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VIVRE PLUS LONGTEMPS,
IMPLICATIONS?
AVOIR
MOINS
D'ENFANTS
QUELLES
A l’occasion de l'an 2000, l'Association internationale des démographes de langue française
(AIDELF) souhaite que l'on s'interroge sur les conséquences des deux changements
fondamentaux connus, différents degrés, par tous les pays du monde au cours de ces dernières
décennies : l'augmentation de la durée de vie et la baisse de la fécondité. En quoi vivre plus
longtemps et/ou avoir moins d'enfants ont-ils modifié notre contexte de vie ? Que faut-il en
attendre pour les sociétés de demain ?
Le recul de la mortalité et/ou la réduction de la descendance ont diverses conséquences :
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pour l'individu : en déplaçant les âges d'entrée et/ou de sortie dans la vie familiale, la
vie active... ils modifient les durées et le vécu de ces différentes phases du cycle de
vie.
pour le ménage : en participant aux modifications de la taille, des types et durées de
vie des ménages, dans un contexte d'instabilité croissante des couples et d'unions
successives.
pour la famille et le réseau familial : en changeant la taille et la structure de la famille,
ils transforment les solidarités au sein de la famille et en particulier entre générations.
pour la société : en modifiant la structure par âge de la population, ils appellent des
adaptations de la protection sociale, des services et équipements, sans oublier celles
engendrées par le vieillissement de la population active.
pour la classe politique : face à ces transformations, les réactions peuvent être variées,
les politiques plus ou moins interventionnistes...
A la charnière de deux siècles, ce colloque privilégie une perspective temporelle longue : le
regard posé sur le passé ou le futur devra impérativement couvrir plusieurs décennies.
Pour son dernier colloque de ce siècle, l'AIDELF introduit deux changements dans son
organisation :
1. En préambule des thèmes de réflexion proposés, quelques communications sollicitées
dresseront le bilan de l'évolution de la mortalité, de la fécondité et compareront les
degrés de vieillissement démographique des grandes régions du monde.
2. Les communications consacrées aux problèmes d'observation et de mesure qui,
habituellement, étaient regroupées dans la première séance du colloque, ouvriront
chacun des thèmes.
1ère séance : Les implications pour l'individu
Organisateurs : France PRIOUX : émail : [email protected] ; Tél. : (33) 01 56 06 21 44
Xavier THIERRY : émail : [email protected] ; Tél. : (33) 01 56 06 21 48
adresse
:
INED,
133
boulevard
Davout,
75980
Paris
Cedex
20
télécopie : (33) 01 56 06 21 99
La baisse de la fécondité et/ou de la mortalité se sont accompagnées ou ont entrainé une
évolution des fréquences de certains événements ainsi que des âges auxquels ils sont vécus,
modifiant ainsi la durée des différentes étapes de la vie des individus, et leur perception de ces
événements et de ces calendriers.
Il s'agira, dans cette séance, de mesurer ces changements et d'en évaluer les perspectives, en
privilégiant une approche longitudinale et en explicitant les problèmes méthodologiques posés
par ces mesures. Il s'agira également d'exposer comment ces changements sont perçus et
vécus, à partir de données d'enquète notamment.
On s'intéressera aux différents aspects des temps sociaux et démographiques qui ont un lien
direct ou indirect avec l'évolution de la fécondité et/ou de la mortalité : les étapes de la vie
familiale (âge à la maternité/paternité, temps de constitution de la descendance, grandparentalité, veuvage ...), de la vie professionnelle (entrée et sortie de vie active), la
conciliation de ces deux rôles, la période de la retraite, mais également la vie en bonne santé,
l'apparition des handicaps ou de la dépendance.
En raison des aspects différentiels de la fécondité et de la mortalité, ces changements devront
aussi ètre abordés dans leur diversité selon le sexe ou le milieu social d'appartenance des
individus, et l'on recherchera s'il y a tendance à l'homogénéisation des cycles de vie ou au
contraire, à l' accroissement des diversités.
