysage Le cadrage des vues, surtout dans les sites de montagne, est essentiel pour le plaisir des yeux. Le placement des ouvertures sur les façades les mieux orientées permet de profiter au mieux de la qualité des paysages. Prendre en compte le climat Le climat est un facteur déterminant en termes de dépenses énergétiques. Il est souhaitable de se renseigner sur la provenance des vents froids, de l’emplacement de l’exposition la plus intéressante pour éclairer l’intérieur de la maison et emmagasiner de la chaleur. Placer les ouvertures en fonction de ces données peut permettre d’éviter de manière efficace le piège énergétique que certaines ouvertures peuvent occasionner. les ouvertures albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la région d’Albertville JOUER SUR LES FORMES ET LES TAILLES Pour préserver l’intimité Le vis-à-vis avec le voisinage est parfois difficile à éviter. Dans ce cas, la forme, le dimensionnement et l’insertion de l’ouverture dans la façade peuvent jouer un rôle pour préserver l’intimité. Pour améliorer le rapport au paysage De fait, la taille des ouvertures joue un rôle important dans le rapport qu’elles procurent à l’extérieur. Accroître les dimensions ouvre clairement sur l’extérieur. Le dimensionnement, la «dissimulation» en retrait pour accroître l’intimité. Pour éclairer l’intérieur de la maison Les ouvertures sont le moyen clé pour éclairer de manière naturelle l’intérieur de la maison. Des formes appropriées peuvent permettre d’obtenir les effets désirés en matière d’éclairage. Ainsi, les fenêtres plus hautes que larges permettent d’éclairer en profondeur, des fenêtres allongées et basses limitent les effets d’éblouissement. Pour limiter les déperditions énergétiques Pour les façades sujettes aux vents froids, la réduction des dimensions des ouvertures réduit les échanges thermiques. DÉCORER SA FAÇADE Avec des rythmes Eclairer, emmagasiner la chaleur et profiter du paysage tout en restant discret à l’abri de la végétation. Les ouvertures marquent les façades, leur nombre et leur fréquence rythment la façade. Ils vont mettre en jeu l’équilibre des masses en mettant en relation les pleins et les vides. Ils vont animer la façade. Avec des formes Au même titre que le rythme, les formes influent sur l’esthétique, elles peuvent être mises en œuvre et couplée avec des volets spécifiques pour parvenir à un résultat souhaité. Des formes variées pour des besoins différents. CAUE / Francis Pannier Notes de l’architecte consultant les couleurs Transformer sans perdre le caractère EN CONSERVANT LES MATÉRIAUX D’ORIGINE De manière intelligente Au niveau des parties conservables, en particulier pour ce qui est des élévations, rien n’empêche de conserver le principe constructif de l’ancien mazot réalisé en bois d’empilage. Cela permet de garder la texture et la couleur. Il en va de même pour les murs en pierre sèche. Sans idées préconçues sur les matériaux Certains matériaux, parfois dénigrés, peuvent permettre de retrouver des teintes proches du matériau d’origine. Ainsi les couleurs variées des couvertures en tôles présentent des teintes connues tant dans le domaine de la construction que dans celui du paysage. les couleurs albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la région d’Albertville EN MODELANT LA FACADE DE MANIÈRE PRÉCISE Par l’emplacement des baies Dans le cas du mazot, le placement d’une baie sous le toit ne dénature vraiment pas la façade. Les teintes sombres sont conservées et l’emplacement garantit une certaine discrétion à un élément souvent très visible. Par la conservation de certains éléments La pierraille est un élément clé de l’ensemble. Elle mène à la façade, permet de protéger la montée d’escaliers. Certains éléments comme une plaque de tôle destinée à protéger le mur amont d’anciens bâtiments prennent appui dessus. EN OSANT L’USAGE DE CERTAINES COULEURS Par le choix des matériaux L’usage de la tôle pour les toitures est relativement récent. Il permettait d’en accroître la longévité. Parallèlement le vieillissement de ce matériau, par son oxydation, propose successivement une palette de couleurs variées allant du gris au rouge en passant par la rouille. Ces couleurs qui peuvent parfois choquer reprennent cependant les teintes des pierres et de l’ardoise pour le gris et les couleurs automnales suivant le degré d’oxydation. Notes de l’architecte consultant En particulier pour le bois, les enduits doivent permettre de se rapprocher au plus des teintes sombres déjà présentes. De manière générale, le bois est presque noir. Pour les crépis, ces derniers devront plutôt être beige, gris-beige, de manière à reprendre les teintes de la chaux et de la pierre qui constituaient principalement les parties maçonnées des constructions. CAUE / Francis Pannier Par le choix des enduits prendre en compte les personnes en situation de handicap Rendre accessible, c’est rechercher la plus grande autonomie et le confort d’usage. L’accessibilité doit être comprise au sens large comme une réelle valeur ajoutée, à traiter dans un ensemble qualitatif tout public et non à la marge… Chaque solution doit être un « plus » pour l’ensemble des usagers. Pour ne pas répondre à cette question par des « prothèses » architecturales coûteuses et inesthétiques, il faut, dès l’origine, mettre en perspective la méthode de conception au regard de l’objectif de qualité. La loi du 11 février 2005 fixe les dispositions architecturales et les aménagements permettant d’assurer l’accessibilité des personnes en situation de handicap. prendre en compte les personnes en situation de handicap albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture Les accès Le parking L’utilisation de la voiture étant possible suivant le handicap, il est nécessaire d’en penser les aspects pratiques à l’amont. Ainsi en cas de garage fermé, un boîtier de commande judicieusement placé facilitera la manipulation de la porte et l’éclairage du local. Le plain-pied Être à niveau présente de véritables atouts ; cependant, il est nécessaire de ne pas oublier que les accès de plain-pied sont souvent affectés d’obstacles au sol (seuils, ressauts) qui doivent pouvoir être surmontés. La rampe d’accès La rampe d’accès constitue un moyen de pallier les difficultés d’accès pour se rendre à un autre niveau. Quoi qu’il en soit, cet élément ne doit pas constituer un danger, en particulier pour les personnes en fauteuil roulant ; aussi, sa pente ne doit pas excéder 5% et disposer de paliers suffisamment larges pour permettre le repos et les rotations. Le dimensionnement des espaces L’aire de rotation Permettre le mouvement implique un espace disponible. Suivant le handicap, cet espace nécessaire, en particulier à la rotation, au changement de direction, doit être plus ou moins grand. Ainsi, l’espace nécessaire à la rotation d’un fauteuil roulant est un cercle dont le diamètre fait 1,5 m. La largeur de passage De la même manière, le franchissement d’une porte implique une largeur minimum. Pour pouvoir la franchir, un fauteuil roulant nécessite une largeur de porte minimum de 77 cm lorsque celle-ci est ouverte. L ≥ 77 cm Limiter les obstacles Les obstacles au sol Très souvent, la présence d’une porte induit un obstacle au sol, le ressaut. Ce ressaut peut constituer un danger pour les personnes mal voyantes mais également un obstacle difficilement franchissable pour d’autres handicaps. Sa hauteur maximum a été estimée à 2 cm pour permettre le passage de chacun. Les obstacles situés en hauteur Ce type d’obstacles est indécelable par les personnes aveugles ou mal voyantes car elles ne peuvent le détecter à l’aide de leur canne blanche. Ces obstacles sont souvent : des escaliers, des étagères, des lampes, des portes basses… Ils peuvent être signalés par un marquage au sol dès qu’ils débordent de plus de 40 cm du mur. La lumière et le son Faciliter la gestion de la luminosité H ≤ 2 cm Pente ≤ 5% L ≥ 140 cm P ≥ 140 cm Ø ≥ 150 cm Les sourds et les malentendants sollicitent énormément leur vue. Ils ont besoin d’un bon éclairage lorsqu’ils sont actifs, mais aussi d’un éclairage tamisé pour reposer leurs yeux lorsqu’ils se détendent. Faciliter la gestion de l’intensité lumineuse nécessite donc d’être anticipé. L’insonorisation De la même manière, l’insonorisation de la maison permettra aux aveugles et aux mal voyants de se reposer car, leur ouïe est particulièrement sollicitée lorsqu’ils se déplacent à l’extérieur. CAUE / Mission tourisme adapté Notes de l’architecte consultant extensions et agrandissements Penser son extension La véranda s’inscrit plus discrètement. Elle renforce l’ouverture de la maison sur l’extérieur et constitue presque une invite à entrer Les besoins vont influer sur l’extension, son emplacement ses dimensions. Toutefois, dans son rapport au bâtiment d’origine, l’extension peut se poser en continuité, ou au contraire se distinguer de manière à signaler une destination différente. L’extension peut être mise à profit pour valoriser des aspects esthétiques, mais également pour protéger le bâtiment principal des intempéries et renforcer son isolation thermique. Elle permet aussi de composer l’espace en fonction du voisinage. extensions et agrandissements albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la région d’Albertville UNE EXTENSION QUI RÉPOND À UN BESOIN Des espaces de transition L’évolution du rapport à l’extérieur constitue un motif d’extension auquel la véranda peut répondre convenablement. Cet espace permet de se sentir à l’extérieur sans pour autant en ressentir les contraintes (températures, vent...). Des espaces liés à des besoins pratiques La nécessité de protéger sa voiture, de disposer d’un atelier ou tout au moins d’un local ayant plus ou moins cette fonction induisent des extensions. De la même manière, l’évolution de la sociologie des familles peut mener à la création d’annexes habitables dévolues aux enfants. Ces fonctions et éventuellement d’autres peuvent être couplées au sein d’un même projet. UNE EXTENSION EN LIEN AVEC L’EXISTANT Des constructions en continuité La concordance des couleurs permet de fondre l’extension et le bâtiment d’origine. De la même manière, la reprise de certaines formes, de matériaux, l’usage de la symétrie, d’un rapport approprié entre les volumes permettent de mieux intégrer l’extension au bâtiment principal. La reprise des teintes et des formes générales n’exclut pas des variations au niveau des percements ni l’introduction de détails comme une colonne. Une continuité dans les principes de circulation Importants également, les espaces de circulation et de distribution, qu’ils soient internes ou externes, créent du lien entre les deux éléments. Jouer sur ces facteurs permet de renforcer la fonction de l’extension (chemin particulier pour un appartement indépendant, espace de distribution pour desservir un garage, une annexe). UN RAPPORT ENTRE LES DEUX ENTITÉS QUI NE NIE PAS LES DIFFÉRENCES Des variations sur les matériaux et les couleurs DES EMPLACEMENTS STRATÉGIQUES Par rapport à l’environnement naturel Le relief, le vent, les intempéries, les températures constituent des données à prendre en compte, en particulier dans le cadre de problématiques énergétiques. Ainsi, une extension placée convenablement peut former un isolant supplémentaire pour le bâtiment principal. Vis-à-vis du voisinage Le positionnement de l’extension permet, par sa capacité à occulter ou à cadrer le paysage, de marquer la séparation vis-à-vis du voisinage. A l’inverse, il peut également jouer le rôle d’invite en signalant l’entrée. Notes de l’architecte consultant L’usage de matériaux, de textures et de couleurs différents peut permettre de mettre en valeur l’ensemble ou de mieux démarquer les fonctions. Des variations dans les formes Les percements peuvent être adaptés à des contraintes de lumière liées à la destination de l’extension. Ils peuvent également contribuer à un jeu de pleins et de vides et renforcer les similitudes ou le contraste avec le bâtiment d’origine, souligner l’esthétique. CAUE / Francis Pannier La rupture dans les matériaux, la problématique de circulation accroissent la distinction entre les deux éléments. Des teintes proches, des pentes de toitures identiques et une continuité de forme en font néanmoins un tout cohérent. HABITER GROUPÉ Intégrer un bâtiment collectif dans le paysage L’inscription dans la pente et la forme du bâtiment reprennent celle du relief. COMPOSER AVEC LA PENTE Un système en terrasse L’agencement de chaque étage avec une terrasse dominant l’étage inférieur permet au bâtiment de reprendre, dans ses formes générales, les lignes du relief. Un modèle qui fait sens dans le paysage Les terrasses sont présentes de manière ponctuelle dans le paysage de pente. Elles ont pour fonction de permettre l’exploitation et de délimiter les parcelles. Dans le cas présent, cet agencement du bâtiment avec ces terrasses, reprend ce modèle. habiter groupé albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la région d’Albertville JOUER SUR LES COULEURS POUR FAVORISER L’INTÉGRATION Le mixage des matériaux Faire se côtoyer des matériaux différents, leurs couleurs différentes, en l’occurrence les murs peints en blanc avec les murs de refends en pierres, favorise l’intégration dans le paysage. La végétalisation des terrasses D’un point de vue pratique, cette végétalisation renforce l’intimité déjà produite par le jeu des terrasses. Du point de vue du paysage, les variétés utilisées, leurs dispositions les unes par rapport aux autres produisent une sorte de mosaïque de couleurs qui rappelle fortement celle du paysage. La végétalisation des terrasses fond le bâtiment dans le paysage. CAUE / Francis Pannier Notes de l’architecte consultant CAHIER D’ARCHITECTURE DU VAL D’ARLY To ut e rénovation ou cons tr uction nouvelle va marq uer l’espace de f aç o n d u ra b l e . Des paysages de caractère Chaque paysage possède un trait physique distinctif, ou mieux une personnalité susceptible de susciter familiarité ou étrangeté. Le Val d’Arly séduit par la variété de ses paysages, passant de la cluse d’Ugine, marquée par son activité économique, à l’ouverture du Haut Val d’Arly via les sombres gorges de l’Arly. Pour plus de précisions, se référer page 6 du document général. D C e B F A G N 0 1 2 km Cartes IGN au 1 : 25 000 n° 3432ET et 3531OT réduites à l’échelle du 1 : 140 000 © IGN - Paris - autorisation n°50-7463 Reproduction interdite 38 Voilà nos paysages que des générations ont soigneusement construits et entretenus par leur savoir-faire, pour mieux y vivre. A. Un creuset économique et social Segment évasé d’une cluse raccordant le lac d’Annecy au sillon subalpin, sorte de bassin fermé par les Aravis, les Bornes et les Bauges. Ugine B. Un passage pittoresque Fond de vallée très encaissé, surcreusé par le torrent de l’Arly. Lieu particulièrement inhospitalier mais très pittoresque. L’habitat est sis par petits groupes au-dessus des gorges, là où les pentes s’adoucissent. Gorges de l’Arly C. Une porte historique Emprise historique des seigneurs du Faucigny. Vallée en “V” allant du débouché des gorges de l’Arly au seuil de Megève en Haute-Savoie. L’adret est en prairies alors que l’ubac, malgré l’emprise du ski, fait une belle part à la forêt. L’habitat diffus y est prégnant. Flumet D. Des pâturages verdoyants Paysage d’adrets herbeux et vallonnés au pied de falaises abruptes. L’ouverture des espaces et l’homogénéité des couverts minéraux et végétaux en donnent une très grande lisibilité. L’occupation humaine, liée à la vocation essentiellement agro-pastorale, y est discrète. Col des Aravis La Fougère Crest-Voland Thénésol E. Balcons d’adret Épaulement glaciaire surplombant des gorges de l’Arly, sculpté en croupes ou balcons par des vallons torrentiels secondaires. La qualité de l’ensoleillement et du sol en pente douce prédisposent le site à l’agro-pastoralisme. L’habitat traditionnel, lié à l’activité agricole, est en grande majorité dispersé, sinon semi-dispersé, formant avec le pavillonnaire moderne des hameaux et villages distendus. F. Balcons d’ubac Epaulement glaciaire surplombant, à l’est, les gorges de l’Arly. Les limites brutales entre forêt et alpage, forêt et pistes de ski, ont un impact conséquent sur le paysage. L’habitat permanent, rural et touristique, est groupé en lisière haute de la forêt montagnarde, sous forme de stations-villages développées à partir de noyaux anciens, tandis que l’habitat saisonnier est surtout dispersé en chalets isolés au sein des prairies alpines. G. Une vallée intermédiaire Vallée encaissée creusée par le torrent de l’Arly, bordée à l’est par le massif du Beaufortain, et à l’ouest par celui des Bornes. La perspective de fond de vallée est étroite et fermée au sud par la colline de la forêt du Tal, au nord, par la colline de la forêt de l’Alliat. Secteur faiblement occupé, à l’habitat diffus, ou groupé en hameaux, réfugié sur des replats plutôt en adret. Le fond de vallée est principalement voué à la circulation de transit. 39 Les villages : une trame vivante Témoignage d’une organisation spontanée dans le paysage durant des siècles, les groupements de bâtiments ruraux représentent un patrimoine de qualité. La physionomie générale des villages exprime une certaine cohérence du fait de la structure interne des groupements et de l’unité d’aspect des constructions. Voici le bourg de Flumet, implanté dans un contexte particulier. Il diffère des autres villages par son importance et la disposition des constructions qui le composent. Ces constructions plus ou moins proches les unes des autres, ainsi que les espaces privatifs ou communaux qui les entourent, déterminent ce que l’on appelle “le tissu bâti”. Les villages sont des lieux d’animation et de services qui ponctuent le territoire. Leur caractère est à renforcer. La préservation de leur silhouette et la maîtrise de leur extension bâtie sont un enjeu pour l’image du pays. Chaque bourg ou village constitue un ensemble particulier dans lequel toute construction nouvelle aura à s’inscrire avec justesse. L’origine La petite agglomération d’origine s’est structurée sur un passage. D’où l’effet de couloir de sa rue principale autour de laquelle s’est structurée l’activité collective. Les extensions Un premier stade de développement s’est effectué dans la continuité linéaire du bâti originel et dans une grande cohérence avec celui-ci. Un effet de “Porte” est produit au niveau des deux extrémités de la rue principale. Cet aspect linéaire se retrouve en considérant dans son site le village devenu un petit bourg. Les façades opposées à la rue intérieure lui confèrent un air de forteresse perchée sur son éperon. Le développement ultérieur a essaimé dans la partie basse du site, sans parvenir à altérer entièrement le caractère d’origine. Les ruelles Lorsque l’élargissement du site l’a permis, une courte ruelle a donné accès à une placette distribuant des habitations. La rue centrale est un lieu de convivialité et d’activités collectives. Conseil général de la Savoie - Archives départementales Mappe sarde Flumet : 368-5 40 Une identité reconnue : le bâti traditionnel Le patrimoine bâti s’est construit sur un mode de vie, avec des façons de faire propres au Val d’Arly. Il est important, pour l’évolution ou la création du bâti, de prendre conscience de la richesse de l’habitat ancien et de comprendre ce qui a conditionné sa forme et son implantation. Cacher cette mémoire serait exposer les habitants à la perte de leur identité collective. Le Val d’Arly forme un espace bien défini par la vallée principale qui le constitue, et les montagnes qui l’entourent. Par Ugine, l’accès est parfois difficile ; le principal se fait par les gorges de l’Arly ; l’autre par les hauteurs de Héry-sur-Ugine. Ces difficultés ont favorisé une évolution “indépendante” de l’architecture du Val d’Arly. L’implantation Lorsqu’il s’agit de bâtiments fermiers, l’implantation se fait en lisière des ressources (prés et pâtures), sur les versants quand ceux-ci sont assez vastes ; à leur pied lorsqu’il est nécessaire d’économiser l’espace. Les anciens bourgs, quant à eux, sont placés dans des emplacements stratégiques ; sur des voies de passage obligé ou à l’emplacement des confluences. Les volumes Les fermes sont particulièrement massives ; elles regroupent les fonctions de stockage (comble), de production (écurie) et d’habitation. Les reliefs de la façade permettent autant de distinguer les différents espaces que de procurer des espaces abritant diverses activités. La maison de bourg se différencie par l’attention portée à l’ordonnancement des façades, leur décor et à certains détails comme les ferronneries des balcons. Abris et balcons Les débords de toit sur le mur pignon, mais aussi les “creux” présents dans cette façade “vivante”, permettent de produire des espaces extérieurs abrités des intempéries. Dans ces lieux protégés se trouvent l’entrée des hommes, des espaces pour leur activité, le passage et l’entrée des écuries pour les bêtes. Les décors Dans les bourgs, les maisons de village présentent des décors peints : chaînages en trompe-l’œil, fausses fenêtres ; des balcons travaillés. Les pas de porte personnalisés s’égrennent le long de la rue commerçante de Flumet. Matériaux de façade La pierre et le bois sont des matériaux de proximité. La pierre est principalement dévolue aux parties habitées et également aux écuries. Le bois, quant à lui, est le matériau privilégié pour fermer les espaces de stockage (foin) car son agencement permet la ventilation. La toiture Les anciennes toitures, qui faisaient appel aux tuiles de bois (ancelles), ont permis d’obtenir des pentes assez faibles pouvant retenir la neige ; un matériau aux propriétés isolantes. Les ouvertures Le caractère d’une façade dépend de la disposition des percements et de leur proportion. Les ouvertures sont souvent plus hautes que larges et sont le plus souvent alignées. 