Dynamique Horticole des Hauts de France

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Dynamique Horticole des Hauts de France
Dynamique Horticole des Hauts de France
Compte rendu
CARACTÉRISATION D’UNE AMBIANCE PARFUMÉE
Année 2004
Membre du réseau A.S.T.R.E.D.H.O.R.
D.H.H.F. – Lycée Horticole de Lomme
Rue de la Mitterie, 59 463 Lomme
Tél. : 03 20 00 11 78
Caractérisation d’une ambiance parfumée
I.
Introduction
L’objectif de cet essai est de mettre en place une nouvelle architecture paysagère dans laquelle
le parfum des fleurs serait l’élément mis en valeur. Deux systèmes ont été mis en place cette
année. Des premiers effets constatés en 2005 (ou 2006 selon le développement des plantes)
découleront sans doute d’autres idées de structures.
L’idée est de concevoir des massifs assez hauts ( à hauteur d’homme et pour ainsi dire “à
hauteur de nez” ) et assez rapprochés pour que les plantes dégagent une quantité d’effluves
suffisante pour générer un espace dans lequel se diffusent, voire se concentrent les parfums. Le
visiteur doit alors pouvoir les apprécier uniquement en traversant cet espace.
L’essai a été mis en place au Jardin de Tigny Noyelles (Pas-de-Calais) mais deux autres lieux
sont observés, l’un à Phalempin (Nord) au lieu-dit « La Trouée de Phalempin » un autre au
Jardin d'Evéa à Beaurinville (Pas-de-Calais) et un autre à Frelinghien (Nord) à l’E.A.R.L. de la
Roseraie.
II.
Matériel et méthode
Architecture n°1 : « La Chambre des Parfums »
1. Dispositif
Il s’agit d’un premier petit massif circulaire d’environ 1,5 mètre de diamètre et qui est au centre
d’un deuxième de forme circulaire. Celui-ci ceinture complètement le premier sauf sur une
portion de 1 mètre permettant l’accès à la «chambre ». Le deuxième massif est disposé à 1
mètre du premier. On a donc un noyau et une ceinture.
D’une part, la forme concentrique doit permettre au visiteur se plaçant dans la chambre d’être
exposé aux effluves quel que soit le sens du vent. Le vent est en effet le principal agent
dispersant des odeurs. En soufflant de quelque côté que se soit, il traverse la ceinture et disperse
alors les odeurs des plantes les plus exposées à l’intérieur même de la chambre, là où le vent
perd de sa vigueur puisque cassé en grande partie par la traversée de la ceinture. Bien sûr, on ne
peut tenir compte que de vents modérés. Des vents de forces supérieures sont de toute façon
néfastes à toute appréciation olfactive des plantes.
D’autre part, la disposition concentrique permet de générer un espace sans perspective ouverte.
Si les plantes parviennent comme il est prévu, à combler suffisamment l’espace à hauteur
d’homme, on crée donc de surcroît une zone sans ligne de fuite pour le regard. De cette façon,
on peut espérer court-circuiter quelque peu le sens de la vue ce qui en théorie doit permettre
une sensibilité accrue du sens de l’odorat.
plan de la « Chambre des Parfums » (2004)
(les ronds colorés en vert représentent les plantes formant le massif)
rem : afin que l’odeur soit homogène et identique quel que soit le sens du vent, cette structure
doit nécessairement être mono- florale
2. Matériel végétal
Pour cet essai, c’est le rosier rugueux (Rosa rugosa) qui a été retenu. Il a l’avantage de
conjuguer plusieurs qualités qui en en font un candidat appréciable. C’est en effet une espèce
de rosier sauvage très vigoureuse (port érigé pouvant atteindre 2 à 2,50 mètres) et possédant
une excellente résistance aux maladies, ce qui est très appréciable dans le cas d’un jardin
parfumé où les traitements chimiques sont à proscrire. En fait, on ne lui connaît guère plus que
des attaques épisodiques de pucerons.
