Histoire suisse et patrimoine culturel

Transcription

Histoire suisse et patrimoine culturel
H istoire suisse et
patrimoine culturel
Ce dossier aborde la question
de l’enseignement de l’histoire
4
De l’histoire de chez
nous à l’histoire des
sociétés humaines
C. Heimberg
10
Ateliers pour collégiens
aux Archives
de l'Etat du Valais
D. Reynard
6
Le 1er août, naissance
d’une fête nationale
D. Dirlewanger
12
L’enfant à l’écoute
de son village
J.-C. Fellay
7
Enseigner l’histoire
locale à l’aide
d’internet
L. Kaufmann
13
La bibliographie
de la Documentation
pédagogique
E. Nicollerat
8
Enquête à partir
d’une image…
P.-P. Bugnard
14
Des pistes pour
aller plus loin
Résonances
«de chez nous» et de la découverte
du patrimoine culturel environnant.
Comment raconter l’histoire locale
et régionale, reliée à celle de monde,
autrement? Comment apporter au
présent un éclairage plus dynamique
sur le passé? Voici quelques pistes
pour redynamiser l’enseignement
de l’histoire… Vers une histoire 2.0…
De l’histoire de chez nous à
l’histoire des sociétés humaines
L’apprentissage de l’histoire contribue à faire connaître
et comprendre le monde dans lequel nous vivons. Aujourd’hui, il ne consiste plus à nourrir les passions identitaires. L’histoire est une science sociale qui examine
les sociétés humaines et leur évolution et qui s’intéresse, par un travail de comparaison, à la différence et
à l’altérité, à travers le temps comme à travers l’espace.
Or, ce travail d’ouverture et cette curiosité se trouveraient appauvris s’ils ne partaient pas, entre autres démarches, de l’examen des traces que le passé a laissées
dans notre environnement local et régional.
Mais comment faire travailler les élèves sur ces traces
du passé de chez nous? Dans le contexte du prochain
centenaire de la Première Guerre mondiale, inspironsnous du travail de deux historiens, Antoine Prost et
Jay Winter1, qui ont montré les trois regards différents
et complémentaires que les historiens ont successivement portés sur cette tragédie. Dans le premier regard,
il n’est question que de stratégies militaires, de décisions politiques et d’accords diplomatiques. Avec le
deuxième, on interroge les causes et les conséquences
économiques et sociales des événements en intégrant
le point de vue des acteurs d’en bas, tous ceux qui ont
fait effectivement cette guerre, et qui en ont témoigné, mais aussi les femmes qui ont fait tourner l’écono-
C. Heimberg
mie du pays. Enfin, le troisième regard est plus culturel.
Il concerne par exemple les manières de se représenter
cette guerre sur le moment, sous l’effet de la propagande ou de la censure, mais aussi après, à travers les
monuments aux morts ou les commémorations.
Ces trois regards, qui ne s’excluent pas l’un l’autre,
peuvent être portés de la même manière sur les traces
locales ou régionales du passé. Prenons par exemple
un château ou les fortifications d’une cité. La défense
fortifiée a une signification militaire et politique, celle
de l’affirmation du pouvoir d’un seigneur ou d’une
élite patricienne. Toutefois, une communauté de paysans ou d’artisans dépend de cette autorité et la nourrit par son travail. Elle a aussi participé aux frais ou
aux travaux de construction de ce château, ou de ces
fortifications, et contribue à leur entretien. En cas de
danger extérieur, elle s’y rend pour se mettre à l’abri.
Ainsi, si cette communauté a accepté sa domination
économique, et si elle a travaillé pour ériger ces structures défensives, c’est en relation avec un échange impliquant une forme de protection par le seigneur ou
l’autorité politique. En outre, sur le plan des représentations et de la dimension culturelle, ce château ou ces
fortifications se rendent visibles, parfois de très loin,
pour marquer symboliquement le pouvoir en place
dans un territoire spécifique.
L’une des questions importantes que posent les traces du
passé concerne leur authenticité, entre le vrai, le faux et
le vraisemblable. Des lieux patrimoniaux peuvent en effet
présenter toute l’apparence
de temps anciens alors qu’ils
sont en réalité des reconstructions récentes, comme c’est par
exemple le cas d’une prétendue forteresse médiévale en
Italie, à Gradara, près d’Urbino,
reconstruite de toutes pièces
dans les années 19202. D’autres
lieux comme la cathédrale de
Genève présentent une complexité temporelle qui est liée
aux traces archéologiques qu’ils
recouvrent, constituées de plu-
4
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013
Parmi les objets patrimoniaux, les images se révèlent
particulièrement intéressantes pour l’enseignement
de l’histoire. Elles permettent de travailler sur le temps
représenté et le temps représentant, qui est celui de
leur réalisation; mais aussi une réflexion sur leur signification et leur fonction dans la société. Le plafond peint du XIIe siècle de l’église St-Martin de Zillis,
dans les Grisons, en est l’un des meilleurs exemples.
Ses 153 petits panneaux racontent les vies de Jésus et
de saint Martin. Ils témoignent en même temps d’une
circulation des idées de part et d’autre des Alpes. La
pêche miraculeuse, le tableau de Conrad Witz (1444)
qui vient d’être restauré, associe le paysage reconnaissable de la rade genevoise à plusieurs récits bibliques.
