Automne - SIDIIEF
Transcription
Automne - SIDIIEF
AUTOMNE 2012 WWW.SIDIIEF.ORG Pour la diffusion des savoirs, le partage des pratiques et le respect de la personne Sommaire Le SIDIIEF en bref Dossier post-congrès de Genève 2012...........2 Déclaration de Genève.................................. 2 Les VOIX du monde Découvrez le programme Connecting Nurses, une initiative de Sanofi.................................................4 • Information Shareapy • Care Challenge 2012 - 2013 • Lauréats des prix Care Challenge 2011-2012 PROCHAIN RENDEZ-VOUS MONDIAL DU SIDIIEF EN 2015 MONTRÉAL(QC) Une nouvelle chaire de recherche en soins infirmiers et pratiques novatrices voit le jour à l’École des sciences infirmières de l’Université McGill.......................................................... 10 État des lieux et perspectives de la coordination par l’infirmier libéral des sorties d’hospitalisation de la personne âgée en Guadeloupe............... 11 Dossier télésanté : L’éducation du patient au Centre universitaire de santé McGill................ 12 Retour sur des activités tenues par nos membres.......................................... 13 • Dixième Conférence nationale de l’Ordre des infirmiers, sages-femmes et assistants médicaux de Roumanie • Deuxième colloque inter-régional du Grand Sud Ouest sur la recherche en sciences infirmières et paramédicale (France) • Douzième Congrès national de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (France) Description : Palais des congrès de Montréal Crédit : © Tourisme Montréal, Stéphan Poulin Bulletin d’information Le SIDIIEF en bref DOSSIER POST-CONGRÈS DE GENÈVE 2012 Consultez dès maintenant plus de deux cents communications orales et par affichage présentées au dernier Congrès mondial. D’autres communications sont à venir. Dossier Post-congrès http://www.sidiief.org/fr-CA/Accueil/6_0_Evenements/6_1_Congresmondial2012.aspx DÉCLARATION DE GENÈVE en faveur de la formation universitaire pour les infirmières et infirmiers de l’espace francophone R appelons que les infirmières et infirmiers réunis à Genève (Suisse), dans le cadre de l’Assemblée générale du SIDIIEF le 22 mai dernier, ont massivement adopté une déclaration en fa- veur de la formation universitaire pour les infirmières et infirmiers de l’espace francophone, laquelle lance un appel officiel aux gouvernements des pays de la francophonie afin : • qu’ils instaurent un système d’enseignement universitaire couvrant les 1er, 2e et 3e cycles d’études en sciences infirmières ; • qu’ils statuent sur le niveau universitaire de bachelier/bachelor ou de licence en sciences infirmières comme condition d’entrée à la profession infirmière ; • qu’ils invitent l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) à soutenir prioritairement les pays d’Afrique par des mécanismes de coopération institutionnelle, nationale, intra et inter régionale, visant à mettre en place la formation universitaire en sciences infirmières. Bulletin S@voir inf. – automne 2012 http://www.sidiief.org/Accueil/7_0_Publications/7_1_PublicationsSIDIIEF/7_1_10_ Memoire2011.aspx Par la Déclaration de Genève, l’Assemblée générale soutient et ratifie la position du SIDIIEF en faveur de la formation universitaire pour les infirmières et infirmiers de l’espace francophone telle que décrite dans son mémoire diffusé en 2011. L’Assemblée demande également la poursuite des efforts pour assurer la réalisation de cet objectif dans les différents pays de la francophonie d’ici 2020. C’est pourquoi le SIDIIEF a ››› 2 Le SIDIIEF en bref entrepris une démarche de diffusion du texte de la Déclaration auprès de ses membres et également auprès d’organisations internationales afin de faire connaître les revendications des infirmières et infirmiers. Diffuser la Déclaration Afin de soutenir ces efforts et de concrétiser les demandes pour la formation universitaire, le SIDIIEF invite tous ses membres à diffuser le plus largement possible la Déclaration auprès des ministères et autres organisations de leur région susceptibles d’agir sur ce dossier. Pour ce faire, le SIDIIEF met un modèle de lettre d’accompagnement du texte de la Déclaration à la disposition des associations et institutions afin de faciliter leurs démarches. Ces modèles sont disponibles sur le site à la rubrique Publications du SIDIIEF : http://www.sidiief.org/fr-CA/Accueil/7_0_ Publications/7_1_PublicationsSIDI IEF/7_1_10_Memoire2011.aspx Consultez la Liste des appuis internationaux aux recommandations du Mémoire : http://www.sidiief.org/~/media/Files/7_0_ Publications/7_1_PublicationsSIDIIEF/7_1_10_Memoire2011/Liste-AppuisMemoire-09-11-2012.ashx Recherche d’appuis aux recommandations du Mémoire Le conseil d’administration maintient sa démarche mondiale de mobilisation et de solidarité de toute la profession autour de ces grands enjeux afin de faire avancer les recommandations du SIDIIEF. Le SIDIIEF appelle toutes les associations, institutions et organisations à appuyer les recommandations du Mémoire. Pour soutenir les recommandations du Mémoire, utilisez les modèles de lettres disponibles sur le site et faites-les parvenir au SIDIIEF. http://www.sidiief.org/fr-CA/Accueil/7_0_Publications/7_1_PublicationsSIDIIEF/7_1_10_Memoire2011.aspx PROCHAIN RENDEZ-VOUS MONDIAL DU SIDIIEF EN 2015 MONTRÉAL DU 31 MAI AU 4 JUIN 2015 Description : (La) Tour de Montréal / Parc olympique Crédit : © Régie des installations olympiques Bulletin S@voir inf. – automne 2012 3 Les VOIX du monde DÉCOUVREZ LE PROGRAMME CONNECTING NURSES, UNE INITIATIVE DE SANOFI WWW.CONNECTING-NURSES.COM L e programme Connecting Nurses est une initiative de la division mondiale de Sanofi. Le programme a été lancé en 2011 en partenariat avec quatre organisations infirmières majeures, dont le SIDIIEF. Cette initiative vise à promouvoir les réalisations extraordinaires des infirmières et des professionnels de la santé du monde entier. « La mission globale de Connecting Nurses est de rassembler les infirmières et infirmiers dans le monde connaissances et de ressources