Rencontre des 2nde3 avec Une petite fille
Transcription
Rencontre des 2nde3 avec Une petite fille
Lycée Dumont d’Urville > Les enseignements > Lettres & Arts > Rencontre des 2nde3 avec Une petite fille privilégiée Rencontre des 2nde3 avec Une petite fille privilégiée lundi 8 juin 2015 Après avoir étudié Une petite fille privilégiée, un livre autobiographique de Francine Christophe, nous avons eu la chance d’assister à une interprétation théâtrale de son œuvre au théâtre du Prisme à Elancourt. Magali Hélias, la comédienne, joue de manière très émouvante le rôle de cette petite fille envoyée dans les camps, « privilégiée » car protégée par la convention de Genève, son père étant prisonnier de guerre. Francine Christophe a vécu trois ans de son enfance enfermée, ce qui équivaut à un quart de sa vie quand elle sort à l’âge de 12 ans. Après la pièce, nous avons échangé avec Francine Christophe et nous lui avons posé nos questions. Elle nous a mis à l’aise en précisant qu’il n’y avait pas de questions indiscrètes. Son humour et sa bonne humeur nous ont marqué. L’auteur a décidé d’écrire ses souvenirs pour ses enfants afin qu’ils connaissent son histoire dont elle n’avait jamais réellement parlé. A l’époque, les gens ne voulaient pas entendre les déportés et ceux-ci préféraient rester discrets. Elle a précisé qu’elle ne pardonnera jamais aux nazis : « pourquoi, moi, je donnerai mon pardon à des gens qui n’en ont rien à foutre ». Elle ajoute que ces gens n’ont aucun regret et qu’ils disent même ne pas « avoir fini leur travail ». Cependant, elle ne garde aucune rancœur envers leurs descendants. D’ailleurs, elle se rend en Allemagne chaque année afin d’échanger avec ces jeunes qu’elle considère comme « ses amis ». Elle gardera toujours des séquelles physiques et morales comme tous les déportés : « si nous voyons un chien, nous avons peur ». Jamais plus elle ne supportera d’avoir faim. Son retour des camps a été difficile, elle était devenue indifférente face à la mort, elle a dû réapprendre à vivre. Mais à la mort de sa grand-mère, lorsqu’elle a vu son visage paisible, elle s’est dit « alors c’est ça la vraie mort ; ma fille si tu pleures pour un mort, c’est que tu es redevenue normale ». Ce spectacle et cette rencontre nous ont procuré beaucoup d’émotions, nous nous sommes rendus compte de la chance que nous avions. Cette rencontre était très différente d’une leçon d’Histoire c’était beaucoup plus réel et elle nous a permis de connaître la déportation mais aussi d’avoir un autre regard sur l’actualité. Nous savons maintenant qu’il faut se souvenir pour ne pas reproduire. Classe de 2nde 3, année 2014-2015