Son étude permet de rendre compte d’une société ancienne où le rôle du religieux était prépondérant, sans
distinction claire avec la vie terrestre et matérielle de
la société de ce temps. Ces œuvres, comme beaucoup
d’autres, peuvent être étudiées en classe avant d’aller
éventuellement les admirer sur place.
D’une certaine manière, tout objet patrimonial nous
donne l’impression, peut-être illusoire, d’un rapport direct avec le passé. Or, il ne nous serait pas accessible s’il
n’avait pas été régulièrement entretenu, voire complètement restauré. Il est donc aussi le produit d’une longue histoire qui nous sépare du temps de sa première
édification. Ce fait n’est pas sans importance. En prendre
conscience permet de sensibiliser les élèves à l’importance de la conservation du patrimoine, mais aussi à la
dynamique complexe par laquelle tel monument, telle
œuvre d’art ou tel objet nous relient au passé.
Une autre manière de faire de l’histoire à partir du local
ou du régional consiste à connecter les traces du passé
de chez nous à d’autres espaces possibles. La bataille
genevoise de l’Escalade donne ainsi lieu à plusieurs récits possibles selon différents points de vue: celui des
habitants de la cité assaillie, celui des assaillants et de
leur défaite, mais aussi celui des enjeux européens po-
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013
Le patrimoine auquel nous pouvons accéder ne nous
informe pas sur tout le passé puisque beaucoup de
traces des temps anciens ont disparu. Nous en connaissons parfois l’existence par des documents d’archives.
Mais il peut aussi être pertinent d’agir au moment de
leur destruction. L’exposition temporaire que Grégoire
Favre et Eric Bovisi ont consacrée il y a quelque temps
à l’usine d’aluminium de Chippis a mis en scène des
traces retrouvées ou récoltées au moment de la démolition de ce site industriel. Elle a fait exister de manière
éphémère la mémoire de ces ouvriers-vignerons qui
ont assuré une production industrielle au cœur d’une
vallée alpine. Un livre en a laissé de belles traces qui
peuvent être utilisées en classe3.
Une autre dimension de l’histoire locale et régionale
concerne les témoins du passé. Quand les élèves ont
l’occasion d’en rencontrer, ils accèdent à des informations inédites, différentes de celles qu’ils trouvent dans
les livres. Ils apprennent en outre à contextualiser ces
récits, à mesurer l’effet du temps passé sur le témoin
et ses souvenirs. Et parmi tous les témoins possibles, il
y en a qui, parce qu’ils viennent d’ailleurs, portent des
mémoires différentes.
En fin de compte, l’histoire scolaire de chez nous est
avant tout une histoire depuis chez nous. Elle cueille
des traces locales du passé pour permettre aux élèves
de prendre conscience de leur existence et de leur poser
des questions susceptibles de leur faire comprendre ce
qui caractérisait les sociétés anciennes d’ici et d’ailleurs.
Notes
1
Penser la Grande Guerre. Un essai d’historiographie, Paris,
Seuil, 2004.
2
Voir l’éditorial du dernier Cartable de Clio, Lausanne, Antipodes, n° 13, 2013.
3
Mémoire ouvrière, sous la direction de Luc van Dongen et
Grégoire Favre, Sierre, Monographic, 2011.
eu
ut
Les images se révèlent
particulièrement intéressantes pour
l’enseignement de l’histoire.
tentiels de cet événement. L’implantation et l’histoire
d’une abbaye ou d’une cathédrale sont le plus souvent
reliées à des circulations, à d’autres espaces que celui
de leur proximité immédiate. Même le patrimoine alimentaire est bien souvent le produit de transferts et
de communications. Le fameux chocolat suisse, qui
n’aurait pas pu exister sans importation de matières
premières, en est un bon exemple.
l’ a
sieurs couches relevant chacune d’époques différentes.
De nombreux édifices religieux se caractérisent également par des attributs architecturaux qui correspondent à divers styles ou périodes. Dès lors, sans entrer
dans trop de complexité, il est utile de montrer aux
élèves que ces monuments du passé, produits d’une
construction à l’échelle de plusieurs générations, se
composent d’éléments disparates et se présentent rarement à nous comme ils étaient à l’origine.
r
Charles Heimberg
Université de Genève
www.unige.ch/fapse/
edhice/index.html
5
L e 1 août: naissance
er
d’une fête nationale
Se donner les moyens
de comprendre la Suisse
«Les événements du passé influencent notre
quotidien; s’intéresser aux racines de la Suisse,
c’est se donner les moyens de comprendre ce qu’elle
est aujourd’hui et de mieux appréhender les défis
de l’avenir.»
Grégoire Nappey (textes), Mix & Remix (illustrations)
in Histoire suisse (Editions Loisirs et pédagogie, 2013)
La recherche au cœur
du cours d’histoire
«Loin d’être une activité annexe au service de
l’Histoire, la recherche, le tri et l’exploitation en
sont plutôt le cœur.»