41 Construire une maison aujourd’hui Construire votre maison, c’est habiter un lieu qui vous ressemble en même temps qu’il s’inscrit dans un environnement. Déterminez vos besoins, “votre manière d’habiter”, et n’hésitez pas à mettre sur papier tous vos rêves... Vous allez définir votre projet : disposition des lieux, utilisation judicieuse des surfaces, organisation des volumes intérieurs, aspect extérieur..., en tenant compte du climat et du site dans lequel votre construction va s’intégrer. Son orientation, son architecture, le choix des techniques des matériaux de construction, le type de chauffage sont à étudier avec le souci de limiter au maximum votre future consommation d’énergie ainsi que l’ensemble des frais d’entretien. Développez votre créativité en étant conscient que la maison aura à s’intégrer dans le paysage et les bâtiments alentour. 42 Implanter sa maison Choisir un terrain, c’est opter pour un cadre de vie. Chaque terrain est un cas particulier à étudier. Observez le tout et les détails ; visitez le terrain à différentes heures de la journée, observez le déplacement du soleil, sentez le vent, regardez le paysage, les maisons voisines. Les couleurs des façades Le village traditionnel est un lieu polychrome où les couleurs s’expriment avec cohérence et harmonie et révèlent la qualité du paysage construit. Tout projet de coloration doit respecter le principe de composition de la façade et s’inscrire dans la logique d’une harmonie colorée à l’échelle du village. Orientation Pour des raisons climatiques de bon sens, la maison est souvent orientée de façon à présenter une façade très fermée au nord et une façade largement ouverte au sud. Si votre terrain dispose d’une belle vue, concevez votre maison et disposez les ouvertures en fonction de ce paysage. Les abords La qualité des abords de sa maison, c’est le plaisir de soi et le plaisir de tous. L’aménagement des abords permet de traiter la liaison entre le bâtiment et son terrain et de créer des espaces de transition entre le privé et le public. • Plantez selon vos goûts en donnant la priorité aux plantes locales. Chaque jardin, quelle que soit sa taille, est susceptible de mettre en valeur le patrimoine naturel de la région d’Albertville. • Les clôtures, quand elles existent, marquent artificiellement le paysage. Si vous y tenez, utilisez des clôtures discrètes : recherchez des matériaux et des formes de clôtures qui s’accordent avec le voisinage. Préférez les plantations d’essences locales aux “haies de thuyas”. • Créez des espaces extérieurs intimes à l’abri des vues, en utilisant les dispositions du plan de la maison, l’implantation des annexes et l’écran que forment les arbres et les plantations. Adaptation au sol Selon que votre terrain est pentu ou plat, il va déterminer le type de terrassements à faire. On adapte la maison au terrain et non le terrain à la maison. Si le terrain est pentu, profitez au mieux du dénivelé naturel, plutôt que de terrasser le sol pour poser un “modèle” pour terrain plat. Accès Limitez la longueur des accès autant par économie que pour ne pas consommer d’espaces naturels en pénalisant le terrain. Les ouvertures Les proportions des ouvertures et le jeu des pleins et des vides sur la façade comptent pour beaucoup dans l’équilibre du bâtiment. • Caractérisez chaque ouverture en fonction de son usage. • Jouez sur le contraste entre la façade sud, généreusement ouverte, et la façade nord, plus fermée. • Positionnez les ouvertures pour cadrer les vues sur le paysage. Les annexes et les abris • Trouvez des zones abritées qui sont utiles pour le rangement (bois, outils, mobilier de jardin...) et pour se protéger du soleil ou de la pluie (terrasse abritée, véranda, pergola…). • Point de repère sur la façade, l’entrée marque le passage de l’extérieur à l’intérieur. Pour un meilleur confort, l’accès pourra être abrité : avancée du toit, porche, marquise, auvent... Ces dispositions d’une grande utilité permettent par ailleurs d’animer la façade par le jeu des avancées et des retraits. Restaurer une maison de pays Une maison ancienne nous charme car elle est particulière, unique et qu’elle a une histoire. Elle fait partie de notre patrimoine. Restaurer, c’est donner une nouvelle vie à un bâtiment en respectant son âme et son histoire. Pour adapter une maison à des besoins nouveaux, il faut d’abord bien observer ce qui fait son caractère : • bien comprendre les procédés constructifs pour rester en cohérence avec le bâtiment, • tirer le meilleur parti de l’existant : volumes, toitures, couvertures, matériaux et abords, qui seront conservés dans la mesure du possible, • mettre l’accent sur les éléments d’architecture remarquables qui sont à préserver, • accepter dans l’ancien, l’absence de régularité géométrique, qui fait la singularité de la maison (murs courbes, faux aplombs, ouvertures de dimensions variées). Les proportions Ces maisons sont souvent remarquables dans leurs proportions et la composition de leurs façades. • S’il y a création d’ouvertures, rester cohérent avec les règles de composition de la façade. • S’il y a agrandissement, respecter la simplicité des formes d’origine. • À l’intérieur, on sera vigilant sur le recloison- nement qui va modifier les proportions des pièces et leur éclairage naturel. Les façades Les revêtements sont très importants dans la perception du bâtiment : enduits, décors peints, bardages, couvertures, végétation grimpante... sont à conserver. Les détails Ce sont les détails souvent façonnés par la main de l’artisan qui font la richesse des maisons. Conservez et mettez en valeur les éléments remarquables (balcons, cheminées, escaliers, bardages, portes et fenêtres, volets, encadrements de baies, four à pain, parquets, carrelages, pierres...). Les espaces remarquables Il peut être intéressant que certains espaces initiaux soient conservés, quel que soit leur nouvel usage : l’ancienne cuisine, les caves voûtées, l’étable, la grange... Construire en respectant l’environnement Pour un développement durable, il convient de respecter les paysages, mais aussi l’environnement. Pour cela, privilégions les énergies renouvelables aux énergies fossiles. Bien concevoir pour mieux vivre Dès la conception des plans de votre habitation, quelques principes simples, sans surcoût dissuasif, permettent de réaliser des économies d’énergie. Ainsi, une structure compacte d’habitation limite les déperditions de chaleur. Le choix des matériaux de construction (parpaing, brique alvéolaire, ossature bois) et des isolants (isolants classiques : laine de verre, laine de roche, polystyrène ; isolants sains : ouate de cellulose, laine de chanvre, liège...) est primordial. Ce sont eux qui vont permettre d’avoir une habitation peu consommatrice en énergie, pour le confort d’hiver comme pour le confort d’été. Certains procédés permettent d’obtenir une maison “qui respire”, c’est-à-dire qui régule l’hygrométrie. Des vitrages performants, à isolation renforcée, permettent de réduire considérablement les déperditions de chaleur. Enfin, le plancher chauffant hydraulique est actuellement reconnu comme le moyen de transmission de chaleur le plus confortable et le plus économique. La géothermie La pompe à chaleur est une solution performante pour récupérer la chaleur de la terre, de l’air et de l’eau. Cette énergie, prélevée gratuitement dans la nature, peut servir à chauffer votre logement via un compresseur et un évaporateur. C’est un système de chauffage électrique performant. Économiser l’eau en récupérant l’eau de pluie Les besoins en eau augmentent tout comme son prix, tandis que les ressources se font de plus en plus rares. Il faut savoir qu’on peut récupérer l’eau de pluie de la toiture pour alimenter les toilettes, arroser le jardin, laver la voiture..., en la canalisant dans des gouttières qui sont reliées à une cuve intérieure ou extérieure. Solaire ou bois ? Le chauffage solaire L’énergie récupérée par les capteurs solaires peut également être transmise à une dalle chauffante ou à des radiateurs basse température. Le complément d’énergie, en cas de non ensoleillement, sera assuré par une chaudière d’appoint ou par un système indépendant (poêle, convecteurs). Ce type d’installation s’adresse particulièrement aux constructions neuves ou faisant l’objet de réhabilitations importantes. Le chauffage et l’eau sanitaire Le chauffe-eau solaire Les capteurs solaires, intégrés si possible en toiture, convertissent l’énergie solaire en chaleur. Celle-ci est transmise au ballon d’eau chaude sanitaire. Un chauffe-eau solaire permet de couvrir environ 50 % de vos besoins d’eau chaude sanitaire. Une chaudière ou une résistance électrique assure le complément d’énergie. Un chauffe-eau solaire s’intègre facilement aux bâtiments existants. Le chauffage automatique au bois Se chauffer au bois, en ayant une souplesse d’utilisation équivalente à celle d’un système de chauffage classique de type gaz ou fioul, est aujourd’hui possible grâce aux granulés de bois. Stockés dans un silo, ils sont entraînés automatiquement par une vis sans fin au foyer de la chaudière ou du poêle. 43 À la demande du Conseil général de la Savoie, ce document a été élaboré par le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de la Savoie (CAUE), avec le concours des architectes consultants et du Territoire de Développement Local d’Albertville-Ugine. Le CAUE de la Savoie a pour mission de développer l’information, la sensibilité et l’esprit de participation du public dans le domaine de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement. L’objectif de ce cahier est d’inciter chacun à améliorer et à accompagner les évolutions de notre cadre de vie en faisant preuve de créativité. Vous voulez construire, rénover, aménager, agrandir... un architecte consultant est à votre disposition gratuitement, sur rendez-vous. Territoire de Développement Local d’Albertville-Ugine : 495 avenue Pringolliet - BP 24 - 73401 Ugine - Tél. 04 79 89 56 95 Adressez-vous à votre mairie S.I.V.O.M. du Val d’Arly : Rue du Mont Blanc - 73590 Flumet - Tél. 04 79 31 06 82 Cohennoz : Tél. 04 79 37 33 82 Crest-Voland : Tél. 04 79 31 61 52 Flumet : Tél. 04 79 31 60 97 La Giettaz : Tél. 04 79 32 92 87 Notre-Dame-de-Bellecombe : Tél. 04 79 31 61 91 Saint-Nicolas-la-Chapelle : Tél. 04 79 31 72 97 Ugine : Tél. 04 79 37 33 00 B.P. 1802 - 73018 Chambéry Cedex - Tél. 04 79 60 75 50 Association Savoyarde pour le Développement des Énergies Renouvelables : Maison des énergies - 562, avenue du Grand Arietaz - 73000 Chambéry - Tél. 04 79 85 88 50 Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine : 1, rue des Cévennes - BP 1131 - 73011 Chambéry Cedex - Tél. 04 79 71 74 99 Syndicat mixte Arlysère : 45, avenue Jean Jaurès - 73200 Albertville - Tél. 04 79 10 01 80 Avec la participation de Michel Dupecher, architecte consultant. Réalisation neWaru / CAUE de la Savoie • Photos CAUE • Janvier 2007 Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de la Savoie : s’adapter au terrain Le terrain, élément intégral du projet de construction Un projet de construction doit être réfléchi en prenant en compte le terrain sur lequel va s’implanter le bâtiment. En effet, celui-ci conditionne en grande partie l’architecture du bâtiment, l’organisation des volumes et des activités. Ñ Un projet de construction est constitué d’un couple indissociable terrain+bâtiment. Ñ Une construction adaptée à un terrain plat ne sera pas adaptée à un terrain en pente et inversement. s’adapter au terrain albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la val d’arly Construire dans la pente Les terrassements La construction dans un terrain en pente nécessite parfois un terrassement qui sera plus ou moins important selon la pente du terrain et selon le type de construction choisi. Ñ Terrassement plus faible dans le cadre d’une construction en cascade qui suit la pente (fig. 3). Ñ Terrassement plus fort dans le cadre d’une construction posée sur un terrain artificiellement rendu plat par un jeu de déblais/ remblais (fig.1 et 2). Deux aspects du terrassement doivent aussi être pris en compte : son coût financier qui va augmenter d’autant le coût de la construction (coût qui est souvent mal pris en compte dans le plan de financement de l’opération) et l’impact visuel des murs de soutènement qui seront créés. Il est donc plus judicieux d’éviter les remblais qui surélèvent agressivement le volume de la maison et la rendent difficile à intégrer dans le paysage. On peut donc préférer les déblais qui minimisent l’impact dans le site et facilitent l’établissement de terrasses latérales, selon les courbes de niveau, à l’abri des regards et des intempéries. accès par l’amont Les niveaux de la maison Si la maison comprend des niveaux entiers, la relation avec le terrain est assurée au niveau supérieur par l’amont et au niveau inférieur par l’aval. On peut éventuellement en avoir sur les façades latérales si la pente est très forte. Si la maison comprend des demi-niveaux et suit la pente au plus près, la relation avec le terrain sera plus pertinente sur les façades latérales où la création d’espaces extérieurs en terrasses selon les courbes de niveaux est plus aisée. L’aménagement des accès Dans la pente, ces aménagements sont très coûteux, plus difficiles à mettre en place et à intégrer dans le site qu’ils perturbent visuellement. Il est donc plus intéressant de les réduire voire de les supprimer carrément. L’emplacement des garages est alors induit au plus près de la voirie desservant la parcelle. Ils peuvent être intégrés à la construction si celle-ci est implantée en bordure de voie. Auquel cas, ils seront en niveau supérieur en cas d’accès par l’amont (fig. 3 et 4), ou en sous-sol en cas d’accès par l’aval (fig. 5). Si la maison n’est pas en bordure de voie, on pourra les placer à proximité immédiate, près des accès, dans les mêmes conditions. accès par l’aval CAUE / Michel Dupecher Notes de l’architecte consultant Construire avec le climat Les réponses architecturales aux éléments climatiques L’orientation générale Elle est prépondérante : autant que possible sur l’adret et, autant que faire se peut quand le site est sur l’envers, vers l’ensoleillement maximum et à l’abri du vent et de l’impact direct des précipitations. L’intégration des fonctions à l’abri de la maison La plupart des éléments de l’exploitation qui, sous d’autres climats, donnent lieu à des constructions annexes, sont ici intégrés à la construction principale, particulièrement ceux abritant des animaux : poulailler, clapier, pigeonnier… construire avec le climat albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du val d’arly Le regroupement sous le grand toit Notes de l’architecte consultant Cet ensemble regroupe sous le toit protecteur largement débordant : • des lieux principaux fermés : habitation, écurie-étable, grange et annexes, • des lieux ouverts, souvent traités en loggias : petite cour d’entrée (cortna), distribuant les différentes parties de la maison, galerie de séchage devant la grange (soli), qui sont de véritables « pièges à chaleur », bénéficiant de la meilleure exposition et bien abrités des courants d’air et des intempéries. D’autres parties abritent des activités hivernales : sciage et refente du bois, réparation d’outils en vue des travaux d’été, entretiens divers. Les protections hors de la construction Les abords de la maison peuvent être protégés, dans certains cas, par l’implantation de constructions annexes (remise, four) dont l’emplacement judicieusement choisi évitera, par exemple, les courants d’air ou la formation de congères. Des murs contenant des mouvements de terrain (tournes), ou prolongeant la maison, peuvent détourner les coulées d’avalanches ou en atténuer les effets. L’été, de petites constructions annexes (frédi), souvent bâties sur une source ou un ruisseau, permettent de conserver et traiter la production sensible à la chaleur. Des arbres plantés souvent près d’un bassin peuvent tempérer certaines parties des abords de la maison. CAUE / Michel Dupecher Beaucoup de ces éléments, fruits d’une longue observation et d’une longue expérience de l’habitat en montagne, sont riches d’enseignements et peuvent être médités et transposés lors de l’établissement d’un projet contemporain. Restaurer un chalet d’alpage Afin d’exploiter toutes les parcelles, à toutes altitudes, les chalets sont dispersés dans la montagne, dans des sites isolés, souvent difficiles d’accès - chalet en Beaufortain Les montagnes de Savoie sont parsemées de nombreux chalets d’alpage, éléments-clés d’une économie agro-pastorale basée sur l’exploitation saisonnière des différents étages de la montagne. Investis par les familles, les bergers et les troupeaux pendant l’estive, ils n’ont pour la plupart d’entre-eux jamais été habités de manière permanente et n’ont aucune vocation à l’être. Architectures rudimentaires dénuées de confort, construits dans des sites difficiles d’accès, parfois dangereux, ils n’ont pas vocation à être reconvertis en habitat permanent. Les évolutions récentes des pratiques agro-pastorales ont remis en cause l’utilité technique et économique d’un grand nombre de ces bâtiments. D’outils de travail ils deviennent les témoins d’un mode de vie révolu. Ils acquièrent le statut nouveau de patrimoine. C’est à ce titre qu’ils méritent l’attention qu’on leur porte. Comment préserver de la ruine inéluctable les témoins de cette culture disparue ? restaurer un chalet d’alpage albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture Une grande diversité Chaque région, chaque montagne, chaque vallon possède son type propre de chalet d’alpage. Cette grande diversité se répartit en deux grandes familles : chalets de pierre dans les hautes vallées de Tarentaise et de Vanoise, chalets de bois en Beaufortain, Bornes et Bauges, émaillées de constructions mixtes pierre et bois, ici ou là. Cette diversité nécessite une approche adaptée basée sur un relevé architectural et constructif précis et minutieux (techniques de construction des murs, planchers, ouvertures et toitures) qui permettra d’établir un projet de restauration adapté. Cette observation doit porter aussi sur les aménagements extérieurs en lien avec le paysage. Les granges isolées en montagne sont soumises aux mêmes conditions de restauration que les chalets d’alpage - Beaufortain Val d’Arly - Col des Aravis Le massif du Grand Arc comprend lui aussi quelques chalets d’alpage - Haute