Les fleurs sont pelviformes à 5 pétales de couleur rose soutenu. La corolle peut mesurer jusque
7-8 cm. La floraison commence en mai et peut s’étaler jusque septembre-octobre.
Il existe quelques variétés qui pourraient présenter une alternative à la variété « sauvage » :
- ‘Moje Hammarberg’ aux fleurs semi-doubles rouge cramoisi très odorantes mais le
port pourrait s’avérer trop petit.
- ‘Robusta’ aux fleurs simples rouge soutenu. Très florifère mais à l’odeur plus
légère.
- ‘Roseraie de l’Hay’ aux fleurs semi-doubles rouge violacé et dont le parfum
capiteux et puissant en font une variété intéressante.
Rem : Il y aura évidemment nécessité de traiter les rosiers en taille haute.
3. Variables mesurées
Appréciation de l’effet escompté, à savoir une chambre où l’ambiance parfumée est marquée.
Appréciation de l’intensité des parfums diffusés dans la chambre.
Appréciation hédonistique selon le climat et l’heure de visite dans la journée.
Architecture n°2 : « Le Couloir des Parfums »
1. Dispositif
Il s’agit d’un espace longiforme que le promeneur peut traverser. Dans le cas du jardin de
Tigny-Noyelles, le couloir s’ouvre sur « la Chambre des Parfum ». Les deux installations ont
en effet été placées dans la continuité l’une de l’autre, la seconde donnant donc accès à la
première.
Deux bandes grillagées sont dressées en parallèles avec un écart entre elles de 100 cm pour
permettre un passage aisé, notamment sans que le visiteur n’ait à se frotter aux épines des
rosiers. Chacune mesure 2,5 mètres de haut pour une longueur de 10 mètres. La maille est
carrée (12 x 12) et les poteaux de maintien sont en bois pour mieux s’inscrire dans le paysage.
Ce type d’architecture existe déjà pour les rosiers grimpants utilisés en symétrie, notamment
pour occuper des portiques ou des entrées. Ici, c’est la longueur de l’installation qui doit
accentuer l’effet d’ambiance parfumée.
2. Matériel végétal
Les plantes sont réceptionnées mi- mars au lycée de Lomme. Ils sont transférés et repiqués une
semaine après dans la partie arboretum du Jardin de Tigny.
1ère variété de rosier grimpant : Rosa X ‘Dee Dee Bridgewater’ (meitandar)
Il s’agit d’une obtention Meilland de 2003. Les fleurs ont un diamètre moyen entre 11 ou 12 cm
et sont roses carmin pour une floraison qui s’étale de mai à juillet. Il peut grimper jusqu’à 2
mètres. Son parfum demande à être décrit. (données extraites du catalogue Meilland)
2ème variété : Rosa X ‘Eric Tabarly’
Il s’agit d’une autre obtention Meilland. Les fleurs ont un diamètre moyen entre 10 ou 11 cm et
sont rouge pourpre. Les fleurs s’épanouissent en quartiers, ce qui lui confère un aspect de
« rose ancienne ».Cette variété est remontante et la refloraison peut être plus ou moins
généreuse selon les années. La floraison s’étale ainsi de mai à septembre. Il grimpe aisément
au-dessus de 2 mètres. On lui connaît aussi une bonne résistance aux maladies courantes du
rosier. (données extraites du catalogue Meilland et sources privées)
Chèvrefeuille grimpant : Lonicera japonica
Des 180 espèces de Lonicera répertoriées, L. japonica est sans doute l’une des plus odorantes.
C’est un arbrisseau grimpant à feuillage semi-persistant. Les fleurs sont blanches à l’intérieur
varie de l’ocre au pourpre sur l’extérieur. Les données du pépiniériste manquent mais la variété
vendue a été identifiée comme étant la variété la plus répandue, c’est à dire L. japonica
‘Halliana’, reconnaissable à ses fleurs blanches qui virent au jaune en dépérissant.
