Histoire suisse et patrimoine culturel
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Histoire suisse et patrimoine culturel
H istoire suisse et patrimoine culturel Ce dossier aborde la question de l’enseignement de l’histoire 4 De l’histoire de chez nous à l’histoire des sociétés humaines C. Heimberg 10 Ateliers pour collégiens aux Archives de l'Etat du Valais D. Reynard 6 Le 1er août, naissance d’une fête nationale D. Dirlewanger 12 L’enfant à l’écoute de son village J.-C. Fellay 7 Enseigner l’histoire locale à l’aide d’internet L. Kaufmann 13 La bibliographie de la Documentation pédagogique E. Nicollerat 8 Enquête à partir d’une image… P.-P. Bugnard 14 Des pistes pour aller plus loin Résonances «de chez nous» et de la découverte du patrimoine culturel environnant. Comment raconter l’histoire locale et régionale, reliée à celle de monde, autrement? Comment apporter au présent un éclairage plus dynamique sur le passé? Voici quelques pistes pour redynamiser l’enseignement de l’histoire… Vers une histoire 2.0… De l’histoire de chez nous à l’histoire des sociétés humaines L’apprentissage de l’histoire contribue à faire connaître et comprendre le monde dans lequel nous vivons. Aujourd’hui, il ne consiste plus à nourrir les passions identitaires. L’histoire est une science sociale qui examine les sociétés humaines et leur évolution et qui s’intéresse, par un travail de comparaison, à la différence et à l’altérité, à travers le temps comme à travers l’espace. Or, ce travail d’ouverture et cette curiosité se trouveraient appauvris s’ils ne partaient pas, entre autres démarches, de l’examen des traces que le passé a laissées dans notre environnement local et régional. Mais comment faire travailler les élèves sur ces traces du passé de chez nous? Dans le contexte du prochain centenaire de la Première Guerre mondiale, inspironsnous du travail de deux historiens, Antoine Prost et Jay Winter1, qui ont montré les trois regards différents et complémentaires que les historiens ont successivement portés sur cette tragédie. Dans le premier regard, il n’est question que de stratégies militaires, de décisions politiques et d’accords diplomatiques. Avec le deuxième, on interroge les causes et les conséquences économiques et sociales des événements en intégrant le point de vue des acteurs d’en bas, tous ceux qui ont fait effectivement cette guerre, et qui en ont témoigné, mais aussi les femmes qui ont fait tourner l’écono- C. Heimberg mie du pays. Enfin, le troisième regard est plus culturel. Il concerne par exemple les manières de se représenter cette guerre sur le moment, sous l’effet de la propagande ou de la censure, mais aussi après, à travers les monuments aux morts ou les commémorations. Ces trois regards, qui ne s’excluent pas l’un l’autre, peuvent être portés de la même manière sur les traces locales ou régionales du passé. Prenons par exemple un château ou les fortifications d’une cité. La défense fortifiée a une signification militaire et politique, celle de l’affirmation du pouvoir d’un seigneur ou d’une élite patricienne. Toutefois, une communauté de paysans ou d’artisans dépend de cette autorité et la nourrit par son travail. Elle a aussi participé aux frais ou aux travaux de construction de ce château, ou de ces fortifications, et contribue à leur entretien. En cas de danger extérieur, elle s’y rend pour se mettre à l’abri. Ainsi, si cette communauté a accepté sa domination économique, et si elle a travaillé pour ériger ces structures défensives, c’est en relation avec un échange impliquant une forme de protection par le seigneur ou l’autorité politique. En outre, sur le plan des représentations et de la dimension culturelle, ce château ou ces fortifications se rendent visibles, parfois de très loin, pour marquer symboliquement le pouvoir en place dans un territoire spécifique. L’une des questions importantes que posent les traces du passé concerne leur authenticité, entre le vrai, le faux et le vraisemblable. Des lieux patrimoniaux peuvent en effet présenter toute l’apparence de temps anciens alors qu’ils sont en réalité des reconstructions récentes, comme c’est par exemple le cas d’une prétendue forteresse médiévale en Italie, à Gradara, près d’Urbino, reconstruite de toutes pièces dans les années 19202. D’autres lieux comme la cathédrale de Genève présentent une complexité temporelle qui est liée aux traces archéologiques qu’ils recouvrent, constituées de plu- 4 Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013 Parmi les objets patrimoniaux, les images se révèlent particulièrement intéressantes pour l’enseignement de l’histoire. Elles permettent de travailler sur le temps représenté et le temps représentant, qui est celui de leur réalisation; mais aussi une réflexion sur leur signification et leur fonction dans la société. Le plafond peint du XIIe siècle de l’église St-Martin de Zillis, dans les Grisons, en est l’un des meilleurs exemples. Ses 153 petits panneaux racontent les vies de Jésus et de saint Martin. Ils témoignent en même temps