combe de Savoie Les chalets profitent de creux et de rochers naturels pour être protégés pendant l’hiver des coulées de neige - Beaufortain L’abandon des pratiques agricoles conduit à la ruine progressive des chalets. Il convient aujourd’hui de les restaurer pour des usages saisonniers, en respectant leur originalité - Beaufortain Val d’Arly des détails de qualité Les savoir-faire spécifiques à l’élaboration des chalets d’alpage, qui doivent résister aux intempéries et être construits sur la base des ressources locales (pierre et bois), doivent être préservés. Réglementation et procédures La restauration des chalets d’alpage correspond à un cadre réglementaire précis. Le texte le plus important est l’article L 145-3 du Code de l’Urbanisme qui correspond à la «Loi Montagne» du 9 janvier 1985. Cette loi interdit — sauf à passer par des procédures lourdes spécifiquement adaptées aux projets touristiques — toute urbanisation qui n’est pas en continuité avec les bourgs et les villages. Une application restrictive de cette règle aboutissait à la disparition de tous les chalets d’alpage n’ayant plus de vocation agricole. Pour sortir de cette difficulté, la loi du 9 février 1994, reprenant les demandes de plusieurs parlementaires, précise : «Peuvent également être autorisées par arrêté préfectoral, et après avis de la Commission départementale des sites, dans un objectif de protection et de mise en valeur du patrimoine montagnard, la restauration ou la reconstruction d’anciens chalets d’alpage, ainsi que les extensions limitées de chalets d’alpage existants, lorsque la destination est liée à une activité professionnelle saisonnière». Sur le plan pratique, il est important de vous renseigner sur les possibilités de restauration de votre chalet, puis, si cette restauration est possible, d’établir un dossier comprenant photographies proches et lointaines, récentes et anciennes, relevés détaillés (plans, coupes, façades), plan de situation et projet de restauration (plans, coupes, façades). Déposez ce dossier en mairie de la commune où est situé le chalet. Ce dossier sera instruit par différents services (sécurité, respect de la valeur patrimoniale, droit de l’urbanisme). Il sera notamment instruit pour le préfet par le Service Départemental d’Architecture et du Patrimoine. En savoir plus Guide de restauration des chalets d’alpage, ed. Libris. CAUE / PNV Comment éclairer une pièce en gardant l’ancienne porte S'INTÉGRER AU PAYSAGE Rapports entre relief, activité et densification Ce paysage, façonné par l'activité agricole des hommes est constitué d'un versant suffisamment vaste pour accueillir bâtiments isolés et petits villages. UNE IMPLANTATION DISPERSÉE LIÉE AUX BESOINS L'activité agricole Les bâtiments isolés sont, à l'origine, principalement des fermes. Ces unités agricoles se situent essentiellement sur les versants, à proximité des ressources qui leur sont nécessaires pour produire. Les impératifs de gain de place pour conférer une maximisation des pâtures et cultures génèrent un bâti isolé ou aggloméré en groupements plus ou moins modestes. LA RELATION ENTRE L'HABITAT ET LE RELIEF Des villages sur les versants Parfois les versants présentent une surface suffisamment importante pour permettre la présence de villages sans que celle-ci ne pénalise trop l'exploitation agricole. En général, l'activité, résolument agricole, de ces villages se lit au premier coup d'œil. L'occupation des pieds de versants Lorsque les versant suffisent à peine à l'activité agricole, ces villages sont sis à leur pied pour économiser l'espace. s’intégrer au paysage albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la val d’arly Sis à l'emplacement stratégique de la confluence, le bourg de Flumet s'allonge le long de l'Arly qu'il domine. La densification autour de quelques prestations transforme progressivement le paysage urbain. IMPLANTATION ET FORME DES BOURGS La confluence, un véritable symbole Les bourgs sont plus importants que les villages ne serait-ce que parce qu'ils revêtent une diversité d'activités et de prestations plus importante (services, commerces, médecin, notaire). Ils occupent en général une situation centrale relativement à l'espace urbanisé. En pays de montagne, la confluence des vallées répond souvent à cette préoccupation de centralité. Les bourgs y sont donc souvent implantés, à proximité des voies de communication. Un faciès caractéristique Pour abriter leurs activités multiples, les bourgs s'organisent de manière spécifique, avec un côté rue, créateur du paysage urbain, qui met en avant les pas de portes, les enseignes, les décors et enduits colorés. LES TROIS TEMPS DE L'OCCUPATION TOURISTIQUE Dans la rue principale se succèdent pas de portes, enseignes et décors. Premier temps Le bâti touristique s'est greffé sur l'existant. Les bourgs se sont étoffés, étendus et progressivement transformés tant dans leur forme que dans leur essence. Deuxième temps Les bâtiments touristiques ont progressivement été implantés dans le paysage, sans véritable préoccupation urbanistique . Cela a provoqué l'essaimage d'éléments plus ou moins isolés menant au mitage paysager. Troisième temps Notes de l’architecte consultant Aujourd'hui, vis-à-vis du tourisme, les aménageurs essaient de retrouver des caractéristiques paysagères qui correspondent à l'identité du territoire. CAUE / Michel Dupecher Les aménageurs tentent un retour en arrière tout en se greffant non plus sur le bourg mais sur le village. Cette dernière préoccupation s'appuie sur une architecture "internationale" qui répond à des besoins en matière de rationalité liée au sport et à l'économie. Les couleurs Animer le paysage urbain par la couleur L’emploi dans les architectures anciennes Pour certaines architectures, l’emploi de la couleur est tributaire des matériaux locaux et de l’influence culturelle du contexte dans lequel elles ont été réalisées. En particulier, pour la Savoie, l’architecture dite « sarde » use de nombreuses couleurs (à partir de 1718, bien que l’emploi de la couleur ait été antérieur à cette date). les couleurs albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du val d’arly Sur les bâtiments Élargi aux ensembles urbains Les teintes, généralement pastel, peuvent aussi être assez soutenues. Elles sont employées : • en larges plans, sur les parties pleines des façades, déterminant ainsi la teinte générale du bâtiment, • en soulignement d’éléments caractéristiques de l’architecture qu’elles mettent en valeur : corniches, chaînes d’angles, encadrements de fenêtres, soubassements, • en éléments d’ornementation : fresques, cadrans solaires, enseignes peintes, éventuellement niches et statuettes dont les emplacements sont choisis suivant leur fonctionnalité, leur exposition, leur situation dans les perspectives urbaines, • en utilisation de la teinte naturelle de certains matériaux, par exemple le bois pour les portes d’entrées qui peuvent être sculptées. Ce traitement des façades prend toute son importance dans les perspectives et ensembles urbains, rues, places, où la mise en valeur mutuelle est recherchée par la distribution judicieuse des coloris et des décors. Les points forts du paysage urbain peuvent recevoir un traitement particulier, comme les bâtiments publics tels les églises, hôtels de ville, halles, chapelles, fontaines… L’emploi contemporain Il est en partie le même, souvent plus orienté vers le soulignement des grands volumes et éléments de l’architecture : différenciation des masses et corps de bâtiments, décrochements, loggias… CAUE / Michel Dupecher Notes de l’architecte consultant Respecter le patrimoine La ferme «traditionnelle», association de l’habitat et de la production PAYSAGE L'intégration L'usage des matériaux locaux reprend les couleurs ambiantes. Le bois qui se patine avec le temps, l'enduit fait de pierres d'extraction locale, ont induit une sorte de dialogue avec le paysage. Un volume qui fait sens La forme du bâti reproduit un modèle qui a marqué et marque encore le paysage et jusqu'où remonte la mémoire des hommes, ces volumes importants égrenés dans la prairie ont toujours été présents dans le paysage. Ils révèlent la présence d'une activité agricole ancestrale en ce lieu. GROUPEMENT BÂTI Un bâtiment isolé Dès l'origine, la ferme a été pensée comme un bâtiment d'habitation et de production. Cette dernière fonction a entraîné un isolement de fait puisque dans le cas présenté ici, l'activité fermière (qui peut se lire sur l'agencement de la façade) comprend de l'élevage, du stockage de foin... La ferme a donc été placée à proximité des ressources qui lui sont nécessaires. respecter le patrimoine albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du val d’arly BÂTIMENT ET ABORDS Une façade qui rassemble de multiples fonctions La façade de la ferme "traditionnelle" présente une adaptation au regroupement de diverses activités. Les différentes fonctions sont bien identifiables : habitation en bas à gauche, écurie en bas au centre (avec orifice d'extraction du fumier), poulailler, latrines, pigeonnier, balcons de séchage... Des agencements qui prennent en compte l'environnement pour améliorer le confort • La façade est orientée de manière à profiter au mieux de l'ensoleillement et de la chaleur qu'il produit. • La galerie de l'étage est bordée à gauche par le pigeonnier et à droite par un bardage afin d'être abritée des vents froids... • Sur le même principe, un espace en creux protège les entrées et les espaces qui leur sont attenants, en particulier du côté de l'habitation. Des activités hivernales (sciage, refente du bois, réparations diverses) peuvent se dérouler dans cet espace de transition entre l'intérieur et l'extérieur. • Les pentes de la toiture, relativement faibles, prennent en compte les chutes de neige. Elles permettent l'accumulation de cet élément aux propriétés isolantes. DÉTAILS ET MATÉRIAUX Des matériaux choisis pour leurs propriétés • La présence de matériaux (bois, pierre) a induit leur utilisation car elle permettait de réduire le coût d'acheminement. • L'enduit à la chaux est appliqué sur la maçonnerie afin de la protéger contre l'érosion et l'humidité ; il constitue également un complément pour l'isolation thermique. …ou pour leur symbolique Le principe d'enduire, même sommairement, une élévation ou une partie de bâtiment suivant ce qui s'y déroule permet de marquer symboliquement la distinction entre les espaces (on ne traite pas l'apparence du bâtiment de la même manière s'il accueille des bêtes ou des hommes). Un agencement qui permet de distinguer les fonctions En façade, les espaces en creux que séparent toilettes, fumier, tas de bois... sont autant d'éléments qui permettent la distinction entre les diverses fonctions qui s'y côtoient. - La façade au soleil intègre un maximum de fonctions avec une grande économie de l’espace. - Les pentes de la toiture, relativement faibles, retiennent la neige en hiver améliorant ainsi l’isolation thermique de la ferme. a Accès (habitation, étable) b Poulailler c Clapier d Stockage du bois e Fumier f Latrines g Colombier h Galerie de séchage 8 7 • La malléabilité du bois en fait un matériau privilégié pour les espaces de production car une simple variation dans son agencement permet d'obtenir soit un espace ventilé, soit un espace à l'abri du vent. 3 6 2 1 4 5 CAUE / Michel Dupecher Notes de l’architecte consultant prendre en compte les personnes en situation de handicap Rendre accessible, c’est rechercher la plus grande autonomie et le confort d’usage. L’accessibilité doit être comprise au sens large comme une réelle valeur ajoutée, à traiter dans un ensemble qualitatif tout public et non à la marge… Chaque solution doit être un « plus » pour l’ensemble des usagers. Pour ne pas répondre à cette question par des « prothèses » architecturales coûteuses et inesthétiques, il faut, dès l’origine, mettre en perspective la méthode de conception au regard de l’objectif de qualité. La loi du 11 février 2005 fixe les dispositions architecturales et les aménagements permettant d’assurer l’accessibilité des personnes en situation de handicap. prendre en compte les personnes en situation de handicap albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture Les accès Le parking L’utilisation de la voiture étant possible suivant le handicap, il est nécessaire d’en penser les aspects pratiques à l’amont. Ainsi en cas de garage fermé, un boîtier de commande judicieusement placé facilitera la manipulation de la porte et l’éclairage du local. Le plain-pied Être à niveau présente de véritables atouts ; cependant, il est nécessaire de ne pas oublier que les accès de plain-pied sont souvent affectés d’obstacles au sol (seuils, ressauts) qui doivent pouvoir être surmontés. La rampe d’accès La rampe d’accès constitue un moyen de pallier les difficultés d’accès pour se rendre à un autre niveau. Quoi qu’il en soit, cet élément ne doit pas constituer un danger, en particulier pour les personnes en fauteuil roulant ; aussi, sa pente ne doit pas excéder 5% et disposer de paliers suffisamment larges pour permettre le repos et les rotations. Le dimensionnement des espaces L’aire de rotation Permettre le mouvement implique un espace disponible. Suivant le handicap, cet espace nécessaire, en particulier à la rotation, au changement de direction, doit être plus ou moins grand. Ainsi, l’espace nécessaire à la rotation d’un fauteuil roulant est un cercle dont le diamètre fait 1,5 m. La largeur de passage De la même manière, le franchissement d’une porte implique une largeur minimum. Pour pouvoir la franchir, un fauteuil roulant nécessite une largeur de porte minimum de 77 cm lorsque celle-ci est ouverte. L ≥ 77 cm Limiter les obstacles Les obstacles au sol Très souvent, la présence d’une porte induit un obstacle au sol, le ressaut. Ce ressaut peut constituer un danger pour les personnes mal voyantes mais également un obstacle difficilement franchissable pour d’autres handicaps. Sa hauteur maximum a été estimée à 2 cm pour permettre le passage de chacun. Les obstacles situés en hauteur Ce type d’obstacles est indécelable par les personnes aveugles ou mal voyantes car elles ne peuvent le détecter à l’aide de leur canne blanche. Ces obstacles sont souvent : des escaliers, des étagères, des lampes, des portes basses… Ils peuvent être signalés par un marquage au sol dès qu’ils débordent de plus de 40 cm du mur. La lumière et le son Faciliter la gestion de la luminosité H ≤ 2 cm Pente ≤ 5% L ≥ 140 cm P ≥ 140 cm Ø ≥ 150 cm Les sourds et les malentendants sollicitent énormément leur vue. Ils ont besoin d’un bon éclairage lorsqu’ils sont actifs, mais aussi d’un éclairage tamisé pour reposer leurs yeux lorsqu’ils se détendent. Faciliter la gestion de l’intensité lumineuse nécessite donc d’être anticipé. L’insonorisation De la même manière, l’insonorisation de la maison permettra aux aveugles et aux mal voyants de se reposer car, leur ouïe est particulièrement sollicitée lorsqu’ils se déplacent à l’extérieur. CAUE / Mission tourisme adapté Notes de l’architecte consultant Transition intérieur / extérieur Ce sont les lieux ouverts qui permettent d’abriter les accès et certaines activités ne pouvant se dérouler à l’intérieur, ou dont l’agrément y est moindre à certaines saisons. Ils sont partie intégrante de la maison. transition intérieur / extérieur albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du val d’arly Les loggias • En creux dans le bâtiment au niveau du rez-de-terre ou de(s) étage(s), elles peuvent abriter l’entrée et distribuer différentes parties de la maison. • En prolongement de l’une de ces parties (salle à manger d’été, espaces devant les chambres…). Les auvents Extensions de certaines parties des toits, ils définissent des espaces prolongeant à l’extérieur les volumes clos du bâtiment et peuvent jouer le même rôle que les loggias. Ils peuvent être protégés par des murs écrans pour abriter des espaces de travail ou de loisir. Les terrasses extérieures Elles sont au soleil mais doivent également pouvoir bénéficier de l’ombre. Elles peuvent constituer une transition avec les abords plus éloignés (jardins, vergers…). CAUE / Michel Dupecher Notes de l’architecte consultant CAHIER D’ARCHITECTURE DU BEAUFORTAIN To ut e rénovation ou cons tr uction nouvelle va marq uer l’espace de f aç o n d u ra b l e . Des paysages de caractère Chaque paysage possède un trait physique distinctif, ou mieux une personnalité susceptible de susciter familiarité ou étrangeté. Le Beaufortain séduit par la variété de ses paysages, allant des gorges du Doron aux cirques et aux vallées perchées, en passant par les vallées du Doron, du Dorinet et de l’Argentine. Pour plus de précisions, se référer page 6 du document général. C D A B F e N 0 1 2 km Cartes IGN au 1 : 25 000 n° 3432ET et 3531OT réduites à l’échelle du 1 : 140 000 © IGN - Paris - autorisation n°50-7463 Reproduction interdite 46 Voilà nos paysages que des générations ont soigneusement construits et entretenus par leur savoir-faire, pour mieux y vivre. A. Une confluence de vallées Les Marcots Le secteur de la plaine des Marcots et de Villard et du bourg de Beaufort se situe au coeur du massif, au carrefour de ses trois vallées structurantes (Doron, Dorinet et Argentine). Ce lieu est le seul fond de vallée large et plat du Beaufortain. Il offre un paysage ouvert où trône la colline de Vanches et son château. La plaine est caractérisée par des grandes parcelles et par l’absence de haie et de bosquet. L’alignement d’arbres de la route départementale prend dans ce contexte de prairie ouverte, une force particulière. Sur Beaufort, les versants d’adret sont aussi occupés par de vastes prairies d’un seul tenant, reléguant la forêt dans les parties abruptes et les ravines. L’habitat du bourg, la multiplicité des hameaux renforcent l’image d’une montagne-campagne habitée, spécificité du Beaufortain. B. Une vallée principale Vallée du Doron La partie ovale de la vallée principale du massif est encaissée voire très encaissée. Les talus montagnards raides et boisés limitent les perspectives et les quelques espaces plats du fond de vallée sont consacrés aux prés de fauche. Les bourgs sont situés en pied de versant, à proximité de la route principale, tandis que les hameaux et l’habitat isolé s’étendent sur toutes les pentes à l’adret. C. Or blanc Vallée du Dorinet Vallée en “V” dont l’axe converge vers le Mont-Blanc, souligné par le col du Joly. Le paysage est agricole, très ouvert. La forêt, bien que largement défrichée, reste très présente sur l’ubac. Le paysage est également humanisé par le mitage ancien du bâti, isolé ou associé en petits hameaux égrenés le long du principal axe de communication. D. Un paysage marqué par le tourisme Bordant la vallée du Dorinet, le Col des Saisies a un aspect sauvage du fait de son altitude, mais également plus urbain, du fait de sa vocation touristique. Les Saisies E. Or vert Vallée en “V” vouée à l’agro-pastoralisme et au tourisme. La forêt d’ubac est repoussée en altitude au profit de la prairie et d’un habitat varié : agglomération, station-village, bourg avec lotissements pavillonnaires périphériques, habitat isolé et très dispersé d’anciens bâtiments de “remues” réutilisées, hébergement collectif. Vallée d’Argentine F. Cirques et vallées perchées Cirques et lacs émaillent l’étage montagnard du Beaufortain. Le relief accidenté (Roc des Vents, Pierra Menta…) et la relative inaccessibilité préservent ce secteur. Les forêts subalpines et les alpages sont à peine parsemés de chalets d’estive très discrets, souvent pourvus d’esquive paravalanche. Roselend 47 Les villages : une trame vivante Témoignage d’une organisation spontanée dans le paysage durant des siècles, les groupements de bâtiments ruraux représentent un patrimoine de qualité. La physionomie générale des villages et hameaux exprime une certaine cohérence du fait de la structure interne des groupements et de l’unité d’aspect des constructions. Voici un village, un hameau, un bâtiment isolé du Beaufortain, tous implantés dans des contextes différents. Ils diffèrent par leur importance et la disposition des constructions qui les composent. Ces constructions