Sylvain Doussot in Les Cahiers pédagogiques no 508
(novembre 2013)
6
L’intérêt de 1291 est que cette commémoration n’est
pas construite sur une guerre entre cantons et, par
conséquent, permet de ne pas laisser de vaincus sur
le bord de la route. Les autorités évoluent dans leurs
mentalités, en abandonnant la vision romantique
d’une guerre de libération nationale, au profit d’un
symbole plus fort représenté par l’accession de l’Etat
de droit. Le pacte de 1291 fait ainsi l’objet d’une lecture conservatrice, il ne s’agit plus alors que du maintien de droits politiques acquis dans un passé mythique
par les trois cantons primitifs. Dans cette querelle des
mémoires, la commémoration du serment du Grütli,
situé depuis des siècles en décembre 1307, ou la guerre
de libération des vallées alpestres, que la tradition fixe
au Nouvel An 1308, font une concurrence sérieuse au
projet du Conseil fédéral. La résistance s’organise dans
les cantons de Suisse centrale qui organise le six-centième anniversaire du Grütli en 1907, une date contestée par les historiens qui ne sont pas plus écoutés à
l’époque qu’aujourd’hui. Le débat sur les origines de
la Suisse se poursuit donc au-delà de 1891.
eu
ut
Le do s s i e r e n c i t a t i o n s
Dans un contexte où les Etats nations européens et
américains organisent des fêtes patriotiques, l’Etat fédéral éprouve le besoin de marquer l’unité avec force,
notamment par des actions symboliques qui doivent
dépasser les conflits politiques ou confessionnels. Le
document illustre bien les conflits latents entre ville
et périphérie, Berne et cantons primitifs, illustration
d’une tendance plus profonde entre forces centralisatrices et fédéralistes. Cette volonté de centralisme
s’exprime depuis l’adoption de la Constitution de 1848
et encore plus après sa première révision en 1874. Ce
qu’illustre clairement ce document, c’est que la fête ne
s’ancre pas dans une tradition populaire, mais elle est
l’œuvre d’une construction intellectuelle.
l’ a
En 1889, le Conseil fédéral adresse aux Chambres un
message (www.memorado.ch/memorado.ch_public/
DDHS_files/1889fetenationale.pdf) afin de créer une
fête nationale, soit deux ans avant sa première célébration. Le besoin d’une telle célébration, capable de
rassembler tous les cantons, tous les partis et toutes
les tendances confessionnelles se fait sentir avec une
grande vigueur en cette fin de 19e siècle. Dans le climat émotionnel du Kulturkampf (www.hls-dhs-dss.ch/
textes/f/F17244.php), ce besoin est accru par les blessures toujours ouvertes à la suite de la guerre civile
du Sonderbund (www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F17241.
php). Enfin, le besoin de resserrer les rangs entre radicaux et conservateurs devient urgent dans un contexte
agité par l’industrialisation. La fondation du Parti socialiste suisse en 1888 et l’idée d’une fête des travailleurs proposée par l’Internationale en 1889 expriment un accroissement de la contestation. L’origine
précise de la fête reste mystérieuse. Préparé au sein du
Département militaire fédéral, le projet ne débat pas
des questions politiques, historiques ou idéologiques
liées au pacte de 1291. La commission ne discute que
des problèmes organisationnels.
D. Dirlewanger
r
Dominique Dirlewanger
Historien et enseignant au
gymnase Provence (Lausanne).
Auteur de Tell me: la
Suisse racontée autrement
(Lausanne: ISS-Unil, 2010)
et animateur du site
www.memorado.ch
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013
E nseigner l’histoire locale
à l’aide d’internet
L. Kaufmann
De tout temps, et plus particulièrement à l’école primaire, l’histoire locale ou familiale est un terreau riche
pour intéresser les élèves à l’histoire. Internet permettra de leur offrir une situation de communication véritable et de riches interactions avec leur univers proche
ou plus lointain. Petit tour d’horizon.
Des ressources en ligne de qualité
Construire en ligne l’histoire locale
avec les élèves
Si ces différentes ressources permettent d’ancrer un
travail en histoire, il est plus intéressant pour les élèves
de mener une démarche d’enquête dont les résultats
seront diffusés en ligne.
Un simple «smartphone» permettra déjà aux élèves de
prendre des photos d’une visite ou d’une ressource,
de mener une interview sonore ou visuelle avec un
membre de sa famille, une personne du village, l’archiviste communal ou un historien.
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013
Pour la publication du travail, plusieurs outils existent:
le site de l’établissement, un blog ou un traitement
de texte collaboratif en ligne (GoogleDrive, SkyDrive,
iWorks). Si les élèves disposent de documents originaux, le site www.notrehistoire.ch permettra également de les publier.
Les thématiques travaillées peuvent être variées: notre
village durant la Première Guerre mondiale, notre
école au 20e siècle, avoir 15 ans dans notre village en
1973, 1993 et 2013. La sixième édition d’Historia 20132015 (http://f.ch-historia.ch), Concours Suisse d’Histoire, offre des exemples d’aspects à traiter: y avait-il
des réfugiés près de chez nous entre 1939 et 1945? qui
se cache derrière le nom de cette rue? depuis quand
le train passe-t-il par mon village? qui étaient les premiers touristes dans notre région?