partagées offre aux infirmières et infirmiers les outils nécessaires pour faire avancer leur pratique tout en inspirant les patients à prendre en charge leur santé. » réel et virtuel, c’est-à-dire en ligne, affirme Jean-François Brin, vice-président principal, Solutions axées sur le patient, Sanofi. Le programme met à la disposition des professionnels de la santé un forum qui leur permet de partager leurs idées, leurs conseils et leurs innovations. Ce réseau de Information Shareapy Le forum Information Shareapy du programme Connecting Nurses est mis à la disposition des infirmières et infirmiers du monde entier afin qu’ils puissent échanger leurs idées, des conseils, des innovations, des outils cliniques et des documents d’intérêt pour la profession. C’est un réseau Web de partage de connaissances dans différents domaines des soins infirmiers. Nous vous invitons vivement à vous Bulletin S@voir inf. – automne 2012 • Information Shareapy • Care Challenge Site de Information Shareapy : https://shareapy.fangohr.org/?language=fr inscrire sur cette plateforme en tant qu’infirmière-infirmier leader dans votre domaine. Plus il y aura de francophones de notre profession qui diffuseront des articles en français, plus la plateforme Information Shareapy sera un outil à notre portée. Care Challenge 2012-2013 En tant que projet majeur du programme Connecting Nurses, Care Challenge est un concours international reconnaissant l’innovation dans les soins infirmiers. Il met en valeur les projets innovants et créatifs des infirmiers et infirmières, qui peuvent améliorer de façon significative la prise en charge des patients, la pratique infirmière et les soins. Care Challenge offre deux catégories de prix : Le programme Connecting Nurses est composé de deux volets : Une fois inscrit sur le site, vous pouvez y publier des ressources, autant que vous le souhaitez, et consulter celles des autres participants. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à communiquer avec l’équipe de Connecting Nurses à cette adresse : contact@information-shareapy Le concours Care Challenge 20122013 est maintenant ouvert. Les infirmières et les infirmiers sont invités à publier leur projet directement sur le site de Care Challenge : • Infirmiers sous les projecteurs, où les projets gagnants feront l’objet d’une vidéo dont la réalisation sera confiée à des professionnels ; • Coup de pouce qui offre une subvention de 3 000 euros. http://www.care-challenge.com/fr/news/ launch-of-care-challenge-new-versionyou-can-now-post-your-project 4 Les VOIX du monde Lauréats des prix Care Challenge 2011-2012 L e succès du concours Care Challenge 2011-2012 a permis à des infirmières et des infirmiers du monde entier de mettre en valeur leurs innovations et de partager leurs idées avec la communauté infirmière partout dans le monde. Plus de 80 projets ont été soumis dans le cadre de cette première édition. De ce nombre, une cinquantaine de projets ont été présentés par des infirmières et infirmiers francophones. Sur les vingt projets gagnants 2011-2012, sept proviennent de membres du SIDIIEF. Prenez connaissance de leur projet : MISE EN PLACE D’UN DISPOSITIF D’ACCOMPAGNEMENT INFIRMIER DES PATIENTES À L’OCCASION DE L’ANNONCE DU DIAGNOSTIC DE CANCER Latifa ALAHIANE, infirmière, 2e cycle des études paramédicales, option surveillant de soins, responsable de la formation continue, Service des soins infirmiers, Centre hospitalier universitaire IBN Sina de Rabat (Maroc) Objectif. Renforcer la prise en charge infirmière des patientes à l’annonce du diagnostic médical du cancer. L’annonce du cancer constitue pour le patient et son entourage un choc traumatique. Le mot cancer est associé dans notre inconscient à la mort, la souffrance. Pour la femme, c’est la perte de sa féminité et son attirance sexuelle, ainsi que la perturbation de sa vie conjugale et familiale. L’avenir de ses enfants qui est mis en jeu est la question primordiale qui inquiète la psychologie de la femme et provoque chez elle des sentiments d’angoisse et de stress. La communication d’un diagnostic de cancer implique donc de tenir compte de cette souffrance Bulletin S@voir inf. – automne 2012 Équipe des projets du Maroc. On reconnaît Mme Latifa Alahiane debout à l’extrême droite et M. Hicham Hilali, assis à gauche, au premier rang. psychologique. De la qualité de cet accompagnement dépendra la qualité de la relation soignante-soignée et l’observance du traitement. Un travail d’adaptation psychologique par les infirmiers est indispensable. Ce travail leur demande de posséder des compétences liées à un savoir-faire, un savoir-être et un savoir théorique. Néanmoins, mon exercice en tant que surveillant des soins m’a permis de constater que la qualité de l’annonce du diagnostic médical du cancer est insuffisante ; l’annonce se fait par le médecin au chevet de la patiente sans la présence de l’infirmier soignant. Ce dernier se trouve donc incapable de répondre à toutes les questions des patients ; peur de chevauchements d’information qui risquent de nuire à la crédibilité de l’équipe soignante et de perturber la confiance du patient à l’égard des soins et des soignants. Également l’infirmier redoute de ne pas savoir répondre à toutes les craintes de leurs patientes, et de ne pas pouvoir assurer leur accompagnement en phase de deuil. Afin de soutenir l’infirmière et l’infirmier dans ses interventions auprès des patientes à l’occasion de l’annonce d’un diagnostic de cancer, un processus d’accompagnement détaillé a été développé et mis en place au Centre hospitalier universitaire IBN Sina de Rabat (Maroc). L’ACCOMPAGNEMENT INFIRMIER DES FEMMES AYANT SUBI UNE MASTECTOMIE À LA SUITE D’UN CANCER DU SEIN Hicham HILALI, infirmier, 2e cycle des études paramédicales, option surveillant de soins responsable de la supervision des soins/services des soins infirmiers, Centre hospitalier universitaire IBN Sina de Rabat (Maroc) ››› 5 Les VOIX du monde La mastectomie fait partie des chirurgies ayant des conséquences importantes pour la femme