plus ou moins proches les unes des autres, ainsi que les espaces privatifs ou communaux qui les entourent, déterminent ce que l’on appelle “le tissu bâti”. La présence humaine dans la vallée Les villages se tiennent sur les replats à proximité des rivières, en dessous des forêts, le long des chemins ruraux. Le bourg, en revanche, se situe bien à la jonction des vallées du Doron, du Dorinet, de l’Argentine... Il occupe une position centrale. Le hameau du Praz L’occupation des coteaux bien exposés est réalisée au départ par regroupements autour de quelques fermes. Le tissu bâti est dense et traversé par un axe de communication important. Il se développe dans la pente, suivant un chemin desservant les équipements communautaires. L’ensemble fermier Les fermes du Beaufortain sont constituées d’un agencement de bâtiments bien spécifique : grenier, maison-étable, glacière, arbre, bachal, jardin, pré. Les restaurations et transformations Conseil général de la Savoie - Archives départementales Mappe sarde Beaufort-sur-Doron : 361 48 du patrimoine rural doivent conserver l’intérêt esthétique du bâti par l’utilisation des matériaux et techniques traditionnelles. L’habitat dispersé Suivant l’altitude à laquelle ils sont construits : chalets d’alpage, granges, bâtiments de remues, tous ces bâtiments isolés émaillent le paysage du Beaufortain. Ils font aujourd’hui l’objet d’un nouvel enjeu lié aux besoins en résidences temporaires ou permanentes. Les villages sont des lieux d’animation et de services qui ponctuent le territoire. Leur caractère est à renforcer. La préservation de leur silhouette et la maîtrise de leur extension bâtie sont un enjeu pour l’image du pays. Chacun de ces villages constitue un ensemble particulier dans lequel toute construction nouvelle aura à s’inscrire avec justesse. Une identité reconnue : le bâti traditionnel Le patrimoine bâti s’est construit sur un mode de vie, avec des façons de faire propres au Beaufortain. Il est important pour l’évolution ou la création du bâti, de prendre conscience de la richesse de l’habitat ancien et de comprendre ce qui a conditionné sa forme et son implantation. Cacher cette mémoire serait exposer les habitants à la perte de leur identité collective. Le Beaufortain forme un espace bien défini par les vallées et les montagnes qui l’entourent. Les accès sont limités ; le principal se fait par les gorges du Doron et les autres par les cols d’altitude. Ils ont favorisé une évolution “indépendante” de l’architecture du Beaufortain. L’implantation La construction s’inscrit dans la pente de manière à ce que l’on puisse accéder naturellement et aisément aux divers niveaux de la construction. A l’amont, les ouvertures servent à passer le foin pour le stocker dans la partie haute ; à l’aval les ouvertures sont celles de l’habitation et des étables. Les volumes Les constructions sont généralement plus longues que larges, sauf à Queige où elles sont presque carrées. Elles sont trapues et simples avec le faîtage perpendiculaire aux courbes de niveaux. Leur base est en pierre enduite et la partie haute en bois (madriers ou structure poteaux / poutres et bardage). Elles sont souvent accompagnées par de petits greniers en madriers d’une surface carrée sur un rez-de-chaussée en maçonnerie enduite. Les constructions se déclinent ensuite suivant l’altitude et leur fonction (granges, chalets d’alpage). Toiture et cheminée La toiture a toujours deux pans, elle est simple et débordante pour abriter balcon et entrées sur les côtés. Anciennement, elle était en ancelles (tuiles de bois) ou parfois en chaume, mais avec des pentes plus fortes (Queige). La cheminée est en pierre enduite ; elle est simple avec un chapeau à deux pans perpendiculaire à la toiture principale. Les ouvertures Le caractère d’une façade dépend de la disposition des percements, de leur nombre et de leur proportion. Les ouvertures sont souvent plus hautes que larges. Elles permettent un apport de soleil plus important. Elles sont parfois carrées, avec des barreaux, des volets pleins en bois ou à persiennes. Abris et balcons Les balcons s’étendent généralement sur toute la longueur du pignon principal, voire sur un ou deux niveaux. Ils peuvent être fermés pour éviter le vent et l’afflux de neige et d’eau. Ils sont accessibles depuis les granges et rejoignent parfois le terrain sur les côtés. Les décors Dans les bourgs, les maisons de village présentent des décors peints : chaînages en trompe-l’œil, fausses fenêtres. Les devantures en bois s’égrennent le long des rues commerçantes. Matériaux de façade Le soubassement et certaines parties de l’étage sont en pierre enduite. Les parois en bois peuvent également être revêtues d’un enduit à la chaux pour les protéger des eaux de ruissellement tout en les laissant respirer. Les parties en bois sont des bardages verticaux de fermeture ou des structures porteuses en madriers équarris empilés avec assemblage des angles à mi-bois. 49 Construire une maison aujourd’hui Construire votre maison, c’est habiter un lieu qui vous ressemble en même temps qu’il s’inscrit dans un environnement. Déterminez vos besoins, “votre manière d’habiter”, et n’hésitez pas à mettre sur papier tous vos rêves... Vous allez définir votre projet : disposition des lieux, utilisation judicieuse des surfaces, organisation des volumes intérieurs, aspect extérieur..., en tenant compte du climat et du site dans lequel votre construction va s’intégrer. Son orientation, son architecture, le choix des techniques des matériaux de construction, le type de chauffage sont à étudier avec le souci de limiter au maximum votre future consommation d’énergie ainsi que l’ensemble des frais d’entretien. Développez votre créativité en étant conscient que la maison aura à s’intégrer dans le paysage et les bâtiments alentour. 50 Implanter sa maison Choisir un terrain, c’est opter pour un cadre de vie. Chaque terrain est un cas particulier à étudier. Observez le tout et les détails ; visitez le terrain à différentes heures de la journée, observez le déplacement du soleil, sentez le vent, regardez le paysage, les maisons voisines. Orientation Pour des raisons climatiques de bon sens, la maison est souvent orientée de façon à présenter une façade très fermée au nord et une façade largement ouverte au sud. Si votre terrain dispose d’une belle vue, concevez votre maison et disposez les ouvertures en fonction de ce paysage. Adaptation au sol Selon que votre terrain est pentu ou plat, il va déterminer le type de terrassements à faire. On adapte la maison au terrain et non le terrain à la maison. Si le terrain est pentu, profitez au mieux du dénivelé naturel, plutôt que de terrasser le sol pour poser un “modèle” pour terrain plat. Accès Limitez la longueur des accès autant par économie que pour ne pas consommer d’espaces naturels en pénalisant le terrain. Les ouvertures Les proportions des ouvertures et le jeu des pleins et des vides sur la façade comptent pour beaucoup dans l’équilibre du bâtiment. • Caractérisez chaque ouverture en fonction de son usage. • Jouez sur le contraste entre la façade sud, généreusement ouverte, et la façade nord, plus fermée. • Positionnez les ouvertures pour cadrer les vues sur le paysage. Les couleurs des façades Le village traditionnel est un lieu polychrome où les couleurs s’expriment avec cohérence et harmonie et révèlent la qualité du paysage construit. Tout projet de coloration doit respecter le principe de composition de la façade et s’inscrire dans la logique d’une harmonie colorée à l’échelle du village. Les abords La qualité des abords de sa maison, c’est le plaisir de soi et le plaisir de tous. L’aménagement des abords permet de traiter la liaison entre le bâtiment et son terrain et de créer des espaces de transition entre le privé et le public. • Préférez les talus engazonnés reprenant la pente naturelle du terrain ou quelques murets de pierre. • Evitez les clôtures et les enrochements. Préférez les plantations d’essences locales aux “haies de thuyas”. • Créez des espaces extérieurs intimes à l’abri des vues, en utilisant les dispositions du plan de la maison, l’implantation des annexes et l’écran que forment les arbres et les plantations. Les annexes et les abris • Trouvez des zones abritées qui sont utiles pour le rangement (bois, outils, mobilier de jardin...) et pour se protéger du soleil ou de la pluie (terrasse abritée...). • Point de repère sur la façade, l’entrée marque le passage de l’extérieur à l’intérieur. Pour un meilleur confort, l’accès pourra être abrité : avancée du toit, porche, auvent... Ces dispositions d’une grande utilité permettent par ailleurs d’animer la façade par le jeu des avancées et des retraits. Restaurer une maison de pays Une maison ancienne nous charme car elle est particulière, unique et qu’elle a une histoire. Elle fait partie de notre patrimoine. Restaurer, c’est donner une nouvelle vie à un bâtiment en respectant son âme et son histoire. Pour adapter une maison à des besoins nouveaux, il faut d’abord bien observer ce qui fait son caractère : • bien comprendre les procédés constructifs pour rester en cohérence avec le bâtiment, • tirer le meilleur parti de l’existant : volumes, toitures, couvertures, matériaux et abords, qui seront conservés dans la mesure du possible, • mettre l’accent sur les éléments d’architecture remarquables qui sont à préserver, • accepter dans l’ancien, l’absence de régularité géométrique, qui fait la singularité de la maison (murs courbes, faux aplombs, ouvertures de dimensions variées). Les proportions Ces maisons sont souvent remarquables dans leurs proportions et la composition de leurs façades. • Pour la création d’ouvertures, restez cohérent avec les règles de composition de la façade. • S’il y a agrandissement, respectez la simplicité des formes d’origine. • À l’intérieur, on sera vigilant sur le recloisonnement qui va modifier les proportions des pièces et leur éclairage naturel. Les détails Ce sont les détails souvent façonnés par la main de l’artisan qui font la richesse des maisons. Conservez et mettez en valeur les éléments remarquables (balcons, cheminées, escaliers, bardages, portes et fenêtres, volets, encadrements de baies, four à pain, parquets, carrelages, pierres...). Les espaces remarquables Il peut être intéressant que certains espaces initiaux soient conservés, quel que soit leur nouvel usage : l’ancienne cuisine, les caves voûtées, l’étable, la grange... Les façades Les revêtements sont très importants dans la perception du bâtiment : enduits, décors peints, bardages, couvertures... sont à conserver. Construire en respectant l’environnement Pour un développement durable, il convient de respecter les paysages, mais aussi l’environnement. Pour cela, privilégions les énergies renouvelables aux énergies fossiles. Bien concevoir pour mieux vivre Dès la conception des plans de votre habitation, quelques principes simples, sans surcoût dissuasif, permettent de réaliser des économies d’énergie. Ainsi, une structure compacte d’habitation limite les déperditions de chaleur. Le choix des matériaux de construction (parpaing, brique alvéolaire, ossature bois) et des isolants (isolants classiques : laine de verre, laine de roche, polystyrène ; isolants sains : ouate de cellulose, laine de chanvre, liège...) est primordial. Ce sont eux qui vont permettre d’avoir une habitation peu consommatrice en énergie, pour le confort d’hiver comme pour le confort d’été. Certains procédés permettent d’obtenir une maison “qui respire”, c’est-à-dire qui régule l’hygrométrie. Des vitrages performants, à isolation renforcée, permettent de réduire considérablement les déperditions de chaleur. Enfin, le plancher chauffant hydraulique est actuellement reconnu comme le moyen de transmission de chaleur le plus confortable et le plus économique. La géothermie La pompe à chaleur est une solution performante pour récupérer la chaleur de la terre, de l’air et de l’eau. Cette énergie, prélevée gratuitement dans la nature, peut servir à chauffer votre logement via un compresseur et un évaporateur. C’est un système de chauffage électrique performant. Économiser l’eau en récupérant l’eau de pluie Les besoins en eau augmentent tout comme son prix, tandis que les ressources se font de plus en plus rares. Il faut savoir qu’on peut récupérer l’eau de pluie de la toiture pour alimenter les toilettes, arroser le jardin, laver la voiture..., en la canalisant dans des gouttières qui sont reliées à une cuve intérieure ou extérieure. Solaire ou bois ? Le chauffage solaire L’énergie récupérée par les capteurs solaires peut également être transmise à une dalle chauffante ou à des radiateurs basse température. Le complément d’énergie, en cas de non ensoleillement, sera assuré par une chaudière d’appoint ou par un système indépendant (poêle, convecteurs). Ce type d’installation s’adresse particulièrement aux constructions neuves ou faisant l’objet de réhabilitations importantes. Le chauffage et l’eau sanitaire Le chauffe-eau solaire Les capteurs solaires, intégrés si possible en toiture, convertissent l’énergie solaire en chaleur. Celle-ci est transmise au ballon d’eau chaude sanitaire. Un chauffe-eau solaire permet de couvrir environ 50 % de vos besoins d’eau chaude sanitaire. Une chaudière ou une résistance électrique assure le complément d’énergie. Un chauffe-eau solaire s’intègre facilement aux bâtiments existants. Le chauffage automatique au bois Se chauffer au bois, en ayant une souplesse d’utilisation équivalente à celle d’un système de chauffage classique de type gaz ou fioul, est aujourd’hui possible grâce aux granulés de bois. Stockés dans un silo, ils sont entraînés automatiquement par une vis sans fin au foyer de la chaudière ou du poêle. 51 À la demande du Conseil général de la Savoie, ce document a été élaboré par le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de la Savoie (CAUE), avec le concours de l’architecte consultant de la Communauté de communes du Beaufortain “Confluence” et du Territoire de Développement Local d’Albertville-Ugine. Le CAUE de la Savoie a pour mission de développer l’information, la sensibilité et l’esprit de participation du public dans le domaine de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement. L’objectif de ce cahier est d’inciter chacun à améliorer et à accompagner les évolutions de notre cadre de vie en faisant preuve de créativité. Vous voulez construire, rénover, aménager, agrandir... un architecte consultant est à votre disposition gratuitement, sur rendez-vous. Territoire de Développement Local d’Albertville-Ugine : 495 avenue Pringolliet - BP 24 - 73401 Ugine - Tél. 04 79 89 56 95 Adressez-vous à votre mairie Communauté de communes du Beaufortain “Confluence” : Bâtiment le Confluent - Place Roger Frison Roche - 73270 Beaufort Tél. 04 79 38 31 69 Beaufort : Tél. 04 79 38 33 15 Hauteluce : Tél. 04 79 38 80 31 Queige : Tél. 04 79 38 00 91 Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de la Savoie : B.P. 1802 - 73018 Chambéry Cedex - Tél. 04 79 60 75 50 Association Savoyarde pour le Développement des Énergies Renouvelables : Maison des énergies - 562, avenue du Grand Arietaz - 73000 Chambéry Tél. 04 79 85 88 50 Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine : 1, rue des Cévennes - BP 1131 - 73011 Chambéry Cedex - Tél. 04 79 71 74 99 Syndicat mixte Arlysère : 45, avenue Jean Jaurès - 73200 Albertville - Tél. 04 79 10 01 80 Avec la participation de Véronique Choron-Pellicier, architecte consultant. Réalisation neWaru / CAUE de la Savoie • Photos CAUE • Janvier 2007 Villard-sur-Doron : Tél. 04 79 38 38 96 s’adapter au terrain Le terrain éLément intégraL du projet de construction Un projet de construction doit être réfléchi en prenant en compte le terrain sur lequel va s’implanter le bâtiment. En effet, celui-ci conditionne en grande partie l’architecture du bâtiment, l’organisation des volumes et des activités. Ñ Un projet de construction est constitué d’un couple indissociable terrain+bâtiment. Ñ Une construction adaptée à un terrain plat ne sera pas adaptée à un terrain en pente et inversement. s’adapter au terrain albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du beaufortain construire dans La pente Le terrassement La construction dans un terrain en pente impose toujours un terrassement qui sera plus ou moins important selon la pente du terrain, mais aussi selon le type de construction choisi. Ñ Terrassement plus faible dans le cadre d’une construction en cascade qui suit la pente. Ñ Terrassement plus fort dans le cadre d’une construction posée sur un terrain artificiellement rendu plat par un jeu de déblais/remblais. Deux aspects du terrassement doivent aussi être pris en compte : son coût financier qui va augmenter d’autant le coût de la construction (coût qui est souvent mal pris en compte dans le plan de financement de l’opération) et l’impact visuel des murs de soutènement qui seront créés. Les murs de soutènement Un terrassement important crée des talus qui pour être stabilisés nécessitent des murs de soutènement ou des enrochements. Dans la mesure du possible ces murs sont à limiter du fait de leur coût important et de leur impact fort dans le paysage. Dans le cadre d’ une construction intégrée dans un terrain en pente, ce mur de soutènement peut être constitué du mur de la maison et ainsi représenter une économie non négligeable. adapter son garage au terrain garages intégrés a la maison principale La préservation des sols Une diminution singulière des terrassements Le placement du garage à un niveau proche de celui de la route permet de réduire au minimum les travaux de voirie permettant d’y accéder. Dans les illustrations présentées, la pente ne constitue plus une contrainte nécessitant une circulation sinueuse coûteuse en matière de modelage et de revêtement des sols. La simplification de l’accès La proximité du garage avec la voirie principale et la simplicité de son accès réduisent de manière efficace leur emprise les dommages qu’ils occasionnent au sol naturel. Des atouts pratiques Des besoins de déneigement réduits Le garage et la route amont sont au même niveau, le déneigement en sera facilité. Le confort thermique Placer le garage dans le bâtiment d’habitation améliore son comportement thermique, le garage jouant le rôle de tampon voire de sas avec l’extérieur. garages isolés La preservation du paysage S’inspirer de l’existant Placer des véhicules dans des bâtiments isolés de la maison est parfois dû au terrain trop pentu ou à la route trop éloignée. Alors il parait judicieux de reprendre des typologies de bâtiments faisant sens dans le paysage comme des greniers ou des granges. Leur volumétrie répond soit à l’emplacement d’une voiture, soit de deux. La preservation du paysage Vers l’invisibilité des accès La réduction des accès enrobés et des terrassements a un impact visuel véritable lorsque l’on considère la parcelle de loin. La végétation n’est pas scarifiée par des lacets de bitume ou de graviers colorés et l’aspect d’origine du site est préservé. Accès coté ou aval Accès amont Notes de l’architecte consultant CAUE / Véronique Choron-Pellicier Lorsque la voirie la plus proche est située à l’amont, placer le garage au plus près permet de réaliser des économies de voirie et de libérer de l’espace pour d’autres perspectives. Les cLôtures De manière générale, l’usage local est de ne pas clore le périmètre des propriétés. Lorsqu’elles le sont, les clôtures ou parties de clôtures éventuelles sont réalisées en barrières de bois, plus rarement en grillage de teinte mate foncée, n’excédant pas une hauteur de 1,20 m. Par ailleurs, ces clôtures sont réfléchies de manière à ne gêner ni la visibilité, ni le déneigement (dans certains cas elles peuvent être démontables en cas de neige). les clôtures albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du beaufortain Relativement au paysage L’aménagement de murets de soutènement en pierres posées à l’ancienne, pouvant constituer une terrasse ou un accès, participera au paysage comme un élément traditionnel connu. Il permettra d’éviter les enrochements qui sont des dispositifs lourds, tant en termes de matériaux