Aujourd’hui, les outils numériques renouvèlent la pratique de l’atelier d’imprimerie, cher à Freinet, le journal de classe ou les panneaux disposés dans les corridors de l’école. Ces activités permettent également
de traiter des questions des droits (copyright, droit
à l’image notamment) et des sources. Le tout rendra
l’histoire suisse vivante.
eu
ut
Entre leurs mains, les élèves pourront être initiés à la
démarche historique ou disposeront d’informations
complémentaires pour leur travail.
http://14-18.ch
l’ a
L’enseignant d’histoire et ses élèves disposent d’un
nombre limité, mais de qualité, de ressources en ligne
dédiées à l’histoire suisse. Ses ressources permettront
à l’enseignant de disposer d’un dictionnaire historique
(Dictionnaire historique de la Suisse, www.hls-dhs-dss.
ch) ou de documents historiques (Services du Parlement/Archives fédérales suisses: www.amtsdruckschriften.bar.admin.ch). Pour sa part, le site des Documents
diplomatiques suisses propose des dossiers centrés sur
l’histoire contemporaine (www.dodis.ch). Récemment
mises en ligne, les cartes postales de la Bibliothèque nationale, publiées pendant la Première Guerre mondiale,
permettent d’explorer une période encore méconnue
d’histoire suisse (http://14-18.ch). Swissinfo a publié en
ligne plus de 16'000 manuscrits de programmes diffusés par le Service des ondes courtes (SOC) entre 1939 et
1945 (Deuxième Guerre mondiale: La voix de la Suisse,
http://archives.swissinfo.ch/article.php). Réalisé par un
professeur suisse, Cliotexte est un catalogue de textes
utiles à l’enseignement de l’histoire suisse ou générale
au niveau secondaire (http://icp.ge.ch/po/cliotexte).
r
Lyonel Kaufmann
Professeur formateur
à la HEP-VD à Lausanne
en Suisse.
7
E nquête
à partir d’une image…
P.-P. Bugnard
Il y a mille manières de dynamiser l’enseignement
de l’histoire suisse dont on dit qu’il est devenu un
parent pauvre de nos programmes. En voici une.
Un enseignement sera «dynamique» s’il part d’une
curiosité partagée. Nos élèves auront bien leur
hypothèse sur cette question centrale de l’histoire
nationale: comment expliquer que des Jurassiens,
des Schaffhousois, des Engadinois, des Tessinois, des
Genevois, des Zougois… qui apparemment n’ont rien à
faire ensemble, se retrouvent tous dans le même pays?
L’explication de nos programmes d’histoire enseignée
est bien connue. A partir de trois vallées qui ont un
ennemi commun, des alliances permettent à ce noyau
primitif de former une Confédération toujours plus
étendue de 4, 8, 10, 13, 19 et finalement 22 (23) cantons,
avec une configuration territoriale arrêtée en 1815.
Quel succès! Une histoire continue d’agrandissements
obtenus héroïquement, sans recul, ou si peu, jusqu’à
ce que des frontières naturelles soient atteintes, entre
Rhin et Rhône, Alpes et Jura, sauf exceptions. Tel est le
sens de l’histoire suisse, la réponse à la question. Mais
avons-nous vraiment «la Suisse» avec ça?
Enquête à partir d’une image qui crève
les yeux mais qu’on peine à voir.
Lorsqu’à l’issue de la guerre du Sonderbund, ultime
guerre civile, les vainqueurs radicaux créent nos
institutions actuelles, en 1848, ils se rendent bien
compte qu’il faut à ces 22 Etats une identité commune
qui ne se fondera ni sur une langue, ni sur une religion,
ni sur un pouvoir centralisé. On invente donc en 1891 une
Fête nationale sur un événement improbable, attesté
par un pacte qui l’est tout autant, tandis que le Conseil
fédéral commande une série d’œuvres d’art (principal
média de l’époque) montrant aux Suisses qu’il y a des
héros à l’origine de leur improbable confédération,
mais aussi qu’ils tirent leur identité d’ancêtres communs
encore plus anciens que les Romains: les lacustres! Ici,
nous laisserons malheureusement de côté les lacustres.
La curiosité sera éveillée dans les classes placées en
situation de remarquer de telles œuvres, d’abord.
De comprendre ensuite le rôle que ces images jouent
8
Guillaume Tell et «le Berceau de la Confédération»
(Salle du Conseil national, Palais fédéral, Berne).
L’illustration est en couleur sur le site compagnon
de la revue: www.resonances-vs.ch. © www.parlement.ch
dans la quête d’une identité nationale. De percer
enfin le secret des mythes qu’elles véhiculent et que
l’on cherche à faire passer pour de l’histoire… non sans
talent, pour la bonne cause. En plus, ces œuvres sont
si belles! Prenons la plus familière et mettons la classe
face au Berceau de la Confédération!
A droite, Uri, patrie de Guillaume Tell. Au fond, Schwyz,
d’où la Suisse tirera son nom et son drapeau. A gauche,
Unterwald avec la prairie du Grütli. Tout est là, face
aux députés des Chambres qui décident des lois du
pays: «Voici votre berceau. N’oubliez jamais d’où vous
venez!». A partir de cette fresque de 1901, brossée
dans les couleurs chatoyantes de l’Art nouveau par le
Genevois Charles Giron, offrant à la vue des Suisses le
plus beau décor qu’un palais national puisse présenter,
concentrons-nous sur Guillaume Tell, statufié à gauche
de la fresque.
Du démarrage de l’enquête…
La classe s’empare de la légende de Tell dans sa version
officielle, celle de Bürglen (UR), village d’origine du
héros, et part à l’enquête.
Le groupe 1 vérifie s’il est possible, avec une arbalète
du XIIIe siècle, de décocher une flèche dans une pomme
posée à cent pieds sur la tête d’un enfant qui doit
rester imperturbable.
