Embaucher en dépit de la clause de non

Transcription

Embaucher en dépit de la clause de non
Embaucher en dépit de la clause de nonconcurrence
Quels risques pour l'employeur qui embauche un salarié soumis
à une obligation de non-concurrence ?
Par Gilles Jolivet, associé, et Jérémie Paubel, Local
Partner au cabinet Baker & McKenzie à Paris
Publié le 16 février 2016 dans La Revue Fiduciaire
Social
Gilles Jolivet
Associé
Baker & McKenzie SCP
Jérémie Paubel
Local Partner
Baker & McKenzie SCP
Existence de la clause connue à l'embauche
Le nouvel employeur qui connaît l'existence de la clause de nonconcurrence au moment de l'embauche commet une faute délictuelle à
l'égard de l'ancien employeur, et s'expose à une condamnation pour
concurrence déloyale, étant complice de la violation par le salarié de
l'obligation de non-concurrence (cass. com. 23 avril 1985, n° 83
14017, BC IV n° 124).
Le précédent employeur doit prouver que le nouvel employeur savait
que le salarié était lié par une clause de non-concurrence (cass. com.
18 décembre 2001, n° 00-10978, BC V n° 200). ll a cependant été
admis que la responsabilité du nouvel employeur puisse être engagée
sans que ce dernier connaisse la clause de non-concurrence, les juges
considérant que le nouvel employeur avait été négligent en ne vérifiant
pas si le salarié, venant d'une entreprise concurrente, était soumis à
une telle clause (cass. com. 11 juillet 2000, n° 95-21888 D).
Existence de la clause connue après l'embauche
En principe, le nouvel employeur qui apprend l'existence de la clause
de non-concurrence après l'embauche doit licencier immédiatement le
salarié concerné, ce dernier manquant à son obligation de loyauté.
Le nouvel employeur qui s'abstient engage sa responsabilité à l'égard
du précédent employeur et s'expose à des dommages-intérêts pour
concurrence déloyale. Il se rend complice de la violation par le salarié
de son obligation de non-concurrence (cass. com. 19 octobre 1983,
n° 82-12619, B. com. n° 271).
1 Embaucher en dépit de la clause de non-concurrence Février 2016
Le précédent employeur pourrait aussi demander au juge des référés
d'ordonner sous astreinte le licenciement du salarié (cass. com. 26
octobre 1993, n° 91-21044 D) mais le juge des référés ne peut pas
ordonner la résiliation judiciaire de ce contrat de travail (cass. soc. 13
mai 2003, n° 01-17452, BC V n° 161).
L'action en concurrence déloyale dirigée contre le nouvel employeur
ayant embauché un salarié lié par une clause de non-concurrence est
recevable malgré l'existence d'une action contractuelle engagée par
l'ancien employeur contre le salarié. Ces deux actions (l'une délictuelle
et l'autre contractuelle) tendent à la réparation d'un préjudice différent
et peuvent se cumuler (cass. com. 24 mars 1998, n° 96-15694, BC IV
n° 111).
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