compte tenu qu’elle touche un des symboles de la maternité et de la féminité. Par conséquent, elle peut provoquer chez certaines patientes des perturbations mentales et physiques importantes. Ces répercussions sur la vie peuvent être difficiles à assumer pour la patiente et sa famille. Des femmes peuvent être congédiées par leur époux et abandonnées par leur famille. Dans une étude faite par le Professeur Errihani et al. sur 1 000 cas recrutés à l’Institut national d’oncologie de Rabat, on a observé que le nombre de divorces est beaucoup plus élevé dans les couples touchés par le cancer de sein. En tant qu’homme, je ne comprends pas cette attitude masculine alors que le soutien du conjoint peut être à lui seul le bon remède psychologique de ces patientes. Treize ans d’exercice à l’Institut national d’oncologie de Rabat en tant qu’infirmier soignant et pendant trois ans en tant que cadre responsable de la supervision des soins à la Maternité Souissi m’ont permis de constater que l’accompagnement offert à la personne ayant subi une chirurgie aussi mutilante est défaillant. Le but de ce projet est de créer au sein du service une sous-unité gynécomammaire – étant donné que ce service reçoit d’autres pathologies gynécologiques et des cas obstétriques – comprenant une équipe multidisciplinaire pour assurer la prise en charge globale de ces patientes. VIVRE AVEC UNE MALADIE CHRONIQUE : UN SOUTIEN INFIRMIER VIRTUEL AVEC VIH-TAVIE José CÔTÉ, infirmière, Ph. D., titulaire de la Chaire de recherche sur les nouvelles pratiques de soins infirmiers, chercheuse, centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Québec, professeure titulaire à la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal (Canada). Bulletin S@voir inf. – automne 2012 VIH-TAVIE™ propose aux personnes vivant avec le VIH quatre sessions (de 20 à 30 minutes chacune) à l’ordinateur (en français et en anglais) au cours desquelles elles sont invitées à acquérir des habiletés d’autogestion de la prise de leurs médicaments. Le but visé est de rehausser leur sentiment d’efficacité personnelle en les outillant dans la gestion des demandes relatives à leur condition de santé, eux qui considèrent que les stratégies proposées par l’infirmière virtuelle ont satisfait à leurs besoins et 94 % précisent que les informations obtenues leur ont permis de suivre leur thérapie telle que recommandée. Ce résultat est des plus encourageants, d’autant plus que nombre d’entre eux suivent leur traitement depuis plus de douze ans. et ce, en temps réel, au moment et dans le lieu qui leur conviennent. Pour visionner la vidéo, visitez le site : Des résultats très satisfaisants! La clé du succès des traitements antirétroviraux repose sur la prise optimale des médicaments. Or, les personnes vivant avec le VIH éprouvent des difficultés à adopter et à maintenir le comportement nécessaire pour suivre le traitement à long terme. Le fait d’omettre de prendre ses médicaments compromet le succès du traitement et peut contribuer au développement de résistances aux antirétroviraux, rendant inefficace le traitement. http://www.care-challenge.com/fr/ideas/ vivre-avec-une-maladie-chronique-unsoutien-infirmier-virtuel-avec-vih-tavie--2 1. Côté, J., Rouleau, G., Godin, G., Ramirez-Garcia, P., Guéhéneuc, Y.-G., Nahas, G., Tremblay, C., Otis, J., et Hernandez, A. (sous presse). Acceptability and feasibility study of a virtual Intervention to help persons living with HIV manage their daily therapies, Journal of Telemedicine and Telecare (2012). L’évaluation en milieu clinique de VIH-TAVIE™ indique un taux élevé d’appréciation (99 %) parmi les 71 participants ayant suivi de une à quatre sessions à l’ordinateur (Côté et al., sous presse)1. Ce sont 96 % d’entre 6 Les VOIX du monde RÉDUIRE L’USAGE DES MOYENS DE CONTENTION PHYSIQUE NON PERTINENTS, TOUT EN ASSURANT LA SÉCURITÉ DES RÉSIDENTS BRIGITTE GALAND, infirmière clinicienne spécialisée, M. Sc., Hôpital Sainte-Anne - Anciens Combattants Canada. Une étude conduite à l’Hôpital SainteAnne en 1997 a démontré un taux anormalement élevé de résidents portant au moins un dispositif de contention physique (73 %) et a mis en évidence qu’un résident pouvait en porter jusqu’à sept sur une période de 24 heures. Les unités de soins se sont engagées dans le programme sur une base volontaire. Une fois l’engagement obtenu, les membres du comité ont formé les membres du personnel de tous tifs n’ont pas été remplacés par des moyens de contention chimique. Le changement de paradigme effectué au sein de l’organisation est également impressionnant : la contention n’est désormais plus perçue comme une option, mais comme un moyen de dernier recours. Enfin, la communication et la collaboration entre les équipes de soignants et celle du Service de réadaptation se sont renforcées. Voici donc un bel exemple de l’innovation et du pouvoir mobilisateur des infirmières dans leur milieu. UNE MÉTHODE ÉDUCATIVE INNOVATRICE QUI MAINTIENT L’ATTENTION DES JEUNES AYANT UN TROUBLE DÉFICITAIRE DE L’ATTENTION AVEC HYPERACTIVITÉ (TDAH) RINDA HARTNER, infirmière, M. A. (c.) (administration soins infirmiers), infirmière clinicienne en santé scolaire, Centre de santé et de services sociaux Jeanne-Mance (Canada) et collaborateurs. De gauche à droite : Carl-David Redburn, Joanne Minelga, Lynn Fournier, Brigitte Galand, Jacques Bérubé. Résolu à améliorer la qualité de vie des résidents, un comité interdisciplinaire mené par des infirmières et infirmiers a progressivement déployé un programme de réduction de l’utilisation des moyens de contention physique non pertinents. La mise en œuvre de ce programme s’est échelonnée de 2000 à 2005. Les résidents et leur famille ont pris part aux décisions les concernant, entourés de l’équipe interdisciplinaire. Bulletin S@voir inf. – automne 2012 les quarts de travail et ces derniers ont assuré les suivis cliniques de chacun des résidents concernés. Les retombées du programme sont multiples. Depuis sa mise en œuvre, la proportion de porteurs de dispositifs de contention