d’une circulation des idées de part et d’autre des Alpes. La pêche miraculeuse, le tableau de Conrad Witz (1444) qui vient d’être restauré, associe le paysage reconnaissable de la rade genevoise à plusieurs récits bibliques. Son étude permet de rendre compte d’une société ancienne où le rôle du religieux était prépondérant, sans distinction claire avec la vie terrestre et matérielle de la société de ce temps. Ces œuvres, comme beaucoup d’autres, peuvent être étudiées en classe avant d’aller éventuellement les admirer sur place. D’une certaine manière, tout objet patrimonial nous donne l’impression, peut-être illusoire, d’un rapport direct avec le passé. Or, il ne nous serait pas accessible s’il n’avait pas été régulièrement entretenu, voire complètement restauré. Il est donc aussi le produit d’une longue histoire qui nous sépare du temps de sa première édification. Ce fait n’est pas sans importance. En prendre conscience permet de sensibiliser les élèves à l’importance de la conservation du patrimoine, mais aussi à la dynamique complexe par laquelle tel monument, telle œuvre d’art ou tel objet nous relient au passé. Une autre manière de faire de l’histoire à partir du local ou du régional consiste à connecter les traces du passé de chez nous à d’autres espaces possibles. La bataille genevoise de l’Escalade donne ainsi lieu à plusieurs récits possibles selon différents points de vue: celui des habitants de la cité assaillie, celui des assaillants et de leur défaite, mais aussi celui des enjeux européens po- Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013 Le patrimoine auquel nous pouvons accéder ne nous informe pas sur tout le passé puisque beaucoup de traces des temps anciens ont disparu. Nous en connaissons parfois l’existence par des documents d’archives. Mais il peut aussi être pertinent d’agir au moment de leur destruction. L’exposition temporaire que Grégoire Favre et Eric Bovisi ont consacrée il y a quelque temps à l’usine d’aluminium de Chippis a mis en scène des traces retrouvées ou récoltées au moment de la démolition de ce site industriel. Elle a fait exister de manière éphémère la mémoire de ces ouvriers-vignerons qui ont assuré une production industrielle au cœur d’une vallée alpine. Un livre en a laissé de belles traces qui peuvent être utilisées en classe3. Une autre dimension de l’histoire locale et régionale concerne les témoins du passé. Quand les élèves ont l’occasion d’en rencontrer, ils accèdent à des informations inédites, différentes de celles qu’ils trouvent dans les livres. Ils apprennent en outre à contextualiser ces récits, à mesurer l’effet du temps passé sur le témoin et ses souvenirs. Et parmi tous les témoins possibles, il y en a qui, parce qu’ils viennent d’ailleurs, portent des mémoires différentes. En fin de compte, l’histoire scolaire de chez nous est avant tout une histoire depuis chez nous. Elle cueille des traces locales du passé pour permettre aux élèves de prendre conscience de leur existence et de leur poser des questions susceptibles de leur faire comprendre ce qui caractérisait les sociétés anciennes d’ici et d’ailleurs. Notes 1 Penser la Grande Guerre. Un essai d’historiographie, Paris, Seuil, 2004. 2 Voir l’éditorial du dernier Cartable de Clio, Lausanne, Antipodes, n° 13, 2013. 3 Mémoire ouvrière, sous la direction de Luc van Dongen et Grégoire Favre, Sierre, Monographic, 2011. eu ut Les images se révèlent particulièrement intéressantes pour l’enseignement de l’histoire. tentiels de cet événement. L’implantation et l’histoire d’une abbaye ou d’une cathédrale sont le plus souvent reliées à des circulations, à d’autres espaces que celui de leur proximité immédiate. Même le patrimoine alimentaire est bien souvent le produit de transferts et de communications. Le fameux chocolat suisse, qui n’aurait pas pu exister sans importation de matières premières, en est un bon exemple. l’ a sieurs couches relevant chacune d’époques différentes. De nombreux édifices religieux se caractérisent également par des attributs architecturaux qui correspondent à divers styles ou périodes. Dès lors, sans entrer dans trop de complexité, il est utile de montrer aux élèves que ces monuments du passé, produits d’une construction à l’échelle de plusieurs générations, se composent d’éléments disparates et se présentent rarement à nous comme ils étaient à l’origine. r Charles Heimberg Université de Genève www.unige.ch/fapse/ edhice/index.html 5 L e 1 août: naissance er d’une fête nationale Se donner les moyens de comprendre la Suisse «Les événements du passé influencent notre quotidien; s’intéresser aux racines de la Suisse, c’est se donner les moyens de comprendre ce qu’elle est aujourd’hui et de mieux appréhender les défis de l’avenir.» Grégoire Nappey (textes), Mix & Remix (illustrations) in Histoire suisse (Editions Loisirs et pédagogie, 2013) La recherche au cœur du cours d’histoire «Loin d’être une activité annexe au service de l’Histoire, la recherche, le tri et l’exploitation en sont plutôt le cœur.» Sylvain Doussot in