2ème séance : Les implications pour les ménages
Organisateur
Philippe WANNER, Jurigoz 3, CH-1006 Lausanne ; Tél. (41) 21 617 11 84;
:
Il s'agira, dans cette séance, de déterminer l'influence de la diminution de la mortalité et/ou de
la fécondité, mais aussi des évolutions de la nuptialité et de la divortialité, sur la taille et la
structure des ménages. On cherchera ainsi à décrire les liens existants entre ces grandes
évolutions démographiques et la répartition des ménages en fonction du type (ménages
familiaux, monoparentaux, ménages de cohabitants, de personnes vivant seules, ménages
collectifs) ou de la taille de ces ménages. L'émergence et l'importance accrue de nouveaux
types de ménages, en Europe comme dans les pays du Sud, suite aux modifications
démographiques observées ou attendues, devront faire l'objet d'une attention toute
particulière.
L'analyse de la dynamique des ménages (formation du ménage, remise en couple de
personnes veuves ou divorcées, entrée dans la vie en couple avec ou sans cohabitation,
mécanismes menant à l'isolement tels la séparation avec le conjoint ou le départ des enfants
du foyer parental) sera également examinée. La durée de vie et les différentes étapes vécues
par les ménages, fortement associées à l'évolution de la mortalité, mais aussi à l'instabilité
croissante des couples, à l'évolution des âges à la survenance des événements familiaux et aux
évolutions sociales, entrent également dans le champ de cette séance.
3ème séance : Les implications pour le réseau familial
Organisateurs
:
Youssef COURBAGE : INED, 133 boulevard Davout, 75980 Paris Cedex 20 ;
Tél. : (33) 01 56 06 21 47, Télécopie : (33) 01 56 06 21 99, email : [email protected] ;
Jean KELLERHALS : Département de Sociologie, faculté des Sciences Economiques et
Sociales,
Université
de
Genève,
CH-1211
Genève,
Suisse
;
Tél. : (41) 22 705 83 09, télécopie : (41) 22 705 83 25; email : [email protected]
Tout individu appartient à un réseau de parenté plus ou moins étendu. Il s'agira alors, dans
cette séance, de montrer d'abord en quoi les évolutions de la mortalité et/ou de la fécondité
ont transformé la structure et la taille de ce réseau familial (en lignes directe, latérale, par
alliance).
Ensuite, en regard de ces transformations de structure et de taille, il s'agira d'analyser les
fonctions du réseau familial aujourd'hui - et d'en caractériser si possible, l'évolution récente tant dans les domaines de la garde et de l'éducation des enfants, que dans ceux de la santé et
de la prise en charge de la vieillesse, ou encore en matière de soutien financier, affectif ou
moral.
Les changements dans la composition des familles (y compris les divorces) ont-ils transformé
l'expression de ces solidarités ? L'intensité et les formes de ces dernières sont-elles
dépendantes des caractéristiques des familles ? Comment se dessinent aujourd'hui, dans ces
solidarités familiales, les contributions des divers membres de la parenté, quels rôles s'y
marquent et que peut-on prédire quant à leurs évolutions au sein des familles de demain ?
Certains lignages sont-ils plus actifs que d'autres ? Quelles sont, par ailleurs, les normes
associées à ces expressions d'entraide et quels sentiments les accompagnent ?
Cette séance pourra également laisser une place au thème des transformations des fonctions
symboliques de la parenté.
4ème séance : Les implications pour la société
Organisateurs
:
Ahmed BAHRI : 441 rue du Pré aux Clercs, La Clairière bat I-2, 34090 Montpellier, France
ou
c/o
UNICEF
PO
Box
1169
Addis
Abeba,
ƒthiopie
Tél. : (33) 4 67 528 671 ou (251) 1 512 095 ; email : [email protected] ou
[email protected]
Hervé GAUTHIER : Bureau de la Statistique du Québec, 200 chemin Sainte Foy, Québec,
Québec
G1R5T4,
Canada
;
Tél. : (1 418) 69 12 406, Télécopie : (1 418) 64 34 129 email :
[email protected]
Sous les effets conjoints de la baisse de la mortalité et de la fécondité, la structure par âge des
populations a vieilli. Outre l'intensité de leur vieillissement, l'évolution de la population totale
distingue pays du Nord et du Sud : celle des premiers est appelée à rester stationnaire ou
mème à décroître dans les prochaines décennies (en l'absence d'apport migratoire) alors que la
croissance démographique des seconds restera souvent forte.