physique a diminué progressivement, année après année, pour atteindre 2,9 % des résidents en juin 2012 ; il faut noter que ces disposi- Le territoire du Centre de santé et services sociaux (CSSS) Jeanne-Mance est celui où le taux d’incidence pour l’ensemble des infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS) est le plus élevé à Montréal (Cadre de référence du CSSS Jeanne-Mance, 2011). Des ateliers préventifs sont donnés dans les écoles secondaires de ce territoire par des infirmières, mais celles-ci notent plusieurs difficultés à maintenir l’intérêt et l’attention des adolescents ayant un trouble de déficit de l’attention sans ou avec hyperactivité (TDA et TDAH) alors qu’il s’agit d’une population vulnérable aux grossesses non désirées et aux ITSS (Frame et al., 2003). De plus, les méthodes d’enseignement conventionnelles actuellement utilisées ont très peu de succès auprès de ces jeunes qui ont des difficultés de concentration et de motivation. ››› 7 Les VOIX du monde AMÉLIORER LA PRISE EN CHARGE INFIRMIÈRE DES STOMIES, PLAIES CHRONIQUES ET BRÛLURES GRAVES AU TOGO Vincent Kokou KOUAMI, infirmier d’État en réanimation chirurgicale, formateur, Centre hospitalier universitaire Kara, École nationale des auxiliaires médicaux (Togo) Au-delà des insuffisances thérapeutiques en termes de pratiques, d’équipements et de compétence dans la prise en charge des plaies chroniques, des stomies et des brûlures graves au Togo, la question de la promotion de la recherche et des stratégies de soins n’est pas considérée comme une problématique relevant du domaine de la santé publique. ››› Instigatrices du projet, de gauche à droite : Dominique Lavallée, Phi Phoung Pham, Madeline Pierre et Rinda Hartner, toutes infirmières cliniciennes. Pour surmonter ce problème, une nouvelle méthode éducative innovatrice, inspirée du jeu télévisé Jeopardy, traitant des comportements sexuels sécuritaires a fait l’objet d’un projet pilote auprès de ces élèves dans une école secondaire du territoire en juin 2011. À la demande des enseignants, nous sommes retournées dans les classes et nous avons refait l’activité à plusieurs reprises durant l’année scolaire 2011-2012. Il s’agit d’un jeu interactif sous forme de questionsréponses avec pointage attribué. Il y a six catégories de questions : biologie, contraception, ITSS, relations amoureuses, drogues, méli-mélo et le contenu est principalement basé sur la littérature, les outils actuels et les constats cliniques. Le tout a été validé par le conseiller pédagogique de l’école pour confirmer son inscription dans le programme d’apprentissages. cours traditionnel. Nous croyons que cette méthode aidera les infirmières scolaires à maintenir la participation des jeunes pendant les activités d’éducation sanitaire sur la sexualité. Le conseiller pédagogique et les professeurs ont trouvé importante la collaboration avec les infirmières. Ils ont trouvé le moyen efficace et dynamique pour capter l’attention des jeunes et ils projettent d’utiliser cet outil pour d’autres apprentissages. Conclusion. L’exploration de stratégies éducatives novatrices auprès d’adolescents ayant des besoins particuliers est une nécessité de nos jours et il faut la poursuivre en vue de les outiller pour assurer leur santé. Résultats. Les jeunes semblent apprécier cette méthode et disent qu’elle capte davantage leur attention qu’un Bulletin S@voir inf. – automne 2012 8 Les VOIX du monde Absence de structures de soins spécialisés, de programme national d’action, de protocoles de soins appropriés et inexistence dans les institutions de formation en santé d’enseignements visant un renforcement des compétences en la matière signent l’ampleur du problème. Conséquences : longues durées d’hospitalisation, décès multiples, échecs de traitement, invalidités, et bien des peines endurées par les malades. Notre préoccupation consiste dès lors à œuvrer à « améliorer la prise en charge infirmière des stomies, plaies chroniques et brûlés au Togo ». Renforcer les compétences infirmières et susciter l’intérêt de tous à la mise en place de système, d’équipement et de matériels favorables aux soins de qualité, élaborer et soutenir des plaidoyers en faveur de la situation, accompagner de manière plus rapprochée les patients sur le plan psychosocial à travers une éducation thérapeutique formant aux autosoins et favorable à la réinsertion à une vie sociale agréable, sont les grands axes de notre projet. Lauréat du prix Care Challenge, notre ambition est : •d ’en arriver au diplôme clinique en plaies, cicatrisation, brûlés et stomies ; •d e former au Togo avec l’appui de partenaires, des infirmiers référents en plaies, cicatrisation, brûlés et stomies ; •d e créer des unités spécialisées en ces affections et adéquatement équipées, avec du personnel qualifié et reconnu dans ce domaine ; •d e créer dans nos institutions de formation en santé des enseignements visant la qualification ou la diplomation dans le domaine. Tout ceci pour le bien-être de nos populations. Cela peut paraître trop ambitieux, mais si le SIDIIEF à mes yeux a atteint à Genève son objectif de favoriser le partage des pratiques Bulletin S@voir inf. – automne 2012 innovantes avec le concours Care Challenge de Connecting Nurses grâce au soutien de SANOFI, acteurs, bénéficiaires, partenaires, admirateurs, tous ensemble nous y parviendrons ! IMPLICATION DU TRAVAILLEUR DANS LA PRISE EN CHARGE DE L’HYPERTENSION ARTÉRIELLE ET DU DIABÈTE EN MILIEU DU TRAVAIL Josiane Youhoyère KOUDOU, infirmière du travail, experte en santé et droits humains, Société ivoirienne de contrôles techniques automobiles et industriels (Côte d’Ivoire) étant le maître d’œuvre. En effet, après avoir reçu une séance de formation et de sensibilisation sur la pathologie, c’est le travailleur qui décide du moment, du lieu et de la méthode utilisée. Possédant les notions requises, il est ainsi à même de décider, de conseiller, de sensibiliser, d’être un leader d’opinion dans ce domaine, au service de ses collègues. Par cette nouvelle