Les Cahiers pédagogiques no 508 (novembre 2013) 6 L’intérêt de 1291 est que cette commémoration n’est pas construite sur une guerre entre cantons et, par conséquent, permet de ne pas laisser de vaincus sur le bord de la route. Les autorités évoluent dans leurs mentalités, en abandonnant la vision romantique d’une guerre de libération nationale, au profit d’un symbole plus fort représenté par l’accession de l’Etat de droit. Le pacte de 1291 fait ainsi l’objet d’une lecture conservatrice, il ne s’agit plus alors que du maintien de droits politiques acquis dans un passé mythique par les trois cantons primitifs. Dans cette querelle des mémoires, la commémoration du serment du Grütli, situé depuis des siècles en décembre 1307, ou la guerre de libération des vallées alpestres, que la tradition fixe au Nouvel An 1308, font une concurrence sérieuse au projet du Conseil fédéral. La résistance s’organise dans les cantons de Suisse centrale qui organise le six-centième anniversaire du Grütli en 1907, une date contestée par les historiens qui ne sont pas plus écoutés à l’époque qu’aujourd’hui. Le débat sur les origines de la Suisse se poursuit donc au-delà de 1891. eu ut Le do s s i e r e n c i t a t i o n s Dans un contexte où les Etats nations européens et américains organisent des fêtes patriotiques, l’Etat fédéral éprouve le besoin de marquer l’unité avec force, notamment par des actions symboliques qui doivent dépasser les conflits politiques ou confessionnels. Le document illustre bien les conflits latents entre ville et périphérie, Berne et cantons primitifs, illustration d’une tendance plus profonde entre forces centralisatrices et fédéralistes. Cette volonté de centralisme s’exprime depuis l’adoption de la Constitution de 1848 et encore plus après sa première révision en 1874. Ce qu’illustre clairement ce document, c’est que la fête ne s’ancre pas dans une tradition populaire, mais elle est l’œuvre d’une construction intellectuelle. l’ a En 1889, le Conseil fédéral adresse aux Chambres un message (www.memorado.ch/memorado.ch_public/ DDHS_files/1889fetenationale.pdf) afin de créer une fête nationale, soit deux ans avant sa première célébration. Le besoin d’une telle célébration, capable de rassembler tous les cantons, tous les partis et toutes les tendances confessionnelles se fait sentir avec une grande vigueur en cette fin de 19e siècle. Dans le climat émotionnel du Kulturkampf (www.hls-dhs-dss.ch/ textes/f/F17244.php), ce besoin est accru par les blessures toujours ouvertes à la suite de la guerre civile du Sonderbund (www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F17241. php). Enfin, le besoin de resserrer les rangs entre radicaux et conservateurs devient urgent dans un contexte agité par l’industrialisation. La fondation du Parti socialiste suisse en 1888 et l’idée d’une fête des travailleurs proposée par l’Internationale en 1889 expriment un accroissement de la contestation. L’origine précise de la fête reste mystérieuse. Préparé au sein du Département militaire fédéral, le projet ne débat pas des questions politiques, historiques ou idéologiques liées au pacte de 1291. La commission ne discute que des problèmes organisationnels. D. Dirlewanger r Dominique Dirlewanger Historien et enseignant au gymnase Provence (Lausanne). Auteur de Tell me: la Suisse racontée autrement (Lausanne: ISS-Unil, 2010) et animateur du site www.memorado.ch Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013 E nseigner l’histoire locale à l’aide d’internet L. Kaufmann De tout temps, et plus particulièrement à l’école primaire, l’histoire locale ou familiale est un terreau riche pour intéresser les élèves à l’histoire. Internet permettra de leur offrir une situation de communication véritable et de riches interactions avec leur univers proche ou plus lointain. Petit tour d’horizon. Des ressources en ligne de qualité Construire en ligne l’histoire locale avec les élèves Si ces différentes ressources permettent d’ancrer un travail en histoire, il est plus intéressant pour les élèves de mener une démarche d’enquête dont les résultats seront diffusés en ligne. Un simple «smartphone» permettra déjà aux élèves de prendre des photos d’une visite ou d’une ressource, de mener une interview sonore ou visuelle avec un membre de sa famille, une personne du village, l’archiviste communal ou un historien. Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013 Pour la publication du travail, plusieurs outils existent: le site de l’établissement, un blog ou un traitement de texte collaboratif en ligne (GoogleDrive, SkyDrive, iWorks). Si les élèves disposent de documents originaux, le site www.notrehistoire.ch permettra également de les publier. Les thématiques travaillées peuvent être variées: notre village durant la Première Guerre mondiale, notre école au 20e siècle, avoir 15 ans dans notre village en 1973, 1993 et 2013. La sixième édition d’Historia 20132015 (http://f.ch-historia.ch), Concours Suisse d’Histoire, offre des exemples d’aspects à traiter: y avait-il des réfugiés près de chez nous entre 1939 et 1945? qui se cache derrière le nom de cette rue? depuis quand le train passe-t-il par mon village? qui étaient les premiers touristes dans notre région? Aujourd’hui, les outils numériques renouvèlent la pratique de l’atelier d’imprimerie, cher à Freinet, le journal de classe ou les panneaux disposés dans les corridors de l’école. Ces activités permettent également de traiter des questions des droits (copyright, droit à l’image notamment) et des sources. Le tout rendra l’histoire suisse vivante. eu ut Entre leurs mains, les élèves pourront être initiés à la démarche historique ou disposeront d’informations complémentaires pour leur travail. http://14-18.ch l’ a L’enseignant d’histoire et ses élèves disposent d’un nombre limité, mais de qualité, de ressources en ligne dédiées à l’histoire suisse. Ses ressources permettront à l’enseignant de disposer d’un dictionnaire historique (Dictionnaire historique de la Suisse, www.hls-dhs-dss. ch) ou de documents historiques (Services du Parlement/Archives fédérales suisses: www.amtsdruckschriften.bar.admin.ch). Pour sa part, le site des Documents diplomatiques suisses propose des dossiers centrés sur l’histoire contemporaine (www.dodis.ch). Récemment mises en ligne, les cartes postales de la Bibliothèque nationale, publiées pendant la Première Guerre mondiale, permettent d’explorer une période encore méconnue d’histoire suisse (http://14-18.ch). Swissinfo a publié en ligne plus de 16'000 manuscrits de programmes diffusés par le Service des ondes courtes (SOC) entre 1939 et 1945 (Deuxième Guerre mondiale: La voix de la Suisse, http://archives.swissinfo.ch/article.php). Réalisé par un professeur suisse, Cliotexte est un catalogue de textes utiles à l’enseignement de l’histoire suisse ou générale au niveau secondaire (http://icp.ge.ch/po/cliotexte). r Lyonel Kaufmann Professeur formateur à la HEP-VD à Lausanne en Suisse. 7 E nquête à partir d’une image… P.-P. Bugnard Il y a mille manières de dynamiser l’enseignement de l’histoire suisse dont on dit qu’il est devenu un parent pauvre de nos programmes. En voici une. Un enseignement sera «dynamique» s’il part d’une curiosité partagée. Nos élèves auront bien leur hypothèse sur cette question centrale de l’histoire nationale: comment expliquer que des Jurassiens, des Schaffhousois, des Engadinois, des Tessinois, des Genevois, des Zougois… qui apparemment n’ont rien à faire ensemble, se retrouvent tous dans le même pays? L’explication de nos programmes d’histoire enseignée est bien connue. A partir de trois vallées qui ont un ennemi commun, des alliances permettent à ce noyau primitif de former une Confédération toujours plus étendue de 4, 8, 10, 13, 19 et finalement 22 (23) cantons, avec une configuration territoriale arrêtée en 1815. Quel succès! Une histoire continue d’agrandissements obtenus héroïquement, sans recul, ou si peu, jusqu’à ce que des frontières naturelles soient atteintes, entre Rhin et Rhône, Alpes et Jura, sauf exceptions. Tel est le sens de l’histoire suisse, la réponse à la question. Mais avons-nous vraiment «la Suisse» avec ça? Enquête à partir d’une image qui crève les yeux mais qu’on peine à voir. Lorsqu’à l’issue de la guerre du Sonderbund, ultime guerre civile, les vainqueurs radicaux créent nos institutions actuelles, en 1848, ils se rendent bien compte qu’il faut à ces 22 Etats une identité commune qui ne se fondera ni sur une langue, ni sur une religion, ni sur un pouvoir centralisé. On invente donc en 1891 une Fête nationale sur un événement improbable, attesté par un pacte qui l’est tout autant, tandis que le Conseil fédéral commande une série d’œuvres d’art (principal média de l’époque) montrant aux Suisses qu’il y a des héros à l’origine de leur improbable confédération, mais aussi qu’ils tirent leur identité d’ancêtres communs encore plus anciens que les Romains: les lacustres! Ici, nous laisserons malheureusement de côté les lacustres. La curiosité sera éveillée dans les classes placées en situation de remarquer de telles œuvres, d’abord. De comprendre ensuite le rôle que ces images jouent 8 Guillaume Tell et «le Berceau de la Confédération» (Salle du Conseil national, Palais fédéral, Berne). L’illustration est en couleur sur le site compagnon de la revue: www.resonances-vs.ch. © www.parlement.ch dans la quête d’une identité nationale. De percer enfin le secret des mythes qu’elles véhiculent et que l’on cherche à faire passer pour de l’histoire… non sans talent, pour la bonne cause. En plus, ces œuvres sont si belles! Prenons la plus familière et mettons la classe face au Berceau de la Confédération! A droite, Uri, patrie de Guillaume Tell. Au fond, Schwyz, d’où la Suisse tirera son nom et son drapeau. A gauche, Unterwald avec la prairie du Grütli. Tout est là, face aux députés des Chambres qui décident des lois du pays: «Voici votre berceau. N’oubliez jamais d’où vous venez!». A partir de cette fresque de 1901, brossée dans les couleurs chatoyantes de l’Art nouveau par le Genevois Charles Giron, offrant à la vue des Suisses le plus beau décor qu’un palais national puisse présenter, concentrons-nous sur Guillaume Tell, statufié à gauche de la fresque. Du démarrage de l’enquête… La classe s’empare de la légende de Tell dans sa version officielle, celle de Bürglen (UR), village d’origine du héros, et part à l’enquête. Le groupe 1 vérifie s’il est possible, avec une arbalète du XIIIe siècle, de décocher une flèche dans une pomme posée à cent pieds sur la tête d’un enfant qui doit rester imperturbable. Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013 Le groupe 2 s’interroge sur les raisons qui poussent Tell à ne pas tuer le bailli tout de suite, au risque de tuer son propre fils d’abord, et pourquoi il met une deuxième flèche dans son habit (quelle est la longueur d’une flèche?) alors qu’elle serait sans doute plus à portée de main dans son carquois. Le groupe 3 estime s’il est possible, au lieu-dit Tellsplatte, à droite sur la fresque, de repousser d’un seul coup de pied, en pleine tempête, une barque chargée de soldats lourdement armés, qui le laissent sauter sur la rive, non sans qu’il ait réussi au préalable à saisir son arbalète et ses flèches, laissées comme ça, à portée de sa main; et comment les soldats parviennent à s’en sortir ensuite sans Tell, lequel, soit dit en passant, est donc non seulement grand arbalétrier, mais aussi marin expérimenté. Le groupe 4 étudie les cheminements de l’époque et vérifie s’il est possible de courir au Chemin creux de Küssnacht, à 35 km de là, plus vite que les chevaux du bailli, et pourquoi le bailli monte le chemin alors qu’il faut le descendre pour gagner le Gesslerburg. Le groupe 5 vérifie si les ruines du fameux château sont bien celles d’une fortification du XIIIe siècle et s’il était alors occupé par un bailli appelé Gessler censé exercer à Altdorf et s’il y a vraiment un Gessler attesté comme bailli à cette époque, dans cette région. Le do s s i e r e n c i t a t i o n s Les controverses de l’histoire suisse «L’histoire suisse ne manque pas de controverses! Contrairement à bien des récits qui nous racontent les événements de 1291 à nos jours en passant comme chat sur braise sur les conflits et les contradictions, il nous semble essentiel de faire une lecture réaliste de l’histoire. C’est seulement ainsi que l’on peut mieux comprendre les intérêts en présence, les politiques et les actions des différents acteurs, ainsi que le contexte global dans lequel s’inscrit un événement. Similaire à n’importe quelle science, l’histoire est en perpétuelle construction.» Dominique Dirlewanger in Tell me - La Suisse racontée autrement (Editions ISS UNIL, 2010) Le groupe 6 s’enquiert de ce que disent les historiens sur Tell, les Trois Suisses, le Pacte de 1291 et le Serment du Grütli: qu’est-ce que les historiens médiévistes ont établi à propos de cette histoire? Depuis quand en parle-t-on? A-t-elle d’autres versions? Pour cela, ils utilisent les articles du Dictionnaire historique de la Suisse en ligne. Le groupe 7 examine, à partir d’un ouvrage de référence, le Tell de Bergier par exemple, quand et pourquoi cette histoire a été racontée, chantée, peinte… et où, ailleurs dans le monde, ce super héros a pu servir d’étendard à différentes causes, en tant qu’assassin d’un tyran (jusqu’à quand accepte-t-on l’idée qu’on a le droit d’assassiner un tyran?)… comme Caïn ou Romulus (bizarre, non?) sauf que là, le héros n’est pas fratricide. … à sa conclusion Chaque groupe devient expert d’un bout de l’histoire et fait part de son travail au reste de la classe sur la base de posters illustrant les démonstrations. Une discussion conclusive permet d’établir l’opinion que chacun se forge ainsi, en connaissance de cause, sur Tell: a-t-elle évolué, par rapport aux hypothèses de départ, quelles sont les questions en suspens… C’est le rapport de l’enquête (historia en grec). Finalement, pourquoi ne pas tenir comme à la prunelle de ses yeux au Suisse le plus connu dans le monde, sans qui peut-être nos concitoyens du XIXe siècle ne seraient pas parvenus à s’entendre pour nous transmettre une des démocraties les plus actives connues? Y tenir? A condition que ce soit comme ancêtre mythique de valeurs d’indépendance bien comprises. Après ça, si l’histoire suisse n’est toujours pas dynamisée, alors il ne reste qu’à en gober les sottises. Bibliographie Stückelberger, J. (2010). Palais fédéral, in Dictionnaire historique de la Suisse, t. 9. Basel: Schwabe; Hauterive: Attinger. Von Tavel, H. C. (1992). De la salle de la Diète au Palais fédéral; Monuments et musées nationaux, in Ars Helvetica X. Disentis: Pro Helvetia / Editions Disertina. Donner des outils de discernement Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013 ut eu l’ a «Le cours d’histoire n’est pas un cours de morale. (…) L’histoire est du côté de la connaissance; elle est mise à distance, rationalisation, volonté de comprendre et d’expliquer.» Antoine Prost in 12 leçons sur l’histoire (Editions Seuil, 1996) r Pierre-Philippe Bugnard Université de Fribourg, Département des Sciences de l’éducation Histoire de l’éducation Didactique de l’histoire. 