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013
Le groupe 2 s’interroge sur les raisons qui poussent
Tell à ne pas tuer le bailli tout de suite, au risque
de tuer son propre fils d’abord, et pourquoi il met
une deuxième flèche dans son habit (quelle est la
longueur d’une flèche?) alors qu’elle serait sans doute
plus à portée de main dans son carquois.
Le groupe 3 estime s’il est possible, au lieu-dit Tellsplatte,
à droite sur la fresque, de repousser d’un seul coup de
pied, en pleine tempête, une barque chargée de soldats
lourdement armés, qui le laissent sauter sur la rive, non
sans qu’il ait réussi au préalable à saisir son arbalète et
ses flèches, laissées comme ça, à portée de sa main; et
comment les soldats parviennent à s’en sortir ensuite sans
Tell, lequel, soit dit en passant, est donc non seulement
grand arbalétrier, mais aussi marin expérimenté.
Le groupe 4 étudie les cheminements de l’époque et
vérifie s’il est possible de courir au Chemin creux de
Küssnacht, à 35 km de là, plus vite que les chevaux du
bailli, et pourquoi le bailli monte le chemin alors qu’il
faut le descendre pour gagner le Gesslerburg.
Le groupe 5 vérifie si les ruines du fameux château sont
bien celles d’une fortification du XIIIe siècle et s’il était
alors occupé par un bailli appelé Gessler censé exercer
à Altdorf et s’il y a vraiment un Gessler attesté comme
bailli à cette époque, dans cette région.
Le do s s i e r e n c i t a t i o n s
Les controverses de l’histoire suisse
«L’histoire suisse ne manque pas de controverses!
Contrairement à bien des récits qui nous racontent
les événements de 1291 à nos jours en passant comme
chat sur braise sur les conflits et les contradictions,
il nous semble essentiel de faire une lecture réaliste
de l’histoire. C’est seulement ainsi que l’on peut mieux
comprendre les intérêts en présence, les politiques
et les actions des différents acteurs, ainsi que le
contexte global dans lequel s’inscrit un événement.
Similaire à n’importe quelle science, l’histoire est en
perpétuelle construction.»
Dominique Dirlewanger in Tell me - La Suisse racontée
autrement (Editions ISS UNIL, 2010)
Le groupe 6 s’enquiert de ce que disent les historiens
sur Tell, les Trois Suisses, le Pacte de 1291 et le Serment
du Grütli: qu’est-ce que les historiens médiévistes ont
établi à propos de cette histoire? Depuis quand en
parle-t-on? A-t-elle d’autres versions? Pour cela, ils
utilisent les articles du Dictionnaire historique de la
Suisse en ligne.
Le groupe 7 examine, à partir d’un ouvrage de
référence, le Tell de Bergier par exemple, quand
et pourquoi cette histoire a été racontée, chantée,
peinte… et où, ailleurs dans le monde, ce super héros
a pu servir d’étendard à différentes causes, en tant
qu’assassin d’un tyran (jusqu’à quand accepte-t-on
l’idée qu’on a le droit d’assassiner un tyran?)… comme
Caïn ou Romulus (bizarre, non?) sauf que là, le héros
n’est pas fratricide.
… à sa conclusion
Chaque groupe devient expert d’un bout de l’histoire
et fait part de son travail au reste de la classe sur la
base de posters illustrant les démonstrations. Une
discussion conclusive permet d’établir l’opinion que
chacun se forge ainsi, en connaissance de cause, sur
Tell: a-t-elle évolué, par rapport aux hypothèses de
départ, quelles sont les questions en suspens… C’est le
rapport de l’enquête (historia en grec).
Finalement, pourquoi ne pas tenir comme à la prunelle
de ses yeux au Suisse le plus connu dans le monde, sans
qui peut-être nos concitoyens du XIXe siècle ne seraient
pas parvenus à s’entendre pour nous transmettre une
des démocraties les plus actives connues? Y tenir? A
condition que ce soit comme ancêtre mythique de
valeurs d’indépendance bien comprises.
Après ça, si l’histoire suisse n’est toujours pas dynamisée, alors il ne reste qu’à en gober les sottises.
Bibliographie
Stückelberger, J. (2010). Palais fédéral, in Dictionnaire historique de la Suisse, t. 9. Basel: Schwabe; Hauterive: Attinger.
Von Tavel, H. C. (1992). De la salle de la Diète au Palais fédéral;
Monuments et musées nationaux, in Ars Helvetica X. Disentis:
Pro Helvetia / Editions Disertina.
Donner des outils de discernement
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013
ut
eu
l’ a
«Le cours d’histoire n’est pas un cours de morale. (…)
L’histoire est du côté de la connaissance; elle est mise
à distance, rationalisation, volonté de comprendre et
d’expliquer.»
Antoine Prost in 12 leçons sur l’histoire (Editions Seuil,
1996)
r
Pierre-Philippe Bugnard
Université de Fribourg,
Département des Sciences
de l’éducation
Histoire de l’éducation Didactique de l’histoire.