approche, nous résolvons plusieurs problèmes à savoir : • L a méconnaissance de la physiopathologie de la maladie par le travailleur ; • L a méconnaissance des médicaments utilisés pour garder une qualité de vie décente ; • L ’accessibilité du personnel de santé ; • L es préjugés autour de la maladie : croyances africaines, maladie des riches, etc. ; • L ’absence au sein de nos entreprises de cellules de communication animées par les travailleurs eux-mêmes. Josiane Koudou et son collègue Kombo Honoré Éba, infirmier du travail L’implication du travailleur dans la prise en charge de sa pathologie est une innovation importante dans la mesure où c’est le travailleur qui est le maître d’œuvre. Il maîtrise la physiopathologie de sa maladie, il sensibilise ses collègues et sait comment garder une qualité de vie sans considérer la pathologie comme un obstacle. Il vit avec sa pathologie en ayant une longueur d’avance. Le travailleur est au cœur de cette nouvelle prise en charge. Les premiers gestes à faire en cas de malaise. Les comités d’écoute, de soutien, de dépistage, de sensibilisation sont mis en place dans les entreprises. Nous souhaitons mettre en place un nouveau mécanisme de prise en charge des pathologies chroniques qui privilégie le travailleur comme Les résumés de leur projet seront disponibles sur le site de Care Challenge (www.care-challenge.com) pendant deux ans. Voyez en photos, sur FLICKR, la remise des prix Care Challenge, édition 2011-2012. Le SIDIIEF a organisé une séance de remise des prix dans le cadre du 5e Congrès mondial à Genève en mai 2012. http://www.flickr.com/photos/sidiief/sets/72157631270476740/ 9 Les VOIX du monde UNE NOUVELLE CHAIRE DE RECHERCHE en soins infirmiers et pratiques novatrices voit le jour à l’École des sciences infirmières de l’Université McGill L ’École des sciences infirmières de l’Université McGill, membre promoteur du SIDIIEF, a lancé en septembre dernier, une initiative axée sur le patient et la famille, grâce à l’appui de Richard S. Ingram, homme d’affaires et philanthrope visionnaire qui dirige la Fondation Newton de Montréal. McGill a également annoncé que l’École des sciences infirmières porterait dorénavant le nom de M. Ingram, en hommage à l’appui indéfectible et de longue date du donateur à l’égard de cette profession, à McGill et ailleurs au Québec. Un nouveau projet – l’Initiative de collaboration en sciences infirmières de l’Université McGill pour l’éducation et l’innovation en matière de soins axés sur le patient et sa famille – fera la promotion de la recherche fondée sur des données probantes afin d’améliorer les résultats cliniques chez les patients. Cette initiative est le fruit d’un partenariat unique avec les hôpitaux d’enseignement affiliés à l’Université McGill, et est appuyée par une nouvelle chaire de recherche en soins infirmiers et pratiques novatrices. L’Hôpital général juif, le Centre universitaire de santé McGill et l’Université McGill contribuent également à ce projet. « J’ai été choyé de connaître du succès avec mon entreprise et j’aspirais à faire œuvre de pionnier en apportant ma contribution dans un domaine important, mais négligé, de la philanthropie, a expliqué M. Ingram. Je voulais consacrer mes efforts à l’enseignement universitaire en sciences infirmières à Montréal qui, à mon avis, est largement sous-financé et généralement peu reconnu par les organismes subventionnaires Bulletin S@voir inf. – automne 2012 privés et publics. Je rêve au jour où Montréal deviendra l’un des cinq chefs de file mondiaux en matière de développement de la profession infirmière. » La nouvelle initiative de collaboration en sciences infirmières permettra au personnel infirmier œuvrant dans divers secteurs – pratique clinique, éducation, recherche, gestion et formation aux cycles supérieurs à McGill – et dans les hôpitaux d’unir leurs efforts afin de combler les lacunes les plus criantes au sein de notre collectivité. Cette initiative vise également à accroître le leadership du programme d’études supérieures en sciences infirmières de McGill, en augmentant le nombre d’admissions, ainsi qu’en recrutant davantage d’infirmières cliniciennes spécialisées et de chercheurs en milieu hospitalier. La nouvelle Chaire de recherche Susan E. French en soins infirmiers et pratiques novatrices – établie en l’honneur d’une ancienne directrice de l’École des sciences infirmières – a été créée dans le but de soutenir ce nouveau programme. Le professeur Sean Clarke*, qui devient également directeur de l’Initiative de collaboration en sciences infirmières de l’Université McGill, en est le premier titulaire. tion d’excellence, grâce à ses programmes de formation en pratique clinique et en recherche, et ce, du niveau du baccalauréat jusqu’à celui des études postdoctorales, ainsi qu’à son groupe d’éminents chercheurs, a indiqué le professeur Clarke. À titre de titulaire de cette chaire, je m’appuierai sur cette solide communauté afin de renforcer les liens entre les volets d’enseignement, de recherche et de pratique clinique au sein de la profession infirmière afin d’accroître le rayonnement de nos programmes de recherche et d’enseignement, ainsi que celui de nos modèles de pratique clinique, au Canada et dans le monde. » *À propos de Sean Clarke Sean Clarke est infirmier chercheur et professeur spécialisé en politiques de la santé et en questions de qualité et sécurité des hôpitaux. Après avoir obtenu son doctorat de McGill, en 1998, il a été professeur de sciences infirmières à l’Université de Pennsylvanie et à l’Université de Toronto. Il a dirigé des groupes de recherche sur les services de soins de santé dans ces deux établissements. Pour plus de renseignements sur l’Université McGill : http://www.mcgill.ca/newsroom/fr/channels/news/de-dune-nouvelle-ere-218017 « L’École des sciences infirmières de McGill jouit déjà d’une longue tradi10 Les VOIX du monde MÉMOIRE DE MAÎTRISE : État des lieux et perspectives de la coordination par l’infirmier libéral des sorties d’hospitalisation de la personne