9 A teliers pour collégiens aux Archives de l'Etat du Valais 2013: un projet pilote sur la découverte et la lecture de documents anciens En 2013, une collaboration entre Noémie Escher, professeur de latin au Lycée-Collège des Creusets (LCC) à Sion et archiviste paléographe, et les Archives de l'Etat du Valais (AEV) a été lancée. Son objectif: contextualiser l’enseignement du latin par un atelier pratique dédié à la découverte et à la lecture des documents anciens, et lié à l’histoire valaisanne. Enseigner le latin et l’histoire en lien avec le patrimoine valaisan, c’est possible! D. Reynard la tablette d'argile au livre enluminé, les principaux types d'écritures latines, ainsi que des notions de base de paléographie. Les archivistes ont ensuite accueilli les étudiants pour un atelier de 2 périodes, articulé en 4 étapes: présentation des Archives de l'Etat du Valais et du métier d'archiviste; illustration des éléments vus en cours par des documents contenant différentes écritures, du Moyen Age à la Renaissance; découverte de quelques épisodes de l'histoire valaisanne au travers de documents d'archives; 3 ateliers pratiques: Les étudiants ont bénéficié de plusieurs périodes d'enseignement d’introduction à l'histoire de l'écriture et des documents écrits. Sur la base d’un dossier illustré, le cours a présenté les supports et instruments d’écriture, l’évolution des documents écrits de Ateliers «découverte des textes» pour les classes de latin du canton Thématique: découverte de l’univers des écritures et des documents anciens liés à l’histoire du Valais Public-cible: classes de latin de 1re année (visite générale) et de 3e année (avec exercices pratiques plus développés) Dates: à convenir Durée: 2 périodes Dossier de préparation disponible sur demande aux AEV Information et réservation: Denis Reynard, Archives de l'Etat du Valais, 027 606 46 06, [email protected] Pages web des Archives de l’Etat du Valais: www.vs.ch/aev 10 • reconnaissance des écritures et des sceaux, de documents latins manuscrits, • recherche d'informations dans des documents d'archives. • transcription Parchemin contenant l'acte de vente de 4 prés dans la région de St-Maurice-deLaques, par Henri de Venthône au curé Pierre de Miège, 1242 © AEV. Rouleau de parchemin contenant des reconnaissances foncières pour la région de Leytron, 1370. © AEV Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013 Six classes de latinistes ont ainsi découvert les AEV en 2013. Ce projet fut un succès et sera reconduit durant cette année scolaire (voir encadré Ateliers). Autres offres scolaires des AEV Sur demande: visite interactive de l’institution et atelier de travaux pratiques en lien avec une thématique, pour les classes d’histoire du secondaire I et II: www.vs.ch/navig/navig.asp?MenuID=24532 6 modules vidéo didactiques et ludiques «Archivas» présentent les Archives de l'Etat et leurs métiers. Un outil utile pour sensibiliser à la transmission des sources écrites de l’histoire et au rôle d'une institution d'archives: www.vs.ch/Navig/navig.asp?MenuID=31242 Une offre va être testée avec des enseignants du Lycée-Collège de la Planta à Sion en vue de proposer des sujets de travaux de maturité en lien avec l'histoire valaisanne, avec des ateliers aux AEV. Le coup de projecteur d’Etincelles de culture à l’école Sion est un haut lieu de l’archéologie, le saviezvous? Une visite interactive invite les classes d’ECCG-EPP à enquêter sur les traces laissées par les hommes et femmes du passé. Activité: visite «Enquête et interprétation archéologique» Lieu: Musée cantonal d’histoire et Ancien Pénitencier, Sion Public: Elèves de l’école de commerce et de l’école de culture générale, enseignement préprofessionnel Informations: www.musees-valais.ch/musee-dhistoire/ services-au-public/ecoles l’ a ut eu r Denis Reynard, Archives de l'Etat du Valais. Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013 Etincelles de culture est le programme du Service de la culture qui soutient et promeut les activités culturelles en lien avec l’école. Offres, soutien et outils sur www. vs.ch/etincellesdeculture 11 L’enfant à l’écoute de son village J.-C. Fellay Raconter en quelques lignes une aventure de plus de vingt ans relève de la gageure. Pour présenter le projet «L’enfant à l’écoute de son village» du Centre régional d’études des populations alpines (Sembrancher), j’ai choisi de m’attarder sur quelques impressions personnelles. Il a suffi d’une visite chez nos voisins valdôtains pour écrire une belle page de l’histoire de l’institution CREPA. De l’autre côté des Alpes, le «Concours Cerlogne» rassemble depuis 1963 de très nombreuses classes autour de la préservation du patois par l’étude de l’environnement local et de son histoire. L’impact de ce projet au fil des éditions, tant sur le corps enseignant que sur la population, a inspiré les responsables du CREPA: il y avait amplement de quoi faire de ce côté-ci des Alpes, peut-être pas dans le domaine du patois, mais assurément dans celui de la valorisation du patrimoine et de la quête d’identité. C’est ainsi qu’est né en 1992 «L’enfant à l’écoute de son village», avec comme principaux objectifs de susciter la réflexion autour de différents aspects de notre vie quotidienne et de créer des passerelles intergénérationnelles. La parole serait ainsi donnée à tout un chacun, afin d’étudier l’évolution de notre société sur Exposition au Musée de Bagnes, «Serious Games. S’installer en Valais» (automne 2012), sur la thématique de la migration avec le jeu du mikado pour illustrer les raisons du départ. 