Cancers du sein - Institut Curie
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Cancers du sein - Institut Curie
17 septembre 2012 C O M M U N I Q U E D E P R E S S E Cancers du sein Un test pour identifier les patientes sensibles à de nouvelles thérapies Il existe plusieurs formes de cancers du sein parmi lesquelles les tumeurs dites basal‐like pour lesquelles aucune thérapie ciblée n’a été approuvée à ce jour. Des pistes thérapeutiques sont en cours d’exploration (inhibiteurs de PARP, sels de platine…), car certaines de ces tumeurs, notamment celles survenues dans un contexte de prédisposition familiale, pourraient y répondre favorablement. L’équipe de Marc‐Henri Stern (Institut Curie/Inserm U830) a mis au point un test fiable et efficace pour identifier les patientes à priori sensibles à ces nouvelles thérapies. Il consiste à rechercher un marqueur prédictif de la présence d’une altération d’un des gènes de prédisposition au cancer du sein, les gènes BRCA 1 et 2. Cette découverte, publiée dans Cancer Research du 29 août 2012, devrait également permettre d’identifier les femmes à qui proposer un test de recherche de prédisposition génétique, sans que leur histoire familiale ne soit évocatrice d’un risque. « Il n’y a pas un cancer du sein, mais des cancers du sein, répète depuis de nombreuses années le Dr Anne Vincent‐ Salomon, médecin‐pathologiste et chercheur à l’Institut Curie, c’est une maladie très hétérogène. Chaque forme de cancer du sein est associée à des caractéristiques pathologiques spécifiques avec un comportement clinique différent en fonction du stade d’évolution, du phénotype et du grade de la tumeur. » Et cette classification ne cesse de s’affiner avec l’émergence des analyses génomiques. L’objectif est de proposer aux patientes des thérapeutiques toujours mieux adaptées. C’est tout l’enjeu de la médecine personnalisée. En routine, quatre biomarqueurs sont utilisés pour « classer » les cancers du sein : les récepteurs hormonaux (oestrogène et progestérone), le récepteur HER2 et le marqueur de prolifération ki67. Si ces marqueurs bousculent déjà la classification des cancers du sein, les recherches se poursuivent pour en valider d’autres. « Nous menons de nombreuses recherches sur le cancer du sein dit basal‐like, explique le médecin‐chercheur Marc‐ Henri Stern 1, car à ce jour il n’existe aucun thérapie ciblée à proposer aux malades. » En effet, les cancers du sein basal‐like (10 à 15 % des cas) se caractérisent par l’absence de récepteurs aux oestrogènes et à la progestérone, et par le fait qu’ils ne surexpriment pas HER2. Baptisés « triple négatifs », ils sont très similaires aux tumeurs survenant chez les femmes prédisposées. Mais le type basal‐like recouvre une grande hétérogénéité tumorale et il est important d’améliorer la caractérisation de ces tumeurs pour pouvoir proposer aux femmes un traitement adapté. L’équipe de Marc‐Henri Stern a ainsi mis au point un test relativement simple, peu coûteux et rapide qui permet d’identifier parmi les tumeurs basal‐like celles qui sont porteuses d’une altération d’un des deux gènes de prédisposition aux cancers du sein, BRCA 1 ou BRCA22. 1 Marc‐Henri Stern est directeur de recherche Inserm, médecin expert en génétique et chef de l’équipe Génomique et biologie des cancers du sein héréditaires dans l’unité Institut Curie/Inserm U830. 2 Les chercheurs ont validé ce test sur 120 prélèvements tumoraux et 17 lignées cellulaires issus de tumeurs du sein basal‐like. Contacts presse : Institut Curie Catherine Goupillon‐Senghor/Céline Giustranti 01 56 24 55 23/24 [email protected] « Notre étude a mis en évidence l’existence de deux grandes familles de cancers du sein basal‐like – avec ou sans 3 altération des gènes BRCA 1 et 2 », précise Marc‐Henri Stern. « Cette découverte devrait avoir deux répercussions majeures dans la prise en charge, d’une part pour la recherche de prédispositions au cancer du sein et d’autre part pour identifier les patientes les plus susceptibles de bénéficier des essais cliniques reposant sur les inhibiteurs de PARP ou les agents alkylants (sels de platine) », se réjouit‐il. « Les cancers du sein de type basal‐like sont majoritaires chez les Comment s’effectue ce test ? femmes porteuses d’une mutation du gène BRCA1, alors qu’il ne Ce test évalue les conséquences d’une défaillance concerne que 20 % des