âgée en Guadeloupe par P ierrette MEURY, infirmière libérale, Guadeloupe Mémoire master 2 sciences cliniques infirmières, spécialité coordination du parcours complexe du patient. [email protected] Méthodologie : Une étude rétrospective analytique a été menée en février 2012 et a porté sur les six mois précédents. Cette étude porte sur 104 situations de retour à domicile de personnes âgées de plus de 75 ans, décrites par des infirmières libérales. Quelle est la situation en Guadeloupe? La population âgée est nombreuse, vivant habituellement à domicile, souvent isolée et fragilisée socialement. Un vieillissement de la population est attendu à l’horizon 2030 lorsque 11,2 % de la population aura plus de 75 ans. L’offre paramédicale ambulatoire est supérieure à celle de la métropole et en croissance continue mais l’offre médicale sera rapidement insuffisante. Une problématique face à l’hospitalisation existe : la durée moyenne de séjour élevée (2 jours de + qu’en métropole), un taux de réhospitalisation fréquent (24 % des personnes de plus de 75 ans sont réhospitalisées au moins une fois dans la même année). Qui sont les infirmières d’État libérales de cette étude? Une population infirmière en exercice libéral plus jeune qu’en métropole comportant beaucoup de jeunes installées depuis cinq ans. Environ 20 % d’entre elles ont un diplôme en plus de leur diplôme d’État (D.U. ou spécialité). Qui sont les infirmières d’État coordonnant les retours à domicile dans cette étude? Les infirmières libérales de l’étude coordonnent les retours à domicile à 60 %. L’expérience professionnelle et l’expérience en exercice libéral sont des facteurs facilitants. La majorité des Bulletin S@voir inf. – automne 2012 coordonnants ont au-delà de onze années d’expérience. pas rémunéré, qu’ils ne disposent pas d’outils et manquent de temps. Qui sont les patients pris en charge? Les retours à domicile étudiés con- À 80 %, les infirmières d’État libérales sont prévenues le jour du retour et ne peuvent ni anticiper ni organiser le retour à domicile. Les infirmiers estiment que 30 % des situations de retour à domicile bénéficient d’une continuité de soins « souvent ou toujours ». La coordination vers le médecin traitant est toujours faite dans 62 % des cas, le plus souvent après le retour du patient, mais elle est améliorée quand l’infirmier coordonne le retour à domicile. La coordination avec le kinésithérapeute est toujours faite dans 23 % des cas, presque toujours après le retour à domicile. La coordination avec les services sociaux et celle avec les autres paramédicaux sont quasi inexistantes. Pierrette Meury cernent à 65 % des patients entre 75 et 85 ans tandis que 35 % ont plus de 85 ans. L’indice de Karnofsky se situe entre 50 et 10 pour 69 % des patients (indice évaluant la charge de travail, 10 étant la plus lourde). Les sorties du CHU sont les plus fréquentes (58 %), et seulement 53 % des patients ou des familles ont donné leur avis pour le retour à domicile. Quelle prise en charge au retour? Les infirmiers qui ne coordonnent pas donnent comme motifs le fait d’être prévenus trop tard, que ce temps n’est L’analyse des différents éléments recueillis permet d’évaluer la prise en charge sanitaire et sociale après le retour à domicile à 80 %, mais la continuité sanitaire n’est assurée dès le jour du retour à domicile qu’à 35 % et la continuité sanitaire et sociale à 25 %. L’analyse de ces résultats met en évidence que les acteurs sont mobilisables, mais que le délai dans lequel l’infirmier est prévenu du retour empêche une mise en place anticipée et donc la continuité de prise en charge globale au retour à domicile. L’infirmier manque de supports, ››› 11 Les VOIX du monde de référentiels, d’outils pour rendre cette coordination efficace et homogène. On ne lui accorde pas de temps rémunéré pour le faire. Conclusion Différentes propositions sont abordées relativement à des pistes restant à explorer, des dispositifs existants ou en cours à exploiter pour répondre à cette étape délicate du parcours de soins du patient. Cela va de la formation continue pluri-professionnelle, des regroupements et de la coordination, des moyens de communication, de l’intégration et du développement d’outils et compétences dans l’exercice libéral (démarche de soins infirmiers, mission premier recours, compétence d’évaluation sanitaire et sociale, etc.), du financement de cellules de coordination et de leurs acteurs, au décloi- sonnement entre secteurs, entre acteurs, entre domaines. La version intégrale du mémoire de Mme Meury est disponible sur le site du SIDIIEF à : http://www.sidiief.org/Accueil/7_0_Publications/7_1_PublicationsSIDIIEF/7_1_4_BanquesTextes.aspx DOSSIER TÉLÉSANTÉ : L’éducation du patient au Centre universitaire de santé McGill (CUSM) L es guides d’éducation des patients de l’Institut des Cèdres du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), membre promoteur du SIDIIEF, sont conçus spécialement à l’intention des patients et de leurs proches. Ils sont préparés par l’équipe de soins du CUSM et présentent les soins selon leur déroulement au CUSM. éclairées à propos de leurs soins et de préparer leurs rencontres avec l’équipe soignante. De l’information de source sûre. Les guides aident les patients et leur entourage à mieux comprendre leur diagnostic et les traitements qu’ils pourraient recevoir au CUSM. Ils leur permettent de prendre des décisions Les guides utilisent des images et des animations pour expliquer l’anatomie, les examens, les traitements, pour transmettre des conseils et d’autres renseignements importants. Trois guides sont actuellement Bulletin S@voir inf. – automne 2012 disponibles : sur le cancer, sur la santé générale et sur la chirurgie. Adresse du site : http://www.muhcpatienteducation.ca/index.php?q=fr/homepage 12 Les VOIX du monde RETOUR SUR DES ACTIVITÉS TENUES PAR NOS MEMBRES 10e Conférence nationale de l’Ordre des infirmiers, sages-femmes et assistants médicaux de Roumanie S ’est tenue du 26 au 29 septembre 2012 à Cluj-Napoca en