12 Même si l’effectif de la classe 6P de Lourtier (année scolaire 2010-2011) présente un fort pourcentage d’enfants de parents suisses, le tiers de la classe est issu de la migration étrangère. le laps d’une vie humaine et de valoriser cette récolte sous différentes formes: expositions, publications, soirées publiques… La première édition de l’EEV a eu lieu durant l’année scolaire 1992-1993 et s’est intéressée à la thématique du jeu. Seize sujets suivront en vingt ans, avec le dernier en date consacré au migrant et intitulé «Racines et Boutures». La population résidente auquel on aime bien apposer le qualificatif de «locale» a ainsi été analysée par une quinzaine de classes réparties dans les vallées de Bagnes, d’Entremont et du Trient. Certaines ont choisi d’interroger des émigrés sur leur parcours de vie, entre le pays d’origine et celui d’adoption, ou des descendants sur leur sentiment d’appartenance. Certaines ont réalisé des arbres généalogiques. D’autres se sont penchées sur le concept d’altérité en analysant les différences/ressemblances entre les pays quittés et le Valais. D’autres, enfin, se sont mis dans la peau de migrants devant quitter leur pays pour un inconnu aléatoire. Dessins, rédactions, interviews sont le fruit de ces réflexions. Au niveau de la valorisation, les dernières éditions du projet ont vu le travail des classes se mêler à des recherches scientifiques d’universitaires et de chercheurs. Publications et expositions ont ainsi permis aux diffé- Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013 rents travaux de dialoguer entre eux, celui des enfantschercheurs venant très souvent illustrer la réflexion des plus grands. Le do ssi er en ci ta ti o ns Grâce à l’EEV, c’est toute une communauté qui prend le temps d’étudier son passé et d’analyser le présent, sous l’angle de concepts aussi universels que la vie ensemble, l’intégration et le développement durable. Dans ce monde que l’on dit en perte de repères, la quête du sens, d’une identité, même en constante évolution, et la prise de conscience des richesses patrimoniales sont de l’ordre de l’essentiel. «Le Valais du XXe siècle, quoique puissamment relié au Valais d’hier, au “Vieux Pays”, par la permanence et la reconnaissance de caractéristiques qui fondent son identité, est profondément travaillé par les changements intervenus dans les réalités matérielles, sociales et culturelles dans lesquelles ses habitants évoluent aujourd’hui.» Guide du Valais - Guide culturel et touristique du Valais (Musées cantonaux du Valais, 2009) «L’enfant à l’écoute de son village» et le «Concours Cerlogne», deux projets identiques aux formes distinctes, deux réalisations remarquables et originales qui ont fait de ce petit coin de terre un endroit particulièrement étudié et documenté, tant dans un contexte historique qu’ethnographique. l’ a ut eu r Jean-Charles Fellay CREPA www.crepa.ch Le Valais du changement Percuter l’homogénéité des représentations «Ces approches différentes vont venir percuter l’homogénéité des représentations sociales, celles de l’enseignant, l’aider à se construire une grille plus complexe des événements et phénomènes historiques qu’il doit enseigner.» Alain Dalongeville - Michel Huber. Enseigner l’histoire autrement. Devenir les héros des événements du passé (Chronique Sociale, 2002) L a bibliographie de la Documentation pédagogique Le secteur documentation pédagogique de la Médiathèque Valais Saint-Maurice propose quelques suggestions de lecture en lien avec le dossier pour aller plus loin. le jeu suisse: montée à l'alpage et ascension politique, Lausanne, RedCut, 2009-2010. Cote: 32(494)(072) BRAF FREY N., TORTAJADA N., EDNP [Enregistrement vidéo] = En direct de notre passé, Genève, Akka-films, 2010. Cote: 949.4 EDNP FREY N., TORTAJADA N., EDNP [Enregistrement vidéo] = En direct de notre passé: saison 2, Genève, Akka-films, 2012 Cote: 949.4 EDNP Tous les documents mentionnés sont bien sûr disponibles à la Médiathèque Valais - SaintMaurice (cf. cotes indiquées) et pour certains à Sion également. HAVER G., MIX & REMIX, L'image de la Suisse, Le Mont-sur-Lausanne, LEP, 2011. Cote: 308(494) HAVE BRAFF M., CATHALA B., PAUCHON S., Helvetiq [Objet]: RAMILLON S., Géographie, histoire, sciences de la nature: guide pour l'enseignement, Neuchâtel, CIIP Conférence intercantonale Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013 de l'Instruction publique de la Suisse romande