3. Variables mesurées
Contrairement à la première structure, le sens du vent modifiera la portée de l’aura odorante.
Toutefois le couloir est orienté de façon à ce que les vents dominants viennent de côté. Sur
cette côte, les vents dominants viennent de l’ouest, le couloir est donc orienté nord-sud.
Les variables mesurées sont les mêmes que sur la première architecture. Si les auras sont
suffisantes, on mesurant aussi comment celles-ci peuvent se mélanger et se combiner pour
générer de nouvelles ambiances.
Le chèvrefeuille est également connu pour dégager son parfum de manière plus prononcée en
fin de journée. Cette information montre qu’il serait bon aussi de prendre en compte dans les
variables mesurées, quelle est la meilleure heure de visite de ces architectures.
Couloir n°3 : « Les Sureaux »
1. Dispositif
Une troisième architecture avec des sureaux devait être mise en place dans le Jardin de Tigny.
Ces plantes possèdent une forte aura odoriférante mais le projet a été abandonné au profit d’un
site exceptionnel à Phalempin. Il s’agit en effet de profiter d’un couloir de sureaux long de 400
mètres pour une largeur de 25. Cette installation a été réalisée au lieu-dit «La Trouée de
Phalempin » dans la forêt de la même ville.
2. Matériel végétal
Sureau du Canada : Sambucus canadensis
Il s’agit d’un arbuste mesurant généralement entre 3 et 4 mètres de hauteur. Les fleurs sont
blanc-crème et sont regroupées en grandes inflorescences d’un diamètre le plus souvent
compris entre15 et 25 cm. La floraison débute en juin et mais se termine le mois suivant.
3. Variables mesurées
L’intérêt d’étudier des sureaux implantés en lisière de forêt est de bénéficier d’un endroit frais
où la floraison s’étale sur plus d’un mois. Il faut en effet vérifier sur quelle période maximale
peut-on espérer une floraison et donc un attrait odorant.
Couloir n°4 : « Les Buddleias »
1. Dispositif
On étudiera à Beaurainville, dans le Jardin d’‹véa, un couloir de 10 mètres de long orienté
nord-sud (avec des vents dominants venant d’ouest). La largeur du couloir est de1 mètre.
2. Matériel végétal
Il s’agit de l’espèce Buddleia davidii. Cet arbuste mesure entre 1,50 et 2 mètres. Les
inflorescences forment des panicules retombantes d’environ 20 cm de long et de couleur lilas,
pourpres ou blanches. La floraison s’étale sur tout l’été, de la fin juin à la fin août. Cette
floraison est si odorante que c’est elle qui a valu aux buddleias, le surnom d’arbre à papillons.
Couloir n°5 : « Les Pois de Senteur »
1. Dispositif
Il s’agit ici d’un double couloir : trois routes de Pois de Senteur ont été repiquées. La première
bande est repiquée à partir de graines semées en godets, un mois avant les deux autres routes
extérieures. Cela permet d’étaler un peu plus la période de floraison.
2. Matériel végétal
Appelé aussi Gesse odorante, cette légumineuse grimpante est une invitée traditionnelle des
jardins. Les variétés plantées sont toutes de la série « Mammouth ». Selon les dates de semis, la
floraison commence de mai à fin juin. La floraison peut être continue et se prolonger jusque
septembre mais in faut prendre soin de ne pas laisser la plante réaliser sa fructification.
Les coloris (qui sont aussi le nom des variétés) sont blanc, lavande, mauve, bleu, rose pâle, rose
vif et rouge.
3. Variables mesurées
-
portée de l’aura odoriférante
maîtrise et prolongation de la floraison.
intensité de celle-ci selon la météorologie du moment (le pois de senteur est une
plante très sensible aux conditions extérieures comme le vent, les fortes chaleurs, les
forts écarts de température,…)

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