Roumanie, la 10e Conférence nationale de l’Ordre des infirmiers, sages-femmes et assistants médicaux de Roumanie ayant pour thème « L’infirmier, science et conscience, participation et responsabilité ». Plus de 1 200 infirmières et infirmiers de Roumanie et d’autres pays ont participé à ces journées scientifiques et professionnelles. Le SIDIIEF a délégué Luc Mathieu*, administrateur du SIDIIEF, pour prononcer la conférence d’ouverture intitulée « Le Secrétariat international des infirmières et infirmiers de l’espace francophone, un réseau mondial au service des infirmières et infirmiers de la francophonie ». Cette conférence a été l’occasion de parler de la mission et de l’engagement du SIDIIEF à promouvoir les soins infirmiers en français. Il a notamment exposé la position du SIDIIEF sur la formation infirmière à l’université en réponse aux défis des systèmes de santé. Selon M. Mathieu : « … Dans la conjoncture actuelle de la mondialisation et de la chronicisation des maladies, il devient impératif de renouveler les pratiques et de faire évoluer la profession en tenant compte des nouveaux besoins et des nouvelles réalités. » C’est pourquoi le SIDIIEF s’intéresse particulièrement à l’enjeu du rehaussement de la formation infirmière au niveau universitaire afin que la profession continue de contribuer à l’amélioration de la santé, la sécurité du public, la qualité des soins, le renouvellement des pratiques cliniques. Outre la formation, le SIDIIEF Bulletin S@voir inf. – automne 2012 croit à l’importance de la vie associative tant au niveau régional, national qu’international, en tant que levier stratégique et politique de positionnement. Cette communication a également porté sur le rôle d’un ordre infirmier, au moyen de l’exemple de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, pour assurer le développement des compétences infirmières, la protection du public et la mise en valeur de la profession. M. Mathieu prononçant sa conférence. L’Ordre des infirmiers, sagesfemmes et assistants médicaux de Roumanie a été créé en 2001 dans le cadre de l’entrée de la Roumanie dans l’Union européenne. La conférence a regroupé près de 100 présentations qui couvraient un large éventail de sujets et d’enjeux qui interpellent les infirmières roumaines, tant en clinique, en formation, en recherche qu’en gestion. Les organisateurs se sont mis d’accord sur le fait que la Conférence nationale, qui s’est déroulée dans le département administratif de Cluj, a eu un grand succès. L’année prochaine, ce sera le tour d’un autre département administratif, de l’Ordre de Roumanie, d’organiser ce grand événement scientifique. *À propos de Luc Mathieu M. Mathieu est professeur titulaire, vice-doyen aux sciences infirmières et directeur de l’École des sciences infirmières de l’Université de Sherbrooke (Canada), membre promoteur du SIDIIEF. Participants à la conférence plénière. Luc Mathieu, conférencier et administrateur du SIDIIEF et Emil Doru Stéopan, infirmier-chef à la Clinique de pédopsychiatrie (Cluj-Napoca, Roumanie) et professeur à la Faculté des sciences infirmières de Cluj encadrant l’affiche de la Conférence. 13 Les VOIX du monde 2e Colloque inter-régional du Grand Sud Ouest sur la recherche en sciences infirmières et paramédicale (France) Les communications de ce colloque sont disponibles en ligne : http://www.chu-bordeaux.fr/chub/index. php?id=1343 L e CHU de Bordeaux en partenariat avec la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal et les CHU de Limoges et de Toulouse a organisé, le 28 septembre 2012, le deuxième colloque inter-régional sur la recherche paramédicale ayant pour thème « Évolution de la recherche en soins - Autonomie, Liberté, Valorisation et Reconnaissance ». Cette journée a été un véritable succès. Plus de 300 infirmières y ont participé dont 90 étaient venues d’autres régions du territoire. Ce colloque était articulé autour de la dialectique entre autonomie, liberté, valorisation et reconnaissance. Chantal Eymard, infirmière, maître de conférences à l’Université Aix Marseille, présentait « De l’état des lieux de la recherche en soins infir- Bulletin S@voir inf. – automne 2012 miers en France vers la création d’une discipline en sciences infirmières ». Hélène Lefebvre, vice-doyenne de la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal a présenté « La recherche en sciences infirmières vers l’amélioration des pratiques cliniques et un soin au patient qui fait la différence ». Cécile Piron, infirmièrechef de service au Grand Hôpital de Charleroi et assistante de recherche à l’Université catholique de Louvain (Belgique) a prononcé une conférence intitulée « La mise à disposition d’outils d’évaluation utiles aux infirmiers ». Ce colloque a été l’occasion également de présenter quatre projets de recherche démontrant la rigueur, la méthodologie pour la production de connaissances destinées à l’amélioration des pratiques professionnelles visant des soins de qualité. Enfin, cette journée a permis d’annoncer le lancement du diplôme universitaire de recherche en sciences infirmières et autres paramédicaux qui débutera dès janvier 2013 sur Bordeaux. Ce diplôme universitaire (DU) est sous la responsabilité de l’Institut de santé publique de l’Université Bordeaux Segalen et en collaboration avec la Faculté des sciences infirmières de Montréal. Cette nouvelle formation universitaire est un premier niveau avant le master recherche en sciences infirmières. Les préinscriptions à ce DU sont possibles sur le site de l’Université : http://ead.isped.u-bordeaux2.fr/ DiplômesdUniv/DURechenScInfirmièresetParaMédicales/tabid/2170/Default.aspx Description du programme : www.isped.u-bordeaux2.fr/Telechargement/Equipes/Information/2012109_1181_DU%20Recherche-sciences-inf%20Plaquette%20 2012-2013-1.pdf Renseignements : Valérie Berger, cadre supérieur de santé Mission développement de la recherche en soins CHU de Bordeaux [email protected] 14 Les VOIX du monde 12e Congrès national de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (France) par