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SPARTACUS
STANLEY KUBRICK
J E U D I S 1 4 E T / O U 2 1 AV R I L 2 0 1 6
Sorti en 1960, un film à part - ne serait-ce que parce que Stanley Kubrick a toujours été réticent
à l’inclure dans sa filmographie officielle car c’était la première (et unique !) fois qu’il n’avait
pas été le maître absolu à bord. Un film de commande certes, dont le réalisateur n’aimait
pas le manichéisme du propos, un péplum certes, mais... un film de Kubrick quand même !
– qui porte donc sa patte, son inspiration et son exigence. Spartacus marque d’ailleurs
une transition dans son œuvre : il est son premier film en couleur, et la première occasion,
pour lui, alors âgé d’à peine 30 ans, de se confronter à un projet de très grande ampleur
et à gros budget (13 millions de dollars, le deuxième plus élevé de l’époque), un vrai terrain
d’expérimentation pour les films ambitieux, monumentaux et spectaculaires dont il rêve...
C’est Kirk Douglas qui est à l’origine de Spartacus. Grâce à Ben Hur, ses onze Oscars et son
succès international, le péplum est alors un genre à l’apogée. Douglas veut faire le sien.Artiste
engagé défendant des valeurs humanistes, il achète les droits d’un roman sur Spartacus,
esclave et gladiateur qui a pris la tête de la révolte des esclaves contre Rome, qui est devenu
dans l’histoire le symbole de la lutte des opprimés. Alors que la chasse aux communistes
menée dans les années 50 par le sénateur McCarthy bat son plein, Kirk Douglas en confie
le scénario à Dalton Trumbo, vétéran d’Hollywood blacklisté pour ses opinions de gauche
et qui n’a donc pas officiellement le droit de travailler (Douglas sera l’un des premiers à
briser ce cercle infernal et à créditer Trumbo de son vrai nom au générique). Trumbo glissera
d’ailleurs de nombreuses allusions au contexte politique de l’époque. S’il tient le rôle titre,
l’acteur-producteur compose autour de lui un casting des plus brillants : Laurence Olivier,
Peter Ustinov (qui y gagnera un Oscar), Jean Simmons, Tony Curtis, Charles Laughton... Et il
engage derrière la caméra un bon artisan : Anthony Mann. Mais au bout d’une dizaine de
jours, à la suite de «différents artistiques», il le renvoie et fait appel à son réalisateur des Sentiers
de la gloire (que Douglas avait également initié et produit).
Stanley Kubrick, dont ce sera le cinquième film, débarque donc sur un projet qu’il n’a pas
choisi, qu’il n’a pas écrit (il a toujours dit qu’il n’aimait pas ce scénario trop moralisateur et
prenant trop de libertés avec la vérité historique), dont il n’a pas choisi les interprètes et où
il n’a pas le fameux lNAL CUT (à la sortie, des scènes jugées trop violentes ou trop homoérotiques seront d’ailleurs coupées avant d’être réintégrées dans les années 90). Autant dire
aussi que les relations entre le metteur en scène et son acteur-producteur n’ont pas tardé à
se détériorer. Ils finiront fâchés. Ce qui n’a pas empêché le film d’être un grand succès à la
fois critique et public et de remporter quatre Oscars (second rôle, costumes, photographie et
direction artistique). S’il n’a pas, pour une fois, véritablement transcendé le genre qu’il aborde,
Kubrick a cependant signé un film qui est bien plus qu’un péplum. Non seulement il a offert
à de brillants acteurs des scènes d’anthologie, mais il a réussi de très grandes séquences
flamboyantes dont l’inspiration, la rigueur et la violence annoncent ses grands films à venir. À
(re)découvrir – surtout sur grand écran !
En salles le 27 avril,
Dalton Trumbo, le destin hors normes du scénariste de Spartacus.
Spartacus de Stanley Kubrick (1960) avec Kirk Douglas, Laurence Olivier, Peter Ustinov, Jean Simmons, Tony Curtis, Charles Laughton Durée : 03h18 - Prochain rendez-vous : Pulp Fiction le jeudi 28 avril 2016.
UGC Culte – les films qui ont fait la légende du cinéma, sur grand écran
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