9
A teliers pour collégiens aux
Archives de l'Etat du Valais
2013: un projet pilote sur la découverte et la
lecture de documents anciens
En 2013, une collaboration entre Noémie Escher, professeur de latin au Lycée-Collège des Creusets (LCC)
à Sion et archiviste paléographe, et les Archives
de l'Etat du Valais (AEV) a été lancée. Son objectif:
contextualiser l’enseignement du latin par un atelier
pratique dédié à la découverte et à la lecture des documents anciens, et lié à l’histoire valaisanne.
Enseigner le latin et l’histoire
en lien avec le patrimoine valaisan,
c’est possible!
D. Reynard
la tablette d'argile au livre enluminé, les principaux
types d'écritures latines, ainsi que des notions de base
de paléographie.
Les archivistes ont ensuite accueilli les étudiants pour
un atelier de 2 périodes, articulé en 4 étapes:
présentation des Archives de l'Etat du Valais et du
métier d'archiviste;
illustration des éléments vus en cours par des documents contenant différentes écritures, du Moyen
Age à la Renaissance;
découverte de quelques épisodes de l'histoire valaisanne au travers de documents d'archives;
3 ateliers pratiques:
Les étudiants ont bénéficié de plusieurs périodes
d'enseignement d’introduction à l'histoire de l'écriture et des documents écrits. Sur la base d’un dossier illustré, le cours a présenté les supports et instruments d’écriture, l’évolution des documents écrits de
Ateliers
«découverte des textes»
pour les classes de latin
du canton
Thématique: découverte de l’univers des écritures et des
documents anciens liés à l’histoire du Valais
Public-cible: classes de latin de 1re année (visite générale) et de 3e année (avec exercices pratiques plus développés)
Dates: à convenir
Durée: 2 périodes
Dossier de préparation disponible sur demande aux AEV
Information et réservation:
Denis Reynard, Archives de l'Etat du Valais,
027 606 46 06, [email protected]
Pages web des Archives de l’Etat du Valais:
www.vs.ch/aev
10
• reconnaissance
des écritures et des sceaux,
de documents latins manuscrits,
• recherche d'informations dans des documents
d'archives.
• transcription
Parchemin
contenant l'acte
de vente de 4 prés
dans la région de
St-Maurice-deLaques, par Henri
de Venthône
au curé Pierre de
Miège, 1242 © AEV.
Rouleau
de parchemin
contenant des
reconnaissances
foncières pour la
région de Leytron,
1370. © AEV
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013
Six classes de latinistes ont ainsi découvert les AEV en
2013. Ce projet fut un succès et sera reconduit durant
cette année scolaire (voir encadré Ateliers).
Autres offres scolaires des AEV
Sur demande: visite interactive de l’institution et atelier de travaux pratiques en lien avec une thématique,
pour les classes d’histoire du secondaire I et II:
www.vs.ch/navig/navig.asp?MenuID=24532
6 modules vidéo didactiques et ludiques «Archivas»
présentent les Archives de l'Etat et leurs métiers.
Un outil utile pour sensibiliser à la transmission des
sources écrites de l’histoire et au rôle d'une institution
d'archives:
www.vs.ch/Navig/navig.asp?MenuID=31242
Une offre va être testée avec des enseignants du Lycée-Collège de la Planta à Sion en vue de proposer des
sujets de travaux de maturité en lien avec l'histoire valaisanne, avec des ateliers aux AEV.
Le coup de projecteur
d’Etincelles de culture à l’école
Sion est un haut lieu de
l’archéologie, le saviezvous? Une visite interactive invite les classes
d’ECCG-EPP à enquêter
sur les traces laissées par
les hommes et femmes
du passé.
Activité: visite «Enquête et interprétation archéologique»
Lieu: Musée cantonal d’histoire et Ancien Pénitencier,
Sion
Public: Elèves de l’école de commerce et de l’école de
culture générale, enseignement préprofessionnel
Informations: www.musees-valais.ch/musee-dhistoire/
services-au-public/ecoles
l’ a
ut
eu
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Denis Reynard,
Archives de l'Etat du Valais.
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013
Etincelles de culture est le programme du Service de la
culture qui soutient et promeut les activités culturelles
en lien avec l’école. Offres, soutien et outils sur www.
vs.ch/etincellesdeculture
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L’enfant à l’écoute
de son village
J.-C. Fellay
Raconter en quelques lignes une aventure de plus
de vingt ans relève de la gageure. Pour présenter le
projet «L’enfant à l’écoute de son village» du Centre
régional d’études des populations alpines (Sembrancher), j’ai choisi de m’attarder sur quelques impressions personnelles.
Il a suffi d’une visite chez nos voisins valdôtains pour
écrire une belle page de l’histoire de l’institution
CREPA. De l’autre côté des Alpes, le «Concours Cerlogne» rassemble depuis 1963 de très nombreuses
classes autour de la préservation du patois par l’étude
de l’environnement local et de son histoire. L’impact
de ce projet au fil des éditions, tant sur le corps enseignant que sur la population, a inspiré les responsables
du CREPA: il y avait amplement de quoi faire de ce
côté-ci des Alpes, peut-être pas dans le domaine du patois, mais assurément dans celui de la valorisation du
patrimoine et de la quête d’identité.
C’est ainsi qu’est né en 1992 «L’enfant à l’écoute de
son village», avec comme principaux objectifs de susciter la réflexion autour de différents aspects de notre
vie quotidienne et de créer des passerelles intergénérationnelles. La parole serait ainsi donnée à tout un
chacun, afin d’étudier l’évolution de notre société sur
Exposition au Musée de Bagnes, «Serious Games.