et du Tessin, 2012. Cote: 9(072) RAMI REY B, STASZEWSKI. M., Enseigner l'histoire aux adolescents: démarches socio-constructivistes, «Action!», Bruxelles, De Boeck, 2010. Cote: 930:37.02 REY WALTER F., Histoire de la Suisse, «Collection Focus; 1-5», Neuchâtel, Ed. Alphil - Presses universitaires suisses, 2009-2010, 5 vol. Cote: 949.4 WALT 13 H istoire suisse et patrimoine: pistes pour aller plus loin Voici quelques pistes pour prolonger le dossier, via des sites internet principalement (ressources audiovisuelles, portail encyclopédique…), mais aussi via des lectures. Des sites internet Portail de l’histoire valaisanne WikiValais est une base de connaissances collaborative sur le patrimoine valaisan. Un portail Histoire permet d’en savoir plus sur l’histoire mouvementée du canton. www.wikivalais.ch/index.php/Portail:Histoire Memobase Memobase permet en ce moment d'accéder à 85'676 documents audiovisuels de 14 institutions de mémoire suisses. www.memobase.ch/fr www.wikivalais.ch/ index.php/ Portail:Histoire Groupe d’étude des didactiques de l’histoire www.memobase.ch/fr CiviCampus CiviCampus est la plate-forme interactive d’instruction civique du site des Services du Parlement suisse. https://civicampus.ch Ce site du Groupe d’étude des didactiques de l’histoire de la Suisse romande et italienne présente des infos sur les didactiques de l’histoire, sur la citoyenneté à l’école, sur le Cartable de Clio, etc. www.didactique-histoire.net e-media Le portail romand de l’éducation aux médias englobe la dimension historique, via les archives de la radio et télévision suisse, et propose des fiches pédagogiques. www.e-media.ch https://civicampus.ch Plan d’études romand et Histoire Plan d’études romand (PER) - Sciences humaines et sociales (SHS) - Histoire www.plandetudes.ch/web/guest/histoire www.plandetudes. ch/web/guest/ histoire 14 Les Suisses En novembre dernier, la SSR et la RTS ont invité au voyage, ont interrogé nos relations à la Suisse, en lien avec les grandes pages de notre Histoire. http://lessuisses.rts.ch http://lessuisses.rts.ch Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013 Témoignage Béatrice Rogéré Pignolet, responsable CIIP pour le domaine Histoire notamment «Thèmes généraux, transversaux et liés à l’histoire locale, régionale et nationale font partie du Plan d’études romand. De petites séquences audiovisuelles, comme celles qui ont été récemment diffusées sur la Radio Télévision Suisse, permettent de faire entrer l’histoire suisse dans les classes de façon plus ludique, avant de travailler à partir des sources documentaires et de discuter, pour ce qui est du cycle 3, autour des controverses historiques. Les auteurs des futurs moyens d’enseignement intégreront des archives audiovisuelles pour enrichir et dynamiser l’approche en classe. Un collaborateur, Jacques Débœuf, vient d’être engagé pour assurer le lien entre la CIIP et la RTS, de façon à mettre en valeur, Moyens d’enseignement romands et Histoire La sortie des moyens romands Histoire et Géographie se fera progressivement, jusqu’en 2017. www.ciip.ch/moyens_d_enseignement/mer_scolarite_ obligatoire/sciences_humaines_et_sociales Site de l’animation pédagogique valaisanne Animation pédagogique en Sciences humaines et sociales (Géographie - Histoire - Citoyenneté) du canton du Valais. http://animation.hepvs.ch/sciences-humaines tant dans les moyens d’enseignement que sur la plateforme www. plandetudes.ch, la richesse des ressources documentaires multimédias et à concevoir de courtes séquences exploitables en classe. Par ailleurs, chaque canton peut proposer des compléments. En Valais, des documents sont en préparation via l’animation pédagogique.» Propos recueillis par Nadia Revaz Interview complète en ligne sur le site compagnon de Résonances www.resonances-vs.ch Des «Pearltrees» Des «Pearltrees» pour aller plus loin encore Vous trouverez ces liens, ceux présentés dans les divers articles du dossier, ainsi que bien d’autres sur le «Pearltrees Histoire suisse à l’école» ainsi que sur le «Pearltrees Patrimoine valaisan à l’école». A noter que l’on navigue aisément de l’un à l’autre, et c’est là tout l’intérêt de cette interface visuelle, et que l’on peut remonter jusqu’au «Pearltrees» racine sur l’Histoire à l’école. http://pear.ly/csZDf http://pear.ly/ctlsj Un livre, des séquences La Suisse racontée autrement Sous la forme d'un dialogue avec un historien, un jeune adulte prend connaissance des grands épisodes de l'histoire suisse de 1291 à nos jours. Ce livre, richement illustré, permet des lectures à plusieurs niveaux dès 11 ans. Dominique Dirlewanger. Tell me - La Suisse racontée autrement. Lausanne: ISS – UNIL, 2010. http://pear.ly/ csZDf Prochain dossier Séquences «made in Valais» Le stress à l’école Séquences modulaires d’histoire suisse et valaisanne (CECAME N° 1498). www.cecame.ch Entre-deux, articles complémentaires en ligne sur www.resonances-vs.ch Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013 Parution le 1er février 2014 (délai rédactionnel le 6 janvier 2014) 15