autres cas de cancers du sein », des gènes BRCA 1 et 2. Ces gènes étant des commente le Pr Dominique Stoppa‐Lyonnet, chef du service de « piliers » de la réparation de l’ADN dite par génétique de l’Institut Curie et Professeur à l'Université Paris « recombinaison homologue », ce mécanisme ne Descartes. « En proposant ce test à toutes les femmes atteintes fonctionne pas sans eux. Par conséquent, des réarrangements de grande taille s’accumulent dans d’un cancer du sein de type basal‐like, nous pourrons identifier l’ADN des cellules. Le test mis au point par l’équipe celles à qui proposer une recherche des gènes BRCA1 et BRCA2 et de Marc‐Henri Stern recherche ces réarrangements identifier des femmes à risque alors que leur histoire familiale dans les cellules tumorales : leur nombre et leur n'est pas évocatrice d'une prédisposition, ceci du fait d'une taille prédisent fortement la présence de famille de petite taille et/ou d'une transmission paternelle de la mutations dans les gènes BRCA1 ou 2. prédisposition », ajoute‐t‐elle. Il est totalement différent du test de recherche de Par ailleurs, cette signature devrait faciliter l’identification des prédisposition génétique effectué chez les femmes patientes pouvant bénéficier d’une des thérapeutiques pour qui l’histoire familiale est évocatrice d’un émergentes et prometteuses à savoir les inhibiteurs de PARP et risque. Dans ce cas précis, les deux gènes sont les sels de platine. « Ces traitements exploitent un défaut de la analysés pour y recherche des altérations. réparation de l’ADN, dite par recombinaison homologue, complète Marc‐Henri Stern. Or, notre test permet de repérer les tumeurs déficientes en recombinaison homologue. » Ce test représente un espoir pour les patientes atteintes de cancer du sein basal‐like car il devrait permettre de mieux caractériser ces tumeurs et notamment d’identifier des sous‐groupes de patientes pouvant bénéficier d’une prise en charge spécifique. Par ailleurs, si ce test est spécifique d’un défaut de réparation de l’ADN, son utilisation pourrait être étendue à l'ensemble des cancers du sein, et pas seulement aux tumeurs basal‐like. C’est en identifiant mieux les différents types de cancers de sein que des thérapeutiques mieux adaptées pourront être proposées aux patientes. Référence « Ploidy and large‐scale genomic instability consistently identify basal‐like breast carcinomas with BRCA1/2 inactivation » Popova T et coll. Cancer Res. 29 août 2012, doi:10.1158/0008‐5472.CAN‐12‐1470. radio.curie.fr : la 1ère web radio pour les femmes Du 1er au 31 octobre, Radio Curie, web radio unique en France, émettra en continu depuis l’Institut Curie pour informer sur les cancers du sein. Recherche, diagnostics, traitements, après‐cancer… Où en est‐on ? Cette radio, à vocation informative et interactive, abordera toutes les questions que se posent les patientes, leurs proches et le grand public : Peut‐on prévenir le cancer du sein ? Qui sont les femmes à risque ? Quel rôle pour les proches ? Comment se déroule l’après‐cancer ? Le public est invité à envoyer toutes ses questions à l’adresse [email protected] à partir du 1er septembre. Celles‐ci serviront à orienter les contenus des émissions et permettront de nourrir les débats et les échanges durant tout le mois d’octobre. Au programme : des chroniques diffusées en streaming 24h/24h donnant alternativement la parole aux experts et aux patientes (sujets pratiques, témoignages…) ; des temps forts de 16h30 à 18h30 ; une émission quotidienne réalisée en direct depuis l’Institut Curie à Paris et à Saint‐Cloud. L’Institut Curie au service des femmes Leader dans la prise en charge des cancers du sein, avec près de 6 500 nouvelles patientes chaque année, l’institut Curie propose le traitement le mieux adapté et respectant au maximum la qualité de vie et les souhaits des patientes. L'Institut Curie dispose des atouts indispensables pour combattre ce problème de santé publique majeur : recherches de pointe, essais cliniques, soins innovants, prise en charge individualisée, accompagnement à toutes les étapes, surveillance, aide au retour à la vie quotidienne et professionnelle… 3 BRCA 1 et 2 sont les deux gènes majeurs de prédisposition aux cancers du sein et de l’ovaire. Contacts presse : Institut Curie Catherine Goupillon‐Senghor/Céline Giustranti 01 56 24 55 23/24 [email protected]