que de sollicitation du terrain, plutôt routiers, surdimensionnés relativement aux préoccupations d’un particulier. En comparaison, un talutage avec une pente raisonnable que l’on pourra facilement végétaliser ou engazonner peut prendre un effet approchant. La réalisation d’une haie en utilisant des arbres et arbustes de variété locale favorise l’intégration au paysage. Cette pratique peut également contribuer à préserver ces essences, entrer dans un projet de mise en valeur, par exemple avec la délimitation des plantations par des galets qui rehaussent et mettent en scène l’ensemble. Cela permet par ailleurs d’éviter les haies unitaires de type urbain qui présentent une continuité et une uniformité qui peuvent devenir fades. CAUE / Véronique Choron-Pellicier Notes de l’architecte consultant RestauReR un chalet d’alpage Afin d’exploiter toutes les parcelles, à toutes altitudes, les chalets sont dispersés dans la montagne, dans des sites isolés, souvent difficiles d’accès - chalet en Beaufortain Les montagnes de Savoie sont parsemées de nombreux chalets d’alpage, éléments-clés d’une économie agro-pastorale basée sur l’exploitation saisonnière des différents étages de la montagne. Investis par les familles, les bergers et les troupeaux pendant l’estive, ils n’ont pour la plupart d’entre-eux jamais été habités de manière permanente et n’ont aucune vocation à l’être. Architectures rudimentaires dénuées de confort, construits dans des sites difficiles d’accès, parfois dangereux, ils n’ont pas vocation à être reconvertis en habitat permanent. Les évolutions récentes des pratiques agro-pastorales ont remis en cause l’utilité technique et économique d’un grand nombre de ces bâtiments. D’outils de travail ils deviennent les témoins d’un mode de vie révolu. Ils acquièrent le statut nouveau de patrimoine. C’est à ce titre qu’ils méritent l’attention qu’on leur porte. Comment préserver de la ruine inéluctable les témoins de cette culture disparue ? restaurer un chalet d’alpage albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture une gRande diveRsité Chaque région, chaque montagne, chaque vallon possède son type propre de chalet d’alpage. Cette grande diversité se répartit en deux grandes familles : chalets de pierre dans les hautes vallées de Tarentaise et de Vanoise, chalets de bois en Beaufortain, Bornes et Bauges, émaillées de constructions mixtes pierre et bois, ici ou là. Cette diversité nécessite une approche adaptée basée sur un relevé architectural et constructif précis et minutieux (techniques de construction des murs, planchers, ouvertures et toitures) qui permettra d’établir un projet de restauration adapté. Cette observation doit porter aussi sur les aménagements extérieurs en lien avec le paysage. Les granges isolées en montagne sont soumises aux mêmes conditions de restauration que les chalets d’alpage - Beaufortain Val d’Arly - Col des Aravis Le massif du Grand Arc comprend lui aussi quelques chalets d’alpage - Haute combe de Savoie Les chalets profitent de creux et de rochers naturels pour être protégés pendant l’hiver des coulées de neige - Beaufortain L’abandon des pratiques agricoles conduit à la ruine progressive des chalets. Il convient aujourd’hui de les restaurer pour des usages saisonniers, en respectant leur originalité - Beaufortain Val d’Arly des détails de qualité Les savoir-faire spécifiques à l’élaboration des chalets d’alpage, qui doivent résister aux intempéries et être construits sur la base des ressources locales (pierre et bois), doivent être préservés. Réglementation et procédures La restauration des chalets d’alpage correspond à un cadre réglementaire précis. Le texte le plus important est l’article L 145-3 du Code de l’Urbanisme qui correspond à la «Loi Montagne» du 9 janvier 1985. Cette loi interdit — sauf à passer par des procédures lourdes spécifiquement adaptées aux projets touristiques — toute urbanisation qui n’est pas en continuité avec les bourgs et les villages. Une application restrictive de cette règle aboutissait à la disparition de tous les chalets d’alpage n’ayant plus de vocation agricole. Pour sortir de cette difficulté, la loi du 9 février 1994, reprenant les demandes de plusieurs parlementaires, précise : «Peuvent également être autorisées par arrêté préfectoral, et après avis de la Commission départementale des sites, dans un objectif de protection et de mise en valeur du patrimoine montagnard, la restauration ou la reconstruction d’anciens chalets d’alpage, ainsi que les extensions limitées de chalets d’alpage existants, lorsque la destination est liée à une activité professionnelle saisonnière». Sur le plan pratique, il est important de vous renseigner sur les possibilités de restauration de votre chalet, puis, si cette restauration est possible, d’établir un dossier comprenant photographies proches et lointaines, récentes et anciennes, relevés détaillés (plans, coupes, façades), plan de situation et projet de restauration (plans, coupes, façades). Déposez ce dossier en mairie de la commune où est situé le chalet. Ce dossier sera instruit par différents services (sécurité, respect de la valeur patrimoniale, droit de l’urbanisme). Il sera notamment instruit pour le préfet par le Service Départemental d’Architecture et du Patrimoine. en savoir plus Guide de restauration des chalets d’alpage, ed. Libris. CAUE / PNV Comment éclairer une pièce en gardant l’ancienne porte Les ouvertures PLacer ses ouvertures attention à la question du voisinage Le paysage inclut également les voisins. Il est important de prendre leur présence en compte lors du positionnement des ouvertures. C’est également une manière de préserver l’intimité des deux parties. appréhender le paysage Le cadrage des vues, surtout dans les sites de montagne, est essentiel pour le plaisir des yeux. Le placement des ouvertures sur les façades les mieux orientées permet de profiter au mieux de la qualité des paysages. tenir compte du climat Le climat est un facteur déterminant en termes de dépenses énergétiques. Il est donc souhaitable de se renseigner sur la provenance des vents froids, de l’emplacement, de l’exposition la plus intéressante pour éclairer la maison et emmagasiner de la chaleur. Placer les ouvertures en fonction de ces données peut permettre d’éviter de manière efficace le piège énergétique que certaines ouvertures peuvent occasionner. Les formes et Les taiLLes Elles peuvent jouer un rôle certain dans la problématique de la préservation de l’intimité. De la même manière, le rapport à l’extérieur que les ouvertures génèrent va être induit par leurs formes et leurs tailles. Ainsi, accroître les dimensions ouvre clairement sur l’extérieur. Elles marquent également la façade ; à ce titre leurs formes et leur fréquence impriment un rythme et une esthétique ; elles vont animer cet élément. Les ouvertures et Le Patrimoine en Beaufortain À l’origine, elles sont sises dans la partie maçonnée et sont dépourvues de volets. Aujourd’hui, il est tout à fait pensable de reproduire les rythmes de ces ouvertures. Dans les parties en bois, les vitrages en retrait des madriers permettent de préserver les teintes tout en laissant apparaître les structures de la charpente. les ouvertures albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du beaufortain Les ouvertures dans Le BÂti ancien Éclairer l’intérieur sans dénaturer la structure porteuse de la toiture. apports techniques Un affranchissement par rapport aux contraintes de la charpente Les dormants, en applique derrière la charpente, ne seront pas affectés par les déformations dues au poids de la neige. Cela évite la découpe des éléments porteurs. La simplification des ouvertures La place des vitrages en retrait par rapport à la charpente permet de ne pas avoir à en subir les découpages. La forme des vitrages peut être simplifiée. On évite ainsi des découpes triangulaires ou trapézoïdales, la multiplication des dormants et la surcharge de la structure. apports pratiques La possibilité de faire des loggias L’aménagement de petits espaces abrités est facilité par le positionnement des vitrages derrière la charpente. Eventuellement, un recul supplémentaire permet d’en augmenter l’espace de circulation. La loggia est alors bien abritée et le rapport à l’extérieur en est amélioré. En revanche, ce genre d'aménagement nécessite quand même un traitement en termes d'étanchéité de la partie inférieure habitée. apports esthétiques La conservation d'un aspect patrimonial Ce traitement des baies permet de conserver la structure porteuse et l’esprit du bâtiment. En particulier, l’emplacement et le positionnement des baies évoquent une certaine continuité dans les teintes qui dénaturent relativement peu l'image connue. Cet aspect «patrimonial" est renforcé par la conservation des balcons et des encorbellements. Un travail sur le relief de la façade Le positionnement de ces baies, leur agencement, éventuellement leur décor participent à l’habillage de la façade. Ils vont provoquer des successions de vides et de pleins et permettre des jeux de relief sur la façade. Éclairer et préserver Le positionnement du vitrage à l’arrière des poteaux simplifie la pose des parties vitrées et laisse apparente une belle charpente. Un recul supplémentaire permet de dégager un espace extérieur en loggia un balcon. Le jeu des teintes, de la transparence et la conservation de certains détails comme les encorbellements et les balcons longitudinaux préservent le caractère patrimonial du bâtiment et mettent en valeur sa charpente. La conservation des ouvertures dans les murs maçonnées constitue le petit plus patrimonial. La mise en valeur de la charpente Le positionnement des dormants à l’arrière des poteaux, leur emplacement en premier plan et la transparence (toute relative) des baies mettent en valeur la charpente. Ils donnent accès aux principes constructifs de ces "cathédrales de bois". Le petit plus patrimonial La conservation des ouvertures dans les niveaux maçonnés La conservation des ouvertures sises dans les niveaux maçonnés et chaulés constituent un excellent rappel de la dimension patrimoniale du bâtiment. Au-delà de leur participation à l'identité du bâtiment, elles présentent généralement des dimensions modestes mais suffisantes pour éclairer convenablement les pièces de ses niveaux inférieurs. CAUE / Véronique Choron-Pellicier / Vincent GUILLO, architecte d’intérieur L’amélioration de l'éclairage intérieur et du rapport intérieur / extérieur La taille des ouvertures permet de bénéficier au mieux de l'ensoleillement et d'éclairer les espaces intérieurs. Parallèlement ces grandes baies, à l'étage et en retrait, garantissent le panorama tout en préservant l'intimité. respecter le patrimoine Depuis longtemps élus et habitants du Beaufortain se sont attachés à préserver les caractéristiques du patrimoine bâti de ce territoire. Aujourd’hui en ces lieux, on construit encore suivant des modèles anciens que l’on imite, interprête et parfois chahute. respecter le patrimoine albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du beaufortain DE «L’IMITATION» à L’INTERPRéTATION DU PATRIMOINE La volumétrie est conservée, l’harmonie des matériaux, des teintes est respectée, mais la fonction est différente et les ouvertures s’agrandissent. Toitures décalées à deux pans. À LA RUPTURE Notes de l’architecte consultant CAUE / Véronique Choron-Pellicier Il reste le soubassement maçonné de teinte blanche et le bardage de teinte foncée. prendre en compte les personnes en situation de handicap Rendre accessible, c’est rechercher la plus grande autonomie et le confort d’usage. L’accessibilité doit être comprise au sens large comme une réelle valeur ajoutée, à traiter dans un ensemble qualitatif tout public et non à la marge… Chaque solution doit être un « plus » pour l’ensemble des usagers. Pour ne pas répondre à cette question par des « prothèses » architecturales coûteuses et inesthétiques, il faut, dès l’origine, mettre en perspective la méthode de conception au regard de l’objectif de qualité. La loi du 11 février 2005 fixe les dispositions architecturales et les aménagements permettant d’assurer l’accessibilité des personnes en situation de handicap. prendre en compte les personnes en situation de handicap albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture Les accès Le parking L’utilisation de la voiture étant possible suivant le handicap, il est nécessaire d’en penser les aspects pratiques à l’amont. Ainsi en cas de garage fermé, un boîtier de commande judicieusement placé facilitera la manipulation de la porte et l’éclairage du local. Le plain-pied Être à niveau présente de véritables atouts ; cependant, il est nécessaire de ne pas oublier que les accès de plain-pied sont souvent affectés d’obstacles au sol (seuils, ressauts) qui doivent pouvoir être surmontés. La rampe d’accès La rampe d’accès constitue un moyen de pallier les difficultés d’accès pour se rendre à un autre niveau. Quoi qu’il en soit, cet élément ne doit pas constituer un danger, en particulier pour les personnes en fauteuil roulant ; aussi, sa pente ne doit pas excéder 5% et disposer de paliers suffisamment larges pour permettre le repos et les rotations. Le dimensionnement des espaces L’aire de rotation Permettre le mouvement implique un espace disponible. Suivant le handicap, cet espace nécessaire, en particulier à la rotation, au changement de direction, doit être plus ou moins grand. Ainsi, l’espace nécessaire à la rotation d’un fauteuil roulant est un cercle dont le diamètre fait 1,5 m. La largeur de passage De la même manière, le franchissement d’une porte implique une largeur minimum. Pour pouvoir la franchir, un fauteuil roulant nécessite une largeur de porte minimum de 77 cm lorsque celle-ci est ouverte. L ≥ 77 cm Limiter les obstacles Les obstacles au sol Très souvent, la présence d’une porte induit un obstacle au sol, le ressaut. Ce ressaut peut constituer un danger pour les personnes mal voyantes mais également un obstacle difficilement franchissable pour d’autres handicaps. Sa hauteur maximum a été estimée à 2 cm pour permettre le passage de chacun. Les obstacles situés en hauteur Ce type d’obstacles est indécelable par les personnes aveugles ou mal voyantes car elles ne peuvent le détecter à l’aide de leur canne blanche. Ces obstacles sont souvent : des escaliers, des étagères, des lampes, des portes basses… Ils peuvent être signalés par un marquage au sol dès qu’ils débordent de plus de 40 cm du mur. La lumière et le son Faciliter la gestion de la luminosité H ≤ 2 cm Pente ≤ 5% L ≥ 140 cm P ≥ 140 cm Ø ≥ 150 cm Les sourds et les malentendants sollicitent énormément leur vue. Ils ont besoin d’un bon éclairage lorsqu’ils sont actifs, mais aussi d’un éclairage tamisé pour reposer leurs yeux lorsqu’ils se détendent. Faciliter la gestion de l’intensité lumineuse nécessite donc d’être anticipé. L’insonorisation De la même manière, l’insonorisation de la maison permettra aux aveugles et aux mal voyants de se reposer car, leur ouïe est particulièrement sollicitée lorsqu’ils se déplacent à l’extérieur. CAUE / Mission tourisme adapté Notes de l’architecte consultant TransiTion inTérieur / exTérieur : La CorTna Protéger son entrée en se servant d’un modele patrimonial Dans sa version patrimoniale, le porche est suffisamment abrité pour permettre d’y travailler et d’avoir un accès aux différentes fonctions de l’exploitation agricole. De chaque côté, quelques marches permettent d’accéder à la chambre et à la cuisine. L’oriGine PaTriMoniaLe Le regroupement des fonctions autour d’un espace de distribution De manière générale, le chalet d’exploitation comporte des fonctions variées de production, de stockage et d’habitation. Le porche permet le rapprochement de ces fonctions tout en constituant un abri à l’espace de distribution. La protection d’un espace de circulation L’activité agropastorale induit des navettes fréquentes entre les diverses fonctions de l’exploitation agricole. L’encastrement de cet espace de circulation et de distribution le protège ainsi efficacement des intempéries, neige, pluie, vent... L’adaptation au terrain Le bâtiment d’exploitation est souvent implanté dans la pente. Ce contexte impose une rampe, quelques marches comprises dans le porche pour accéder aux différentes entrées. transition intérieur / extérieur albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du beaufortain aPPorTs Pour Le BÂTi ConTeMPorain un élément de confort ESPACE DE DISTRIBUTION A l’origine le porche est un espace de distribution abrité qui relie des espaces distincts. Un projet de réhabilitation doit être pensé dans sa globalité pour conserver cette fonction intelligente. Aujourd’hui, à volume identique, ces bâtiments abritent essentiellement des fonctions d’habitations individuelles ou multiples. Quel que soit le cas, le porche reste efficace pour protéger l’accès principal ou l’espace de distribution. un espace encastré qui peut être varié Des traitements variés permettent d’adapter cet espace au projet et à la personnalité de ses porteurs. Les choix en matière de profondeur constituent un moyen d’adapter cet espace aux modalités de distribution et/ou d’affectation de cet espace. Un vitrage peut être mis en place pour répondre à la destination de certaines pièces et en améliorer l’éclairage naturel. Le positionnement des ouvertures facilite également la gestion des flux de circulation. La préservation de l’intimité La largeur du porche permet la mise en place de vitrage tout en ayant un rapport à l’extérieur qui préserve l’intimité. Exemple de distribution sur plusieurs logements. Le clin d’œil patrimonial L’intégration d’un porche pour organiser l’accès au bâtiment rappelle la configuration de la «cortna» évoquée précédemment. Elle peut constituer la petite touche patrimoniale et l’ancrage dans le terroir. asTuCes Pour un ProJeT à LonG TerMe Pour une réhabilitation, penser le projet définitif Dans le cadre des réhabilitations, il est donc nécessaire de bien réfléchir dès le début des travaux à l’affectation des différents espaces (autonomes ou liés les uns au autres), afin d’exploiter au mieux cette configuration de l’entrée. La baie vitrée permet d’éclairer naturellement une pièce dont l’intimité reste préservée. Sur le côté se trouve la porte d’entrée de la maison. ADAPTATION DE L’ESPACE Dans cet exemple, le porche n’a pas besoin d’être très profond pour abriter une porte d’entrée, une fenêtre (éclairage) et permettre l’accès au balcon. A l'origine le porche est un espace de distribution abrité qui relie des espaces distincts. Un projet de réhabilitation doit être pensé dans sa globalité pour conserver cette fonction intelligente. CAUE / Véronique Choron-Pellicier / Croquis Jacques COMBET Notes de l’architecte consultant extensions et agrandissements Trois exemples d’extensions en ProLongement sUiVant L’axe de La toitUre Une forme globale respectée L’extension dans le prolongement exact du bâtiment préexistant préserve la forme initiale. des caractéristiques préservées L’extension dans le prolongement du bâtiment d’origine permet de ne pas en modifier trop les caractéristiques initiales. La limitation du surcoût énergétique pour le chauffage L’obtention d’un bâtiment massif lui confère des propriétés énergétiques accrues en particulier elle limite les déperditions thermiques. Une économie de moyens En appui sur la façade arrière, l’extension profite de ce mur déjà existant. Par ailleurs la simplicité de sa forme permet également d’économiser sur matériaux. extensions et agrandissements albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du beaufortain Notes de l’architecte consultant sUr Une Portion de mUr sUPPortant Les goUttiÈres Une extension limitée Ce type d’extension nécessite de suivre la pente de toiture. En fonction de la hauteur du mur pignon, cette pente de toiture va rapidement limiter l’espace que peut occuper cette extension. Cette proposition concerne donc plutôt une extension d’appoint. enterrer Une extension indÉPendante Pour limiter la déperdition d’espace Cette extension préserve la forme initiale du bâtiment et reste discrète dans le paysage. La végétalisation, un gage