S’installer en Valais» (automne 2012), sur la
thématique de la migration avec le jeu du
mikado pour illustrer les raisons du départ.
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Même si l’effectif de la classe 6P de Lourtier
(année scolaire 2010-2011) présente un fort
pourcentage d’enfants de parents suisses,
le tiers de la classe est issu de la migration
étrangère.
le laps d’une vie humaine et de valoriser cette récolte
sous différentes formes: expositions, publications, soirées publiques…
La première édition de l’EEV a eu lieu durant l’année
scolaire 1992-1993 et s’est intéressée à la thématique
du jeu. Seize sujets suivront en vingt ans, avec le dernier en date consacré au migrant et intitulé «Racines
et Boutures». La population résidente auquel on aime
bien apposer le qualificatif de «locale» a ainsi été analysée par une quinzaine de classes réparties dans les
vallées de Bagnes, d’Entremont et du Trient. Certaines
ont choisi d’interroger des émigrés sur leur parcours de
vie, entre le pays d’origine et celui d’adoption, ou des
descendants sur leur sentiment d’appartenance. Certaines ont réalisé des arbres généalogiques. D’autres
se sont penchées sur le concept d’altérité en analysant
les différences/ressemblances entre les pays quittés et
le Valais. D’autres, enfin, se sont mis dans la peau de
migrants devant quitter leur pays pour un inconnu
aléatoire. Dessins, rédactions, interviews sont le fruit
de ces réflexions.
Au niveau de la valorisation, les dernières éditions du
projet ont vu le travail des classes se mêler à des recherches scientifiques d’universitaires et de chercheurs.
Publications et expositions ont ainsi permis aux diffé-
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013
rents travaux de dialoguer entre eux, celui des enfantschercheurs venant très souvent illustrer la réflexion des
plus grands.
Le do ssi er en ci ta ti o ns
Grâce à l’EEV, c’est toute une communauté qui prend
le temps d’étudier son passé et d’analyser le présent,
sous l’angle de concepts aussi universels que la vie ensemble, l’intégration et le développement durable.
Dans ce monde que l’on dit en perte de repères, la
quête du sens, d’une identité, même en constante évolution, et la prise de conscience des richesses patrimoniales sont de l’ordre de l’essentiel.
«Le Valais du XXe siècle, quoique puissamment relié
au Valais d’hier, au “Vieux Pays”, par la permanence
et la reconnaissance de caractéristiques qui fondent
son identité, est profondément travaillé par les
changements intervenus dans les réalités matérielles,
sociales et culturelles dans lesquelles ses habitants
évoluent aujourd’hui.»
Guide du Valais - Guide culturel et touristique
du Valais (Musées cantonaux du Valais, 2009)
«L’enfant à l’écoute de son village» et le «Concours
Cerlogne», deux projets identiques aux formes distinctes, deux réalisations remarquables et originales
qui ont fait de ce petit coin de terre un endroit particulièrement étudié et documenté, tant dans un contexte
historique qu’ethnographique.
l’ a
ut
eu
r
Jean-Charles Fellay
CREPA
www.crepa.ch
Le Valais du changement
Percuter l’homogénéité
des représentations
«Ces approches différentes vont venir percuter
l’homogénéité des représentations sociales, celles
de l’enseignant, l’aider à se construire une grille plus
complexe des événements et phénomènes historiques
qu’il doit enseigner.»
Alain Dalongeville - Michel Huber. Enseigner l’histoire
autrement. Devenir les héros des événements
du passé (Chronique Sociale, 2002)
L a bibliographie de la
Documentation pédagogique
Le secteur documentation
pédagogique de la
Médiathèque Valais Saint-Maurice propose
quelques suggestions de
lecture en lien avec le dossier
pour aller plus loin.
le jeu suisse: montée à l'alpage et ascension politique, Lausanne,
RedCut, 2009-2010. Cote: 32(494)(072) BRAF
FREY N., TORTAJADA N., EDNP [Enregistrement vidéo] = En direct
de notre passé, Genève, Akka-films, 2010.
Cote: 949.4 EDNP
FREY N., TORTAJADA N.,
EDNP [Enregistrement
vidéo] = En direct de
notre passé: saison 2,
Genève, Akka-films, 2012
Cote: 949.4 EDNP
Tous les
documents
mentionnés
sont bien sûr
disponibles à la
Médiathèque
Valais - SaintMaurice (cf. cotes
indiquées) et pour
certains à Sion également.
HAVER G., MIX & REMIX,
L'image de la Suisse,
Le Mont-sur-Lausanne, LEP, 2011.
Cote: 308(494) HAVE
BRAFF M., CATHALA B.,
PAUCHON S., Helvetiq [Objet]:
RAMILLON S., Géographie, histoire, sciences de la nature: guide
pour l'enseignement, Neuchâtel, CIIP Conférence intercantonale
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013
de l'Instruction publique
de la Suisse romande et
du Tessin, 2012.
Cote: 9(072) RAMI
REY B, STASZEWSKI. M.,
Enseigner l'histoire
aux adolescents:
démarches
socio-constructivistes,
«Action!», Bruxelles,
De Boeck, 2010.