O dette Roy, infirmière, Ph. D. Adjointe à la directrice des soins infirmiers et de la prestation sécuritaire des soins et des services Chercheuse, Centre d’excellence en soins infirmiers Hôpital Maisonneuve-Rosemont (Canada), Membre promoteur du SIDIIEF Professeure associée, Faculté des sciences infirmières Université de Montréal (Canada) L a Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (FNESI) tenait son 12e congrès national du 4 au 7 octobre 2012 à Reims (France) sur le thème « Perspective d’avenir d’une formation en plein tournant ». La relève infirmière de France s’est prononcée sur son avenir comme professionnel appelé à jouer un rôle clé dans la santé de la population. En tant que représentante du SIDIIEF, j’ai été invitée à participer à une table ronde internationale ayant pour thème « L’infirmière dans une dimension internationale, perspective d’ouverture d’une profession en demande d’évolution ». Animée par Bernadette Fabregas, rédactrice en chef du site Infirmiers.com, les participants de cette table ronde étaient : Ève Guillaume, présidente de la FNESI, Odessa Daniel, docteure en sciences infirmières et chercheuse à l’École des Hautes études en santé publique, Michèle Lenoir-Salfati, représentante du ministère français des Affaires sociales et de la Santé et Odette Roy, représentante du SIDIIEF. Ce panel a discuté de l’intégration universitaire, de la poursuite des études et de la recherche en sciences infirmières en faisant un parallèle avec des expériences dans d’autres pays. Ces discussions ont suscité un échange fructueux autour de la nécessité d’un rehaussement de la formation infirmière. D’entrée de jeu, la Déclaration de Genève du SIDIIEF en faveur de la forma- Bulletin S@voir inf. – automne 2012 tion universitaire pour les infirmières et infirmiers de l’espace francophone, adoptée par l’Assemblée générale du SIDIIEF en mai dernier à Genève, m’a servi d’argument majeur dans ce débat. J’ai présenté aux participants les aspects majeurs du mémoire* du SIDIIEF, notamment l’appel formel aux gouvernements des pays de la francophonie pour instaurer une filière d’enseignement universitaire pour les trois cycles d’études en sciences infirmières et pour établir le niveau universitaire en sciences infirmières comme condition d’entrée à la profession (bachelier/bachelor ou de licence). L’évolution des besoins de santé de la population (maladies chroniques et vieillissement), ainsi que les ››› De gauche à droite : Michèle Lenoir-Salfati, représentante du ministère français des Affaires sociales et de la Santé, Odessa Dariel, docteure en soins infirmiers, École des hautes études en santé publique, Odette Roy, adjointe à la directrice des soins infirmiers, Hôpital MaisonneuveRosemont, Ève Guillaume, présidente de la FNESI, Bernadette Fabregas, rédactrice en chef, Infirmier.com et animatrice de la table ronde. 15 Les VOIX du monde profondes mutations des systèmes de santé sont d’autres aspects qui ont été mis en évidence lors de cette table ronde pour témoigner de la nécessité du rehaussement de la formation. Il s’agit d’un argument de taille, aije rappelé, puisque plusieurs études solides et rigoureuses ont établi un lien significatif entre le niveau de formation des infirmières et la qualité des soins, notamment en ce qui concerne les taux de complications chez les patients (infections, chutes, détresse, plaies, douleur, déclin fonctionnel, etc.). Par ailleurs, dans ce plaidoyer, il m’a été aussi possible de préciser que malgré le climat économique actuel déprimé qui prévaut dans nos pays respectifs, il fallait pourtant investir dans les com- pétences. À la lumière de mon expérience de clinicienne et de chercheuse, ai-je rajouté, c’est dans cet esprit que la formation universitaire doit être vue comme un investissement d’avenir et non une dépense. Tout au long de ce colloque, je retiens des discussions et des échanges avec les étudiants français en soins infirmiers, leur enthousiasme et curiosité, ainsi que leur engagement profond. Conscients du rôle qu’ils sont appelés à jouer, une grande majorité d’entre eux ont clairement exprimé le besoin d’une solide formation universitaire en sciences infirmières. Pour cette relève infirmière, il est clair que les nouvelles réalités en matière de soins exigent des compétences supérieures et un leadership en matière de décision clinique. C’est le message que la relève a clairement exprimé aux décideurs et j’espère bien sincèrement que le message sera compris, car ces jeunes sont les chefs de file de demain ! Pour plus de renseignements, consultez la rubrique Publications/ Publications du SIDIIEF du site : http://www.sidiief.org/Accueil/7_0_ Publications/7_1_PublicationsSIDIIEF/7_1_10_Memoire2011.aspx *Mémoire du SIDIIEF intitulé « La formation universitaire des infirmières et infirmiers – Une réponse aux défis des systèmes de santé ». Disponible à la rubrique Publications / Publications du SIDIIEF sur le site du SIDIIEF. NOS EXCUSES Depuis juin dernier, nous avons été mis au courant des problèmes éprouvés par les participants du congrès mondial du SIDIIEF qui recevaient des pourriels à leur adresse de courrier électronique (e-mails). Il semblerait que cela ait été provoqué par la publication de la liste des adresses courriel des participants sur le site du congrès. Pour remédier à la situation, dès la mi-juillet, le SIDIIEF a retiré le fichier Bulletin S@voir inf. – automne 2012 en question du site Web du congrès. Malgré notre diligence à réagir, le fichier est demeuré accessible sur le Web pour des raisons hors de notre contrôle et les informations contenues dans ce document apparaissaient encore dans des résultats de recherche. Nous avons écrit à Google à plusieurs reprises afin de faire disparaître ce fichier. Nous continuons nos démarches en ce sens avec les autres mo- teurs de recherche. Nous croyons que le fichier devrait disparaitre très bientôt. Nous sommes sincèrement désolés de tous les inconvénients causés par la publication de ce fichier sur le Web. 16