d’invisibilité CAUE / Véronique Choron-Pellicier Il permet une certaine continuité chromatique et contribue à rendre encore plus discrète cette extension. Cette volonté de discrétion doit être renforcée par une implantation en retrait par rapport au mur pignon, l’usage de bois pour les ouvertures et une faible largeur de façade (maximum 3 m). HABITER GROUPÉ UnE ORIGInE PRATIqUE Pour des bâtiments comme une ferme, qui alliaient de multiples fonctions - habitation, production, stockage l’enrichissement, la démographie, la recrudescence et la multiplication des activités nécessitaient la construction de nouveaux bâtiments. Le regroupement et la production d’un seul bâtiment massif constituaient alors une réponse à ce besoin. Ils permettaient d’économiser l’espace des ressources à proximité duquel, la ferme était en général installée, tout en diminuant les coûts de construction. Ils répondaient également habiter groupé albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture du beaufortain Aujourd’hui, la question de l’habitat peut également constituer une déclinaison de ces questionnements. En matière de gestion de l’espace, l’agglomération massive permet de limiter la perte d’espace. Les espaces ainsi dégagés peuvent alors être dédiés à d’autres usages : agriculture, agrément, loisirs… En matière énergétique, au-delà du fait que l’agglomération génère une densité qui accroît l’inertie thermique, elle permet également de collectiviser certains postes comme celui du chauffage. Enfin, ce type de rassemblement diminue considérablement les coûts en matière de raccordements, que ce soit en termes de voies d’accès ou de réseaux. Relativement aux données patrimoniales beaufortinoises, des volumes qui offrent une certaine liberté... …et permettent de s’intégrer au paysage De tels volumes judicieusement placés permettent de conserver la trame du bâti, en particulier en cas d’extension d’un hameau ou d’un village. Et malgré leur taille, une fois recontextualisés à l’aune du paysage environnant, ces volumes apparaissent finalement modestes. CAUE / Véronique Choron-Pellicier Notes de l’architecte consultant En Beaufortain, les anciennes fermes assez vastes constituent des volumes idéaux pour les préoccupations relatives aux bâtiments collectifs d’aujourd’hui. Il est donc possible de s’inspirer de ces volumes et de ces formes pour réfléchir à des bâtiments collectifs tout en préservant une certaine forme de liberté quant au traitement des façades du moment que ceux-ci s’inspirent de l’existant. De la même manière, il n’en reste pas moins qu’il peut s’agir d’habitat individuel groupé pouvant bénéficier d’accès indépendants. CAHIER D’ARCHITECTURE DE LA HAUTE COMBE DE SAVOIE To ut e rénovation ou cons tr uction nouvelle va marq uer l’espace de f aç o n d u ra b l e . Des paysages de caractère Chaque paysage possède un trait physique distinctif, ou mieux une personnalité susceptible de susciter familiarité ou étrangeté. La Haute Combe de Savoie séduit par la simplicité de ses paysages, allant des versants abrupts à la paisible plaine de l’Isère, en passant par des coteaux verdoyants porteurs de hameaux. Pour plus de précisions, se référer page 6 du document général. e B D A F C N 0 1 2 km Cartes IGN au 1 : 25 000 n° 3432ET et 3531OT réduites à l’échelle du 1 : 140 000 © IGN - Paris - autorisation n°50-7463 Reproduction interdite 54 Voilà nos paysages que des générations ont soigneusement construits et entretenus par leur savoir-faire, pour mieux y vivre. A. Une campagne rurbaine La lisibilité du paysage est facilitée par les continuités de l’exploitation agricole et la cohérence du tissu urbain. Saint-Vital B. Des coteaux verdoyants Transition progressive entre les cultures de plaine et la forêt des versants. Mercury C. Une rivière génératrice Depuis son endiguement, la rivière Isère a un flux régulé qui a permis la colonisation de ses berges fertiles. Frontenex D. Des horizons bien délimités La Haute Combe de Savoie est bordée au sud-est par le Grand Arc, et au nord-ouest, par le massif des Bauges. La perspective rectiligne de la vallée est renforcée par le parallélisme des talus montagnards, du réseau viaire et de la rivière Isère. Contreforts des Bauges Tamié E. Des sommets marquants Les sommets et cols environnants (Grand Arc, Grand Roc, Belle Étoile, Grande Journée...) ou lointains (Chauvin, Signal de Bisanne, MontBlanc, Sambuy, Dent de Crolles…) forment des points d’appel visuels à forte connotation naturelle. Une tonalité plus culturelle est donnée par les points d’appel visuels secondaires (clocher de Conflans, château de Beauvoir, église de Cléry). F. Une agglomération dense L’habitat dense et les activités sont principalement concentrés à Albertville, à la confluence des grandes vallées (Combe de Savoie, Val d’Arly et vallée de Tarentaise), tandis que l’habitat rural et rurbain reste groupé en villages et hameaux égrenés en piémonts, au carrefour des anciennes voies et des vallons torrentiels. Albertville 55 Les villages : une trame vivante Témoignage d’une organisation spontanée dans le paysage durant des siècles, les groupements de bâtiments ruraux représentent un patrimoine de qualité. La physionomie générale des villages exprime une certaine cohérence du fait de la structure interne des groupements et de l’unité d’aspect des constructions. Voici plusieurs villages de la Haute Combe de Savoie, tous implantés dans des contextes différents. Ils diffèrent par leur importance et la disposition des constructions qui les composent. Ces constructions plus ou moins proches les unes des autres, ainsi que les espaces privatifs ou communaux qui les entourent, déterminent ce que l’on appelle “le tissu bâti”. Les villages sont des lieux d’animation et de services qui ponctuent le territoire. Leur caractère est à renforcer. La préservation de leur silhouette et la maîtrise de leur extension bâtie sont un enjeu pour l’image du pays. Chacun de ces villages constitue un ensemble particulier dans lequel toute construction nouvelle aura à s’inscrire avec justesse. Grésy-sur-Isère L’agencement des bâtiments entre eux crée des espaces appropriables, “intimes”, des liaisons avec l’extérieur, avec la montagne. Montailleur Cette illustration montre quel rapport il peut y avoir entre espaces paysagers ouverts et ensembles bâtis bien groupés, bien délimités, bien que l’on soit dans un contexte de village. Conseil général de la Savoie - Archives départementales Mappe sarde Grésy-sur-Isère : 371-3 56 Une identité reconnue : le bâti traditionnel Le patrimoine bâti s’est construit sur un mode de vie, avec des façons de faire propres à la Haute Combe de Savoie. Il est important pour l’évolution ou la création du bâti, de prendre conscience de la richesse de l’habitat ancien et de comprendre ce qui a conditionné sa forme et son implantation. Cacher cette mémoire serait exposer les habitants à la perte de leur identité collective. La diversité du bâti ancien témoigne de la richesse de l’histoire récente de la Haute Combe de Savoie. Chacun de ces bâtiments dépeint, à sa manière, les diverses influences et enjeux économiques qui ont façonné cette variété. La culture du tabac a nécessité des séchoirs spécifiques, l’agriculture et le modèle familial particulier ont amené à la création de ces fermes à juxtaposition, toutes en longueur... L’emprise au sol des bâtiments est adaptée aux anciens chemins de circulation qui produisent ainsi des configurations particulières. Les débords de toitures importants abritent certains espaces plus mixtes qui comprennent à la fois la circulation et l’activité souvent agricole. Dans les villages où la densité est plus importante, les transitions entre espace public et espace privé sont étudiées pour économiser l’espace sans perdre de leur fonction. Elles contribuent également à personnaliser le bâtiment au même titre que les enduits colorés, les volets travaillés, les garde-corps et les rampes en fer forgé. Une distinction est pratiquée entre les bâtiments d’habitation et les bâtiments d’exploitation. Dans le premier cas, la maçonnerie court du sol jusque sous le toit. Un enduit est présent qui ne laisse éventuellement apparaître que les encadrements en calcaire. Dans le second cas, le bois est privilégié en particulier pour les espaces à ventiler. Les parties maçonnées sont les soubassements, plus ou moins réduits, moins bien traitées que les maçonneries présentes sur les parties habitables. Au niveau des toitures, la tôle a supplanté le chaume, mais ce matériau relativement léger permet de conserver des volumes relativement conséquents qui sont encore parfois destinés à abriter du foin. Sur ce territoire où la pente très présente cède la place à une plaine anciennement recouverte par les marais de l’Isère, les moindres replats sont mis à profit pour l’implantation humaine. Celle-ci se densifie alors pour libérer de la place pour l’agriculture. 57 Construire une maison aujourd’hui Construire votre maison, c’est habiter un lieu qui vous ressemble en même temps qu’il s’inscrit dans un environnement. Déterminez vos besoins, “votre manière d’habiter”, et n’hésitez pas à mettre sur papier tous vos rêves... Vous allez définir votre projet : disposition des lieux, utilisation judicieuse des surfaces, organisation des volumes intérieurs, aspect extérieur..., en tenant compte du climat et du site dans lequel votre construction va s’intégrer. Son orientation, son architecture, le choix des techniques des matériaux de construction, le type de chauffage sont à étudier avec le souci de limiter au maximum votre future consommation d’énergie ainsi que l’ensemble des frais d’entretien. Développez votre créativité en étant conscient que la maison aura à s’intégrer dans le paysage et les bâtiments alentour. 58 Implanter sa maison Choisir un terrain, c’est opter pour un cadre de vie. Chaque terrain est un cas particulier à étudier. Observez le tout et les détails ; visitez le terrain à différentes heures de la journée, observez le déplacement du soleil, sentez le vent, regardez le paysage, les maisons voisines. Les couleurs des façades Le village traditionnel est un lieu polychrome où les couleurs s’expriment avec cohérence et harmonie et révèlent la qualité du paysage construit. Tout projet de coloration doit respecter le principe de composition de la façade et s’inscrire dans la logique d’une harmonie colorée à l’échelle du village. Orientation Pour des raisons climatiques de bon sens, la maison est souvent orientée de façon à présenter une façade très fermée au nord et une façade largement ouverte au sud. Si votre terrain dispose d’une belle vue, concevez votre maison et disposez les ouvertures en fonction de ce paysage. Les abords La qualité des abords de sa maison, c’est le plaisir de soi et le plaisir de tous. L’aménagement des abords permet de traiter la liaison entre le bâtiment et son terrain et de créer des espaces de transition entre le privé et le public. • Plantez selon vos goûts en donnant la priorité aux plantes locales. Chaque jardin, quelle que soit sa taille, est susceptible de mettre en valeur le patrimoine naturel de la région d’Albertville. • Les clôtures, quand elles existent, marquent artificiellement le paysage. Si vous y tenez, utilisez des clôtures discrètes : recherchez des matériaux et des formes de clôtures qui s’accordent avec le voisinage. Préférez les plantations d’essences locales aux “haies de thuyas”. • Créez des espaces extérieurs intimes à l’abri des vues, en utilisant les dispositions du plan de la maison, l’implantation des annexes et l’écran que forment les arbres et les plantations. Adaptation au sol Selon que votre terrain est pentu ou plat, il va déterminer le type de terrassements à faire. On adapte la maison au terrain et non le terrain à la maison. Si le terrain est pentu, profitez au mieux du dénivelé naturel, plutôt que de terrasser le sol pour poser un “modèle” pour terrain plat. Accès Limitez la longueur des accès autant par économie que pour ne pas consommer d’espaces naturels en pénalisant le terrain. Les ouvertures Les proportions des ouvertures et le jeu des pleins et des vides sur la façade comptent pour beaucoup dans l’équilibre du bâtiment. • Caractérisez chaque ouverture en fonction de son usage. • Jouez sur le contraste entre la façade sud, généreusement ouverte, et la façade nord, plus fermée. • Positionnez les ouvertures pour cadrer les vues sur le paysage. Les annexes et les abris • Trouvez des zones abritées qui sont utiles pour le rangement (bois, outils, mobilier de jardin...) et pour se protéger du soleil ou de la pluie (terrasse abritée, véranda, pergola...). • Point de repère sur la façade, l’entrée marque le passage de l’extérieur à l’intérieur. Pour un meilleur confort, l’accès pourra être abrité : avancée du toit, porche, marquise, auvent... Ces dispositions d’une grande utilité permettent par ailleurs d’animer la façade par le jeu des avancées et des retraits. Restaurer une maison de pays Une maison ancienne nous charme car elle est particulière, unique et qu’elle a une histoire. Elle fait partie de notre patrimoine. Restaurer, c’est donner une nouvelle vie à un bâtiment en respectant son âme et son histoire. Pour adapter une maison à des besoins nouveaux, il faut d’abord bien observer ce qui fait son caractère : • bien comprendre les procédés constructifs pour rester en cohérence avec le bâtiment, • tirer le meilleur parti de l’existant : volumes, toitures, couvertures, matériaux et abords, qui seront conservés dans la mesure du possible, • mettre l’accent sur les éléments d’architecture remarquables qui sont à préserver, • accepter dans l’ancien, l’absence de régularité géométrique, qui fait la singularité de la maison (murs courbes, faux aplombs, ouvertures de dimensions variées). Les proportions Ces maisons sont souvent remarquables dans leurs proportions et la composition de leurs façades. • Pour la création d’ouvertures, restez cohérent avec les règles de composition de la façade. • S’il y a agrandissement, respectez la simplicité des formes d’origine. • À l’intérieur, on sera vigilant sur le recloisonnement qui va modifier les proportions des pièces et leur éclairage naturel. Les façades Les revêtements sont très importants dans la perception du bâtiment : enduits, décors peints, bardages, couvertures... sont à conserver. Les détails Ce sont les détails souvent façonnés par la main de l’artisan qui font la richesse des maisons. Conservez et mettez en valeur les éléments remarquables (balcons, cheminées, escaliers, bardages, portes et fenêtres, volets, encadrements de baies, four à pain, parquets, carrelages, pierres...). Les espaces remarquables Il peut être intéressant que certains espaces initiaux soient conservés, quel que soit leur nouvel usage : l’ancienne cuisine, les caves voûtées, l’étable, la grange... Construire en respectant l’environnement Pour un développement durable, il convient de respecter les paysages, mais aussi l’environnement. Pour cela, privilégions les énergies renouvelables aux énergies fossiles. Bien concevoir pour mieux vivre Dès la conception des plans de votre habitation, quelques principes simples, sans surcoût dissuasif, permettent de réaliser des économies d’énergie. Ainsi, une structure compacte d’habitation limite les déperditions de chaleur. Le choix des matériaux de construction (parpaing, brique alvéolaire, ossature bois) et des isolants (isolants classiques : laine de verre, laine de roche, polystyrène ; isolants sains : ouate de cellulose, laine de chanvre, liège...) est primordial. Ce sont eux qui vont permettre d’avoir une habitation peu consommatrice en énergie, pour le confort d’hiver comme pour le confort d’été. Certains procédés permettent d’obtenir une maison “qui respire”, c’est-à-dire qui régule l’hygrométrie. Des vitrages performants, à isolation renforcée, permettent de réduire considérablement les déperditions de chaleur. Enfin, le plancher chauffant hydraulique est actuellement reconnu comme le moyen de transmission de chaleur le plus confortable et le plus économique. La géothermie La pompe à chaleur est une solution performante pour récupérer la chaleur de la terre, de l’air et de l’eau. Cette énergie, prélevée gratuitement dans la nature, peut servir à chauffer votre logement via un compresseur et un évaporateur. C’est un système de chauffage électrique performant. Économiser l’eau en récupérant l’eau de pluie Les besoins en eau augmentent tout comme son prix, tandis que les ressources se font de plus en plus rares. Il faut savoir qu’on peut récupérer l’eau de pluie de la toiture pour alimenter les toilettes, arroser le jardin, laver la voiture..., en la canalisant dans des gouttières qui sont reliées à une cuve intérieure ou extérieure. Solaire ou bois ? Le chauffage solaire L’énergie récupérée par les capteurs solaires peut également être transmise à une dalle chauffante ou à des radiateurs basse température. Le complément d’énergie, en cas de non ensoleillement, sera assuré par une chaudière d’appoint ou par un système indépendant (poêle, convecteurs). Ce type d’installation s’adresse particulièrement aux constructions neuves ou faisant l’objet de réhabilitations importantes. Le chauffage et l’eau sanitaire Le chauffe-eau solaire Les capteurs solaires, intégrés si possible en toiture, convertissent l’énergie solaire en chaleur. Celle-ci est transmise au ballon d’eau chaude sanitaire. Un chauffe-eau solaire permet de couvrir environ 50 % de vos besoins d’eau chaude sanitaire. Une chaudière ou une résistance électrique assure le complément d’énergie. Un chauffe-eau solaire s’intègre facilement aux bâtiments existants. Le chauffage automatique au bois Se chauffer au bois, en ayant une souplesse d’utilisation équivalente à celle d’un système de chauffage classique de type gaz ou fioul, est aujourd’hui possible grâce aux granulés de bois. Stockés dans un silo, ils sont entraînés automatiquement par une vis sans fin au foyer de la chaudière ou du poêle. 