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RHINOCEROS 54 PREXTIER ACTE Avant le lever du rideau, on entend carillonner. Le B6nnrqcnn. Evidemment... je pourrais l,affirmer. - se sont assis.) ne (Jean et Birenger JraN. voyez bien. - VousQu'est-ce BEnrNcBn. que vous buvez? - avez soif, vous, Jrnu. Vous dds le matin? BinrNcBn. Il fait tellement chaud, tellement sec. carillon cessera quelques secondes apris le lever du 25 porte de la boutique et la regarde passer. 30 rideau. Lorsque le rideau se live, tme femme portant sous un bras un panier d provisions vide, et sous l'autre un chat, traverse en silence la scine, de droite d gauche. A son passage, l'ipici|re ouvre la Ah, celle-lirl (A son mari qui est dans L'EpIctinr. - celle-li, elle est fidre. EIle ne veut plus la boutique.) Ah, acheter chez nous. (L'dpicidre disparait, plateau vide, quelques secondes.) Par la droite, apparatt Jean; en m€me temps par la gauche, apparait Bdrenger. Jean est tris soigneusement v1tu : costume marron, cravate rouge, faux col arnidonnd, chapeau nlarron. de figure, Il a Il est un peu rougeaud des souliers jaunes, bien ciris; b5 - on boit, plus on a soif, dit la science Plus Jr.q.N. populaire... BtnpNcnn. Il ferait moins sec, oo aurait moins soif si on pouvait -faire venir dans notre ciel des nuages scientifiques. 36 Jnl^N, examinant Birenger. Qa ne ferait pas votre affaire. Ce n'est pas d'eau que- vous avez soif, mon cher B6renger... BEnrNcEn. Jean? 40 JEln. - Que voulez-vous dire par lir, mon cher Vous me comprenez bien. Je parle - votre gosier. C'est unetrds l'aridit6 de terre insatiable. de Bdrenger n'est pas rasd, il est tAtu nue, les cheveux mal peignds, les v€tements chiffonnds ; tout exprime chez lui la nigligence, il a l'air fatigud, somnolent; de temps d autre, il bdille. Votre comparaison, il me semble... Jr;rN, I'interrompant. Vous 6tes dans un triste6tat, mon ami. 45 BfnuucBn. Dans un triste 6tat, vous trouvez? JeeN, venant de la droite. Vous voil?r tout de m6me, B6renger. BtnrNcrn, venant de la gauche. Bonjour, Jean. (Il regarde Jea.N. Toujours en retard, 6videmment! Nous avions rendez-vous ir onze sa montre-bracelet.) 10 heures trente. Il est bient6t midi. Excusez-moi. Vous m'attendez depuis B6neNann. longtemps? Jea.N. Non. J'arrive, vous voyez bien. (Ils vont s'asseoir -d une des tables de la terrasse du cafd.) 16 Bf,noNcen. Alors, je me sens moins coupable, puisque... vous-meme... JBIN. Moi, c'est pas pareil, je n'aime pas attendre, - encore perdu la nuit, vous bdlllez, vous Otes vous avez mort de sommeil... B6nrNcBn. J'ai un peu - puez l'alcool!mal aux cheveux... 60 Jn,q,N. Vous B6nrNcrn. J'ai un petit peu la gueule de bois, c'est 5 - de temps d perdre. je n'ai pas Comme vous ne venez jamais ir l'heure, je viens exprds en retard, au moment ot 20 je suppose avoir la chance de vous trouver. Bfnnucnn. C'est juste... c'est juste, pourtant... - ne pouvez affirmer que vous venez ir JBIN. Vous l'heure convenue! BERnNcen. JpaN. vrai ! - Je ne suis pas aveugle. Vous tombez de fatigue, - JB.a.N. Tous les dimanches matin, c,est pareil, sans compter -les jours de la semaine. 66 B6nnrqcrn. Ah non, en semaine c'est moins frdquent, ir cause du bureau... JBaN. Et cravate, or) est-elle? Vous l,avez - vos votre perdue dans 6bats! BEnENcEn, mettant la main d son couTiens, c,est 80 vrai, c'est drdle, qu'est-ce que j'ai bien pu -en faire? Jntis, sortant une cravate de la poche de son yeston. Tenez, mettez celle-ci. BfnrNcrn. Oh, merci, vous €tes bien obligeant. - d son cou.) (Il noue la cravate