Cote: 930:37.02 REY
WALTER F., Histoire
de la Suisse, «Collection
Focus; 1-5», Neuchâtel,
Ed. Alphil - Presses
universitaires suisses,
2009-2010, 5 vol.
Cote: 949.4 WALT
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H istoire suisse et patrimoine:
pistes pour aller plus loin
Voici quelques pistes pour prolonger le dossier, via
des sites internet principalement (ressources audiovisuelles, portail encyclopédique…), mais aussi via des
lectures.
Des sites internet
Portail de l’histoire valaisanne
WikiValais est une base de connaissances collaborative
sur le patrimoine valaisan. Un portail Histoire permet
d’en savoir plus sur l’histoire mouvementée du canton.
www.wikivalais.ch/index.php/Portail:Histoire
Memobase
Memobase permet en ce moment d'accéder à 85'676
documents audiovisuels de 14 institutions de mémoire
suisses.
www.memobase.ch/fr
www.wikivalais.ch/
index.php/
Portail:Histoire
Groupe d’étude des didactiques de l’histoire
www.memobase.ch/fr
CiviCampus
CiviCampus est la plate-forme interactive d’instruction
civique du site des Services du Parlement suisse.
https://civicampus.ch
Ce site du Groupe d’étude des didactiques de l’histoire
de la Suisse romande et italienne présente des infos
sur les didactiques de l’histoire, sur la citoyenneté à
l’école, sur le Cartable de Clio, etc.
www.didactique-histoire.net
e-media
Le portail romand de l’éducation aux médias englobe
la dimension historique, via les archives de la radio et
télévision suisse, et propose des fiches pédagogiques.
www.e-media.ch
https://civicampus.ch
Plan d’études romand et Histoire
Plan d’études romand (PER) - Sciences humaines et sociales (SHS) - Histoire
www.plandetudes.ch/web/guest/histoire
www.plandetudes.
ch/web/guest/
histoire
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Les Suisses
En novembre dernier, la SSR et la RTS ont invité au
voyage, ont interrogé nos relations à la Suisse, en lien
avec les grandes pages de notre Histoire.
http://lessuisses.rts.ch
http://lessuisses.rts.ch
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013
Témoignage
Béatrice Rogéré Pignolet, responsable CIIP pour le domaine Histoire notamment
«Thèmes généraux, transversaux et liés à l’histoire
locale, régionale et nationale font partie du Plan
d’études romand. De petites séquences audiovisuelles, comme celles qui ont été récemment diffusées sur la Radio Télévision Suisse, permettent de
faire entrer l’histoire suisse dans les classes de façon
plus ludique, avant de travailler à partir des sources
documentaires et de discuter, pour ce qui est du
cycle 3, autour des controverses historiques. Les auteurs des futurs moyens d’enseignement intégreront
des archives audiovisuelles pour enrichir et dynamiser l’approche en classe. Un collaborateur, Jacques
Débœuf, vient d’être engagé pour assurer le lien
entre la CIIP et la RTS, de façon à mettre en valeur,
Moyens d’enseignement romands
et Histoire
La sortie des moyens romands Histoire et Géographie
se fera progressivement, jusqu’en 2017.
www.ciip.ch/moyens_d_enseignement/mer_scolarite_
obligatoire/sciences_humaines_et_sociales
Site de l’animation pédagogique valaisanne
Animation pédagogique en Sciences humaines et sociales (Géographie - Histoire - Citoyenneté) du canton
du Valais.
http://animation.hepvs.ch/sciences-humaines
tant dans les moyens d’enseignement que sur la plateforme www.
plandetudes.ch, la richesse des ressources documentaires multimédias et à concevoir de courtes séquences exploitables en classe. Par
ailleurs, chaque canton peut proposer des compléments. En Valais, des documents
sont en préparation via l’animation pédagogique.»
Propos recueillis par Nadia Revaz
Interview complète en ligne sur le site compagnon
de Résonances www.resonances-vs.ch
Des «Pearltrees»
Des «Pearltrees» pour aller plus loin encore
Vous trouverez ces liens, ceux présentés dans les divers articles du dossier, ainsi que bien d’autres sur le
«Pearltrees Histoire suisse à l’école» ainsi que sur le
«Pearltrees Patrimoine valaisan à l’école». A noter que
l’on navigue aisément de l’un à l’autre, et c’est là tout
l’intérêt de cette interface visuelle, et que l’on peut
remonter jusqu’au «Pearltrees» racine sur l’Histoire à
l’école.
http://pear.ly/csZDf
http://pear.ly/ctlsj
Un livre, des séquences
La Suisse racontée autrement
Sous la forme d'un dialogue avec un historien, un
jeune adulte prend connaissance des grands épisodes
de l'histoire suisse de 1291 à nos jours. Ce livre, richement illustré, permet des lectures à plusieurs niveaux
dès 11 ans.
Dominique Dirlewanger. Tell me - La Suisse racontée
autrement. Lausanne: ISS – UNIL, 2010.
http://pear.ly/
csZDf
Prochain dossier
Séquences
«made in
Valais»
Le stress à l’école
Séquences modulaires d’histoire
suisse et valaisanne
(CECAME N° 1498).
www.cecame.ch
Entre-deux, articles complémentaires
en ligne sur www.resonances-vs.ch
Résonances - Mensuel de l’Ecole valaisanne - Décembre 2013
Parution le 1er février 2014
(délai rédactionnel le 6 janvier 2014)
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