59 À la demande du Conseil général de la Savoie, ce document a été élaboré par le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de la Savoie (CAUE), avec le concours des architectes consultants et du Territoire de Développement Local d’Albertville-Ugine. Le CAUE de la Savoie a pour mission de développer l’information, la sensibilité et l’esprit de participation du public dans le domaine de l’architecture, de l’urbanisme et de l’environnement. L’objectif de ce cahier est d’inciter chacun à améliorer et à accompagner les évolutions de notre cadre de vie en faisant preuve de créativité. Vous voulez construire, rénover, aménager, agrandir... un architecte consultant est à votre disposition gratuitement, sur rendez-vous. Territoire de Développement Local d’Albertville-Ugine : 495 avenue Pringolliet - BP 24 - 73401 Ugine - Tél. 04 79 89 56 95 Adressez-vous à votre mairie Communauté de communes de la Haute Combe de Savoie : Place de l’Hôtel de Ville - 73450 Grésy-sur-Isère - Tél. 04 79 37 95 25 Bonvillard : Tél. 04 79 38 41 28 Cléry : Tél. 04 79 38 59 69 Frontenex : Tél. 04 79 31 40 10 Grésy-sur-Isère : Tél. 04 79 37 91 94 Montailleur : Tél. 04 79 31 44 56 Notre-Dame-des-Millières : Tél. 04 79 38 40 95 Plancherine : Tél. 04 79 32 46 02 Saint-Vital : Tél. 04 79 31 42 65 Sainte-Hélène-sur-Isère : Tél. 04 79 38 47 54 Tournon : Tél. 04 79 38 51 90 Association Savoyarde pour le Développement des Énergies Renouvelables : Maison des énergies - 562, avenue du Grand Arietaz - 73000 Chambéry, Tél. 04 79 85 88 50 Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine : 1, rue des Cévennes - BP 1131 - 73011 Chambéry Cedex - Tél. 04 79 71 74 99 Syndicat mixte Arlysère : 45, avenue Jean Jaurès - 73200 Albertville - Tél. 04 79 10 01 80 Avec la participation de Florian Golay, architecte consultant. Réalisation neWaru / CAUE de la Savoie • Photos CAUE • Janvier 2007 Verrens-Arvey : Tél. 04 79 31 43 26 Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de la Savoie : B.P. 1802 - 73018 Chambéry Cedex - Tél. 04 79 60 75 50 s’adapter au terrain Le terrain, éLément intégraL du projet de construction Un projet de construction doit être réfléchi en prenant en compte le terrain sur lequel va s’implanter le bâtiment. En effet, celui-ci conditionne en grande partie l’architecture du bâtiment, l’organisation des volumes et des activités. Ñ Un projet de construction est constitué d’un couple indissociable terrain+bâtiment. Ñ Une construction adaptée à un terrain plat ne sera pas adaptée à un terrain en pente et inversement. s’adapter au terrain albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie Construire dans la pente Limiter le terrassement La construction dans un terrain en pente impose éventuellement un terrassement qui sera plus ou moins important selon la pente du terrain, mais aussi selon le type de construction choisi. Ñ Terrassement plus faible dans le cadre d’une construction en cascade qui suit la pente. Ñ Terrassement plus fort dans le cadre d’une construction posée sur un terrain artificiellement rendu plat par un jeu de déblais/remblais. Deux aspects du terrassement doivent aussi être pris en compte : son coût financier qui va augmenter d’autant le coût de la construction (coût qui est souvent mal pris en compte dans le plan de financement de l’opération) et l’impact visuel des murs de soutènement qui seront créés. Les murs de soutènement Un terrassement important crée des talus qui, pour être stabilisés, nécessitent des murs de soutènement ou des enrochements. Dans la mesure du possible ces murs sont à limiter du fait de leur coût important et de leur impact fort dans le paysage. Dans le cadre d’une construction intégrée dans un terrain en pente, ce mur de soutènement peut être constitué du mur de la maison et ainsi représenter une économie non négligeable. CAUE / Florian Golay Notes de l’architecte consultant Construire aveC le Climat Orientation du soleil, protection des vents froids, isolation, ventilation, conception du volume et des espaces intérieurs, aménagements extérieurs et accès… le projet de construction doit composer avec les éléments pour que le bâtiment offre le confort souhaité dans une logique d’économie d’énergie et de développement durable. Profiter du soleil Les étés chauds et les hivers froids posent la question de l’utilisation de la chaleur du soleil. L’exposition des ouvertures au sud, l’utilisation des dépassés de toiture permettent de se protéger du soleil chaud d’été mais de profiter du soleil rasant l’hiver. L’implantation dans la parcelle doit aussi tenir compte des mouvements de terrain et des arbres existants qui peuvent constituer des atouts pour se protéger de la chaleur et/ou du froid. construire avec le climat albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie Se protéger du froid La protection contre le froid devient une priorité avec l’augmentation du coût de l’énergie et les problématiques de développement durable. Cette protection devra être d’autant plus importante que la construction sera située sur un terrain peu ensoleillé l’hiver. Cette protection se fait certes via l’isolation de la maison (murs et toitures), mais lors de sa construction quelques règles simples peuvent déjà limiter les déperditions de chaleur d’un bâtiment : • les formes compactes réduisent les échanges thermiques avec l’extérieur, • sauf exception (vue magnifique), les grandes ouvertures du bâtiment sur les façades nord et sur les façades exposées aux vents seront à éviter. Se protéger du vent Le vent peut vite devenir gênant à l’usage, en particulier l’hiver par le froid qu’il apporte. Il convient de le prendre en compte pour s’en protéger au maximum en utilisant des éléments comme : • le relief (protection naturelle d’une butte…), • l’utilisation d’éléments tampons sur les façades exposées aux vents (garage, local chaufferie…), • l’utilisation de la végétation pour couper ponctuellement le vent. Composer avec la pluie et la neige Notes de l’architecte consultant CAUE / Florian Golay Un débord de toiture protège en partie la façade du bâtiment contre la pluie (protection contre l’humidité), mais il peut aussi créer un espace protégé devant l’entrée de la maison. Les voies d’accès au garage privatif sont aussi fortement impactées par la pluie et la neige, en particulier quand elles sont en pente : • ruissellement important et dégradation du chemin, • nécessité de déneiger l’hiver avec les problèmes de verglas, • difficulté de sortir le véhicule après une grosse chute de neige… Cela pose le problème de la longueur des voies d’accès sur le terrain privé, mais aussi de leur pente. Les cLôtures Tout d'abord rappelons que les limites, les clôtures d'une construction sont trop souvent le parent pauvre de la réflexion architecturale, que leur dessin échappe trop souvent au permis de construire dans lequel elles n'apparaissent pas, ou alors de manière floue et évasive. Rappelons également que, paradoxalement, si la répartition des efforts dans la réflexion sur les projets architecturaux et sur les règlements d'urbanismes qui les régissent donne la faveur aux espaces bâtis, au volume de la construction même, ce qui est donné à voir d'un projet réalisé, ce qui est perceptible depuis l'extérieur, depuis l'espace public, c'est sa limite, sa clôture. Les articles 11 des PLU réglementent de manière très partielle la réalisation des éléments de clôture alors qu'ils sont parfois très précis en ce qui concerne la modénature d'une façade. les clôtures albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie Les illustrations ci-dessus montrent de part et d'autre d'une même voie de desserte de lotissement, deux ambiances créées bien différentes : • d'un côté une haie vive mélangée et transparente laisse entrevoir la maison en arrière plan et la vue dégagée vers les montagnes, • de l'autre, une superposition hasardeuse de parpaings nus et de thuyas opaques, masque le grand paysage et la maison, sans doute de même allure que sa voisine, tout du moins soumise au même règlement en ce qui concerne la construction. Les haies sont un élément de construction vivant qui peut devenir envahissant et considérablement grever une vue intéressante. L’image ci-dessus montre des thuyas encore petits et une vue lointaine sur un clocher. Quelles sont les garanties pour cette vue, inhérente à l'espace public, offerte à la collectivité sur le long terme ? Le droit de clore sa propriété ne dépend pas des règlements d'urbanisme, par contre la nature de la clôture peut être améliorée par le jeu des règlements et du conseil. Il y a une différence entre un mur de pierres qui peut devenir un véritable élément structurant du paysage, un patrimoine et une palissade en kit du commerce. Comment mettre le cap vers des prestations qualitatives et plus simplement quantitatives en termes de clôture ? Comment penser une construction implantée en limite de propriété comme un élément de clôture déjà réalisée laissant des moyens pour les parties restantes ? Les travaux de construction des murs de clôture sont souvent laissés à la charge du propriétaire par les constructeurs de maisons individuelles, ils échappent par là même au permis de construire, aux règles de l'art de la construction, et finalement produisent un paysage de rajouts successifs, d'éléments hétéroclites, de fausses pierres, de vrais angles de piliers, de portails de château, non réglementé, non conçu et surtout non souhaité, en particulier du point de vue de la collectivité soucieuse de préserver ses paysages, de valoriser ses constructions. CAUE / Florian Golay Notes de l’architecte consultant RestauReR un chalet d’alpage Afin d’exploiter toutes les parcelles, à toutes altitudes, les chalets sont dispersés dans la montagne, dans des sites isolés, souvent difficiles d’accès - chalet en Beaufortain Les montagnes de Savoie sont parsemées de nombreux chalets d’alpage, éléments-clés d’une économie agro-pastorale basée sur l’exploitation saisonnière des différents étages de la montagne. Investis par les familles, les bergers et les troupeaux pendant l’estive, ils n’ont pour la plupart d’entre-eux jamais été habités de manière permanente et n’ont aucune vocation à l’être. Architectures rudimentaires dénuées de confort, construits dans des sites difficiles d’accès, parfois dangereux, ils n’ont pas vocation à être reconvertis en habitat permanent. Les évolutions récentes des pratiques agro-pastorales ont remis en cause l’utilité technique et économique d’un grand nombre de ces bâtiments. D’outils de travail ils deviennent les témoins d’un mode de vie révolu. Ils acquièrent le statut nouveau de patrimoine. C’est à ce titre qu’ils méritent l’attention qu’on leur porte. Comment préserver de la ruine inéluctable les témoins de cette culture disparue ? restaurer un chalet d’alpage albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture une gRande diveRsité Chaque région, chaque montagne, chaque vallon possède son type propre de chalet d’alpage. Cette grande diversité se répartit en deux grandes familles : chalets de pierre dans les hautes vallées de Tarentaise et de Vanoise, chalets de bois en Beaufortain, Bornes et Bauges, émaillées de constructions mixtes pierre et bois, ici ou là. Cette diversité nécessite une approche adaptée basée sur un relevé architectural et constructif précis et minutieux (techniques de construction des murs, planchers, ouvertures et toitures) qui permettra d’établir un projet de restauration adapté. Cette observation doit porter aussi sur les aménagements extérieurs en lien avec le paysage. Les granges isolées en montagne sont soumises aux mêmes conditions de restauration que les chalets d’alpage - Beaufortain Val d’Arly - Col des Aravis Le massif du Grand Arc comprend lui aussi quelques chalets d’alpage - Haute combe de Savoie Les chalets profitent de creux et de rochers naturels pour être protégés pendant l’hiver des coulées de neige - Beaufortain L’abandon des pratiques agricoles conduit à la ruine progressive des chalets. Il convient aujourd’hui de les restaurer pour des usages saisonniers, en respectant leur originalité - Beaufortain Val d’Arly des détails de qualité Les savoir-faire spécifiques à l’élaboration des chalets d’alpage, qui doivent résister aux intempéries et être construits sur la base des ressources locales (pierre et bois), doivent être préservés. Réglementation et procédures La restauration des chalets d’alpage correspond à un cadre réglementaire précis. Le texte le plus important est l’article L 145-3 du Code de l’Urbanisme qui correspond à la «Loi Montagne» du 9 janvier 1985. Cette loi interdit — sauf à passer par des procédures lourdes spécifiquement adaptées aux projets touristiques — toute urbanisation qui n’est pas en continuité avec les bourgs et les villages. Une application restrictive de cette règle aboutissait à la disparition de tous les chalets d’alpage n’ayant plus de vocation agricole. Pour sortir de cette difficulté, la loi du 9 février 1994, reprenant les demandes de plusieurs parlementaires, précise : «Peuvent également être autorisées par arrêté préfectoral, et après avis de la Commission départementale des sites, dans un objectif de protection et de mise en valeur du patrimoine montagnard, la restauration ou la reconstruction d’anciens chalets d’alpage, ainsi que les extensions limitées de chalets d’alpage existants, lorsque la destination est liée à une activité professionnelle saisonnière». Sur le plan pratique, il est important de vous renseigner sur les possibilités de restauration de votre chalet, puis, si cette restauration est possible, d’établir un dossier comprenant photographies proches et lointaines, récentes et anciennes, relevés détaillés (plans, coupes, façades), plan de situation et projet de restauration (plans, coupes, façades). Déposez ce dossier en mairie de la commune où est situé le chalet. Ce dossier sera instruit par différents services (sécurité, respect de la valeur patrimoniale, droit de l’urbanisme). Il sera notamment instruit pour le préfet par le Service Départemental d’Architecture et du Patrimoine. en savoir plus Guide de restauration des chalets d’alpage, ed. Libris. CAUE / PNV Comment éclairer une pièce en gardant l’ancienne porte S'INTÉGRER AU PAYSAGE Le toit terrasse et la pente Vu de l'amont, le bâtiment disparaît. LE RAPPORT AU PAYSAGE La disparition L'encastrement et la toiture végétalisée favorisent l'inscription dans le site. En particulier vu de l'amont le bâtiment disparaît quasiment. Vu de l'aval, l'utilisation du béton reprend les couleurs des affleurements rocheux environnants ; il permet de limiter le contraste de la façade avec le paysage. L'illusion Ces deux techniques couplées (encastrement et toiture terrasse) permettent de limiter les terrassements et les mouvements de terrain. Elles provoquent l'illusion que le terrain se continue. La participation au paysage Dans le cas présent, le bâtiment d'accueil de l'abbaye de Tamié va jusqu'à structurer le paysage en mettant en valeur le chemin et le relief. s’intégrer au paysage albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie Le visiteur est attiré vers la façade du bâtiment d'accueil. DES APPORTS TECHNIQUES Une protection contre les intempéries La toiture terrasse végétalisée se comporte comme une éponge qui retient les eaux de pluie. Cette capacité permet de ne pas rejeter massivement les eaux et renforce l'étanchéité. Un atout énergétique La toiture terrasse sur laquelle sont disposés terre et végétaux forme une composition qui crée de l'inertie thermique. Couplée à l'encastrement, elle améliore l'isolation de manière véritablement efficace, aussi bien l'hiver que l'été. UN PLUS PAR RAPPORT À LA FONCTION DU BÂTIMENT LES ATOUTS DU TOIT TERRASSE Dans le cadre d'une implantation dans la pente, un toit terrasse couplé à un encastrement facilite l'inscription dans le paysage. La végétation qui recouvre le toit permet de rendre le bâtiment quasiment invisible aux yeux d'un promeneur qui se trouve en amont. Cette configuration constitue une protection efficace contre les intempéries en améliorant l'écoulement des eaux et l'étanchéité. Elle confère également un bon complément à l'isolation thermique du bâtiment. Enfin, elle canalise l'activité afférente au bâtiment sur une seule façade. L'intégration au paysage n'est pas à envisager dans le sens d'un mimétisme complet avec l'existant, ni dans le sens d'un pastiche actuel des constructions anciennes. L'intégration au paysage doit s'obtenir au terme d'une réflexion architecturale témoignant d'une bonne compréhension des éléments bâtis et non bâtis structurant le paysage, composant son identité. L'intégration au paysage s'obtient par les effets d'un dialogue avec ce qui constitue l'environnement proche de la construction projetée. Ce dialogue peut décliner un vocabulaire varié. L'encastrement dans la pente, la dissimulation du bâtiment dans une prairie, comme le montre les photos, peuvent être des termes de ce vocabulaire. Ici c'est au premier degré, dans le sens littéral, que la recherche de l'intégration au paysage a pu amené le concepteur à effacer la limite, à brouiller la distinction entre le volume construit et l'espace végétal ouvert. Notes de l’architecte consultant Le petit toit à quatre pans surmontant la toiture terrasse permet d'éclairer l'intérieur du bâtiment, mais lorsque l'on arrive, il s'impose dans le paysage comme un écho au clocher de l'église de l'abbaye qui apparaît au loin derrière le relief. Un bâtiment d'accueil L'architecture est particulièrement liée à la fonction d'accueil du bâtiment. La façade visible "aspire" le visiteur. De plus, le flux des visiteurs est canalisé, car du fait de son enfouissement dans la colline, le bâtiment n'a qu'une seule façade... CAUE / Florian Golay / Jacques Combet Un bâtiment lié à une abbaye Les ouvertures Les ouvertures d'une construction en sont les organes vitaux. Elles sont la source de lumière naturelle qui offre le confort d'usage, le confort thermique (profit des apports solaires en cas d'une bonne orientation de la construction), ainsi que l'interface avec l'extérieur par les vues qu'elles offrent. les ouvertures albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie Le projet architectural doit porter une attention toute particulière aux traitements des ouvertures, dans le cas d'une construction neuve comme d'une rénovation. C'est-à-dire que ces éléments du bâtiment doivent mobiliser une partie important de la réflexion et des moyens à engager dans le projet. Les dimensions des ouvertures autrefois limitées par les surfaces de vitrage disponibles, par les problèmes structurels posés par d'importants linteaux, par la technologie de la menuiserie en général, sont aujourd'hui à reconsidérer. Les frais à engager ne sont pas forcément importants pour créer de grandes percées vitrées apportant de la lumière, de la chaleur, de la vue, des ambiances aux volumes habités, d'autant moins que ces ouvertures seront optimisées : c'està-dire ouvrantes quand cela est vraiment nécessaire (les châssis fixes sont plus avantageux) et regroupées sur la façade la mieux exposée, plutôt que réparties, saupoudrées sur quatre faces. Les dimensions, les formes des ouvertures peuvent générer des ambiances diversifiées, par les vues et les cadrages qu'elles sélectionnent dans l'environnement proche ou lointain de la construction ; grandes vues panoramiques vers la vallée, perception proche d'un arbre fruitier protégeant une baie, vue globale ou vue très morcelée, cadrée... Les ouvertures peuvent ainsi faire référence, par leurs dimensions, leurs occultations, aux constructions agricoles, aux granges, qui présentaient pour des raisons fonctionnelles d'importantes baies dans leur socle en maçonnerie, juste closes par un bardage de planches de bois. CAUE / Florian Golay Notes de l’architecte consultant Les couleurs Rappelons qu'en ce qui concerne les couleurs d'un bâtiment, quelques idées fausses ont la vie dure. Une couleur claire serait forcément discrète et une couleur foncée trop voyante, voire choquante. L'art du camouflage militaire, par exemple, a largement contribué à montrer qu'un vert foncé, qu'un marron dense et qu'un gris moyen se fondaient tout à fait bien dans un environnement boisé, champêtre, campagnard. les couleurs albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie Les teintes présentes dans le grand paysage naturel de la Haute Combe de Savoie sont les gris bleus des falaises, les marron et noir des masses boisées, le vert foncé des prairies. Il est évident que du blanc, du beige orangé ou rosé contrastent fortement avec cet environnement. Le contraste n'est pas un effet à proscrire, mais un effet à concevoir, à canaliser par le biais du projet d'architecture. La discrétion, si elle est recherchée dans le projet, ne sera en rien garantie par l'utilisation d'une teinte claire, si ce n'est par l'effet de mimétisme et de répétition qui annule les singularités entre les constructions. Des teintes sombres (bois vieilli naturellement) se fondent dans le paysage naturel, des teintes moyennes, neutres (enduit grisbleu à Tournon rappelant les roches) créent des aplats doux qui peuvent servir de « fond » à une façade et être rehaussés par des éléments contrastés, des teintes claires (un enduit à la chaux) peuvent être atténuées par du bois foncé, des toitures couleur ardoise. Finalement, les assemblages à déconseiller en vue de maintenir l'identité paysagère de la Haute Combe de Savoie sont, malheureusement, ceux que les constructeurs de maisons individuelles vendent comme étant « contemporains », ceux qui prédominent et viennent par habitude ou réflexe le plus fréquemment habiller les façades des constructions récentes, c'est-à-dire les compositions qui soulignent de bandes de rives de toit blanches des façades saumonées, qui se parent de volets et de fenêtres blanches « pour faire propre », pour faire neuf. Seront donc conseillées les teintes denses qui absorbent la lumière et assurent aux façades un impact modéré dans le paysage naturel, les matières qui se patinent avec le temps et les éléments de décor qui servent le projet architectural. CAUE / Florian Golay Notes de l’architecte consultant RespecteR le patRimoine La rénovation d'une bâtisse ancienne est un exercice de compréhension dans un premier temps des spécificités de l'existant, au niveau des volumes, des