Quelles adaptations les évolutions contrastées des effectifs des divers groupes d'âges
appellent-elles en termes d'équipements et de services (logements, équipements scolaires ou
en direction des personnes âgées et très âgées) ?
Les modifications des structures par âge induisent des transformations dans les dépenses
sociales. Quel bilan peut-on faire de cette interaction dans les domaines des dépenses de
santé, des transferts aux familles, aux personnes âgées... ? Dans quelle mesure ces dépenses
seront-elles poussées à la hausse sous l'effet du vieillissement démographique ? Dans quel
sens jouera l'évolution future de l'état de santé dans les dernières années de vie ? Compte tenu
de l'évolution des rapports de dépendance, quelle évaluation peut-on faire de la pérennité des
systèmes de retraite et de l'avenir de la situation économique des personnes âgées ? Dans les
pays en développement, dans un contexte de ressources publiques rares, comment pourra-t-on
satisfaire les besoins croissants des personnes âgées, alors que, dans le mème temps, on doit
améliorer les services d'éducation aux jeunes?
Le problème du renouvellement de la population active sera également abordé ici. Il se pose
en des termes très différents dans les pays du Sud et du Nord. Dans les premiers, si un fort
vivier d'actifs existe, quels pronostics peut-on établir sur leur intégration future sur le marché
du travail ? Dans les seconds, à l'inverse, on peut se demander quel potentiel d'actifs
supplémentaires existe chez les femmes, les retraités...? Par ailleurs, dans quelle mesure le
vieillissement de la population s'accompagnera-t-il d'un vieillissement de la population active
? Comment se fera l'adaptation dans les professions à structure par âge jeune (manquera-t-on
de jeunes ?) et dans les professions déjà démographiquement vieilles ?
5ème séance : Les réponses politiques
Organisatrices
:
Linda HANTRAIS, European Research Centre, Loughborough University, Leicestershire
LE11
3TU,
Royaume
Uni
;
Tél. : (44) 1509 222984, Télécopie : (44) 1509 223917, email : [email protected]
Marie-Thérèse LETABLIER, Centre d'Etudes de l'Emploi, Le Descartes I, 29 Promenade
Michel
Simon,
93166
Noisy
le
Grand,
CEDEX,
France
;
Tél. : (33) 1 45 92 68 46, Télécopie (33) 1 49 31 02 44, email : [email protected]
Les effets conjugués de l'allongement de l'espérance de vie et de la baisse de la fécondité ralentissement de la croissance, voire décroissance, et vieillissement de la population entraînent des conséquences pour les politiques dans les domaines socio-culturel et
économique, ainsi que dans le poids des pays dans le concert international. Face à des
problèmes souvent semblables, les gouvernements réagissent pourtant de manière différente.
Dans certains cas, les conséquences des tendances démographiques ne sont pas perçues
comme nécessitant une intervention de l'état, ou une telle intervention n'est considérée ni
comme souhaitable ni comme acceptable. Dans d'autres cas, l'état n'hésite pas à intervenir,
mème si l'efficacité des actions politiques sur le plan démographique est souvent limitée.
Les communications de cette séance s'efforceront d'analyser les interactions entre
changements démographiques et réponses politiques dans différents contextes socio-culturels
et économiques.
Quelles sont les réactions politiques face aux transformations de la structure par âge (en
termes, notamment, de politique familiale ou migratoire) ? A la dépendance des personnes
très âgées ? Aux problèmes de l'isolement ? Au financement des retraites ? A la charge accrue
pesant sur les solidarités entre les générations ?
Comment ces questions sont-elles perçues par les instances politiques dans différents pays ?
Quels sont les moyens mis en oeuvre par les gouvernements aux échelons central et local pour
répondre aux nouveaux besoins créés par ces phénomènes socio-démographiques ? En quels
termes les politiques sont-elles formulées ? Quels sont les acteurs sociaux qui portent la
demande d'intervention publique sur ces questions et au nom de quoi ? Quelle justification
l'état donne-t-il à son action ou à son absence d'action ? Quelle est l'efficacité de ces mesures
? Quelles sont les leçons qui peuvent être retenues de ces expériences et quelles sont les
mesures qui seraient éventuellement applicables à d'autres pays et dans quelles circonstances
?