matériaux, des agencements qui le constituent. Le projet consiste en bonne partie à mettre en valeur ce qui est remarquable, à composer avec les points forts, ceci dans un double objectif : maintenir une identité et créer une singularité. Il s'agit donc d'éviter les solutions en « kit » qui banalisent et tendent à déguiser, par exemple une ferme cossue en un petit pavillon. La rénovation est un exercice exigeant si on se donne comme objectif de conserver l'intégrité des volumes existants, si on cherche à adapter les menuiseries au format des ouvertures existantes, si on fait les choix appropriés à la nature des matériaux de départ, par exemple un enduit à la chaux laissant respirer un mur en pierres plutôt qu'un enduit plastique épais... Le principe à retenir est bien de tirer parti au maximum de ce qu'offre le bâtiment de départ. Ceci signifie que les volumes importants qu'offrent les anciennes bâtisses, les fermes et les granges du piémont, doivent être utilisés au mieux, dans une optique d'économie d'espace, de moyens et d'énergie que l'ensemble des collectivités locales se font fort d'encourager aujourd'hui. respecter le patrimoine albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie Le patrimoine architectural et paysager du territoire de la Haute Combe de Savoie n'est pas uniforme. L'identité de cet espace présente un patchwork d'éléments bâtis et non bâtis caractéristiques : - coteaux en vis-à-vis qui abritent les villages et les bourgs les plus anciens, - étage habitable du point de vue de l'ensoleillement, - éloignement de la menace qu'a longtemps représentée l'Isère, - plaine en fond de vallée essentiellement occupée par de grands espaces agricoles, - infrastructures de déplacements et espaces d'activités. • Petit patrimoine rural, grange, séchoirs à tabac présentant des volumétries complexes, appuyées sur des lignes de forces du paysage, sur des tracés structurants (voies, chemins), offrant des signes « forts », des repères architecturaux que des projets contemporains peuvent tout à fait jouer à décliner. • Panoramas disponibles depuis les espaces ouverts créés et maintenus par l'activité agricole. • Espace urbain villageois complexe, fait de bâtisses enchâssées, d'un jeu subtil d'alignements et de retrais par rapport à l'espace public, d'éléments de transition (porches, cours, arcades, escaliers) devant être des sources d'inspiration pour l'agencement entre elles des nouvelles constructions, trop souvent posées les unes à côté des autres. • Silhouettes bâties : l'horizon caractéristique des villages est également un élément constituant le patrimoine architectural et paysager dont les projets à venir peuvent s'inspirer en termes de perceptions lointaines. • Grosse maison des Bauges sur plan carré, massive, bien ancrée au sol et présentant de larges débords de toiture (4 pans) souvent dissymétriques, montrant que les gabarits de nombreuses constructions traditionnelles était beaucoup plus important que celui d'une maison individuelle actuelle, ce qui ouvre la voie à la production de bâtisses plus volumineuses contenant trois ou quatre logements. • Espaces extérieurs : les jardins prolongeant les bourgs anciens sont des espaces construits, pensés, aménagés, et non des espaces résiduels clos d'une haie opaque ; des espaces fonctionnels, entretenus et composés sur lesquels il est intéressant de s'appuyer pour penser et orienter les espaces extérieurs des constructions actuelles. CAUE / Florian Golay Notes de l’architecte consultant prendre en compte les personnes en situation de handicap Rendre accessible, c’est rechercher la plus grande autonomie et le confort d’usage. L’accessibilité doit être comprise au sens large comme une réelle valeur ajoutée, à traiter dans un ensemble qualitatif tout public et non à la marge… Chaque solution doit être un « plus » pour l’ensemble des usagers. Pour ne pas répondre à cette question par des « prothèses » architecturales coûteuses et inesthétiques, il faut, dès l’origine, mettre en perspective la méthode de conception au regard de l’objectif de qualité. La loi du 11 février 2005 fixe les dispositions architecturales et les aménagements permettant d’assurer l’accessibilité des personnes en situation de handicap. prendre en compte les personnes en situation de handicap albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture Les accès Le parking L’utilisation de la voiture étant possible suivant le handicap, il est nécessaire d’en penser les aspects pratiques à l’amont. Ainsi en cas de garage fermé, un boîtier de commande judicieusement placé facilitera la manipulation de la porte et l’éclairage du local. Le plain-pied Être à niveau présente de véritables atouts ; cependant, il est nécessaire de ne pas oublier que les accès de plain-pied sont souvent affectés d’obstacles au sol (seuils, ressauts) qui doivent pouvoir être surmontés. La rampe d’accès La rampe d’accès constitue un moyen de pallier les difficultés d’accès pour se rendre à un autre niveau. Quoi qu’il en soit, cet élément ne doit pas constituer un danger, en particulier pour les personnes en fauteuil roulant ; aussi, sa pente ne doit pas excéder 5% et disposer de paliers suffisamment larges pour permettre le repos et les rotations. Le dimensionnement des espaces L’aire de rotation Permettre le mouvement implique un espace disponible. Suivant le handicap, cet espace nécessaire, en particulier à la rotation, au changement de direction, doit être plus ou moins grand. Ainsi, l’espace nécessaire à la rotation d’un fauteuil roulant est un cercle dont le diamètre fait 1,5 m. La largeur de passage De la même manière, le franchissement d’une porte implique une largeur minimum. Pour pouvoir la franchir, un fauteuil roulant nécessite une largeur de porte minimum de 77 cm lorsque celle-ci est ouverte. L ≥ 77 cm Limiter les obstacles Les obstacles au sol Très souvent, la présence d’une porte induit un obstacle au sol, le ressaut. Ce ressaut peut constituer un danger pour les personnes mal voyantes mais également un obstacle difficilement franchissable pour d’autres handicaps. Sa hauteur maximum a été estimée à 2 cm pour permettre le passage de chacun. Les obstacles situés en hauteur Ce type d’obstacles est indécelable par les personnes aveugles ou mal voyantes car elles ne peuvent le détecter à l’aide de leur canne blanche. Ces obstacles sont souvent : des escaliers, des étagères, des lampes, des portes basses… Ils peuvent être signalés par un marquage au sol dès qu’ils débordent de plus de 40 cm du mur. La lumière et le son Faciliter la gestion de la luminosité H ≤ 2 cm Pente ≤ 5% L ≥ 140 cm P ≥ 140 cm Ø ≥ 150 cm Les sourds et les malentendants sollicitent énormément leur vue. Ils ont besoin d’un bon éclairage lorsqu’ils sont actifs, mais aussi d’un éclairage tamisé pour reposer leurs yeux lorsqu’ils se détendent. Faciliter la gestion de l’intensité lumineuse nécessite donc d’être anticipé. L’insonorisation De la même manière, l’insonorisation de la maison permettra aux aveugles et aux mal voyants de se reposer car, leur ouïe est particulièrement sollicitée lorsqu’ils se déplacent à l’extérieur. CAUE / Mission tourisme adapté Notes de l’architecte consultant TransiTion inTérieur / exTérieur Une cour de ferme comme espace d'accueil en liaison directe avec l'espace public à Tournon Les transitions entre les espaces extérieurs et le volume bâti, entre l'espace public et l'espace privé constituent des séquences de présentation, d'accueil, de mise en scène d'un bâtiment. Selon qu'il s'agit d'une maison, d'un équipement public, d'un commerce…, l'effet recherché en termes d'accueil n'est pas le même. C'est bien le projet architectural qui définit quel type de seuil, de transition on souhaite créer entre le dehors et le dedans, le public et le privé. Ces distances, ces articulations, ces effets perçus sont « réglables » par le dessin et la conception, ils ne doivent pas être la simple traduction d'une marge de recul imposée. transition intérieur / extérieur albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie La transition peut être longue ou courte, douce ou tranchée, ouverte ou close, de plain pied ou en dénivelé... Comme le montrent les photos, différents type d'accroche à l'espace public, à l'espace extérieur, sont possibles pour un bâtiment. MARQUER LA TRANSITION SUR DES PARCELLES CONTRAIGNANTES Des objectifs et des enjeux La question de l'intimité L'intimité est primordiale, en particulier lorsque l'on parle de maison. Or la nécessité de densifier l'habitat peut amener des contraintes et rendre l'accès à cette intimité difficile. Une pente douce en simples graviers comme espace de transition vers la maison, Plancherine L'enjeu urbain Pour autant, il ne s'agit pas de nier la densification mais de produire un contexte privé urbain sain, ménageant une place à l'intimité. Cela peut correspondre à tendre vers un modèle où l'on se rapproche de la voie d'accès, de l'espace public tout par l’utilisation de moyens pour permettre les transitions entre les espaces publics et privés tout en cassant le stéréotype du portail garant de la propriété. Des formes qui intéragissent L'importance du plan vis-à-vis de l'espace public Le bâtiment façonne l'espace public en définissant des circulations et en marquant les passages. Il peut également jouer un rôle de transition entre différents espaces, comme l'espace urbain et l'espace rural. Développer son espace privé par rapport à l'espace public Le développement de la maison en arrière de l'espace public, éventuellement en limitant les ouvertures (en particulier les fenêtres) sur cet espace garantit une certaine intimité. Des éléments clés pour faciliter cette transition Les arcades et le porche L'espace couvert formé par le porche et ses arcades constitue une transition entre l'espace public et l'espace privé qui transforme le portail en détail insignifiant en matière de délimitation des espaces. L'escalier et le perron Lorsque la porte d'entrée donne directement sur la rue, un escalier et un perron permettent de générer un effet de seuil. Ce rehaussement de la porte qui crée de l'intimité, de l'espace privé, favorise la distinction entre ce dernier et l'espace public sans pour autant mobiliser une armée de poteaux. Les petits éléments symboliques Lorsque l'espace à disposition est particulièrement restreint (20 cm par exemple), la transition entre l'espace privé et l'espace public peut être marquée par un simple pot de fleur car la personnalisation de cet espace constitue déjà une marque de la propriété privée. Le débord de toiture, l'image qui fait sens Le jeu des débords de toitures prend son sens dans les anciens modèles où il servait à abriter les activités privés extérieures. Il constitue encore aujourd'hui une transition, mais sans doute plus douce et plus insidieuse (car l'on ne s'en rend pas compte) entre espace public et espace privé. Relations directes à l'espace public assurant néanmoins un marquage de l'espace privé par de tout petits éléments, escalier ou pot de fleurs à côté du seuil, Grésy-sur-Isère Exemple parmi beaucoup d'autres de transitions résiduelles, non conçues et traitées a posteriori pour répondre à des exigences fonctionnelles. CAUE / Florian Golay Notes de l’architecte consultant Le garage et Les annexes Les fonctions de garage, de stockage peuvent être installées en prolongement des bâtiments principaux (ceci permet d'agrémenter une façade, de souligner une entrée ; comme le montre la photo ci-dessus, le préau qui abrite les voitures, abrite également l'entrée de la maison et compose une façade plus dynamique). Les fonctions annexes peuvent également être abritées dans des constructions autonomes pouvant faire référence au petit patrimoine rural (granges, séchoirs, abris) qui ponctuent le paysage. le garage et les annexes albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie Rappelons que les espaces de garage peuvent être des éléments de transition et d'articulation entre des constructions groupées, peuvent être des éléments qui séparent deux propriétés permettant à chacun des voisins de se créer un espace intime, à l'abri des regards, du vent... Ces espaces doivent dans la mesure du possible être conçus en même temps que la construction principale dans une logique de plan masse, une logique d'articulation des constructions entre elle, de création d'espaces entre-deux. CAUE / Florian Golay Ces constructions peuvent aussi être l'occasion d'audaces architecturales du fait de leur petite échelle qui laisse la possibilité d'expérimenter à moindre frais. La construction bois permet de créer des formes intéressantes et peu coûteuses constituant des alternatives aux solutions traditionnelles (trois murs de parpaings que l'on ne prendra jamais le temps d'enduire et une porte du commerce) ou aux solutions en kit (le petit chalet décoré pour les outils au milieu du jardin). ExtEnsions Et agrandissEmEnts Les constructions anciennes ont souvent fait l'objet d'ajouts et d'extensions successives, au gré des besoins familiaux, des exigences du travail agricole, des évolutions urbaines des bourgs. Ces ajouts sont souvent des volumes simples, fonctionnels, optimisés au regard des techniques de construction disponibles. Aujourd'hui le bâti existant (ancien ou plus récent) est souvent amené à s'étendre pour des raisons d'évolution de la structure des familles (accueil des parents à la maison, cohabitation, indépendance des adolescents…), pour des besoins de confort (espace, lumière, confort thermique), pour des fonctions annexes (stationnement, stockage). Les constructions anciennes présentant des gabarits importants peuvent être agrémentés de petits volumes simples qui soulignent les qualités de départ de la construction (par exemple un volume bas et plat va faire apparaître par contraste la hauteur d'une ancienne maison, lui donner une allure élancée) et peuvent être greffées et remodeler assez facilement. Les constructions plus récentes, beaucoup plus petites, présentant des géométries de toit souvent complexes, posent d'avantage de difficultés. Elles nécessitent une conception exigeante d'une part et, d'autre part, une souplesse, une mansuétude du point de vue des règlements qui les régissent (principalement en ce qui concerne les pentes de toit, permettre plus généralement les toitures terrasses, surtout végétalisées, pour ce genre de projet). extensions et agrandissements albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie L'EXTENSION DANS UNE COUR : TENTER L'INTÉGRATION VIS-À-VIS D'UN CONTEXTE URBAIN La question de l’ouverture L'extension permet d'ouvrir sur l'extérieur Une extension, aussi modeste soit-elle, peut permettre d'ouvrir sur l'extérieur. La dimension des baies, leur ouverture totale sur l'extérieur, sans marche, l'option d'un extérieur dépourvu de clôture renforcent cette ouverture. Ce que cette ouverture signifie Au-delà d'un accroissement de l'espace intérieur de la maison, l'ouverture de l'extension sur l'extérieur peut également amener plusieurs éléments de confort intérieur. Le premier est d'éclairer l'intérieur. De grandes baies vitrées permettent l'entrée du soleil. Le second est de constituer une sorte de véranda, une zone tampon entre l'intérieur et l'extérieur, pour favoriser la transition, en particulier en cas d'intempéries. S’étendre dans la cour Pourquoi pas une cour en prolongement ou en écho de la place publique ? Le traitement de la cour en pavés de grès gris reprend un schéma, une image connue de la place publique. L'absence de haie, audelà du fait qu'elle favorise l'entrée du soleil dans la cour et donc l'extension, produit une sorte de continuité avec l'espace public tout en n'ignorant pas que l'espace est enserré et privatif. L'extension peut alors jouer le rôle d'entrée dans la maison. Finalement, c'est comme si l'extension avait été réalisée sur une petite place. La cour, un élément lumineux Placer l'extension dans la cour autour de laquelle se développe la maison permet de bénéficier du puits de lumière ainsi constitué. L'extension déjà bien pourvue en matière d'ouverture pourra ainsi emmagasiner une luminosité canalisée. La reprise d'un modèle ancien synonyme de confort L'espace formé par la cour et une extension modeste et bien éclairée rappelle le patio. Il laisse imaginer l'effet que l'on peut ressentir à l'intérieur et le confort. Il laisse également présager des qualités d'usage de l'extension. En outre, lorsque la végétation se sera quelque peu développée, l'effet sera garanti. CAUE / Florian Golay Notes de l’architecte consultant HABITER GROUPÉ Regrouper des fonctions suivant un mode linéaire La mosaïque de matériaux et de couleurs cassent l'échelle de la toiture ; l'implantation linéaire accentue la ligne de crête. La ferme présente plusieurs habitations, des espaces de production et de stockage. UN ENJEUX EN TERMES D'ÉCONOMIES Une origine pratique Pour des bâtiments comme une ferme, qui allient de multiples fonctions - habitation, production, stockage - l'enrichissement, la démographie, la recrudescence d'activité nécessitent la construction de nouveaux bâtiments. Le regroupement linéaire constitue alors une réponse à ce besoin d'extensions successives. Il permet d'économiser l'espace des ressources à proximité duquel la ferme est en général installée, tout en diminuant les coûts de construction. Il répond également au besoin d'agglomérer les fonctions. Un enjeu actuel pour du petit collectif Aujourd'hui, la question de l'habitat peut également se poser en ces termes. • En matière de gestion de l'espace, l'agglomération linéaire permet de limiter la perte d'espace tout en dégageant de vastes espaces dédiés à d'autres usages (agriculture, agrément, loisir…). • En termes d'économie de la construction, car ce modèle d'agglomération linéaire permet de ne construire qu'un mur pour deux. • Pour l'énergie, au-delà du fait que l'agglomération génère un effet de densité qui accroît l'inertie thermique, elle permet également de collectiviser le mode de chauffage comme dans l'exemple illustré avec une chaudière pour 4. • Enfin, ce type de rassemblement diminue considérablement les coûts en matière de raccordements, que ce soit en termes de voies d'accès ou de réseaux. habiter groupé albertville - ugine charte architecturale & paysagère cahier d’architecture de la haute combe de savoie UN IMPACT MODÉRÉ SUR LE PAYSAGE Malgré de gros volumes UNE AGGLOMÉRATION QUI NE FIGE PAS LES LIBERTÉS Considérées d'un seul tenant, ces agglomérations forment d'énormes volumes, mais recontextualisés dans le cadre d'un petit collectif rural et à l'aune du paysage environnant, ces volumes apparaissent comme modestes. Dans le traitement des façades Des jeux de couleurs et de traitement qui limitent l'impact sur le paysage Dans les partis pris architecturaux La multiplicité des traitements de l'immense surface de toiture, dans le cas de la ferme, forme une sorte de patchwork qui en limite l'impact visuel. Par ailleurs, ces différences de traitement se répercutent sur les couleurs et les modalités de vieillissement qui les distinguent encore plus les unes des autres. Au niveau des façades, l'usage de plusieurs couleurs et matériaux casse également l'échelle de l'ensemble. En particulier au niveau des fermes, on peut observer des traitements variés des façades avec des décors peints... Comme le montrent les images, il est en effet possible d'agglomérer des maisons d'habitations surmontées d'un toit terrasse. Où le collectif ne nie pas les individus Que ce soit dans le cadre de la ferme ou du petit collectif, il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'habitat individuel groupé bénéficiant chacun d'accès indépendants. Un espace sans barrière ouvre le paysage de chaque habitation, les toits terrasses se fondent dans le paysage. Une économie de voirie et de raccordements aux réseaux, des entrées et des accès indépendants. Un traitement des façades avec des cassures qui garantissent l'intimité. "On s'était dit, c'est dommage de se faire chacun une maison alors qu'on peut faire quelque chose de bien ensemble." CAUE / Florian Golay Notes de l’architecte consultant
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